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Dans son édito du 21/10/2024, Gauthier Le Bret revient sur les déclarations de Michel Barnier dans le JDD en matière migratoire.

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Transcription
00:00Eh oui Romain, on se souvenait ce matin en préparant la matinale de la jurisprudence Jean-Pierre Chevènement
00:05qui disait au milieu des années 80, je cite un ministre, ça ferme sa gueule, si ça veut l'ouvrir, ça démissionne.
00:10On n'a pas trouvé mieux.
00:11On n'a pas trouvé mieux et sauf que maintenant tout a changé.
00:14Maintenant un ministre, pour avoir gain de cause au sein du gouvernement, menace de démissionner.
00:20C'est Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, c'est Didier Migaud, ministre de la Justice.
00:25Ils ont menacé de démissionner pour voir leur budget moins raboté que ce qui est prévu actuellement justement dans le budget présenté à l'Assemblée nationale.
00:35Alors ça ne plaît pas du tout à Matignon, mais il n'y a pas que sur le budget qu'on entend des cacophonies au sein du gouvernement,
00:41il y a aussi sur le terrain très sensible de l'immigration.
00:44Et donc écoutez hier Agnès Pannier-Runacher qui remet une pièce parce qu'à chaque fois qu'elle peut cibler Bruno Retailleau,
00:51elle le fait par tweet sur les plateaux de télévision et donc hier elle a dit qu'elle n'était pas alignée sur les positions de Bruno Retailleau.
00:58Écoutez, je pense que mes positions sur le sujet de l'immigration, elles sont connues,
01:03elles ne sont pas alignées avec celles de Bruno Retailleau.
01:06Nous sommes un gouvernement de coalition, nous avons des sensibilités politiques différentes.
01:13Alors sauf qu'il y a eu des arbitrages.
01:15Maintenant Matignon s'est exprimé.
01:16Hier Michel Barnier dans les colonnes du JDD, il dit sa confiance au ministre de l'Intérieur pour lutter contre l'immigration illégale.
01:23Et puis il y a une loi, une loi qui doit arriver en janvier prochain à l'Assemblée,
01:28une loi immigration validée directement par Matignon puisque c'est même la porte-parole du gouvernement,
01:34sur demande de Michel Barnier, qui a annoncé cette nouvelle loi immigration le week-end dernier.
01:39Donc au bout d'un moment, il y a des arbitrages et il faut accepter les arbitrages.
01:43C'est Matignon qui tranche et là, Matignon a tranché.
01:45Il y aura bien une nouvelle loi immigration, même si Agnès Pannier-Renacher s'y oppose fermement.
01:49On se demande comment ça peut tenir.
01:51Alors voilà, c'est toute la question.
01:53Qui va démissionner le premier ?
01:54Parce que cet attelage, effectivement, il est tellement hétéroclite qu'à la fin, ça ne peut finir que d'une façon, en explosant.
02:01Donc c'est bien de menacer de démissionner, comme Didier Migaud, comme Agnès Pannier-Renacher.
02:05Après, quand on menace tout le temps, ça va marcher une fois.
02:08C'est-à-dire que si elle menace toutes les semaines de démissionner, mais qu'elle ne le fait pas, c'est un peu un pétard mouillé.
02:12Mais encore une fois, pour le moment, les arbitrages vont plutôt dans le sens de Bruno Rotaillot
02:17que dans le sens de l'aile gauche qu'incarne Agnès Pannier-Renacher.
02:20Michel Barnier a dit comprendre dans les colonnes du JDD l'impatience des Français en matière migratoire.
02:26Oui, alors je vous parlais de la loi immigration qui doit arriver en janvier prochain.
02:30Mais quand on lit Michel Barnier dans les colonnes du Journal du dimanche, ce n'est pas un Big Bang migratoire.
02:35Il ne va pas retourner la table.
02:36La loi immigration, elle prévoit quoi ?
02:38Elle prévoit de reprendre les mesures de la loi Darmanin qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel
02:44et d'ajouter une mesure assez simple sur les CRA, centres de rétention administrative,
02:48en faisant passer la durée de rétention de 90 à 210 jours.
02:53Ce n'est pas un Big Bang migratoire.
02:55Alors Michel Barnier dit qu'il faut appliquer le pacte Asile et Migration plus rapidement que prévu.
03:00Ça, c'est ce qui a été voté à l'échelle européenne.
03:02C'est ce qui permet de mieux contrôler les frontières extérieures de l'Union européenne.
03:07Il dit, je vous l'ai dit, faire confiance au ministre de l'Intérieur.
03:09Mais voilà, ça s'arrête là.
03:11Il s'oppose par exemple, très clairement, aux pays tiers.
03:13On vous révélait la semaine dernière que Bruno Retailleau était en train de négocier avec des pays tiers pour expulser
03:18Kazakhstan, Irak, Egypte, pour expulser ceux qu'on ne peut pas expulser dans leur pays d'origine.
03:23Pour Michel Barnier, c'est hors de question.
03:26Et en plus, on a vu ce qui s'est passé avec l'Italie, qui vient de prendre un sérieux revers juridique
03:30puisque les migrants que Giorgia Meloni a expulsés en Albanie vont rentrer en Italie sur décision judiciaire.
03:37Donc, on voit que Bruno Retailleau peut être entravé.
03:40L'un de ses proches me confie à la chose suivante la semaine dernière.
03:43Soit on a des résultats et Bruno Retailleau sera une star, soit on n'en a pas et Bruno Retailleau démissionnera
03:49et il sera aussi une star.
03:50Évidemment, il dit ça pour 2027.

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