Dans son édito du 21/03/2024, Gauthier Le Bret revient sur l'importante dette publique française.
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00:00 Gautier Lebrecht, objectif de ce dîner, déjà, c'est un dîner avec la majorité,
00:04 les responsables de la majorité. Objectif, trouver des sources d'économie,
00:08 voir comment on va faire.
00:09 Et oui, Romain, puisque depuis 1980, les présidents s'enchaînent,
00:13 les alternances droite-gauche se font.
00:15 Et un point commun, il creuse la dette encore et toujours,
00:19 comme un puits sans fond, comme si l'argent magique existait.
00:23 On se souvient de François Fillon, qui en septembre 2007
00:27 disait déjà qu'il était à la tête d'un État en faillite.
00:30 Cette phrase n'allait pas du tout plus à Nicolas Sarkozy.
00:32 Résultat, 3 000 milliards de dettes, vous venez de le dire.
00:35 3 200 à la fin de l'année et une France au bord du gouffre
00:39 qui ressemble de plus en plus à la Grèce de 2008
00:42 au moment de la faillite du pays pour Éric Ciotti.
00:45 Alors, le paiement des intérêts de la dette va bientôt devenir
00:48 la première dépense de l'État.
00:50 Ça sera en 2027 si ça continue comme ça.
00:52 Donc, avant de payer les hôpitaux, avant de payer les écoles, etc.
00:55 Eh bien, on devra rembourser, payer les intérêts de la dette.
00:59 Surtout si la note de la France est dégradée par les agences de notation.
01:03 On attend ça dans les jours qui viennent, car ça pourrait entraîner
01:06 une hausse des intérêts.
01:08 Alors, panique au sommet de l'État, c'était le titre du Figaro ce matin.
01:10 Une réunion effectivement hier à l'Élysée avec Emmanuel Macron
01:13 et les chefs de la majorité.
01:15 Les 20 milliards d'économies en 2025 ne suffiront pas.
01:18 Alors, il y a un mois, on nous disait 10 milliards d'économies.
01:20 Finalement, ça sera 20.
01:21 Eh bien, selon la Cour des comptes, il en faudrait 50.
01:24 Et puis, c'est toujours pareil.
01:25 Tout le monde est d'accord pour faire des économies.
01:27 Bien sûr, il faut faire des économies, mais chacun veut que ça ne concerne pas son portefeuille.
01:31 Rachida Dati aurait dit à Gabriel Attal,
01:35 "Je vais transformer ton chien en kebab", au moment où elle a appris
01:38 que son ministère allait devoir faire 200 millions d'économies.
01:41 Éric Dupond-Moretti aurait ajouté, "Évidemment, au second degré,
01:45 mais ça dit quand même quelque chose.
01:46 Moi, je vais en faire des nèmes."
01:48 Gabriel Attal a un petit chien offert par sa famille.
01:50 Voilà, les ministres ne lui souhaitent pas un bel avenir.
01:53 Ce pauvre chien qui va être transformé en kebab.
01:56 Bon, les ministres ne veulent pas faire des économies.
01:57 J'allais ajouter, les Français non plus.
01:59 Les Français non plus ne veulent pas faire des économies.
02:01 Bon, en tout cas, il va falloir trouver des moyens de faire rentrer de l'argent.
02:04 L'exécutif compte sur les résultats de la lutte contre la fraude sociale et fiscale.
02:08 Oui, il y avait une conférence de presse hier,
02:10 notamment avec Gabriel Attal et le ministre des Budgets.
02:12 Ils se sont félicités des 15 milliards de fraudes détectées.
02:16 Le problème, c'est toujours pareil avec la lutte contre la fraude.
02:19 Vous n'avez jamais la certitude du montant qui va terminer dans les caisses de l'État.
02:23 Donc, ça ne suffira pas.
02:25 C'est quand même un désaveu pour la politique d'Emmanuel Macron,
02:28 qui a mis en place une politique du chèque,
02:30 aujourd'hui critiquée par le même Emmanuel Macron.
02:33 Donc, après l'avoir largement utilisée.
02:34 Et puis aussi, évidemment, la politique du quoi qu'il en coûte,
02:36 qui est allée largement au-delà du Covid.
02:39 La semaine dernière encore, avec les 3 milliards d'euros d'aide accordées à l'Ukraine,
02:44 le président parlait d'une aide sans limite, quoi qu'il en coûte.
02:47 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron a fait référence hier à la guerre en Ukraine.
02:51 Dans cette réunion, ce dîner, il dit qu'on doit faire face à un choc économique
02:55 conjoncturel lié notamment à la géopolitique.
02:59 On va peut-être voir cette déclaration.
03:00 On assume et on dit la vérité aux Français.
03:03 Alors, c'est un peu court comme explication,
03:04 surtout qu'il donne un argument à ceux qui s'opposent à l'aide versée à l'Ukraine.
03:09 Mais lui-même pose la question.
03:11 Et donc, est-ce le moment de verser l'équivalent de 3 milliards d'euros à l'Ukraine ?
03:15 Le coût des dépenses sociales en France, ce n'est pas lié à l'Ukraine.
03:17 Donc, c'est un peu court quand même comme explication.
03:20 Alors, comment faire ? Augmenter les impôts ?
03:21 Bruno Le Maire ne veut pas en entendre parler.
03:23 Augmenter la TVA ? Peut-être, mais c'est vu comme un impôt injuste
03:26 puisque ça concerne tout le monde.
03:27 Ou baisser nos dépenses sociales ?
03:29 Et pourquoi pas supprimer les APL, une bombe sociale révélée par Florian Tardif
03:34 dans les colonnes de Paris Match, et passer d'un État Providence
03:37 à un État protecteur, arrêté avec la gratuité de tout pour tous, tout le temps.
03:42 Tiens, tiens, ça c'était Bruno Le Maire dans les colonnes du JDD.
03:44 Voilà, Bruno Le Maire qui a surpris beaucoup de monde,
03:48 y compris le président de la République avec ses propositions dans le journal du dimanche.
03:51 On avait un peu l'impression qu'il détaillait un programme économique
03:53 sans avoir conscience qu'il était à la tête de Bercy depuis 7 ans.
03:57 Ça n'a pas beaucoup plu au président visiblement,
03:59 surtout qu'il joue la rupture avec le président et il sous-entend
04:01 "moi si j'étais à la tête de la France, à l'Élysée,
04:04 on ne mènerait pas la même politique économique".
04:06 Et donc, Emmanuel Macron aurait dit à son ministre, de son ministre,
04:09 "il a raison sur la relance économique et les réformes à faire,
04:12 il devra en parler à celui qui est ministre de l'économie et des finances depuis 7 ans".
04:16 Bruno Le Maire évidemment, l'ambiance de travail pour réduire notre dette
04:19 va en plus être excellente.
04:21 [Musique]
04:25 [SILENCE]