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Patrick Martin, président du Medef, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC. Il réagit au passage de Doliprane sous pavillon américain.

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Transcription
00:00Patrick Martin, chez Valeo, 7% du capital est la propriété de l'État.
00:05On voit que sur cette bataille du Doliprane, la réponse a finalement été, là encore, la montée de l'État au capital,
00:13puisque l'État va prendre des participations dans la filiale de Sanofi, Opéla, qui fabrique le Doliprane avant qu'elle ne passe sous pavillon américain.
00:23D'abord, comment est-ce que vous observez ce mouvement-là, c'est-à-dire l'idée d'une défiance vis-à-vis des investisseurs étrangers
00:32sur des secteurs considérés comme stratégiques, avec une réponse qui est celle de faire monter l'État dans le capital des entreprises ?
00:38Je comprends cette inquiétude, mais là aussi, il faut un petit peu de rationalité.
00:42Je pense que l'accord qui a été trouvé pour le Doliprane, pour faire court, est un bon accord.
00:47Ça sécurise les sites de production en France et ça sécurise l'approvisionnement du marché français.
00:52Ça ne m'empêche pas de penser que l'État doit être beaucoup plus réactif, beaucoup plus mobile sur ses participations.
00:58L'idée qui a été proposée par certains parlementaires...
01:00Monter ou descendre ?
01:01Mais bien sûr. Souvenons-nous qu'à une époque, quand Alstom était en difficulté, l'entreprise avait été nationalisée d'une certaine manière.
01:08En tout cas, il y a un noyau dur qui avait été constitué.
01:11Ça avait été efficace. Maintenant que l'État reste actionnaire...
01:15Donc ce n'est pas un tabou ?
01:16Ça veut dire que pour vous, Patrick Martin, qui est à la tête du MEDEF,
01:19ce n'est pas un tabou que l'État français, d'une manière très étatiste pour le coup, puisse ponctuellement prendre le contrôle d'une entreprise ?
01:27Non, mais en l'espèce, l'État via BPI prendrait 2%.
01:31Mais ça lui donne un droit de regard et un droit de décision.
01:33Moi, je trouve ça très rassurant pour qui avait besoin d'être rassuré.
01:36A contrario, que l'État reste actionnaire de certaines entreprises qui ne contribuent pas à la souveraineté ou qui ne sont pas stratégiques,
01:43ça n'a plus de sens.
01:44A fortiori, dans l'état des finances publiques actuels, que l'État se dégage,
01:48que l'État cède en définitive toute ou partie de sa participation dans certaines entreprises,
01:52ça me permettrait de bonne gestion.
01:54C'est ce que proposent hier Gérald Darmanin et Olivier Grégoire, anciens ministres,
01:59céder des participations de l'État.
02:00Ils posent cette question comme ça, ils disent
02:02« Que faisons-nous encore dans Orange, Célantis ou la Française des jeux ? »
02:06Ils ont raison.
02:07Si vous voulez, on ne peut pas dire une chose et son contraire.
02:10On ne peut pas dire qu'on va appliquer, par exemple, une augmentation massive des impôts sur les entreprises,
02:16one shot, parce qu'il y a une urgence,
02:18et puis avoir sous le coup de cette cagnotte qui n'est pas stratégique,
02:21et ne pas la réaliser, ne pas la vendre.
02:24La réaliser, ça veut dire vendre ses participations, récupérer l'argent qu'on lui a mis, voire même une plus-value ?
02:28Bien sûr.
02:29Et puis le jour venu, pour une raison X ou Y, que l'État réinvestit dans une entreprise,
02:33c'est typiquement ce qu'il est en train de faire sur Dolly Pratt.

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