La bande de "Perrine jusqu'à minuit" évoque la campagne publicitaire financée par Donald Trump pour imposer la question de la transidentité dans la campagne américaine.
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00:00Et vous allez nous raconter comment Donald Trump a réussi à imposer la question trans dans les conversations,
00:04comment il en joue pour effrayer les électeurs hésitants.
00:08Il a dépensé au moins 17 millions de dollars dans cette campagne publicitaire.
00:30Alors c'est une pub, je précise, qui est diffusée, Christophe, dans les états-clés,
00:49qui est exposée dans des espaces publicitaires qui coûtent très cher, parce qu'en fait c'est
00:53dans les matchs de foot américains, championnat de NFL, etc. Comment a-t-il fait d'une déclaration
00:58de Kamala Harris en argument campagne ? Il a repéré une niche dans le marché électoral,
01:02les transphobes. Ce n'est pas un sujet qui clive énormément aux Etats-Unis,
01:06ce n'est pas un sujet majeur de la campagne électorale. Mais il en a fait quelque chose
01:09pour aller chercher cette niche d'électeurs dont il se dit qu'ils sont plutôt portés à voter
01:14pour Trump, républicain, pour un certain ordre moral conservateur. Encore faut-il qu'il se
01:19mobilise pour lui. Et donc il a mis en avant ses déclarations de Kamala Harris pour provoquer
01:24une réaction de cet électorat-là. Ce qui est paradoxal, c'est que Trump, président,
01:29lors de son mandat précédent, n'avait pas du tout mené une politique hostile. Au contraire même,
01:33il était allé plutôt dans le sens que Kamala Harris semble d'après ses déclarations vouloir
01:38prolonger. Donc il joue contre son bilan, mais pour un intérêt électoral. Ça en dit long du
01:44marché électoral que sont les Etats-Unis. Il faut aller chercher individu par individu,
01:49corporation par corporation, quartier par quartier, petit marché par petit marché,
01:53l'addition de vos voix. Forcer de constater que depuis le débat télévisé qu'il a raté face à
01:58Kamala Harris, Trump réussit ses différents coups. On l'a vu servir des frites dans un McDonald's,
02:04on l'a vu gérer les divers attentats ou tentatives d'attentats dont il a été victime. Et là,
02:09on le voit utiliser un thème très pointu, qui n'est pas un thème majeur, mais qui peut faire
02:13la différence. Dans une démocratie où quelques voix de plus, dans un swing state, vous remportez
02:18d'un seul coup tous les électeurs, ça peut vous rendre chef de la principale puissance mondiale.
02:22Ulysse Gosset, notre consultant international, nous a rejoint pour parler de la situation au
02:26Proche-Orient, mais je profite de votre présence pour vous faire réagir sur cette campagne de
02:30publicité qui a été engagée par Donald Trump. Kamala Harris reste plus de rente,
02:36elle évite de contre-attaquer sur ce sujet, elle a raison ?
02:39Elle est très prudente, elle est beaucoup moins présente dans les meetings que Donald Trump.
02:44On a calculé qu'au cours des dernières semaines, Trump avait fait quelques 60 meetings et
02:48apparitions, elle 30 seulement, comme si on voulait l'éloigner des risques des interviews,
02:54des médias, etc. En tout cas, il est clair que Trump est à l'offensive, tous azimuts. Ce soir,
02:59dans un discours prononcé lors d'un meeting, il demande à la foule, vous savez ce que fait
03:03Kamala Harris en ce moment ? Et il répond, elle dort. Vous savez, c'est pourquoi ? Parce qu'elle
03:08n'a pas fait de meeting aujourd'hui. Et ça nous rappelle Sleepy Joe, lorsqu'il accusait Joe Biden,
03:12le président, d'être endormi et d'être un vieillard à la Maison Blanche. Et donc,
03:16il continue des attaques extrêmement vives, outrancières à l'égard de la vice-présidente.
03:21Il faut quand même le rappeler, elle est vice-présidente, mais il l'attaque comme
03:24si elle était une vulgaire candidate de bas étage, sans limite, je dirais. Et on a le sentiment,
03:29ce soir, si vous voulez, on est à quasiment 15 jours, deux semaines de l'élection. On a deux
03:35énormes paquebots de supertankers électoraux qui sont lancés dans une campagne qu'il est
03:40difficile d'arrêter, de faire changer de cap. Et donc, on se dirige vers le scrutin. Et sauf
03:47incident majeur, sauf peut-être un iceberg qui se heurte à l'un des deux candidats, les jeux sont
03:53faits. Les Américains ont pris leurs décisions et ce ne sont pas les incartades de Trump qui vont
03:57changer la donne.