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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00Brigitte Millot est avec nous. La santé tout de suite. On parle depuis hier du petit Santiago, né prématurément et enlevé par ses parents.
00:09Bonjour Brigitte. Bonjour Romain. Bonjour docteur.
00:11Avant de nous parler des risques de la prématurité, vous nous faites un petit rappel sur les différents stades de la prématurité.
00:18Oui, parce qu'il y a prématurité et prématurité. Vous savez que normalement une grossesse dure 9 mois.
00:24On commence à parler de prématurité à 8 mois. On va voir sur ce tableau les différents types de prématurité.
00:31Il y a les prématurités moyennes, comme on va le voir tout de suite. C'est entre 7 et 8 mois.
00:38On parle beaucoup aussi en semaines d'aménorée, vous savez, quand on parle de grossesse. Donc je vous ai mis les deux.
00:4532 et 36 SA, c'est semaines d'aménorée.
00:48D'accord.
00:49Moyenne entre 7 et 8 mois, donc entre 32 et 36 semaines d'aménorée. Vous savez lire.
00:57Grande prématurité de 6 à 7 mois et très grande prématurité.
01:01Sur le total des naissances, la prématurité, c'est à peu près 15 % des naissances.
01:06De grande prématurité et de très grande prématurité, c'est 5 %.
01:10D'accord.
01:12Donc on le voit, c'est tout de même important.
01:15Évidemment, on n'aura pas du tout les mêmes complications et les mêmes risques selon le stade de la maturité.
01:23On parlait de Santiago, il est né à 32 semaines d'aménorée et il a passé 17 jours quand même en soins.
01:31Après, on ne sait pas du tout dans quel état il est. Là, on parle des prématurés en général.
01:37Ces prématurés sont à risque. Alors, tous les organes sont en place, mais ils ne sont pas fonctionnels.
01:45Les organes les plus à risque, je vous les ai mis là, ce sont le cerveau, évidemment.
01:50Le cerveau, il est là, mais les connexions ne sont pas faites, le développement n'est pas total.
01:56De toute façon, le cerveau, il se développe jusqu'à 24 ans.
01:59Vous voyez, il y a tout un tas de choses qui ne sont pas en place.
02:03Même si les organes sont présents, ils ne sont pas fonctionnels.
02:06Et notamment les poumons. On sait que les poumons, pour qu'ils soient fonctionnels,
02:11vous savez, tous les échanges se passent dans ce qu'on appelle les alvéoles dans les poumons.
02:17Nous avons 300 millions d'alvéoles dans chaque poumon. C'est là que l'oxygène de l'air passe dans notre sang.
02:23C'est juste un endroit stratégique du corps.
02:26Et pour que cet échange se passe bien, il faut qu'il y ait dans les poumons ce qu'on appelle un surfactant.
02:32C'est un liquide qui est composé de gras et de protéines et qui facilite les échanges,
02:38qui fait passer l'oxygène, si vous voulez, dans votre circulation.
02:42Et bien ce surfactant, il n'est sécrété qu'à 32 semaines.
02:46Donc vous voyez l'importance. OK, les poumons sont là, mais s'ils ne sont pas fonctionnels,
02:51c'est pour ça qu'il y a souvent des assistances ventilatoires chez les tout-petits.
02:56Après, le tube digestif, c'est pareil, il est là, mais il n'est pas mature.
03:01Il est très fragile et on risque des nécroses du tube digestif.
03:06Après, le système immunitaire n'est pas présent, n'est pas mature, n'est pas fonctionnel.
03:10Donc c'est tout petit et premature.
03:13Donc il faut le protéger des bactéries, des virus.
03:15Voilà, tout ça.
03:16Le tube digestif, comment on le nourrit ?
03:18Ils ne sont nourris pas, à part des sondes.
03:20Mais ce que vous venez de dire, vous voyez un bébé, je ne sais pas si vous le visualisez,
03:24en couveuse, une assistance respiratoire, des sondes un peu partout, des capteurs.
03:30Il est monitoré, etc.
03:31Tout ça, c'est aussi une source d'infection quand on a une immunité qui n'est pas fonctionnelle,
03:36qui n'est pas mature.
03:37Donc voilà tous ces risques qui sont encourus.
03:40Et là, je n'ai mis que ceux-là.
03:41Mais le foie n'est pas mature.
03:42Ils ont souvent, vous savez, des jaunisses, des choses comme ça.
03:45Les reins non plus, la rétine, les yeux.
03:47Donc après, on peut avoir plus tard des complications liées à tout ça.
03:51Alors attention, la recherche avance énormément.
03:55Et notamment, je voulais insister sur le travail qui est fait.
03:59Alors évidemment, la recherche dans les soins, dans les causes.
04:02Il y a des causes.
04:03Il y a des prématurités, on va dire spontanées.
04:06C'est-à-dire qu'en fait, ça se passe tout seul et il y a des prématurités provoquées.
04:09Quand on sait que la maman fait de l'hypertension, qu'on sait qu'il peut y avoir des complications
04:14ou une hémorragie, on va provoquer la prématurité.
04:19On va faire une césarienne, on va sortir l'enfant.
04:22Et après, aussi souvent dans les grossesses multiples, il y a des prématurés.
04:27Mais ce que je veux dire, c'est que oui, les équipes travaillent sur les causes de la prématurité,
04:33les traitements de la prématurité.
04:34Mais il y a un grand nombre d'équipes qui travaillent aussi sur le lien parent-enfant-prématuré.
04:43Parce qu'en fait, vous imaginez une grossesse qui est courte.
04:47Normalement, ces neuf mois, ce n'est pas pour rien.
04:49Et au fur et à mesure de la grossesse, on s'attache à l'enfant à naître.
04:54Donc déjà ça, ils ont été privés de ces neuf mois d'attachement.
05:00Ensuite, bien souvent séparés.
05:02Parfois, ils sont dans le même hôpital, mais la plupart du temps, ils ne le sont pas.
05:05Le bébé part dans un autre hôpital pour être en néonatologie, pour avoir tous ses soins.
05:10Donc la séparation, l'inquiétude, la culpabilité, l'isolement.
05:16Tout ça s'améliore.
05:19Les pédiatres, les sages-femmes, il y a tout un tas de choses.
05:25Il y a le fameux pot-à-pot dont on a beaucoup parlé, mais qui n'existait pas avant.
05:29C'est-à-dire qu'en fait, quand les parents sont là, on leur fait mettre leur enfant contre leur pot.
05:37Papa et maman, contre leur pot.
05:39Et comme ça, ça crée des liens.
05:41Donc il y a tout un tas de travaux aussi sur la prématurité.
05:46Et c'est une très bonne chose.