Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00Bonjour Brigitte. Bonjour Chana. Alors aujourd'hui, c'est un moment de recueillement à la veille de la fête des morts et vous nous parlez ce matin de l'impact de notre mémoire sur nos souvenirs des défunts.
00:09Oui, il y a un très beau travail qui a été fait par l'Observatoire B2V des mémoires dans lequel travaillent de grands spécialistes de la mémoire comme Francis Eustache, Catherine Thomas-Ontarion, Marc Péchanski, enfin des pointures.
00:24Et là, ils ont profité de ce moment pour nous expliquer un petit peu ce qui se passe, comment se déroulent les souvenirs des êtres proches.
00:33Et en fait, il n'y a pas une image fixée du souvenir d'un être proche. Personne n'a le même souvenir de la même personne qu'ils ont tous connu.
00:43Mais là, on parle des êtres disparus, mais c'est la même chose pour tout. Imaginons, famille, petit événement sympa, un anniversaire ou quoi, avec vos enfants et tout ça.
00:54Il n'y en a aucun qui gardera le même souvenir du même événement. Pourquoi ? Parce que peut-être que la veille, vous aurez privé le grand de son smartphone.
01:03En plus, mais déjà, ça dépend aussi du vécu à ce moment-là. Si vous l'avez privé de son smartphone, à mon avis, il est un peu plus en colère après vous.
01:12Au contraire, si avec le petit, vous êtes allé vous promener, faire du sport, vous balader, lui, il était sous-content.
01:17Si l'autre était malade, il ne va pas garder un bon souvenir de cet événement. C'est toujours comme ça dans la vie. On ne garde pas le même souvenir du même événement, d'une personne.
01:29Mais ça dépendra aussi de notre évolution dans la vie. Parce qu'en fait, il y a par exemple des personnes qui ne se souviennent de rien. C'est normal, c'est ce qu'on appelle l'amnésie infantile.
01:39Quand on est tout jeune, on ne se souvient de rien. Les grands frères qui disent « Mais si, souviens-toi ! ». Ben non, je ne m'en souviens pas. C'est l'amnésie infantile.
01:46Ça va dépendre aussi de votre sommeil. Vous savez que c'est pendant le sommeil que la mémoire travaille le plus, que l'on encode, que l'on garde, que l'on trie, que l'on reconstruit aussi des souvenirs.
01:56Donc ça va dépendre de tout ça. Ça va dépendre aussi des vacances. Je vous l'ai déjà dit, mais pendant les vacances, j'allais dire que c'est là où le cerveau travaille le plus.
02:05J'exagère un peu, mais c'est là où il y a une zone du cerveau qui s'appelle le mode par défaut, qui est une zone différente des autres zones, qui travaille pendant qu'on est au repos,
02:14et qui fait travailler surtout notre mémoire et ce qu'on appelle la mémoire autobiographique. C'est-à-dire la mémoire de ses souvenirs, on se reconstruit un peu, on s'arrange avec la réalité.
02:24En fait, la mémoire s'arrange avec la réalité. La mémoire s'arrange avec la vérité. Et en fait, le souvenir est coloré de notre personnalité, de notre individualité.
02:35On n'a jamais les mêmes souvenirs, ni des mêmes événements, ni de la même personne. Et c'est important d'en parler parce que souvent, il y a des guéguerres dans les fratries, mais ça vient de là.
02:47C'est parce qu'en fait, on n'a pas les mêmes souvenirs. Et c'est vrai qu'on se dit qu'elle n'avait pas ces qualités-là, elle n'avait pas ces défauts-là. Mais non, c'est juste que vous, vous les avez vécu autrement.
02:58Ça dépend vraiment de vos liens avec la personne. Vous voyez, il faut l'admettre, il faut le comprendre. Et c'est tout à fait normal d'avoir chacun des souvenirs différents.
03:07Après, je sais que je vais encore passer pour Mamie Vieille, mais Mamie Brigitte...
03:11Qui dit ça ?
03:12Jamais. Jamais Gauthier.
03:14J'ai jamais dit ça. Je l'ai encore moins pensé.
03:17Là, vous êtes tous avec vos photos. Pas tout le monde. Les photos, c'est sur le smartphone, l'ordinateur, etc. Revenez de temps en temps aux photos papier.
03:27Je fais développer toutes mes photos.
03:29Mamie Alex.
03:31Je fais développer toutes mes photos.
03:34Et c'est important. Ce sont des moments importants où là, le souvenir reste un petit peu plus gravé.
03:42C'est pas par hasard si les personnes qui ont perdu un être cher ont souvent une photo.
03:47D'ailleurs, la photo où ils sont les plus beaux, les plus belles, etc. C'est important.
03:51C'est tout ça. La mémoire, ça évolue en permanence, ça se travaille et on n'a jamais tous les mêmes souvenirs des êtres chers.
03:58J'en profite aussi pour dire que dans ce travail, il souligne l'importance de ce qu'on appelle les hallucinations du deuil.
04:04Quand on perd un être proche, très proche, un conjoint ou autre, et ça concerne 70% des endeuillés, ils voient passer la personne.
04:13C'est une hallucination. Ils la sentent se toucher, ils entendent leur voix.
04:18Ça fait partie du travail de reconstruction et à la fois de séparation.
04:22Ça aide au deuil. Évidemment, si c'est perturbant, il vaut mieux aller consulter.
04:27Ça fait partie, ça existe, ça arrive chez 70% des endeuillés et ils insistent aussi sur l'importance en ce moment, si on le peut évidemment,
04:35d'avoir le soutien et la présence de ses proches dans ces moments, mais qui peuvent être des moments joyeux.
04:41On voit souvent les personnes qui reviennent du cimetière et qui, justement, ça a ravivé des souvenirs, ça a ravivé des émotions.
04:47Et ça peut être souvent des moments joyeux aussi.
04:50Merci beaucoup, Dr Brigitte Millot. On vous retrouve demain pour BDM.
04:54Bonjour, Dr Millot. À 10h30, vous allez nous parler des vertiges.
04:58Tout le monde en a, mais on ne sait pas d'où ça vient.
05:00Vous allez tout nous expliquer demain à 10h30. Ne manquez pas. Bonjour, Dr Millot.