• l’année dernière
Avec Julien Rogier, anesthésiste réanimateur, responsable de la coordination de prélèvements d’organes et de tissus du CHU de Bordeaux, et secrétaire adjoint de la société francophone de transplantation

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##C_EST_BON_A_SAVOIR-2024-10-24##

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00:006h50, bientôt au Sud Radio, c'est bon à savoir, aux Etats-Unis, un homme déclaré en mort cérébrale s'est réveillé pendant un prélèvement d'organes.
00:11Les médias en ont massivement parlé. Conséquence, depuis en France, le refus de dons d'organes a été multiplié par 10 ces derniers jours.
00:17Alors, dons d'organes, est-ce sans risque ? C'est bon à savoir avec vous, Julien Rogier. Bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Et merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes anesthésiste réanimateur.
00:27Ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis, est-ce que ça pourrait arriver en France ?
00:32Alors, non, ça ne pourrait pas arriver parce que le diagnostic n'est pas fait de la même manière et il est fait de manière plus rigoureuse en France.
00:41En tout cas, cette affaire américaine, est-ce qu'elle a eu un retentissement ? J'en ai parlé des conséquences.
00:46Ça a eu des conséquences, on en a parlé dans les médias, ça a eu des conséquences très clairement sur le nombre de refus de dons d'organes, vous l'avez constaté.
00:54Alors, ce qui a eu des conséquences, c'est qu'il y a eu des inscriptions de manière importante sur le registre national du refus.
01:03Je rappelle, en France, on est tous présumés donneurs, sauf si on s'inscrit sur le registre national du refus.
01:09Et depuis quelques jours, il y a eu une explosion d'inscriptions sur le registre national du refus.
01:13Ça ne veut pas dire pour autant que ça s'est traduit par une explosion de refus sur des gens qui étaient en situation ces derniers jours.
01:19Donc c'est le fait de s'inscrire sur un registre, le registre du refus, puisqu'on est considéré comme donneur à priori.
01:28Ça n'empêche pas de pouvoir donner son avis, notamment d'en parler avec ses proches, parce que les proches peuvent éventuellement refuser le don ?
01:37Comment ça se passe à ce niveau-là ?
01:38C'est exactement ça. On s'inscrit sur un registre du refus qui est systématiquement consulté quand on est dans cette situation.
01:46Outre que je sois anesthésiste ratimateur, je m'occupe d'un service de prélèvement d'organes.
01:50Donc je connais bien la situation.
01:53Mais systématiquement, quand on n'est pas inscrit sur le registre, la famille est consultée pour savoir quand même on se serait opposé de son vivant.
02:02Donc c'est une mesure de sûreté.
02:04Ce dont on a peur, c'est que par rapport à une information qui ne pourrait strictement pas arriver en France, le nombre de refus augmente.
02:11Donc c'est important de se positionner.
02:13Vous avez tout à fait bien dit les choses.
02:16C'est important d'en parler autour de soi et de le dire à sa famille.
02:21On a tout à fait le droit d'être contre le prélèvement d'organes, mais pas pour des mauvaises raisons et pas par rapport à ce cas américain qui ne pourrait pas arriver en France.
02:29Voilà, ça c'est important de le préciser.
02:31Alors on peut donner ses organes à sa mort, mais aussi de son vivant.
02:35C'est quoi les organes qu'on peut donner dans ce cas-là ? Le rein notamment ?
02:39Oui, alors effectivement, on ne donne de son vivant que des organes qui n'engagent pas sa propre santé.
02:48Donc c'est de manière très majeure le rein.
02:51On a deux reins.
02:52On donne un rein pour quelqu'un de sa famille.
02:54C'est le cas le plus créquent.
02:58On peut donner dans certains cas, mais c'est assez rare.
03:02C'est des parents qui donnent à leur enfant un bout de leur foie.
03:05Donc c'est la deuxième situation, mais beaucoup plus rare.
03:08Et là aussi, les risques sont faibles lorsqu'on fait un don.
03:13Il n'y a pas d'opération sans risque, mais le risque est tout de même limité.
03:17C'est important aussi d'informer, de préciser les choses là-dessus.
03:20Le risque est très limité parce que d'abord, pour dire assez vulgairement, on a un check-up de santé quand même assez conséquent.
03:28Et s'il y a le moindre doute, du coup, on est écarté du processus de don parce qu'il n'est pas, bien entendu,
03:33pas licite de prendre des risques, même si c'est pour sauver quelqu'un d'autre de sa famille.
03:38Et après, ce sont des gens qui sont systématiquement suivis.
03:42Donc on a une base de données très fiable en France sur le suivi de ces gens et on sait qu'ils vont très bien.
03:47Julien Roger, je précise, un responsable de la coordination de prélèvement d'organes et de tissus au CHU de Bordeaux.
03:54Est-ce qu'on manque aujourd'hui de donneurs d'une certaine manière ?
03:59Alors bien sûr qu'on manque de donneurs.
04:01C'est pour ça qu'on est très inquiets des conséquences de cette possible affaire.
04:04On manque de donneurs. Quelques chiffres peuvent le traduire.
04:07On fait un peu moins de 6 000 transplantations par an, mais il y a environ 7 000 ou 8 000 personnes qui s'inscrivent tous les ans sur les lits.
04:14Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que tous les ans, il reste entre 25 000 et 30 000 personnes en attente de greffe.
04:21Et il y a environ 1 000 personnes qui décèdent par an faute de pouvoir être greffées.
04:25D'où l'importance aussi de pouvoir en parler à ses proches, de leur dire ce qu'on souhaite.
04:30Ça ne doit pas être un tabou.
04:32Julien Roger, merci pour votre éclairage.
04:34Merci.
04:35Merci d'avoir été avec nous ce matin sur ce radio-anesthésiste réanimateur responsable de la coordination de prélèvement d'organes et de tissus au CHU de Bordeaux.
04:42Très bonne journée à vous.

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