Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h, la suite sur Europe 1 avec vous c'est Léline Giraud et aujourd'hui pour décrypter l'actualité il y a le chroniqueur politique Olivier d'Artigolles et le journaliste Yvon Rioufolle.
00:11Et on revient sur cette information, j'en parlais il y a quelques secondes, Jordan Bardella interdit de publicité dans les gares pour son nouveau livre « Ce que je cherche ».
00:20C'est donc la régie publicitaire de la SNCF qui a annoncé ce matin refuser cette campagne publicitaire pour ce livre et le président du RN dénonce une censure de la part des syndicats d'extrême gauche de la SNCF.
00:33Je crois qu'il y a aujourd'hui chez une partie de la gauche et chez une partie notamment des syndicats d'extrême gauche une nostalgie des régimes totalitaires, c'est-à-dire qu'on considère qu'il y a des livres qu'on peut lire, qu'on peut vendre et qu'on ne peut pas lire et qu'on peut vendre.
00:46Qui sont ces syndicats d'extrême gauche ? Quelle est leur légitimité pour venir dire à une grande entreprise publique comme la SNCF que mon bouquin ne devrait pas être vendu, en tout cas qu'on ne devrait pas en faire la publicité ?
00:56Je trouve que la manière dont l'extrême gauche brutalise le débat, empêche le bon fonctionnement de la démocratie est un scandale.
01:04Je vais vous dire, plus ils tenteront d'interdire le livre, plus sans doute nos compatriotes seront tentés de l'acheter.
01:09Voilà, une réaction Yvon Rioufolle et Jordan Bardella qui dénonce la censure.
01:12C'est une maladresse de la part de ce que Bardella appelle les censures et en effet c'est un acte de censure que de vouloir interdire la publicité.
01:19J'espère qu'au moins le livre ne sera pas interdit dans les kiosques qui sont accessibles dans les gares.
01:25Encore c'est à voir, il est possible également que ça aille jusqu'à là.
01:28Mais ça me semblait être une très bonne opération de promotion pour Jordan Bardella.
01:33Ce que vous dites c'est qu'en attendant finalement ils en feront la promotion ?
01:36Dans la mesure, oui bien sûr, parce qu'il démontre l'emprise de cette gauche totalitaire, de cette gauche stalinienne
01:44qui en effet ne supporte pas les idées dissidentes, ne supporte pas les livres, serait peut-être même prêt à les brûler.
01:52Et en tout cas a une influence telle qu'elle l'oblige maintenant la SNCF à se plier dans le fond au désidérata d'une petite minorité.
01:59Alors, est-ce une minorité d'extrême gauche ? Je ne sais pas exactement qui a demandé cela.
02:03Et donc ceci est déjà grave, mais plus que cela, je pense que l'emprise de cette gauche totalitaire va jusqu'au sommet parfois d'organismes
02:10qui se permettent également d'interdire des chaînes de télévision, suivez mon regard,
02:15voire même d'interdire certains éditorialistes, ou en tout cas de pouvoir sanctionner des éditorialistes qui ne correspondent pas à la DOXA officielle.
02:22Et donc nous sommes quand même dans ce moment stalinien totalitaire.
02:26Et je vois, pour m'en rassurer, que tous les pariades d'hier, tous ceux qui étaient jugés comme étant infréquentables,
02:34commencent précisément à trouver l'écoute, et peut-être sera le sort de Bardella aussi,
02:39trouver l'écoute d'une partie d'une opinion qui ne supporte plus précisément que l'on interdise à ceux qui disent dans le fond une part de vérité,
02:48une part en tout cas de ce qu'est la société, de parler.
02:50Alors je précise que le visuel de l'affiche contrevient au principe de neutralité, c'est ce que dit l'agence, l'entreprise Média Transports,
02:56qui est chargée justement de la gestion des panneaux publicitaires dans les gares et dans le métro parisien,
03:02alors même qu'une campagne avait été signée, je le rappelle, 581 panneaux par la maison-mère de Fayard, dont 50 gares RER et 100 gares en France.
03:12La campagne avait été signée entre l'éditeur et l'agence publicitaire sans que l'objet du livre n'ait été précisé par l'éditeur.
03:23Personne ne veut interdire la vente du livre, il faut être très précis là-dessus, personne ne veut brûler des livres.
03:31Ce dont il est question c'est la publicité sur les panneaux dans les gares et dans le métro parisien,
03:37avec une loi d'août 2021 confortant le respect du principe de la République sur cette neutralité.
03:44Moi je suis favorable à ce qu'aucun dirigeant politique, que ce soit Jordan Bardella ou tout autre,
03:51ne puisse bénéficier de cette exposition pour développer la promotion, non pas d'une biographie mais aussi de réflexion politique, puisque le titre est ce que je cherche.
04:03Les syndicats de la SNCF avaient estimé qu'une campagne de publicité au service d'un parti politique d'extrême droite n'avait pas sa place dans les gares.
04:12Ce sont les syndicats qui vous le disent, ce n'est pas le ton que j'adopte ici.
04:16Je dis que cette loi qui est très encadrée ne permet pas un responsable politique, puisqu'il s'agit d'un député européen et d'un président de parti politique,
04:27de bénéficier de cette exposition pour avoir un message politique.
04:33Mais est-ce que tous les livres de personnalité politique sont soumis au même traitement ?
04:37Je suis pour le même traitement pour tout le monde à partir du moment où la personnalité est en exercice, est en responsabilité.
04:46Mais est-ce que cette entreprise Média Transports suit cette ligne directrice ?
04:50Il faut que la loi s'applique à tout le monde.
04:53On va vérifier si c'est la réalité pour les autres livres d'hommes politiques.
04:58Tout ce que je vous dis là, c'est pour des personnalités en responsabilité politique.
05:03Je ne parle pas d'un ancien président par exemple.
05:06Si un Jean-Luc Mélenchon sortait un livre, vous pensez que la SNCF aurait la même attitude ?
05:10Ça ne serait pas possible au même titre.
05:12Au nom de la loi, cela ne serait pas possible.
05:16Ça ne peut pas être de cas et de mesure, il faudrait que ça s'applique à tout le monde.
05:20On fait une valeur d'exemple avec Jordan Bardella.
05:23Le paradoxe, c'est que cela fait une publicité magnifique pour Jordan Bardella pour le lancement de son livre.
05:30Mais vous êtes dans la fiction.
05:32Vous essayez de vous rassurer vous-même.
05:34Les syndicats eux-mêmes donnent la réponse à ce qu'ils ne voulaient pas voir.
05:37Ils veulent interdire un livre qu'ils considèrent être écrit par une personnalité d'extrême droite.
05:44Il faudrait savoir ce qu'est l'extrême droite aujourd'hui.
05:46Je ne pense pas que Bardella soit d'extrême droite.
05:48Je ne pense pas que le RN soit d'extrême droite.
05:50Ce que je vois, c'est que toute cette gauche totalitaire, toute cette gauche sectaire que vous tentez d'excuser...
05:58Non, j'ai dit ce que je pensais.
06:00Vous pensez, en effet.
06:01C'est comme vous, vous dites ce que vous pensez.
06:03Un syndicat peut trouver qu'un parti est d'extrême droite, comme vous pouvez le dire.
06:07C'est intéressant de voir ce qui va se passer, parce qu'il y a d'autres livres qui vont sortir dans les mois qui arrivent.
06:11Je vois que la diabolisation qui consiste à dire d'un adversaire qu'il est d'extrême droite, consiste également à vouloir le faire taire.
06:15Et donc, on est toujours dans cet acte de censure morale, dans ce suprématisme, si je puis dire, du camp du bien.
06:23Appelons-le ainsi, parce que c'est comme ça qu'il s'est lui-même nommé.
06:27Et qui n'arrive pas à comprendre aujourd'hui qu'il y a un besoin d'alternance dans les idées émises, dans les idées politiques.
06:33Et qu'il devient contre-productif de dire d'un contradicteur qu'il est d'extrême droite, au prétexte qu'il ne partage pas toutes vos idées.
06:40Je me rends compte que cette gauche totalitaire continue avec ce procédé stalinien qui est d'accuser l'autre de fascisme.
06:47Et donc, je dis par là, d'abord, que ce procédé ne fonctionne plus, qu'il disqualifie ceux qui s'y prêtent, et qu'il permette précisément la promotion de ces idées.
06:57Donc c'est une bonne opération.