J-7 avant l'élection présidentielle américaine et déjà une question se pose : comment les résultats seront-ils accueillis ? Personne n'a oublié l'assaut du Capitole en janvier 2021, quand des milliers de partisans de Donald Trump déçus ont envahi les lieux pour contester la défaite de leur champion. Pour en parler, Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l'université d'Assas et auteur de "Kamala Harris : L'Amérique du futur" aux éditions du Nouveau Monde.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 29 octobre 2024.
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00:00RTL midi, pour tout comprendre de l'actualité.
00:06Alors personne n'a oublié l'assaut du Capitole en janvier 2021,
00:10quand des milliers de partisans de Donald Trump, déçus, ont envahi les lieux
00:15pour contester la défaite de leur champion. C'était en janvier 2021.
00:18Et on a entendu ce matin le reportage de notre envoyé spécial Vincent Serrano
00:22avec ses Américains prêts à en découdre, qui se fournissent en armes, en munitions
00:26et même en nourriture en prévision d'une éventuelle guerre civile.
00:29J'ai vu sur internet que les gens se mettent à acheter des munitions pour leurs armes,
00:32de peur qu'il y ait un nouveau 6 janvier, j'ai été choqué.
00:35Alors j'en ai aussi acheté, mais c'est dur à trouver, et j'ai fini dans un magasin
00:38où j'ai acheté les trois dernières boîtes de munitions qu'il restait.
00:43Ça va être moche, vraiment moche.
00:46Regardez toutes les émeutes qu'il y a eu la dernière fois,
00:49les bâtiments brûlés, cette fois ce sera pire.
00:52Mais si quelqu'un me cherche, j'ai une famille à défendre.
00:57Une situation extrêmement tendue, on l'entend.
00:59Pour en parler avec nous, Jean-Éric Brada, maître de conférences à l'université d'Assas,
01:03auteur du livre « Kamala Harris, l'Amérique du futur » aux éditions du Nouveau Monde.
01:07Bonjour.
01:08Bonjour.
01:09Ces gens qui se préparent au pied, on vient de les entendre.
01:11D'après vous, ils sont nombreux ou c'est une petite poignée de grands anxieux, on va dire ?
01:16Oui, on peut dire que ce sont des grands anxieux.
01:19Alors c'est vrai que l'Amérique a quand même connu des moments très difficiles,
01:23avant ou après des élections et à d'autres moments aussi.
01:26La violence politique est au summum.
01:29On l'a vu quand même, plusieurs tentatives d'assassinat sur Donald Trump.
01:33Donc je comprends qu'il y ait quand même une angoisse chez certains.
01:36Et c'est vrai que quand on est très, très anxieux,
01:38et qu'on a très peur de ce qui peut se passer parce que ça s'est déjà passé,
01:43et que ça s'appuie quand même sur une réalité, ça donne ce genre de résultat.
01:46Alors il y a les anxieux, Jean-Éric Brada.
01:49Est-ce qu'il y a aussi les vatanguers trumpistes qui se disent,
01:54cette fois-ci, si on nous refait le coude il y a quatre ans,
01:57on prend les armes pour notre champion Donald Trump ?
02:01Il y en a des comme ça ?
02:04Il y en a peut-être, mais très peu.
02:07Là, vous allez trouver sur des groupes d'extrême droite,
02:09comme les Proud Boys, dont tout le monde connaît, les Oath Keepers.
02:13C'est un autre groupe du même genre.
02:15En réalité, ils sont très limités.
02:18Et puis en plus, ceux qui pourraient prendre les armes
02:21ont déjà des antécédents devant leurs yeux ou dans leur mémoire,
02:25puisqu'ils savent qu'il y en a 900 d'entre eux,
02:28ou de ceux qui ont fait ce genre de choses,
02:30qui sont en prison aujourd'hui.
02:32Et ça refroidit quand même tout le monde.
02:34Il y a le moment de la colère,
02:36et il y a l'après, quand on doit rendre des comptes,
02:38et ça tout le monde l'a dans la tête.
02:40En tout cas, Donald Trump, lui, il est prêt à contester les résultats s'il perd ?
02:43Ça c'est une certitude ?
02:45Ce n'est pas une certitude.
02:47Il ne l'a pas dit pour l'instant ?
02:49Non, non, il ne l'a pas dit.
02:51C'est vrai qu'il a des éléments qu'il laisse penser,
02:54puisqu'il nous dit à nouveau qu'il peut y avoir des fraudes,
02:57que c'est le seul moyen pour que les démocrates gagnent.
02:59C'est exactement les mots qu'il employait il y a quatre ans.
03:03En même temps, la situation n'est plus du tout la même.
03:06Je remarquais quand même que Donald Trump n'est plus le président,
03:09donc il n'est plus celui qui a les cartes en main.
03:13Il n'est plus celui qui est la figure tutélaire
03:16sur laquelle on peut s'appuyer,
03:17en pensant que parce que le président a dit, c'est donc vrai.
03:20Cette fois-ci, il est dans l'opposition, il est un citoyen lambda.
03:23Et puis, il ne se représentera plus derrière,
03:27parce qu'il sera trop vieux,
03:28ce qui ferme aussi la parenthèse politique
03:32« après cette élection, Trump, ce sera fini ».
03:34Qu'il gagne ou qu'il perde, d'ailleurs,
03:36on sera déjà dans autre chose.
03:38Et tout ça a beaucoup d'importance,
03:40parce que je ne suis pas persuadé
03:42que le parti républicain va aller se fourvoyer
03:44dans la crise qu'il y a eu en 2020,
03:48avec l'importance pour eux aujourd'hui
03:52de se reconstruire et d'avoir l'air beaucoup plus sérieux.
03:55Quand on se reporte à quatre ans en arrière,
03:58juste avant l'élection présidentielle,
04:01Biden-Trump,
04:03est-ce qu'aujourd'hui, Trump, dans les sondages,
04:06dans les projections,
04:08est-ce qu'il est mieux ou moins bien placé qu'il y a quatre ans ?
04:12Il est indubitablement mieux.
04:15Il est mieux qu'en 2016, il est mieux qu'en 2020.
04:18Il y a un effet de nostalgie qui s'est installé
04:21et qui fait que certains Américains
04:23ne se souviennent plus de ceux qui fâchent,
04:25comme ça se fait souvent,
04:27quand vous quittez quelqu'un
04:29ou que vous êtes loin de lui ou d'elle,
04:31vous vous souvenez des bons moments,
04:33de ce qui faisait que vous aimiez bien cette personne,
04:35voire plus.
04:37C'est la même chose avec les présidents
04:39et quand ils quittent le pouvoir,
04:42la légende s'installe.
04:44Dans le cas de Donald Trump,
04:46la légende, c'est qu'il aurait été fabuleux
04:48sur le plan économique,
04:50que les Américains auraient mieux vécu.
04:52Ça s'appuie sur des réalités.
04:54Le chômage était bas,
04:56l'inflation était basse.
04:58On fait abstraction de la dette,
05:00mais la dette, tout le monde s'en moque un petit peu
05:02puisque ça représente une telle masse
05:04qu'on ne comprend pas.
05:06On oublie la pandémie,
05:08on oublie qu'en réalité,
05:10l'inflation était très haute
05:12et effectivement, il est mieux.
05:14Merci Jean-Éric Branat.
05:16Ça, c'est une info.
05:18Trump, mieux qu'il y a 4 ans
05:20dans les sondages, dans la perspective
05:22de cette présidentielle dans quelques jours.
05:24Merci Jean-Éric Branat.
05:26Dans un instant, le choix d'RTL Midi,
05:28une nouvelle série sur M6, ça s'appelle
05:30Murder Club, restez avec nous.