Écoutez "On refait le monde" avec Dominique Simonnet, essayiste, spécialiste des États-Unis, Anne Toulouse, journaliste franco-américaine, auteure de "L'Art de Trumper" aux éditions du Rocher, Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques, enseignant en relations internationales, auteur de "Donald Trump, retour vers le futur" aux éditions Mareuil, Bénédicte Tassart, cheffe du service international de RTL, Gautier Delhon-Bugard, envoyé spécial de RTL à Washington, et Arnaud Tousch, correspondant de RTL aux Etats Unis.
Regardez On refait le monde - Édition spéciale investiture de Donald Trump avec Yves Calvi du 20 janvier 2025.
Regardez On refait le monde - Édition spéciale investiture de Donald Trump avec Yves Calvi du 20 janvier 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00RTL Soir. Édition spéciale. Investiture de Donald Trump. Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:07Je jure son allèlement de remplir fidèlement les fonctions de Président des Etats-Unis.
00:15Et dans toute la mesure de mes moyens de sauvegarder, protéger, défendre la Constitution des Etats-Unis, que Dieu me vienne en aide.
00:27Nous poursuivons donc cette grande édition spéciale sur RTL. On refait le monde consacré à Donald Trump.
00:32C'était il y a un peu plus d'une heure. Le Président américain est devenu le 47ème des Etats-Unis.
00:38On va évidemment revenir sur cette cérémonie au Capitol à Washington et sur le premier discours très offensif qui a suivi près d'une quarantaine de minutes.
00:45Nous allons en débattre avec nos invités. Avec nous ce soir Dominique Simonnet qui est essayiste et spécialiste des Etats-Unis.
00:50Anne Toulouse, journaliste franco-américaine. Vous avez été pendant 12 ans correspondante de nos confrères de Radio France Internationale
00:56en Amérique du Nord. Et votre livre « L'art de tromper » est paru aux éditions du Rocher.
01:00Sébastien Boussois, élu et docteur en sciences politiques, enseignant en relations internationales.
01:04Votre livre « Donald Trump, retour vers le futur » parait jeudi prochain aux éditions Mareuil.
01:10Bénédicte Tassar, chef du service international d'RTL est avec nous.
01:13Gauthier Delon-Bugar, envoyé spécial d'RTL à Washington.
01:16Et Arnaud Touche ?
01:17Arnaud Touche que nous retrouvons immédiatement Arnaud, puisque vous nous avez fait vivre effectivement cette cérémonie d'investiture.
01:23Autre tradition, à l'instant où nous parlons, Joe Biden et son épouse Jill sont en train de s'envoler du Capitole à bord d'un hélicoptère.
01:34Absolument, on l'appelle Air Marine One. Alors normalement effectivement il est réservé aux présidents des Etats-Unis.
01:39Mais il est utilisé également par l'ex-président des Etats-Unis. C'est un moment historique bien sûr que nous vivons en ce moment sur RTL.
01:46Cet hélicoptère qui est en train de s'élever juste devant le Capitole.
01:50C'est toujours une image très importante puisque normalement l'ancien président s'en va directement avec cet hélicoptère et retourne entre guillemets à la vie civile.
02:00Et justement où vont aller aujourd'hui Joe Biden et Jill Biden, sa femme ?
02:05Ils vont d'abord aller sur la base Andrews ici dans le Maryland. C'est à quelques kilomètres ici de Washington.
02:12Ensuite il va avoir un dernier discours ici Joe Biden. Et ensuite ils iront en Californie à Santa Ynez justement pour passer quelques jours de vacances.
02:21Et je vois effectivement cet hélicoptère Air Marine One dans le ciel de Washington en train de partir donc vers cette base là.
02:28A préciser tout de même c'est que Donald Trump et sa femme Melania Trump ont salué tout à l'heure Joe Biden et docteur Jill Biden, la femme de Joe Biden.
02:37Mais ne sont pas restés jusqu'au décollage. Ce n'est pas forcément habituel mais effectivement ils ont quand même tenu.
02:42Et c'est une tradition vous l'avez dit ici aux Etats-Unis à dire au revoir au président, à l'ex-président des Etats-Unis qui est donc le 46e président des Etats-Unis.
02:52Donald Trump et Melania Trump accompagnés du vice-président et de sa femme sont désormais partis pour la suite des festivités ici à Washington.
03:01Arnaud Touche correspondant d'Airtel aux Etats-Unis qui va rester lui aussi pour nos festivités.
03:06Investiture de Donald Trump. RTL Soir. Édition spéciale. Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
03:12L'âge d'or de l'Amérique commence maintenant.
03:19A partir d'aujourd'hui notre pays va prospérer et sera à nouveau respecté dans le monde entier.
03:26Toutes les nations nous envieront et nous ne nous laisserons plus jamais abuser.
03:33Pendant chaque jour de mon administration je veillerai à ce que l'Amérique soit en premier.
03:43Le déclin est terminé nous dit Donald Trump.
03:46Comment percevez-vous cette première prise de parole quand même importante parce qu'il parle à la fois à l'Amérique et au monde entier ?
03:52Anne Toulouse votre première réaction.
03:54C'est surtout très différent de son premier discours inaugural en 2016 où il avait parlé de carnage.
03:59Alors c'était très sombre. Là c'est Joe Biden qui a fait un discours très sombre il y a quelques jours.
04:03Alors je crois que l'Amérique avait son comptant de prédiction apocalyptique.
04:07Là c'était plutôt quelque chose d'assez messianique.
04:11Nous allons voir. Ça rappelait. C'était plutôt regagnant.
04:15D'ailleurs le service de presse de Donald Trump avait intitulé ce discours.
04:20Le titre générique c'était la révolution du bon sens.
04:24Et c'est emprunté à la révolution américaine dont on va célébrer le 250e centenaire l'année prochaine.
04:30Et c'était un des fondateurs Thomas Paine qui avait écrit ce qui est le texte fondateur de la révolution américaine.
04:38La révolution du bon sens.
04:40Donc là c'était quelque chose qui était assez simple.
04:43Qui était en même temps comme toujours avec Donald Trump il se réfère à sa personne.
04:47Dieu m'a sauvé pour que je sois là aujourd'hui.
04:51Il faut se mettre à la place de cet homme quand il prononce son discours.
04:55Il pourrait être en prison alors qu'il pourrait être mort.
04:58A deux reprises il a été l'objet d'un attentat.
05:02Il a été vaincu.
05:03A un moment tout le monde disait qu'il était fini.
05:05Il lui prédisait un avenir extrêmement sombre.
05:08Et puis voilà qu'il est dans toute sa gloire.
05:10Les américains, je fais partie, adorent ça.
05:12C'est tout le mythe de la rédemption.
05:15Il ne faut jamais renoncer.
05:17Il y a toujours derrière chaque nuage, il y a une doublure en argent.
05:21Je vous traduis ça.
05:22Enfin, monsieur l'aurait fait mieux que moi.
05:24Donc c'était cet esprit.
05:26Et je pense que c'était un peu ce qu'attendait les américains.
05:28Alléluia Sébastien Boussois.
05:30Alléluia je ne sais pas pour qui.
05:32En tout cas oui il y a quelque chose de très fascinant.
05:34De très messianique.
05:35De très christique.
05:37Alors discours très différent évidemment de celui qu'on a eu hier entouré des village people.
05:41Mais le contenu est le même en réalité.
05:45On voit bien qu'il a effectivement ressorti l'ensemble de ses entiennes.
05:48Mais avec à la fois cette capacité qu'il a de manière très solennelle.
05:53Alors il s'ennuie quand les autres parlent.
05:55Ce n'est pas nouveau.
05:56Terriblement.
05:57Et puis par contre dès que les projecteurs arrivent, il ressuscite encore une fois.
06:00Et là du coup tout le monde l'écoute.
06:01Parce qu'il y a une capacité d'attraction quand il parle.
06:05Qui fait qu'on est...
06:06Enfin en tout cas moi, je ne veux pas dire que j'ai bu ses paroles.
06:08Mais en tout cas j'ai trouvé ça intéressant.
06:10Et puis enfin il règle ses comptes.
06:12Il règle ses comptes.
06:13Ça c'est très très violent pour l'ancien couple présidentiel.
06:17Appelons-le comme ça.
06:18Qui sont restés effectivement assis.
06:19C'est même monstrueux.
06:20Excusez-moi.
06:21Je ne suis pas là pour porter un jugement.
06:23Mais en tout cas c'est comme s'il continuait à être en campagne.
06:26C'est extrêmement violent.
06:27Et j'avais envie de vous dire inélégant.
06:28Mais après c'est Trump et on peut...
06:31Oh mais il jouit et il boit du petit lait d'avoir l'ensemble de tous ses ennemis autour de lui.
06:35Contrairement à 2016 ou 2020 où il y a eu ce boycott.
06:38Et tout ce qui a malheureusement suivi.
06:41Mais je pense qu'il a peut-être un peu dépassé les bornes.
06:44Mais ça, ça fait partie du spectacle.
06:45Ça fait partie du personnage.
06:47Et puis après il a enquillé tout son...
06:50En même temps il y a eu de l'intimité.
06:53Ils sont allés prendre le thé.
06:55Puis après on règle les comptes.
06:57La vie reprend.
06:59Dominique Simonet.
07:00Non je suis d'accord avec...
07:01L'image ou le son que vous avez envie de donner.
07:03Je suis plutôt d'accord avec Yves.
07:04Il y a quand même un petit côté un peu...
07:06On a déjà vu un peu indécent.
07:08Et c'est un discours de campagne aussi.
07:10Taper sur les démocrates qui sont déjà tellement bas.
07:13Qui sont déjà tellement mal.
07:14C'était pas forcément utile.
07:16Cela dit c'est vrai.
07:17Il y a eu aussi des belles paroles.
07:19Ce discours qui correspond à la tradition américaine.
07:22De tous les grands discours d'ailleurs d'investiture.
07:26C'est de redonner cet élan.
07:28Moi j'avais les phrases symboles par exemple de Lincoln.
07:33Avec de la malveillance envers personne.
07:35Avec de la bienveillance pour tous.
07:37C'est pas exactement ça.
07:40Si vous prenez Reagan.
07:42Le gouvernement n'est pas la solution à notre problème.
07:44Le gouvernement est le problème.
07:46C'était pas mal non plus.
07:48Et vous aviez Clinton.
07:50Il n'y a rien de mal en Amérique qui ne puisse être guéri par ce qu'il y a de bien en Amérique.
07:54Vous voyez il y a toujours...
07:55Voilà c'est ça l'Amérique c'est toujours ce balancement.
07:57En fait ça reflète aussi les deux Amériques qui sont...
08:02Comme je disais tout à l'heure.
08:03Il y en a une qui rit.
08:04Il y en a une qui pleure.
08:05Mais malgré tout il y a un élan.
08:06Il y a quelqu'un qui est déterminé à faire ce qu'il a annoncé.
08:10Et qui va le faire dès ce soir.
08:13En déclinant effectivement toutes ces mesures.
08:16A la fois de l'immigration.
08:18Le climat.
08:19Il va sortir de l'accord de Paris.
08:20Il vient déjà de le dire.
08:21L'énergie.
08:22Forage.
08:23On va revenir sur les premières mesures annoncées avec Bénédicte dans un instant.
08:26Et intervenir à Sébastien Boussoir.
08:28Je trouve ça extrêmement intéressant ces citations.
08:30Et notamment celle de Reagan.
08:32Il y a quelque chose de très fort dans cette salle du Capitole.
08:35Qui a vu malheureusement d'autres événements.
08:37Il y a cette solennité.
08:39Et puis il y a de la part de Donald Trump.
08:42La volonté de présenter une image à la fois extraordinairement différente.
08:47Mais ce qui unit les gens et ceux qui étaient là.
08:49C'était ce qu'on considère maintenant aujourd'hui.
08:51Souvent comme un gros mot en Europe.
08:52C'est ce patriotisme.
08:53Et le patriotisme chez les Américains.
08:55Matinée de religieux.
08:56Matinée de politique.
08:57Cet emboîtement.
09:00Aujourd'hui pose problème souvent en Europe.
09:03Et aux Etats-Unis tout ça est tout à fait...
09:04Absolument pas.
09:05Non mais après on est sur la laïcité.
09:07Toutes ces questions-là.
09:08Mais on a quelque chose à mon avis de positif dans le patriotisme.
09:12Qui est souvent aujourd'hui perçu comme un gros mot.
09:14Ou un extrémisme.
09:15Anne Toulouse ?
09:16Oui vous savez aux Etats-Unis.
09:17Enfin comme ailleurs d'ailleurs.
09:18Les cinq dernières années n'ont pas été des années très joyeuses.
09:21Il y a eu le Covid.
09:23Il y a eu les événements malheureux de la transition de 2020.
09:26Il y a eu toutes les affaires judiciaires.
09:29Et puis même si on va du côté Biden.
09:32Il a terminé sa présidence d'une manière assez pathétique.
09:35Avec une série de pardons y compris pour la famille ce matin.
09:38Avec des mots peu aimables pour Kamala Harris.
09:41Et maintenant je crois que les Etats-Unis ont besoin de deux choses.
09:45Ils ont besoin d'optimisme.
09:46Et ils ont besoin de calme.
09:47Parce que le pays déchirera en deux.
09:49Ce qui d'ailleurs est une image.
09:50Parce que moi je vis aux Etats-Unis.
09:51Je vous assure qu'on ne se bat pas dans la rue en bas de chez moi.
09:54Et que je peux réunir autour de ma table des démocrates et des républicains.
09:58Ils ne vont pas se jeter la soupière à la figure.
10:00Donc le pays maintenant a envie de se tourner vers autre chose.
10:03Et c'est un petit peu symbolisé par le fait qu'on voit autour de Donald Trump.
10:09Non pas des personnages politiques.
10:11Mais des personnages issus de la grande industrie.
10:14Des high tech.
10:15Ce qui veut dire qu'au fur et à mesure que les Américains se détachent des partis politiques.
10:21Il reprend la parole.
10:23Je me permets de vous interrompre.
10:24Quand mon président parle je l'écoute.
10:27Ecoutez votre président quand même.
10:29Il faisait très bon dans cette salle.
10:34Et puis le niveau acoustique était aussi tout à fait formidable.
10:37Intéressant.
10:40En tout cas ce que j'aimerais vous dire c'est que vous êtes un public très beau, très jeune.
10:47Peut-être le plus beau et le plus jeune auquel je me suis adressé dans ma vie.
10:51Alors je le dis de manière non officielle.
10:54Parce que je ne veux pas avoir des commentaires ni d'ailleurs des gens qui se sentent visés.
11:01Parce qu'ils se savent moins jeunes et moins beaux que vous.
11:06On vient de passer un très beau moment.
11:08Une très belle journée.
11:10C'était tout à fait incroyable.
11:13Nous avons démarré une aventure au long cours.
11:18On m'a dit au début que c'était impossible.
11:21Alors moi je ne les croyais pas tellement à l'époque.
11:23Mais en tout cas beaucoup de personnes étaient convaincues que c'était impossible.
11:28Très rapidement nous avons noué une relation avec J.D. Vance.
11:33Je l'ai retrouvé en Ohio.
11:35Un grand sénateur à l'époque.
11:38Très intelligent.
11:40Il n'y a que sa femme qui est plus intelligent que lui.
11:47Elle est formidable et lui aussi.
11:49C'est un couple absolument génial.
11:53Une carrière incroyable que la sienne.
11:55Avec une belle ascension sociale.
11:57Parce qu'il est en politique depuis peu de temps finalement.
12:01Alors je me souviens que la première semaine était dure.
12:04Avec beaucoup de fake news contre lui.
12:08Cette première semaine a été dure.
12:10Mais ensuite il a trouvé son rythme de croisière.
12:13Et il a su surmonter toutes ces méchancetés.
12:18Je ne vais même pas parler de corruption.
12:20Parce qu'on en a assez parlé.
12:22Mais en tout cas il a essuyé beaucoup de méchanceté.
12:25Et il l'a fait avec beaucoup de dignité.
12:28Bravo à Mike Johnson aussi pour le travail qu'il a effectué.
12:32Alors je précise qu'il évoquait son vice-président.
12:35Nous sommes d'accord Bénédicte Tassar.
12:37Et dans un instant on va refaire un point avec vous.
12:39Si vous le voulez bien.
12:40Sur les éléments importants annoncés par le 47ème président des Etats-Unis.
12:44Ce soir à tout de suite sur RTL.
12:46Investiture de Donald Trump.
12:48RTL Soir.
12:49Édition spéciale.
12:50Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
12:52RTL Soir.
12:53Édition spéciale.
12:54Investiture de Donald Trump.
12:56Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
12:58Il est 19h30. Le rappel de l'actualité avec vous.
13:00Deviens notre show.
13:01Bonsoir Yves, bonsoir à tous.
13:03Dieu m'a sauvé pour que je rende sa grandeur à l'Amérique.
13:06Les mots de Donald Trump investi président des Etats-Unis ce soir au Capitole à Washington.
13:11Discours d'investiture très offensif à l'égard de son prédécesseur démocrate.
13:16Arnaud Touche, vous êtes le correspondant d'RTL aux Etats-Unis.
13:19Oui puisque pendant presque 40 minutes Donald Trump a critiqué point par point la politique de Joe Biden ces dernières années.
13:25On a bien vu d'ailleurs la gêne de Kamala Harris aussi qui était juste derrière à droite du président élu.
13:30Donald Trump annonce, je cite, le début d'une nouvelle ère.
13:33Une vague de changement qui déferle sur tout le pays.
13:36Le rêve américain qui va à nouveau briller.
13:39Le moment est venu de faire preuve de courage.
13:41Nous sommes la meilleure civilisation au monde.
13:43Les superlatifs ont été très nombreux.
13:45Arnaud, maintenant que la cérémonie d'investiture est terminée, que va-t-il se passer ?
13:49Alors le nouveau président et le vice-président vont déjeuner au Statuary Hall du Capitole des Etats-Unis.
13:54Déjeuner traditionnel organisé par la commission du Congrès sur les cérémonies d'investiture.
13:59Il y avait notamment une parade dans la rue sur Pennsylvania Avenue qui était prévue.
14:03Mais vous le savez, elle a été annulée. Il fait moins 15 dehors tout de même.
14:06Donald Trump ira donc à la Capital One Arena, un stade dans Washington avec ses supporters.
14:11Ici, il y aura notamment plus d'une centaine de décrets. Il l'avait promis à ses électeurs.
14:15Et bien entendu, il est officiellement le nouveau locataire de la Maison Blanche.
14:18Les meubles ont d'ailleurs été installés en moins de 6 heures.
14:21Arnaud touche le correspondant de RTL aux Etats-Unis.
14:24Donald Trump qui promet donc un âge d'or pour les Etats-Unis.
14:27Il assure qu'on se souviendra de lui comme un faiseur de paix.
14:30Il a évoqué le Proche-Orient, l'Ukraine.
14:32Sans donner de précisions sur le fond, lui qui promettait de faire revenir la paix en 24 heures.
14:36Emmanuel Macron prononçait lui et au même moment ses voeux aux armées.
14:40Avec cette pique à Donald Trump, le conflit en Ukraine ne se terminera pas demain ni après-demain.
14:46Merci Aude. Dans moins de 30 minutes, on retrouve Faustine Bollard pour son émission Héros.
14:50Ah oui, rendez-vous à 20h.
14:52Et ce soir, deux héros très différents. Lily a vécu une trahison amoureuse difficile
14:55et l'a découvert au pire moment lors de son accouchement.
14:58Le deuxième invité de Faustine est de ce côté atteint d'une particularité rarissime.
15:02Nathan a 20 ans et il est insensible à la douleur.
15:05Rendez-vous donc à 20h pour Héros. A tout à l'heure.
15:16Nous poursuivons cette grande édition spéciale.
15:18On refait le monde consacré à Donald Trump.
15:20C'était il y a un peu plus d'une heure, Donald Trump est devenu le 47ème président des Etats-Unis.
15:24On va évidemment revenir sur cette cérémonie au Capitole et à Washington.
15:27Et sur le premier discours très offensif qui a suivi près de 40 minutes.
15:31Nous allons en débattre avec Dominique Simonnet, Anne Toulouse, Sébastien Boussois.
15:35Ce qui est très frappant pour l'instant, c'est la première prise de parole et la façon dont elle a été présentée.
15:43Vous nous faites un rappel de ce qui s'est passé.
15:46Pardonnez-moi, Bénédicte Tassar.
15:49Oui, parce qu'il y a déjà plusieurs mesures, plusieurs priorités qui ont été égrainées par Donald Trump.
15:54D'abord, l'état d'urgence nationale à la frontière avec le Mexique.
15:59Donald Trump a promis d'arrêter sans délai, je cite,
16:02l'horrible invasion de clandestins, y compris avec le déploiement de troupes à la frontière.
16:08Et de renvoyer les millions d'entre eux dans leur pays d'origine.
16:11Il a ajouté que les cartels de drogue mexicains seront désormais considérés comme des organisations terroristes internationales.
16:17Et puis ses objectifs impérialistes, on va dire, là aussi, il les a déclinés à nouveau.
16:22L'impérialisme concernant l'état d'urgence énergétique.
16:25Il a promis d'utiliser les énormes réserves de pétrole et de gaz des Etats-Unis pour faire baisser les prix.
16:30Les prix de l'énergie aux Américains, c'est vraiment un des points importants pour les Américains.
16:35On a beaucoup parlé de pouvoir d'achat pendant la campagne.
16:38Il veut leur permettre d'acheter les voitures qu'ils veulent.
16:43Il n'a pas évoqué l'accord de Paris sur le climat dans son discours,
16:47mais la Maison-Blanche a confirmé parallèlement que les Etats-Unis vont de nouveau se retirer de l'accord de Paris.
16:54Donc, plus d'efforts pour lutter contre le réchauffement climatique.
16:57Mettre fin à la guerre en Ukraine.
16:59Mettre fin à la guerre en Ukraine.
17:01Vous vous souvenez, il l'avait dit sous un mois.
17:05C'est raté.
17:08On dit que le général Kellogg, qui est son émissaire spécial qui va partir en Ukraine rencontrer Zelensky,
17:15veut mettre fin à la guerre en Ukraine.
17:18On ne connaît pas les conditions qu'il veut imposer ou pas à Zelensky.
17:23Planter un drapeau sur Mars, reprendre le canal de Panama.
17:28Le canal de Panama, il l'avait déjà dit, c'était un objectif.
17:36Il trouve que ça a été violé.
17:39Le traité du canal de Panama a été violé.
17:41On a été très maltraités.
17:43C'est un cadeau insensé qui n'aurait jamais dû être fait.
17:46La promesse qu'avait faite le Panama n'a pas été tenue.
17:50Donc, c'est aussi le Panama un ennemi.
17:53Et les bateaux américains paient beaucoup trop cher.
17:55Et les bateaux américains paient trop de taxes.
17:57Et puis ce propos, fondamentalement politique, purger l'Etat profond.
18:01Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?
18:02Je veux dire tous les démocrates qui ont une place aujourd'hui dans le dispositif du fonctionnement du pays.
18:09Alors, les démocrates, oui.
18:11Il y a un esprit de vengeance, je dirais bien.
18:15Vous l'avez bien entendu.
18:17Et c'est pour ça qu'en Toulouse, on en a parlé.
18:20Biden a signé des grâces juste avant de partir.
18:23Des grâces préventives.
18:25Notamment, Lichene.
18:27Lichene, c'est une ancienne élue républicaine.
18:30C'était l'une des plus ferventes opposantes à Trump.
18:33Trump l'a menacée.
18:35Elle aurait des problèmes une fois qu'il serait élu.
18:38Le général Marc Millet, l'ancien chef d'état-major des armées.
18:41Fauci, vous vous souvenez, c'était l'ex-conseiller médical en chef de la Maison Blanche.
18:45Celui qui a mené la campagne de vaccination contre le Covid.
18:48Et puis Biden a grâcié préventivement 5 membres de sa famille.
18:53Puis Bénédicte Tassar, il y a les questions sociétales.
18:56Et là, il s'adresse à la communauté transgenre en disant
19:00il n'y a que deux sexes, masculin et féminin.
19:03Il n'y a que deux sexes reconnus aux Etats-Unis.
19:06C'est un décret contre les transgenres.
19:08L'existence seulement de deux sexes est indiquée par le futur décret.
19:12Alors ces fameux décrets, on en parle.
19:15Normalement, ils vont signer une quarantaine, si j'ai bien compris, ce soir.
19:18Ça paraît inconcevable.
19:20Mais c'est peut-être ma méconnaissance du fonctionnement de la vie politique américaine
19:23qui m'amène à faire ce constat.
19:26En Toulouse.
19:28En fait, ça se fait pratiquement à chaque fois.
19:31Par exemple, Joe Biden a signé aussi, je ne sais pas, dans les deux premiers jours,
19:36une centaine de décrets.
19:38Généralement, on étale ça sur le temps.
19:41Par exemple, Franklin Roosevelt en avait fait 2000.
19:43Mais enfin, il a mis quand même trois mois pour le faire.
19:46C'est donc une façon de court-circuiter les chambres.
19:50Ce qui est amusant, je ne sais pas si c'est amusant d'ailleurs,
19:53c'est que la première chose qu'ils font, c'est généralement d'annuler des décrets du président précédent.
19:58Par exemple, Joe Biden, c'est les dix premiers décrets qu'il a signés.
20:02Il y en avait cinq, c'était pour annuler des mesures prises par Trump.
20:05Et puis maintenant, Trump va lui rendre la politesse.
20:08Alors, ça vaut ce que ça vaut.
20:10Parce que les États-Unis sont quand même un État de droit, quoi qu'on en dise.
20:13Et donc, ça va passer par exemple devant la Cour suprême.
20:17Mais si ça n'est pas conforme à la Constitution américaine,
20:20ces décrets seront purement et simplement annulés.
20:23Et puis après, il va falloir les mettre en pratique, même s'ils survivent à ça.
20:26Parce qu'il y a quand même quelques problèmes pratiques.
20:28Par exemple, sur l'immigration, on dit on va fermer la frontière.
20:30Mais ça ne se fait pas comme ça.
20:32Bénédicte Tassar ?
20:33Je vais signer des décrets jusqu'à ce que ma main se brise, a annoncé Donald Trump.
20:38Donc, Arnaud Touch l'a bien dit, à l'aréna, il y a une table et un micro
20:43qui sont installés pour Trump, qui veut signer ses décrets devant une foule en délire.
20:48Il avait dit d'ailleurs qu'il serait dictateur pendant 24 heures.
20:51Évidemment, c'est un moyen et aussi une opération de communication.
20:53Parce qu'on va avoir toutes les photos de ça.
20:56On se souvient de la première série.
20:59Mais oui, il y a une forme probablement de bonne guerre.
21:01Après, sur la question de la Cour suprême, je pense que dans ce qu'il a, ou qu'il va signer plutôt,
21:06il a dû quand même, avec tout son staff, vérifier que tout ça était globalement conforme.
21:10Et comme il est à la Cour suprême de son côté, j'imagine que ça ne sera a priori pas très compliqué.
21:15Sauf erreur de ma part, madame Anne Toulouse.
21:19Non, je pense que la Cour suprême a quand même une certaine liberté.
21:22Il y a des décrets de Trump qui ont été retoqués par la Cour suprême.
21:28Par exemple, elle ne lui a pas accordé le report de sa dernière sentence.
21:33Ce qui était très très important pour lui.
21:35Parce que quand même, il y a le président de la Cour suprême, le juge Roberts, à son indépendance.
21:41Alors, on va marquer une petite pause et puis on va revenir sur ce qu'on pourrait appeler les gardes fous
21:44qui peuvent peut-être empêcher le président de mener toutes les réformes qu'il annonce ce soir.
21:48A tout de suite sur RTL.
21:50Investiture de Donald Trump.
21:52RTL Soir.
21:53Édition spéciale.
21:55RTL Soir.
21:57Édition spéciale.
21:58Investiture de Donald Trump.
22:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
22:02Avec Dominique Simonnet, essayiste spécialiste des Etats-Unis.
22:05Anne Toulouse, journaliste franco-américaine.
22:07Vous avez été, je le rappelle, pendant 12 ans, correspondante de nos confrères d'RFI en Amérique du Nord.
22:12Et votre livre « L'art de tromper » est paru aux éditions du Rocher.
22:15Et Sébastien Boussois, docteur en sciences politiques et enseignant en relations internationales.
22:19Donald Trump.
22:20Retour vers le futur.
22:21Et le titre de votre livre qui paraît jeudi aux éditions Mareuille.
22:24Et Bénédicte Tassar est bien entendu avec nous.
22:27Quels gardes fous ? C'est la question qu'on se pose maintenant.
22:30Comment son pouvoir est-il encadré et qui le contrôle, Dominique Simonnet ?
22:34Il y a toujours les contre-pouvoirs aux Etats-Unis.
22:37Il y a toujours le législatif.
22:39Il y a la Cour suprême.
22:40On va en parler.
22:42Il y a la justice.
22:43Même s'il a dit son intention d'essayer de mettre un peu au pas toutes ses agences et tous ses ministères
22:53pour qu'elles lui soient loyales, c'est-à-dire loyales à sa personne.
23:00Mais il y a aussi, je pense, le choc du réel.
23:02Prenons l'immigration par exemple.
23:04Il va falloir de l'argent pour prendre les mesures et l'expulsion qu'il veut massivement pour expulser des millions d'immigrants.
23:14Il y a la question des emplois aussi qui se pose évidemment.
23:17On sait qu'une partie de l'économie américaine fonctionne avec des clandestins dans les secteurs du bâtiment, de l'agriculture.
23:23Et oui, mais il veut tous les renvoyer au Mexique.
23:25Qui va travailler ?
23:26Oui, mais la réalité est telle que...
23:30On voit d'ailleurs des gens comme Elon Musk qui disent qu'on ne touche pas trop aux visas non plus.
23:35Par exemple, le visa H1B, je crois, qui sert aussi aux gens de la tech.
23:41Donc voilà, il y a les limites du réel.
23:43Il y a aussi, si on parle du protectionnisme, les pays concernés vont répondre.
23:47Le Canada a déjà dit que s'il y avait des 25% de droits de douane, il allait immédiatement répondre.
23:54Et puis il y a aussi des effets sans doute boomerang sur la société américaine elle-même.
23:59Les prix de la consommation peuvent augmenter à cause des droits de douane.
24:03Parce que ce sont les consommateurs qui en définitive vont les payer.
24:06Donc il ne va pas annexer le Canada, ce qui est quand même une nouvelle pour les Canadiens.
24:10Annexer le Canada, c'est plutôt une volonté économique.
24:15Je ne crois pas qu'il y ait une volonté d'annexer encore que...
24:19Mais en revanche, le Panama, ça a l'air de lui tenir beaucoup plus à cœur.
24:24C'est vrai qu'il y a une emprise chinoise un peu préoccupante.
24:27Et il a raison, d'ailleurs, là-dessus.
24:30Pour en finir là-dessus, il a une vision à la fois isolationniste.
24:39Il dit maintenant, c'est un peu la doctrine Monroe.
24:41C'est-à-dire que l'Amérique se garde de tous les conflits européens.
24:46On ne veut pas s'en mêler.
24:48Mais nous, on est souverain sur notre continent.
24:51Et d'une certaine manière, c'est ce qu'il a fait avec Elon Musk.
24:53Il regarde la planète.
24:55Il voit qu'il y a un empire chinois, un empire russe.
24:57Et quels sont nos centres d'intérêt ?
24:59Quelle est ma zone d'influence ?
25:02Le Groenland, etc.
25:03Donc c'est une vision géopolitique qui est assez cohérente.
25:07Et d'une certaine manière, qui n'est pas totalement inédite dans l'histoire américaine.
25:11Sébastien Boussoir.
25:12Moi, je pense que c'est très stratégique.
25:13Beaucoup de personnes disent souvent que Donald Trump raconte n'importe quoi.
25:16Ou qu'il y a des choses qui paraissent parfois un peu farfelues.
25:19Mais cette idée que j'avais soulevée dans un texte récemment de résurrection.
25:23Ou de réémergence du panaméricanisme.
25:26Je pense qu'en fait, Donald Trump, avant de s'attaquer à ses véritables ennemis.
25:29Que sont essentiellement la Chine et un peu l'Europe par voie de fait.
25:32A besoin de fédérer derrière lui.
25:34Ce qu'on appelle les alliés des Etats-Unis.
25:36Et en général, les alliés des Etats-Unis, c'est plutôt des vassaux.
25:38Ils considéraient que le Canada ne marchait pas trop dans le rang.
25:41Avec juste un Trudeau un peu trop communisto-marxisto, tout ce qu'on veut.
25:45Il a suffi qu'il commence à s'en prendre à lui.
25:48Pour que l'inquiétude gagne au sein du Canada.
25:51Et qu'au-delà de la crise politique et de l'usure du pouvoir que traversait Trudeau.
25:54Il ait réussi quelque part à faire sauter Trudeau.
25:57Sur le Groenland et sur le Panama, la stratégie est claire.
25:59C'est la nature à horreur du vide.
26:01Et donc, il dit clairement aux gens du Groenland.
26:03Est-ce que vous préférez demain que ce soit les Chinois qui vous pompent vos ressources ?
26:06Ou nous ?
26:07Et beaucoup de gens au Groenland feraient un choix clair et net en faveur des Etats-Unis.
26:11Bénédicte Assa ?
26:12Ça commence à réagir en Europe.
26:14Depuis quelques semaines, on se dit mais où sont les Européens ?
26:17Stéphane Séjourné, qui est le nouveau vice-président de la Commission Européenne.
26:20A annoncé en Allemagne le lancement d'un grand plan de relance de l'automobile européenne électrique.
26:28L'européenne électrique.
26:30Électrique et bien électrique.
26:33Et puis, il vient de dévoiler la stratégie de Bruxelles.
26:37Comment on va parler à Trump ?
26:39Alors, il veut lui proposer un deal.
26:41Un donnant-donnant.
26:43Les pays de l'Union Européenne vont investir davantage pour leur défense.
26:48Se défendre eux-mêmes face à la Russie.
26:51Ils vont s'organiser pour défendre leur ligne à l'Est.
26:54Et les Etats-Unis, qui sont les principaux contributeurs de l'OTAN, de l'Alliance Atlantique,
27:00verraient donc leurs partenaires mettre davantage la main à la poche.
27:03Mais en échange, Trump devrait renoncer à faire grimper les droits de douane américains.
27:08C'est le deal qu'on va lui mettre devant les yeux.
27:11Il y a quand même une question qu'on se pose.
27:13Qui est capable de lui tenir tête à l'échelle de la planète ?
27:15Alors, on parle de la première puissance industrielle et financière au monde.
27:19Mais c'est quand même des questions.
27:21Est-ce qu'il peut y avoir, objectivement aujourd'hui, des pays ou des zones géographiques
27:27qui disent au Président Trump que ça ne va pas se passer comme ça ?
27:30Qu'en pensez-vous Anne Toulouse ?
27:32Je pense que déjà la Chine pense que ça ne va pas se passer comme ça.
27:35Et je pense que déjà Vladimir Poutine pense qu'en Ukraine, ça ne va pas se passer comme ça non plus.
27:39Donc c'est vrai que Donald Trump est...
27:42Mais je pense que sa grande force, j'ai écouté ce que disait l'Europe, c'est quand même assez fascinant.
27:46Parce qu'on est déjà en train d'envisager, de négocier, selon les termes qui sont posés par Donald Trump.
27:53Avec une méthode qu'on peut lire...
27:55Vous nous dites élégamment qu'on est en train de baisser notre culotte ?
27:57Ah non, je ne dirais jamais une chose comme ça.
27:59Non mais moi je vous pose la question.
28:01Non mais je veux dire que c'est vrai que c'est la méthode Trump qu'on peut lire dans ses livres l'art du deal.
28:07Il dit qu'il faut pousser, appuyer, appuyer, appuyer, jusqu'à ce que ça cède.
28:11C'est-à-dire qu'il propose toujours quelque chose d'outrancier.
28:15Parce que dans une négociation, c'est quand même un homme de l'immobilier.
28:18Dans une négociation sur l'immobilier, vous allez repérer le terrain constructible.
28:22Et puis après vous allez discuter avec les banques, avec les différents corps de métier.
28:26Et vous allez toujours mettre la barre plus haut pour arriver au milieu.
28:29Est-ce que l'Europe est menacée au moment où nous parlons, par la politique appliquée par le président Trump si on l'écoute ce soir ?
28:36Bien sûr qu'elle est menacée l'Europe.
28:38Bien sûr, elle est menacée sur le plan économique.
28:41Parce qu'il y a vraiment des mesures offensives sur le plan économique.
28:45Elle est menacée aussi sur le plan de sa sécurité.
28:47Il veut régler le problème de l'Ukraine.
28:50Le problème de l'Ukraine, c'est très très très bien.
28:51Mais il va le régler avec Vladimir Poutine en tête à tête.
28:53Et les Ukrainiens, qu'est-ce qu'ils font ?
28:55Est-ce qu'ils vont être... Ils sont épuisés, ils sont dévastés.
28:58Ils en ont assez de cette guerre.
29:00Mais qu'est-ce qu'ils vont faire, et nous, Européens, par rapport à cela ?
29:04Quelle sera la zone de sécurité de l'Europe ?
29:07Les pays baltes, la Pologne, ne vont pas tellement être d'accord pour un deal qui serait passé entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
29:17L'Europe, on est presque pris en tenaille entre la Russie et ce nouvel empire américain à la Trump.
29:29Et on voit quand même les réactions des Français ce soir.
29:32C'est à la fois du Premier Ministre François Bayrou...
29:35Justement, je vous propose de l'écouter, François Bayrou.
29:38Parce qu'effectivement, ce midi, il a dressé ses voeux depuis sa mairie à Pau.
29:43Et justement, il parlait de la menace qui pesait désormais sur l'Europe et la France.
29:47Si nous ne faisons rien, notre destin est très simple, nous allons être dominés.
29:52Nous allons être écrasés. Nous allons être marginalisés.
29:58Et c'est une décision qui ne tient qu'à nous, les Français et les Européens.
30:03Écrasés, dominés, marginalisés... C'est fort quand même, comme terme.
30:08Oui, mais c'est déjà le cas.
30:11La réaction d'Emmanuel Macron, apparemment, au discours de Trump aussi, est assez décalée.
30:18Mais on n'entend pas grand-chose de la part de l'Union Européenne.
30:23Qu'est-ce qu'elle dit ? Qu'est-ce qu'elle fait ?
30:26C'est très compliqué, parce que nous, Europe, on est une grande puissance économique.
30:34Mais on est un agrégat d'intérêts assez différents,
30:38qui se retrouvent face à des empires, maintenant.
30:42Vous savez, en Californie, quand vous promenez dans le désert,
30:47il y a des petits panneaux pour dire « faites attention aux coyotes ».
30:50La consigne, c'est que quand vous voyez un coyote, vous devez vous faire plus grand.
30:55Vous montrez grand, et de manière à le repousser.
30:59Je crois que l'Europe doit faire ça.
31:01Donc c'est à son intérêt de nous diviser.
31:03Il n'y a pas besoin de Donald Trump pour être divisé.
31:05Les Européens sont divisés, en réalité.
31:07C'est ça qui est assez terrible.
31:08C'est que quand vous disiez « baissez la culotte »,
31:10mais le Danemark est déjà en train de négocier avec Trump pour plus de présence américaine, etc.
31:13Et sur la question fondamentale de l'Europe, de la sécurité ou de l'économie,
31:17on est dans une impasse, et on a effectivement beaucoup de difficultés.
31:21Je rappelle juste quand même que pendant tout le discours de Donald Trump,
31:23si je ne me trompe pas, il n'a pas prononcé une seule fois le mot Europe.
31:26Il s'en fout de l'Europe, et il s'en fout de la France aussi, en réalité.
31:29Donc on essaie de se battre.
31:31C'est un peu Don Quichotte, cette histoire.
31:33Parce que lui, il avance.
31:35C'est un bulldozer.
31:37Et je pense que l'Union Européenne a perdu énormément de temps,
31:39et c'est ce que je développe dans le bouquin quand je parle du déni.
31:41C'est-à-dire que pendant des mois, la Commission Européenne s'est bercée d'illusions
31:45en se disant que ça ne pourrait pas être à nouveau Donald Trump.
31:48La task force qui s'est mise en place par Ursula von der Leyen,
31:51avec tout son staff autour, et tous ces gens extraordinairement charismatiques et experts,
31:55apparemment de la politique européenne, comme Stéphane Chéjourné,
31:58se sont mis en branle il y a un mois et demi ou pas plus que ça.
32:03Et aujourd'hui, chaque semaine, il y avait du staff de Donald Trump
32:06qui se rendait à Bruxelles pour négocier dossier par dossier,
32:09produit par produit, ce qui allait taxer ou pas taxer.
32:11Donc en fait, on ne peut que suivre le mouvement.
32:13Ce n'est pas aujourd'hui que l'Union Européenne va se réveiller,
32:16pas plus sur la défense que sur l'économie.
32:18On peut se battre, on peut exister, mais c'est quand même vraiment compliqué.
32:21Une nouvelle pause, et on évoquera l'influence qu'il peut avoir sur la situation entre Israël,
32:27le Hamas, bien entendu, et les Palestiniens.
32:43Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche,
32:46quelles conséquences également à l'international ?
32:48Nous parlions de l'Europe et de la France il y a un instant.
32:52Hier, nous l'avons vu, cette arrivée, elle a déjà eu un effet
32:55avec l'accord de Trèves arraché à Gaza entre Israël et le Hamas,
32:59entrée en vigueur hier, la libération des premiers otages.
33:03Anne Toulouse, peut-on attribuer à Donald Trump cette victoire ?
33:07Écoutez, je vais simplement vous citer des faits,
33:09comme ça je ne m'engagerai pas personnellement.
33:11Joe Biden a dit dans son discours, dans lequel il s'est félicité à juste titre,
33:16du retour des trois otages, mais je ne comprends pas,
33:19c'était exactement l'accord qu'on leur a présenté au mois de mai.
33:23Alors la question c'est, pourquoi ça a marché au mois de mai ?
33:26Ça n'a pas marché au mois de mai, pourquoi ça a marché maintenant ?
33:29Pourquoi ça a marché le week-end dernier ?
33:31Qu'est-ce qui s'est passé entre temps ? Donald Trump a été élu.
33:33Alors je ne sais pas si j'additionne des litres et des kilomètres,
33:36mais moi j'ai tendance à penser qu'il y a quand même une conséquence,
33:40ne serait-ce que Donald Trump a dit,
33:42s'il n'y a pas d'accord, je vais déchaîner l'enfer sur le Hamas.
33:45Je ne sais pas si le Hamas a été sensible à ça,
33:47mais en tout cas, les gens qu'il cornaque plus ou moins,
33:49comme les Qataris, comme les Égyptiens,
33:51eux ont pris le message et se sont dit,
33:53il vaut peut-être mieux négocier avant qu'il arrive.
33:55Voilà, donc j'additionne les faits,
33:58je ne sais pas ce que ça va donner à long terme.
34:00Je pense surtout que Donald Trump était le seul à aussi
34:03pouvoir faire plier Benjamin Netanyahou.
34:05C'est-à-dire, beaucoup ont pensé que parce que Trump était arrivé,
34:08ça serait un boulevard pour Netanyahou,
34:10mais en fait, pas véritablement.
34:12Et l'homme-clé, c'est ce Steve Witkoff,
34:14encore homme d'affaires n'ayant strictement rien à voir avec le Moyen-Orient,
34:18qui s'est rendu à Doha dans les négociations
34:20et qui a réussi cette première étape de cette libération.
34:24Alors c'est long, alors ça va prendre du temps,
34:26ce n'est pas un accord de paix, ce n'est pas l'État palestinien au casse-demain.
34:29Mais ce n'était pas uniquement faire pression sur le Hamas
34:32comme le Qatar a essayé de le faire depuis des mois
34:35parce qu'il est un acteur incontournable dans cette médiation,
34:38mais c'est aussi parce que,
34:40qu'il pouvait véritablement faire plier Netanyahou.
34:42Il y a trois jours avant l'accord,
34:44j'avais eu des informations par certaines personnes
34:47plus ou moins proches véritablement de ses conseillers,
34:50donc maintenant à la Maison Blanche,
34:52et Donald Trump s'excitait et s'énervait
34:55comme il s'énervait avec Poutine en ce moment,
34:56et il disait clairement, il est hors de question
34:58que ce trois petits points de Netanyahou foutent en l'air mon investiture.
35:02C'est-à-dire que ce n'est pas juste après le Hamas qui pouvait en avoir
35:05qui a mis une extraordinaire mauvaise volonté aussi.
35:08C'était aussi le blocage du côté israélien
35:10qu'à mon avis, Netanyahou, que Trump a dégoupillé.
35:14C'est moins qu'on puisse dire,
35:15la mauvaise volonté du Hamas,
35:17le Hamas a toujours refusé tous les accords jusqu'à présent.
35:19Changeons tout le temps les termes.
35:21Oui, il a refusé absolument tous les accords,
35:23parce que le Hamas, de toute façon,
35:25on le sait, ne veut pas la paix.
35:26Le Hamas n'a jamais voulu la paix,
35:27il ne veut pas une solution à deux états non plus,
35:29il veut l'anéantissement d'Israël.
35:32Il faut le dire et le répéter,
35:33parce que sinon on finit par rendre Israël responsable du 7 octobre.
35:37Mais c'est vrai que Steve Witkoff a joué un rôle incroyable,
35:40parce qu'il est arrivé, notamment le jour du Shabbat,
35:43et on lui a dit,
35:44mais non, vous ne pouvez pas discuter avec les autorités,
35:47avec Netanyahou, c'est le Shabbat.
35:49Il a dit, non, pas question, on n'a plus le temps.
35:52Et donc cette échéance de l'investiture aussi
35:56a permis de débloquer la situation.
35:58Il ne respecte pas Shabbat alors ?
36:00Non, ils n'ont pas respecté Shabbat pour le coup.
36:02Et il y a eu...
36:04C'est-à-dire qu'on peut avancer à certains moments.
36:06Oui, et il y a eu quand même tout ce travail
36:11qui a été fait pendant des mois par Anthony Blinken.
36:17Alors après, qu'est-ce que ça veut dire ?
36:19Qu'est-ce qu'on en tire comme moral ?
36:21Est-ce que la brutalité paye toujours dans les rapports internationaux ?
36:25Est-ce que la méthode Trump est gagnante ?
36:30Ça va être ça, les relations géopolitiques ?
36:32Plus de diplomatie, des bras de fer ?
36:36Ça nous pose des questions.
36:38Parce qu'on se dit, tant mieux quand même.
36:40Il y a quand même ces trois jeunes femmes.
36:42Moi je connais la soeur de l'une d'entre elles.
36:44On ne peut pas imaginer ce qu'elles ont subi.
36:46Donc tant mieux.
36:48Mais en même temps, on ne peut pas appliquer cette méthode
36:51à toutes les relations entre les pays.
36:54Il n'y a plus de lien, il n'y a plus d'humanité.
36:58Donc voilà, la brutalité peut-être, mais jusqu'où ?
37:01C'est la question qu'on doit se poser aussi.
37:03Comparé à une certaine mollesse aussi qui est employée,
37:07ou des ronds de jambes dans une certaine diplomatie,
37:10il vaut mieux certainement taper du poing sur la table
37:15quelques fois pour avoir des résultats.
37:17Lili, tu as ça ?
37:18Biden voulait accélérer l'accord comme Trump aussi,
37:22parce qu'ils ont bien aussi conscience que derrière il y a l'Iran.
37:26Et que l'Iran c'est vraiment le gros problème dans la zone.
37:30Que l'Iran est proche d'avoir l'arme nucléaire.
37:34Qu'il y a à nouveau des négociations avec Téhéran sur le nucléaire.
37:39Et c'est là que l'administration Trump,
37:41qui va mener ces discussions, sera très attendue.
37:44Une toute dernière question,
37:45parce que cette émission va se terminer dans une petite minute.
37:47Qui a de l'influence sur lui ?
37:49Et est-ce qu'on sait ce qu'elle...
37:51Pardonnez-moi, mais j'ai eu l'impression toute la journée
37:53que Mélania faisait un peu la gueule.
37:54Mais je me trompe peut-être, parce qu'elle avait un grand chapeau
37:57et qu'on ne voyait pas son visage.
37:58Mais voilà, l'influence de cette femme ou autour de lui.
38:01Il écoute qui ?
38:03Le 47ème président des Etats-Unis.
38:05Je crois qu'il n'écoute pas beaucoup Mélania.
38:07Anne Toulouse.
38:08Il n'écoute pas Mélania parce qu'elle ne parle pas beaucoup.
38:10Enfin, dans son livre, elle dit qu'elle n'a voulu l'influencer.
38:14Que sur un point, c'est au moment où les enfants étaient séparés
38:19de leurs parents à la frontière sud.
38:22Pendant son premier mandat, il y a eu une sorte de tournante
38:26de conseillers autour.
38:28Maintenant, je pense que ce qu'on appelle « The First Buddies »,
38:32c'est Elon Musk.
38:35Bon, ça durera.
38:36Est-ce que ça durera ?
38:37Ça durera tant qu'ils auront intérêt.
38:39Et je pense que Donald Trump a intérêt à ce que ça dure longtemps.
38:42Merci infiniment les uns et les autres d'avoir participé
38:44à cette édition spéciale.
38:46Je vous signale que demain à 7h40, invité d'Airtel
38:48est Philippe Etienne, ex-ambassadeur de France à Washington
38:51de 2019 à 2023.
38:53Tout de suite, les grands titres de l'actualité
38:56C'est Faustine Bollard que vous retrouverez pour son émission « Héros ».
38:59Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
39:01Bonsoir Yves, je vous propose de faire la connaissance
39:03d'un jeune homme extrêmement attachant ce soir.
39:05Il s'appelle Nathan.
39:07Tout le monde va pouvoir s'interroger à ses côtés
39:09puisque Nathan souffre d'une maladie rare.
39:11Il est insensible aux émotions et à la douleur physique.
39:15Comment s'intégrer au monde quand on a cette particularité
39:19si atypique ?
39:21On va en parler avec lui.
39:23Un garçon très touchant dont vous allez faire la connaissance.
39:25Surtout restez avec nous dans « Héros ».
39:27Merci chère Faustine.