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Gabriel Attal et Elisabeth Borne ont conclu un accord pour prendre la tête du parti Renaissance. L'ancienne Première ministre a ainsi retiré sa candidature au poste de Secrétaire général pour le laisser à Gabriel Attal.

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Transcription
00:00L'ancien Premier ministre est en train de mettre la main sur le parti présidentiel.
00:04Oui, alors il l'a officialisé hier dans un courrier adressé aux adhérents.
00:07C'était un secret de poli-chinelle.
00:08Il sera donc candidat au poste de secrétaire général du parti Renaissance
00:12et il sera vraisemblablement élu en décembre prochain puisqu'il est désormais le seul à concourir.
00:17Hier, on a appris qu'il n'y aurait pas de bataille interne.
00:19Elisabeth Borne, la Première ministre, elle avait dit qu'elle était intéressée mi-août.
00:22Mais voilà, il y a eu un sérieux bras de fer en coulisses et l'ancienne Premier ministre a fini par céder.
00:27Et voilà donc Gabriel Attal à la tête bientôt de Renaissance,
00:31qui a déjà changé de nom trois fois et qui mériterait de s'appeler peut-être Décadence,
00:34tant le parti ressemble aujourd'hui à une coquille vide.
00:37Oui, parce qu'il est très affaibli.
00:38Oui, alors c'est un euphémisme. Gabriel Attal l'a dit à sa façon dans sa lettre.
00:42Son ambition, c'est de rebâtir un parti d'idées, de terrain et de victoire.
00:45Ça tombe bien, c'est exactement tout ce qui manque.
00:47Les idées, elles se comptent sur les phalanges d'un doigt.
00:49Franchement, depuis 2017, il n'y a pas de doctrine, pas de texte fondateur.
00:54Il y a eu un livre qui était le livre d'Emmanuel Macron, paru en 2016.
00:56Mais c'est à peu près tout.
00:58Le parti, en gros, passait son temps à obéir plutôt que à réfléchir.
01:01Il appliquait surtout ce que lui disait le président.
01:03Aujourd'hui, on n'est plus révolutionnaire.
01:05Aujourd'hui, on est le parti de la conservation et de l'inertie.
01:07Ça, c'est ce qu'avait dit Gérald Darmanin.
01:08C'est pour vous dire, il n'y a qu'un jour à la télévision.
01:11Le terrain, ensuite, Renaissance est aujourd'hui un parti zombie,
01:14sans implantation locale, il n'y a pas de troupe.
01:16Il y a moins de 10 000 adhérents à jour de cotisation.
01:19Dans certains départements, ils sont moins d'une dizaine.
01:21Vous vous souvenez, en 2017, ils étaient 380 000.
01:25C'est vrai qu'à l'époque, il suffisait d'un clic pour s'inscrire.
01:30Les victoires, vous imaginez l'ampleur de la tâche,
01:33parce qu'Emmanuel Macron a été élu deux fois président de la République,
01:36il faut le reconnaître, mais depuis 2017,
01:38c'est échec sur échec pour le parti présidentiel.
01:41Échec au municipal, échec au régional, échec aux européennes.
01:44Et en ces temps, le nombre de députés a même été divisé par trois.
01:47Et Gabriel Attal veut faire de tout ça une écurie présidentielle ?
01:49Évidemment.
01:50D'abord, parce qu'il y a quand même une chose qui reste dans ce parti,
01:53c'est de l'argent grâce au financement de la vie politique.
01:57Le financement public, je veux dire.
01:58Ils ont quand même des députés et ça, ça fait de l'argent.
02:00Donc, c'est un trésor de guerre pour la présidentielle.
02:01Ensuite, parce que ça lui offre une tour de contrôle
02:03pour écarter toute concurrence.
02:04Et pour l'instant, le braquage est presque parfait
02:07parce qu'on est quatre mois après une dissolution
02:08qu'il ne voulait pas.
02:09Vous vous souvenez, Gabriel Attal ?
02:10Il est parvenu à se faire élire patron du groupe des députés
02:13et bientôt patron du parti.
02:15C'est un cumul complètement inédit
02:17et ça met en fureur Emmanuel Macron
02:19qui ne supporte plus son ancien Premier ministre
02:21et qui a tout fait pour lui barrer la route.
02:23C'est d'ailleurs un signe, je trouve, cette affaire.
02:25Un de plus de la perte d'influence du président de la République
02:28et cette fois-ci dans son propre camp.
02:30Alors, l'ère de l'atalisme n'a pas encore commencé
02:32mais la page du macronisme est en train de se tourner.

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