• il y a 3 semaines
Pour protester contre une opération promotionnelle de l’enseigne de hard-discount, des vignerons vauclusiens et drômois ont fait irruption, ce lundi 4 octobre, dans le magasin de la zone du Coudoulet, à Orange.
Sur le papier, l’étiquette de ce "Côtes du Rhône 2023" évoque un vin d’appellation modeste. Son prix de vente, néanmoins, laisse perplexe : 1,99€ la bouteille, 1,39€ la deuxième, dans les rayons du supermarché Lidl d’Orange. Moins cher "qu’un café dans un bar ou qu’une bouteille de Cola", déplorent les Jeunes agriculteurs et la FDSEA du Vaucluse, les syndicats majoritaires de la profession, qui appelaient, ce lundi 4 novembre, à une action coup de poing devant le magasin de la zone commerciale du Coudoulet.

Au printemps, déjà, ces vins à prix cassé avaient suscité l’ire des vignerons bordelais, contre les pratiques commerciales de l’enseigne hard-discount. En pleine crise agricole, alors que l’effondrement du marché et les difficultés de commercialisation du vin s’étendent désormais aux crus et aux appellations de la vallée du Rhône, les vignerons du Haut-Vaucluse et du sud de la Drôme ont remis un coup de projecteur, ce lundi 4 novembre, sur cette offre délétère pour la profession. "Puisque Lidl casse les prix, on va casser des bouteilles !", résumait Benoît Lurie, vigneron coopérateur à Sainte-Cécile-les-Vignes, avant de s’engouffrer dans le magasin, suivi d’une trentaine de confrères et consœurs.

Pas question, pour autant, de se mettre en difficulté avec la loi : les bouteilles ont été achetées puis brisées à l’extérieur du magasin, après une discussion avec le responsable. Jordan Charransol, président des JA Vaucluse, prévenait : "Cette offre n'est pas possible. On a un cahier des charges à tenir. On est morts avec des prix comme ça." Pour ces professionnels, de tels vins ne devraient pas être commercialisés en rayon à moins de 3€, eu égard aux rendements réduits de l’appellation Côtes du Rhône (40hl/ha). "On est sur un fil. On travaille à perte. Ces prix donnent une image dégradante de la profession", alerte Benoît Lurie, vigneron-coopérateur à Sainte-Cécile-les-Vignes. Le vigneron craint qu’une telle offre n’ouvre la voie à des négociations au rabais avec la grande distribution. "Si on commence à se déclasser comme ça, dans cinq ans, on est à 50 centimes le litre..."

Cette année, les vins de l’AOP étaient achetés 60 à 80 centimes le litre aux producteurs, pour l’entrée de gamme. "Plus d’un tiers s’est vendu à moins de 1€. C’est presque la moitié du prix d’il y a 5 ou 6 ans. Alors qu’en parallèle, les rendements à l’hectare ont diminué de 20%..." Sylvie Meynier, vigneronne à Rochegude, dans la Drôme, qualifie un tel prix d’"indigne", en pleine crise viticole. Dans sa commune de 1600 habitants, "cinq exploitations viticoles vont s’arrêter, et deux jeunes se sont installés mais avec une autre activité à temps plein en parallèle. C’est tout un patrimoine qui est menacé".

À travers cette action, ces viticulteurs espèrent faire pressio

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