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NewsTranscription
00:00...
00:01Sud Radio, Berkhoff dans tous ses états.
00:04...
00:22C'était la chanson qui inugrait tous les meetings de Donald Trump
00:26depuis l'entrée en campagne présidentielle.
00:29Et voilà, et hier encore, hier encore à Mar-a-Lago,
00:32pendant qu'il prononçait son discours vivant de victoire,
00:36eh bien, on l'a entendu aussi.
00:39Alors, ce que vous allez entendre aujourd'hui,
00:41c'est quand même assez exceptionnel, je dois dire,
00:43que c'est le seul interview
00:45que Donald Trump a accordé à un journaliste étranger,
00:49en tout cas français, je ne sais pas s'il l'a accordé ailleurs,
00:53mais en tout cas en France,
00:55et c'était...
00:56Je dois dire, enfin, je l'ai interviewé,
01:00je me suis entretenu avec lui,
01:02en février 2016.
01:05Et donc, je suis à New York,
01:07il m'a reçu dans son bureau de la Trump Tower.
01:10Il était déjà le Donald Trump
01:12qu'on entend, que vous entendez à la radio et à la télévision,
01:15ou alors que certains aiment, que certains détestent,
01:17c'est-à-dire qu'il est brut de décoffrage,
01:19et je dois dire juste une chose, il ne m'a pas du tout reçu
01:22comme un journaliste français,
01:24il dit, ah, je vais parler au public européen.
01:26Là, il n'en avait rien à faire,
01:28il me parlait comme si je venais de Cincinnati, de Boston,
01:31ou de Californie, ou d'ailleurs,
01:33puisque ce qu'il m'a dit, il l'a répété,
01:36je l'ai entendu à la télévision,
01:37c'était donc sa première campagne,
01:39il était en pleine campagne présidentielle,
01:42présidence qu'il a gagnée en fin 2016,
01:46novembre, là, comme maintenant, il y a huit ans.
01:49Et vous allez entendre ce qui est très étonnant,
01:51et vous allez voir, c'est que vous allez voir
01:53que pratiquement tous les thèmes
01:54dont il a parlé dans cette campagne,
01:56et encore hier, eh bien, il m'en parlait
01:59il y a huit ans.
02:02Voilà, nous sommes donc dans le bureau Oval,
02:05et ensuite, il faut que je le dise,
02:08la traduction, et la traduction,
02:10vous allez entendre le voice-over, comme on dit,
02:12elle est due au directeur de Cid Radio,
02:15Patrick Roger, et à Bruno Dubois,
02:17qui était aussi avec nous à l'époque,
02:19et vous allez voir que les thèmes,
02:23que ce qu'il aborde, je l'ai vu pendant une heure,
02:26là, vous allez entendre une vingtaine de minutes,
02:28bien sûr, mais on va en parler,
02:31en découpant peut-être quelques fragments.
02:35Eh bien, voilà, Donald Trump,
02:38en février 2016, à la Trump Tower.
02:41Écoutez.
02:44Je pense qu'on a mis le doigt sur les points
02:46qui sont sensibles aux Etats-Unis.
02:48Les gens sont fatigués des leaders incompétents,
02:52fatigués de ceux qui ne savent pas ce qu'ils font,
02:54fatigués des politiciens corrompus,
02:57fatigués des décisions prises qui sont si mauvaises
03:00comme l'accord avec l'Iran, et tant d'autres.
03:03J'ai touché un point sensible, alors tout le monde en parle,
03:06mais on va réagir,
03:07on va refaire de l'Amérique une grande nation.
03:11Vous savez, mon slogan, c'est justement
03:13« Make America Great Again ».
03:15Tenez, ça, c'est Time Magazine, c'est un excellent article.
03:18Ça parle de notre mouvement
03:19parce que c'est devenu un mouvement.
03:22L'auteur de cet article est considéré comme un grand auteur
03:25et je ne lui ai jamais parlé.
03:27Je ne savais même pas que ce serait en une.
03:29C'est pas mal, ça vient juste de sortir.
03:39Oui, je l'ai lu.
03:40Ça parle de ce que vous avez apporté de nouveau en politique,
03:45parce que vous faites de la politique du XXIe siècle.
03:51Vous avez court-circuité les intermédiaires
03:59à la télévision, sur Facebook et sur Twitter.
04:02Vous tweetez d'ailleurs sans arrêt.
04:04Eh bien, entre Facebook, Twitter et Instagram,
04:07j'ai 12 millions d'abonnés.
04:09Quand vous en avez 12 millions, vous savez, c'est beaucoup.
04:12Et ce ne sont pas des adolescents qui suivent une mode.
04:16Ce sont tous les auteurs,
04:18tous les personnes d'influence de ce pays.
04:20Mais quand vous avez 12 millions d'abonnés,
04:22c'est comme si vous aviez le New York Times,
04:25sans perdre de l'argent.
04:27Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on peut créer de toute pièce.
04:29Donc, ce qui se passe, c'est vraiment incroyable.
04:33Mais c'est ce que vous recherchiez, d'ailleurs, dès le début.
04:36Vous parliez directement aux gens sans intermédiaires, non ?
04:44Oui, c'est ce que je recherchais,
04:46mais je ne m'attendais pas du tout à ce que ça devienne un mouvement.
04:50C'est un mouvement.
04:51Vous savez, quand je suis allé en Alabama,
04:54il y avait 35 000 personnes,
04:56et je me suis dit qu'il y avait 35 000 personnes
04:59qui m'attendaient, l'équivalent d'un stade de foot.
05:01À Dallas, on avait 21 000 personnes.
05:04On a rempli le stade de l'équipe de basket des Mavericks de Dallas.
05:08En Oklahoma, la semaine dernière, 20 000 personnes.
05:12On rassemble régulièrement des foules de 20 000 à 30 000 personnes.
05:16Il y a d'autres candidats qui réunissent 50 personnes,
05:19quand moi, j'en ai 12 000. Incroyable.
05:30Des gens qui vous attendent dans le froid, c'est incroyable.
05:37Et des enfants. Incroyable.
05:43Et qu'est-ce que vous pensez de la résistance qui s'organise contre vous ?
05:47Le tout sauf Trump,
05:49qui va de la gauche d'Hollywood au conservateur.
05:52Ça vous fait quoi ?
05:56Tout ça, mon or.
05:58Moi, je finance moi-même ma campagne.
06:01Donc je n'ai pas besoin de l'argent de qui que ce soit.
06:04Et c'est ça que les gens adorent.
06:06Parce qu'Hollywood et les conservateurs sont sous le contrôle des lobbyistes,
06:10les intérêts privés, etc.
06:12Et moi, je ne prends pas cet argent-là.
06:15Et c'est ça qui est incroyable.
06:17Regardez la National Review, le journal des conservateurs,
06:20qui est contre moi. Ce journal est en train de mourir.
06:23En parlant mal de moi, ils m'ont aidé.
06:27Mais en même temps, vous n'êtes pas un vrai conservateur.
06:32Si je pense que je suis un conservateur,
06:35c'est eux qui ne veulent pas me voir comme un conservateur.
06:40La seule chose qu'ils n'aiment pas chez moi,
06:43c'est que je refuse les donations pour ma campagne.
06:47Ils voudraient me donner de l'argent parce qu'ils veulent me contrôler.
06:51Ils ne m'aiment pas parce que je n'ai pas besoin d'argent.
06:53J'ai déjà beaucoup d'argent.
06:55J'ai construit une grande entreprise, une entreprise formidable.
06:59Vous savez, quand je me suis présenté, ils n'en sont pas revenus.
07:03Quand ils ont vu que mon entreprise était si grande,
07:06en fin de compte, j'étais beaucoup plus riche
07:09que ce que tout le monde pensait.
07:11Vous savez, ils pensaient que je ne me présenterais pas.
07:14Mais quand je me suis présenté,
07:16tout le monde a vu que je pèse plus de 10 milliards de dollars.
07:19Waouh, ils ont dit.
07:21Je ne sais pas s'ils diraient waouh aujourd'hui
07:24parce que Donald Trump, il faut le dire,
07:26n'en est plus à 10 milliards de dollars.
07:28On sait que c'est quand même assez rare.
07:30Il a perdu pratiquement la moitié de sa fortune
07:33depuis tout ce qui s'est passé
07:35et qu'on a essayé effectivement de l'effacer à tous points de vue
07:38et à tous les angles et de toutes les façons.
07:41Donc, il n'est pas pauvre.
07:43Il n'est sûrement pas SDF,
07:45mais il n'a pas les 10 milliards qu'il avait à l'époque où il me parlait.
07:49Mais ce qui est intéressant, c'est que tous les thèmes sont là.
07:52Regarde, le thème de la désintermédiation.
07:54Ça veut dire, puisque la presse est contre moi,
07:56puisque les médias sont contre moi,
07:58je vais parler aux réseaux sociaux.
08:00Déjà en 2016, c'est intéressant,
08:02il parlait Twitter, Facebook, Instagram, etc., etc., etc.
08:06Il était déjà branché sur l'alternative
08:09et c'est une des raisons pour lesquelles il avait gagné en 2016.
08:13Il dit, je vais parler directement du producteur au consommateur
08:17puisque les intermédiaires sont contre moi,
08:20et bien, je vais y aller directo.
08:22C'est très intéressant et comme il l'expliquait, effectivement,
08:25les politiciens corrompus, je les connais,
08:27moi, je ne suis pas eux, et puis, je n'ai pas besoin de leur donation,
08:30je n'ai pas besoin de leur subvention.
08:32C'est clair qu'à quelqu'un comme Donald Trump,
08:34s'il n'avait pas eu derrière lui une carrière de promoteur d'immobilier
08:37avec les milliards derrière,
08:39il n'aurait jamais pu se lancer,
08:41on ne l'aurait jamais laissé se lancer dans cette histoire
08:44au-delà de ses qualités.
08:46C'est donc, si vous voulez, tout à fait déjà caractéristique
08:50et vous voyez, c'est exactement le même ton,
08:53le même ton qu'il emploie,
08:55ses ennemis, ils se cassent tous la gueule, vous avez remarqué,
08:59voilà qu'on dit de moi, le côté, oui, narcissique, c'est clair,
09:03et ça, il a un ego surdimensionné,
09:06mais évidemment, c'est comme ça que ça marche chez ces gens-là
09:10et c'est comme ça que ça avance.
09:12Second chapitre de l'entretien.
09:15Alors, nous allons faire une petite pause,
09:17mais si vous voulez réagir
09:19ou si vous voulez poser votre question sur cette interview
09:22qu'André Bercoff avait faite dans Donald Trump
09:25alors candidat républicain en 2016,
09:28n'hésitez pas à nous appeler au 0826 300 300.
09:35Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
09:39Nous sommes en février 2016
09:42en pleine campagne présidentielle,
09:44première campagne présidentielle de Donald Trump.
09:47Je suis dans son bureau de la Trump Tower
09:50au quatrième étage, au cinquième étage,
09:52je me rappelle plus, enfin,
09:54et donc, il me parle et je lui ai demandé,
09:58vous avez entendu, écoutez ce qu'il dit,
10:00mais pourquoi ça marche, de quelle façon ça marche pour vous,
10:03et là, c'est intéressant parce que
10:06le premier discours qu'il a fait en juin 2015
10:12au moment où il a commencé à lancer sa campagne électorale,
10:16et sa campagne électorale, c'est très intéressant
10:18quand on pense à aujourd'hui,
10:20c'était autour de la construction du mur,
10:22il disait je vais construire un mur à la frontière mexicaine
10:25pour empêcher ces millions d'immigrants qui rentrent,
10:28et vous avez vu ce qui s'est passé,
10:29il a construit ce mur, Biden et Harris ont démoli en partie
10:33et ont laissé rentrer effectivement des millions d'immigrants,
10:36et la question de l'immigration est redevenue
10:38comme une question essentielle dans la campagne de 2024
10:41comme par hasard, écoutez ce qu'il disait là-dessus.
10:45Nous avons commencé par le mur parce que nous avons
10:48un énorme problème d'immigration,
10:50tous ces gens qui traversent notre frontière,
10:53on a un énorme problème avec l'immigration clandestine,
10:56c'est moi qui ai commencé à en parler,
10:58si je ne l'avais pas fait absolument,
11:00personne ne parlerait de ça en ce moment.
11:03Vous voulez dire que personne n'oserait, c'est ça ?
11:07Oui, et c'est devenu un sujet important,
11:09autant pour l'économie que l'insécurité,
11:12maintenant c'est devenu un des thèmes principaux
11:14de la campagne pour tout le monde.
11:16Et à propos des musulmans,
11:18quand vous dites que vous voulez interdire les musulmans
11:21d'entrer aux Etats-Unis, quand même,
11:23vous y allez fort là, non ?
11:26J'ai beaucoup d'amis musulmans,
11:28et ils comprennent, ils sont d'accord avec moi,
11:30oui, on a un problème, il faut qu'on comprenne
11:32d'où ça vient, il faut qu'on soit très vigilants,
11:35qu'on fasse attention, il faut regarder ce qui se passe
11:38à travers l'Europe et dans le monde entier.
11:41C'est ça que j'ai dit, je me suis fait insulter,
11:43mais une semaine après, tout le monde disait
11:45« Trump a raison ». Aujourd'hui,
11:47tout le monde revient sur ce qui se passe,
11:49mais moi j'ai été le seul à avoir le courage.
11:51Vous n'allez pas généraliser pour tous les musulmans ?
11:53Oh non, j'ai beaucoup d'amis musulmans,
11:55et ils me remercient d'avoir dit ça,
11:57ils me disent que grâce à moi, aujourd'hui,
11:59il y a un dialogue sur le sujet, les gens en parlent.
12:02Alors ça, c'est très intéressant pour dire
12:04« Ah là là, regardez cette attitude paternaliste,
12:07ou raciste, oui, oui, j'ai beaucoup d'amis musulmans ».
12:10Mais ce qui est intéressant, quand on dit ça,
12:12les musulmans s'en aperçoivent.
12:14Vous savez que dans cette campagne de 2024,
12:16il y a au Michigan, à Dearborn,
12:18une des villes où a majorité islamique
12:21et il y a un maire musulman.
12:24Eh bien, les musulmans, les autorités musulmanes
12:27de cet État, de cette ville, ont appuyé,
12:30ont déclaré qu'ils votaient pour Donald Trump.
12:33Ce qui est quand même intéressant par rapport
12:35à ce qu'on pourrait dire sur lui de ce point de vue-là.
12:38Et donc, on parlait comme ça, et à un moment donné,
12:41sa secrétaire entre et dit « Ecoutez, M. Trump,
12:44vous avez des rendez-vous, etc. »
12:46Moi, on était à une demi-heure à peu près,
12:49et je me suis dit « Attends, j'ai envie quand même
12:51de rester un peu avec lui, et qu'est-ce que je peux lui dire
12:53pour qu'il reste ? » Et je lui parle.
12:55Je lui dis « Qu'est-ce que vous pensez du Bataclan ? »
12:58C'était quelques mois après le massacre du Bataclan,
13:01effectivement, on s'en rappelle en novembre 2015.
13:06Et bien là, il s'est rassi, il s'est assis,
13:10et il a commencé à me parler, et il n'a pas arrêté,
13:13en tout cas, pendant un moment,
13:15de me parler de la France et de l'Europe.
13:18Écoutez.
13:20Merkel a commis une terrible erreur
13:22en accueillant tout le monde.
13:25Ce qui se passe en ce moment en Europe
13:28risque de conduire...
13:31C'est épousantable, ce qu'ils ont fait là, en Europe.
13:37Regardez ce qu'il se passe en Allemagne.
13:39Regardez ce qu'il se passe à Bruxelles.
13:42Je suis allé à Bruxelles il y a quelques années.
13:44C'était magnifique.
13:51Aujourd'hui, c'est comme un corps retranché.
13:53Si on ne règle pas le problème correctement,
13:58ça conduira à l'effondrement de l'Europe.
14:00Il y aura des révolutions.
14:01Une guerre civile, vous voulez dire.
14:03Je ne sais pas.
14:04Des révolutions.
14:05Regardez en Allemagne.
14:08J'y ai des amis, ils sont éberlués.
14:10Ils n'en croient pas leurs yeux.
14:11C'est très grave.
14:12À propos de Poutine, si Donald Trump,
14:16vous-même, vous devenez président,
14:18quelles seront vos relations avec Poutine ?
14:21Il vous a couvert de compliments.
14:25Oui, oui.
14:27Il a dit que j'étais brillant.
14:32Il a dit aussi que j'étais le leader
14:34d'une très grande partie des Etats-Unis.
14:36Je pense que j'aurai d'excellentes relations avec lui.
14:38Ce serait formidable que les Etats-Unis
14:40s'entendent bien avec la Russie.
14:42Il n'y a pas de raison pour que ça se passe mal.
14:44Et vous pourriez faire un deal avec lui, alors ?
14:47Je ne signerai que des accords qui sont bons
14:50pour les Etats-Unis, mais ce serait bien
14:52si on avait de bonnes relations avec la Russie.
14:54En ce moment, le Obama et Poutine
14:56ne se parlent même pas.
14:58Parlons maintenant de la France.
15:00Vous connaissez quelques hommes politiques français ?
15:04La France n'est plus le pays qu'elle était autrefois.
15:08Paris n'est plus la même ville.
15:10C'était la ville lumière.
15:11Aujourd'hui, quand vous regardez
15:13ce qui est en train de se passer,
15:15certains quartiers de Paris n'étaient pas comme ça
15:17il y a 25 ans.
15:20Regardez les horribles événements
15:22qui ont eu lieu il y a deux mois.
15:24Vous avez déclaré que si les gens
15:26avaient été armés,
15:28l'issue aurait pu être différente.
15:31Vous avez en France des lois très strictes
15:33sur le port d'armes.
15:35Du coup, ceux qui avaient une arme au Bataclan,
15:37ce ne sont pas ceux qui se sont fait massacrer.
15:39Ce sont les terroristes qui avaient des armes.
15:42Il n'y avait pas d'armes pour y poster.
15:44Si les balles avaient été tirées
15:46dans l'autre sens, vous n'auriez pas eu ce problème.
15:48Vous n'auriez pas eu 130 morts.
15:51Et plus de 300 blessés.
15:54Oui, gravement blessés.
15:56Si vous aviez eu des armes,
15:58il y aurait eu quelques victimes,
16:00mais les autres, les terroristes,
16:02ils auraient été tués tout de suite.
16:04Vous n'auriez pas eu besoin d'attendre votre police,
16:06qui, au passage, a fait un excellent travail.
16:08Vos policiers ont été très courageux.
16:10Ils ont très bien travaillé.
16:12Mais là, vous avez des gens
16:14qui se sont fait tirer comme des lapins.
16:16Ils étaient assis là.
16:18Lève-toi. Boum, boum, lève-toi.
16:20Boum, boum.
16:22Si quelques personnes avaient porté
16:24une arme à la ceinture,
16:26des balles auraient été tirées
16:28dans l'autre sens.
16:30C'est du bon sens.
16:32Oui, c'est terrible.
16:34On n'a pas le même discours.
16:36On ne comprend pas la même chose en Europe.
16:38C'est formidable de dire
16:40qu'on a des lois dures sur le port d'armes.
16:42Mais les gens qui ne respectent pas la loi
16:45se moquent du contrôle du port d'armes.
16:47Alors les terroristes sont entrés
16:49avec des armes très sophistiquées.
16:51Des kalachnikovs et d'autres armes.
16:53Ils auraient pu tenir
16:55encore plus longtemps
16:57s'ils avaient continué à tirer.
16:59Vous avez eu 130 morts.
17:01Beaucoup de blessés.
17:03C'est vraiment très triste.
17:05Alors je le répète.
17:07Si j'avais été au Bataclan,
17:09au moins, on aurait eu une chance.
17:11Si 4 ou 5 gars avaient été armés,
17:13les balles seraient parties
17:15dans l'autre sens.
17:17C'est terrible.
17:19Les spectateurs armés
17:21auraient tué cette racaille.
17:23Vous savez,
17:25cette pièce remplie de personnes désarmées,
17:27c'est un cadeau pour les terroristes.
17:29Ils savent qu'ils ne risquent rien.
17:31Vous voyez ce que je veux dire ?
17:33Absolument, oui.
17:35C'est pareil avec votre magazine,
17:37Charlie Hebdo.
17:39Il n'y avait pas d'armes là-bas.
17:41Pas d'armes.
17:43Bref, 130 morts à Paris en novembre.
17:45Beaucoup plus de blessés.
17:47Beaucoup plus
17:49qui vont mourir
17:51ou dont la vie ne sera
17:53jamais plus pareille.
17:55Avec des armes,
17:57vous n'auriez jamais eu ça.
17:59Vous auriez eu quelques morts et blessés,
18:01mais vous n'auriez pas eu 130 morts.
18:03Alors quelle est la solution ?
18:05Est-ce que nous avons besoin
18:07d'un leader fort en France ?
18:09C'est quoi le problème pour vous ?
18:11Je ne sais pas
18:13ce que la France va faire.
18:15Mais si les gens n'ont pas le droit
18:17de se défendre,
18:19ça va se reproduire,
18:21comme à Charlie, comme au Bataclan.
18:23C'est inévitable.
18:25Personne n'est armé.
18:27Personne ne peut se protéger.
18:29Paris est une ville désarmée.
18:31Ça va recommencer à Paris.
18:33Je suis très fort pour prédire les choses.
18:35Intéressant, non ?
18:37Par rapport à la sécurité,
18:39à ce qui se passe,
18:41à l'ensauvagement,
18:43à la France orange mécanique...
18:45C'est intéressant, ce qu'il dit.
18:47Et lui, il dit d'ailleurs...
18:49Il n'était pas dans l'interview,
18:51mais à un moment donné,
18:53il a ouvert son tiroir.
18:55Il a sorti un Colt 45.
18:57Je crois que c'était un Colt 45.
18:59Je ne suis pas très fort en armes.
19:01Il a dit, moi, j'ai ça.
19:03J'aurais été à Bataclan, j'aurais tiré.
19:05Je serais peut-être fait descendre,
19:07mais j'aurais tiré.
19:09C'est Trump.
19:10Si la peine de mort n'est appliquée
19:12que par les gens qui ont le droit
19:14de tuer et qui tirent...
19:16Il parlait un peu comme
19:18un certain humoriste,
19:20Alphonse Carr,
19:22qui disait, vous savez,
19:24c'est terrible, je suis contre
19:26la peine de mort,
19:28mais que, messieurs,
19:30les assassins commencent.
19:32Nous avons un auditeur
19:34qui voudrait réagir ou poser une question.
19:36C'est Bruno de Paris.
19:38Bonjour. J'aurais voulu demander
19:40à André comment il avait réussi
19:42à obtenir cet entretien avec Donald Trump.
19:44Est-ce que c'est aussi
19:46la reconnaissance du travail
19:48et de l'honnêteté de son émission
19:50où il y a du contradictoire,
19:52où les gens ne disent pas tous la même chose ?
19:54C'est vrai que quand on a lu
19:56la presse française ou américaine
19:58ces derniers jours, on se rend compte
20:00qu'ils étaient tous favorables
20:02à Kamala Harris.
20:04Comment André a fait pour avoir
20:06été tout à fait français ?
20:08Donald Trump n'écoutait pas Sud Radio,
20:10hélas pour lui.
20:12Mais effectivement,
20:14je l'ai eu par amitié,
20:16c'est-à-dire par quelqu'un
20:18qui connaissait très bien Donald Trump
20:20et Donald Trump n'a accordé
20:22pratiquement aucune interview
20:24à un journaliste étranger,
20:26en tout cas à un journaliste français.
20:28Il s'est passé, c'est vraiment là,
20:30par la grâce de l'amitié
20:32et quelqu'un qui l'a appelé,
20:34rappelez-vous, c'était le début de sa campagne
20:36et on parlait de lui comme une espèce
20:38d'urluberlu, presque un clown, moi j'entendais ça,
20:40y compris à mes amis intellectuels
20:42de New York et de Californie.
20:44Mais qu'est-ce que tu perds ton temps à aller voir Trump ?
20:46C'est Hillary Clinton, va gagner,
20:48c'est fini, c'est plié, etc.
20:50J'ai dit écoutez, moi ça m'intéresse,
20:52j'entends ce qu'il dit, ça m'intéresse
20:54et j'ai dit je voudrais aller le voir, voilà.
20:56C'est comme ça que je l'ai rencontré Bruno
20:58et qu'il m'a accordé cette interview
21:00à New York et vous voyez,
21:02c'est quand même intéressant de voir
21:04que tous les problèmes qu'il aborde
21:06sont toujours là et ont constitué
21:08et constituent toujours, pas seulement pour les Etats-Unis
21:10mais pour nous en Europe et ailleurs,
21:12il parle de l'Europe, il parle de la France,
21:14il parle de la sécurité,
21:16c'est quand même intéressant de voir
21:18que ce n'est pas simplement
21:20le fou délirant
21:22qu'on nous décrit ici et là.
21:24Merci Bruno.
21:26Dans quelques instants, André Bercoff revient
21:28pour nous raconter cette interview
21:30qu'il lui avait accordée en 2016
21:32alors qu'à l'époque, il était candidat des Républicains.
22:00Vous voyez ce que c'est, ça?
22:02Ça, c'est la musique américaine,
22:04que ce soit le rock'n'roll et autres.
22:06Qu'est-ce que c'est?
22:08C'est l'énergie.
22:10Ça, c'est vraiment...
22:12C'est comme vous mettez, là,
22:14dans une station-service,
22:16vous prenez le tuyau d'essence
22:18et vous le buvez.
22:20C'est de l'énergie.
22:22C'est ça, la musique américaine.
22:24C'est ça, le rock'n'roll américain.
22:26C'est ça, le pop américain.
22:28C'est de l'énergie.
22:30Et c'est intéressant parce que c'est ça
22:32qui fait des hommes comme Trump et compagnie,
22:34même s'ils ne connaissent rien au rock'n'roll,
22:36c'est pas le problème.
22:38C'est que ce qui prime, c'est l'énergie.
22:40On n'arrête pas, on n'arrête pas.
22:42On échoue, on recommence.
22:44On se casse la gueule, on recommence.
22:46C'est quand même un certain type d'humain
22:48mais qui est intéressant à voir évoluer
22:50et la preuve.
22:52Alors, on est toujours en février 2016
22:54dans le bureau de Donald Trump
22:56sur la 5e avenue à New York.
22:58Et il me parle
23:00de son rapport avec le peuple.
23:02Je rappelle qu'il est
23:04dans sa première campagne
23:06électorale et je rappelle,
23:08encore une fois, que c'est un multimilliardaire
23:10à l'époque, un multimilliardaire
23:12de l'immobilier.
23:14Vous savez quoi ?
23:16J'ai toujours eu un contact très fort
23:18avec les travailleurs,
23:20les gens qui travaillent dans le bâtiment,
23:22les pompiers, les policiers.
23:24J'ai toujours eu un grand respect pour eux
23:26et je sais qu'il y a peut-être
23:28beaucoup de gens très riches
23:30mais tous ces gens-là, ces travailleurs,
23:32c'est d'eux dont il s'agit
23:34et je me suis toujours bien entendu avec eux.
23:36Si ce n'était pas vrai,
23:38je ne serais pas en train de vous parler
23:40et en ce moment,
23:42on ne parlerait que pas de moi.
23:44Beaucoup, des dizaines de milliers
23:46d'hommes et de femmes qui travaillent
23:48dans mes entreprises.
23:50Et j'aime ces contacts,
23:52j'aime parler aux gens,
23:54donc l'établissement
23:56vous déteste.
23:58Il me déteste,
24:00il doit prendre des calmants,
24:02tout ce qu'il trouve.
24:04Écoutez, on verra bien
24:06comment ça va finir.
24:08Il nous reste encore un bon bout
24:10de chemin à parcourir
24:12mais ce qui compte,
24:14c'est que nous avons marqué les esprits
24:16et je pense qu'à la fin,
24:18les Américains seront heureux.
24:20Intéressant.
24:22Parce que les républicains
24:24qui étaient censés être les conservateurs,
24:26les riches, etc.,
24:28parfois ce sont les démocrates
24:30qui représentaient le peuple,
24:32aujourd'hui, qui a voté pour Trump ?
24:34C'est l'Amérique du centre,
24:36l'Amérique des profondeurs,
24:38l'Amérique des petits et des sans-grades,
24:40entre autres,
24:42et qui sont très nombreux,
24:44frappés par l'inflation,
24:46par la hausse des prix,
24:48par le pouvoir d'achat,
24:50le milliardaire a réussi,
24:52à tort ou à raison,
24:54à drainer derrière lui
24:56une masse de gens
24:58et c'est intéressant.
25:00Je vais vous raconter une anecdote
25:02sur Donald Trump
25:04parce que je l'ai connu avant 2016.
25:06Je faisais un grand reportage
25:08sur les hôtels mythiques du monde,
25:10ces hôtels historiques
25:12où sont passés les sportifs,
25:14les vedettes, les stars.
25:16C'est assez passionnant.
25:18C'est l'occasion de parcourir
25:20un peu le monde
25:22en regardant ces lieux mythiques.
25:24À l'époque, j'étais allé au Plaza
25:26de New York, qui est tout près
25:28de Central Park.
25:30Pourquoi je vous parle de ça ?
25:32C'est très simple.
25:34Il y avait un directeur général
25:36qui est français que je connaissais.
25:38Il m'a dit, est-ce que tu as envie
25:40de rencontrer le propriétaire
25:42du Plaza ?
25:44J'ai dit, c'est qui ?
25:46C'est Donald Trump.
25:48Il n'avait pas d'émission de télévision
25:50à l'époque, mais il était déjà
25:52très connu dans New York.
25:54Il avait construit
25:56d'un Manhattan, etc.
25:58Pourquoi je vous raconte cette histoire ?
26:00Je le rencontre.
26:02C'est déjà Donald Trump,
26:04mais encore Donald Trump businessman.
26:06Par rapport à d'autres fortunes,
26:08que ce soit Elon Musk
26:10ou Trump ou d'autres,
26:12ceux-là ont fait des milliards
26:14dans des choses pratiques,
26:16pas dans cette spéculation
26:18sur les monnaies,
26:20sur des choses concrètes,
26:22sur le mobilier,
26:24la fusée,
26:26la voiture et autres.
26:28C'est ça qui est intéressant
26:30par rapport à ceux qui ont fait
26:32des fortunes tout aussi importantes
26:34et même plus importantes,
26:36mais sur la monnaie
26:38ou la spéculation
26:40sur les monnaies et autres.
26:42Et à un moment donné,
26:43Donald Trump, déjà très mégalo
26:45et très narcissique,
26:47il me dit, vous savez,
26:49je connais le prix de vente
26:51de tous les gratte-ciel de Manhattan
26:53à 1 000 $ près.
26:55Je lui dis arrêtez,
26:57il y a je ne sais pas combien
26:59de milliers de gratte-ciel à Manhattan,
27:01vous ne pouvez pas connaître
27:03tous les prix.
27:05Il me dit, on va faire un pari,
27:07vous allez dans une agence mobilière
27:09que je ne connais pas,
27:11vous aurez les prix,
27:13on va vous donner les prix actuels
27:15de vente.
27:17Il y a 35 ans, cette histoire.
27:19Et je me rappelle,
27:21je vais dans une agence immobilière,
27:23je ne prends pas l'Empire State Building
27:25ni le Chrysler Building,
27:27tous les buildings connus à New York,
27:29je prends vraiment des gratte-ciel
27:31pas du tout connus, dans des rues, etc.
27:33J'en prends cinq.
27:35Et j'appelle son secrétariat le lendemain,
27:37j'lui dis voilà, si M. Trump
27:39pense à la limousine le lendemain,
27:41et on va, et je lui dis voilà,
27:43celui-là, celui-là, celui-là,
27:45et celui-là.
27:47Je vous assure, il connaissait
27:49le prix de vente à moins de 1000 dollars près.
27:51Et j'étais assez bluffé.
27:53Et il en parlait, c'est ça qui est drôle,
27:55comme un berger parle de ses moutons.
27:57Voilà, c'était assez marrant.
27:59Voilà, c'est ça Trump,
28:01encore une fois, qu'on aime ou qu'on déteste,
28:03le personnage est quand même plus complexe
28:05que ce qu'on essaye de dire.