• l’année dernière
Avec

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-04-17##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 - Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:00:04 - Voilà, un fonds pour justement lutter,
00:00:09 3 millions dotés de 3 millions, argent public bien sûr, notre argent,
00:00:15 et bien qu'est-ce qui se passe ?
00:00:17 Alors c'est Marlène Schiappa, la secrétaire d'état, qui a lancé ce fonds, qui s'en est occupée.
00:00:23 Bien, tout ceci est bel et bien.
00:00:26 Mais après, mais après, et bien après, comment ont été utilisés ces fonds ?
00:00:32 Régis De Castelnau, bonjour.
00:00:35 - Bonjour André. - Bonjour, cher maître.
00:00:38 On vous reçoit souvent à cette antenne et toujours avec plaisir.
00:00:42 Et vous avez fait sur votre blog, enfin vous êtes en train d'écrire un article sur cette histoire,
00:00:47 tout à fait, je dirais abracadabrantesque, si on a envie de rire,
00:00:51 on n'a pas du tout envie de rire quand on sait où sont passés les fonds, en tout cas une partie des fonds.
00:00:56 Alors, qu'est-ce qui s'est passé en fait, au fait à fond, l'intention était bonne,
00:01:00 pour justement lutter contre le séparatisme, l'islamisme radical, l'intégrisme,
00:01:06 et tout ce qui s'est passé avec ce fait atroce qui a abouti à l'assassinat de Samuel Paty.
00:01:14 Alors, qu'est-ce qui s'est passé Régis De Castelnau, à votre avis ?
00:01:18 - Eh bien, moi je remonte un peu, André vous venez de dire, c'est la façon dont les sommes ont été utilisées.
00:01:25 Ça c'est, on est déjà sur la balle, moi je vais en amont.
00:01:29 Alors, si vous voulez, je vais commencer par un petit argument d'autorité.
00:01:33 Tout ce qui concerne le maniement des fonds publics, tout ce qui concerne la responsabilité des décideurs publics,
00:01:38 ministres, fonctionnaires, etc., j'ai enseigné la matière, j'ai écrit plusieurs livres,
00:01:42 donc je sais un peu de quoi je parle.
00:01:45 Bon, cet article sera probablement publié chez Front Populaire,
00:01:51 mais ce que j'ai constaté, c'est que je me suis penché sur ce dossier,
00:01:56 comme j'ai vu la tournure que ça prenait, et comme d'habitude, on trouve beaucoup de choses.
00:02:03 Et que le catalogue des articles du Code pénal qui risque de sortir à la fin, pourra être très étoffé.
00:02:09 - J'imagine, on va pas faire tout l'inventaire, cher Régis De Castelnau.
00:02:12 - Mais simplement, ce fonds Marianne, donc, c'est l'utilisation de l'argent public.
00:02:17 - Oui, mais quand vous dites, André, quand vous dites que ça partait d'une bonne intention, j'en suis pas sûr.
00:02:23 Parce que la procédure qui a été utilisée, la procédure qui a été utilisée, est très bizarre.
00:02:29 C'aurait dû être un marché public, ils sont passés par des subventions, ils ont fait ça très très vite.
00:02:35 C'est-à-dire que n'ont pu répondre à l'appel à candidature que ceux qui étaient informés avant.
00:02:41 Donc, il y a ce qu'on appelle, il y avait un cahier des charges sur mesure.
00:02:45 Déjà, c'est bizarre. Déjà, c'est bizarre.
00:02:47 - Il n'y a pas eu, à votre avis, un vrai appel d'offre, quoi ? Un véritable appel d'offre ?
00:02:51 - Non, non, non, je pense qu'il aurait peut-être fallu faire un appel d'offre, un code des marchés,
00:02:57 qu'on a fait tout à fait autre chose, et que le choix de cette procédure-là était probablement...
00:03:02 Attendez, je prends les précautions, je ne connais pas le dossier par cœur,
00:03:05 était probablement destiné à favoriser des amis. On verra.
00:03:09 Souhaitait-il qu'on sait qu'il y a des amis qui ont été favorisés ?
00:03:12 Ça, c'est assez clair, puisque vous avez une association qui a été créée pour la circonstance,
00:03:18 et qui a passé son temps à faire des vidéos pour, je veux dire,
00:03:23 combattre les adversaires d'Emmanuel Macron à la présidentielle.
00:03:27 Attendez, ça, infraction pénale aussi, financement illégaux de partis politiques,
00:03:32 escroquerie vis-à-vis de l'État, puisque on dit "je vais faire quelque chose contre le séparatisme",
00:03:37 et puis on fait directement de la politique.
00:03:40 Ça a été créé après l'affaire Atroce Samuel Paty,
00:03:46 et ça a servi pour certains de l'argent pour financer le côté pro-Macron, c'est ça ?
00:03:55 Exactement, c'est un détournement total.
00:03:59 Il y a un détournement de procédure, on fait une procédure de subvention,
00:04:03 donc ça, c'est une procédure de marché, ensuite on attribue ça à des gens,
00:04:08 il y avait de très nombreux critères, ont-ils été vérifiés ?
00:04:13 On attribue ça à des gens qui se servent de l'argent pour faire autre chose.
00:04:16 Et autre chose de politique en plus, c'est intéressant.
00:04:20 Et directement de politique.
00:04:22 Et puis on apprend qu'il y a une association qui a rémunéré à l'encontre de ces statuts,
00:04:28 toujours conditionnel, il faudra voir tout ça,
00:04:30 à l'encontre de ces statuts a rémunéré assez grassement ces dirigeants.
00:04:34 Quant à ce qui a été produit, c'est-à-dire qu'on vous donne de l'argent,
00:04:37 vous devez faire ceci et ceci et cela,
00:04:39 quant à ce qui a été produit, vous avez des vidéos qui ont été vues par cinq personnes,
00:04:44 c'était un appel d'offres national, j'insiste, c'était un appel d'offres national.
00:04:49 Donc tout ça est très problématique,
00:04:53 et je pense que quand on se penche sur le dossier, même de l'extérieur,
00:04:58 même avec ce qu'a fourni la presse,
00:05:00 on s'aperçoit qu'il y a du pénal à tous les étages.
00:05:03 Et ça c'est très préoccupant.
00:05:05 Alors il y aura une responsabilité politique le jour venu,
00:05:08 mais il est impératif que la justice s'en occupe.
00:05:12 Alors qu'est-ce que ça veut dire Régis Locasello,
00:05:14 quand on apprend qu'on a donné à 60 000 euros à telle ou telle association,
00:05:19 soi-disant anticonspirationniste,
00:05:22 à telle association qui a fait quelque vidéo,
00:05:26 qu'est-ce que ça a à voir avec Samuel Paty et l'intégrisme ?
00:05:30 - Aucun. C'est ça qui est très curieux.
00:05:33 Vous avez deux objectifs, vous avez respecté un des deux.
00:05:36 Vous aviez le premier objectif, lutter contre le séparatisme,
00:05:39 c'est-à-dire l'islamisme,
00:05:42 lutter contre ça, dialogue entre les religions, tout ça c'est très bien.
00:05:47 Mais il y avait aussi lutter, comme par hasard,
00:05:50 lutter contre les théories conspirationnistes ou les théories complotistes.
00:05:55 C'est-à-dire qu'on retrouve à chaque fois ce qu'on avait essayé avec la loi Avia,
00:06:01 qui a été retoquée par le Conseil constitutionnel,
00:06:03 qui prend quelquefois de bonnes décisions.
00:06:05 Toujours est-il qu'à chaque fois on revient,
00:06:08 parce qu'on veut contraindre la parole.
00:06:10 - Mais on trouve qui, Régis Locasello ?
00:06:12 - Là en l'occurrence, vous avez un quatuor de soi-disant fact-checkers,
00:06:20 il y en a deux qui sont payés sur fond public,
00:06:22 ils sont dans des organes de services publics,
00:06:25 vous en avez deux autres qui sont là,
00:06:28 et comme par hasard, ces deux autres qui n'avaient pas accès au fond public,
00:06:32 ont eu accès eux aussi au fond public,
00:06:34 ce qui montre bien que l'État tel qu'il est aujourd'hui a un problème avec la liberté d'expression.
00:06:38 - Devant le micro, oui.
00:06:40 - L'État, qui a donc un problème avec la liberté d'expression,
00:06:46 entend l'encadrer sur les réseaux, il est gêné,
00:06:49 parce que ça décode sur les réseaux.
00:06:51 C'est vrai, le fact-checking se fait là,
00:06:53 il y a des théories délirantes, c'est vrai.
00:06:55 Et comme par hasard, ce sont ces gens.
00:06:57 Alors c'est le moment où, parce que 60 000 euros pour l'un,
00:07:00 70 000 euros pour l'autre,
00:07:02 il va falloir qu'ils nous expliquent ce qu'ils ont fait.
00:07:04 Et tous les gens qui vont sur leur site,
00:07:07 qui vont sur ce qui a été mis en ligne,
00:07:09 puisqu'ils ont des plateformes, il n'y a rien.
00:07:11 - Il n'y a rien.
00:07:12 - C'est un problème.
00:07:13 - Il y a 5-6 lignes, 10 lignes, 2 vidéos et demi, rien quoi.
00:07:17 - C'est ça. Et ils ont touché des dizaines de milliers d'euros.
00:07:21 Et les autres qui sont effectivement sur certains organes,
00:07:25 disons de ce qu'on appelle le service public,
00:07:28 intéressant d'ailleurs, il y a de très bonnes choses sur le service public,
00:07:31 mais il y a des choses étonnantes.
00:07:32 Alors c'est quoi en fait, tout ça c'est politique, Régis De Castelnau ?
00:07:36 Parce que vous avez vu que la famille de Samuel Paty s'en est,
00:07:39 je dirais, préoccupée si loin des lignes.
00:07:42 Et que le sénateur socialiste Claude Reynal
00:07:47 demande au ministre Gérald Darmanin et à la secrétaire d'État Sonia Baques
00:07:51 de lui communiquer une série de documents
00:07:53 qui permettraient de comprendre l'utilisation de l'argent public du fonds Marianne.
00:07:56 Vous voyez, il y a des questions qui sont posées,
00:07:58 pas seulement à la presse, mais au Sénat, à l'Assemblée, etc.
00:08:02 - Mais quand vous voyez les exigences de ce fameux cahier des charges,
00:08:05 dont je pense qu'il ressemble à un cahier des charges sur mesure,
00:08:09 celui destiné à favoriser les amis, c'est classique,
00:08:11 "le coût des marchés publics j'en ai fait énormément".
00:08:15 Bon, je sais comment ça fonctionne.
00:08:17 Donc le problème c'est qu'il faut qu'on justifie que ça a bien été fait.
00:08:23 Il fallait qu'il y ait des rendus,
00:08:25 il fallait qu'il y ait tout un travail qui soit fait.
00:08:27 Alors ce qui est intéressant aussi, c'est que le secrétaire général du comité
00:08:32 interministériel de lutte contre la radicalisation,
00:08:34 hop, il vient de saisir le procureur, il était temps.
00:08:37 Parce qu'effectivement, il y a des choses qui sont assez grossières.
00:08:41 Bon, je crois qu'il faut que la justice s'en empare,
00:08:45 il faut qu'elle traite ça, mais d'ici là, vous avez cité un sénateur,
00:08:49 mais il y a des élus, je crois, tout le groupe RN,
00:08:52 la présidente de la NUP, Mme Pannot, Annie Dalgo,
00:08:57 Annie Dalgo parce qu'elle a été attaquée dans les vidéos politiques,
00:09:01 qui auraient dû être des vidéos contre le séparatisme.
00:09:04 Donc aujourd'hui, ça prend la tournure d'un scandale d'État.
00:09:08 Alors quand vous me dites quel était l'objectif,
00:09:11 l'objectif aurait été sur le papier noble,
00:09:14 s'il s'agit de tirer les conséquences de la tragique affaire Samuel Paty.
00:09:19 Le problème, c'est qu'une fois de plus,
00:09:22 avec cette façon de traiter les amis,
00:09:25 avec ce sentiment d'impunité que trop souvent,
00:09:30 malheureusement, la haute fonction publique,
00:09:33 eh bien on s'est cru un peu tout permis.
00:09:35 Et il a fallu, alors moi je leur rends hommage, Marianne.
00:09:39 – Oui, et Mediapart.
00:09:42 – Et France TV Info.
00:09:44 – Et France TV Info, absolument.
00:09:46 – Aussi, c'est là-dessus que j'ai été au Nouvel,
00:09:50 mais j'ai tout de suite vu qu'il y avait tout un tas de cailloux à soulever,
00:09:54 avec dessous des choses qui ne sont pas terribles.
00:09:57 Et ce qui caractérise ça, qui a été choisi, ce sont les amis.
00:10:05 On ne vienne pas nous dire, alors je vois qu'il y en a un qui dit
00:10:09 "oui mais je suis le plus unanimement considéré comme",
00:10:13 en fait ce sont des officines, c'est les porte-paroles autoproclamés.
00:10:20 – Mais bien sûr, c'est le fameux Quatuor,
00:10:24 on ne va pas les nommer ici,
00:10:26 mais on les connaît, ce sont des militants, ils ont le droit,
00:10:30 ils ont des opinions particulières, etc., ils sont tous très...
00:10:35 – Non mais l'intérêt là-dedans, c'est qu'ils accusent
00:10:39 tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux, ces braves petits,
00:10:42 de complotisme, évidemment, c'est magnifique,
00:10:45 c'est vieux comme le monde, mais ça continue quoi.
00:10:48 – Oui mais dès lors qu'ils sont payés avec des fonds publics,
00:10:53 que nous payons tous, ils ont un devoir de neutralité,
00:10:57 or ça n'est pas le cas.
00:10:59 – Mais regardez, juste un mot, ça va vous intéresser,
00:11:02 c'est très intéressant là-dedans par exemple,
00:11:06 je rappelle très très rapidement les choses,
00:11:09 donc comité international de présentation,
00:11:12 l'association s'engage à déployer un contenu multimédia,
00:11:15 un message positif de réenchantement, c'est beau ça,
00:11:18 ce qu'en termes galants ces choses-là sont dites,
00:11:20 réenchantement des valeurs de la République,
00:11:22 un autre en déconstruction des attaques violentes
00:11:25 subies par la République, merveilleux, réenchantement, déconstruction,
00:11:28 et puis qu'est-ce qu'on voit ?
00:11:30 Ah, patatrasse, patatrasse, l'un des deux ex-dirigeants
00:11:34 de cette association était directeur de la communication
00:11:38 d'un club de foot, etc., alors il attaque tout le monde, très bien,
00:11:43 selon les révélations de Mediapart, une autre structure
00:11:46 a touché plus de 300 000 euros alors qu'elle venait d'être créée,
00:11:49 qu'il n'y avait aucune activité commune,
00:11:52 elle s'appelle "Reconstruire le commun",
00:11:54 ces statuts, écoutez-moi bien, cher Égis,
00:11:57 ont été enregistrés le 29 octobre 2020,
00:11:59 soit 13 jours après l'assassinat de Samuel Paty,
00:12:02 déposé en préfecture le 14 février 2020, etc.,
00:12:06 et alors qu'est-ce qu'ils ont fait "Reconstruire le commun" ?
00:12:08 On diffusait des contenus politiques à l'encontre
00:12:10 d'opposants d'Emmanuel Macron pendant les campagnes
00:12:13 présidentielles et législatives, c'est quand même
00:12:16 assez formidable tout ça, parlant.
00:12:20 - Mais c'est plus que... Enfin, je veux dire,
00:12:22 ce sont des infractions pénales, c'est tout,
00:12:25 quand vous détournez des fonds publics,
00:12:28 c'est le détournement de fonds publics,
00:12:30 quand vous êtes l'autorité administrative
00:12:32 et que vous versez de l'argent à des gens,
00:12:35 un argent que vous savez ne pas être dû,
00:12:37 c'est la concussion, lorsque vous ne respectez pas
00:12:40 les procédures d'appel d'offres, c'est le délit de favoritisme,
00:12:43 enfin, je vous dis, il y en a un joli paquet quand même.
00:12:46 Alors attention, j'insiste, c'est ce que l'analyse,
00:12:50 le spécialiste que je suis peut faire
00:12:52 à partir des informations fournies par la presse,
00:12:54 j'accuse personne de réellement...
00:12:56 - Bien sûr, il y a présomption d'innocence,
00:12:58 la justice fait son cours, bien sûr.
00:13:00 - Exactement, il y a présomption d'innocence
00:13:02 pour les personnes, mais il y a de lourdes suspicions
00:13:04 de violations du code pénal.
00:13:06 - C'est ça, ouais, ouais. C'est quand même,
00:13:08 enfin, une de plus, mais franchement,
00:13:11 comme vous disiez, Régis De Castelnau,
00:13:13 il y a ce sentiment d'impunité,
00:13:15 et ce sentiment qu'on a, mais qui n'est pas nouveau,
00:13:17 mais ce n'est pas parce que ce n'est pas nouveau
00:13:19 qu'il ne faut pas le dénoncer,
00:13:20 que quelque part, on peut faire à un moment donné
00:13:22 n'importe quoi. Vous savez, c'était un certain
00:13:25 Michel Poliatovski, du temps jugiscardestin,
00:13:28 qui parlait des copains et des coquins.
00:13:30 Donc, c'est pas nouveau tout ça,
00:13:32 ça date d'il y a 50 ans, ou presque.
00:13:35 - Oui, mais là, ça a pris une tournure particulière,
00:13:37 c'est-à-dire qu'il y a, comment dire,
00:13:40 une espèce de mauvaise habitude,
00:13:43 qui se sent aggravée, parce que, bon,
00:13:45 ce n'est pas l'affaire Alstom,
00:13:47 ce n'est pas McKinsey, on n'est pas avec des centaines
00:13:49 de millions d'euros ou des milliards d'euros.
00:13:51 Là, il s'agit d'une petite...
00:13:54 c'était 2,5 millions d'euros, c'est pas rien.
00:13:56 Ce qui est terriblement déplaisant dans cette affaire,
00:13:59 c'est le prétexte qui a permis
00:14:02 de faire plaisir à des amis.
00:14:04 Le prétexte... - Samuel Paty.
00:14:07 - Voilà. Tout simplement,
00:14:09 ça a quelque chose de terriblement déplaisant.
00:14:11 - C'est clair.
00:14:13 - Je pourrais utiliser des articles un peu plus violents.
00:14:17 - Oui, mais enfin, écoutez, vous dites ce qu'il y a à dire.
00:14:20 Merci Régis Castelnau, on va suivre cette affaire.
00:14:23 Présomption d'innocence, bien sûr,
00:14:25 mais enfin, comme vous dites,
00:14:27 les faits sont quand même assez lourds,
00:14:29 c'est le moins que l'on puisse dire. Merci encore.
00:14:32 - Sud Radio, André Bercoff.
00:14:34 - Ça balance pas mal.
00:14:36 - Bercoff, dans tous ses états,
00:14:38 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:14:40 - Et voilà un tweet,
00:14:43 enfin un texte que j'ai lu hier.
00:14:47 Ceci, et je vous le lis.
00:14:49 "Nous vivons dans un pays où le ministre de la Justice,
00:14:52 "mis en examen, fait des bras d'honneur
00:14:54 "à l'Assemblée nationale en couvrant
00:14:56 "une influenceuse Playboy qui arrose des copains
00:14:58 "avec de l'argent public sur le dos
00:15:00 "d'un collègue décapité,
00:15:02 "pendant que des centaines de CRS protègent
00:15:04 "le Conseil constitutionnel
00:15:06 "sous la bénédiction de chroniqueurs millionnaires
00:15:08 "qui insultent les Français
00:15:10 "en justifiant les mutilations et l'action méritantes
00:15:12 "du Président de la République."
00:15:15 Harold Bernat, bonjour.
00:15:17 - Bonjour André.
00:15:19 - Bonjour, vous êtes professeur agrégé de philosophie,
00:15:21 vous êtes auteur de plusieurs essais,
00:15:23 vous avez reçu d'ailleurs pour ça,
00:15:25 donc, Horaison funèbre de la classe de philosophie.
00:15:27 Mais est-ce que vous n'y allez pas un peu fort,
00:15:29 Harold Bernat, comme ça,
00:15:31 vous avez résumé effectivement quelques phrases
00:15:33 à l'état des lieux,
00:15:35 mais est-ce que votre état des lieux n'est pas
00:15:37 quelque peu exagéré ?
00:15:39 - Alors d'abord, je vous remercie
00:15:41 pour votre réinvitation.
00:15:43 J'ai sous les yeux une citation
00:15:45 de Karl Kraus, qui est un critique
00:15:47 du début du XXe siècle en Allemagne,
00:15:49 et qui a vu la montée du national-socialisme.
00:15:52 Il dit ceci dans un journal
00:15:54 qui s'appelle "Die Fackel",
00:15:56 qui est un journal qu'il a dû créer, parce que, évidemment,
00:15:58 il n'avait pas la possibilité de parler
00:16:00 dans les journaux nationaux.
00:16:02 "Et même si je n'ai fait
00:16:04 rien d'autre chaque jour
00:16:06 que recopier ou transcrire textuellement
00:16:08 ce qu'ils font et disent,
00:16:10 ils me traitent de détracteur."
00:16:12 Voilà, c'est-à-dire que
00:16:16 il s'agit en effet, en mettant sous les yeux
00:16:18 ce qui est partout,
00:16:20 ce qui se voit partout, ce qu'on entend partout,
00:16:22 il s'agit de briser le lien de complicité
00:16:24 tacite que l'on a avec ces choses-là.
00:16:26 C'est-à-dire de rendre scandaleux
00:16:28 ce qui a été vu mille fois
00:16:30 et qui, par des effets de rapprochement,
00:16:32 devient inacceptable.
00:16:34 Coller un document, une photo,
00:16:36 produire justement
00:16:38 ce qu'on voit partout.
00:16:40 Et c'est là qu'on apparaît comme un malotru,
00:16:42 voire quelqu'un d'excessif.
00:16:44 - Ou un complotiste, bien sûr.
00:16:46 - Ou de complotiste, on va y revenir rapidement.
00:16:48 Et justement, c'est-à-dire que je crois
00:16:50 que maintenant, il s'agit, face à ce niveau
00:16:52 d'obscénité, parce que là on est vraiment dans une situation
00:16:54 qui est tout à fait obscène,
00:16:56 de retourner le monopole
00:16:58 de la diffamation légitime.
00:17:00 C'est-à-dire qu'il faut expliquer,
00:17:02 on ne se laissera plus faire.
00:17:04 On ne peut pas se laisser intimider
00:17:06 par des gens qui font ce qu'ils font.
00:17:08 Et quand on met tout ça bout à bout,
00:17:10 évidemment la coupe est pleine, et je pense
00:17:12 que la coupe est pleine pour des millions de Français.
00:17:14 - Oui, vous pensez qu'effectivement
00:17:16 il y a une espèce de convergence,
00:17:18 je ne dirais pas des luttes, c'est pas le problème,
00:17:20 mais de convergence des indignations
00:17:22 et d'un certain rejet
00:17:24 au ras-le-bol.
00:17:26 - Oui, c'est-à-dire, c'est trop, moi vous voyez, je suis professeur,
00:17:28 évidemment, vous le savez dans le secondaire.
00:17:30 - Vous êtes à bord du lycée Montesquieu.
00:17:32 - Voilà, je suis à bord du lycée Montesquieu.
00:17:34 Quand je vois l'affaire,
00:17:36 Régis De Castaineau a très bien expliqué,
00:17:38 l'affaire Samuel Paty
00:17:40 et les fonds Marianne,
00:17:42 c'est vraiment, c'est plus que de la colère,
00:17:44 en fait. C'est plus que de la colère.
00:17:46 C'est-à-dire que d'un côté, on arrose avec de l'argent public,
00:17:48 des officines
00:17:50 qui s'octroient le monopole
00:17:52 de la légitimité,
00:17:54 le plus unanimement, j'ai adoré la formule
00:17:56 que vous avez utilisée là tout de suite,
00:17:58 donc le plus unanimement, ces gens s'octroient
00:18:00 la parole légitime et de l'autre côté,
00:18:02 on paye des vacataires
00:18:04 avec des lances pierres, on ferme
00:18:06 toutes sortes de classes,
00:18:08 on gèle le point d'indice,
00:18:10 on ferme les concours de recrutement et on casse
00:18:12 l'instruction publique, vous voyez.
00:18:14 C'est-à-dire que d'un côté, on arrose des copains
00:18:16 et de l'autre côté, on casse l'école.
00:18:18 Ce qui est perdu d'un côté est gagné de l'autre côté.
00:18:20 Moi, ça me rend fou.
00:18:22 Je vous le dis très sincèrement, ça me rend fou.
00:18:24 Quand je vois que des gens, des professionnels
00:18:26 de la parole et du blabla
00:18:28 arrivent à toucher des milliers d'euros pour faire
00:18:30 des formations sur argent public à l'intérieur
00:18:32 de l'éducation nationale,
00:18:34 c'est exactement la même chose, ça s'appelle
00:18:36 du détournement d'argent public.
00:18:38 - Ou d'autres produisent des vidéos
00:18:40 et quelques textes absolument éthiques
00:18:42 et assez grotesques,
00:18:44 tout ça vraiment pose problème.
00:18:46 - Tout ça pose problème
00:18:48 et je crois que pour beaucoup de Français, c'est trop.
00:18:50 C'est vrai que c'est pas une convergence
00:18:52 au sens strict des luttes, par contre,
00:18:54 il y a une convergence sur la prise
00:18:56 de conscience de ce qu'est aujourd'hui le macronisme
00:18:58 parce qu'il faut quand même nommer la chose.
00:19:00 Je dirais, c'est vrai qu'en effet,
00:19:02 ces choses-là, copains, coquins, ça date pas d'hier,
00:19:04 mais Macron a libéré
00:19:06 les énergies, quoi.
00:19:08 En termes d'obscénité...
00:19:10 - Oui, mais maintenant, Harold, je crois que vous avez parlé de Carl Krauss
00:19:12 qui est effectivement très grand polémiste.
00:19:14 Enfin, il faut pas non plus faire de la réduction
00:19:16 à Dieter Lerum, on est pas
00:19:18 au national-socialisme, bien sûr.
00:19:20 - Non, non, pas du tout, ce que je veux dire
00:19:22 par là, c'est que
00:19:24 Carl Krauss a montré comment fonctionnaient
00:19:26 des connivences qui ont rendu possible
00:19:28 autre chose. - Oui, je comprends.
00:19:30 - Carl Krauss ne dénonçait pas directement,
00:19:32 il a montré qu'en fait, une certaine forme de corruption
00:19:34 créait les conditions
00:19:36 pour une destruction
00:19:38 du politique. Moi, je suis pas
00:19:40 dans la défiance du politique, moi je crois
00:19:42 au politique, je crois à la vertu publique.
00:19:44 Je crois à la probité.
00:19:46 - Mais il faut faire... - Ce soir, Macron...
00:19:48 - Oui, ce soir, Macron parle, bon...
00:19:50 - Ce soir, Macron parle,
00:19:52 le problème c'est que pourquoi il y a des millions de Français
00:19:54 qui vont pas l'écouter ? Parce qu'on sait
00:19:56 qu'il va produire un discours qui est faux.
00:19:58 C'est-à-dire qu'il y a pas de rapport à la vérité,
00:20:00 y a pas de rapport à la réalité. - On verra, je comprends.
00:20:02 On verra, ça c'est votre opinion, mais on verra.
00:20:04 - Voilà, on a beaucoup vu, on a beaucoup vu.
00:20:06 - On a beaucoup vu. - Et tout ça converge.
00:20:08 Et je crois que ce rapport à la fausseté,
00:20:10 parce qu'il y a quelque chose de la malversation du faux
00:20:12 quand même derrière tout ça, y a beaucoup de Français
00:20:14 qui n'en peuvent plus. Et c'est vrai que c'est
00:20:16 quelque chose qui est à mon avis assez
00:20:18 partagé, oui. - Et je termine par
00:20:20 cette réplique d'un célèbre situationniste,
00:20:22 "Dans un monde inversé,
00:20:24 le vrai ne devient plus qu'un moment du faux."
00:20:26 C'est bien le problème.
00:20:28 Merci, Arnold Bernays. En tout cas, votre...
00:20:30 votre texte
00:20:32 quand même, justement, je voulais
00:20:34 qu'on en prenne connaissance parce qu'il résume
00:20:36 assez bien, bon, de façon excessive
00:20:38 je trouve, mais forte,
00:20:40 ce qui se passe.
00:20:42 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:20:44 les perles du jour.
00:20:46 - Seul, il n'y a que les esprits grincheux qui peuvent
00:20:48 penser ça, mais quand même,
00:20:50 en creusant un peu,
00:20:52 à l'époque,
00:20:54 un certain
00:20:56 Laurent Fabius était dans l'opposition
00:20:58 et c'était en 2010,
00:21:00 il était reçu à Europe 1,
00:21:02 donc en 2010,
00:21:04 c'était la présidence de Nicolas Sarkozy,
00:21:06 bien sûr, et il était
00:21:08 en opposition socialiste,
00:21:10 et voici ce qu'il disait
00:21:12 concernant le report de l'âge
00:21:14 à la retraite.
00:21:16 - Mais je voudrais, c'est peut-être le bon lafin, poser un problème
00:21:18 de légitimité
00:21:20 de cette réforme. De légitimité.
00:21:22 Pourquoi ? Parce que
00:21:24 dans sa campagne présidentielle,
00:21:26 M. Sarkozy n'a jamais dit
00:21:28 qu'il voulait décaler
00:21:30 l'âge de la retraite. Il a même dit le contraire.
00:21:32 Je les cite à votre disposition, vous les connaissez,
00:21:34 il a dit "la retraite à 60 ans,
00:21:36 on n'y touchera pas". Aujourd'hui,
00:21:38 il le fait. Il n'a pas de majorité
00:21:40 pour ça. - Il a l'argument, l'astuce de dire
00:21:42 c'est la crise. - Oui, d'accord, mais si c'est la crise,
00:21:44 alors que l'ensemble des Français payent.
00:21:46 Il n'a pas de majorité pour ça.
00:21:48 S'il veut imposer cette réforme,
00:21:50 qu'il consulte le peuple français.
00:21:52 Il n'a pas de majorité pour ça.
00:21:54 S'il veut imposer
00:21:56 cette réforme, qu'il consulte le peuple français.
00:21:58 S'il veut
00:22:00 imposer cette réforme,
00:22:02 qu'il consulte le peuple français.
00:22:04 Donc, par référendum.
00:22:06 Et voici
00:22:08 qu'arrive 2023. Vous allez me dire "la situation
00:22:10 a changé, hein, 13 ans plus tard,
00:22:12 nous ne sommes plus au même point".
00:22:14 Mais quand même, c'est ce
00:22:16 qu'on a dit au président Macron.
00:22:18 S'il veut changer, alors là, ce n'est plus
00:22:20 60 ans, c'est de 62 à 64 ans.
00:22:22 Eh bien,
00:22:24 on s'attendait à ce que
00:22:26 les émules de Fabius, ou Fabius
00:22:28 lui-même, disent "eh bien, s'il veut
00:22:30 faire cette réforme, qu'il consulte
00:22:32 le peuple français".
00:22:34 On sait ce qui s'est passé, 49-3,
00:22:36 etc. Et voici
00:22:38 que Laurent Fabius, aujourd'hui,
00:22:40 en 2023, président
00:22:42 du Conseil constitutionnel,
00:22:44 valide entièrement la chose
00:22:46 comme elle s'est passée.
00:22:48 Alors, vous allez me dire "oui, eh bien, écoutez, il n'y a
00:22:50 que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".
00:22:52 Certes, certes, mais enfin, quand même.
00:22:54 Quand on occupe
00:22:56 un certain nombre
00:22:58 de positions, certaines positions
00:23:00 hautement responsables,
00:23:02 voilà, il faut faire quelques
00:23:04 de temps en temps, ce qu'on appelle des "picures
00:23:06 de rappel". Celle-ci
00:23:08 est offerte à votre méditation.
00:23:10 Sud Radio
00:23:12 Bercoff, dans tous ses états.
00:23:14 Le face à face.
00:23:16 Le face à face d'André Bercoff
00:23:18 avec Agnès Verdier-Molinier, directrice
00:23:20 de l'IFRAP et auteur de "Où va notre
00:23:22 argent ?" aux éditions de l'Observatoire.
00:23:24 Bonjour Agnès Verdier-Molinier. - Bonjour à tous.
00:23:26 - Agnès Verdier-Molinier,
00:23:28 "Où va notre argent ?" Ce qui est intéressant,
00:23:30 c'est que, effectivement,
00:23:32 depuis très, depuis, je ne dirais
00:23:34 pas très longtemps, vous êtes jeune,
00:23:36 mais depuis quelques années déjà,
00:23:38 vous creusez,
00:23:40 vous creusez d'ailleurs,
00:23:42 ce n'est pas un trou,
00:23:44 ce n'est pas un fossé, c'est un abîme,
00:23:46 on peut le dire, en tout cas des abysses,
00:23:48 sur effectivement "Où va cet
00:23:50 argent ?" Et la première question,
00:23:52 quand même, que je voulais vous poser,
00:23:54 c'est que
00:23:56 votre livre, qui est toujours
00:23:58 bourré de chiffres, de faits,
00:24:00 toujours très très précis, effectivement,
00:24:02 dans ce que vous racontez,
00:24:04 il y a quand même quelque chose.
00:24:06 Vous commencez, évidemment,
00:24:08 par parler de l'administration
00:24:10 et du fameux, je le
00:24:12 rappelle, du fameux "La Déclaration
00:24:14 des droits de l'homme" de 1789,
00:24:16 je le rappelle quand même,
00:24:18 l'entretien de la force publique,
00:24:20 on a le compte à rendre,
00:24:22 la contribution commune est indispensable,
00:24:24 etc., etc., on en reparlera.
00:24:26 Mais quelque chose, moi, qui me pose
00:24:28 problème, et qui résume un peu
00:24:30 peut-être le tout, et qui reste la question
00:24:32 qui pendante dans tous vos bouquins,
00:24:34 cette question que vous ne posez pas,
00:24:36 nous sommes les copropriétaires de la Maison-France,
00:24:38 que je sache. - Absolument.
00:24:40 - Les copropriétaires de la Maison-France,
00:24:42 quand on est copropriétaire d'un appartement, d'un immeuble,
00:24:44 d'une maison, nous avons ce qu'on appelle
00:24:46 un syndic de copropriétés,
00:24:48 les gens que nous élisons, nous les avons
00:24:50 élus. Et chaque année,
00:24:52 deux fois par an, mettons chaque année,
00:24:54 il y a ce qu'on appelle un réunion de copropriétaires,
00:24:56 où l'on dit "voilà, on a dépensé
00:24:58 telle chose pour le chauffage, telle chose..."
00:25:00 Et je me dis, mais attendez,
00:25:02 la question que vous posez, c'est la
00:25:04 question que devraient se poser tous les
00:25:06 copropriétaires de la Maison-France.
00:25:08 Et est-ce que c'est, ma première question,
00:25:10 est-ce que c'est faisable ou pas ?
00:25:12 Est-ce qu'on peut transposer, pas de la même façon
00:25:14 bien sûr, à
00:25:16 les discussions de syndic de copropriétés
00:25:18 qu'il y a pour des millions de Français
00:25:20 à la France entière ?
00:25:22 En tout cas, à l'échelle nationale.
00:25:24 - Je pose la question à un moment
00:25:26 dans le livre,
00:25:28 où est le syndicat des citoyens ?
00:25:30 Qui nous défend ? Nous, citoyens.
00:25:32 Je ne parle pas des
00:25:34 syndicats CGT et autres,
00:25:36 dont on a vu souvent les
00:25:38 travers ces dernières années,
00:25:40 et le fait qu'en fait, ils défendent toujours plus de dépenses publiques,
00:25:42 toujours plus d'impôts,
00:25:44 et finalement des privilèges de certains,
00:25:46 et que souvent, ceux qui bloquent
00:25:48 sont aussi ceux qui partent encore
00:25:50 à 55 ans ou à 57 ans à la retraite,
00:25:52 et qui se fichent comme d'une guigne,
00:25:54 qu'en réalité, d'autres fassent des efforts et travaillent plus longtemps.
00:25:56 Donc,
00:25:58 le sujet, c'est que d'autres grandes démocraties
00:26:00 y arrivent. Je donne dans mon livre, à la fin,
00:26:02 20 propositions, 20 principes.
00:26:04 Regardez ce que font les Suisses avec des votations
00:26:06 récurrentes. Ils responsabilisent
00:26:08 tout le monde ! - Ah oui, on ne veut pas de ça,
00:26:10 chez nous, hein ! - Oui, oui, mais c'est dommage !
00:26:12 C'est dommage ! Parce que,
00:26:14 comme on disait sur chaque sujet,
00:26:16 on pose la question,
00:26:18 mais on pose la question avec des vrais
00:26:20 faits en face,
00:26:22 c'est-à-dire sur les retraites.
00:26:24 Je sais que vous avez envie qu'on en parle.
00:26:26 Les retraites, le sujet,
00:26:28 c'est pas le sujet des retraites et de l'âge de départ,
00:26:30 c'est le sujet de la dette !
00:26:32 Il faut qu'on se le dise !
00:26:34 Pendant tout le Covid, qu'est-ce qu'on a fait ?
00:26:36 On a dépensé sans compter,
00:26:38 en s'en détendant. Et maintenant,
00:26:40 on est scrutés par ceux qui nous prêtent de l'argent,
00:26:42 plus de 300 milliards d'euros par an,
00:26:44 dont on a besoin, pour la Maison France,
00:26:46 tous les ans. Pourquoi ?
00:26:48 Parce qu'il y a non seulement le déficit, environ 150 milliards,
00:26:50 mais en plus,
00:26:52 la dette qui arrive
00:26:54 à échéance, et qu'il faut
00:26:56 refinancer, parce qu'on n'a pas les moyens, en fait,
00:26:58 de la rembourser, tout simplement. Il faut la refinancer,
00:27:00 donc on rembourse en empruntant.
00:27:02 Et la charge de la dette qui monte,
00:27:04 vous le dites ! La charge de la dette, c'est quoi ?
00:27:06 C'est le coût annuel de ce qu'on paye pour la dette.
00:27:08 Et c'était 30 et quelques milliards.
00:27:10 On avait voté
00:27:12 pour 39 milliards en 2022.
00:27:14 C'est plus de 50.
00:27:16 Et là, c'est en train de monter encore plus.
00:27:18 On sera entre 60 et 77
00:27:20 années, et puis on va aller vers les 80.
00:27:22 Alors, le problème,
00:27:24 c'est qu'à un moment, on ne pose pas les bons sujets
00:27:26 sur la table, parce que peut-être
00:27:28 on infantilise les Français, parce qu'on ne leur
00:27:30 dit pas tout, parce qu'on leur fait croire qu'on peut
00:27:32 travailler moins et gagner plus. Ça, c'est pas vrai.
00:27:34 Qu'on peut créer de la valeur ajoutée
00:27:36 en ayant moins d'usines, en ayant moins de production
00:27:38 française, c'est pas vrai non plus.
00:27:40 Que le social, ça remplace le travail,
00:27:42 ben non, c'est pas vrai. Et qu'à un moment,
00:27:44 on ne veut pas
00:27:46 voir les choses en face. On est dans un déclassement
00:27:48 très important de notre pays.
00:27:50 - Oui, vous en parlez. Mais, Aliès Verdi-Molini,
00:27:52 justement, restons un peu là-dessus,
00:27:54 parce que ce sont les problèmes.
00:27:56 Mais, premièrement, on ne va pas s'aposentir
00:27:58 sur la réforme des retraites, mais vous êtes
00:28:00 d'accord quand même que ce n'était pas la question
00:28:02 des 62 à 64 ans ?
00:28:04 Je veux dire, vous, vous allez travailler autant
00:28:06 que vous pourrez travailler. Et pas seulement
00:28:08 vous ou moi, qui sommes dans des métiers
00:28:10 dits intellectuels ou dits de plume,
00:28:12 mais les millions de Français
00:28:14 peuvent choisir
00:28:16 de continuer à cotiser, justement.
00:28:18 Mais, la chose importante, c'est qu'on
00:28:20 a l'impression, et ça,
00:28:22 quand je dis "vous n'en parlez pas", vous en parlez,
00:28:24 mais, moi, en lisant, vraiment,
00:28:26 je parle lecteur, et sans être gauche,
00:28:28 droite, etc., laissons totalement ça
00:28:30 de côté. L'impression qu'on a,
00:28:32 quand vous commencez à parler de la Cour des Comptes, des conseils constitutionnels,
00:28:34 vous en parlez dans votre livre,
00:28:36 et vous dites "mais je ne comprends pas pourquoi le conseil constitutionnel
00:28:38 ne voit pas ça, pourquoi
00:28:40 la Cour des Comptes, bon,
00:28:42 dit des choses, mais ce n'est pas, comme vous le savez,
00:28:44 exécutoire, elle n'a aucun pouvoir exécutoire."
00:28:46 Donc, est-ce que le problème
00:28:48 n'est pas politique, dans tous les sens
00:28:50 du terme, au vrai sens du terme ?
00:28:52 C'est ça, le problème. Qui gère ?
00:28:54 Qui sont nos syndic ?
00:28:56 - Je me suis posé beaucoup de questions pour
00:28:58 écrire ce livre et enquêter
00:29:00 autour de ce livre. Et, en fait, j'en suis
00:29:02 venue à une conclusion, que personne
00:29:04 ne nous protège de la folie fiscale,
00:29:06 c'est-à-dire qu'on est le pays qui taxe
00:29:08 le plus. Alors, on se dispute parfois
00:29:10 avec le Danemark, ils étaient
00:29:12 pas ses premiers en 2021, mais
00:29:14 on est en train de repasser devant, là, pour
00:29:16 2022, on n'a pas encore les chiffres définitifs
00:29:18 de l'OCDE, et
00:29:20 en réalité, on est clairement le pays qui taxe
00:29:22 le plus. De l'autre côté, on est le pays qui dépense
00:29:24 le plus, et personne ne nous protège non plus
00:29:26 de cette dépense sans compter,
00:29:28 sans évaluation, sans rien. - Personne ne le met d'égard fou.
00:29:30 - Non, mais qui dit...
00:29:32 Il y a un moment, on a atteint le maximum.
00:29:34 Personne. La Cour des comptes, par exemple,
00:29:36 elle fait des très bons rapports, mais
00:29:38 est-ce qu'elle a dit pendant le Covid "ben là, ça suffit,
00:29:40 on dépense trop". Non, elle ne l'a pas dit.
00:29:42 Est-ce qu'elle a dit... Là, dernièrement,
00:29:44 ils ont dit "il va falloir quand même
00:29:46 réduire les dépenses, faire la revue de dépenses, etc."
00:29:48 dans le dernier rapport qui est sorti il y a quelques semaines.
00:29:50 Mais est-ce qu'ils disent où on doit économiser ?
00:29:52 Est-ce qu'ils mettent le doigt sur le fait
00:29:54 qu'on a des services publics en France
00:29:56 qui marchent très bien, avec beaucoup moins d'argent ?
00:29:58 Par exemple, l'école privée sous contrat,
00:30:00 c'est beaucoup moins cher.
00:30:02 Si on appliquait le même tarif à tous les élèves de France,
00:30:04 c'est 29 milliards d'économies par an.
00:30:06 Est-ce qu'on en parle, de ça ? Non, on est en train
00:30:08 en ce moment de faire le contraire, de dire,
00:30:10 de jeter l'opprobre sur le privé en disant "mais il n'y a pas
00:30:12 assez de mixité, etc."
00:30:14 Alors que ça marche mieux,
00:30:16 les enfants, les élèves
00:30:18 ont de meilleurs résultats.
00:30:20 C'est prouvé, c'est même les chiffres du ministère,
00:30:22 je les redonne encore dans mon livre, il y a à peu près 10 points
00:30:24 d'écart entre public et privé sur les
00:30:26 résultats en mathématiques, en français.
00:30:28 Et est-ce qu'on dit
00:30:30 qu'il y a des cliniques
00:30:32 qui arrivent à délivrer des mêmes
00:30:34 prestations que les hôpitaux, mais finalement
00:30:36 beaucoup plus rapidement, avec des blocs opératoires
00:30:38 qui fonctionnent beaucoup plus longtemps,
00:30:40 tous les jours ? Et tout ça,
00:30:42 avec finalement une gestion
00:30:44 de l'argent public qui est meilleure.
00:30:46 Et c'est ça que nous, on essaie
00:30:48 de faire à la Fondation IFRAP, et que j'essaie de faire dans mon livre.
00:30:50 On va travailler aussi sur la question des départements,
00:30:52 c'est ce qu'on fait en ce moment, on va bientôt
00:30:54 publier ça. En regardant le
00:30:56 nombre de personnel public qu'on a
00:30:58 par département, en fonction des départements,
00:31:00 il y a des écarts énormes. - On va rester
00:31:02 là-dessus, après cette petite pause,
00:31:04 où va l'argent, où va notre argent,
00:31:06 et surtout, comment on le gère,
00:31:08 cet argent ? - Absolument.
00:31:10 - Et vous nous appelez au 0826
00:31:12 300 300 pour interpeller Agnès
00:31:14 Vregradier-Mollinier sur son livre "Où va notre argent ?"
00:31:16 aux éditions de l'Observatoire, à tout de suite
00:31:18 sur Sud Radio, 0826 300 300.
00:31:20 Ici
00:31:22 Sud Radio.
00:31:24 Les Français parlent au français.
00:31:28 Je n'aime pas
00:31:30 la blanquette de veau.
00:31:32 Je n'aime pas la blanquette
00:31:34 de veau. - Sud Radio Bercov
00:31:36 dans tous ses états.
00:31:38 - Eh bien, nous sommes toujours avec
00:31:40 Agnès Vregradier-Mollinier, "Où va notre argent ?"
00:31:42 Grasse question, hein, grave
00:31:44 question, en fait. On devrait la poser
00:31:46 tous les jours, ça. Moi, il faudrait
00:31:48 qu'on ait une émission, qui s'appellerait
00:31:50 "La quotidienne, où va notre argent ?"
00:31:52 En inventoriant, effectivement, voilà.
00:31:54 On dépense ça. Encore une fois, nous sommes
00:31:56 les copropriétaires de la maison France. Ne l'oubliez
00:31:58 jamais, aux litteurs résistants de Sud Radio.
00:32:00 Mais alors, Agnès Vregradier-Mollinier,
00:32:02 on avait quand même une Indéenne France.
00:32:04 Parlant des années, des années.
00:32:06 Je ne parle même pas du rang des puissances mondiales.
00:32:08 Meilleur système de santé,
00:32:10 meilleur système d'éducation nationale,
00:32:12 meilleur système de solidarité,
00:32:14 bien sûr, etc.
00:32:16 Ça marchait, on disait, heureux comme Dieu en France.
00:32:18 Rappelez-vous, ce n'était pas il y a si longtemps que ça.
00:32:20 Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui fait
00:32:22 qu'aujourd'hui, ça fait haut de toutes parts ?
00:32:24 - Ça marchait quand le travail était
00:32:26 au cœur de l'ADN.
00:32:28 Après-guerre, qu'est-ce qu'on a construit ?
00:32:30 On a construit des systèmes
00:32:32 d'assurance. Celui qui travaillait
00:32:34 était assuré pour la maladie,
00:32:36 pour le chômage,
00:32:38 pour la retraite, etc. Et à la fin,
00:32:40 il y avait une logique dans tout ça.
00:32:42 Tu travailles,
00:32:44 et tu as des droits derrière. Mais maintenant,
00:32:46 on a créé l'universalité
00:32:48 qui a tout fracassé.
00:32:50 Parce que finalement, quel est l'intérêt de travailler
00:32:52 si le minimum
00:32:54 vieillesse est quasiment...
00:32:56 Allez, il y a un écart, mais bon,
00:32:58 pas si loin que ça de la retraite moyenne,
00:33:00 etc.
00:33:02 Pour se faire soigner, on n'a plus besoin
00:33:04 finalement de cotiser. Et donc,
00:33:06 à la fin,
00:33:08 le sujet de travail,
00:33:10 qui doit être central,
00:33:12 il a disparu. On a 2 millions de personnes
00:33:14 à peu près qui sont au RSA aujourd'hui.
00:33:16 Je le dis dans le livre, il n'y a que 40%
00:33:18 des gens qui sont au RSA
00:33:20 qui sont inscrits à Pôle emploi.
00:33:22 Donc il n'y a que 40% des gens qui touchent
00:33:24 le RSA qui sont dans une démarche
00:33:26 active de recherche d'emploi.
00:33:28 Dans aucun autre pays
00:33:30 d'Europe, ça pourrait exister, ça.
00:33:32 - Oui, mais alors Agnès,
00:33:34 le problème aussi, c'est que peut-être
00:33:36 qu'ils sont allés à Pôle emploi, qu'ils n'ont rien trouvé.
00:33:38 Vous savez, il y a aussi ça, il faut savoir.
00:33:40 Parce que l'histoire de RSA, bon, c'est...
00:33:42 Regardez, il y a en même temps
00:33:44 des gens qui, vous savez très bien,
00:33:46 travaillent comme des fous,
00:33:48 et sont payés 800 euros par mois, je parle des agriculteurs.
00:33:50 - Bien sûr. - Les gens comme les infirmières
00:33:52 et tout ça, tout le problème est là.
00:33:54 Vous avez une partie, effectivement, qui sont
00:33:56 "insistés", qui peut-être ne cherchent pas,
00:33:58 mais vous avez une bonne partie qui
00:34:00 travaille vraiment, et c'est très dur.
00:34:02 On le sait, couvrir des toits
00:34:04 infirmières, agriculteurs,
00:34:06 mais qui sont payés avec des clopinettes
00:34:08 et qui se disent à quoi ça sert.
00:34:10 Pourquoi les gens ne vont pas à Pôle emploi ?
00:34:12 Ceux qui sont éloignés de l'emploi.
00:34:14 Parce que Pôle emploi considère que ce n'est pas vraiment son boulot,
00:34:16 parce que c'est le département qui doit, normalement,
00:34:18 accompagner ceux qui sont très éloignés de l'emploi.
00:34:20 Donc chacun se renvoie la balle. Le fait qu'on ait
00:34:22 autant d'organisations publiques
00:34:24 qui s'occupent de tout, et qui sont finalement
00:34:26 en concurrence les uns avec les autres, ou alors...
00:34:28 - Au lieu d'être coordonnés, au lieu d'être... - C'est une catastrophe
00:34:30 pour les Français. Pour tous les Français.
00:34:32 Et puis ensuite, la question de la
00:34:34 smicardisation de la France, que vous posez en sous-main.
00:34:36 C'est-à-dire, en gros,
00:34:38 finalement, quand tu cumules des aides sociales,
00:34:40 et j'en parle dans le livre, j'explique un couple
00:34:42 de handicapés qui se déclarent parents isolés,
00:34:44 alors qu'ils ne sont pas parents isolés, qui se moquent
00:34:46 d'un autre couple, qui sont aussi handicapés,
00:34:48 mais finalement, il leur dit "mais attends, en cumulant
00:34:50 l'allocation adulte handicapé, les aides
00:34:52 pour les enfants, etc.
00:34:54 à la fin, on gagne plus que toi, 4 500 euros,
00:34:56 non imposables.
00:34:58 Pourquoi tu t'embêtes ? Ils ont fait des bonnes écoles.
00:35:00 Il y a un problème, là.
00:35:02 - Il y a un problème, c'est compte des millions. - Il y a un gros problème.
00:35:04 Et alors, le truc, c'est que...
00:35:06 Pourquoi il y a ces deux situations
00:35:09 qui ont deux traitements différents ?
00:35:12 - Mais tout simplement parce qu'en fait, à force de
00:35:14 cumuler des aides, et ça je montre,
00:35:16 on a fait des tas de tableaux à la Fondation IFRA
00:35:18 pour montrer qu'on est parmi les plus généreux
00:35:20 d'Europe sur les aides cumulées,
00:35:22 quand vous ajoutez les APL,
00:35:24 l'allocation parents isolés, le RSA,
00:35:26 etc., les allocations familiales,
00:35:28 et puis à la fin, vous avez des niveaux
00:35:30 de revenus qui, finalement,
00:35:32 ne sont pas négligeables du tout,
00:35:34 et si vous travaillez un peu à côté non déclaré,
00:35:36 d'ailleurs, moi j'ai eu plein d'émissions où certains
00:35:38 ont témoigné ouvertement en disant "Mais moi,
00:35:40 finalement, le RSA, les aides sociales, ça ne me suffit pas,
00:35:42 donc je suis obligée de travailler à côté, mais non déclaré."
00:35:44 Oui, mais ça, c'est quand même un problème,
00:35:46 parce que quand vous travaillez non déclaré, que vous touchez
00:35:48 des aides sociales, vous bénéficiez
00:35:50 des impôts et des cotisations de l'ensemble
00:35:52 de ceux qui travaillent, et finalement,
00:35:54 vous, vous n'êtes pas solidaires.
00:35:56 Et ça, ça pose un énorme problème, parce que
00:35:58 derrière, il n'y a pas de cotisation, il n'y a pas d'impôt.
00:36:00 Donc, finalement,
00:36:02 l'impôt pèse de plus en plus sur les mêmes,
00:36:04 et ça aussi, je le dis dans le livre.
00:36:06 Soit disant, on entend toute la journée que les riches ne sont pas assez
00:36:08 imposés, etc. - Oui, vous défendez beaucoup
00:36:10 les riches, quand même, Agnès. - Mais pourquoi ?
00:36:12 Parce que ce dont vous parlez, la
00:36:14 smicardisation de la France, elle vient de là.
00:36:16 Elle vient du fait qu'on a dissuadé
00:36:18 d'avoir des hauts salaires en France.
00:36:20 Du fait qu'on a fait tous les allègements sur les bas salaires.
00:36:22 Et là, on va sortir une étude passionnante
00:36:24 qui est incroyable, entre la France et l'Allemagne,
00:36:26 et on montre qu'on a une trentaine de milliards
00:36:28 de trop de cotisations sur les hauts salaires.
00:36:30 En fait, tous les allègements,
00:36:32 ils sont payés par les hauts salaires. Résultat, j'entends
00:36:34 quoi, moi, dans les témoignages
00:36:36 officieux autour de moi,
00:36:38 dans les grandes boîtes françaises et tout ? On me dit "Bah non,
00:36:40 attends, la plupart des hauts salaires,
00:36:42 bon, on se débrouille, ils sont résidants fiscales
00:36:44 à l'étranger, ils ne sont plus en France,
00:36:46 etc. etc." Ça fait quoi, ça, pour la France ?
00:36:48 Ça fait ce qu'on est en train de vivre.
00:36:50 La baisse de la richesse nationale par habitant.
00:36:52 Donc, tous ceux qui sont en train de dire tout le temps
00:36:54 qu'il faut taxer plus les riches, ils sont en train
00:36:56 de se tirer des balles dans le pied.
00:36:58 Parce que ceux qui payent l'impôt, finalement,
00:37:00 qui sont ultra-imposés, vous vous souvenez ?
00:37:02 Après la précédente crise financière,
00:37:04 qu'est-ce qui s'est passé ? On a créé une taxe exceptionnelle
00:37:06 sur les hauts revenus. 3,4%
00:37:08 au-delà de 250 000 euros de revenus.
00:37:10 Elle est toujours là,
00:37:12 cette taxe exceptionnelle. Elle devait être exceptionnelle.
00:37:14 On ne l'a jamais supprimée.
00:37:16 Donc, résultat, il y a une avalanche
00:37:18 d'impôts sur ceux qui travaillent
00:37:20 beaucoup et qui ont des revenus importants.
00:37:22 Et donc, on a 500 000
00:37:24 emplois en moins
00:37:26 dans les hauts salaires par rapport aux Allemands.
00:37:28 Et c'est dans quel secteur, ça ? C'est dans l'industrie.
00:37:30 Donc, si vous voulez payer bien les infirmières,
00:37:32 si vous voulez payer bien les agriculteurs,
00:37:34 mais il faut des gens aussi dans l'industrie
00:37:36 qui créent de la valeur ajoutée. Nous, notre système,
00:37:38 finalement, il se paupérise parce qu'il n'y a plus
00:37:40 d'usines d'un côté, il n'y a plus de production française,
00:37:42 il y a 164 milliards de déficit commercial
00:37:44 sur les biens. Et de l'autre côté,
00:37:46 on dit "Ah bah oui, on n'arrive plus à payer correctement les gens".
00:37:48 Mais oui, mais ceci explique cela.
00:37:50 On a besoin de tout le monde. Et si on fait
00:37:52 partir tous ceux qui sont capables de créer
00:37:54 des emplois, de créer de la valeur ajoutée,
00:37:56 qui ont fait des grandes études,
00:37:58 parce que ça aussi, il faut se dire que quand on fait partir
00:38:00 des médecins de France, quand on fait partir des ingénieurs,
00:38:02 etc., et bien c'est...
00:38:04 Ils vont tous maintenant aux études,
00:38:06 ça shoot set, et ouais.
00:38:08 Mais j'en parle aussi. Parcoursup,
00:38:10 ça incite à quoi ? Pour les jeunes de France
00:38:12 qui ont des capacités,
00:38:14 qui ont des bons résultats, quel que soit
00:38:16 leur milieu d'origine. À partir...
00:38:18 Et moi, j'ai des témoignages tous les jours.
00:38:20 "Alors, il est où votre fils ?" "Ah bah, il est à Lausanne."
00:38:22 "Elle est où votre fille ?" "Ah bah, elle est à Milan."
00:38:24 "Et elle est où votre fille ?"
00:38:26 "Ah bah, elle est partie à Valence."
00:38:28 - Et elle n'a pas l'intention de revenir, d'ailleurs.
00:38:30 - Bon, alors, et ça, ça devrait nous réveiller,
00:38:32 parce qu'en plus, tout le système
00:38:34 de Parcoursup, etc., il est aussi fait
00:38:36 pour faire un peu de la discrimination positive,
00:38:38 etc., et résultat, ceux qui ont des excellents
00:38:40 résultats, parfois se retrouvent avec pas du tout
00:38:42 les débouchés qu'ils auraient eus dans les années
00:38:44 antérieures. Donc, attention.
00:38:46 Ce qu'on est en train de faire,
00:38:48 c'est délicat pour les années
00:38:50 à venir. Et c'est pour ça que j'appelle à un sursaut
00:38:52 et à regarder où va l'argent.
00:38:54 Et à regarder objectivement, pas avec une
00:38:56 idéologie, pas en voulant... - Non, non. Ni d'un côté,
00:38:58 ni d'un autre, d'ailleurs. - ...punir un tel, ou punir un tel.
00:39:00 Le sujet, c'est de dire,
00:39:02 il y a déjà l'excellence en France. Il y a déjà
00:39:04 toutes les capacités. Maintenant, si on arrête de se mettre
00:39:06 des boulets au pied, on peut y arriver.
00:39:08 Et j'attends beaucoup de ce qui va se passer
00:39:10 dans les semaines qui viennent. Parce qu'on croit
00:39:12 qu'on est dans l'impasse, etc. C'est possible
00:39:14 qu'on soit dans l'impasse. Mais on peut aussi,
00:39:16 dans une période, on construit différemment.
00:39:18 On se remet en question. - Oui.
00:39:20 Alors on va en parler de cela, parce que c'est
00:39:22 très important. On va parler de l'Europe, on va parler de tout ça.
00:39:24 Parce que tout ce que vous analysez,
00:39:26 on a l'impression qu'en fait, il y a une espèce
00:39:28 de systémique qui a été une
00:39:30 systémique vertueuse, qui s'est transformée
00:39:32 en systémique nocive,
00:39:34 ou toxique. On va en parler.
00:39:36 - Et vous avez la parole sur Sud Radio pour
00:39:38 interpeller Agnès Verdier-Mollinier, directrice
00:39:40 de l'IFRAP, la Fondation pour la Recherche sur les
00:39:42 Administrations et les Politiques Publiques,
00:39:44 et auteure de "Où va notre argent ?" aux éditions
00:39:46 de l'Observatoire. 0826
00:39:48 300 300 pour participer à l'émission.
00:39:50 0826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
00:39:52 - Sud Radio
00:39:54 Bercov, dans tous ses états.
00:39:56 - Les Français
00:39:58 parlent au français.
00:40:00 Les carottes sont cuites.
00:40:02 Les carottes sont cuites.
00:40:04 - Sud Radio
00:40:06 Bercov, dans tous ses états.
00:40:08 - Lisez le livre de
00:40:10 Agnès Verdier-Mollinier, "Où va
00:40:12 notre argent ?" et vous constaterez que
00:40:14 l'iceberg, il est dans le Titanic
00:40:16 maintenant. C'est-à-dire qu'il n'a pas attendu, là,
00:40:18 il a pris position, il n'est pas encore partout.
00:40:20 Mais, mais, mais, les fuites,
00:40:22 les fuites, elles sont là.
00:40:24 Mais, il y a quelque chose, quand même,
00:40:26 au début de votre livre, vous dites, voilà,
00:40:28 Conseil Constitutionnel, qu'est-ce qu'il fait ?
00:40:30 Il fait des choses, mais en même temps,
00:40:32 pourquoi il ne va pas plus loin ?
00:40:34 Vous parlez aussi de la direction
00:40:36 de la législation fiscale.
00:40:38 Alors, dites-moi, je ne comprends pas,
00:40:40 puisqu'on a des directions, on a des autorités
00:40:42 en France, pays jacobin, pays centralisé,
00:40:44 Paris et compagnie.
00:40:46 Mais pourquoi ils ne dictent pas ? Pourquoi ils ne disent pas,
00:40:48 là, ça va, là, ça ne va pas, etc.
00:40:50 Parce que deux livres, un livre
00:40:52 et d'année en année, vous en parlez.
00:40:54 Et on a l'impression, oui, très bien, bravo,
00:40:56 très bien. Mais vous, effectivement, on ne va pas
00:40:58 vous demander, vous n'êtes pas une politique, vous n'êtes pas une femme politique,
00:41:00 enfin, jusqu'ici, on verra bien
00:41:02 la suite. Mais, franchement,
00:41:04 la volonté, elle est là. Je parle
00:41:06 à tous les éco de l'administration,
00:41:08 et vous dites, en même temps,
00:41:10 l'État, il est boursouflé, il est,
00:41:12 il est, il est,
00:41:14 on dirait, obèse, mais plus qu'obèse.
00:41:16 Alors, qu'est-ce qu'on fait ? - En fait, à un moment,
00:41:18 il faudrait qu'on se dise quel est le bon taux de prélèvement
00:41:20 obligatoire pour la France. Pourquoi est-ce
00:41:22 qu'on est champion ? Pourquoi est-ce qu'il faudrait qu'on ait
00:41:24 5, 6 points de plus que les autres
00:41:26 en prélèvement obligatoire, alors qu'on voit que ça ne marche pas,
00:41:28 en plus, puisque, derrière, on a
00:41:30 le pire déficit commercial,
00:41:32 là, en ce moment, qu'on n'ait jamais eu, et qui
00:41:34 est vraiment, qui ne fait envie à personne
00:41:36 en Europe. Donc,
00:41:38 j'ai les chiffres de l'INSEE, là, qui sont sortis
00:41:40 il y a 10 jours.
00:41:42 On est encore en prélèvement obligatoire, au-dessus
00:41:44 de ce que j'ai dit dans le livre, 45,3%
00:41:46 en 2022. - On va arriver à
00:41:48 50%, quoi ! - Non, mais,
00:41:50 encore, ça, c'est un chiffre qui ne prend pas
00:41:52 les cotisations sociales
00:41:54 imputées, c'est-à-dire les cotisations de l'État
00:41:56 pour les retraites de ses agents. Enfin, il y a
00:41:58 plein de trucs qui ne sont pas pris en compte. Donc, en réalité,
00:42:00 on est beaucoup plus haut. Mais si on raisonne
00:42:02 toutes choses égales par ailleurs, c'est-à-dire
00:42:04 comparaison depuis les années 90, et c'est les chiffres
00:42:06 de Bercy, on n'a jamais été aussi haut.
00:42:08 Alors, on n'arrête pas de nous dire "on baisse les impôts,
00:42:10 on baisse les impôts", mais en fait, ce n'est pas vrai. Et donc,
00:42:12 là, à un moment, on pourrait déjà poser
00:42:14 une question... Alors, on parlait des
00:42:16 votations suisses, mais les Suisses, ils font ça tout le temps.
00:42:18 Là, on a une réforme
00:42:20 à faire, par exemple, dans des cantons suisses,
00:42:22 ils ont posé la question "Qu'est-ce que
00:42:24 vous préférez ? On augmente les dépenses ?
00:42:26 On augmente les impôts ?
00:42:28 Ou alors, on baisse les dépenses,
00:42:30 on baisse les impôts ?
00:42:32 Ou alors, on baisse... - Ils donnaient
00:42:34 les domaines, enfin, des tels, tels domaines,
00:42:36 etc. - Oui, ils posaient... Alors, c'était au niveau local,
00:42:38 c'était un peu plus simple pour comprendre. Mais résultat,
00:42:40 la réponse, ça avait été quoi ? Ça avait été
00:42:42 "Ben non, on baisse les dépenses
00:42:44 et on baisse le plus possible les impôts".
00:42:46 Et quand on pose la question,
00:42:48 en réalité, à ceux qui les paient,
00:42:50 la réponse,
00:42:52 elle est claire. Et puis,
00:42:54 ça, c'est la question de l'impôt.
00:42:56 Donc, on pourrait se dire, le maximum d'imposition,
00:42:58 par exemple, pour un ménage, ça devrait
00:43:00 être X%. Quel est le pourcentage que les
00:43:02 Français accepteraient ? Aujourd'hui, le Conseil
00:43:04 constitutionnel a tranché, au moment de
00:43:06 l'impôt sur la fortune immobilière, mais c'est
00:43:08 que pour ceux qui payent l'impôt sur la fortune immobilière,
00:43:10 c'est 75% maximum
00:43:12 des impôts nationaux, en gros, parce que les impôts
00:43:14 locaux ne sont pas compris dedans. - OK. - Pourquoi
00:43:16 les autres, qui ne paient pas l'impôt sur la fortune
00:43:18 immobilière, ne sont pas concernés ? Pourquoi
00:43:20 eux, ils ne peuvent pas dire "Ben non, attendez, à cette
00:43:22 année, on m'a taxé trop, ça
00:43:24 suffit, c'est trop". Donc, là,
00:43:26 il n'y a pas de garde-fou, en fait. Et
00:43:28 pour la dépense publique, c'est pareil.
00:43:30 La Cour des comptes n'a jamais dit, à un moment,
00:43:32 là, on est à
00:43:34 28,1% de dépense publique
00:43:36 par rapport à la richesse nationale.
00:43:38 C'est gigantesque !
00:43:40 Et à quel moment est-ce que la Cour a dit
00:43:42 "C'est ça le bon taux
00:43:44 de dépense publique".
00:43:46 On est, en général,
00:43:48 autour de 10 points de plus
00:43:50 que les autres pays.
00:43:52 Alors, est-ce que c'est normal
00:43:54 de continuer à dépenser autant ?
00:43:56 - Oui, à dépenser autant. - Avoir des flics partout ?
00:43:58 - Et puis, autre chose que vous rappelez, pardon,
00:44:00 Agnès Verdier-Moulinier,
00:44:02 je reviens à ça parce que c'est très intéressant,
00:44:04 vous dites, parce que
00:44:06 beaucoup de nos éditeurs français
00:44:08 sont salariés, d'accord,
00:44:10 les entreprises. Et vous dites,
00:44:12 c'est vraiment bien de le rappeler, on le savait,
00:44:14 on l'avait dit, c'est que
00:44:16 si vous employez, salarié,
00:44:18 vous recevez 2 023 euros net,
00:44:20 votre patron, votre
00:44:22 entreprise, paye 4 0333
00:44:26 en brut. Deux fois
00:44:28 votre salaire. Et ça, ça n'a pas bougé.
00:44:30 C'est comme ça depuis, je ne sais pas,
00:44:32 depuis combien de temps ?
00:44:34 - C'est comme ça depuis des années. Le problème, c'est que
00:44:36 en fait, on est beaucoup plus haut que les autres.
00:44:38 Quand le patron paye 100 en France,
00:44:40 le salarié français, il a 47 euros
00:44:42 dans la poche à la fin. Alors que
00:44:44 en moyenne dans l'Europe, c'est
00:44:46 58 euros. Vous voyez ?
00:44:48 C'est quand même un écart énorme. Alors après,
00:44:50 on dit le pouvoir d'achat, le pouvoir d'achat,
00:44:52 il faut faire des trucs pour le pouvoir d'achat. La première chose à faire
00:44:54 pour le pouvoir d'achat, c'est baisser les cotisations,
00:44:56 baisser les charges employeurs surtout,
00:44:58 parce qu'en fait, c'est les employeurs qui payent
00:45:00 80 milliards de plus que dans les pays comparables.
00:45:02 - 80 milliards de plus, vraiment ?
00:45:04 - Oui, c'est gigantesque.
00:45:06 On fait l'écart avec l'Allemagne, c'est 79.
00:45:08 Alors évidemment, il y a moins
00:45:10 de cotisations salariales. Ça aussi,
00:45:12 c'est trompeur. Parce que finalement,
00:45:14 par rapport à votre brut, vous dites "Ah bah oui,
00:45:16 mais il y a un écart de 22%". Finalement,
00:45:18 c'est pas énorme. Mais en fait, 75%
00:45:20 des cotisations, elles sont payées au-dessus
00:45:22 de votre brut, dans le super brut.
00:45:24 Et ça aussi, le salarié français,
00:45:26 il n'en a pas forcément conscience, mais c'est le coût
00:45:28 du modèle social. Autre chose que je dis
00:45:30 dans le livre et que je n'avais pas perçue
00:45:32 avec autant d'acuité avant,
00:45:34 plus vous travaillez finalement, plus
00:45:36 dans les services publics comme les crèches, ce qu'on appelle
00:45:38 les services publics facultatifs en fait,
00:45:40 vous n'êtes pas forcément prioritaire.
00:45:42 Moi, je pensais qu'à partir du moment
00:45:44 où les parents travaillaient, l'enfant
00:45:46 qui cherchait une place
00:45:48 en crèche, il était prioritaire. Bah non,
00:45:50 je me suis rendu compte qu'il y a énormément d'enfants qui sont
00:45:52 gardés en crèche et dont un des deux
00:45:54 parents ne travaille pas. Il y en a 30%.
00:45:56 - Oui, mais alors justement...
00:45:58 - Là, ça devient un problème.
00:46:00 Pourquoi est-ce qu'on fait du social avant d'inciter
00:46:02 à travailler ? C'est pareil pour les HLM
00:46:04 en ville, dans Paris.
00:46:06 Vous pourriez vous dire, tous ceux qui ont un HLM,
00:46:08 il y en a très peu dans Paris.
00:46:10 - Pas mal. - Oui, il y en a.
00:46:12 Il n'y en a pas énormément.
00:46:14 Dans tous les HLM
00:46:16 de Paris, on pourrait croire qu'il n'y a que des gens
00:46:18 qui travaillent dans Paris pour pouvoir leur faciliter
00:46:20 le fait de ne pas avoir ces mouvements pendulaires,
00:46:22 etc. Mais en fait, pas du tout.
00:46:24 Il y a plus de la moitié de ceux qui sont en Ile-de-France
00:46:26 dans des HLM qui, en fait, ont pas
00:46:28 de travail aujourd'hui.
00:46:30 - Y compris dans Paris.
00:46:32 - Oui, c'est ça. Et le souci, c'est que quand on regarde
00:46:34 les critères de la mairie de Paris pour attribuer
00:46:36 les logements HLM, il n'y a pas de
00:46:38 point pour... Quand vous travaillez,
00:46:40 de point en plus. Il y a des points en plus si vous avez des problèmes avec
00:46:42 des huissiers, si vous êtes séparés, si vous
00:46:44 vous faites battre, etc.
00:46:46 Mais pas de point en plus
00:46:48 - Pour quelqu'un qui travaille dans Paris qui aurait besoin
00:46:50 d'être à proximité. - Vous avez juste un pourcentage de majoration
00:46:52 de points. Mais si vous n'avez pas de problèmes
00:46:54 d'huissiers, si, etc.
00:46:56 En fait, vous n'avez pas de points au départ et donc vous ne pouvez pas
00:46:58 avoir de points majorés. Et ça, c'est
00:47:00 un souci parce que quand on se rend compte
00:47:02 que quand vous payez la cantine, parfois 50 fois
00:47:04 plus cher, sous prétexte que vous avez
00:47:06 des plus hauts revenus, etc.
00:47:08 À la fin, vous vous dites "Mais attends, est-ce que
00:47:10 c'est pas un système qui désincite au travail
00:47:12 mais qui désincite ensuite à payer des impôts ?"
00:47:14 - Vous parlez des cantines. Alors justement,
00:47:16 Agnès Bernier-Molinier,
00:47:18 c'est très intéressant. Mais vous n'êtes pas
00:47:20 d'accord, moi j'ai lu dans votre livre, vous parlez
00:47:22 des cantines, etc. D'accord.
00:47:24 Moi je trouve tout à fait normal que quelqu'un
00:47:26 qui gagne bien sa vie
00:47:28 paie plus pour les cantines que quelqu'un
00:47:30 qui la gagne au niveau de
00:47:32 1000 euros par mois ou 1200 euros par mois.
00:47:34 - D'accord, mais est-ce que c'est normal qu'il paie
00:47:36 plus que le coût de revient du repas ?
00:47:38 - Non, mais attendez... - Et alors ça, c'est la loi
00:47:40 de 98. Quand le gouvernement
00:47:42 à l'époque de Lionel Jospin
00:47:44 veut permettre justement de différencier
00:47:46 les tarifs en fonction de la situation
00:47:48 des parents sur les services publics qu'on appelle
00:47:50 facultatifs, en réalité locaux, c'est-à-dire
00:47:52 les conservatoires, etc. - C'est ça, les crèches,
00:47:54 les cantines... - Qui va regarder si le coût de revient
00:47:56 il est réellement de 7 euros par repas ?
00:47:58 - Non mais attendez, si je gagne
00:48:00 5000 euros par mois, ça me gêne
00:48:02 pas de payer 10 euros
00:48:04 si c'est un repas de 7. - Oui, mais ça veut dire que
00:48:06 vous payez à côté de l'impôt pour financer l'éducation,
00:48:08 pour financer des services publics, et qu'on va
00:48:10 vous demander parfois de payer... - Je suis déjà...
00:48:12 - Vous êtes déjà
00:48:14 imposé, vous payez déjà
00:48:16 énormément par rapport à vos collègues
00:48:18 des autres pays qui gagnent la même chose, et je suis allé
00:48:20 voir dans les autres pays pour voir s'il y avait
00:48:22 en fait des tarifs majorés en fonction
00:48:24 de ce que vous gagnez. - Oui, oui. - Mais en fait
00:48:26 non, il y a des tarifs sociaux, oui, là je suis d'accord.
00:48:28 Un tarif social parce que
00:48:30 la famille est dans le besoin. - Bah oui. - Mais sinon
00:48:32 il y a le même tarif pour tout le monde. Et nous
00:48:34 on est les seuls à faire des... - Est-ce que les tarifs sociaux
00:48:36 sont pas très forts dans les autres pays ? Plus forts
00:48:38 que chez nous ? - Bah non, parce que
00:48:40 le repas en France il peut aller de 50
00:48:42 centimes à 7 euros et quelques.
00:48:44 Le repas il y a un écart énorme. - Ouais, énorme.
00:48:46 - Ça peut être jusqu'à 50 fois
00:48:48 de différence, et
00:48:50 c'est pareil pour le conservatoire, il y a
00:48:52 15 fois le prix
00:48:54 entre le prix de base et
00:48:56 le prix le plus haut. Et à un moment
00:48:58 vous vous demandez est-ce que c'est un prix qui est fait
00:49:00 pour être exprès plus cher ?
00:49:02 Ou pas ? Et à Lyon
00:49:04 on s'est rendu compte que sur les
00:49:06 temps de repas des écoles,
00:49:08 ils organisent des temps ludiques
00:49:10 qui doublent le prix du repas
00:49:12 et qu'ils incorporent dans le prix du repas
00:49:14 - Comment ils doublent le prix du repas ?
00:49:16 - Parce qu'en fait ils font payer aux familles
00:49:18 qui travaillent équipées
00:49:20 de l'impôt finalement, des temps
00:49:22 d'animation sur le temps du repas
00:49:24 qui ne sont pas la purée,
00:49:26 les tomates,
00:49:28 - Les légumes, etc.
00:49:30 - Et le biftec
00:49:32 que mangent leurs enfants à la cantine.
00:49:34 Et donc ça, ça
00:49:36 ça crée quoi ? C'est finalement
00:49:38 ça crée des failles dans le consentement
00:49:40 à l'impôt. Résultat, qu'est-ce que vous faites quand vous voyez ça ?
00:49:42 Vous partez mettre vos
00:49:44 enfants dans le privé. Et c'est bien normal
00:49:46 parce que à un moment on vous dit
00:49:48 il y a des services, vous payez beaucoup d'impôts
00:49:50 monsieur, madame. C'est pour payer des services publics
00:49:52 et puis en fait on vous dit derrière, bah non, pour vous ce sera
00:49:54 plus cher. Et pour vous ce sera plus compliqué.
00:49:56 - Donc je préfère payer les enseignements privés
00:49:58 que cela ? - Oui mais résultat
00:50:00 qu'est-ce qu'on dit après ? Ah mais il n'y a pas de mixité.
00:50:02 Mais non, mais on a créé les conditions
00:50:04 de la non mixité. Et
00:50:06 derrière, il y a quand même
00:50:08 une question à se poser.
00:50:10 Est-ce qu'on veut que les gens vivent ensemble ?
00:50:12 Et s'entendent ? Et comprennent à quoi
00:50:14 sert l'argent qu'ils mettent dans le système ?
00:50:16 Est-ce qu'on veut...
00:50:18 Parce que là aussi il y a une question.
00:50:20 Nous ça fait des années, vous le savez bien, qu'on travaille
00:50:22 sur les comptes annuels, les bilans
00:50:24 sociaux, les rapports qui disent
00:50:26 combien il y a d'absentéisme, etc.
00:50:28 On n'a jamais eu autant de mal qu'en ce moment pour récupérer
00:50:30 les informations. J'avais eu les comptes
00:50:32 de l'ENA à un moment, on en avait parlé ici même.
00:50:34 - Oui, bien sûr. - Je n'ai pas réussi
00:50:36 à avoir les comptes encore avec mon équipe de l'INSP
00:50:38 qui a remplacé l'ENA, ça fait depuis le mois de décembre
00:50:40 qu'on demande. Il y a le
00:50:42 PMSI, vous savez, c'est la base d'informations
00:50:44 sur ce qui se passe dans les hôpitaux, les cliniques
00:50:46 et qui permettait aux journalistes du Point
00:50:48 de faire des classements des hôpitaux et des cliniques.
00:50:50 - Oui, cette fois-ci, il aura dit non, pas question.
00:50:52 - Non mais c'était très valable ça, parce que ça permettait...
00:50:54 - Oui, bien sûr. - Vous avez votre maman qui a
00:50:56 un problème, qui a besoin d'une
00:50:58 prothèse de... - Je préfère qu'ils la mettent là, que là.
00:51:00 - Prothèse de hanche, etc. Vous regardez les classements,
00:51:02 vous vous dites "Tiens, là, il y a
00:51:04 un très très bon hôpital,
00:51:06 il y a un très bon service, il y a une très bonne clinique,
00:51:08 etc." Ils ont répondu que non,
00:51:10 ils ne voulaient pas justement créer les conditions
00:51:12 de la concurrence et qu'on ait de l'information plus importante.
00:51:14 - On ne peut pas, oui. En fait, c'est ça.
00:51:16 Il n'y a pas quelqu'un... Ils veulent
00:51:18 le rabotage égalitaire, mais
00:51:20 au mauvais sens du terme. - Non mais on a le droit
00:51:22 de payer des impôts, on a le droit de payer énormément
00:51:24 de cotisations, on a le droit d'avoir de la CSG
00:51:26 à gogo à payer, de la TVA, mais on n'a
00:51:28 pas le droit de savoir
00:51:30 où on est bien soigné, quelle est la meilleure
00:51:32 école. Là aussi, il y a des classements, mais
00:51:34 alors les classements, ce n'est pas sur les résultats au brevet,
00:51:36 c'est des classements avec la valeur ajoutée, etc.
00:51:38 Nous, on a ressorti un vrai classement sur
00:51:40 les résultats au brevet. Dans les 100 premiers
00:51:42 collèges de France, il n'y en a que 9 qui sont publics sur les résultats
00:51:44 réels de notes.
00:51:46 - Ah, bon, alors,
00:51:48 cacher ce ça que je ne saurais voir...
00:51:50 - Oui, mais ça, c'est pas bon. C'est là,
00:51:52 justement, que moi, je propose d'allumer la lumière.
00:51:54 Déjà, un, ça commencerait à
00:51:56 donner un peu des informations. - On va en parler
00:51:58 des lumières, on va en parler des lumières, on va recevoir
00:52:00 tout de suite... - Oui, restez bien avec nous,
00:52:02 on se retrouve tout de suite sur Sud Radio avec Agnès
00:52:04 Verdier-Moulinet. Vous avez la parole.
00:52:06 - Ici,
00:52:08 Sud Radio.
00:52:10 Les Français parlent au français.
00:52:14 Je n'aime pas la blanquette de mots.
00:52:18 Je n'aime pas la blanquette
00:52:20 de mots. - Sud Radio,
00:52:22 Bercov, dans tous ses états. - Vous êtes
00:52:24 bien sur Sud Radio, dans le face-à-face
00:52:26 d'André Bercov avec Agnès Verdier-Moulinet
00:52:28 pour son livre "Où va notre argent ?"
00:52:30 aux éditions de l'Observatoire. Et vous avez la parole.
00:52:32 On accueille Yves d'Arcachon. Bonjour, Yves.
00:52:34 - Bonjour, Yves. Je demande,
00:52:36 Yves, à vous, comme les autres, on a énormément
00:52:38 de liteurs. Je vous demande simplement,
00:52:40 et c'est vraiment, on est très heureux de vous avoir,
00:52:42 mais d'être le plus, je dirais,
00:52:44 concentré possible
00:52:46 parce que, voilà, on voudrait faire parler le maximum
00:52:48 de gens. Yves, c'est à vous.
00:52:50 - D'accord, oui, donc bonjour à tous les deux.
00:52:52 Bon, merci. Donc, je suis
00:52:54 tout à fait d'accord
00:52:56 avec Mme Verdier-Moulinet, qui a parlé
00:52:58 tout à l'heure de la valeur ajoutée
00:53:00 qui devrait être mieux utilisée.
00:53:02 Et puis, sur les subventions,
00:53:04 nous avons eu 5 enfants en 6 ans.
00:53:06 On en avait donc en crèche.
00:53:08 Et donc, le jour où la crèche
00:53:10 publique a été
00:53:12 mise en place par la mairie
00:53:14 au lieu d'une crèche privée où étaient nos enfants,
00:53:16 on a payé deux fois plus cher.
00:53:18 J'étais ingénieur, mon épouse était agrégée de lettres.
00:53:20 Mais je voulais, en tant qu'ancien DRH,
00:53:22 reparler
00:53:24 de la retraite.
00:53:26 Déjà, pour rappeler que
00:53:28 quand la retraite a été instituée en 45,
00:53:30 c'était par ordonnance.
00:53:32 Quand Mitterrand l'a modifiée à 60 ans,
00:53:34 c'était par ordonnance.
00:53:36 Donc, le mode de mise en place de la retraite,
00:53:38 bon, par
00:53:40 un 49-3 ou autre,
00:53:42 bon, c'est pas vraiment un problème puisque
00:53:44 les ordonnances passaient bien.
00:53:46 Mais surtout, je voudrais indiquer que
00:53:48 moi, il y a des
00:53:50 indicateurs long terme qu'il faudrait
00:53:52 qu'on puisse mettre en place sur
00:53:54 une vie.
00:53:56 Donc, par
00:53:58 année de naissance, je pense qu'il serait
00:54:00 facile d'établir,
00:54:02 par année de naissance,
00:54:04 la durée
00:54:06 de la scolarisation en médiane
00:54:08 et puis éventuellement des variations après.
00:54:10 Donc, la durée de la scolarisation,
00:54:12 l'entrée dans l'Aviatis,
00:54:14 parce qu'on a vu que pour un certain nombre de...
00:54:16 - Yves, attendez, vous n'aviez pas une question
00:54:18 à poser parce que là, c'est bien
00:54:20 mais on n'a pas le temps de
00:54:22 faire... Vous aviez une question
00:54:24 précise à poser à Agnès parce que...
00:54:26 - L'idée, c'était
00:54:28 dire est-ce qu'il y a des indicateurs
00:54:30 qu'elle pourrait mettre,
00:54:32 travailler avec son organisme
00:54:34 ou mettre en place justement
00:54:36 pour avoir des indicateurs
00:54:38 sur le long terme. Donc, la scolarisation,
00:54:40 l'entrée dans l'Aviatis, le départ
00:54:42 en retraite, la dépendance,
00:54:44 l'espérance de vie
00:54:46 pour voir justement sur le long terme
00:54:48 les évolutions
00:54:50 qu'on pourrait mettre en place.
00:54:52 - D'accord, merci Yves.
00:54:54 Déjà, je voudrais souligner une chose très importante,
00:54:56 c'est qu'on travaille 12 milliards d'heures
00:54:58 de moins en moyenne par an que les Anglais
00:55:00 qui ont le même nombre
00:55:02 d'habitants chez les Britanniques à peu près
00:55:04 que nous et c'est pas mieux quand on
00:55:06 compare avec les autres pays d'Europe.
00:55:08 Donc, il y a un énorme problème
00:55:10 de sous-travail en France.
00:55:12 Le taux de chômage qui est affiché
00:55:14 ne tient quasiment pas compte
00:55:16 du fait qu'il y a énormément de personnes qui en fait
00:55:18 sont au minima sociaux et ne travaillent pas
00:55:20 puisqu'ils ne sont pas inscrits à Pôle emploi, puisqu'ils ne sont pas en recherche d'emploi.
00:55:22 Donc, ils ne comptent pas dans les
00:55:24 "chômeurs".
00:55:26 Résultat, il y a un très gros
00:55:28 souci de sous-travail dans notre pays.
00:55:30 Donc, si jamais on veut
00:55:32 optimiser finalement pendant l'âge
00:55:34 de vie active
00:55:36 la capacité de travail du pays,
00:55:38 la capacité de production du pays, c'est tout de suite
00:55:40 qu'il faut se retrousser les manches et dire aux gens
00:55:42 "Bah non, le minima, c'est pas pour
00:55:44 la vie, c'est pas pour 20 ans, c'est pas pour 12 ans,
00:55:46 c'est pour vous aider quand vous êtes
00:55:48 dans la peine, mais le jour où vous pouvez reprendre
00:55:50 un job qui est déclaré,
00:55:52 en fait c'est un devoir.
00:55:54 Et c'est ce que font les pays du nord de l'Europe.
00:55:56 Donc, déjà, pour répondre à votre
00:55:58 question, le devoir,
00:56:00 le devoir de tous les Français qui travaillent,
00:56:02 c'est de travailler justement
00:56:04 et non pas de se dire
00:56:06 "on n'est pas obligés de travailler". - Encore faut-il trouver du travail.
00:56:08 - Oui, mais ça,
00:56:10 vous savez bien qu'aujourd'hui, les entreprises
00:56:12 cherchent partout. On cherche dans les crèches,
00:56:14 là je le dis, il y a 10 000 places en crèche
00:56:16 qui sont en fait pas ouvertes alors qu'en dur
00:56:18 elles existent parce qu'on n'a pas formé les personnels
00:56:20 pour le faire et parce qu'on est draconien
00:56:22 sur les normes des personnes qui peuvent travailler en crèche.
00:56:24 Si on levait un peu
00:56:26 les restrictions
00:56:28 sur ce sujet, en faisant
00:56:30 un peu plus confiance peut-être et en disant
00:56:32 "Vous avez une formation, peut-être accélérée
00:56:34 après on fera un contrôle, etc."
00:56:36 Il y a plus de possibilités, il y a plein de parents
00:56:38 qui cherchent des places en crèche. - Un peu plus d'agilité.
00:56:40 - Si on avait cette idée
00:56:42 de dire "On ouvre beaucoup plus
00:56:44 les possibilités de travailler",
00:56:46 ce serait beaucoup plus simple.
00:56:48 Et là, pour répondre à Yves,
00:56:50 bien sûr, il faut travailler plus longtemps
00:56:52 quand on vit plus longtemps.
00:56:54 C'est une évidence.
00:56:56 Ça devrait se faire de manière automatique,
00:56:58 s'ajuster de manière automatique
00:57:00 effectivement en fonction de l'âge
00:57:02 de commencement de la vie active.
00:57:04 - C'est impossible, parce que si on commence à travailler
00:57:06 à 45 ans et qu'on veut partir la retraite à 60 ans,
00:57:08 c'est juste pas possible de financer ça.
00:57:10 - Il y en a peu qui commencent à travailler à 45 ans.
00:57:12 - Je caricature exprès, parce que si vous voulez,
00:57:14 plus ça va, plus on commence à travailler tard.
00:57:16 Et on dit "On devrait partir
00:57:18 encore toujours aussi tôt qu'avant."
00:57:20 Non, c'est pas possible, parce qu'aujourd'hui
00:57:22 on n'a plus que 1,7 actifs
00:57:24 pour financer un retraité.
00:57:26 Et donc on ne peut pas porter chacun sur son dos
00:57:28 un retraité à financer.
00:57:30 - Et quand ce sera un retraité pour un actif, ce sera pas mal non plus.
00:57:32 - Merci beaucoup Yves.
00:57:34 Et allons à Salon de Provence pour recevoir Marie.
00:57:36 Bonjour Marie.
00:57:38 - Bonjour.
00:57:40 Je me permets d'appeler.
00:57:42 Certaines choses m'ont quelque peu heurcée.
00:57:44 Quand on se retrouve au RSA,
00:57:46 des fois, parfois, on est en situation de handicap.
00:57:48 Dans mon cas par exemple, j'ai travaillé
00:57:50 pendant 12 ans de ma vie, je suis tombée gravement malade
00:57:52 d'une maladie qui n'est pas reconnue par le gouvernement français.
00:57:54 Déjà, je pense qu'il y a un travail à faire sur la question.
00:57:56 Au niveau du suivi de Pôle emploi,
00:57:58 on m'a reléguée
00:58:00 au dernier plan en me disant
00:58:02 "on ne vous cherchera pas à vous réinsérer
00:58:04 sur un plan professionnel".
00:58:06 Je me retrouve à devoir demander la H,
00:58:08 alors qu'en réalité, je pourrais très bien retrouver un emploi.
00:58:10 Mes conseillères Cap emploi sont d'une inutilité.
00:58:12 Je pense qu'il y aurait des économies déjà
00:58:14 à faire sur ce genre de service.
00:58:16 Je me retrouve à devoir demander
00:58:18 l'allocation à l'adulte handicapé.
00:58:20 Je suis sans cesse obligée
00:58:22 de justifier mon handicap.
00:58:24 Moi, ma question c'est
00:58:26 qu'en est-il dans vos recherches
00:58:28 des personnes en situation de handicap
00:58:30 qui se retrouvent au RSA,
00:58:32 qui ne s'inscrivent plus à Pôle emploi
00:58:34 puisque Pôle emploi les a reléguées au dernier plan
00:58:36 et ils ne veulent plus en entendre parler d'eux.
00:58:38 Qu'est-ce qu'on en fait des gens qui sont en situation de handicap
00:58:40 dans notre pays ?
00:58:42 - Merci Marie, merci de votre intervention.
00:58:44 Question Pôle emploi, effectivement.
00:58:46 - Non mais Marie, je suis complètement d'accord
00:58:48 avec vous sur la question de Pôle emploi.
00:58:50 Je fais un chapitre sur le sujet et je dis qu'ils accompagnent
00:58:52 absolument pas du tout les personnes
00:58:54 qui sont au RSA, qui sont à la H.
00:58:56 Et je sais en fait que c'est un énorme problème
00:58:58 parce qu'il y a à peine 10%
00:59:00 des gens qui reconnaissent avoir retrouvé
00:59:02 un emploi grâce à Pôle emploi.
00:59:04 - 10% ?
00:59:06 - Et ça c'est l'étude d'emploi de l'INSEE
00:59:08 et une fois je l'avais citée dans Le Parisien
00:59:10 et ils étaient très furieux à Pôle emploi
00:59:12 de ça. Mais en réalité,
00:59:14 quand on regarde ce qui se passe dans d'autres pays,
00:59:16 il y a des associations, il y a des fondations
00:59:18 qui sont en délégation de services publics.
00:59:20 C'est pas un gros machin comme Pôle emploi qui est géré
00:59:22 au niveau centralisé et qui s'occupe spécifiquement
00:59:24 des personnes qui sont les plus éloignées
00:59:26 de l'emploi et pas juste de ceux qui sont les plus
00:59:28 proches de l'emploi et qui demandent le moins
00:59:30 de travail. On a quand même une explosion
00:59:32 du nombre de personnes à Pôle emploi,
00:59:34 plus de 52 000 personnes qui travaillent à Pôle emploi
00:59:36 et on a l'impression qu'on est de moins
00:59:38 en moins bien accompagnés et que surtout
00:59:40 ceux qui sont éloignés de l'emploi ne sont pas bien accompagnés.
00:59:42 Vous l'avez expliqué vous-même. On vous dit
00:59:44 en gros "cherchez pas d'emploi, c'est pas la peine
00:59:46 de faire une formation etc.". Ben ça c'est
00:59:48 dramatique. Parce que
00:59:50 justement, on dépense de l'argent collectivement
00:59:52 pour avoir un système qui
00:59:54 accompagne les personnes qui sont
00:59:56 dans la peine, qui sont
00:59:58 éloignées de l'emploi, qui sont en recherche d'emploi
01:00:00 et finalement leur dire
01:00:02 "allez plutôt demander la location adulte
01:00:04 handicapé", moi je trouve que là ça veut dire
01:00:06 qu'on a baissé les bras et ça veut dire
01:00:08 qu'on a perdu justement ce fil rouge
01:00:10 que le travail doit être au cœur
01:00:12 de la vie de chacun et de la vie de la société
01:00:14 et du financement
01:00:16 de nos
01:00:18 services publics parce que sinon
01:00:20 à un moment ça devient impossible
01:00:22 et derrière il y a quoi ? Il y a de la dette ?
01:00:24 Il y a du déficit ? - On l'a dit, oui, tout à fait.
01:00:26 Tout à fait.
01:00:28 - Merci beaucoup Marie et rapidement on a le temps de recevoir
01:00:30 Richard de Toulouse. Bonjour Richard.
01:00:32 - Bonjour Richard. - Bonjour à vous.
01:00:34 - Bonjour. - Oui j'avais
01:00:36 une question pour madame
01:00:38 Verlaine Monigné. C'est
01:00:40 une question qui commence par un truc
01:00:42 très court. Monsieur Macron
01:00:44 il a été élu par 45%
01:00:46 de retraités qui votent en fait.
01:00:48 45% des électeurs. Et l'autre
01:00:50 part c'est les personnes plutôt assistées
01:00:52 et c'est comme ça qu'on arrive à avoir les deux jambes
01:00:54 qui fait que la marque Pogné est en place.
01:00:56 Donc une question
01:00:58 c'est faut-il, parce que
01:01:00 aujourd'hui le discours de madame Monigné il est
01:01:02 très vrai mais il est inaudible pour la majorité
01:01:04 des gens, faut-il créer
01:01:06 un mouvement des salariés du privé
01:01:08 de 2000 à 10 000 euros
01:01:10 pour que ces personnes puissent reconnaître leur intérêt
01:01:12 légitime à avoir
01:01:14 de la croissance dans l'industrie,
01:01:16 avoir une délégité
01:01:18 à ramener notre balance
01:01:20 du commerce
01:01:22 plus près du zéro au port positif.
01:01:24 C'est ça ma question. Faut-il créer ce mouvement ?
01:01:26 - Bonne question quand même
01:01:28 parce que effectivement
01:01:30 on ne les entend pas. Alors vous
01:01:32 on vous entend Agnès mais
01:01:34 effectivement est-ce que au fond
01:01:36 un pouvoir politique se dit "attendez
01:01:38 ils sont très gentils, ils sont tous très gentils
01:01:40 mais voilà j'ai d'un côté les retraités
01:01:42 malgré tout ils tiennent, j'ai un côté
01:01:44 les assistés, les assistées savent qu'on ne va pas
01:01:46 les écrever de faim et puis les 20%
01:01:48 des français vont continuer à travailler
01:01:50 et les 80% s'en occuperont.
01:01:52 - Le problème, Richard a complètement
01:01:54 raison, c'est que ceux qui travaillent
01:01:56 ils n'ont pas tellement le temps de s'organiser
01:01:58 pour dire des choses
01:02:00 et que finalement ils voient
01:02:02 comme moi se déliter la qualité
01:02:04 des services publics et que malheureusement
01:02:06 quand j'en parle avec eux, ceux qui me disent
01:02:08 c'est quoi, c'est "moi je fais tout pour que mes enfants
01:02:10 aillent étudier à l'étranger et partent à l'étranger"
01:02:12 donc oui c'est vrai
01:02:14 c'est préoccupant et oui
01:02:16 en réalité c'est pour ça que je
01:02:18 parle d'un syndicat des citoyens, pas un syndicat
01:02:20 politisé qui veut le
01:02:22 chaos, brûler des trucs
01:02:24 dans les rues et finalement
01:02:26 mettre à bas les entreprises de France
01:02:28 qui fonctionnent encore mais plutôt
01:02:30 finalement
01:02:32 un groupe de personnes qui
01:02:34 devraient être en fait
01:02:36 toute la société civile française, c'est ça
01:02:38 la société civile. Dans les autres pays,
01:02:40 aux Etats-Unis par exemple,
01:02:42 il y a des groupes
01:02:44 de citoyens qui sont là
01:02:46 en permanence à côté du Congrès américain
01:02:48 à côté du Sénat
01:02:50 qui font passer des analyses etc
01:02:52 c'est ce que nous faisons à notre modeste niveau
01:02:54 à la Fondation IFRAP mais vous voyez
01:02:56 à quel point on est peu nombreux
01:02:58 à le faire et en réalité
01:03:00 il faudrait toujours avoir ce respect de la société civile
01:03:02 de la part des pouvoirs publics
01:03:04 mais notre administration elle est pas du tout comme l'administration
01:03:06 des pays anglo-saxons
01:03:08 il faut que la société civile se réveille
01:03:10 et s'exprime
01:03:12 encore plus fortement.
01:03:14 - Et pour répondre encore à Richard, il y a quand même quelque chose
01:03:16 qui s'appelle le palais Bourbon, c'est l'Assemblée nationale
01:03:18 et normalement on les élit
01:03:20 justement pour ça, pour regarder ce qu'ils font
01:03:22 de notre argent parce que
01:03:24 c'est l'article 24 de la Constitution
01:03:26 le Parlement à la fois il vote les lois mais aussi
01:03:28 il contrôle l'exécutif et il évalue
01:03:30 les politiques publiques, ça veut dire quoi ?
01:03:32 ça veut dire que normalement, chaque euro
01:03:34 d'argent public, ce dont on parle depuis tout à l'heure
01:03:36 où va notre argent ?
01:03:38 - Tous au Sénat, tous à la
01:03:41 Médiation nationale, tous à l'Elysée, tous à Matignon
01:03:43 tous à la Cour des thons avec les pancartes
01:03:45 où va notre argent ?
01:03:47 - Merci beaucoup chers auditeurs
01:03:49 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter et merci
01:03:51 à Agnès Verdier-Mollinier, directrice de la fondation
01:03:53 IPRAP et auteure de "Où va notre argent ?"
01:03:55 aux éditions de l'Observatoire.
01:03:57 Tout de suite, l'émission de Brigitte Lahaie, à tout de suite sur Sud Radio.
01:03:59 à Diop.

Recommandations