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00:007h14 dans Ici Matin, à la radio, à la télé, Donald Trump est donc le nouveau Président des Etats-Unis depuis hier matin, Marie Rouarch.
00:07Partout dans le monde, les entreprises craignent des conséquences pour leur activité.
00:11Ici dans les Pyrénées-Orientales, les producteurs de vin sont inquiets.
00:14Marie, c'est le sujet de l'écho d'ici ce matin.
00:17Bonjour Jean-Christophe Bourquin.
00:18Bonjour.
00:19Donc vous êtes le Président du CIVR, le Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon.
00:23Vous êtes également Président de la CAF Coopérative de Cazepén.
00:26Ce matin, 24h après l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis,
00:31sur une échelle de 1 à 10, à quel niveau se situe votre inquiétude ?
00:35A 9, au minimum.
00:38Il faut se rappeler qu'aux dernières élections de Trump, il avait mis une taxe de moins de 25%,
00:43de rajouter 25%, et automatiquement on avait perdu entre 10 et 20% de nos parts de marché aux Etats-Unis.
00:50C'est un marché important les Etats-Unis pour les vins du Roussillon ?
00:53C'est un marché important pour les grosses entreprises qui sont dans le Roussillon,
00:57Vigneron Catalan, Domaine à la Fage, Dombria, Arlon de Villeneuve,
01:01qui ont beaucoup de volume quand même.
01:04Ils exportent beaucoup vers les Etats-Unis en quantité aussi ?
01:07C'est un marché porteur.
01:10Qui se développe ?
01:11Qui s'est développé, qui là a été un peu en réticence on va dire actuellement,
01:17parce qu'il y a des problèmes aussi comme en Europe de déconsommation malheureusement.
01:22Mais c'était un des marchés les plus porteurs actuellement.
01:24Il ne s'est encore rien passé, même s'il a fait quelques annonces dès hier.
01:28Donald Trump pour l'instant c'est un coup au moral supplémentaire ?
01:30C'est un coup au moral, notamment pour nous, pour la viticulture catalane.
01:34Malgré des déconsommations depuis quelques années sur les vins rouges,
01:37une grosse sécheresse depuis trois ans, une très petite récolte cette année.
01:41Mais on est résilients et on va se serrer les coudes j'espère, et trouver de nouveaux marchés.
01:48Mais est-ce qu'on peut atteindre des extrêmes ?
01:50Imaginez que les Etats-Unis disparaissent de la liste des pays qui achètent du vin ici en pays catalan.
01:56Non je ne pense pas ce que là.
01:59On a quand même de très bons produits, rapport qui a été pris.
02:02Et puis il faut savoir que la taxe à l'époque était de 25% sur les vins qui faisaient moins de 14°C,
02:07ce qui est une grosse majorité de nos produits.
02:09Mais quand même nos côtes du Rochon-Village et nos vins du naturel sont au-delà de 14°C.
02:13Donc eux n'avaient pas été impactés.
02:14Donc le marché n'était pas complètement effondré non plus à ce moment ?
02:17Non pas à 100%.
02:19Quel type d'action on peut mener dans ces cas-là pour espérer que ça se maintienne, que le marché perdure ?
02:24Alors juste pour parler de ma petite structure, le château de Pena,
02:27il y a des mises de blanc et de rosé IGP qui sont en train de se faire.
02:31Parce qu'au moins aux Etats-Unis, pas énormément, mais on vend deux containers.
02:34Donc le gars a anticipé l'élection éventuelle de Trump pour que ça parte avant la fin de l'année,
02:39pour ne pas que ces produits soient impactés par une future hausse de taxes.
02:46Donc effectivement, les gens avaient pris les devants en anticipant.
02:48Certains ont anticipé quand même.
02:50On le disait, c'est un coup dur au moral pour les viticulteurs.
02:53L'actualité ici, c'est aussi ces inscriptions pour la campagne d'arrachage.
02:57Est-ce qu'on sait où on en est pour les vins du Roussillon ?
02:59Alors il y a 48 ans en arrière, France Agrimer avait dit que nous sommes environ à 1000 hectares de proposés.
03:04Ils pensent qu'il y en aura 1000 hectares de plus d'ici le 13.
03:09Ce qui est de 1000 hectares, ce n'est pas ce que prévoyait notre président du syndicat des vignerons,
03:16qui pensait qu'il y aurait un arrachage massif.
03:18C'est moins ?
03:19C'est beaucoup moins. Ils avaient prévu 8000 hectares.
03:21Sur les 18 000 environ ?
03:22Sur les 18 000 hectares que comptent les Pyrénées-Orientales.
03:25Comment est-ce que vous expliquez cela, Jean-Christophe Bourquin ?
03:28Aujourd'hui, on produit à perte, malheureusement.
03:30Et la sécheresse ne nous a pas aidé, puisqu'on va être à moins de 20 hectares.
03:34Les prix n'augmentent pas, il faudrait pratiquement triper nos prix de bouteilles ou de vins en vrac.
03:39Malheureusement, c'est impossible.
03:41Et donc vous espérez quoi aujourd'hui, au-delà de cette campagne d'arrachage ?
03:45Qu'est-ce qui pourrait vous aider aujourd'hui ?
03:47Il y a beaucoup de choses.
03:49Je n'aime pas le mot aide directe, mais aucune entreprise ne peut produire à perte.
03:57Ce n'est pas possible.
03:59Donc il faut se mettre autour d'une table et dire que ça nous coûte tant,
04:02on a des petits rendements, on en vendra tant.
04:04Mais ce que je dis là, c'est irréaliste.
04:07Malheureusement, parce que pour avoir assisté depuis que je suis à Seyver à des réunions avec le négociateur,
04:12ils ne veulent pas augmenter les prix de la récolte sannée.
04:15Le conflit, on le connaît, les difficultés, la filière visicole.
04:18Merci beaucoup Jean-Christophe Bourquin, président du Seyver,
04:22le conseil interprofessionnel des vins du Roussillon,
04:24d'avoir été avec nous 24 heures après l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
04:27Bonne journée à vous.
04:28Merci à vous, bonne journée.