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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Sara Mortensen et Alexandre de Seguins, pour la série "Astrid et Raphaëlle" saison 5 dès le 8 novembre sur France 2.
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NewsTranscription
00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe à 9h30, 11h avec Thomas Hill et vos invités ce matin Thomas.
00:05C'est vraiment jusqu'à 11h.
00:06C'est jusqu'à 11h, j'ai vérifié.
00:07Demain soir, la série vendue dans plus de 80 pays dans le monde, Astrid et Raphael fait
00:12son retour pour une cinquième saison sur France 2 et je suis avec l'un de ses créateurs,
00:16Alexandre de Seguin, l'une des héroïnes de la série, Sarah Mortensen, qui interprète
00:20le rôle d'Astrid, cette documentaliste judiciaire qui a la particularité d'avoir un trouble
00:26autistique.
00:27Et j'imagine, Alexandre de Seguin, que ce personnage d'Astrid, ça a été le point
00:31de départ de la série ?
00:32Ça a été le point de départ de la série.
00:34Disons que l'idée de départ, c'était, je suis un grand fan de Sherlock Holmes comme
00:39beaucoup d'autres et on raconte, je fais très bref, mais que Sir Arthur Conan Doyle
00:44s'est inspiré d'un médecin dont, a posteriori, on a imaginé qu'il avait potentiellement
00:49des traits autistiques.
00:50Donc l'idée, c'était de se dire, si on revenait à la racine, et ça a été un peu
00:53un point de départ en découvrant, après la question de l'autisme et dans sa complexité
00:59parce qu'on s'est beaucoup beaucoup documenté, assez rapidement on a commencé à rencontrer
01:02des personnes autistes, à essayer de comprendre vraiment tout ce qui impliquait ce sujet-là
01:10et c'était un sujet très riche, très touchant, très émouvant et qui était souvent traité
01:16un peu en surface.
01:18Alors que justement, la complexité du sujet est devenue très vite le cœur de notre projet
01:24à nous.
01:25Et alors vous, Astrid, combien de temps ça vous a pris pour entrer dans la peau de ce
01:29personnage qui ne vous ressemble pas du tout au départ ?
01:32J'aime bien le titre ! Nerve d'Alex ! Oui, on est un peu à l'opposé, Astrid et moi,
01:41mais finalement, on n'est pas si éloigné que ça, j'ai beaucoup rencontré, j'ai rencontré
01:48énormément de personnes, discuté beaucoup, énormément observé et j'ai essayé de
01:55m'inspirer de plusieurs personnes différentes, ce qui est très compliqué quand on crée
02:01un personnage de fiction, c'est qu'il faut qu'il soit à la fois un personnage de fiction
02:06à part entière et en même temps que les personnes concernées de près ou de loin
02:11puissent s'y retrouver, s'identifier, donc il fallait qu'elle soit à la fois identifiable
02:18immédiatement et en même temps, pas trop pour ne pas en faire une caricature.
02:21Et alors pour ceux qui n'ont jamais vu la série, vous avez notamment une diction très
02:25particulière, Sarah Mortensen, un petit exemple avec l'épisode que vous pourrez voir ce soir.
02:29Quel genre de serpent ? Ces symptômes correspondent à la morsure d'un serpent de type d'Androaspis
02:33de la famille du Mamba.
02:34Ce serpent possède l'un des venins les plus toxiques au monde, seulement cela ne fonctionne
02:40pas.
02:41Voilà.
02:42Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de morsure au niveau de la nécrose, il n'y a qu'une
02:48plaie microscopique.
02:49C'est un côté un peu musical, cette diction Sarah Mortensen.
02:53Oui, mais il y a des personnes qui font partie du spectre, qui ont cette diction un peu spéciale
03:03et je trouvais ça intéressant de lui donner un rythme différent.
03:07Un rythme différent ? Vous avez un truc comme ça ?
03:12Oui, absolument.
03:13Absolument.
03:14Non mais c'est marrant.
03:15Et vous avez aussi adopté une démarche particulière, un regard un peu fuyant, c'est compliqué
03:21parce que j'imagine que forcément, vous le disiez, vous aviez eu cette crainte d'être
03:25un peu caricaturale aussi, c'est ça qui est difficile et c'est ça le risque finalement
03:30de ce rôle.
03:31Oui, il y a une difficulté, je ne fais aucune généralité autistique, je précise à l'avance,
03:37mais il y a une difficulté à croiser le regard et à soutenir un regard, souvent quand
03:42on est sur le spectre, difficulté d'interaction sociale, difficulté à se mouvoir aussi dans
03:52l'espace.
03:53Nous, souvent, quand on apprend à marcher, les enfants, on marche souvent sur la pointe
03:57des pieds et après, on apprend à poser le talon et à dérouler le pied d'arrière
04:01en avant et il y a beaucoup d'autistes qui posent la pointe des pieds et qui finalement
04:06déroulent le pied d'avant en arrière.
04:09Et c'est ce que vous faites.
04:10Et c'est ce que je fais.
04:11Mais si j'avais su que ça durait aussi longtemps, peut-être, j'aurais fait plus simple.
04:15Est-ce qu'il a été envisagé à un moment, Alexandre de Seguin, de se diriger carrément
04:19vers une comédienne autiste ? Est-ce que c'était possible ?
04:22On ne s'est rien interdit au moment des castings et il se trouve que Sarah, pour plein
04:31de raisons, était astride.
04:33Mais d'ailleurs, on le raconte souvent, ce n'est pas tout à fait anecdotique de dire
04:39qu'on a aussi fait jouer dans la série des rôles de personnages neurotypiques, donc
04:46neurotypique, il y a deux syllabes un peu plus, mais c'est une note autiste pour faire
04:50très simple.
04:51Par des comédiens autistes, il y a Hugo Horiot qui a incarné notamment le grand frère
04:57d'un personnage de la série qui est un personnage neurotypique et Hugo Horiot est autiste.
05:03Donc, on ne s'était rien imposé au départ et on a fait un casting ouvert dans lequel
05:10effectivement on a rencontré aussi des personnes autistes, mais on ne s'est rien interdit.
05:15Avec elle, il fallait son parfait complément, avec Raphaël, la commandante jouée par Lola
05:20Devers.
05:21Comment est-ce que vous avez conçu ce personnage, Alexandre de Seguin ?
05:24Est-ce qu'on sent que vous cherchez la complémentarité ? C'est normal d'ailleurs dans tous les
05:29duos de télé.
05:30De fait, il y a une vraie complémentarité et en gros, elles sont vraiment ligne et
05:33liangue sur tous leurs aspects.
05:35Et d'ailleurs, c'était intéressant dans l'enquête, mais c'était aussi évidemment
05:40le sel de ce qu'on allait construire sur leur relation à toutes les deux.
05:42D'ailleurs, c'est amusant parce que tout à l'heure, tu disais, on fait évidemment
05:48très attention à ce que le personnage d'Astrid ne soit pas caricatural.
05:51Évidemment, ça ira dans le jeu et aussi dans l'écriture.
05:55Astrid ne sait pas tout sur tout.
05:58Elle est très compétente dans un domaine, mais elle n'est pas du tout génie comme
06:02on a pu l'entendre ou le voir sur certains personnages autistes de fiction un peu caricaturaux
06:08justement.
06:09Mais effectivement, elle est archétypale, on va dire.
06:12Mais Raphaël aussi, quelque part, c'est un neurotypique archétypale.
06:17Elle a ce côté faufole, bordélique quand le personnage d'Astrid est beaucoup plus
06:21carré, même ultra carré et accroché à ses petites habitudes qui vont être bousculées
06:25d'ailleurs dans la nouvelle saison qui arrive là.
06:28Cette série, elle a été créée en 2019 et deux ans plus tard est arrivée sur TF1
06:32la série HPI dont on parlait tout à l'heure avec ce personnage à haut potentiel joué
06:36par Audrey Fleureau, qui est très différente évidemment dans le style d'Astrid.
06:40Mais tout de même, est-ce que vous avez eu l'impression qu'ils s'étaient un peu inspirés
06:43de vous finalement ? Est-ce que votre succès peut-être les a inspirés pour créer deux
06:48ans après ?
06:49C'est dur comme question, mais ce qu'on peut dire, c'est qu'en fait, je pense que
06:55c'est deux développements qui se sont faits en parallèle.
06:58Parce qu'il faut imaginer que même une série comme HPI, c'est des projets qui demandent
07:03un temps fou à être montés.
07:05Donc, on ne peut pas imaginer qu'ils aient commencé à bosser sur leur projet une fois
07:08qu'ils ont vu le succès d'Astrid et Raphaël.
07:10En revanche, il y a eu à un moment donné des vases communiquants et qu'une chaîne
07:16se soit dit, ah dis donc, ça marche très bien, ça vaut peut-être le coup de s'intéresser
07:20à ça, non ?
07:21Oui, et puis là, force est de constater quand même que les séries avec un personnage neuro-atypique,
07:29ça fleurit.
07:30C'est-à-dire qu'on en fait de plus en plus, on en voit de plus en plus.
07:34Alors, c'est un point positif pour tous les neuro-atypiques parce qu'on arrive à mettre
07:38en lumière la différence.
07:39Après, forcément, il n'y a pas une seule forme d'autisme, c'est un peu ce qui semble
07:47être mis en avant aujourd'hui, c'est-à-dire les autistes verbaux, il y a aussi les autistes
07:51non-verbaux et ce n'est pas parce qu'ils sont non-verbaux qu'ils ne peuvent pas écrire
07:54ou penser ou avoir un univers intérieur brillantissime.
07:58Mais au moins, on aura commencé à mettre en lumière cette différence et ça, c'est
08:02déjà merveilleux.
08:03Ça a changé le regard des gens.
08:05Je revendique rapidement, mais très très vite, c'est pour ça que dès le départ,
08:09on a eu envie qu'il y ait plusieurs personnages autistes dans la série et il y a l'atelier,
08:12il y a des personnages qui passent pour montrer que c'est une variété, c'est un spectre
08:16autistique.
08:17Il n'y a pas un personnage autiste dont c'est la seule caractéristique.
08:19Astrid, elle est autiste et indépendante et courageuse et c'est une...
08:25Et ce qui est intéressant, c'est que finalement, on l'oublie assez vite parce qu'au départ,
08:29c'est très surprenant et finalement, on l'oublie assez vite.
08:32C'est peut-être la plus grande réussite de cette série qui démarre donc demain soir
08:36la saison 5 et vous allez avoir beaucoup d'aventures.
08:38Vous allez poursuivre un tueur professionnel, vous allez côtoyer les Mormons, le dernier
08:43descendant d'une tribu aztèque aussi, donc pas mal de pins sur la planche pour Astrid
08:47et Raphaël.
08:48Restez avec nous pour commenter l'actu des médias dans un instant.