• il y a 2 semaines

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00:00On en parlait depuis des mois, mais ça y est, c'est fait ! Anne Pinclon-Dussel, le club de rugby de Béziers a été vendu.
00:05Et pour en parler ce matin, on est avec le maire de Béziers.
00:07Bonjour Robert Ménard.
00:08Bonjour.
00:09Le club appartenait donc à la mairie depuis 4 ans, depuis 2021.
00:12On rembobine rapidement l'histoire, comment la mairie s'est retrouvée propriétaire du club de Béziers ?
00:17Parce que la Fédération française de rugby m'a expliqué que si on ne trouvait pas un million dans la soirée,
00:24on passait, on était relégué en division inférieure et que,
00:27comme maire de Béziers, comme Bitérois, comme amateur de rugby, ça m'était insupportable, juste insupportable.
00:33Donc j'ai réuni un certain nombre de patrons pour trouver l'argent, on l'a trouvé dans la nuit.
00:37Et j'ai fait la deuxième chose que personne n'a jamais fait dans l'histoire de rugby,
00:41j'ai acheté le club, j'ai pris la propriété du club.
00:44Le but n'était pas de la garder, cette propriété ?
00:46Ah non, je l'ai dit, d'aide d'entrée de jeu.
00:49L'objectif c'est de sauver le club, en faisant qu'il soit maintenu en pro des deux, et ensuite le revendre.
00:55Sauf que pour le revendre, il faut trouver des acheteurs sérieux,
00:58et que dans le rugby, tu ne gagnes pas d'argent, tu en perds.
01:02Vous n'avez qu'à demander à monsieur Altrade ici si il gagne de l'argent.
01:04Pourquoi ça a pris autant de temps, justement ?
01:06Parce qu'il faut trouver des gens sérieux, j'en ai vu, je ne sais pas, je ne vais pas vous dire une bêtise,
01:09mais une dizaine de repreneurs en quatre ans, et on n'a jamais trouvé les bons.
01:14Et là, on trouve les bons, vous avez vu le palmarès,
01:16deux champions de rugby, un Sud-Africain, un Néo-Zélandais que tout le monde connaît dans le monde du rugby,
01:23le patron de l'équipe Jordan, qui est quand même juste le patron mythique d'une équipe de Formule 1,
01:30ils ont fait un regroupement, et on a discuté depuis un an avec eux.
01:34Un an, parce que c'est compliqué, parce qu'il a fallu à la fois avoir des garanties,
01:39faire en sorte que la ville, qui continue à donner beaucoup d'argent au club,
01:43soit représentée dans les instances du club, et puisse dire son mot.
01:46Justement, au-delà des gages financiers, vous avez eu votre mot à dire sur le projet pour le club en lui-même ?
01:51Téléphone !
01:52Ça, c'est très intelligent.
01:53C'est les nouveaux présidents, tout va bien, on est en mode avion.
01:56Voilà.
01:56Oui, donc au-delà des garanties financières, vous avez eu votre mot à dire parmi tous les gens que vous avez rencontrés sur le projet pour le club ?
02:02On aura notre mot à dire.
02:03On aura trois représentants dans la direction du club,
02:09et qui permettent, qui pourront non seulement donner leur avis,
02:12mais bloquer s'il y a un certain nombre de choses dont on se dirait que c'est pas bien pour le club.
02:17Écoutez, moi je suis échaudé, vous vous rappelez,
02:19il y a quatre ans justement, quand les soi-disant émiratis étaient venus pour acheter le club,
02:24ils s'étaient avérés que c'étaient deux escrocs.
02:26Je vais pas revivre ça.
02:27Et puis on donne, encore une fois, beaucoup d'argent au club,
02:30et comme on donne beaucoup d'argent au club,
02:32la moindre des choses, c'est que les Mitérois, par l'intermédiaire de leur ville, puissent contrôler ce qui se fait.
02:37Vous donnez de l'argent au club, mais cette vente, elle rapporte combien à la mairie ?
02:40Nos confrères de Midi Libre évoquent 1,7 millions, est-ce qu'on est dans cet ordre-là ou pas ?
02:44Et s'ils avaient un peu plus de joie, s'ils étaient un peu moins pisse-froid,
02:48s'ils avaient envie de se réjouir des succès de la ville,
02:51s'ils arrêtaient d'être les grincheux de la matinée, ça me ferait plaisir.
02:55Non, mais est-ce que vous confirmez cette fauchette de prix ou pas ?
02:57Non, il y a une partie des chiffres qu'on ne donne pas, c'est des transactions financières.
03:00Est-ce que moi, je vous pose des questions sur combien vous avez vendu votre maison ?
03:04Non, ce que j'ai dit et ce que j'aurai dit...
03:06Là, c'est de l'argent public, c'est la différence.
03:07Oui, ce que j'ai dit et ce que j'aurai dit plus ici, c'est ce que je dis comme maire,
03:11c'est que l'argent que la ville a engagé dans l'ASKIC, qui est la société qui était propriétaire du club,
03:17on va le récupérer comme tous ceux qui ont prêté de l'argent à un moment donné au club vont récupérer leur argent.
03:23C'était ça le pari du club, c'était juste ça.
03:26Le problème, c'était quoi ? C'est sauver le club.
03:29Pour la première fois l'an dernier, depuis des décennies, on a gagné de l'argent,
03:33trouver des repreneurs de qualité,
03:35faire en sorte que Pierre Caillé, qui est l'entraîneur de notre club, continue à avoir les mains libres.
03:40Vous avez vu la dernière saison qu'on a faite, il y a combien de temps qu'on n'avait pas fait une aussi belle saison ?
03:45Faire tout ça et faire qu'on continue à rêver que demain, peut-être, ils l'ont dit hier...
03:50Une remontée en top 14 ?
03:51Attendez, pas tout de suite !
03:52C'est ce que disaient sur le plan sportif dans les nouveaux dirigeants,
03:55ils disent on ne va pas faire la révolution tout de suite, on va y aller étape par étape.
03:57Attendez, vous voulez quoi qu'ils disent, on va passer la saison prochaine en top 14,
04:01il faut être journaliste débile, pardon de le dire, pour attendre une déclaration comme ça.
04:06C'est justement parce qu'ils sont modestes, parce qu'ils connaissent le monde du rugby,
04:09c'est que des gens qui jouent au rugby ou qui aiment le rugby,
04:12qui savent bien que ça prend des années, 3, 4, 5 ans.
04:16Mais c'est ça qu'il faut dire, il faut arrêter de mentir aux gens,
04:18il ne faut pas leur raconter on va monter en top 14 dans les deux ans,
04:22ça n'existe pas dans les deux ans, ça n'existe pas, tous les gens qui connaissent le rugby le savent.
04:27On a une équipe sérieuse, avec une ville qui continuera à contrôler,
04:31qui continuera à aider, avec un club où il n'y a jamais eu autant de monde.
04:36Il y a 70% de plus de monde cette année, sur ces premiers matchs,
04:39que l'an dernier, je n'ai jamais vu autant de monde dans le club et dans le stade.
04:44Dans les gradins en ce moment.
04:45Malheureusement, on ne peut pas parler rugby ces jours-ci,
04:47sans parler aussi violence en dehors des terrains,
04:49violence conjugale notamment, avec deux joueurs bitérois mis à l'écart fin octobre.
04:53On le sait à Montpellier aussi, plusieurs joueurs condamnés pour des faits similaires.
04:57C'est quoi le problème d'après vous et surtout le règle comment ?
04:59Je ne sais pas, je ne sais pas s'il y a un problème général,
05:01il y a un problème général de violence à l'égard des femmes,
05:03enfin vous le savez, il y a trois femmes autour de moi,
05:05vous n'avez pas besoin de moi pour le savoir.
05:06Vous considérez de vous tenir à carreau.
05:08Non, non, mais moi, c'est des choses qui me sont insupportables.
05:11Dès que j'en ai été informé, j'ai mis à pied les joueurs.
05:14J'ai mis à pied les joueurs.
05:16Ce que j'ai à faire comme patron du club, c'est fait.
05:19Maintenant, un, ce sera la semaine prochaine, il passera devant un tribunal.
05:23Le deuxième, ce sera la mi-décembre, je me conformerai aux décisions de la justice
05:31et j'en tirerai toutes les conséquences.
05:33C'est inadmissible de taper sur une femme comme de taper sur quelqu'un.
05:39Sur une femme, c'est inadmissible.
05:40Le rugby, il se veut un monde de valeurs.
05:42Vous savez, on n'est pas tout le temps, les gens du rugby disent,
05:44on n'est pas comme les autres sports, ce n'est pas des trucs de racaille.
05:47Ici, on respecte tout le monde.
05:48Là, pour l'instant, ces derniers temps, on voit que ce n'est pas forcément le cas.
05:51Oui, mais justement, il faut faire attention.
05:53Et mon job de maire et jusqu'ici de propriétaire du club, c'est de dire quoi ?
05:57C'est-à-dire, je n'accepte pas ça, c'est inacceptable.
06:00Je mets à pied les gens.
06:02Pour l'instant, on va voir ce qu'il se passe.
06:04Aucun d'entre nous...
06:05Les décisions de justice seront prises effectivement dans les semaines à venir.
06:09Merci beaucoup.
06:10On n'est pas magistrats, on va attendre.
06:11Je n'aurai aucune tendresse.
06:15Je ne trouverai aucune excuse pour ceux qui se comportent comme ça.
06:18Merci beaucoup Robert Ménard d'avoir été avec nous ce matin.

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