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00:00:00RTL, 14h-15h30, c'est le bon dimanche show.
00:00:10Et puis un jour, nous avons découvert l'incroyable.
00:00:15De la vie.
00:00:17Un monde habité.
00:00:19Des troupeaux entiers de petites bêtes de toutes sortes qui grouillent sur sa surface.
00:00:23Et parmi elles, des animaux qui paraissent avoir un début d'intelligence.
00:00:27J'ai eu la chance d'avoir une enfance pas terrible.
00:00:29Une enfance minable.
00:00:30Ce que je vivais très très mal.
00:00:32Et du coup, au fur et à mesure que le temps avançait,
00:00:35j'essayais de chercher des solutions pour me sortir de cette enfance qui n'allait pas du tout.
00:00:41Pouce prend énormément de plaisir à enseigner.
00:00:44Elle explique aux enfants que ces petits dessins alignés sur des lignes parallèles,
00:00:48en plus d'être jolis,
00:00:49permettent de raconter des histoires avec un début, un milieu et une fin.
00:00:54Elle affirme que c'est indispensable pour préserver la mémoire de la tribu.
00:00:58Il a pas mal d'histoires dignes d'un film.
00:01:02Vous le connaissez tous.
00:01:03Je vous demande d'applaudir bien fort M. Bernard Werber.
00:01:08Merci de nous accueillir en ce début de dimanche après-midi chez vous.
00:01:12Et merci d'accueillir celui qui va faire son bon dimanche show sur RTL.
00:01:15C'est Bernard Werber.
00:01:17Bienvenue Bernard.
00:01:18Merci de m'avoir invité.
00:01:20Je suis ravi de vous accueillir.
00:01:21Alors Bernard, beaucoup d'actualités.
00:01:22On va parler de L'Aval se désarme,
00:01:24votre nouveau roman qui est sorti le 1er octobre.
00:01:27Un peu comme tous vos romans d'ailleurs sur cette date du 1er octobre.
00:01:30On va parler également du spectacle V.I.E.
00:01:33Voyage intérieur expérimental en tournée dans toute la France,
00:01:36dont on parle beaucoup dans le bouquin.
00:01:40Je suis ravi de vous accueillir parce que c'est la première fois qu'on se rencontre Bernard.
00:01:44Et je vais être même très honnête avec vous,
00:01:45c'est la première fois que je me penche sur un de vos livres.
00:01:48Et en lisant ce livre, je me suis dit bon,
00:01:50obligatoirement il va falloir que je lise les autres,
00:01:52parce que j'ai adoré.
00:01:53On va en parler, L'Aval se désarme, dans quelques instants.
00:01:55Mais avant cela, on a une petite habitude dans l'émission,
00:01:57c'est le comité d'accueil.
00:01:58C'est-à-dire que des gens ont décidé de vous laisser un message.
00:02:01Des gens que vous connaissez, enfin je pense.
00:02:03Premier message, c'est Fabien Olicard.
00:02:05Écoutez.
00:02:07Salut Bernard, c'est Fabien Olicard.
00:02:08J'ai deux questions à te poser mon ami.
00:02:10La première chose, c'est que je t'ai vu brillamment retourner l'Olympia
00:02:15avec ton expérience V.I.E.
00:02:17C'était magnifique, avec francoeur.
00:02:20Ma première question, c'est ça fait quoi de manipuler l'imagination
00:02:25de 2000 personnes présentes physiquement en face de toi
00:02:29quand pendant des dizaines et des dizaines d'années,
00:02:32tu as été auteur uniquement ?
00:02:34C'est-à-dire que tu avais tes réactions en décalé.
00:02:37Qu'est-ce que ça te fait de les vivre vraiment en temps réel ?
00:02:41Est-ce que ça te complète en tant qu'auteur ?
00:02:44Deuxième question.
00:02:45L'Olympia, c'était vraiment incroyable.
00:02:47Du coup, c'est quoi la prochaine salle, grosse salle,
00:02:50incroyable salle de Bernard Werber ?
00:02:52L'Olympia, c'était le 23 octobre dernier.
00:02:54Et c'est justement Fabien Olicard qui avait fait votre première partie.
00:02:58Le plus beau jour de ma vie.
00:03:00C'est vrai ?
00:03:01Grâce à lui, nous avons eu une conversation.
00:03:04À l'époque, je faisais des salles de 500 places.
00:03:06Il m'a dit, essaye l'Olympia.
00:03:09J'ai dit, j'y arriverai jamais.
00:03:11Il m'a dit, écoute, j'y crois suffisamment.
00:03:13Si tu veux, je te produis.
00:03:14Et là, j'en ai parlé à mon producteur Blue Line.
00:03:16Il m'a dit, on n'a pas besoin de lui.
00:03:18On va se produire nous-mêmes.
00:03:20En remerciement, je l'ai mis en première partie.
00:03:23Mais je n'aurais jamais passé ce cap sans Fabien.
00:03:26Parce qu'il y a l'idée, vous savez,
00:03:28vous prenez une salle comme ça,
00:03:30si vous ne la remplissez pas, on est ridicule.
00:03:32Et on a été complet le 1er octobre.
00:03:34Et là, à partir de là, les places ont été mises aux enchères.
00:03:37C'est-à-dire, c'est pareil, on prête qu'aux riches.
00:03:40Quand vous avez le truc qui marche, tout le monde...
00:03:42Les places ont fini par se vendre aux enchères.
00:03:44Et je me retrouve face à cette salle de 2000 personnes.
00:03:46Et là, en effet, ça m'a fait une émotion.
00:03:49Je me suis dit, bon, maintenant, il faut que je les amène...
00:03:51Il faut que je les amène visualiser des choses.
00:03:54Il faut que je les amène dans un autre monde.
00:03:55Il faut que je les tienne.
00:03:56Mais pour moi, c'est une prolongation de mon travail de romancier.
00:03:58Je me visualise comme un conteur.
00:04:00Je raconte des histoires.
00:04:01Si ce n'est que quand j'écris un roman,
00:04:02je ne sais pas si les gens vont rire, pleurer,
00:04:05tourner les pages ou même s'arrêter au milieu du livre.
00:04:07Là, je les ai en direct.
00:04:09Je les vois vivre le truc.
00:04:10Je leur dis, visualisez votre île.
00:04:12Visualisez votre enfance.
00:04:13Ils le vivent.
00:04:14Et c'est...
00:04:16Pour moi, c'est le vrai travail du romancier.
00:04:19C'est d'être un conteur.
00:04:20Comme devait l'être Homer à son époque.
00:04:23C'est-à-dire, ce type, il raconte Ulysse.
00:04:25Tout le monde visualise les images.
00:04:27Et je trouve que c'est plus fort que le cinéma.
00:04:29Parce que le cinéma, on a les images du réalisateur.
00:04:31Mais là, quand on ferme les yeux
00:04:33et qu'il y a quelqu'un qui vous guide avec la voix,
00:04:35enfin, on devient tous réalisateurs.
00:04:37Et je sens le...
00:04:39Comment dire ? J'ai l'impression de...
00:04:42La communion que vous avez avec...
00:04:43Oui. Il se passe un truc magique
00:04:45que je ne contrôle pas complètement.
00:04:47Ça, c'était la cinquantième à l'Olympia.
00:04:49Maintenant, à chaque fois, on l'améliore.
00:04:50Il y a aussi cette artiste extraordinaire, Frankeur.
00:04:52Oui, qui vous accompagne sur scène.
00:04:54Oui, elle crée une...
00:04:56A elle seule, elle crée une trance.
00:04:58Parce qu'elle a une voix extraordinaire.
00:04:59C'est un petit ange.
00:05:00Et puis, elle improvise.
00:05:02C'est-à-dire, elle change sa musique en fonction de la salle.
00:05:05Comme moi, je change mon texte par rapport à la salle.
00:05:07C'est-à-dire, ce n'est plus un spectacle vivant.
00:05:09C'est un spectacle complètement interactif.
00:05:11Et selon que je vois que la salle réagit,
00:05:13je change mon texte.
00:05:15Ou j'ajoute des éléments.
00:05:17Ça veut dire que si on va vous voir plusieurs soirs de suite,
00:05:19on n'est pas persuadé de vivre la même expérience à vos côtés.
00:05:21Exactement.
00:05:22D'accord.
00:05:23Et...
00:05:25C'est ma nouvelle zone d'exploration du récit.
00:05:29Nouveau message du comité d'accueil de Bernard Werber.
00:05:33C'est une amie, c'est Frédéric Belle.
00:05:35Coucou, oui, c'est Fred. J'espère que tu vas bien.
00:05:37J'ai hâte de lire ton prochain livre.
00:05:39Juste un petit message pour te dire merci.
00:05:42Merci de m'avoir conseillé de faire les traîtres.
00:05:44Car grâce à toi, je me suis bien amusée.
00:05:46Mais dis-donc, t'aurais pu me dire qu'on ne dormait pas,
00:05:48qu'on ne mangeait pas.
00:05:49Moi, j'ai craqué au bout d'une semaine.
00:05:51Et j'espère un jour qu'on pourra faire les traîtres ensemble
00:05:53parce que peu de gens le savent,
00:05:55mais Bernard est un grand maître du loup-garou.
00:05:57Souvent même le maître de cérémonie.
00:05:59Donc j'espère qu'un jour, on le fera tous les deux
00:06:01et qu'on va tous les aiguiller.
00:06:02Parce qu'il ne mérite que ça.
00:06:04Bisous !
00:06:07Grand maître du loup-garou, je ne suis même pas surpris.
00:06:10Alors, les traîtres, c'est Eric Antoine
00:06:13qui était venu jouer au loup-garou chez moi
00:06:15et qui m'a dit un jour, c'est moi qui serai le maître de jeu
00:06:17et c'est toi qui joueras.
00:06:18Puis il m'a dit, ce jour est arrivé, c'est quatre ans plus tard.
00:06:21Et il m'a dit, viens, il y a une nouvelle émission.
00:06:23Bon, tu vas essuyer les plates
00:06:25parce qu'on va tout découvrir ensemble.
00:06:26Mais je crois que ça va te plaire.
00:06:28Et en effet, je me suis retrouvé là-dedans
00:06:29et c'était une grande expérience.
00:06:31Et après, quand Frédéric m'a dit,
00:06:33finalement, tu me conseilles d'y aller ou pas ?
00:06:35J'ai dit, vas-y, tu vas vivre un truc complètement nouveau.
00:06:38Ce n'est pas confort-confort.
00:06:40Mais ça devrait te plaire.
00:06:41Puis c'est une actrice.
00:06:42Et je crois qu'elle a fait une prestation extraordinaire.
00:06:44Elle a été top.
00:06:46Autre message du comité d'accueil de Bernard Werber,
00:06:48le chanteur du groupe Dionysos.
00:06:49C'est un message de Mathias Malzieux.
00:06:51Coucou Bernard, c'est Mathias.
00:06:53J'espère que tu vas bien.
00:06:54Est-ce que tu es au courant que tu es un métamorphoseur ?
00:06:58Je viens d'inventer ce mot pour toi.
00:07:01Parce qu'il te scie à merveille, évidemment, avec tes livres.
00:07:04Mais également dans l'intimité,
00:07:06quand on a la chance d'être un de tes amis,
00:07:08on est comme un hyper lecteur de toi.
00:07:11Parce qu'on sait à l'avance pour les livres,
00:07:14on sait tes réflexions, on sait tes chemins.
00:07:17Et c'est extraordinairement vivifiant.
00:07:19À chaque fois que je termine un dîner avec toi,
00:07:22j'ai l'impression de me transformer doucement
00:07:25en l'encyclopédie du savoir relatif et absolu,
00:07:29qui est un de tes livres que j'adore.
00:07:31Amusant, philosophique, joueur, généreux, partageur de plein de choses.
00:07:37Je vais terminer par une petite anecdote.
00:07:40C'est l'histoire de la balle de tennis jaune.
00:07:42Est-ce que tu peux expliquer ton histoire de balle de tennis jaune ?
00:07:46Parce que je pense que ça peut profiter
00:07:48à des gens qui essaient d'écrire des histoires,
00:07:50et même aux gens qui les lisent.
00:07:52Je t'embrasse très fort et je te remercie beaucoup.
00:07:57Vous avez posé votre voix sur le titre
00:07:59« Tuto pour marcher sur l'eau » de l'album Extraordinarium de Dionysos.
00:08:03C'est quoi cette histoire de balle jaune ?
00:08:05Le problème c'est que ça va prendre trois minutes
00:08:07et je ne sais pas si on les a.
00:08:09On a tout notre temps Bernard.
00:08:11J'avais écrit une première version des Fourmis,
00:08:13et tous les gens qui le lisaient s'arrêtaient au milieu
00:08:15et j'ai compris que ce n'était pas au point.
00:08:17Et je me disais comment faire que cette histoire de Fourmis soit intéressante ?
00:08:20Et puis un jour, avec un groupe d'amis, j'avais 17 ans,
00:08:24on montait en montagne,
00:08:26on s'est retrouvés coincés en montagne,
00:08:28on avait froid, on avait faim, la nuit tombait,
00:08:30et on avait peur en plus,
00:08:32tout le monde s'engueulait,
00:08:34et on arrive dans un refuge,
00:08:36et là il y a un type qui dit,
00:08:38on tremblait, on n'avait rien à manger,
00:08:40rapidement la fin du monde était arrivée.
00:08:42Et un type qui nous dit,
00:08:44si on faisait un concours de blagues ?
00:08:46Vraiment, ce n'était pas le moment.
00:08:48Alors on dit, on n'en a pas.
00:08:50Et il nous raconte une blague.
00:08:52Alors on dit, raconte-nous toi une blague.
00:08:54Et il nous raconte une blague,
00:08:56un garçon qui réussit son BEPC,
00:08:58et son père lui dit, pour ton BEPC,
00:09:00je vais t'offrir un vélo.
00:09:02Et il dit, plutôt que le vélo,
00:09:04je préférerais avoir une balle de tennis jaune.
00:09:06Il fait, ça sert à quoi, tu ne joues pas au tennis ?
00:09:08Il fait, un jour je t'expliquerai,
00:09:10il y a une raison précise, mais je ne peux pas te le dire encore.
00:09:12Puis après, il a le bac,
00:09:14le père veut lui acheter une voiture,
00:09:16puis le fils dit,
00:09:18écoute, plutôt qu'une voiture,
00:09:20ce que je préférerais, c'est une balle de tennis jaune.
00:09:22Plutôt qu'une voiture.
00:09:24Non, mais, un jour je t'expliquerai,
00:09:26pour l'instant,
00:09:28pour l'instant,
00:09:30offre-moi une balle de tennis jaune, c'est la chose qui me ferait le plus plaisir.
00:09:32Puis après, il se marie,
00:09:34le père lui dit, on va t'acheter un appart, tu t'installes avec ta femme.
00:09:36Il fait, écoute, plutôt qu'un appartement,
00:09:38ce que je préférerais, c'est
00:09:40une balle de tennis jaune.
00:09:42Puis,
00:09:44il est plus tard,
00:09:46il roule en voiture, il est tout seul, il rate un virage,
00:09:48il tombe dans
00:09:50la falaise,
00:09:52et là, il est complètement blessé, il est à l'hôpital,
00:09:54et le père vient le voir, et puis il est rempli de bandages,
00:09:56et le médecin dit, écoutez, il ne va pas passer la nuit,
00:09:58là, c'est terrible
00:10:00ce qui va t'arriver.
00:10:02Le père arrive, il fait, écoute, avant de mourir,
00:10:04il faut que je t'explique
00:10:06pour la balle de tennis jaune. Il fait, non, mais non,
00:10:08il faut que tu saches, parce qu'il y a quand même
00:10:10quelque chose de terrible sur cette balle de tennis jaune,
00:10:12qui va t'expliquer pourquoi je préférais ça
00:10:14au vélo, à la voiture,
00:10:16et à l'appartement. Il fait, mais non,
00:10:18tu n'y approches pas. Et la raison
00:10:20pour laquelle j'ai préféré la balle de tennis jaune,
00:10:22c'est parce que,
00:10:24il meurt.
00:10:26Et à ce moment-là,
00:10:28on a tout sauté sur le type,
00:10:30tous les gens qui étaient là,
00:10:32et je me suis dit,
00:10:34il nous a fait oublier toutes les douleurs qu'on avait.
00:10:36Ce mec avec une histoire,
00:10:38il arrive à nous tenir, et qu'un système de frustration,
00:10:40et on va dire un peu de foutage
00:10:42de gueule final,
00:10:44c'est la base du roman.
00:10:46On frustre,
00:10:48mais on sait qu'on n'est pas obligé de faire un foutage de gueule,
00:10:50on peut faire aussi une bonne surprise.
00:10:52Et après, j'ai écrit une histoire qui s'appelait La cave,
00:10:54dans laquelle les personnes descendent dans une cave,
00:10:56et chaque fois qu'ils y remontent, ils disent ce qu'il se passe dans cette cave,
00:10:58tellement terrible qu'on ne peut pas vous raconter.
00:11:00Et donc j'ai frustré mon lecteur, et là je me suis aperçu
00:11:02en mettant ça comme une sorte de locomotive
00:11:04au roman,
00:11:06tout d'un coup, tout le monde tournait les pages.
00:11:08Et en fait, je venais de découvrir le mécanisme du suspense,
00:11:10et j'en ai discuté avec Mathias,
00:11:12et il m'a dit, mais c'est ça qu'il faut faire sur tous les romans,
00:11:14une balle tennis jaune,
00:11:16vérifier si on a mis sa balle tennis jaune.
00:11:18Donc voilà, je vous donne le truc.
00:11:20C'est le même délire que la valise dans Pulp Fiction, c'est un peu dans l'idée.
00:11:22Voilà, c'est créer
00:11:24la curiosité.
00:11:26La plus grande qualité d'un être humain
00:11:28qu'on peut réveiller chez lui, c'est le fait
00:11:30qu'il se dise, attends, je veux savoir.
00:11:32Je crois que vous avez une grande admiration
00:11:34pour un ancien astronaute qui s'appelle
00:11:36Jean-François Clairvoy, cher Bernard.
00:11:38C'est le dernier message de votre
00:11:40comité d'accueil.
00:11:42C'est quand même le top du top, là.
00:11:44C'est pour ça que ça s'appelle le comité d'accueil.
00:11:46Vous avez ce message de Jean-François Clairvoy.
00:11:48Bonjour Bernard, c'est Jean-François Clairvoy.
00:11:50Je suis ravi de pouvoir m'adresser à toi,
00:11:52et j'ai envie de te poser une question, comme j'admire
00:11:54ton imagination débordante
00:11:56et ta fascination pour la nature
00:11:58et le vivant en particulier.
00:12:00J'aimerais savoir si tu pouvais
00:12:02choisir un pouvoir qui te fascine
00:12:04dans la nature dont
00:12:06l'être humain n'est pas doté.
00:12:08Ce serait lequel que tu choisirais en premier.
00:12:10Je te souhaite longue vie
00:12:12et prospérité, comme disait mon ami Spock
00:12:14dans Star Trek.
00:12:16Avec le signe.
00:12:18Question géniale.
00:12:20Les miennes seront moins bien tout à l'heure.
00:12:22Je pourrais pas vous prévenir.
00:12:24La première chose qui me vient
00:12:26à l'esprit, c'est qu'il y a un pouvoir dans la nature
00:12:28qui est le pouvoir des arbres, de durer
00:12:30très longtemps. Et je crois qu'un arbre
00:12:32qui vit plusieurs centaines d'années,
00:12:34forcément, il rentre en interaction
00:12:36avec la nature longtemps, donc il doit comprendre
00:12:38les choses. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'oreilles
00:12:40qu'il n'y a pas de sens qu'un arbre,
00:12:42c'est une entité vivante
00:12:44qui rentre en interaction avec tout le reste
00:12:46du système. Donc je crois que ce que j'aime
00:12:48répondre chez les arbres, c'est leur capacité de
00:12:50durer longtemps pour pouvoir
00:12:52sentir beaucoup de choses autour d'eux.
00:12:54Vous l'avez compris, on va passer
00:12:56un très très bon moment. C'est Bernard Werber
00:12:58qui fait son bon dimanche show sur RTL.
00:13:00On parle de son nouveau roman, La valse
00:13:02des âmes. A tout de suite.
00:13:08En l'an 1555,
00:13:10le mage et astrologue Nostradamus
00:13:12prédisait déjà le bon dimanche show.
00:13:14A la radio, une émission
00:13:16chevauchée par Bruno Guillon
00:13:18avec ses invités
00:13:20prestigieux et des blagues
00:13:22inspirées par les dieux.
00:13:24Visionnaire, le gars.
00:13:26Bruno Guillon sur RTL.
00:13:28Et la pizza
00:13:30à l'ananas, c'est vraiment fort dégueulasse.
00:13:32Visionnaire.
00:13:34En plus, Nostradamus,
00:13:36c'est le nom du chat
00:13:38de l'héroïne de La valse
00:13:40des âmes. C'est le nouveau roman de Bernard Werber.
00:13:42Alors Bernard, je vais être très honnête avec vous.
00:13:44Je connaissais évidemment votre succès en tant qu'auteur
00:13:46et je n'avais jamais eu l'occasion
00:13:48de me pencher sur un de vos livres. J'ai lu
00:13:50La valse des âmes et c'est ce que je disais tout à l'heure en prembule.
00:13:52Du coup, je vais lire les autres.
00:13:54J'ai adoré. On est plongé dans l'histoire
00:13:56d'Eugénie Toledano.
00:13:58Et en fait, c'est une histoire d'amour qui a commencé
00:14:00il y a 120 000 ans. Elle découvre
00:14:02ce dont on parlait tout à l'heure, à savoir
00:14:04le VIE, le voyage intérieur expérimental.
00:14:06Et en fait, le livre
00:14:08commence sur le lit d'hôpital
00:14:10de sa maman, qui est mourante
00:14:12et qui lui explique qu'il va falloir
00:14:14qu'elle utilise la VIE pour
00:14:16revenir dans des vies antérieures
00:14:18et pour
00:14:20essayer d'empêcher l'humanité
00:14:22de sombrer dans le chaos.
00:14:24J'essaye de résumer. C'est pas facile.
00:14:26C'est pas facile de résumer, mais
00:14:28jusque-là, c'est un peu ça. C'est un peu
00:14:30en fait une lutte entre le bien
00:14:32et le mal que l'on suit
00:14:34à travers les yeux de cette personne
00:14:36qui va donc avoir la possibilité
00:14:38de remonter dans le temps
00:14:40et de rentrer dans ses vies
00:14:42antérieures. Je le disais, c'est votre 25ème roman.
00:14:44Ça s'inscrit dans la prophétie des abeilles.
00:14:46Et donc, alors, je peux prouver
00:14:48qu'on n'a pas besoin d'avoir lu
00:14:50les précédents bouquins pour
00:14:52rentrer dans cette histoire.
00:14:54On est directement dedans.
00:14:56Oui, ça me fait plaisir que vous
00:14:58soyez rentré justement sans connaître...
00:15:00J'essaie à chaque livre
00:15:02d'ouvrir à de nouveaux lecteurs
00:15:04qui n'ont pas
00:15:06d'obligation de continuité.
00:15:08Mais vous l'avez très bien résumé.
00:15:10Je ne peux pas dire mieux. Vous voulez que je continue ?
00:15:12Non, non, non, ça va. On va parler justement...
00:15:14C'était une réflexion sur...
00:15:16C'est une réflexion en effet sur
00:15:18pourquoi il y a
00:15:20force de l'ombre et force de la lumière.
00:15:22Et qu'est-ce que nous vivons
00:15:24actuellement ? Est-ce que tout ça n'a pas pris
00:15:26racine il y a très longtemps ?
00:15:28Quand vous dites il y a très longtemps, ça commence il y a 120 000 ans.
00:15:30C'est ce que je disais où
00:15:32Eugénie utilise
00:15:34la VIE, c'est-à-dire que son papa lui explique
00:15:36ce qu'est la VIE.
00:15:38Et elle repart 120 000 ans en arrière.
00:15:40Elle se retrouve femme préhistorique.
00:15:42Moi, ce que j'ai adoré en fait dans ce bouquin,
00:15:44fan de films
00:15:46comme Indiana Jones, etc.,
00:15:48il y a un mélange. C'est un peu
00:15:50une épopée.
00:15:52C'est-à-dire que c'est l'histoire
00:15:54aux portes de la légende.
00:15:56Et on apprend...
00:15:58Moi, j'ai appris, par exemple,
00:16:00grâce à votre bouquin, qu'aujourd'hui
00:16:02on fait partie des sapiens, mais que globalement
00:16:04en fait, c'était les néandertales
00:16:06qui avaient
00:16:08limite une intelligence supérieure aux sapiens,
00:16:10mais sauf que les sapiens les ont butés.
00:16:12Et qu'à l'arrivée, voilà, on est sapiens.
00:16:14Oui.
00:16:16On a gardé
00:16:18entre 1 et 4%
00:16:20de néandertales. C'est-à-dire que nous sommes tous
00:16:22issus de scènes d'amour
00:16:24entre les sapiens et les néandertales.
00:16:28Et il reste des traces.
00:16:30Il y a certaines maladies, il y a certains talents
00:16:32qui sont typiques des néandertales
00:16:34et qui sont plus sapiens. Mais en effet,
00:16:36les sapiens ont tué
00:16:38les néandertales, ou en tout cas éliminé les néandertales.
00:16:40C'est pour ça qu'il n'y en a plus actuellement.
00:16:42Et c'est peut-être ce crime très ancien,
00:16:44ce massacre très ancien, dont nous avons
00:16:46encore des résonances dans notre vie actuelle.
00:16:48C'était ça l'idée que j'avais.
00:16:50Il y a une sorte de génocide qui a été oublié.
00:16:52Et c'est celui des néandertales.
00:16:54Longtemps, on a cru que les néandertales étaient
00:16:56stupides, parce qu'ils ont
00:16:58des têtes un peu plus de singes, ils ont le front
00:17:00plus en arrière, et ils ont
00:17:02des arcades sourcilières qui ressemblent plus à des singes.
00:17:04Et on a découvert depuis peu qu'ils ont un cerveau
00:17:06plus grand, et qu'en fait, ils avaient
00:17:08des capacités notamment d'abstraction
00:17:10supérieures, ce qui expliquerait qu'ils aient
00:17:12notamment découvert
00:17:14l'enterrement cérémonial, c'est-à-dire l'idée de ne plus
00:17:16manger les grands-pères,
00:17:18ni de les mettre aux ordures, ou les grand-mères,
00:17:20mais de les mettre dans un trou
00:17:22avec leurs bijoux, et de mettre une pierre dessus
00:17:24pour qu'ils ne soient pas mangés.
00:17:26On le voit d'ailleurs, vous en parlez dans le livre,
00:17:28donc ce premier personnage, sa première vie
00:17:30antérieure, où elle s'appelle Pousse,
00:17:32et c'est sa
00:17:34maman qui est enterrée
00:17:36pour la première fois, parce qu'on a vu
00:17:38un éléphant faire pareil, on s'est dit
00:17:40ah bah tiens, du coup, si on faisait
00:17:42la même chose. Moi, ce qui m'épatte
00:17:44en fait, en lisant ce livre, je me suis dit
00:17:46le travail de recherche est quand même assez
00:17:48dingue. Comment ça se passe
00:17:50l'élaboration d'un roman pour vous
00:17:52Bernard, d'autant que vous sortez
00:17:54un roman tous les ans, quasiment,
00:17:56ça veut dire que quand un roman est sorti,
00:17:58vous êtes déjà le nez dans la bibliothèque
00:18:00en train de potasser sur celui d'après,
00:18:02on est d'accord, vous n'arrêtez jamais.
00:18:04Je veux dire, tout simplement, pour moi,
00:18:06c'est pas un travail, c'est une joie.
00:18:08C'est-à-dire, si j'étais seul sur Nile déserte,
00:18:10je continuerais à faire ça, tout simplement,
00:18:12parce que tout m'amuse et tout m'intéresse,
00:18:14et j'essaie de faire que le lecteur soit
00:18:16dans la même situation, c'est-à-dire qu'il se dit
00:18:18c'est pas de la connaissance, c'est pas du savoir,
00:18:20c'est juste de la curiosité, d'où on vient,
00:18:22qui étaient nos ancêtres et qu'est-ce qu'ils ont vécu,
00:18:24mais je ne me dis pas
00:18:26je vais faire ma doc, je me dis juste, tiens,
00:18:28qu'est-ce qu'a fait cette personne à cette époque-là ?
00:18:30Et on a cette chance extraordinaire, grâce à Internet,
00:18:32vous pouvez aller voir des images
00:18:34des premiers endroits où il y a des enterrements
00:18:36cérémoniaux, des images de crânes
00:18:38d'homo sapiens, on a accès à tout.
00:18:40Je pense que Léonard de Vinci, s'il vivait de nos jours,
00:18:42il pensait, là je vais découvrir le Big Bang,
00:18:44je vais découvrir ce qu'il y a à l'intérieur du corps humain,
00:18:46on a accès à toutes les connaissances
00:18:48dont rêvaient tous nos ancêtres, autant profiter,
00:18:50autant nous amuser.
00:18:52Alors ce champ des possibles, il est encore plus large
00:18:54aujourd'hui grâce à l'intelligence artificielle,
00:18:56vous en parlez dans le livre,
00:18:58dans le livre il y a notamment
00:19:00le ministre de l'éducation nationale
00:19:02qui est remplacé par
00:19:04un logiciel d'intelligence artificielle
00:19:06qui s'appelle Charlemagne,
00:19:08et puis il y a un des héros
00:19:10du livre qui s'appelle Raphaël Hertz
00:19:12qui est un des
00:19:14profs de votre héroïne,
00:19:16qui lui a créé un logiciel qui s'appelle
00:19:18le 5W,
00:19:20comme where, when, who, what
00:19:22et why, à savoir pourquoi,
00:19:24quand, pour répondre à plusieurs questions.
00:19:26Alors on s'est dit,
00:19:28on va aller nous aussi faire appel à
00:19:30l'intelligence artificielle pour cette
00:19:32interview. En fait, on a posé des questions
00:19:34sur vous, et on va voir ensemble si
00:19:36l'intelligence artificielle a
00:19:38visé juste ou pas. C'est très vrai, ça c'est vraiment
00:19:40l'intelligence artificielle qui a répondu.
00:19:42On a demandé à l'IA, qu'est-ce qui fait rire
00:19:44Bernard Werber ?
00:19:46Voici les réponses de l'intelligence artificielle,
00:19:48je vous les donne, et vous me dites si c'est raccord avec
00:19:50le vrai Bernard Werber qui est en face de moi.
00:19:52L'absurdité de la condition humaine,
00:19:54l'humour noir et l'ironie
00:19:56de la mort, les petits défauts des personnages,
00:19:58le regard moqueur
00:20:00sur les systèmes de pouvoir, les théories
00:20:02farfelues et les explications scientifiques
00:20:04inattendues.
00:20:06C'est ce qui vous fait marrer essentiellement ?
00:20:08C'est bon, ouais, ce qui me fait marrer
00:20:10c'est que je retrouve ça
00:20:12dans les mantis pitons. C'est-à-dire pour moi
00:20:14ce qui m'a fait, la seule fois
00:20:16où j'ai pissé de rire dans un cinéma
00:20:18c'est quand j'ai vu Sacré Graal
00:20:20qui joue là-dessus, et puis The Meaning of Life
00:20:22qui répond à toutes ces questions.
00:20:24Ce recul
00:20:26sur notre condition humaine, se dire
00:20:28attends, on est que des bêtes, tout ça
00:20:30on nous montre des drames sociaux
00:20:32des trucs politiques, c'est des
00:20:34animaux qui nous agitons, et j'aime bien
00:20:36ce petit recul, ce petit côté
00:20:38c'est pas les personnes, c'est
00:20:40juste notre condition qui est
00:20:42notre condition
00:20:44qui est une sorte de tragédie dont il vaut mieux rire.
00:20:46Mais vous riez à des proutes parfois ?
00:20:48Oui. Dans le bouquin
00:20:50à un moment on apprend que c'est grâce à un prout d'animal
00:20:52qu'il y a deux tribus qui...
00:20:54J'avais écrit un livre sur
00:20:56l'histoire de l'humour
00:20:58qui s'appelait Le Rire du Cyclope
00:21:00et j'avais découvert que
00:21:02la seule chose qui fait rire toute la planète à tous les âges
00:21:04c'est les proutes de chiens
00:21:06ou les proutes de vaches, c'est-à-dire ça, même au Tibet
00:21:08même les esquimaux
00:21:10c'est universel
00:21:12et ça veut dire que c'est inscrit très profondément dans la première blague
00:21:14c'est un prout.
00:21:16Faut être conscient.
00:21:18Et à partir de là ça nous ramène
00:21:20il y a une scène d'ouverture dans laquelle
00:21:22il y a deux tribus qui sont sur le point de faire la guerre
00:21:24ça les arrête.
00:21:26Et c'est le prout de l'animal qui les arrête
00:21:28tout de suite. Et l'humour arrête la guerre.
00:21:30Je crois vraiment que
00:21:32c'est parce qu'il y a des gens qui manquent un peu d'humour
00:21:34qu'il y a des gens qui se foutent sur la gueule.
00:21:36Mais si on replaçait l'humour au sein du système
00:21:38on serait peut-être sauvés.
00:21:40On a demandé à l'intelligence artificielle
00:21:42ce que Bernard Werber aime manger.
00:21:44Voici la réponse de l'intelligence artificielle.
00:21:46Plats végétariens et cuisine saine.
00:21:48Cuisine asiatique, notamment japonaise.
00:21:50Ça c'est bon.
00:21:52Le chocolat noir. Non.
00:21:54Les plats méditerranéens. Oui.
00:21:56Et une alimentation intuitive et raisonnée.
00:21:58Oui.
00:22:00Alimentation raisonnée, donc ça c'est par rapport aux saisons.
00:22:02Je pense.
00:22:04Intuitive, c'est-à-dire que vous suivez votre corps ?
00:22:06Oui.
00:22:08Surtout
00:22:10j'essaie de trouver des aliments
00:22:12qui ne soient pas trop transformés.
00:22:14Donc tout ce qui
00:22:16ressemble à des légumes, des fruits
00:22:18et en effet le japonais c'est ma
00:22:20je ne sais pas comment a trouvé
00:22:22le logiciel a trouvé ça, mais c'est ma
00:22:24zone de gourmandise. D'accord.
00:22:26J'espère que la nourriture japonaise est la plus raffinée, la plus subtile.
00:22:28On a demandé à l'intelligence artificielle
00:22:30si vous n'aviez pas été écrivain
00:22:32quel métier vous auriez exercé Bernard Werber ?
00:22:34L'intelligence artificielle
00:22:36nous a répondu scientifique, en particulier
00:22:38biologiste ou entomologiste,
00:22:40explorateur ou
00:22:42ethnologue, philosophe
00:22:44ou enseignant en philosophie,
00:22:46réalisateur de films
00:22:48ou scénariste et enfin psychologue
00:22:50ou neuroscientifique.
00:22:52C'est un peu large. C'est large, c'est très large.
00:22:54Je retiens
00:22:56scientifique, mais ça aurait été
00:22:58une erreur. J'ai tout
00:23:00le temps voulu être scientifique, mais
00:23:02heureusement j'ai échoué à mon passage en section
00:23:04scientifique, ce qui m'a permis de devenir
00:23:06littéraire. Et
00:23:08en tant que scientifique, je vois les scientifiques
00:23:10sont rarement heureux, parce qu'ils sont
00:23:12dans un seul domaine. Et là, en étant
00:23:14littéraire, je peux parler de tous les domaines. Je peux parler
00:23:16de, comme on l'a vu tout à l'heure
00:23:18de la conquête de l'espace,
00:23:20je peux parler des origines de l'humanité, je peux parler des insectes
00:23:22et je peux parler des nouveaux traitements du
00:23:24cancer. Et ça, c'est...
00:23:26être transgenre, c'est beaucoup plus
00:23:28intéressant. Sinon, réalisateur de cinéma,
00:23:30j'ai réalisé un truc. Et j'ai pu
00:23:32m'apercevoir que
00:23:34je maîtrise certains domaines. Il y en a un que je ne maîtrise pas,
00:23:36c'est la direction d'acteur.
00:23:38C'est pour ça que je n'aurais pas pu diriger Frédéric Bell.
00:23:40Mais direction d'acteur est un
00:23:42métier dans le métier. Et moi,
00:23:44ce que je sais faire, c'est raconter une histoire en images
00:23:46et mettre de la musique dessus. Mais ça ne suffit
00:23:48pas pour être réalisateur. C'est pour ça que je crois que je ne suis pas encore
00:23:50assez bon. On a demandé à l'intelligence artificielle
00:23:52quels sont les défauts de Bernard Werber.
00:23:54L'intelligence artificielle a répondu
00:23:56perfectionnisme,
00:23:58tendance à la répétition des thèmes,
00:24:00passion pour les mystères et l'ésotérisme
00:24:02parfois controversés,
00:24:04tendance à l'isolement créatif,
00:24:06recherche constante de spiritualité
00:24:08et de sens, parfois perçue comme
00:24:10excentrique. Alors, je ne sais pas si
00:24:12c'est des défauts... Je ne suis pas perfectionniste.
00:24:14Quand je sors mon livre, je vais vous avouer...
00:24:16Pour moi, il est bon à 80%.
00:24:18Mais si je veux les 100%,
00:24:20j'en sors un tous les dix ans.
00:24:22Je sors le livre au moment...
00:24:24En fait, j'en ai marre.
00:24:26Vous savez, il y a un moment, l'histoire, vous l'avez relue
00:24:28dix mille fois.
00:24:30Quand vous écrivez un bouquin, vous allez être obligé
00:24:32de le relire pour essayer de l'améliorer.
00:24:34Si vous faites un mauvais bouquin, vous vous punissez vous-même.
00:24:36Il y a un moment, vous ne voyez plus rien. J'y vois plus rien.
00:24:38Je sors à 80%. Non, je ne suis pas
00:24:40perfectionniste.
00:24:42Sinon, pour le reste...
00:24:44Pour le reste...
00:24:46Ça reste l'intelligence artificielle.
00:24:48On lui donne le crédit qu'on veut bien lui donner.
00:24:50Elle l'a dû trouver dans tous les
00:24:52interviews qui traînaient.
00:24:54Mais...
00:24:56Je suis...
00:24:58J'essaie
00:25:00surtout d'apprendre.
00:25:02C'est ma vie où j'apprends.
00:25:04Et quand j'apprends, j'essaie ensuite de
00:25:06donner envie aux autres d'apprendre. Et tout ça,
00:25:08c'est de la joie.
00:25:10Dernière question, on a demandé à l'intelligence artificielle.
00:25:12Bernard Werber pratique-t-il ?
00:25:14Et l'intelligence artificielle nous a dit
00:25:16Bernard Werber est connu pour pratiquer
00:25:18le Kung-Fu.
00:25:20Un martial chinois qui combine discipline physique et mentale.
00:25:22Vous parlez souvent de sa passion
00:25:24pour le Kung-Fu.
00:25:26Et vous considérez ça comme une forme de méditation en mouvement.
00:25:28Et un moyen d'entretenir son équilibre
00:25:30intérieur. C'est vrai ou pas ?
00:25:32Presque. J'ai fait du Kung-Fu, mais ça fait
00:25:34trop mal aux jambes.
00:25:36Je pratique le Tai Chi Chuan.
00:25:38C'est à l'origine du Kung-Fu.
00:25:40C'est un truc calme. Et sinon, j'ai fait
00:25:42du combat de canne. J'étais très mauvais
00:25:44sportif. À un moment, on m'a dit
00:25:46parce que j'ai une maladie qui me bloque
00:25:48toutes les articulations.
00:25:50Il faut que tu fasses quelque chose qui te fasse travailler l'assouplissement.
00:25:52Et je voulais faire du combat de sabre.
00:25:54Et à Toulouse, il n'y avait pas
00:25:56d'école de Kendo.
00:25:58Par contre, il y avait une école de canne. Et j'ai appris très rapidement
00:26:00la canne. Et j'ai fait la compétition.
00:26:02Et ça, j'adore. C'est un art martial français.
00:26:04On a une tenue similaire à celle d'un samouraï.
00:26:06Et on a un bâton.
00:26:08Il faut aller très vite. En trois minutes,
00:26:10il faut descendre l'autre. Et au moment où je
00:26:12mettais le casque, je me disais que c'était comme
00:26:14le réveil de ma vie de samouraï.
00:26:16J'avais envie de le descendre l'autre.
00:26:18Et j'étais dans quelque chose
00:26:20qui n'est vraiment pas moi. C'était une sorte
00:26:22d'agressivité guerrière. Et j'ai découvert
00:26:24qu'il y avait un guerrier en moi qui peut se réveiller
00:26:26s'il y a le casque et s'il y a
00:26:28le fait que c'est autorisé. Mais sinon,
00:26:30je suis extrêmement doux,
00:26:32extrêmement pacifiste
00:26:34et peu guerrier.
00:26:35Je vais garder ça pour la suite de l'émission.
00:26:37C'est Bernard Werber,
00:26:39qui fait son Bon Dimanche Chaud sur RTL.
00:26:41On va se retrouver dans quelques instants
00:26:43sur ce petit air.
00:26:48Des montypitons.
00:26:50Vous l'avez trouvé comme ça en direct ?
00:26:52Bien sûr. A tout de suite sur RTL.
00:27:00Le Bon Dimanche Chaud, c'est Leonardo DiCaprio
00:27:02qui en parle le mieux.
00:27:04Tiens, je vais l'appeler. Vous allez voir.
00:27:08Le numéro que vous demandez n'est pas attribué.
00:27:10Merci Léo, j'aurais pas dit mieux.
00:27:14Bruno Guillon, dès 14h sur RTL.
00:27:17La valse des âmes,
00:27:19c'est le nouveau roman de Bernard Werber.
00:27:21Bernard Werber qui fait son Bon Dimanche Chaud
00:27:23sur RTL. J'ai lu, Bernard,
00:27:25dans une interview, vous avez dit que j'écris
00:27:27comme je fais des longueurs de piscine.
00:27:29Je relève la tête, je regarde
00:27:31le monde, puis je replonge dans mon écrit.
00:27:33Est-ce qu'on peut dire que vous êtes un petit peu
00:27:35le Léon Marchand de la littérature, Bernard ?
00:27:37Non, parce que je n'arrive toujours pas
00:27:39à faire du crawl. C'est l'un des problèmes.
00:27:41Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas pigé comment on arrive à respirer.
00:27:43Donc je fais toujours de la brasse.
00:27:45Et je me dis, un jour, il faudra quand même que je mette au crawl
00:27:47parce que depuis le temps que j'essaye...
00:27:49Non, non, donc je ne suis pas
00:27:51le Léon Marchand.
00:27:53Non, il y a cette idée toute simple.
00:27:55C'est que si on reste tout le temps à fixer
00:27:57un écran, au bout d'un moment les yeux fatiguent
00:27:59et il y a un truc qui ne va pas. Donc je fixe l'écran
00:28:01et puis tout d'un coup je m'arrête, je me décale.
00:28:03Et je suis dans une vitre où je vois
00:28:05de l'extérieur le monde comme si c'était un aquarium.
00:28:07Oui, parce que vous avez toujours le même processus d'écriture.
00:28:09Vous écrivez toujours dans une brasserie parisienne.
00:28:11Voilà. Et j'ai besoin d'être entouré
00:28:13d'êtres humains. Je ne peux pas rester chez moi
00:28:15enfermé dans une pièce. Je ne sais pas comment ils font
00:28:17les écrivains qui sont dans une cellule.
00:28:19Ou alors ils doivent parler de monde fermé.
00:28:21Moi je viens de voir passer...
00:28:23Et je vois notamment passer Sarkozy
00:28:25qui fait le jogging le matin.
00:28:27Ça fait partie du show du matin.
00:28:29Plus les dames avec les petits chiens et tout.
00:28:31Et ça m'inspire.
00:28:33Mais c'est vrai que quand vous avez déménagé,
00:28:35le choix s'est fait
00:28:37en fonction d'une brasserie
00:28:39qui serait susceptible
00:28:41de vous accueillir pour pouvoir bosser.
00:28:43Oui, il y a une condition qui est assez
00:28:45difficile à trouver. C'est une brasserie
00:28:47où il n'y a pas de musique très forte.
00:28:49Parce que je ne sais pas comment on veut
00:28:51dynamiser le client pour qu'il consomme vite
00:28:53et il s'en aille vite. Mais il y a souvent des brasseries
00:28:55avec du jazz très fort le matin.
00:28:57Vous arrivez à 8h, vous n'avez pas envie de jazz.
00:28:59On a envie juste de musique douce.
00:29:01Donc il faut que je puisse arriver et dire
00:29:03est-ce que vous pouvez soit baisser la musique
00:29:05soit mettre quelque chose de plus qui ressemble à du lounge.
00:29:07Mais alors c'est marrant
00:29:09parce que la musique a une place importante
00:29:11notamment dans la valse des âmes.
00:29:13Vous citez un groupe que j'aime beaucoup
00:29:15qui est le groupe Dead Can Dance
00:29:17qui écoute très souvent votre héroïne
00:29:19avant de plonger
00:29:21dans la VIE.
00:29:23C'est ça, Dead Can Dance ?
00:29:25C'est extraordinaire.
00:29:27C'est un grand fan et c'est rigolo, c'est ce que je vous disais en attaquant l'émission
00:29:29c'est que moi souvent je lis
00:29:31en écoutant du Dead Can Dance
00:29:33avec une chanteuse qui s'appelle Lisa Gerrard
00:29:35qui a une voix magnifique.
00:29:37La musique a une place importante j'ai l'impression
00:29:39dans votre vie pourtant Bernard ?
00:29:41La musique est plus forte que la littérature
00:29:43pour une raison simple, c'est que c'est universel.
00:29:45La littérature c'est des mots
00:29:47donc déjà la traduction ça va être
00:29:49déformée
00:29:51interprétée différemment.
00:29:53La musique, cette voix là,
00:29:55c'est l'émotion pure.
00:29:57Et je dirais que c'est encore plus fort
00:29:59quand il n'y a pas de paroles.
00:30:01C'est-à-dire juste la vibration
00:30:03et dans le spectacle VIE
00:30:05Franck Heer au début
00:30:07avait des paroles et je lui ai dit
00:30:09essaie juste ta voix, ça va faire une vibration
00:30:11et ça va toucher tout le monde.
00:30:13Ma maman était prof de piano
00:30:15et j'ai compris qu'avec la musique
00:30:17on peut arriver à faire vibrer un humain
00:30:19complètement.
00:30:21Moi ça me fait des frissons à chaque fois.
00:30:23Et quand j'écris
00:30:25avec ça derrière
00:30:27si je vais utiliser une image
00:30:29c'est comme si la musique était une vague
00:30:31et ma création littéraire
00:30:33était un surf que je pose sur la vague.
00:30:35Donc je suis poussé par la vague
00:30:37et c'est la vague qui va faire le style
00:30:39des phrases.
00:30:41Si les phrases vont être longues, c'est parce que
00:30:43la séquence va être longue.
00:30:45Si ça va vite, je vais faire des petites phrases.
00:30:47Je m'adapte à la musique. C'est pour ça qu'à chaque fois
00:30:49à la fin je mets la playlist pour que le lecteur
00:30:51puisse se retrouver, comme vous disiez
00:30:53vous-même, vous écoutiez sur les musiques
00:30:55sur la même émotion.
00:30:57Il y a notamment Peter Gabriel aussi
00:30:59qui me provoque cette sensation
00:31:01de tout d'un coup d'être connecté au monde entier
00:31:03avec des sons différents
00:31:05et avec des rythmes différents.
00:31:07Essayez London Grammar. Je vous donne un conseil.
00:31:09Vous verrez, c'est dans le même esprit
00:31:11de la voix d'Isaac Yarra.
00:31:13Bernard, je vais reprendre ici une petite astuce
00:31:15d'intervieweur. Je vous le dis, si jamais on vous le ressort
00:31:17un jour, je vais prendre des pages
00:31:19au hasard de votre bouquin, j'en fais des questions.
00:31:21Alors attention, des fois ça peut être
00:31:23très pertinent, d'autres fois un peu moins.
00:31:25Je me suis arrêté, page 35.
00:31:27Je cite Bernard Werber.
00:31:29Elle se souvient de la phrase de son père
00:31:31« Essaie d'utiliser tes cinq sens pour bien ressentir
00:31:33ce qui se passe. »
00:31:35Quelle phrase vous a marquée
00:31:37dans votre enfance ? Peut-être un conseil particulier
00:31:39Bernard ?
00:31:41Oui, il y a une phrase
00:31:43c'est « Si t'arrives pas à être seul avec toi-même
00:31:45tu vas être dans la merde. »
00:31:47Hahaha
00:31:49Très bien, quel philosophe !
00:31:51C'est une cousine, elle m'a dit
00:31:53« Il faut que t'arrives à trouver un monde intérieur
00:31:55suffisamment fort pour que tu n'aies
00:31:57pas besoin des autres pour tout le temps
00:31:59avoir de l'agitation. »
00:32:01Elle m'a dit aussi, c'est ma cousine Reine, si elle m'entend
00:32:03elle est décédée. Elle m'a dit
00:32:05« Si ton bonheur dépend des choix d'une autre personne
00:32:07prépare-toi à être malheureux. » Voilà.
00:32:09J'aime beaucoup cette phrase.
00:32:11Page 211.
00:32:13Je cite le livre. « Il se retourne vers le tableau
00:32:15et inscrit en majuscules
00:32:17travail, famille, patrie. »
00:32:19Quels sont les trois mots les plus importants
00:32:21pour vous, Bernard Werber ?
00:32:23Vie, nature, harmonie.
00:32:27Très bien.
00:32:29Page 397.
00:32:31La fréquentation des sites de vente en ligne
00:32:33a explosé dès minuit.
00:32:35Bernard Werber, c'est quoi votre dernier achat sur Internet ?
00:32:37Hahaha
00:32:39Mon dernier achat sur Internet, c'est mon
00:32:41iPhone. C'est la seule chose
00:32:43que je suis. C'est ma seule
00:32:45zone de consommation, on va dire de luxe.
00:32:47C'est mon ordinateur
00:32:49et mon smartphone.
00:32:51Pour tout le reste, regardez, j'ai
00:32:53une Swatch. Ma voiture
00:32:55c'est une petite Smart.
00:32:57C'est pas un contrôle
00:32:59fiscal, il n'y a pas de soucis, Bernard.
00:33:01Je ne suis pas directement relié avec les impôts.
00:33:03Non, mais j'essaie d'avoir
00:33:05des objets qui ne polluent pas
00:33:07et qui
00:33:09ne sont pas...
00:33:11qui ne friment pas, quoi. Et simple.
00:33:13Et qui ne tombent pas en panne.
00:33:15Page 508 de votre livre, je cite.
00:33:17Il leur dit, ça y est, je sens que c'est la fin.
00:33:19Qu'est-ce que vous ressentez quand vous mettez le point final
00:33:21à un livre, Bernard ?
00:33:23C'est quoi ? C'est du soulagement ? C'est de l'excitation ?
00:33:25Je vais vous dire un truc qui va vous sembler très bizarre.
00:33:27Au moment où je mets le point
00:33:29final, ce que je ressens, c'est
00:33:31bon, passons au suivant.
00:33:33Et dans les 10 minutes qui suivent,
00:33:35je commence le livre suivant.
00:33:37Pour ne pas rester sur cette impression
00:33:39de mort. Quelque chose s'est achevé.
00:33:41Quelque chose s'est achevé,
00:33:43ok, quelque chose recommence.
00:33:45Mais je ne peux pas rester sur
00:33:47le film est fini.
00:33:49Le film est fini. Il faut passer à quelque chose d'autre.
00:33:51Il faut passer à quelque chose d'autre.
00:33:53Je sais qu'il y a des rituels, je sais que
00:33:55Stephen King boit un verre de champagne
00:33:57et tout, mais... Misery !
00:33:59Il dormait-il dans Misery avec
00:34:01la cigarette, la coupe de champagne ?
00:34:03Mais le...
00:34:05Pour moi, en fait, c'est comme si
00:34:07j'avais écrit qu'un seul livre qui ne s'arrête jamais.
00:34:09Ok.
00:34:11Page 603 et on arrêtera avec ça.
00:34:13Tous les livres, je vous cite, étaient rédigés à la main.
00:34:15Certains étaient même écrits avec de l'encre
00:34:17composée en parties d'or.
00:34:19Ça vous arrive encore d'écrire un peu à la main ?
00:34:21Oui, dans les dédicaces. Pour moi, ma zone
00:34:23d'écriture manuelle, c'est les dédicaces.
00:34:25Et là, j'utilise des feutres
00:34:27qui glissent très
00:34:29vite, c'est-à-dire qui sont très baveux
00:34:31pour pouvoir faire un dessin
00:34:33et occuper toute la surface.
00:34:35J'ai été surpris de gens qui font des dédicaces avec trois petites lignes en haut.
00:34:37Moi, j'utilise tout le volume.
00:34:39Et là, j'écris et c'est comme de la calligraphie.
00:34:41C'est Bernard Werber qui fait son
00:34:43Bon dimanche chaud sur l'artel.
00:34:45Vous restez là, on va se retrouver dans quelques instants.
00:34:47C'est Valérie Zetoun qui va venir nous rejoindre et on va parler,
00:34:49bien entendu, musique avec Valérie. A tout de suite.
00:34:59La direction d'antenne m'a dit, soit tu dis du bien
00:35:01du Bon dimanche chaud, soit tu vas faire des claquettes
00:35:03sur René Lataupe.
00:35:05Voici ce que je pense de cette émission.
00:35:15Le dimanche après-midi,
00:35:17c'est Bruno Guillon sur RTL.
00:35:21Bon dimanche chaud avec Bernard Werber
00:35:23qui est avec nous jusqu'à 15h30.
00:35:25Bernard, pour l'instant, tout va bien ?
00:35:27C'est plus que bien, je suis vraiment très content d'être ici.
00:35:29C'est un plaisir de vous accueillir.
00:35:31On va parler de musique tout à l'heure, ça tombe bien.
00:35:33C'est Valérie Zetoun qui vient nous rejoindre.
00:35:37Et on va parler musique,
00:35:39Valérie, avec un truc qui vous touche
00:35:41particulièrement puisque c'est une rencontre
00:35:43dont vous êtes un peu
00:35:45l'instigateur.
00:35:51Bonjour Bruno, bonjour Bernard,
00:35:53mes hommages.
00:35:55Le 6 novembre 2014,
00:35:57Bercy affiche complet pour six soirs.
00:35:59Le public qui a la chance
00:36:01d'assister à la première des Vieilles Canailles
00:36:03découvre le décor
00:36:05où trône un immense bar en bois
00:36:07de plusieurs étages,
00:36:09mais aussi le Big Band de Michel Gaucher,
00:36:11l'un des meilleurs d'Europe.
00:36:1326 musiciens
00:36:15dont six guitaristes, la crème de la crème
00:36:17à tous les instruments, à tous les postes
00:36:19et une lumière chaleureuse
00:36:21conçue par le roi Rouvérolis.
00:36:23Tout est prêt pour que l'événement
00:36:25de l'année ait lieu.
00:36:30À 21h tapante,
00:36:32Jacques Dutronc, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday
00:36:34apparaissent, crooneurs, classieux,
00:36:36en smoking, lunettes noires,
00:36:38démarches chaloupées
00:36:40sous les applaudissements nourris du public.
00:36:42Le choix du premier titre
00:36:44qu'ils interprètent n'est pas innocent.
00:36:46Les Playboys, façon d'annoncer
00:36:48au public qu'il va non seulement
00:36:50entendre des tubes, mais aussi
00:36:52se marrer parce que les trois potes de la Trinité
00:36:54qui sont amis depuis plus de 60 ans
00:36:56ont bien l'intention
00:36:58de déconner.
00:37:07Et puis il y a le titre de la tournée,
00:37:09Vieilles Canailles, clin d'œil à Gainsbourg,
00:37:11très proche des trois artistes
00:37:13dont l'humour plane certainement au-dessus de Bercy
00:37:15ce soir-là.
00:37:29Lorsqu'on leur a proposé ce spectacle
00:37:31un an auparavant,
00:37:33ils ont tout de suite accepté.
00:37:35Même les négociations de contrat
00:37:37d'habitude si complexes ont été simples.
00:37:39Ils ont tout partagé en trois
00:37:41sans aucune difficulté.
00:37:43Seul Jacques Dutronc a eu une demande particulière,
00:37:45un tabouret et un fouet
00:37:47pour dompter Johnny sur scène.
00:37:49Car ce mec est un fauve, a-t-il dit.
00:37:59Si les trois artistes chantent
00:38:01On veut des légendes, le public lui a
00:38:03trois légendes sur scène.
00:38:05Les six Bercy passent très vite et la demande
00:38:07est très forte en province.
00:38:09Mais Eddy Mitchell ne veut plus faire de tournée
00:38:11depuis 2010.
00:38:13Alors l'événement s'arrête là.
00:38:23C'est sans compter sur Johnny
00:38:25qui appelle Eddy et Jacques fin 2016
00:38:27pour les convaincre de faire la tournée
00:38:29en province.
00:38:31Eddy ne veut rien refuser à son pote
00:38:33alors il revient sur sa décision
00:38:35et ce sont 17 tubes
00:38:37à 17 dates à l'été 2017
00:38:39qui ont lieu dans toute la France.
00:38:41Mais quelques semaines après l'annonce
00:38:43de la tournée, Johnny annonce
00:38:45qu'il est atteint d'un cancer.
00:38:47La nouvelle est un choc
00:38:49et certains journalistes croque-morts
00:38:51s'amusent déjà à le remplacer dans les vieilles canailles.
00:38:53Ils évoquent des solutions
00:38:55loufoques comme Michel Polnareff
00:38:57ou Michel Sardou.
00:38:59Comme si Dutronc allait chanter
00:39:01Les lacs du Connemara et Mitchell
00:39:03Toutou pour ma chérie.
00:39:05Et comme s'ils allaient accepter de faire la tournée
00:39:07sans Johnny.
00:39:13Contre toute attente, Johnny le Sphinx
00:39:15annonce qu'il assurera bien la tournée.
00:39:17Et si l'artiste est depuis
00:39:19bien longtemps le patron des artistes,
00:39:21l'homme Jean-Philippe Smet
00:39:23va donner une leçon de courage
00:39:25à la France entière.
00:39:27La première date a lieu au stade de Lille
00:39:29le 10 juin.
00:39:31Toute la France crue de son Johnny.
00:39:33Et si l'artiste s'assoit sur un tabouret,
00:39:35la voix est là, puissante
00:39:37et chaude.
00:39:43Il souffre énormément
00:39:45mais assure toutes les dates,
00:39:47parfois dans des conditions hallucinantes
00:39:49pour un humain.
00:39:51Au milieu thérapie le matin,
00:39:53sur scène le soir, c'est Eddie Mitchell
00:39:55qui le définit le mieux.
00:39:57Ce que j'adore chez Johnny
00:39:59c'est que c'est Robocop, pas lui tout seul.
00:40:01C'est un battant,
00:40:03il est recousu de partout
00:40:05mais il repart tout le temps.
00:40:07C'est extraordinaire.
00:40:15Eddie et Jacques veillent sur lui
00:40:17comme des frères et tout le monde dans l'équipe
00:40:19prend un respect infini
00:40:21pour cet homme qui donne tout son sens
00:40:23à la fameuse phrase
00:40:25« The show must go on ».
00:40:27Ce qui ne les empêche pas de se marrer
00:40:29et de prendre un immense plaisir
00:40:31à régaler le public qui en redemande.
00:40:39Le 5 juillet 2017,
00:40:41la tournée des Vieilles Canailles
00:40:43prend fin au théâtre de Verdure de Carcassonne.
00:40:45Les organisateurs ont tenu à finir
00:40:47le spectacle de 3000 personnes très intimistes.
00:40:49L'ambiance sur scène est fantastique
00:40:51et les trois amis se sentent bien.
00:40:57À 23h, les musiciens démarrent
00:40:59le dernier titre à toute la musique que j'aime.
00:41:03Il règne en coulisses une drôle d'ambiance
00:41:05un peu fêtarde
00:41:07mais déjà nostalgique de cet événement hors normes.
00:41:09Le 5 juillet 2017,
00:41:11Johnny a donné son dernier concert
00:41:13avec Eddy et Jacques,
00:41:15ses amis de 60 ans.
00:41:17Les Vieilles Canailles
00:41:19ont bouclé la boucle d'une immense carrière
00:41:21et certains d'entre nous le sentent.
00:41:23Je regarde ces Santiagues
00:41:25marcher vers les loges
00:41:27la gorge un peu serrée.
00:41:29Mais nous sommes tous heureux
00:41:31et fiers d'avoir participé
00:41:33à cet événement
00:41:35qui a prouvé que nous,
00:41:37Français,
00:41:39nous n'avons rien à envier aux Américains.
00:41:41Bon dimanche !
00:42:07C'est déjà fini.
00:42:09Mais rassurez-vous, dans quelques minutes,
00:42:11c'est le retour des prix défiant toute concurrence
00:42:13et des promos à gogo.
00:42:15Ce sera juste après Bruno Guillon
00:42:17qui dit des trucs avec des gens
00:42:19sur RTL.
00:42:21C'est le bon dimanche show de Bernard Werber
00:42:23sur RTL. On parle de la valse des âmes
00:42:25qui est sortie au début du mois d'octobre
00:42:27chez Albin Michel.
00:42:29Vous dites dans le livre,
00:42:31c'est rigolo puisqu'on est en train de le lire,
00:42:33que le livre est en danger.
00:42:35Comment on peut faire pour le sauver, Bernard ?
00:42:41Peut-être écrire
00:42:43des histoires qui ressemblent un peu plus
00:42:45aux films. Je crois que les jeunes
00:42:47maintenant sont sur les plateformes et regardent
00:42:49des séries sur Netflix,
00:42:51Amazon Prime, tout ça, et ça devient une nouvelle culture.
00:42:53Et c'est à nous
00:42:55d'arriver à retrouver ce rythme
00:42:57et cette qualité de scénario
00:42:59parce qu'ils ont des super scénarios.
00:43:01Il y a quand même des séries extraordinaires.
00:43:03Il faut déjà qu'on se renseigne.
00:43:05Si ça plaît aux jeunes, c'est qu'il y a une raison.
00:43:07C'est à nous d'arriver à retrouver ce rythme
00:43:09rock'n'roll
00:43:11plutôt que de rester sur la musique classique.
00:43:13Même si j'adore la musique classique,
00:43:15mais ne pas tout le temps vouloir faire
00:43:17de la littérature à l'ancienne,
00:43:19mais faire quelque chose de plus moderne, plus dynamique,
00:43:21avec plus d'images, plus de scènes, plus de surprises.
00:43:23Justement, vous parlez de films.
00:43:25Vous êtes asseyé au cinéma, on le disait tout à l'heure,
00:43:27au milieu des années 2000. C'était nos amis
00:43:29l'Etherien que vous avez réalisé en 2005.
00:43:31Quel souvenir vous gardez de cette expérience ?
00:43:33Vous le disiez tout à l'heure,
00:43:35au-delà de l'histoire, il y a le côté
00:43:37géré des acteurs
00:43:39qui est compliqué, mais ma question, c'est
00:43:41est-ce que c'est un exercice
00:43:43dans lequel vous aimeriez revenir ? Moi, typiquement,
00:43:45quand j'ai lu La valse des âmes, je me dis
00:43:47waouh, ça serait quand même un super
00:43:49bon film, La valse des âmes.
00:43:51Ce que j'ai retenu de cette expérience, tout d'abord,
00:43:53c'est l'être extraordinaire,
00:43:55fabuleux, qui est Claude Lelouch.
00:43:57Claude Lelouch a produit tout seul,
00:43:59sans aucune chance, ce film,
00:44:01parce qu'il avait adoré mon court-métrage,
00:44:03et ce mec
00:44:05est un seigneur. On ne se rend pas compte,
00:44:07parce qu'on voit juste le réalisateur,
00:44:09cet être humain est extraordinaire.
00:44:11Donc, c'est lui qui m'a dit, je te laisse faire
00:44:13tes erreurs, parce que c'est ça qui fait faire ton style.
00:44:15Et il m'a laissé, il m'a
00:44:17confié le travail de réalisation,
00:44:19et il m'a tout le temps poussé
00:44:21à être le plus original, le plus innovant
00:44:23possible. Donc, ce que j'ai retenu sur
00:44:25toute cette expérience, c'est
00:44:27que c'est Claude Lelouch qui est un type
00:44:29fabuleux. Ensuite, en deuxième élément,
00:44:31j'ai pu me rendre compte que le fait de
00:44:33savoir raconter une histoire, et le fait
00:44:35de savoir mettre des images, de la musique,
00:44:37en plus j'avais aussi une formation de caméraman
00:44:39et de scénariste, ça ne suffit pas,
00:44:41il manque ce petit élément que j'avais évoqué,
00:44:43c'est savoir gérer
00:44:45les fauves, savoir gérer
00:44:47les acteurs, et ça c'est mon
00:44:49domaine, je crois, de faiblesse.
00:44:51Pour moi, les acteurs,
00:44:53c'est comme des musiciens, ils doivent
00:44:55savoir faire de même. J'ai pas compris, non, en fait
00:44:57qu'il faut vraiment les guider, et là
00:44:59je crois que j'étais pas suffisamment
00:45:01expérimenté. Il aurait fallu que je fasse plus
00:45:03de films pour pouvoir faire ça.
00:45:05Justement, en préparant cette émission,
00:45:07j'ai lu dans une interview, vous disiez
00:45:09que votre moyen d'expression préféré, c'était l'image.
00:45:11Oui.
00:45:13Quand j'écris, j'écris des images. Je sais, mais
00:45:15je sais que vous peignez également, depuis
00:45:17le début des années 90. Pourquoi on ne vous connaît
00:45:19pas plus, aussi, en tant que peintre, que c'est quelque
00:45:21chose que vous ne mettez pas forcément en avant ?
00:45:23Je crois que je ne suis pas très bon.
00:45:25Il y a...
00:45:27En fait, je crois que j'ai des talents.
00:45:29À un moment, dans le livre,
00:45:31je dis, au moment de la mort,
00:45:33au moment du jugement dernier, on sera posé comme question
00:45:35« Qu'as-tu fait de tes talents ? »
00:45:37Moi, j'avais deux talents, c'est la musique
00:45:39et le dessin. Mais je ne les ai pas développés
00:45:41suffisamment. Par contre, j'ai
00:45:43un talent que je n'avais pas,
00:45:45qui est l'écriture, et celui-là, je l'ai développé à fond.
00:45:47C'est-à-dire qu'on peut avoir des talents
00:45:49et ne pas les développer,
00:45:51et ne pas avoir de talent et en développer.
00:45:53Donc,
00:45:55je...
00:45:57Je pense que l'écriture, maintenant, c'est
00:45:59ma voie d'expression absolue.
00:46:01Alors, justement, quand vous parlez du jugement
00:46:03dernier, on va revenir à votre
00:46:05héroïne, si vous le voulez bien,
00:46:07Eugénie, qui va donc
00:46:09revenir
00:46:11dans ses vies passées,
00:46:13et quand elle passe de vie
00:46:15à trépas,
00:46:17il y a une note
00:46:19qui est donnée à son âme.
00:46:21Et donc, au début,
00:46:23alors évidemment, quand elle est née en Dertal,
00:46:25ça commence pas très très fort, et puis après,
00:46:27elle va se retrouver servante chez Nefertiti,
00:46:29elle va être Pythagore, et là, du coup,
00:46:31ça monte. Elle va même passer
00:46:33de V-I-E, ce dont on parlait tout à l'heure,
00:46:35le voyage intérieur expérimental,
00:46:37à V-E-R-B,
00:46:39verbe qui veut dire ?
00:46:41C'est la vie la plus extraordinaire.
00:46:43Je ne me rappelle même plus ce que j'ai mis.
00:46:45C'est une vie extraordinaire.
00:46:47Vous savez, dans ces cas-là,
00:46:49moi, je prends des notes
00:46:51en lisant. On parlait tout à l'heure du téléphone portable,
00:46:53donc moi, je prends beaucoup de notes au téléphone.
00:46:55Une vie extraordinaire, raisonnante.
00:46:57Verbe, vie extraordinaire, rayonnante
00:46:59et bienfaitrice.
00:47:01Moi, j'ai trouvé,
00:47:03c'était au final du livre,
00:47:05donc j'ai rajouté des choses que j'aimais au début,
00:47:07je me rappelle bien, et des choses que j'ai rajoutées au final.
00:47:09Mais du coup,
00:47:11si vous deviez vous donner une note à votre âme,
00:47:13aujourd'hui, Bernard, vous donneriez combien ?
00:47:15D'abord, ma vie n'est
00:47:17pas encore finie, on ne peut pas faire le bilan.
00:47:19À mi-parcours, on n'a pas le droit ?
00:47:21Je crois que c'est une vie où,
00:47:23en tout cas, j'ai eu la chance
00:47:25de pouvoir diffuser
00:47:27plein d'idées.
00:47:29À un moment,
00:47:31ça vous semble bizarre ce que je vais vous dire,
00:47:33j'ai revécu une de mes vies,
00:47:35il m'a semblé revivre une de mes vies d'Atlante.
00:47:37Et ma vie d'Atlante, j'étais tout le temps cool.
00:47:39Et ma vie de Bernard Werber,
00:47:41je suis plutôt stressé,
00:47:43je me posais des questions.
00:47:45Mon idéal serait de devenir comme ma première vie.
00:47:47J'ai créé une sorte de dialogue
00:47:49imaginaire entre moi et l'Atlante
00:47:51que j'ai été.
00:47:53Il m'a semblé dire,
00:47:55c'est toi qui as la vie la meilleure,
00:47:57parce que toi, tu peux diffuser des idées
00:47:59au-delà d'un petit cercle de personnes.
00:48:01Tu peux diffuser des idées
00:48:03sur des millions d'êtres humains.
00:48:05Moi, au mieux, même en parlant,
00:48:07même en ayant plein d'amis, c'est sur des centaines
00:48:09de personnes. Et c'est vrai que
00:48:11c'est ma vie la plus extraordinaire,
00:48:13parce que quand j'ai créé une histoire, elle peut être lue
00:48:15par des dizaines de millions de personnes
00:48:17dans le monde. Et même si je meurs,
00:48:19les livres continueront de vivre.
00:48:21Et ça, je crois que l'invention de l'imprimerie
00:48:23est du livre. Et la plus grande invention
00:48:25qui soit, c'est celle qui offre l'immortalité.
00:48:27Alors, il n'y a pas que
00:48:29via la lecture des livres,
00:48:31il y a également les réseaux sociaux qui peuvent nous permettre
00:48:33d'avoir une certaine résonance. D'ailleurs, vous êtes sur
00:48:35Instagram, cher Bernard. On est allé voir.
00:48:37Vous avez plus de 41 000 followers.
00:48:39Vous postez régulièrement des photos
00:48:41de votre quotidien, de votre travail,
00:48:43de vos conférences. Mais
00:48:45nous, ce qui nous intéresse, c'est les gens que vous suivez
00:48:47sur ce réseau. Qu'est-ce
00:48:49qui vous intéresse quand vous êtes seul face à votre téléphone ?
00:48:51Bernard Werber, on connaît mieux les gens quand on sait
00:48:53ce qu'ils aiment. Donc, on a fouillé dans
00:48:55les comptes que vous suivez, et on va en parler
00:48:57ensemble si vous le voulez bien. Vous suivez
00:48:59le compte Skateboard
00:49:01Stickers, un compte avec des photos
00:49:03d'autocollants qu'on met sur des skates. Vous faites
00:49:05du skate ou pas ? Pas du tout, non.
00:49:07Ça doit être un lien avec Mathias.
00:49:09Parce que Mathias, je crois que...
00:49:11C'est son...
00:49:13C'est son Instagram.
00:49:15C'est lui qui fait ça.
00:49:17Je ne fais pas de skate.
00:49:19Vous suivez le compte Trois Kiffs
00:49:21par jour. Oui, ça, c'est mon
00:49:23amie Florence Servan-Schreiber.
00:49:25Elle est extraordinaire. D'ailleurs, elle est venue
00:49:27au spectacle à Bobineau, et
00:49:29elle réfléchit elle aussi à des idées
00:49:31comme ça. Vos Trois Kiffs par jour,
00:49:33quotidien, c'est quoi pour vous, Bernard ?
00:49:35J'adore votre émission.
00:49:37Merci.
00:49:39Écrire le matin.
00:49:41Et ensuite,
00:49:43faire du jogging en écoutant des podcasts
00:49:45d'histoire. Alors, ça tombe bien que vous me
00:49:47branchiez là-dessus. Vous suivez le compte
00:49:49Bipolar. Premier média 100%
00:49:51polar-thriller. Vous faites partie de ces gens
00:49:53qui écoutent des émissions de faits divers pour se
00:49:55détendre ou pas ? Oui.
00:49:57Genre Jean-Alphonse Richard sur RTL, L'heure du crime,
00:49:59etc. Exactement.
00:50:01Mais aussi beaucoup de trucs historiques
00:50:03scientifiques. Mais tout ça, c'est la matière première.
00:50:05Génial. Génial pour écrire des
00:50:07romans. Alors, justement, vous suivez
00:50:09le compte Ciel et Espace Magazine.
00:50:11L'astronomie et l'espace, c'est une autre
00:50:13de vos passions. Qu'est-ce qui vous
00:50:15attire dans cet univers ?
00:50:17L'évasion. J'ai tout
00:50:19le temps la perception que nous sommes en train de nous
00:50:21prendre la tête avec des tout petits problèmes.
00:50:23Il y a un moment où il faut prendre la distance. On est
00:50:25sur une planète. L'univers est immense.
00:50:27Nous sommes des petites choses. On va bientôt crever.
00:50:29C'est pas grave. Mais...
00:50:31Non, c'est pas grave. Ça ne m'arrange pas. J'ai un crédit
00:50:33sur la maison. Non, mais...
00:50:35Il y a une sorte de
00:50:37tragédie qu'on nous enseigne tous.
00:50:39Dès qu'on est enfant, on dit d'abord
00:50:41tu vas crever. Après, on te dit tu vas affronter
00:50:43des problèmes. Tu vas devoir gagner ta vie. Et tout ça devient
00:50:45au bout d'un moment une sorte de sac à dos
00:50:47très lourd rempli de cailloux.
00:50:49C'est la charge mentale, ça s'appelle.
00:50:51La charge mentale. Et je me dis
00:50:53attends, au-delà du fait
00:50:55que l'école, mes parents,
00:50:57le monde d'entreprise,
00:50:59les médias me disent
00:51:01attends, c'est lourd, c'est lourd. C'est quoi
00:51:03mon truc ? Mon truc, c'est
00:51:05je suis un être humain vivant. Et après
00:51:07arrive que pourra,
00:51:09c'est pas grave. Je suis dans l'univers et
00:51:11je vis une expérience. Mais
00:51:13il n'y a pas de... Je crois qu'il faut se libérer
00:51:15du regard des autres. Et de
00:51:17tous ces devoirs, toutes ces charges qu'on nous met.
00:51:19Et ça, je le trouve avec l'astronomie
00:51:21et la découverte de la conquête de l'espace.
00:51:23Dernier compte sur lequel on s'est arrêté.
00:51:25Vous suivez le compte de l'émission Affaires conclues.
00:51:27En plus, c'est l'émission de Brocante de France 2.
00:51:29Est-ce que vous aimez
00:51:31chiner, déjà ? Pas du tout, mais
00:51:33c'est parce qu'il m'avait invité et je voulais voir
00:51:35ce qu'il faisait. Mais
00:51:37en plus, si, si, je suis copain avec Julien Cohen
00:51:39qui est un type très sympathique
00:51:41et Sophie Davant, à l'époque, qui faisait l'émission.
00:51:43Ils sont des gens superbes.
00:51:45Julien Cohen qui était un des acheteurs
00:51:47de l'émission... Avec des lunettes bleues. Exactement.
00:51:49C'est Bernard Werber qui fait son
00:51:51bon dimanche chaud sur RTL. On va mettre le doigt sur un sujet
00:51:53dans quelques instants, cher Bernard. On va parler des critiques.
00:51:55Les critiques du web.
00:51:57Ça arrive sur RTL, à tout de suite.
00:52:03Le bon dimanche chaud.
00:52:05La seule émission à turbo-injection avec 4 cylindres
00:52:07en V qui peut monter de 0 à 100 en
00:52:0911 secondes.
00:52:11Bruno Guillon sur RTL.
00:52:13Bernard Werber fait son
00:52:15bon dimanche chaud sur RTL. La valve se désarme.
00:52:17Son roman est sorti depuis le
00:52:191er octobre et puis en tournée dans toute la France
00:52:21avec son spectacle V.I.E.
00:52:23Voyage intérieur expérimental.
00:52:25Spectacle interactif avec des expériences
00:52:27de méditation guidées, accompagnées
00:52:29par Franck Hœur, à la Harpe, on le disait
00:52:31tout à l'heure. Alors évidemment
00:52:33il est question de V.I.E. dans
00:52:35ce livre. Vous dites que tout le monde
00:52:37n'est pas réceptif à la V.I.E.
00:52:39Cette expérience d'aller voir des vies antérieures.
00:52:41Comment on le devient
00:52:43réceptif ? En pratiquant.
00:52:45Mais il y a des gens pour lesquels
00:52:47je crois qu'ils n'ont pas intérêt à le faire.
00:52:49Peut-être que leurs vies ne sont pas intéressantes.
00:52:51La plupart des vies ne sont pas intéressantes.
00:52:53Les gens croient
00:52:55que quand on va dans leur vie antérieure on se retrouve
00:52:57Napoléon, Cléopâtre, Jésus-Christ.
00:52:59Non, on se retrouve en train
00:53:01de bêcher un jardin, on se retrouve
00:53:03en train de travailler à l'usine.
00:53:05Dans l'hypothèse,
00:53:07comme c'est dit dans la Bible,
00:53:09au moment de la naissance
00:53:11il y a un ange qui arrive et qui fait
00:53:13l'empreinte de l'ange. C'est
00:53:15oublie tes vies antérieures parce que
00:53:17ça peut t'encombrer.
00:53:19Ça peut être
00:53:21un peu surprenant, mais
00:53:23mes livres parlent de vies antérieures, j'ai un spectacle
00:53:25qui parle de vies antérieures, je ne suis pas convaincu
00:53:27que les vies antérieures existent.
00:53:29Ce que je regarde c'est que quand je fais l'expérience
00:53:31je me retrouve dans des mondes extrêmement précis
00:53:33et quand je propose à la salle
00:53:35de faire l'expérience, ils arrivent à avoir des récits
00:53:37très cohérents et très précis.
00:53:39Et ça marche pas sur tout le monde, ça marche en gros sur 70%
00:53:41des gens. Les 30 qui y résistent
00:53:43d'abord c'est ceux qui n'ont pas envie, ensuite
00:53:45ceux qui n'ont pas intérêt à le faire,
00:53:47et tous ceux qui se disent
00:53:49ça doit être mon imagination. Dès le moment où on
00:53:51veut arriver à expliquer ce qui se passe
00:53:53déjà ça déconnecte.
00:53:55C'est comme un rêve
00:53:57guidé.
00:53:59J'ai quand même cherché, vous parlez
00:54:01très peu de vos vies
00:54:03antérieures. Tout à l'heure vous aviez parlé
00:54:05de votre passé d'Atlante
00:54:07et de samouraï.
00:54:09C'est vrai que vous en parlez
00:54:11rarement. C'est vraiment le même
00:54:13système, c'est-à-dire comme dans le bouquin, on
00:54:15descend un escalier, là il y a plein de portes.
00:54:17Donc alors, je vais vous poser la question
00:54:19puisqu'on sait qu'elle a plus d'une centaine de vies
00:54:21antérieures l'héroïne de votre roman. Vous en avez
00:54:23combien vous Bernard Werber ? Alors, j'ai rencontré
00:54:25une médium qui m'a dit que j'en avais 111.
00:54:27Donc là vous êtes dans votre 112ème vie.
00:54:29Je suis dans la 112ème.
00:54:31J'ai dit, je sais pas si c'est vrai ou si c'est pas vrai, mais ça m'a l'air
00:54:33une bonne matière pour écrire des romans.
00:54:35Donc j'ai pris des notes, et puis
00:54:37elle m'a dit, vous voulez que je vous les raconte ?
00:54:39Alors j'ai dit, allez-y racontez-moi, j'aime bien qu'on me raconte des histoires.
00:54:45Après, en 300 avant Jésus-Christ,
00:54:47j'étais ami avec Lenuc, et on montait sur la terrasse
00:54:49et on regardait les étoiles
00:54:51et je notais sur le parchemin.
00:54:53Ensuite, elle m'a raconté une vie où j'étais archer anglais.
00:54:55D'ailleurs, j'ai participé
00:54:57à des guerres en France,
00:54:59où je me suis aperçu que dans la guerre de son temps,
00:55:01c'était pas des Français contre les Anglais, c'était des Français
00:55:03et des Anglais contre d'autres Français
00:55:05et d'autres Anglais. Et moi-même, j'étais juste
00:55:07un mercenaire, c'est-à-dire que je savais même pas pour quel roi je me battais.
00:55:09Et quand il y avait une bagarre,
00:55:11parce que je l'ai revécu après,
00:55:13en fait, c'était pas comme
00:55:15un match de foot, on a gagné, c'est juste
00:55:17qu'on me file le fric et je me casse.
00:55:19Et j'ai revécu une vie où j'étais médecin
00:55:21à Saint-Pétersbourg,
00:55:23une vie où j'étais danseuse de French Cancan.
00:55:25C'est les vies les plus nettes
00:55:27que je connais.
00:55:28Ce qui est d'ailleurs assez dingue dans le bouquin, c'est ça, c'est que votre héroïne
00:55:30Génie Toledano part
00:55:32visiter ses vies antérieures
00:55:34et se retrouve confronté
00:55:36à des moments d'histoire important
00:55:38pour notre civilisation
00:55:40et quand elle revient, elle dit
00:55:41ah non, ça s'est pas tout à fait passé comme ça.
00:55:43A l'instar de ce que je vous disais tout à l'heure
00:55:45entre les Néandertals et les Sapiens.
00:55:47Oui, elle a accès à la vérité,
00:55:49puisque c'est une autre manière
00:55:51de visiter le passé.
00:55:53Ce système de voyage dans les vies antérieures,
00:55:55on se retrouve tout d'un coup dans un film,
00:55:57et là on voit.
00:55:59Je pense qu'en effet, il y a une grande malhonnêteté
00:56:01chez les historiens qui sont souvent payés
00:56:03par les gouvernants pour raconter
00:56:05quelque chose qui correspond à l'idéologie
00:56:07en place.
00:56:09C'est un genre de révisionnisme permanent.
00:56:11Et là, avec cette technique, ce que je dis,
00:56:13c'est qu'il s'est peut-être passé d'autres choses.
00:56:15Je vous donne un exemple tout simple.
00:56:17Quand Jules César envahit la Gaule,
00:56:19on n'a que la version de Jules César.
00:56:21On n'a pas la version des Gaulois, puisque les Gaulois n'avaient pas d'écriture.
00:56:23Mais s'il le faut, d'abord les Gaulois
00:56:25étaient plus civilisés que les Romains.
00:56:27Je le pense réellement.
00:56:29Ils avaient une culture beaucoup plus subtile.
00:56:31Et les Romains, c'était juste des grosses brutes
00:56:33qui sont arrivés, qui ont envahi le pays.
00:56:35Mais Jules César, c'est lui qui a dicté
00:56:37la guerre des Gaules.
00:56:39Du coup, on n'a que son récit.
00:56:41Alors, il y a une rubrique dans l'émission qu'on appelle
00:56:43les critiques du web. Je vous explique,
00:56:45cher Bernard Werber, comment ça se passe.
00:56:47On récupère l'oeuvre, une des oeuvres de notre invité,
00:56:49et on va voir sur un site
00:56:51les notes qui ont été données.
00:56:53Et là, en l'occurrence, on a pris votre premier livre,
00:56:55sorti en 1991, Les Fourmis.
00:56:57Et on est allé voir, sur un site marchand,
00:56:59Amazon, pour ne pas le citer.
00:57:01Vous savez, dans ces cas-là, les gens mettent une note
00:57:03qui va de 1 à 5,
00:57:05qui explique le pourquoi du comment de leur note.
00:57:07Nous, ce qu'on aime, c'est récupérer des critiques bonnes ou mauvaises,
00:57:09mais qui ne nous font rien.
00:57:11Et je pourrais vous les lire tout de suite, telles quelles,
00:57:13mais on rajoute un petit exercice.
00:57:15On les traduit dans une autre langue,
00:57:17donc je vais vous les faire écouter grâce à l'intelligence artificielle
00:57:19dans une langue étrangère.
00:57:21A l'oreille, vous me dites c'est une bonne ou une mauvaise critique,
00:57:23et après je vous les lis. OK ?
00:57:25Oui, c'est compliqué. Mais vous allez voir, c'est très simple.
00:57:27Première critique, par exemple, elle est en français, vous l'avez compris,
00:57:29on la traduit en estonien.
00:57:35Bonne ou mauvaise critique ?
00:57:37Bonne, mais Morvan, je crois que ça veut dire en estonien,
00:57:39ça veut dire fourmi.
00:57:41Parce que il y a...
00:57:43C'est pas ça.
00:57:45Ah non ?
00:57:47Non, vous arrêtez tout de suite.
00:57:49JB Maniac vous a mis 2 sur 5.
00:57:51D'accord.
00:57:53La critique est la suivante.
00:57:55Trouvez au rayon science-fiction.
00:57:57Alors qu'il n'y a rien de science-fiction, il devrait être rangé au rayon
00:57:59je me prends pour Fred et Jamy.
00:58:01Mais c'est pas complètement faux,
00:58:03et surtout,
00:58:05la science-fiction, j'essaie de faire quelque chose
00:58:07de plus large que la science-fiction.
00:58:09Deuxième critique, on l'a traduite en laiton.
00:58:19Normalement, après une critique
00:58:21mauvaise, c'est vraiment une critique bonne,
00:58:23mais je vais quand même dire mauvaise aussi.
00:58:25Non, on reste dans la normalité.
00:58:27On en a mis une bonne, vraiment.
00:58:29Gigi Lamouliade vous a mis 4,5 sur 5
00:58:31avec cette critique, très réaliste.
00:58:33J'ai moi-même vécu avec une fourmi pendant 3 mois,
00:58:35je peux témoigner s'il y a une suite.
00:58:39Il a mis 4,5,
00:58:41mais il n'a pas mis 5.
00:58:43Je dis souvent la preuve que non,
00:58:45regardez la critique numéro 3.
00:59:01Bonne ou mauvaise critique ?
00:59:05Je ne sais plus rien dire,
00:59:07parce que je me plante à chaque fois.
00:59:09Je vous avais donné une petite indication juste avant.
00:59:11Elle est très bonne.
00:59:13Elle est bonne.
00:59:15Vondor Josiane vous a mis 5 avec cette critique.
00:59:25C'est parfait.
00:59:27L'avant-dernière,
00:59:29on l'a traduite en malayalam.
00:59:43Bonne ou mauvaise critique ?
00:59:49Elle est bonne.
00:59:51Henri Ollé vous a mis 5 sur 5 avec cette critique.
00:59:57Moi, mon cactus,
00:59:59il a rendu l'âme en moins de 3 jours.
01:00:03Et enfin, la dernière,
01:00:05on l'a traduite en urdu.
01:00:17Bonne ou mauvaise critique ?
01:00:19Mauvaise.
01:00:21Vous allez voir, des fois,
01:00:23vous n'y êtes strictement pour rien.
01:00:25Ça vous fait chuter votre note,
01:00:27évidemment,
01:00:29parce que Barbar vous a mis 0 sur 5,
01:00:31mais la critique est la suivante.
01:00:33Je suis très déçu de Sylvain,
01:00:35à qui j'ai prêté ce livre il y a 4 ans,
01:00:37et qui ne me l'a jamais rendu.
01:00:39Du coup, je suis obligé de le racheter.
01:00:41Du coup, il a mis 0 sur 5.
01:00:43Il y a aussi ceux qui reçoivent le livre abîmé,
01:00:45qui me mettent des zéros.
01:00:47Alors que vous êtes pour rien, vous l'avez compris.
01:00:49Bernard Berber fait son bon dimanche chaud sur RTL.
01:00:51On se retrouve dans quelques instants.
01:00:53...
01:00:55...
01:00:57...
01:00:59...
01:01:01...
01:01:03...
01:01:05Bernard Berber fait son bon dimanche chaud sur RTL.
01:01:07La valse des âmes.
01:01:09Son nouveau roman, sorti chez Albin Michel,
01:01:11est disponible depuis le 1er octobre.
01:01:13Et on parle également
01:01:15de cette tournée dans toute la France
01:01:17pour le spectacle VIE,
01:01:19Voyage Intérieur Expérimental.
01:01:21Interactif avec des expériences de méditation
01:01:23guidées, accompagnées par
01:01:25Franck Hœur à la harpe.
01:01:27Il y a également la sortie d'un jeu vidéo
01:01:29adapté de ses romans,
01:01:31Les fourmis. Bernard Berber,
01:01:33vous vous reposez quand ? Et quand vous vous reposez,
01:01:35vous faites quoi ?
01:01:37Ah ! Actuellement, mon problème
01:01:39c'est que je n'arrive pas à dormir.
01:01:41Donc, j'essaie de dormir, c'est déjà un objectif de vie.
01:01:43On vous a dérinoxiqué hyperactif
01:01:45ou pas, Bernard ?
01:01:47Mais, je ne me sens pas
01:01:49hyperactif, je n'ai pas l'impression de travailler.
01:01:51J'ai l'impression que j'ai la chance de pouvoir
01:01:53vivre de ma passion. Ma passion,
01:01:55c'est raconter des histoires. Après, je les raconte
01:01:57sous forme de roman, sous forme
01:01:59de jeu, sous forme de bande dessinée,
01:02:01sous forme de spectacle.
01:02:03Mais, ce que j'aime, c'est ce moment
01:02:05où j'invente un truc, et les autres l'écoutent
01:02:07et ça a l'air de...
01:02:09J'ai l'impression que ça leur fait du bien,
01:02:11et j'ai l'impression que c'est ma fonction.
01:02:13Et ça, c'est juste
01:02:15le... Je crois que
01:02:17c'est pour ça que je suis né. Pour raconter des histoires
01:02:19et faire que les autres
01:02:21vibrent. Voilà.
01:02:22Alors, on parlait de votre rituel d'écriture
01:02:24tout à l'heure. Donc, Brasserie parisienne,
01:02:26vous vous posez, vous arrivez, tous les jours,
01:02:28vous vous posez pour aller écrire.
01:02:30C'est genre à 7h pile, j'arrive et je m'y mets.
01:02:32Non, c'est pas 7h. C'est quelle heure ?
01:02:33Avant, c'était 8h, mais
01:02:35vu que il faut que j'amène les enfants à l'école,
01:02:37c'est 9h maintenant.
01:02:39Et 9h,
01:02:41je m'assoie, j'ai le journal, je le consulte
01:02:43très vite, c'est mes habitudes de journaliste,
01:02:45pour voir ce qu'a fait le monde pendant que j'avais le dos tourné.
01:02:47Et après, j'ai mon thé
01:02:49vert. Je suis encore au croissant,
01:02:51j'essaie d'enlever le croissant, mais j'y arrive pas.
01:02:53Et un jus d'orange pressé.
01:02:55Et à partir de là,
01:02:57des fois, je mets le casque.
01:02:59Des fois, je mets pas le casque. En fait, je mets
01:03:01le casque quand c'est des scènes de bataille, d'amour
01:03:03ou de voyage. Et je mets pas le casque
01:03:05quand j'ai besoin d'entendre
01:03:07mes personnages parler. Donc, toutes les scènes
01:03:09de dialogue. Et
01:03:11tous les matins, en fait, c'est une joie de
01:03:13faire mon métier. Enfin, de
01:03:15pratiquer ma passion.
01:03:16Mais est-ce que vous voulez visualiser, à l'instar
01:03:18d'un réalisateur de
01:03:20films, quelqu'un qui va écrire une histoire
01:03:22en disant, ah bah tiens, un tel va ressembler
01:03:24à Pierre Ninet, une telle va ressembler
01:03:26à Alex Zarkopoulos. Est-ce qu'il y a un
01:03:28visage sur vos personnages
01:03:30quand vous les posez
01:03:32sur le papier ? Alors, avant, je faisais ça.
01:03:34Je faisais un casting de cinéma pour mes personnages de romans.
01:03:36Maintenant, ce qu'il me reste
01:03:38du cinéma pour visualiser, pour répondre
01:03:40à votre question, c'est le fait que je fais
01:03:42des storyboards. C'est-à-dire que
01:03:44quand il y a des scènes, par exemple, de bataille
01:03:46ou d'amour, je fais les plans larges,
01:03:48les plans moyens et les plans serrés
01:03:50pour que le lecteur se dise.
01:03:52Par exemple, si je fais, il tourne la clé, ça va être
01:03:54un plan serré. Il tourne la clé de sa voiture.
01:03:56Et si je fais, du haut
01:03:58de la colline, on voyait
01:04:00toute l'armée avancer, ça va être
01:04:02un plan large. C'est-à-dire qu'avec les mots,
01:04:04on peut arriver à faire des plans dans l'esprit
01:04:06du lecteur. Ça, ça m'intéresse.
01:04:08Oui, je visualise tout.
01:04:10Alors, Bernard, vous avez écrit
01:04:12beaucoup de livres. On disait que c'est votre 25ème
01:04:14qui vient de sortir. Et vous avez
01:04:16notamment écrit le livre du voyage
01:04:18qui est ici, que je pose devant
01:04:20vous, au cas où vous ne vous en souveniez pas.
01:04:22C'est une sorte de livre interactif
01:04:24qui incite le lecteur à s'imaginer
01:04:26un monde intérieur.
01:04:27Qui est la source du spectacle. C'est parce que j'ai fait
01:04:29ce livre que j'ai fait le spectacle.
01:04:31Comme vous le dites, votre spectacle veilleux
01:04:33est un peu la suite spirituelle
01:04:35de ce livre. Eh bien, je vous propose,
01:04:37cher Bernard, l'interview
01:04:39du voyage. Fermez les yeux,
01:04:41je serai votre guide.
01:04:47Bernard Werber, vous n'êtes plus dans ce studio.
01:04:49Vous vous élevez,
01:04:51vous traversez les murs et
01:04:53depuis le ciel, vers
01:04:55quel endroit du monde avez-vous envie de vous
01:04:57diriger là, instinctivement ?
01:04:59Une île...
01:05:01Une île de type île déserte, mais
01:05:03avec une rivière de l'eau
01:05:05et une forêt et une vie,
01:05:07une faune, une flore.
01:05:09D'accord. Alors, vous arrivez,
01:05:11vous retrouvez sous vos pieds
01:05:13la sensation rassurante de la
01:05:15terre ferme. Vous regardez
01:05:17autour de vous. Il fait quel temps ?
01:05:19Est-ce que vous aviez prévu les vêtements
01:05:21adaptés du coup ? Alors, il fait très beau
01:05:23et la plage est de sable fin
01:05:25et il y a beaucoup de sons d'oiseaux
01:05:27et d'insectes et je me dis que
01:05:29l'ensemble du lieu dégage de l'énergie
01:05:31pure de vie. Et je n'avais
01:05:33pas prévu les bons vêtements, mais vu qu'il fait
01:05:35bon, je reste à l'ombre et je
01:05:37reste en short ou en caleçon.
01:05:39Alors, vous pensiez
01:05:41être sur une île déserte, cher Bernard,
01:05:43et pourtant vous repérez un grand bâtiment
01:05:45qui domine les environs.
01:05:47Il ressemble à quoi, ce bâtiment ?
01:05:49C'est une pyramide.
01:05:51Il y a une civilisation inconnue
01:05:53qui est apparue
01:05:55et qui fait même des pyramides. Elle est plus petite que
01:05:57Khéops, mais elle a exactement
01:05:59les mêmes proportions.
01:06:01D'accord. Alors, évidemment, vous êtes civilisé, vous n'allez
01:06:03pas rentrer sans vous annoncer. Bizarrement, il y a une sonnette
01:06:05sur cette pyramide, ne me demandez pas pourquoi.
01:06:07D'ailleurs, je suis assez
01:06:09interloqué. Elle fait quel bruit,
01:06:11cette sonnette, quand on sonne la sonnette de la pyramide ?
01:06:13Elle fait un bruit de harpe.
01:06:15C'est comme si c'était un accord, un arpège.
01:06:17La porte s'ouvre.
01:06:19Qui vous accueille ?
01:06:21Une jeune femme
01:06:23en tenue égyptienne
01:06:25qui me dit
01:06:27qu'on m'attendait justement et que ça tombe
01:06:29bien, tout le monde est prêt.
01:06:31Justement, vous rentrez et vous remarquez tout de suite la déco
01:06:33qui orne les murs.
01:06:35Est-ce que vous pouvez me décrire cette décoration,
01:06:37Bernard ? Oui, c'est des fresques
01:06:39qui représentent en fait le trajet
01:06:41d'une âme, tel que c'est décrit
01:06:43dans le livre des morts égyptien.
01:06:45Et ça montre notamment
01:06:47toutes les phases de rencontre avec les différents
01:06:49dieux qui chacun
01:06:51indique ce qu'il faut faire.
01:06:53Si vous regardez bien au fond, vous apercevrez un escalier
01:06:55en haut duquel est exposé ce qui vous a
01:06:57rendu le plus fier de toute votre vie.
01:06:59C'est quoi du coup ?
01:07:01Mes enfants,
01:07:03mes livres
01:07:05et
01:07:07des photos du spectacle.
01:07:09Alors, le maître des lieux de
01:07:11cette pyramide vous annonce qu'à l'étage, tout le monde
01:07:13est là pour vous accueillir.
01:07:15Qui est-ce que vous avez le plus
01:07:17hâte de voir et
01:07:19de qui vous vous dites
01:07:21lui s'il n'a pas pu venir, c'est pas bien grave.
01:07:23Alors, qui c'est que j'ai le plus
01:07:25hâte de voir ?
01:07:27C'est marrant parce que
01:07:29dans les gens
01:07:31que j'aimerais voir là-haut,
01:07:33il y a les gens qui m'ont
01:07:35permis de décoller.
01:07:37Mon premier éditeur,
01:07:39Richard Ducoussé, Renne Zilbert, la première
01:07:41dame qui m'a dit, pire pas ton temps
01:07:43d'être journaliste, ton vrai truc c'est d'être écrivain.
01:07:45Mes parents
01:07:47qui m'ont toujours soutenu dans mes choix
01:07:49les plus bizarres. Ils sont décédés
01:07:51et Renne est décédée et
01:07:53mes parents sont décédés.
01:07:55C'est
01:07:57ce que j'aimerais.
01:07:59S'il n'est pas là, c'est pas bien grave.
01:08:01S'il n'est pas là, c'est pas bien grave.
01:08:03Je n'ai pas envie d'être méchant.
01:08:05Vous allez rester combien de temps
01:08:07sur place, cher Bernard,
01:08:09dans cette pyramide ? J'ai l'intention de faire la fête.
01:08:11J'ai l'intention de faire la fête
01:08:13avec ces gens
01:08:15décédés que j'ai aimés, plus
01:08:17les gens non-décédés
01:08:19que jamais encore.
01:08:21Il y aurait ma famille, évidemment.
01:08:23Ma compagne,
01:08:25mes enfants,
01:08:27ma soeur,
01:08:29mes amis,
01:08:31dont vous avez présenté certains, je pense à
01:08:33notamment à Mathias Malzieu
01:08:35qui est pour moi comme un frère,
01:08:37Eric Antoine aussi.
01:08:39Tous ces gens formidables, je pense que
01:08:41si on est ensemble, on n'a même pas besoin de parler, on se comprend.
01:08:43Il va falloir revenir pour terminer l'émission,
01:08:45cher Bernard. C'est quoi votre message
01:08:47d'au revoir au moment où vous quittez la pyramide ?
01:08:49Merci d'être venu
01:08:51dans cette vie et
01:08:53merci de m'avoir rencontré
01:08:55et m'avoir aidé. Et comme toutes les belles histoires,
01:08:57ils font un générique de fin. Quelle musique vient
01:08:59accompagner les dernières images de ce voyage,
01:09:01cher Bernard ?
01:09:03Ainsi parla Zara Soustra.
01:09:05C'est la première chanson qui me met à l'esprit.
01:09:07La musique de 2001,
01:09:09l'Odyssée de l'espace. Je trouve que c'est une
01:09:11musique qui donne une sorte de
01:09:13côté, ok,
01:09:15tout ça c'était un film et tout ça
01:09:17c'est pas grave, c'était un film.
01:09:19On était juste des acteurs d'un film.
01:09:21Il est en train de revenir.
01:09:25Ah vous l'avez direct ?
01:09:27Waouh, parce que ça vous pouvez pas prévoir.
01:09:29Je peux
01:09:31tout prévoir.
01:09:33J'admire les modes
01:09:35professionnalistes ensemble
01:09:37de l'équipe. Bernard
01:09:39Werber fait son bon dimanche chaud.
01:09:41Merci de m'avoir invité. Mais c'est pas fini encore.
01:09:43Mais c'est marrant que vous mettiez le doigt sur le
01:09:45professionnalisme parce que dans quelques
01:09:47instants on va voir Patrick
01:09:49Chanfray et justement c'est une façon
01:09:51de vous montrer que pas tout le temps. Allez, à tout
01:09:53de suite sur RTL.
01:09:59La comète de Halley passe dans le ciel
01:10:01une fois tous les 76 ans.
01:10:05Le bon dimanche chaud sur RTL
01:10:07c'est tous les dimanches après-midi.
01:10:09Choisissez votre camp.
01:10:11Pour ma part j'ai déjà
01:10:13sorti mon télescope.
01:10:15Jusqu'à 15h30, le bon dimanche
01:10:17chaud sur RTL.
01:10:19Bernard Werber fait son bon dimanche chaud sur
01:10:21RTL. On parle de ce livre La valse des
01:10:23âmes qui est sorti chez Albin
01:10:25Michel au début du mois d'octobre.
01:10:27Dans quelques instants, et je sais que ça va
01:10:29vous faire plaisir, on va faire l'interview fourmi.
01:10:31On est obligé puisque c'est un peu grâce
01:10:33aux fourmis que vous avez eu votre
01:10:35notoriété au début en tout cas.
01:10:37J'en vois tout. Mais avant cela
01:10:39c'est Patrick Chanfray qui
01:10:41vient nous rejoindre. Patrick, chaque semaine
01:10:43vous vous retrouvez au plus près
01:10:45de nos auditeurs en vous rendant dans la ville
01:10:47de naissance de notre invité. Effectivement
01:10:49Bruno, et c'est la raison pour laquelle contre toute attente
01:10:51je me suis rendu à Toulouse. Mais non !
01:10:53Mais si ! Et c'est à 684
01:10:55kilomètres de Paris. Mais non !
01:10:57Mais si ! Et j'y suis allé en vélo. Mais non !
01:10:59Ben non !
01:11:01Regardez, la dernière fois que j'ai fait du sport, moi j'ai eu des courbatures
01:11:03pendant un an et demi. Et c'était quoi comme sport ?
01:11:05Enfin du sport...
01:11:07J'ai éternué. Pas non plus.
01:11:09Mais d'une force ! J'ai fait trois roulades arrière
01:11:11c'était très particulier. Heureusement j'étais en basket.
01:11:13Et c'est un point commun que nous avons
01:11:15Bernard, on en a un petit peu parlé tout à l'heure
01:11:17c'est que, on ne va pas se mentir, on n'est pas des grands
01:11:19sportifs. Et je ne vais pas vouloir
01:11:21vous manquer de respect, Bernard, en disant ça
01:11:23puisque sur votre fiche Wikipédia
01:11:25il est noté...
01:11:27Il a des difficultés en piano et en sport.
01:11:29C'est quand même fou de dire ça !
01:11:31Sur une fiche Wikipédia... Non mais ils sont fous !
01:11:33Moi s'il aurait fallu noter sur ma fiche Wikipédia
01:11:35tous les domaines où j'ai des difficultés
01:11:37mais je pense que ça aurait aidé les chercheurs sur l'idée de l'infini.
01:11:39C'est vraiment...
01:11:41Et puis c'est violent de se faire critiquer comme ça !
01:11:43C'est plus Wikipédia, c'est Wikipédiatribe !
01:11:45Pan !
01:11:47Exactement ! Vanlettré !
01:11:49Tremble France Culture !
01:11:51Je me suis donc
01:11:53rendu dans la ville rose et plus précisément
01:11:55à la librairie Ombre Blanche
01:11:57de la rue Léon Gambetta.
01:11:59Je m'approche d'une dame un peu voûtée au physique de
01:12:01prof d'histoire géo en pré-retraite qui s'habille
01:12:03chez Nature et Découverte.
01:12:05Bref, une stagiaire lambda de 17 ans
01:12:07en bibliothèque et elle lui demande
01:12:09s'ils ont bien reçu votre nouveau roman
01:12:11« La valse des âmes ».
01:12:13Sans un mot, elle me fait signe de la suivre.
01:12:15Alors on traverse les rayons
01:12:17à la lueur de sa bougie. Nous arrivons
01:12:19proche d'une cheminée poussiéreuse.
01:12:21Elle tourne d'un quart de tour
01:12:23un chandelier qui actionne un mécanisme
01:12:25ancien et qui ouvre
01:12:27une trappe mystérieuse.
01:12:29Tenez, voici le dernier grimoire
01:12:31de Maître Werber !
01:12:33Et elle a disparu
01:12:35dans une nuée de chauves-souris.
01:12:37C'est plus une librairie, c'est un épisode
01:12:39de Scooby-Doo. Franchement.
01:12:41Moi je croyais qu'au départ, en plus c'était marrant,
01:12:43votre livre c'était « La valse des ânes ».
01:12:45Un pamphlet sur notre gouvernement actuel !
01:12:47Pan ! Vanne ! Engagée !
01:12:49Haha ! Tremble France Inter !
01:12:51Je continue ma route
01:12:53et suis stoppé par un homme
01:12:55complètement ahuri qui cherche visiblement
01:12:57le point de ralliement pour son covoiturage
01:12:59et il hurle « Bla bla car !
01:13:01Où es-tu ?
01:13:03Où es-tu ? »
01:13:05Pan ! Vanne ! Musicale !
01:13:07Tremble France ! Gal !
01:13:09Puis,
01:13:11je m'assois au café Le Florida, place du Capitole,
01:13:13pour écrire, comme vous le faites, on en a parlé aussi,
01:13:15vous le faites tous les matins.
01:13:17Et en parcourant votre vie, j'apprends qu'on a
01:13:19encore presque un point commun, puisque vous avez reçu
01:13:21le prix des lecteurs du magazine « Science et avenir ».
01:13:23Et moi j'ai reçu un prix pour un bel
01:13:25article que j'ai écrit
01:13:27sur la science moléculaire et sur les vérandas.
01:13:29Dans le magazine « Science et vitres ».
01:13:31J'apprends aussi
01:13:33qu'on a encore encore
01:13:35presque un point commun, puisque vous avez écrit
01:13:37« Depuis l'au-delà » avec deux médiums
01:13:39et moi j'ai écrit avec deux
01:13:41médiocres « Depuis l'eau de vie ».
01:13:43On écoute tout de suite un extrait.
01:13:45« Attends, je ne peux pas te laisser dire ça, il y en a des biens.
01:13:47Bon allez, donne-moi les clés de ta bagnole,
01:13:49je te ramène. »
01:13:51Une œuvre poignante !
01:13:53On rappelle que cette lecture, bien évidemment,
01:13:55est à consommer avec modération.
01:13:57Il est midi et je fais une pause avec...
01:13:59Pardon.
01:14:01Il est midi, je fais une pause et mon invité
01:14:03pour le déjeuner est votre amie,
01:14:05la comédienne et humoriste Christine Béroux
01:14:07qui me dit...
01:14:09« Oh là là, je suis crevée, j'enchaîne toute la semaine
01:14:11et dimanche je ne pourrais même pas me poser
01:14:13parce que là il y a Bernard qui veut faire
01:14:15un loup-garou avec tout le monde.
01:14:17On est trente, il va encore mettre de la musique,
01:14:19se déguiser, mettre des bougies
01:14:21partout ! »
01:14:23C'est vrai, on en a parlé
01:14:25un petit peu tout à l'heure avec Frédéric Belle.
01:14:27C'est vrai, vous aimez bien mettre en scène
01:14:29à ce point-là, les jeux de rôles ?
01:14:31On le fait sérieusement, oui.
01:14:33C'est-à-dire les morts qui quittent la table,
01:14:35parce que je sais qu'il y a des gens qui gardent
01:14:37les morts, et puis
01:14:39il n'y a pas de boisson, il n'y a pas d'éléments,
01:14:41et il y a un bâton de parole. Et on ne parle que quand on a
01:14:43le bâton de parole.
01:14:45Du coup, on vit une pièce de théâtre et il y a des gens
01:14:47qui le vivent très très fort et qui sont très très impliqués
01:14:49dedans.
01:14:51On finit l'émission et on part jouer avec vous.
01:14:53Alors pour certains, Bernard, vous serez toujours le meilleur
01:14:55chanteur des petites bêtes. Pour d'autres,
01:14:57celui qui a eu des difficultés en piano
01:14:59et en sport. Et en même temps, ça,
01:15:01Bernard, on s'en fout pas mal, parce qu'on ne vous a jamais
01:15:03demandé d'écrire un best-seller en courant
01:15:05sur une partition de Chopin.
01:15:07Mais pour l'ensemble des Français, car ils me l'ont dit,
01:15:09vous resterez toujours
01:15:11formidable.
01:15:13Merci.
01:15:15Merci Patrick Chanfray. On vous retrouve sur scène
01:15:17avec votre nouveau spectacle le 13 novembre
01:15:19à Troyes, le 28 à Marseille.
01:15:21Et dans votre podcast, l'Apéritif,
01:15:23disponible sur toutes les plateformes
01:15:25d'écoute. Et merci à Christine Berroux
01:15:27pour ce fabuleux témoignage.
01:15:29C'était réellement Christine Berroux.
01:15:31On avait bien entendu et reconnu surtout le timbre
01:15:33et les caractéristiques de Christine.
01:15:35C'est Bernard Werber qui fait encore
01:15:37pour quelques instants son Bon Dimanche Chaud sur RTL.
01:15:39A tout de suite.
01:15:54Ensuite, on a tout jeté à la poubelle.
01:15:56Et on a mis le Bon Dimanche Chaud à la place.
01:16:02Bernard Werber fait son Bon Dimanche Chaud sur RTL.
01:16:04Bernard, on le disait, c'est votre
01:16:0625ème roman, La valse des âmes.
01:16:08Vous êtes un des auteurs français
01:16:10les plus lus dans le monde.
01:16:12Dans quel pays
01:16:14est-ce que ça vous a surpris le plus ?
01:16:16Corée du Sud.
01:16:18Au moment où l'avion est parti, je ne savais même pas
01:16:20où se trouvait la Corée du Sud.
01:16:22Et quand j'ai débarqué là-bas,
01:16:24j'ai découvert
01:16:26ma deuxième patrie.
01:16:28C'est des gens formidables, tournés vers le futur.
01:16:30Et j'ai un éditeur
01:16:32qui a joué le jeu.
01:16:34Qui a fait une diffusion
01:16:36très large dans le pays.
01:16:38Et maintenant, le livre est vraiment...
01:16:40Mes livres sont vraiment
01:16:42très bien accueillis là-bas.
01:16:44J'y vais tous les deux ans.
01:16:46Et c'est un pays extraordinaire.
01:16:48Est-ce que vous vous souvenez quand tu es sorti
01:16:50en 1991
01:16:52Les Fourmis ?
01:16:54Et est-ce que vous aviez prévu
01:16:56un succès si retentissant
01:16:58en France et ensuite dans le monde entier ?
01:17:00Non seulement je ne l'ai pas prévu, mais je ne l'ai pas souhaité.
01:17:02Je ne savais pas que l'écrivain
01:17:04c'était un métier. Je croyais que c'était une sorte de hobby.
01:17:06Comment on fait un peu de musique chez soi.
01:17:08Ou de la peinture.
01:17:10Mais je n'avais pas prévu qu'on pouvait gagner sa vie avec cette activité-là.
01:17:12C'est vraiment mon éditeur, Richard Ducoussé,
01:17:14qui a voulu que ça soit
01:17:16un best-seller. Derrière chaque réussite,
01:17:18il y a quelqu'un
01:17:20qui pousse.
01:17:22Et je lui dois ça.
01:17:24Mais ça a été un choc. Quand j'ai découvert
01:17:26que je pouvais vivre
01:17:28de ça et que je pouvais faire en plus d'autres livres,
01:17:30ça a été une émotion terrible.
01:17:32Mais est-ce que ça met une sorte de pression à la suite
01:17:34quand on commence à écrire
01:17:36un autre livre où on se dit
01:17:38il faut qu'il marche autant que le premier, puis après
01:17:40le troisième doit marcher autant que le second, etc.
01:17:42C'est un truc qui est
01:17:44toujours présent dans votre esprit ou pas ?
01:17:46Comme si je remontais sur le ring et qu'il fallait
01:17:48que je défende mon titre,
01:17:50oui, j'ai toujours peur que le livre
01:17:52n'intéresse pas ou même que le livre soit raté.
01:17:54Au moment où je le fais, j'ai comme une poule qui fait un œuf.
01:17:56Je ne sais pas s'il a fait bon. C'est les gens
01:17:58en le consommant qui vont me dire
01:18:00ça nous plaît ou ça ne nous plaît pas.
01:18:02Et quand l'État n'a-t-on-autre,
01:18:04mon troisième livre est sorti
01:18:06et que j'ai vu qu'il n'y avait
01:18:08aucune critique,
01:18:10aucune émission et que le livre
01:18:12avait un bide, je me suis dit j'ai fait un mauvais livre.
01:18:14Et c'est 6 ans ou 7 ans plus tard
01:18:16que les gens m'ont dit que c'est le préféré.
01:18:18Et donc maintenant, on est à 1,5 million
01:18:20d'État n'a-t-on-autre, alors qu'à la sortie
01:18:22ils ont tiré 70 000,
01:18:24ils ont vendu 10 000, donc il y a 60 000
01:18:26qui sont partis au pilon. C'était un échec
01:18:28complet, mais avec le temps,
01:18:30il y a une autre...
01:18:32Mais j'ai toujours peur, en effet,
01:18:34que ça n'intéresse pas le public. C'est comme des petits-enfants.
01:18:36On se dit, pourvu qu'ils réussissent.
01:18:38On va se poser sur les fourmis.
01:18:40On a décidé de vous faire l'interview fourmi Bernard Werber.
01:18:42Est-ce que, comme les fourmis,
01:18:44vous aimez vivre en colonie ou vous êtes plutôt solitaire ?
01:18:46C'est très bizarre, mais les deux.
01:18:48J'aime bien être seul au milieu des gens.
01:18:50Est-ce que, comme une fourmi,
01:18:52vous avez une force incroyable et vous pouvez soulever
01:18:54plusieurs fois votre poids ?
01:18:56Non. Mais là, je suis en train de faire
01:18:58des haltères pour essayer d'y arriver un jour.
01:19:00Est-ce que, comme les fourmis, on a beaucoup de mal
01:19:02à vous sortir du placard de la cuisine
01:19:04quand vous avez décidé d'y aller ?
01:19:06C'est l'une des raisons
01:19:08pour lesquelles je n'écris pas à la maison,
01:19:10sinon je fais un chapitre, je vais au réfrigérateur,
01:19:12je fais un chapitre et je m'agrossis très vite.
01:19:14D'accord. Est-ce que, comme les fourmis,
01:19:16vous êtes quelqu'un de très organisé ?
01:19:18Oui et non. Je suis organisé pour mon travail
01:19:20et pas organisé pour tout le reste.
01:19:22Est-ce que, comme les fourmis, vous êtes ingénieux
01:19:24et vous pouvez trouver une solution
01:19:26si un obstacle vient sur votre chemin ?
01:19:28Devant tout phénomène
01:19:30nouveau inquiétant, je suis
01:19:32qu'en train de me dire que c'est une partie d'échec,
01:19:34il faut que je trouve comment bouger les pièces.
01:19:36Les fourmis peuvent survivre jusqu'à 53°6.
01:19:38Et vous ?
01:19:40Non.
01:19:42Depuis peu, je fais du sauna
01:19:44et je trouve que c'est une préparation
01:19:46au réchauffement climatique intéressante.
01:19:48Est-ce que, comme certaines espèces de fourmis,
01:19:50vous êtes un nageur hors pair ?
01:19:52On a compris tout à l'heure sur le crôle,
01:19:54il y a une galère sur le crôle.
01:19:56Non, par contre, je tiens très longtemps.
01:19:58Je suis dans l'endurance, je ne suis pas dans le style.
01:20:00D'accord. Et enfin, est-ce que, comme les fourmis,
01:20:02vous n'avez pas peur de tomber dans le vide
01:20:04ou vous avez le vertige ?
01:20:06Depuis que j'ai fait du parachutisme
01:20:08au-dessus des pyramides de Khéops,
01:20:10je crois que j'ai moins peur du vertige.
01:20:12C'est lancer au-dessus de rien du tout
01:20:14en se disant qu'il y a un petit morceau de tissu
01:20:16qui devrait me retenir.
01:20:18C'est une notion que j'intégrais.
01:20:20Bernard Werber et son bon dimanche chaud
01:20:22pendant encore quelques minutes sur RTL.
01:20:24À tout de suite.
01:20:28Le saviez-vous ?
01:20:30Le bon dimanche chaud est la seule émission
01:20:32qui est aussi savoureuse avec une douzaine d'huîtres
01:20:34et des chips.
01:20:36RTL tous les dimanches,
01:20:38c'est Bruno Guillon.
01:20:42Le bon dimanche chaud de Bernard Werber.
01:20:44La valse des âmes.
01:20:46Le roman sorti chez Albin Michel
01:20:48est disponible depuis le 1er octobre.
01:20:50Et puis, VIE, on peut aller
01:20:52vous applaudir en tournée dans toute la France
01:20:54avec ce voyage intérieur expérimental
01:20:56que vous jouez depuis 2016.
01:20:58Vous le disiez, vous avez pris beaucoup de plaisir
01:21:00à le jouer il y a quelques jours à l'Olympia.
01:21:02Alors, est-ce que c'est un truc qui vous plairait
01:21:04puisque vous disiez que monter sur scène
01:21:06et vous retrouver face à autant de public,
01:21:08est-ce qu'on peut imaginer un jour Bernard Werber
01:21:10monter sur scène comme comédien
01:21:12dans une pièce de théâtre ou passer de l'autre côté
01:21:14de la caméra en tant qu'acteur ?
01:21:16Est-ce qu'on vous l'a déjà proposé ?
01:21:18Oui, et je suis nul. Il faut connaître
01:21:20ces zones d'incompétence.
01:21:22Je suis nul parce que...
01:21:24Vous avez passé un essai ou pas ?
01:21:26J'ai joué dans un film,
01:21:28j'ai essayé de faire du théâtre quand j'étais jeune
01:21:30et je ne sais pas jouer d'autres personnages
01:21:32que moi-même et je ne sais pas mentir
01:21:34et je ne sais pas me faire passer
01:21:36pour quelqu'un d'autre que ma propre personne.
01:21:38J'ai rencontré Serge Gainsbourg
01:21:40et il m'avait dit
01:21:42quand j'étais journaliste au lycée
01:21:44j'avais créé un journal
01:21:46et j'ai rencontré Gainsbourg et il m'a dit
01:21:48il y a Gainsbourg, il y a Gainsbard,
01:21:50il y a le masque, il y a la vraie personne
01:21:52et maintenant que j'ai le masque, je n'arrive plus à le décoller
01:21:54ne fais pas cette erreur, reste toi-même
01:21:56ne mets aucun masque.
01:21:58Et il m'a dit ça, je me suis dit
01:22:00voilà un message que j'ai intégré, je ne peux pas jouer
01:22:02un autre personnage que Bernard Werber
01:22:04donc je ne peux pas jouer de théâtre, je ne peux pas être acteur.
01:22:06Alors, on le disait, vous êtes un stacanoviste
01:22:08constamment dans le coup d'après
01:22:10La valse des âmes est sortie
01:22:12il y a quelques semaines maintenant
01:22:14le nouveau roman, on a déjà le titre et vous savez de quoi ça parle ou pas ?
01:22:16Oui, c'est la suite, La valse des âmes
01:22:18parce que je me suis tellement régalé
01:22:20avec Eugénie Toledano, je me suis dit
01:22:22je la garde et je la mets dans la suite
01:22:24que le livre marche ou qui marche pas
01:22:26je me suis dit, j'ai envie de lui faire
01:22:28découvrir d'autres époques
01:22:30vu que là ça s'arrête à Pythagore
01:22:32moins 500 avant Jésus-Christ
01:22:34donc là après je vais la faire voyager un peu
01:22:36en Inde, en Chine
01:22:38dans d'autres civilisations, mais en remontant
01:22:40le temps
01:22:42pour m'arrêter à peu près en Inde
01:22:44plus 500 après Jésus-Christ
01:22:46comme ça, comment dire
01:22:48je vais pouvoir explorer l'histoire
01:22:50et les vies antérieures
01:22:52ça me passionne moi les vies antérieures
01:22:54je dis, je suis pas convaincu que ça existait
01:22:56mais ce que je vois, c'est que c'est une source
01:22:58d'écriture et de découverte de l'histoire
01:23:00qui est fabuleuse, après chacun le vit comme il veut
01:23:02Alors, dans La valse des âmes
01:23:04l'histoire se passe quelques jours avant l'apocalypse
01:23:06j'ai une mauvaise nouvelle pour vous
01:23:08avant de nous quitter, cher Bernard
01:23:10l'apocalypse c'est pour la fin de l'émission
01:23:12c'est la dernière émission
01:23:14c'est pas une mauvaise nouvelle, ça veut dire qu'on partirait
01:23:16sur une suite de moments génial
01:23:18et bien écoutez, c'est la dernière émission de radio que vous allez faire
01:23:20Bernard
01:23:22donc vous allez répondre à vos dernières questions
01:23:24avant l'apocalypse
01:23:26et je vous laisserai après quelques secondes pour appeler votre famille
01:23:28parce que vous n'auriez pas le temps évidemment de les rejoindre
01:23:30et je ferai la même chose
01:23:32l'apocalypse arrive
01:23:34qu'est-ce que vous avez le plus aimé dans votre vie Bernard Werber ?
01:23:36il y a
01:23:38ce moment à l'Olympia
01:23:40devant 2000 personnes en train de les guider
01:23:42pour les amener dans des endroits fantastiques
01:23:44j'en revenais pas que ça marche
01:23:46qu'est-ce que vous regrettez de votre vie Bernard Werber ?
01:23:48d'avoir été
01:23:50un mauvais élève qui a raté son passage en section scientifique
01:23:52à qui voulez-vous présenter
01:23:54des excuses Bernard Werber ?
01:24:02je cherche
01:24:04tout va bien
01:24:08pas d'idée
01:24:10quelle est la dernière phrase que vous aimeriez prononcer
01:24:12avant votre fin imminente ?
01:24:14c'était bien
01:24:16quel projet que vous avez réalisé dans votre vie
01:24:18vous rend le plus fier aujourd'hui ?
01:24:20mes livres
01:24:2225 romans
01:24:24en tout 34 livres
01:24:26avec les essais et les pièces de théâtre
01:24:28je suis tellement content d'avoir fait ça
01:24:30c'est l'apocalypse qui va arriver
01:24:32dans quelques minutes je suis désolé de vous l'annoncer
01:24:34auditeur d'RTL
01:24:36du coup Bernard Werber qu'est-ce que vous deviez faire demain
01:24:38que vous ne pourriez pas faire du coup au rapport à l'apocalypse ?
01:24:40déjà je devais écrire mes 10 pages
01:24:42du matin
01:24:44ensuite je devais faire mon jogging
01:24:46je devais rencontrer un scientifique
01:24:48pour discuter de choses
01:24:50justement sur l'apocalypse
01:24:52et puis je devais
01:24:54voir une série parce que j'aurais tous les jours
01:24:56un épisode d'une série
01:24:58donc je ne saurais pas la fin de la série que je regarde un coup
01:25:00c'est quelle série ?
01:25:02actuellement qu'est-ce que je regarde
01:25:04je regarde Monstre sur Netflix
01:25:06les frères Melendez
01:25:08c'était un plaisir de vous avoir
01:25:10Bernard Werber
01:25:12merci beaucoup
01:25:14c'est ce que je qualifie d'une belle rencontre
01:25:16votre livre La valse des âmes
01:25:18est disponible depuis
01:25:20le 1er octobre
01:25:22on peut aller vous applaudir
01:25:24on va mettre les dates dans votre spectacle
01:25:26Voyage intérieur expérimental
01:25:28merci beaucoup d'être passé
01:25:30et le jeu pardon
01:25:32le jeu vidéo adapté des romans les fourmis
01:25:34qui sort quand ?
01:25:36c'est une équipe de la Rochelle qui a monté ça
01:25:38il sort le 7 novembre
01:25:40éminemment
01:25:42il est sorti
01:25:44il est sorti en fin de semaine
01:25:46ils ont fait quelque chose de sublime
01:25:48c'est comme un film
01:25:50tous les joueurs vont pouvoir
01:25:52fabriquer le film
01:25:54des fourmis et être une petite fourmi
01:25:56qui circule dans la forêt de Fontainebleau
01:25:58j'étais moi-même surpris de la qualité
01:26:00de la performance de cette équipe de la Rochelle
01:26:02Tower 5
01:26:04l'animateur qui est en face de vous
01:26:06est originaire de Charente Maritime
01:26:08je ne connaissais pas bien
01:26:10c'est fabuleux
01:26:12petit passage pour le conseil général
01:26:14de Charente Maritime
01:26:16on se quitte avec cette chanson
01:26:18de Run DMC
01:26:20dont on parle dans le bouquin
01:26:22la valse des âmes
01:26:24merci beaucoup cher Bernard
01:26:26d'être venu dans le bon dimanche show
01:26:28merci à Carina Sciammer, François Touchard, Agathe Deschamps
01:26:30Valérie Zetoun, Patrick Chanfray et Céline Bonnet
01:26:32qui vont aider à la préparation de cette émission
01:26:34la semaine prochaine sur le fauteuil
01:26:36c'est Philippe Malheur

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