Retrouvez le replay de la chronique "Pourquoi ?" de l'Équipe de Greg du 08/11/2024.
Category
🥇
SportTranscription
00:30Un jour après le dernier, c'est l'une des plus grandes rivalités du foot français.
00:35Est-ce que vous en doutez peut-être ? Moi pas.
00:37Surtout en regardant les conférences de presse du jour.
00:40J'ai bien compris que c'était une date à cocher.
00:42Souvent des petits rappels de supporters, de fans aussi qui nous rappellent la date.
00:47Sincèrement, on ne peut pas l'oublier en tout cas.
00:51Non.
00:52C'est une couleur que je n'ai pas à la maison et que je sais que je peux mettre d'autres couleurs.
00:57Donc oui, c'est interdit à la maison.
01:00Interdit le vert quand on est lyonnais, quand on joue à Lyon.
01:05Le derby, ça se gagne à tout prix pour Olivier Daloglio.
01:08Pour lui, c'est son premier derby.
01:10Le coach Stéphane Roy nous a dit qu'en préparant le match, il avait revu ces images d'archives.
01:15Regardez les supporters des Verts qui encrochent les joueurs avant d'aller à Lyon.
01:18Ce sera comme ça demain pour le dernier entraînement à 10h.
01:21Rendez-vous est pris pour le départ des joueurs et pour la capitale des Gaules dimanche matin.
01:24On annonce comme les années précédentes aussi des cortèges de supporters lyonnais
01:27samedi et dimanche avant le match.
01:29Ambiance particulière, communication particulière pour le derby.
01:33Souvenez-vous, Jean-Michel Aulas, l'ancien président de l'OL, avant un derby, il était comme ça.
01:40Jean-Michel Aulas, Jean-Michel Aulas, Jean-Michel Aulas, Jean-Michel, Jean-Michel, Jean-Michel Aulas.
01:46Le groupe va grandir avec vous.
01:48Plus vous serez nombreux, plus vous serez forts.
01:51Et plus on sera forts demain à Saint-Etienne.
01:53Merci !
01:55Voilà, parce que ces séquences-là, dignes d'un classico argentin, moi je vous le dis,
02:00sont singulières à ce match.
02:02Je vais vous dire ce soir tout simplement pourquoi Lyon-Saint-Etienne est le derby le plus chaud de France.
02:10Et déjà, pourquoi c'est un derby différent des autres ?
02:13Déjà parce que les mots ont un sens.
02:15On va revoir la définition de derby, si vous voulez.
02:19C'est un anglicisme.
02:21Alors là, défini comme ça, c'est une rencontre sportive entre deux clubs d'une même ville,
02:24voire entre deux villes géographiquement voisines qui ont une rivalité sportive.
02:27Alors en France, on n'a pas de gros derby dans la même ville comme à Londres.
02:31Peut-être, effectivement, avec le Paris FC.
02:33Comme à Londres, Madrid ou Buenos Aires.
02:35Mais on a cette rivalité dingue dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
02:38Seulement 62 kilomètres séparent Lyon, la troisième plus grande ville de France,
02:43de Saint-Etienne, dans le Forest, avec ses 170 000 habitants.
02:46Regardez les autres derbys français pour avoir une idée un petit peu des distances.
02:50C'est vrai que Nice et Monaco, c'est quand même pas loin du tout.
02:52Tout comme Lille et Lens, Nantes et Rennes aussi.
02:55On a mis Paris-Marseille parce que je voulais mettre fin à l'hypocrisie.
02:58Arrêtons d'appeler ça un derby, s'il vous plaît, si vous aimez le foot.
03:00713 kilomètres, ça n'a absolument rien à voir.
03:04Mais pour nous, Lyon-Saint-Etienne, c'est un derby différent pour d'autres raisons que la géographie.
03:10Frédéric Piquion nous a donné des raisons. Il a joué dans les deux clubs.
03:14C'est un truc de ouf parce que c'est un match plus que particulier.
03:19Saint-Etienne a toujours été réputé pour une petite ville, minière, beaucoup de travail, beaucoup de sueur.
03:27Et Lyon, un peu plus une ville bourgeoise, un petit Paris, comme j'aime le dire.
03:31La rivalité est tellement grande que lorsqu'on arrive dans le club, que ce soit à Saint-Etienne ou à Lyon,
03:37la première case et le premier match qui est coché, c'est le derby.
03:41Partout où tu vas, c'est le même refrain tous les jours. Il faut gagner ce derby.
03:46Fred l'a un peu dit, c'est plus qu'une rivalité sportive entre Lyon et Saint-Etienne.
03:50Oui, c'est vrai qu'il y a un peu cette image installée de Saint-Etienne, la ville prolétaire, industrielle,
03:56forgée avec la sidérurgie, les mines, les rubans, mais a beaucoup souffert des crises face à Lyon,
04:00la grande ville riche, la soie, les banques, le cinéma, les lumières.
04:03C'est un peu caricatural, moins vrai peut-être aujourd'hui, mais on a là deux siècles de rivalité
04:08et de complémentarité aussi entre les deux villes. C'est ce que nous a expliqué Pascal Charouin.
04:13Pascal Charouin est maître de conférence à l'université de Saint-Etienne, mais il a vécu 20 ans à Lyon.
04:18C'est-à-dire que c'est la personne idéale tant qu'il a étudié la rivalité sportive et historique de ces deux villes.
04:23Il y a un moment clé pour lui, c'est quand les Verts deviennent, dans les années 70, les rois du foot en France.
04:30C'était une sorte de revanche. J'allais dire, les Stéphanos disaient, économiquement, socialement, culturellement,
04:37politiquement, on ne peut pas lutter ni en termes de quantité de population.
04:41Mais par contre, on a un moyen symbolique très fort, qui est le football, où là, non seulement on lutte, mais en plus on gagne.
04:49La cristallisation des rivalités entre les deux clubs a commencé à partir du moment où Saint-Etienne a commencé à dégringoler.
04:58Lyon s'est relevé et là, c'est devenu effectivement un peu plus compliqué.
05:03Quel génie !
05:04Alors, ce qui rend cette rivalité un peu plus compliquée par rapport à d'autres derbies, effectivement,
05:08alors il y a l'histoire, mais l'illance là aussi, notamment dans cette potentielle vie de classe,
05:12mais aussi le fait qu'on soit face à deux mastodontes du foot français.
05:15C'est ça la différence par rapport aux autres derbies.
05:17C'est qu'on a Saint-Etienne, qui a été dix fois champion de France dans les années 70 notamment,
05:21et les Lyonnais, qui dans les années 2000 ont tout cassé avec cette titre consécutif.
05:25Et en plus, ces deux clubs ont eu des épopées européennes qui les ont inscrits dans le patrimoine français.
05:30Alors, c'est une rivalité tellement forte qu'elle est presque devenue insoutenable, intenable, presque dangereuse.
05:36Oui, pour dimanche, la préfecture du Rhône et le ministère de l'Intérieur ont interdit les déplacements de supporters stéphanois à Lyon.
05:43Match classé à haut risque.
05:45On s'habitue, malheureusement.
05:47Regardez les derbies sans supporters adverses.
05:49Dernier déplacement des Stéphanois à Lyon, c'est peut-être en 2013.
05:51Les Lyonnais à Saint-Etienne en 2017.
05:53Les Stéphanois, ils ne sont jamais allés au nouveau stade de Lyon, c'est ce que ça veut dire actuellement, à part les joueurs.
05:58Même sans supporters au stade, malheureusement, ça dégénère.
06:01Souvenez-vous, en 2020, la veille du match à Lyon dans le centre-ville,
06:05il y avait eu une rixe entre supporters des deux équipes qui avaient fait à l'époque plusieurs blessés.
06:11La rivalité, la tension est toujours là.
06:13Regardez, il y a un mois, tout juste devant la boutique du club à Saint-Etienne,
06:17ces inscriptions, ces menaces, Mont-Revers, vous les voyez, qui avaient été revendiquées par les Bad Goons lyonnais.
06:24Alors, pour notre historien Pascal Charouin, la rivalité ne faiblit pas aussi pour une raison,
06:29parce que dans certaines familles, elle se transmet.
06:32Il y a une transmission de l'héritage, je dirais une socialisation supporteriste,
06:38des deux côtés pour le coup, à Saint-Etienne comme à Lyon.
06:42Il y a des gens qui éduquent leurs gamins dès le plus jeune âge à détester les Lyonnais.
06:47Et pareil du côté lyonnais, il y a des gens qui éduquent leurs gamins pour leur dire de détester les Stéphanois,
06:52que ce soit au plan scientifique, politique, culturel et donc footballistique.
06:57Alors bien sûr, la rivalité est parfois malsaine, on vient de le voir.
07:01Mais Lyon-Saint-Etienne, pour les amoureux de foot, ce sont aussi des images mythiques.
07:04Oui, alors depuis le premier derby en 1951, on s'est rappelé de s'en insélectionner,
07:09de cette victoire des Verts époque dorée 7 à 1 à Gerland en 69.
07:13De 2000, l'affaire des faux passeports des Brésiliens Alex et Alonso, lancée par Jean-Michel Lolas.
07:18En 2013, la légende Joël Bach qui accroche l'écharpe lyonnaise à Saint-Etienne.
07:22Les Lyonnais avaient gagné le pétage de câble de Tolisso et son tacle au violent sur Fabien Lemoyne.
07:26En 2017, la même année, Anthony Mounier en Vert, sauf qu'il a joué à Lyon et les ultras n'en veulent pas.
07:31Du coup, il ne portera jamais ce maillot.
07:33Lui montrera le sien, Nabil Fekir en plus.
07:36Stéphanois après la victoire 5-0.
07:39Quand on gagne comme ça, on vient sur les plateaux nationaux montrer les muscles.
07:44Regardez, souvenez-vous de cette image à l'époque.
07:46C'était Jean-Michel Lolas qui était venu sur le plateau de l'équipe d'Estelle.
07:50Avec le rafou à gauche.
07:53Il était venu refaire la célébration de Nabil Fekir avec un maillot.
07:56Mais qui est ce monsieur à côté de Jean-Michel Lolas ?
08:00C'est ce monsieur à côté de Raphaël Chantreuil.
08:03Non mais c'était bon quoi.
08:06Et surtout, rafou effectivement.
08:08Je me suis bonifié avec la chaine.
08:11C'était deux salles, deux ambiances.
08:13J'allais justement dire que Lyon-Saint-Etienne, c'est un match qui laisse des traces.
08:17Rafou, effectivement, depuis le temps, nous la suit.
08:21On va l'écouter dans quelques instants.
08:23Mais regardez, on a sélectionné la meilleure punchline selon nous des derbies.
08:26C'était quand même celle de Jean-Michel Lolas en 2020.
08:28Nous avons perdu contre Saint-Etienne pour la première fois depuis 16 ans.
08:30Toujours en Ligue des Champions alors que Stéphano...
08:32Avec des paillettes coufrantes.
08:34Avec la PlayStation, exactement.
08:36Et c'est devenu même depuis un truc un peu mythique, iconique, cette phrase qu'on balance à tour de rôle.
08:41Oui, un match qui laisse des traces.
08:43Fred Piquen nous l'a assuré.
08:45Les contacts étaient durs.
08:47Quand tu as une charnière qui risque un sympa, ce n'est pas évident derrière.
08:53Forcément, on a des petits bleus.
08:56On a des éraflures, on se bat.
08:59Sur le côté mental, psychologique, c'est clair qu'on finit très fatigué sur l'aspect psychologique.
09:06Et on n'a qu'une envie, c'est de décompresser derrière, clairement.
09:09Le premier derby, c'est le match le plus intense que j'ai pu faire.
09:14Lyon-Saint-Etienne, c'est éreintant.
09:16Et ils se sont raffrontés 124 fois.
09:18Avantage léger.
09:20Regardez, des Lyonnais, 46 victoires, 44 pour les Stéphanos.
09:23Ça vous dit quelque chose ?
09:24Oui.
09:25Ça vous dit quelque chose, je pense aussi, de l'importance de la rivalité qu'on s'est serré à ce point.
09:28Ce sera le 125e ce week-end, les amis.
09:31On imagine déjà le 200e, le 300e, le 400e.
09:34On ne sera plus là.
09:37400e, on ne sera plus là.
09:41Peut-être, je pense que l'intelligence artificielle fera la suite de la rivalité.
09:47Je vous dis ça pourquoi ?
09:48Parce qu'il y a des supporters qui ont déjà préparé le futur avec Siad Jipit.
09:53Nous, à Saint-Etienne, on a une vraie ferveur.
09:56Des supporters qui ne lâchent jamais leur équipe et des valeurs authentiques.
10:00C'est ça qui fait la différence, pas vos paillettes.
10:03Oh, les valeurs authentiques, c'est ça.
10:06À Lyon, on a des supporters fidèles et une gestion exemplaire.
10:10On a su se moderniser.
10:12Contrairement à certains.
10:13Moderne, tu dis ?
10:14Ça ne vous a pas empêché de traîner en bas du classement ces dernières saisons.
10:19C'est flippant.
10:20En vrai, c'est extrapolant.
10:23Pour expliquer peut-être pour ceux qui n'ont pas tout compris, parce que c'est vrai que c'est un peu bizarre au début.
10:28Vous faites parler un faux supporter stéphanois sur l'intelligence artificielle, Siad Jipit, en lui occurrence.
10:34Il y a le chat de Jipit, supporter lyonnais, qui lui répond dans la seconde avec des arguments utilisés aujourd'hui par les supporters.
10:39Donc la trois-centaine de l'équipe de Greg ?
10:41Si Terminator n'est pas passé par là d'ici là.
10:45Vous restez avec nous.
10:46On se demande pourquoi c'est le dernier le plus chaud.
10:48Georges reste là.
10:49Vikas, je vous en avais joué.
10:50Karim, Giovanni, Johan, vous en avez couvert.
10:53On va en parler dans quelques secondes de ce Lyon Saint-Etienne.
10:56A tout de suite.
11:04C'est aussi pour ça qu'on aime le foot.
11:06Pour ces matchs-là, pour ces derbies, pour notamment cette rencontre, ce Lyon Saint-Etienne.
11:11Le pourquoi du soir porté par Georges Tiano Chavez, qui vous a expliqué historiquement, sportivement, socialement,
11:17pourquoi ce match est aussi important.
11:19Et c'est vrai.
11:20Bon, Vikas Jorasso, je viens avec vous, parce que comme tout à l'heure pour les bleus, vous avez porté le maillot bleu.
11:24Vous avez porté le maillot lyonnais.
11:25Je vous pose la question de manière presque naïve.
11:28C'est le match que l'on vous demande de gagner si on est supporter, que l'on coche dans l'agenda.
11:33Vraiment encore, aujourd'hui et à votre époque déjà ?
11:35Oui, c'était important.
11:37C'était une vraie rivalité.
11:38C'est hyper dur comme match.
11:39Et encore plus quand on va à l'extérieur, évidemment.
11:42Puisque là, on allait à Geoffroy Guichard.
11:44Et c'est un stade particulier.
11:45A l'époque, je ne sais pas s'il a été un peu rénové.
11:48C'était un vieux stade avec même la pelouse.
11:50Elle est dure.
11:51Ils sont tout proches.
11:54La terre, elle est toute noire.
11:57Je salue Pharao.
11:58Parce que le dessin, on ne peut pas se saquer.
12:00On est tellement différents.
12:01Il fait deux fois les mêmes supporters, juste avec un maillot différent.
12:03Il y avait des mecs qui voulaient changer la couleur de la pelouse aussi.
12:08Ils n'ont pas réussi.
12:15C'est vraiment dur.
12:16On les a joués aussi en coupe.
12:18On a gagné avec un but d'Elmotte.
12:20Un but extraordinaire.
12:22Il en a parlé récemment en disant que c'était le plus beau moment de sa carrière.
12:26Il y a une année aussi, on est allé là-bas.
12:28L'arbitre ne voulait pas qu'on joue avec nos shorts qui ressemblaient à leur maillot.
12:32Et eux, ils ne voulaient pas nous donner de shorts.
12:34Donc, on est resté longtemps comme ça, sans pouvoir jouer.
12:37On n'avait pas de shorts.
12:38Puis, à un moment, ça s'est débloqué.
12:40Mais on voyait bien qu'il y avait de la bagarre et de la haine.
12:42Vous étiez excité à l'idée de les jouer, ces matchs-là ?
12:44À fond, les supporters.
12:46Le quart, quand ils déplacent au moment où on arrive à Gerland, ce n'est pas la même chose.
12:52Les gens sont tous en train de nous accueillir.
12:54En train de nous dire que c'est Saint-Etienne.
12:56La chance qu'on avait, même si on était en train de construire les futurs grands succès de Lyon,
13:01c'est qu'on était plus forts qu'eux.
13:03Donc, ce n'était pas un souci.
13:06On a fait 0-0 une fois chez eux, histoire de leur laisser un petit truc.
13:11Là, on était à une époque où on commençait à éclater tout le monde.
13:16Après, c'est intéressant ça, Diop, parce que quand il y a trop d'écarts, souvent,
13:21on voit bien avec un PSG Marseille qui n'est pas un derby, ça peut un peu casser la magie.
13:26Mais en même temps, il y a ces suppléments d'âme, ces histoires.
13:29Le public qui vous pousse, il peut arriver le cliché de la belle histoire.
13:33Oui, il y a toujours une dramaturgie particulière.
13:37Moi, ce que j'aime dans ce type de rencontres,
13:40et notamment je trouve que c'est très vrai sur les Lyons-Saint-Etienne,
13:44vu que géographiquement, c'est très proche,
13:47je trouve que les acteurs jouent le jeu.
13:49Là où un PSG-OM, personne ne dit rien,
13:52la dernière fois que Payet l'avait un petit peu chambré, ça avait fait des polémiques pas possibles,
13:56vous vous souvenez avec l'histoire de la Ligue des champions.
13:58Là, je trouve qu'encore, entre Lyon et Saint-Etienne,
14:01il y a des punchlines, ça veut dire quelque chose, parce que géographiquement, c'est très proche.
14:05Quant à les acteurs qui jouent le jeu, Vichage ne peut pas s'empêcher.
14:08Il est obligé de dire qu'on les éclatait, on leur laissait un point.
14:10On sent que c'est ancré et que c'est marqué.
14:13Et c'est ça qui est très excitant, je trouve.
14:15Et c'est aussi un derby qui est le derby le plus suivi de France.
14:19On a pris la saison 2018-2019 parce qu'à l'époque,
14:22c'était Canal+, qui diffusait la quasi-intégralité de la Ligue 1.
14:25Prime, Dazn ne communiquent pas sur les audiences actuellement.
14:28Donc, pour qu'il y ait un équilibre, on a regardé.
14:30Alors, est-ce que c'est plus regardé qu'un PSG-Marseille ? Non.
14:33Ou qu'un OL-OM ? Non. Mais ce n'est pas long à regarder.
14:35C'est à l'époque, donc c'était en 2019,
14:38un Saint-Etienne-Ouel, ça faisait 1,211,000 téléspectateurs en moyenne.
14:43C'était le derby le plus suivi. Et ça l'est sûrement encore.
14:46Mais on ne peut pas, à égalité, suivre la chose avec l'époque actuelle.
14:51On a rigolé du folklore. Il y a des trucs un peu sérieux aussi, des fois.
14:55Par exemple, je vous ai raconté une anecdote qui est très connue,
14:57apparemment, dans le Forest et en Rhône,
15:00d'une fois où les supporters stéphanois étaient allés saccager un mariage
15:04en pensant que c'était le mariage d'un badgone.
15:06Sauf qu'ils se sont rendus compte, un jour plus tard,
15:08qu'en fait, ce n'était pas du tout le mariage d'un badgone,
15:10et que c'était trompé l'horreur.
15:11C'est bien quand t'as mis 50 000 balles dans un mariage, t'es content ?
15:13Non mais ça, c'est débile.
15:14Bien sûr que c'est débile.
15:15Ça vous dit le côté hostile qu'il peut y avoir dans la rivalité.
15:19D'ailleurs, Fred Piquion nous l'a raconté.
15:21Quand il jouait à Saint-Etienne, aller à Lyon, c'était compliqué.
15:25Quand on sortait ou quand on allait au restaurant,
15:27quelquefois, on allait à Lyon.
15:28Donc, on nous voyait là-bas.
15:29On savait qu'on passait du temps aussi à Lyon pour faire des courses,
15:33des magasins, des restos, etc.
15:36Donc, quand on joue à Saint-Etienne et que ça ne va pas,
15:39forcément, il y a des têtes de Turcs.
15:42La tête de Turc, souvent, c'était moi.
15:43Donc, moi, je n'avais aucun problème là-dessus.
15:45Simplement, quelquefois, quand on est quand même des hommes,
15:48il y a des choses à faire, il y a des choses à ne pas faire.
15:51Oui, quand même, c'est quelque chose.
15:53Yoann et Karim, vous en avez couvert ces matchs-là,
15:56vous avez vécu ces ambiances.
15:58Il y a aussi, pardon Karim, mais du foot à l'ancienne un peu.
16:02Mais c'est pour ça que je pense que ce derby-là,
16:05tant que les deux se retrouveront dans la même division,
16:08ne mourra jamais.
16:09Le PSG, oui, mais là où je rejoins totalement Giovanni,
16:11c'est que ça a perdu de sa superbe.
16:13Franchement, il y a tellement d'écarts aujourd'hui
16:15qu'on en fait, et on a raison, tout à fond autour de ce match-là,
16:19mais il y a tellement d'écarts qu'on ne peut même pas,
16:21en fait, retrouver ce qui s'est passé dans les années 90,
16:24où les deux se tiraient un peu la bourre
16:26quand Canal était propriétaire du PSG et Marseille avec Tapie.
16:29Là, ce derby-là, même si Lyon a beaucoup d'argent
16:32et Saint-Etienne pas beaucoup, et si c'était l'inverse,
16:34quoi qu'il arrive, ça reste un derby géographique déjà.
16:36Donc ça, ça ne peut pas mourir.
16:38Comme la Dioroma, comme d'autres derbys Arsenal-Tottenham,
16:41peu importe votre classement,
16:44peu importe votre objectif en fin de saison,
16:46peu importe les joueurs qui composent votre effectif,
16:48ça restera un derby, comme un derby très chaud.
16:51Et franchement, un peu comme Lens-Lille, d'ailleurs,
16:53mais dans une moindre mesure, Lens-Lille.
16:55Ils n'ont pas autant de trophées, en fait.
16:57Ce Lyon-Saint-Etienne, ça incarne aussi la ville ouvrière
17:00face à une ville un peu plus riche,
17:02qui est l'une des plus grandes villes de France.
17:05Voilà, chacun a eu son époque.
17:07Fin des années 90, 2000 pour l'un,
17:09années 70, début 80 pour l'autre.
17:11Voilà, et c'est l'équipe de pauvres,
17:13l'équipe des mineurs, entre guillemets,
17:15contre l'équipe des bourgeois.
17:18Il y avait des banderoles
17:20qui pourraient être jugées scandaleuses, évidemment.
17:22On ne l'a pas passé, mais vous vous souvenez,
17:24les mineurs et les Frères Lumière,
17:26qui évidemment sont totalement offensantes,
17:28mais les ultras vont vous dire que c'est l'ultra.
17:30Et moi, je ne juge pas.
17:32Et pour terminer, franchement,
17:34vous prenez tous les derbys en Europe,
17:36derbys géographiques, ça ne peut pas mourir.
17:38Moi, je me souviens des Coventry-Leicester,
17:40Coventry-Biarringham, Coventry-Volverhampton,
17:42comme c'est à côté.
17:44Là, il n'y a même plus de Karim Benhani.
17:46C'était incroyable. J'adore ce victeur.
17:48Vous allez sur le banc. Elle est bien placée.
17:50Vérifiez géographiquement.
17:52Leicester est à côté, Wolverhampton-Biarringham.
17:54Elle est super, mais je suis obligé de s'en soucier.
17:56Mais je dois admettre qu'elle est bien placée.
17:58Elle ne compense pas votre échec dans le 100 m,
18:00mais elle est pas mal, Camille.
18:02Oui, c'est le derby du Nouvel Air aussi,
18:04ce week-end. Pourquoi ?
18:06Parce qu'après 36 ans de présidence
18:08de Jean-Michel Aulas et 20 pour le duo
18:10Roland-Romey et Bernard Caillasot,
18:12trois personnages qui ont d'ailleurs
18:14participé au piquant de ce match si particulier.
18:16On l'a vu précédemment avec Georges.
18:18Les deux clubs vont s'affronter pour la première fois
18:20depuis qu'ils ont été repris par des investisseurs
18:22étrangers nord-américains.
18:24Pour l'OL, on rappelle, c'est John Textor
18:26qui a déboursé 800 millions d'euros pour acheter le club
18:28en décembre 2022 avec une position
18:30de propriétaire interventionniste
18:32et cette notion de multipropriété
18:34de Eagle Football.
18:36Et à Saint-Etienne, c'est Larry Tannenbaum
18:38qui a déboursé entre 15 et 20 millions d'euros,
18:40lui, montant qu'il faut doubler
18:42avec la dette structurelle.
18:44Mais le Canadien
18:46est un milliardaire raisonnable, plutôt discret.
18:48Les Verts ne sont pas
18:50l'unique club de la galaxie Tannenbaum,
18:52mais il n'y a aucune passerelle
18:54avec les autres clubs de sa holding
18:56qu'il merce par aventure.
18:58C'est aussi ce qui fait le sel, les deux clubs ont toujours
19:00deux entités très différentes, malgré deux propriétaires.
19:02Ce derby-là est devenu
19:04un Canada-USA. Ce qui est drôle,
19:06c'est bien que vous ayez rappelé les sommes. 800 millions
19:08contre 15 millions, alors que le club était
19:10en Ligue 2, alors que celui qui a dépensé
19:1215 millions, M. Tannenbaum, est beaucoup plus riche
19:14en données personnelles que M. Textor.
19:16C'est son argent, puisque John Textor
19:18demande de l'aide beaucoup.
19:20Est-ce qu'on peut dire que c'est USA-Canada
19:22malgré la nouvelle ère ?
19:24C'est du sale, c'est ce qu'on veut.
19:26C'est du malsain.
19:28Il est calé aujourd'hui.
19:30Qu'est-ce que je fais ?
19:32Il va passer un bon week-end.
19:34Ils font une pension, se foutent de naze, de merde,
19:36on n'a plus envie de voir ça. Nous, ce qu'on aime, c'est ça.
19:38Et moi, ce que j'adore dans ce football qui est de plus en plus incolore, indolore,
19:40où il n'y a plus les cinq sens. Pourquoi on aime le foot ?
19:42Les cinq sens, l'odorat, le toucher, le goût.
19:44Aujourd'hui, il n'y a même plus le goût de derby.
19:46Il y a une dépossession
19:48du territoire, il y a une dépossession du maillot,
19:50il y a une dépossession de la couleur.
19:52J'ai un souvenir, c'est le 10 novembre 2013,
19:54on est à Saint-Etienne.
19:56C'était Jim Brillant sur un service extraordinaire de Gourcuff
19:58à la dernière seconde qui avait
20:00mis à mal les verts dans un match de fou.
20:02Il y avait Bédino qui avait eu un attentat terrible.
20:04Il y aurait dû y avoir une expulsion d'un joueur stéphanois.
20:06Et vraiment, ça qui est beau,
20:08c'est que tu as dit ce mot-là,
20:10c'est encore le football vintage, le football ancien,
20:12le football qui a déjà disparu.
20:14J'avais une question, Vikash, toi tu as vécu aussi le derby Milanais.
20:16Tu as vécu ce derby-là,
20:18c'est un derby qui coûte 66 euros.
20:20On ne peut pas comparer, mais tu as vécu ces deux derbys-là.
20:22Oui, PGOM aussi.
20:24Oui, PGOM, c'est un peu...
20:26Oui, c'est violent.
20:28On s'est fait caillasser.
20:30On a eu le coup de l'ammoniac.
20:32C'était chaud.
20:36Mais l'Inter-Milan, ce n'est pas la même chose.
20:38C'est dans le même stade, c'est un truc unique.
20:40C'est un truc fou, puis au même niveau,
20:42au très très haut niveau.
20:44On les a joués aussi en quart de finale avec des champions cette année-là.
20:46À l'époque, on était au-dessus.
20:48On les bat en quart de finale, 1-0, 3-0.
20:501-0, 1-0, je ne sais plus.
20:52Mais c'est dans la même ville aussi, avec beaucoup de respect.
20:54Beaucoup de respect quand même.
20:56C'est plus chaud à l'Inter, je trouve.
20:58Avant qu'on parte faire un tour d'Europe.
21:00T'as l'envie de faire un tour d'Europe avec Johan.
21:02Imagine si j'avais été buteur avec Saint-Etienne.
21:04T'as eu le question, Johan a posé.
21:06On va créer un jingle,
21:08la question d'Johan.
21:10Promis, on la diffuse pendant la pub,
21:12mais que en plateau.
21:14Je pense à l'instant.
21:16Les compos de Hormosaire.
21:18Je me suis mis en plein, regardez.
21:20La confiance totale en Louis-Saint-Riquier.
21:24On ne peut pas casser le coup du coup.
21:26Je n'en peux plus.
21:28Salut Georges.
21:30Salut Georges.