Replay de la table ronde "la visibilité des chirurgiens sur les réseaux sociaux, enjeux éthiques et juridiques" à la Sofcot.
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00:00Bonjour à tous et bon après-midi. Nous allons continuer les tableaux ronds de Doc-Au-Stock à la Sauve-Côte avec, du coup, une table ronde sur la visibilité des chirurgiens sur les réseaux sociaux, enjeux éthiques et juridiques.
00:13Évidemment, on le sait, de plus en plus de médecins, de plus en plus d'influenceurs, de plus en plus de chirurgiens orthopédistes, même, posent sur les réseaux sociaux pour être connus par leurs pairs d'abord,
00:22pour parfois montrer ce qu'ils ont fait de bien, parfois pour commenter, parfois pour faire de la pédagogie pour les patients, faire de la vulgarisation scientifique. Enfin, tout est possible.
00:32Mais dans quel cadre, justement, peuvent-ils le faire ? Est-ce une pratique sans risque ? Et pourquoi et comment poster en qualité de chirurgien orthopédiste, sans justement se mettre en...
00:42en respectant la loi, entre guillemets, en respectant l'éthique et la déontologie médicales ? Alors, pour en parler avec nous cet après-midi, nous avons Hélène Dallais, qui est donc consultante en communication et qui s'occupe d'ailleurs des relations, enfin de la communication de la Sauve-Côte sur les réseaux sociaux.
00:57Bonjour. Nous avons le docteur Philippe Paris, qui est donc chirurgien orthopédiste et représentant ordinal au CNP-Côte. Et nous avons le docteur Jimmy Pécher, chirurgien assistant à l'IM à Nantes. Ah oui, docteur junior l'année dernière, chirurgien assistant cette année. On avance, vice-président du CJO.
01:16Donc voilà. Alors, on va faire un petit rappel tout de suite, un petit peu, de ce que dit la loi. Parce qu'on le sait que, donc, un médecin a une interdiction totale de faire de la publicité, de toute façon, que ce soit sur les réseaux sociaux, que ce soit à la radio, à la télé, n'importe où. On ne fait pas de publicité quand on est médecin, encore moins sur les réseaux sociaux.
01:32Évidemment, il faut respecter le secret médical, d'où le fait que poster des photos des patients racontant un cas clinique, etc. est quand même toujours complexe. Même en anonymisant, la loi n'est pas vraiment pour. Et normalement, on est censé se servir des réseaux sociaux quand on est médecin pour des informations à caractère scientifique, pour faire de la prévention, pour faire de la pédagogie, mais pas tellement pour parler de soi ou pour parler des patients. Est-ce que c'est bien ça, déjà ?
02:01Alors, c'est tout à fait ça. Historiquement, l'article du Code de déontologie qui gérait cet aspect-là de la pratique, c'était l'article 19, disant que la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce et que, donc, la médecine est un service sans garantie de résultat.
02:20Et cet article-là a été modifié il y a quelques années, devant effectivement le constat que les médias et réseaux sociaux étaient devenus très, très utiles dans la pratique, avec l'article en particulier, donc le 19-1, qui cite tout un tas de recommandations.
02:42Et c'est en premier lieu l'article qu'il faut aller consulter, les recommandations de l'article 19-1, pour savoir ce qu'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire. Et globalement, on peut faire beaucoup de choses, mais en respectant un certain nombre de... ou quelques recommandations émises par le Conseil national de l'ordre.
03:02— Et est-ce que c'est un sujet qui est de plus en plus abordé à l'ordre ? Est-ce que c'est un sujet qui est de plus en plus... Est-ce que l'ordre est de plus en plus sollicité sur ces problèmes-là, au fur et à mesure que les réseaux sociaux prennent de l'ampleur, ou est-ce qu'on reste sur ce règlement de base et on s'y tient ?
03:16— Dans la pratique, donc, du Conseil départemental des Bouches-de-Rhône, dont je suis le vice-président, pas tellement. Donc j'ai interrogé les juristes. On a un cas d'une patiente qui s'est plainte d'une communication sur un réseau social par un confrère orthopédiste, d'ailleurs, parce qu'en fait, j'ai demandé pour toutes les spécialités,
03:42parce que donc son image et son cas clinique avaient été transformés, modifiés. Elle s'était reconnue. Mais voilà, je n'en ai pas vu passer plus que ça. Sinon, c'est l'utilisation de Twitter qui est parfois pointée du doigt.
04:01— Parce qu'il faut rappeler que justement, dans cette loi qui légifère, qui « coordonne » les publications des médecins sur les réseaux sociaux, il est interdit de mettre des photos avant-après, ce qui est pourtant quelque chose qu'on peut voir facilement sur Instagram, parce que c'est visuel, parce que c'est parlant, quelque part, qu'on peut pas donner d'avis de patient non plus,
04:25c'est qu'on peut pas dire « j'ai opéré tel patient, voici son témoignage, il est très content de moi », etc. On peut pas non plus, évidemment, acheter... Je parle, je raconte, parce qu'on devrait avoir une avocate avec nous qui n'est pas là. Donc je rappelle, la loi, ça place.
04:37Du coup, on peut pas non plus acheter de la publicité payante, surtout pas. On peut pas sponsoriser des postes pour avoir une audience qui ne soit pas organique et qui ne soit pas naturelle. On peut pas sponsoriser des postes.
04:49Et on ne peut pas non plus, évidemment, publier de comparaison ou donner des avis sur d'autres praticiens.
04:54— Exactement. Bon, je vois que vous avez lu les recommandations. C'est exactement ça. Sur l'achat de publicité, on ne peut pas non plus acheter des moyens de se faire référencer de façon prioritaire.
05:05Donc le référencement, il doit être lié au contenu qui est publié, mais pas à l'achat de référencement payant.
05:15— Mais on est bien d'accord que tout ça, c'est des règles, c'est des lois qui régissent, que l'ordre, s'il est saisi ou s'il y a une plainte, va peut-être... Alors est-ce qu'il va plutôt défendre le médecin ou est-ce qu'il va plutôt publier le médecin ?
05:29— Le Conseil de l'ordre, de plus en plus, se veut à la défense des confrères face à toutes les difficultés de l'exercice, tout en continuant sa mission de défense des patients face aux médecins qui enfreignent le code, bien évidemment.
05:45Mais de plus en plus, il défend les médecins. Et donc le Conseil national a édité des guides de bonne pratique, de l'utilisation de ces outils, des recommandations, donc dans l'article 19-1,
05:56il y a des guides concernant la cybersécurité, concernant son irréputation qu'il faut aller consulter. Et le Conseil de l'ordre, d'une façon générale, on peut affirmer que les conseils départementaux sont largement ouverts à tous les confrères
06:13qui auraient des questions à poser sur ces thématiques-là pour aller interroger des juristes et ne pas se tromper. Le Conseil de l'ordre, sur ce sujet-là aussi, veut faire de la prévention primaire,
06:23d'éviter que les confrères aillent se mettre dans des ornières pas possibles et ne pas pouvoir en sortir. Donc le premier réflexe, c'est de regarder ce qui est autorisé.
06:32Et si vous voulez, considérez que le code de déontologie est là pour protéger la pratique, protéger l'exercice de la médecine, protéger les patients, mais également protéger les confrères.
06:46Comme un arbitre sur un terrain de sport, comme un arbitre sur un terrain de rugby. Et là, pour protéger, in fine, pour que le jeu se déroule fluidement, mais essentiellement, parallèlement, à protéger les joueurs.
06:57Oui, mais on est quand même d'accord que la loi devra ou peut-être va devoir évoluer, puisque, en vérité, quand on regarde les médecins influenceurs sur les réseaux sociaux,
07:08moi, je peux vous citer des dizaines de médecins influenceurs qui ont 300.000, 400.000, parfois 1.000.000, voire 2.000.000, des millions d'abonnés sur Instagram.
07:16Et forcément, quand on devient une célébrité, entre guillemets, parce que c'est le cas, après, quand on a une session de célébrité des réseaux sociaux, c'est quand même de la publicité pour soi-même.
07:24Alors, c'est vrai qu'ils disent pas dans leur poste « je suis le meilleur médecin du monde et c'est moi qui soigne », mais ça brinduit, en vérité.
07:29C'est-à-dire que si on est là, si on se pose en « je suis la reine de la réanimation », « je suis le roi des pédiatres », « je suis le psychiatre star », malgré tout, ça fait de la publicité, parce que ça s'adresse au grand public.
07:42Ça fait de la publicité. Cependant, le médecin qui passe beaucoup de temps à publier sur les réseaux sociaux, c'est pas celui qui est le plus proche de ses patients ?
07:52Est-ce que dans l'inconscient collectif de la patientèle, on se dit pas que celui qui est beaucoup présent sur les réseaux sociaux, c'est pas celui qu'il faut aller voir quand on a un problème ?
08:01Point d'interrogation, j'en sais rien. Le premier réflexe, c'est ça, c'est de savoir que ce temps passé, c'est du temps passé qui ne fait pas notre expérience professionnelle.
08:09Ce temps passé sur les réseaux sociaux, c'est pas de la pratique médicale, c'est pas de la pratique clinique.
08:15Est-ce que c'est un médecin qui va s'exprimer sur un certain nombre de sujets de société ? C'est pas forcément celui qu'il faut aller voir quand on est malade.
08:25Justement, Hélène Dalé, vous qui êtes responsable de la communication de la sauvecote et d'autres chirurgiens à titre plus privé sur les réseaux sociaux, quels sont les conseils ?
08:35Qu'est-ce que vous appliquez pour la sauvecote déjà au quotidien, dans votre manière de faire connaître la sauvecote ?
08:41C'est quand même plus simple parce que c'est pas un médecin, c'est une société savante. Mais n'empêche, quelles sont les bonnes pratiques pour vous que vous vous appliquez à vous-même chaque jour ?
08:49Oui, en effet. Déjà, ça change tout d'être là pour promouvoir une société savante versus un chirurgien. C'est déjà une approche vraiment différente.
08:59Et pour les associations, les sociétés savantes, c'est devenu vraiment crucial d'être présents sur les réseaux sociaux, de bien les choisir.
09:07Instagram, LinkedIn, Twitter, c'est des réseaux vraiment différents, donc un choix stratégique s'impose.
09:15Mais parce qu'en fait, aujourd'hui, par exemple sur LinkedIn, on a 29 millions, je crois, de membres qui passent pour les membres actifs en moyenne 10 minutes par jour.
09:25Donc ça en fait véritablement un réseau, un canal stratégique. Or, on va pas aller chaque jour passer 10 minutes sur le site de l'association ou de la société savante.
09:35Donc celle-ci, pour promouvoir son programme, pour promouvoir ses événements, pour mettre en avant tout ce qu'elle propose et tout ce qu'elle fait pour toute la communauté, pour toute la profession, elle doit être présente.
09:49Et moi, mon focus, quand je travaille avec la Softcode ou avec d'autres sociétés savantes, c'est de vraiment revenir sur le contenu et sur le pourquoi.
09:59Non pas de partir dans une liste descriptive de tout ce qu'on fait, mais vraiment de chercher à raconter le pourquoi, la vision, la mission et de pourquoi on fait les choses pour servir une communauté.
10:11Mais vous, en tant qu'experte en communication, justement, si demain, je résume un peu, si demain un chirurgien se dit j'existe pas sur les réseaux sociaux, je suis pourtant très reconnu dans ma région, etc.
10:24Et j'ai besoin d'avoir une existence numérique, enfin j'ai besoin, j'aimerais, pour être un peu reconnu quelque part, qu'on sache que je suis quand même quelqu'un qui pèse, entre guillemets.
10:33Voilà, quel conseil vous lui direz ? Vous lui direz, on va créer un compte LinkedIn et on va faire quoi ?
10:39En fait, déjà, je vais lui poser cette question-là, c'est pourquoi vous voulez aujourd'hui aller sur LinkedIn par exemple ? Pour y faire quoi ? Est-ce que vous avez un rôle d'ambassadeur par rapport à une société savante par exemple ?
10:51Parce que là, dans ce cas-là, ça devient vraiment très important parce que même si c'est des réseaux sociaux, ça reste des rapports humains.
10:58Et pour montrer une marque, pour la mettre en avant, il faut s'appuyer sur l'humain. Donc le rôle d'ambassadeur dans le cadre de la Safe Code, mais toute autre organisation ou même entreprise privée, il est stratégique.
11:12Parce que c'est vraiment la recommandation entre pairs qui fonctionne. Donc on a besoin des ambassadeurs, des organisations professionnelles.
11:21Et puis après, vous me demandiez si un chirurgien vient et me dit, je vais lui dire oui, mais pourquoi faire ? Est-ce que c'est pour vous mettre en avant coûte que coûte ?
11:31Est-ce que c'est parce que justement, vous voulez passer des idées pour faire grandir votre communauté, pour partager un savoir, pour peut-être mettre en avant des pairs qui manquent de lumière,
11:42mais en restant vraiment sur une approche plutôt de la pratique, plutôt qu'une quête de patients ? Moi, je n'ai pas ce genre de contact-là.
11:52En fait, quand je travaille avec des chirurgiens, il y a vraiment cette intention-là de représenter la société savante ou bien de faire grandir un événement ou quoi.
12:05Oui, mais c'est vrai que je pense qu'un médecin peut juste vouloir se dire, je veux déjà être reconnu, puisque LinkedIn est très professionnel, je veux être reconnu professionnellement.
12:14Je veux juste que les gens sachent que dans mon CHU, on a acheté un robot, j'opère avec, qu'on a fait, je ne sais pas quoi, qu'on a développé le service en ambulatoire.
12:23Ça peut vraiment être juste aussi, je veux faire connaître mon exercice, montrer que je suis dynamique, que je ne suis pas un vieux ringard. Ça peut vraiment juste être ça.
12:31Complètement. Tout à fait. Là, les conseils que je vais lui donner, c'est déjà de rester authentique. Parce qu'en fait, on a peut-être tendance à se dire, oui, c'est les réseaux sociaux.
12:41Alors, je sais qu'on est entre adultes et que normalement, on a une certaine maturité par rapport à ça. Mais en fait, d'être derrière un écran, finalement, parfois, ça peut nous faire faire n'importe quoi.
12:54Et il faut se souvenir qu'en fait, qu'est-ce que je ferais ou qu'est-ce que je dirais si j'avais tous ces gens-là directement avec moi dans la salle ?
13:02Et du coup, vraiment, moi, j'encourage au plus d'authenticité possible.
13:08Et est-ce que dans votre expérience, par exemple, sur les postes de la SouthCode, sur la SouthCode, est-ce que vous avez un souvenir des postes qui ont le plus d'engagement, qui sont le plus relayés, qui sont le plus partagés ?
13:19Est-ce que c'est quelque chose que vous ne regardez pas ? Est-ce que vous ne regardez que le sens et pas tellement la portée ?
13:24Si, si, on regarde la portée parce que c'est évidemment important de savoir ce qui engage et ce qui engage moins.
13:33Ce n'est pas une course à l'engagement, mais c'est juste de comprendre ce qui peut représenter de l'intérêt pour la communauté qui écoute.
13:40Alors évidemment, les postes qui fonctionnent très bien, c'est ceux où on engage tout l'écosystème.
13:46Parce qu'il y a l'industrie, il y a les chirurgiens, il y a les sociétés associées, si on reste sur le sujet de la SouthCode.
13:53Donc évidemment, plus on inclut les acteurs et qui font la chirurgie d'aujourd'hui, plus ça fonctionne.
14:02Après, parfois, c'est très surprenant.
14:04C'est surprenant, je ne sais pas, mais quand on aborde une thématique pointue, on parlait de QVT ou de burnout juste avant de démarrer.
14:14Donc typiquement, ce sujet, s'il est porté par un ambassadeur du CNP Code ou de la SouthCode, oui, ça va intéresser.
14:22Et ça va créer de l'engagement, voire j'allais dire presque de l'émotion.
14:28Parce qu'il ne faut pas oublier que derrière son smartphone, il y a des hommes, des femmes.
14:33Et qu'on réagit aussi à des choses qui nous touchent.
14:37C'est-à-dire qu'après, il ne faut pas sombrer.
14:39Alors moi, j'en sais quelque chose, vu que je dirais que Jean-Média qui s'adresse aux médecins.
14:42Je peux vous dire que si je publie des postes qui créent un peu le débat, voire qui créent un peu la polémique.
14:47C'est toujours pareil.
14:49Si les gens commandent beaucoup pour dire je ne suis pas d'accord, etc.
14:52Ça peut être sur des sujets de tarifs, des trucs comme ça, qui sont un peu clivants.
14:55On leur parlait d'argent, etc.
14:57Je peux vous dire que c'est quand même finalement ça que les réseaux sociaux attendent.
14:59Et c'est ça qu'ils mettent en avant plus que l'interview sur la prévention.
15:05C'est toujours pareil.
15:07C'est que les réseaux sociaux poussent un peu au vice, en vérité.
15:09Oui, tout à fait.
15:11Et c'est là où, justement, il faut rester authentique.
15:15Il faut garder une ligne de conduite et avoir du discernement.
15:18Et moi, je sais que parfois, je dis non, ça, on ne va pas l'écrire.
15:21Enfin, je ne dis pas non à la sauvecote.
15:23Mais il y a des contextes où je dis non, moi, je ne vous le recommande pas et je ne le ferai pas.
15:28Alors, Jimmy Pescher, vous voulez parler ?
15:32Oui, je veux juste rebondir là-dessus.
15:35Effectivement, les recommandations, c'est d'être prudent et mesuré.
15:39Ce n'est pas écrire des choses qui peuvent induire le public en erreur.
15:45Mais une autre chose importante, c'est qu'il ne faut parler que de solutions thérapeutiques étayées et déjà validées par la science.
15:54Donc, c'est vrai que l'utilisation des réseaux sociaux peut se déraper un petit peu sur ces sujets-là.
16:00Donc là, on parlait de robots, de faire connaître, de publier des techniques qui ne sont pas encore tout à fait validées sur un certain nombre de sujets.
16:10En disant, moi, je le fais.
16:11Mais en théorie, les textes disent que ce qui n'est pas totalement validé ne doit pas être publié dans ce cadre-là.
16:18Oui, mais on est d'accord qu'il n'y a pas non plus une police des réseaux sociaux qui scrutent les médecins.
16:22Non, non. Alors, voilà l'autre idée.
16:24Enfin, on va laisser parler Jimmy Pescher.
16:27L'autre idée, c'est de dire qu'en fait, le conseil de l'ordre ne va pas vérifier, bien évidemment, tous les comptes de tous les médecins inscrits.
16:34En revanche, quand un médecin est mis en cause pour une raison X ou Y et qu'on s'aperçoit qu'effectivement, le comportement n'a pas été exemplaire attendu,
16:44il est devenu indéfendable alors qu'on va essayer, nous, au conseil de l'ordre, de défendre au maximum la profession quand elle est défendable.
16:52Oui, c'est ça. C'est qu'il ne faut pas qu'ils se mettent en tort au cas où un patient dirait « vous êtes servi de mon image, j'ai été reconnaissable sur la photo », etc.
17:02Mais en vrai, globalement, il n'y a personne, il n'y a pas un gendarme qui surveille, qui scrute et qui dit « mon Dieu, ce chirurgien a fait un pas de côté », quoi.
17:08La notion qu'il faut bien retenir, c'est que respecter le code, dans le cas particulier les recommandations de l'article 19-1, c'est se protéger.
17:19C'est-à-dire faire des publications en respectant les recommandations ne peut pas nous être reproché.
17:25Donc le code, il sert aussi à ça ou essentiellement à ça, c'est-à-dire de protéger le médecin qui s'y conforme.
17:33C'est un radar et un certain nombre d'ontologies sont des radars et passer en deçà de la vitesse au maximum autorisée, ça protège.
17:41On ne peut pas nous reprocher après d'avoir respecté le code ou toute la réglementation d'une façon générale.
17:48D'accord, donc Dr Jémy Pêcheur, vous n'avez pas encore parlé, mais justement vous, vous êtes jeune.
17:52Vous êtes aussi jeune, mais moins jeune.
17:54Vous êtes un jeune chirurgien qui vous lancez, enfin qui vous lancez, vous êtes là depuis quelques années maintenant,
17:59mais n'empêche, vous êtes dans le début de votre carrière, entre guillemets.
18:02On ne commence pas une carrière dans les années 2020 sans être sur les réseaux sociaux, sans s'inspirer des réseaux sociaux,
18:07sans chercher même des mentors ou des exemples ou des bonnes pratiques.
18:10Alors quelle est votre utilisation à vous des réseaux sociaux ?
18:13Moi j'ai une double utilisation, à la fois en tant que consommateur et acteur, parce que j'adore aussi,
18:19je suis presque plus consommateur qu'acteur finalement.
18:22Je trouve ça très intéressant de voir, alors soit si c'est des photos, des vidéos, même des radios,
18:28des nouvelles techniques que je ne connais pas, qui vont me pousser à aller chercher de manière un peu plus précise dans la science,
18:32si c'est vraiment efficace, s'il n'y a pas de répercussions, etc.
18:35Donc c'est des petits postes, ça va très vite et ça appelle à la curiosité.
18:42Donc vous regardez des radios alors que c'est interdit de les publier ?
18:45Non mais ce n'est pas du tout reproche, tout le monde fait ça.
18:48Si j'avais bien regardé ce qui avait été dit, notamment l'année dernière, c'est que c'est assez subjectif.
18:55Alors concernant les radios ou même les photos, si on a l'autorisation orale du patient,
19:00ce que moi je fais rarement parce que je n'ai pas le temps, mais quand je le fais en tout cas je le demande au patient.
19:04Alors moi je pense que ce serait mieux écrit quand même.
19:07Oui mais alors au niveau de la loi apparemment, semble-t-il, quand c'est anonyme et qu'il n'y a pas de répercussions,
19:12il n'y a pas de moyen de reconnaître un tatouage ou quoi que ce soit, l'autorisation orale semblait être suffisante.
19:17C'est tout ce que je crois que le patient ne peut pas reconnaître son fémur de lui-même, si on ne lui dit pas que c'est lui.
19:22Donc en fait je ne vois pas comment il peut faire, parce que moi demain vous me mettez ma clavicule sur Instagram,
19:26je ne vais pas savoir que c'est la mienne.
19:28Ça dépend si vous avez l'œil affûté sur votre clavicule, si vous la connaissez bien,
19:32ou si vous avez la radio pour comparer à côté, mais effectivement il n'y a pas de moyen discriminant de retrouver.
19:36Après je le fais assez rarement, parce que je ne suis pas à l'aise avec ça justement,
19:40parce que j'entends tellement de choses que je le fais relativement rarement.
19:44Je le fais quand il y a des choses assez rares, dans un but prioritaire, c'est-à-dire presque scientifique.
19:51En fait j'ai tout le temps la même idée, c'est que si je donne un cours dans un ou deux ans sur cette pathologie-là,
19:55j'aurai de l'iconographie, et ça me permet de me retrouver comme ça.
19:59Donc là c'est pour les photos, les vidéos, mais il y a aussi sur, alors on va parler de Linkedin à l'instant,
20:05il y a aussi par exemple des chirurgiens qui vont mettre les articles qu'ils ont publiés sur les réseaux sociaux.
20:11Donc moi ça me permet, au lieu d'aller faire des recherches, je peux me mettre etc,
20:14parce que quand on fait une recherche on a une démarche déjà.
20:16Là en fait finalement on peut le soir ou le matin, peu importe, complètement scroller,
20:21puis d'un coup un article, je clique et je commence à lire, chose que je n'aurais pas fait initialement.
20:25Donc c'est aussi un accessoire de notre discipline désormais,
20:30ce n'est pas obligatoire, c'est un accessoire supplémentaire.
20:33Et ça c'est plus sur Linkedin alors quand même ?
20:35Linkedin, ça marche aussi avec Instagram, alors moi je suis, on parlait de jeune génération,
20:39mais par exemple TikTok moi je n'y suis pas, je sais que j'ai réfléchi à y aller à un moment,
20:45mais trop de réseaux pour le moment, mais ça va très vite.
20:48Pour vous créer une chaîne ou pour juste regarder les autres ?
20:50Pour regarder les autres aussi, moi je suis plus consommateur qu'acteur en ce moment en tout cas,
20:54mais je sais qu'il y a des choses qui peuvent être intéressantes,
20:56mais bon dans le lot il y a aussi des choses qui se noient et on perd plus de temps.
21:01Pour l'instant TikTok, on est encore sur un réseau social très jeune,
21:05qui s'adresse à des étudiants en médecine qui ne sont même pas externes ou qui commencent à l'être,
21:10on est au début quoi.
21:12Mais ça peut être intéressant aussi, parce que là on parle vraiment de l'activité chirurgicale,
21:16mais ça peut être aussi intéressant de voir ce que pensent les plus jeunes sur notre discipline.
21:21Moi je suis toujours un peu, alors à la fois effaré, parfois surpris de manière favorable,
21:25sur ce que pensent par exemple les externes de notre discipline,
21:27parce qu'ils ont vu à part entière que si on reste de notre côté,
21:30nous en tant que, soit interne, docteur, professeur, etc. on est vraiment en recul.
21:35Là c'est nous permettre directement ce qu'ils ressentent,
21:37donc c'est aussi une plus-value, je trouve ça intéressant de le savoir,
21:40de voir comment ils le vivent, on parlait de la qualité de vie au travail.
21:43Moi quand je vois les externes parler, que ce soit sur Twitter ou TikTok, non,
21:47mais sur les autres réseaux des écos par exemple,
21:49ça met du grain à moudre pour discuter, réformer, etc.
21:55Je trouve ça aussi intéressant, on parle très chirurgie,
21:57mais notre discipline à part entière, comme toute la société,
22:01elle est sur les réseaux maintenant, donc c'est un outil qui est parfois néfaste,
22:07avec des lois qui peuvent être transgressées, et aussi ça peut être utile.
22:11Je trouve ça intéressant.
22:12Est-ce que vous avez vraiment appris des choses sur les réseaux sociaux,
22:15ou découvert vraiment un jour une pratique chirurgicale que vous êtes allé chercher ailleurs,
22:18mais que c'est sur les réseaux sociaux que vous l'avez...
22:21Moi je suis plus chirurgie de la main,
22:23donc j'ai vu pas mal de techniques qui au début m'intriguaient,
22:27puis après j'ai vu même la façon de faire, la façon de parler, la façon de s'installer, etc.
22:32Puis après on pousse un peu le vis, on va justement faire de la science,
22:35on va aller regarder si ça correspond, parce qu'il faut se méfier aussi,
22:38les belles vidéos et les belles photos,
22:40ce qui s'apparente à la publicité ou à la pédagogie, on en parlait tout à l'heure,
22:43c'est toujours très flou, mais ça pousse à la curiosité,
22:47et si on se donne les moyens de forcer un peu la curiosité,
22:52on arrive à avoir des informations qui initialement partent des réseaux sociaux.
22:56Et est-ce que par ailleurs vous avez vu des dérives,
22:58est-ce que vous avez observé des dérives,
22:59ou est-ce que vous avez déjà eu des internes qui se filment comme ça,
23:01ça y est je suis au bloc, salut les copains,
23:03est-ce que c'est un peu l'ambiance du moment ?
23:05Oui, moi je le crains toujours,
23:07parce que moi j'ai l'impression que les générations se suivent,
23:09et c'est de pire en pire, moi inclus,
23:11c'est-à-dire que moi déjà j'ai l'impression que nous si on regarde au-dessus,
23:13ils sont un peu en train de dire attention, attention,
23:15et moi quand j'ai les plus jeunes qui viennent aussi,
23:17je leur dis, alors là vous voyez la main qui a explosé,
23:19sur les photos, oui c'est très trash, ça fait réagir,
23:22mais je ne préfère pas pour la photo,
23:25parce que je ne sais pas où ça peut aller,
23:28et moi je sais que, tout à l'heure je parlais des photos que je prends
23:31sur des radios, des prises en charge,
23:33c'est un compte privé,
23:35mais le privé il est très flou,
23:38parce que le privé peut devenir très rapidement public,
23:40un screen ça devient public,
23:42le privé il protège,
23:44mais légalement c'est rien, c'est pas privé,
23:46à partir du moment où c'est un réseau c'est un reste public,
23:48donc quoi qu'on me dise en face,
23:52je suis maître de la salle globalement quand j'opère,
23:54si je vois un externe ou quelqu'un qui,
23:56et la plupart du temps c'est pas malsain,
23:59c'est pas pour faire le boss, c'est vraiment parce qu'ils n'ont jamais vu,
24:01ils veulent, mais sauf que je ne sais pas si
24:03la personne qui est en face de moi ne va pas l'envoyer à un ami,
24:05qui lui sera avec une autre optique aussi,
24:07donc je suis plus méfiant des autres que de moi finalement.
24:10Parce que globalement au bloc il y a beaucoup d'étudiants qui filment ?
24:13Filment non, mais qui peuvent être tentés de prendre des photos,
24:16mais de la même manière où nous on est tentés d'en prendre quand c'est des cas,
24:20parce que nous, je ne sais pas si je fais une journée entière
24:22où j'ai que des cas classiques,
24:24et le cas qui va m'intéresser je sais qu'il est intriguant
24:26parce que je ne l'ai jamais vu,
24:28mais un externe qui vient, qui a fait plein de stages,
24:30une chirurgie c'était déjà impressionnant déjà,
24:32donc les photos, vidéos au bloc,
24:34ça c'est monnaie courante,
24:36ça me fait doucement rire,
24:38mais je ne le critique pas parce que ça n'engendre rien
24:40à part la personne qui le fait quand ils se prennent en selfie.
24:42Après, quand on commence à entrer dans le côté médical,
24:45où on fait des photos d'une main, d'un pied, d'une radio,
24:49là ça peut engendrer des responsabilités aussi
24:52de celui qui est censé encadrer l'étudiant,
24:54donc je suis plus méfiant.
24:56Oui, alors du coup,
24:58est-ce que si on fait un tour de table là,
25:00et que vous voulez chacun donner des conseils précis
25:03à des chirurgiens qui veulent se lancer,
25:05ou faire augmenter leurs réseaux sociaux quand même,
25:08parce qu'ils se disent, je veux justement,
25:10je veux exister.
25:12C'est quoi le conseil ?
25:15Je ne sais pas si je fais un bon conseil,
25:17mais globalement,
25:19moi je trouve ça très flou au final,
25:20c'est pour ça que je ne me mouille pas.
25:21Je pense que je ferais pas mal les choses,
25:23mais je n'ai pas envie de me mouiller
25:24parce que ça va très vite,
25:25la zone elle est assez glissante.
25:27Il ne faut pas que ça soit déjà un objectif publicité,
25:31enfin une publicité toujours très floue,
25:33il faut vraiment que ça soit un partage,
25:36et souvent entre pairs,
25:38avec d'autres chirurgiens,
25:40pour réfléchir, pour développer,
25:42pour transmettre aussi les techniques qu'on fait,
25:44qui ne seraient peut-être pas faites dans d'autres centres.
25:48Par exemple, est-ce que vous vous servez des réseaux sociaux
25:51pour recruter plus de chirurgiens ortho, CGO ?
25:54Indirectement, la publicité c'est assez flou,
25:57la publicité elle peut être pécuniaire,
25:58et auquel cas c'est très malsain,
25:59mais la publicité elle peut aussi,
26:01je trouve que publicité ce n'est pas un gros mot,
26:03notamment quand on est dans le secteur public,
26:05où on n'a pas d'intérêt direct à opérer 1000 patients
26:08pour avoir un gros salaire à la fin du mois,
26:10globalement si c'est juste pour faire voir,
26:12oui on est dans un centre public,
26:13mais regardez les belles choses qu'on fait,
26:14moi je trouve ça valorisant de parler publicité
26:16dans ce cas de figure-là.
26:17Oui, je suis d'accord,
26:18parce qu'il n'y a pas une relation marchande et directe d'argent.
26:21Parce qu'on entend souvent un bashing du service public,
26:25moi je suis ravi parfois de faire regarder ce qu'on peut faire,
26:28ce qui est fait, etc.
26:29Donc publicité ce n'est pas forcément un gros mot,
26:31si c'est pour faire voir qu'il y a des belles choses
26:33qui sont faites dans ce centre, pourquoi pas.
26:35Si c'est de la publicité pour le centre ou pour l'hôpital,
26:37je pense que...
26:38On a le droit alors ou pas ?
26:40Normalement non.
26:44La publicité est interdite,
26:46donc la publicité d'une façon générale,
26:48enfin un acte payant pour se faire connaître,
26:51c'est interdit, donc non.
26:53Après effectivement,
26:54le problème étant de ne pas favoriser particulièrement
26:57l'hôpital public par rapport au secteur privé,
27:00ou l'inverse,
27:01donc il n'y a pas de raison que des choses soient acceptées
27:04concernant l'hôpital public
27:06et qu'elles ne soient pas pour le secteur libéral.
27:09Moi j'en parle de façon tout à fait libre,
27:11puisque j'ai la double casquette,
27:12je suis péage temps partiel,
27:14donc je vois très bien les deux systèmes.
27:17Et en fait c'est souvent...
27:19Et donc il y a une chose dont on n'a pas parlé,
27:21c'est la présence dans la presse,
27:25et qui est encore un autre problème.
27:28C'est vrai que souvent l'hôpital public,
27:30c'est à utiliser la presse
27:32donc pour faire sa promotion,
27:35et là aussi il y a des limites,
27:37et en particulier il faut savoir que le praticien
27:40qui utilise la presse
27:42est responsable de ce qui est écrit à son sujet,
27:44donc il faut qu'il relise les articles,
27:46ça c'est vraiment le conseil.
27:47De façon générale,
27:49les banalités elles sont carrément interdites,
27:51pour dire qu'on fait de la prothèse
27:52qui permet d'aller marcher,
27:54ça sert à rien, c'est interdit,
27:56là pour le coup dans la presse.
27:57Donc là pour le coup,
27:58il faut que ce soit l'hôpital public
28:00qui parle de troisième recours hyper pointu,
28:04ou le secteur privé d'ailleurs,
28:06qui peut le faire,
28:07mais ça c'est autre chose,
28:08c'est la presse,
28:09c'est pas les réseaux sociaux.
28:11Non mais si un médecin prend juste la parole
28:14sur son réseau social
28:15pour dire justement ce que disait Jimmy,
28:18désormais au CHU,
28:20on fait un parcours ambulatoire,
28:22en trois heures on change une prothèse.
28:25C'est de l'information,
28:26c'est de l'information au patient.
28:28C'est une nouveauté, une innovation,
28:30c'est pas du...
28:31Non mais ça c'est un chemin clinique particulier,
28:34ou pour d'autres aspects,
28:36c'est de l'information au patient,
28:38c'est tout à fait autorisé.
28:40De façon générale,
28:41il ne faut pas mentir,
28:43promettre du rêve,
28:45il ne faut pas non plus
28:47trop parler à la première personne,
28:49oui, la promotion,
28:51mais quand c'est fait,
28:53il y a aussi des publications
28:57qui sont altruistes,
28:58si on parle de QVT,
28:59effectivement,
29:00vous faire connaître le CGO,
29:01donc effectivement,
29:02ce sont des publications
29:03qui ne servent pas à autre chose
29:04que de servir la communauté,
29:06donc là c'est bien évidemment tout à fait autorisé.
29:08Donc l'esprit de la communication
29:11est important.
29:12Ce que disait Jimmy,
29:13qui est très très important,
29:14et donc ce que je vois transparaître
29:16dans ses propos,
29:17c'est qu'en fait,
29:18il a lui l'intelligence
29:19de l'utilisation des réseaux,
29:20c'est-à-dire que
29:21lorsqu'il reçoit une information,
29:22il se pose déjà la question
29:25est-ce qu'elle est validée,
29:27est-ce que je peux y croire,
29:28et donc je vais chercher à côté
29:29autre chose pour valider,
29:30en fait, il ne prend pas,
29:32je crois comprendre
29:34l'information qui arrive
29:35comme par l'évangile,
29:37sans le chercher à la critiquer,
29:40à la valider,
29:41et ça c'est une...
29:42Mais il faut voir une chose aussi,
29:43c'est que justement,
29:44par exemple,
29:45les gros réseaux sociaux
29:46comme Youtube par exemple,
29:47ils vont aller chercher
29:48beaucoup de médecins,
29:49et il va y avoir des médecins,
29:50il va y avoir des établissements,
29:51la PHP, etc.,
29:52parce qu'ils ont besoin
29:53que des médecins
29:54prennent du temps
29:55pour faire des contenus,
29:56pour être sûrs
29:57que ce soit des vrais contenus médicaux
29:58par des vrais médecins,
29:59pour pas que ce soit moi
30:00qui demain fasse une chaîne
30:01pour dire allez-vous
30:02aller soigner votre cancer
30:03en buvant du jus de citron.
30:04Et donc,
30:05il faut aussi penser
30:06que les publications
30:07les plus techniques
30:08destinées à être commentées
30:09dans la communauté
30:13ne seront pas regardées
30:16par le grand public.
30:18Ils vont se noyer,
30:19ils vont en regarder une
30:20et puis ils vont passer à autre chose.
30:21Ils ne vont pas comprendre,
30:22ils ne vont pas la différencer.
30:23De toute façon,
30:24plus c'est technique,
30:25au moins,
30:26ça a un impact
30:27probablement sur le grand public.
30:29C'est vrai.
30:30Alors Hélène,
30:31quel est le conseil
30:32qu'on donne aux chirurgiens
30:33sur les réseaux sociaux ?
30:34Je le disais tout à l'heure,
30:36c'est de rester authentique,
30:38ça c'est clair.
30:39Et c'est peut-être
30:40de se demander
30:41à chaque fois
30:42qu'on écrit un post,
30:43quelle valeur il apporte
30:44à ma communauté.
30:45En fait,
30:46c'est ça.
30:47Mais si on veut faire
30:48un peu quand même
30:49des gauteries,
30:50on a quand même le droit
30:51de se vanter légèrement.
30:52Ça regarde chacun.
30:53Non,
30:54mais en fait aussi,
30:55en tout cas,
30:56je reviens sur LinkedIn,
30:57vraiment se poser
30:58la question
30:59de la valeur
31:00de chaque post.
31:01Pour moi,
31:02c'est ce qu'il y a
31:03de plus important.
31:04Vraiment.
31:05Et vous avez
31:06combien de followers,
31:07vous,
31:08sur Instagram
31:09ou sur LinkedIn ?
31:10Vous savez ?
31:11Vous surveillez ?
31:12Alors moi,
31:13sur Instagram,
31:14c'est très privé.
31:15Pour le coup,
31:16je ne publie pas grand-chose.
31:17Après Twitter,
31:18j'y vais moins.
31:19LinkedIn,
31:20j'aime de plus en plus
31:21parce que
31:22je trouve qu'il y a
31:23quand même
31:24une valence
31:25assez sérieuse,
31:26bien qu'on peut
31:27en faire ce qu'on veut.
31:28Il n'y a pas de comité
31:29de relecture
31:30ou quoi que ce soit.
31:31Donc,
31:32on peut faire ce qu'on veut.
31:33J'avoue que je ne sais pas.
31:34Et à vrai dire,
31:35peut-être qu'il y a
31:36quelques années,
31:37ça m'intriguait un peu.
31:38Maintenant,
31:39plus du tout
31:40parce que ce n'est pas
31:41tellement le nombre
31:42d'entreprises
31:43que je connais.
31:44Mais si demain,
31:45vous avez une prise de position,
31:46par exemple,
31:47si vous avez envie
31:48de dire,
31:49je ne sais pas,
31:50j'aimerais que l'État
31:51reconnaisse.
31:52Vous allez peut-être
31:53faire une tribune
31:54sur LinkedIn.
31:55Oui, bien sûr.
31:56Vous allez servir du canal.
31:57Oui, oui.
31:58C'est pour ça que tout à l'heure,
31:59je disais que
32:00j'étais consommateur
32:01mais aussi acteur.
32:02Et parfois,
32:03je suis tenté aussi
32:04à leur faire de la publicité.
32:05C'est toujours
32:06un terme un peu flou.
32:07Par exemple,
32:08moi,
32:09tout c'est très pratico-pratique
32:10mais tous ces patients
32:11avec des doigts déformés,
32:12je dis,
32:13vous n'avez pas mal.
32:14Si, si, j'ai de l'arthrode
32:15mais mon médecin m'a dit
32:16qu'on ne pouvait rien faire,
32:17ça me rend fou
32:18parce qu'on communique
32:19beaucoup plus sur le fait
32:20que oui,
32:21pas forcément chirurgical
32:22mais oui,
32:23il y a des prises en charge.
32:24Donc, en fait,
32:25j'ai envie de communiquer
32:26là-dessus.
32:27On peut faire des choses,
32:28on peut faire des choses
32:29mais là,
32:30c'est très pratico-pratique
32:31pour cette pathologie-là
32:32mais ça vaut
32:33pour pas mal de choses.
32:34Il y a pas mal de pathologies
32:35où il y a des nouvelles techniques
32:36ou il y a même des nouvelles techniques,
32:37nouvelles procédures.
32:41Donc, autant qu'il y a
32:42une intention bienveillante
32:45et de faire améliorer
32:46les choses, etc.
32:47Mais en fait,
32:48c'est tellement flou tout ça
32:49que ça serait subjectif.
32:50Quelqu'un qui va vouloir
32:51mettre en avant
32:52justement une technique
32:53par rapport à une autre
32:54parce que c'est sa technique
32:55mais à vrai dire,
32:56je n'ai pas envie
32:57non plus de le critiquer
33:00parce que ça fait quand même
33:01avancer les choses.
33:02Et puis moi,
33:03je pense que je dirais aussi
33:04que pour le coup,
33:05je trouve que c'est peut-être
33:06mieux que ce soit des médecins
33:07même s'ils vont un peu
33:08trop loin parfois
33:09par rapport aux codes
33:10mais de toute façon,
33:11ils ont leur éthique,
33:12ils ont leur dermatologie,
33:13ils savent quand même ce qu'ils font
33:14et ils sont quand même médecins
33:15et ils parlent en leur propre nom
33:16et c'est peut-être déjà mieux
33:17que ce soit des médecins
33:18qui parlent de santé
33:19même si finalement,
33:20peut-être qu'ils ont publié
33:21une radio et que oui,
33:22c'est interdit.
33:23Je ne pousse pas les gens
33:24à ne pas respecter la loi
33:25mais je trouve qu'il vaut mieux
33:26que ce soit quand même
33:27des médecins
33:28avec leur dermatologie
33:29et leur éthique
33:30qui communiquent sur la santé
33:31et qui expliquent
33:32les bonnes pratiques
33:33et qui expliquent justement
33:34ce qu'ils observent,
33:35les failles,
33:36les généralistes ne savent pas
33:37que l'arthrose peut s'opérer,
33:38je n'en sais rien
33:39plutôt que si ça laisse la place
33:40à beaucoup d'autres gens
33:41qui prennent la parole
33:42et qui pour le coup,
33:43sont surveillés par personne.
33:44Oui,
33:45et puis même la spécialité,
33:46je parlais des externes tout à l'heure,
33:47nous, notre spécialité,
33:48alors Hélène travaille
33:49avec la SoftCode,
33:50nous au sein du CGO,
33:51on essaie de toucher
33:52les jeunes
33:53mais aussi les externes
33:54qui n'ont pas choisi
33:55leur spécialité
33:56et nous,
33:57les mettre en avant
33:58via les réseaux,
33:59ceux qui sont autour de nous,
34:00les externes.
34:01C'est ça que l'on fait,
34:02c'est ça notre discipline
34:03parce que c'est quand même
34:04un petit milieu,
34:05si on ne va pas au bloc,
34:06on ne sait pas vraiment
34:07l'activité qu'on fait vraiment.
34:08Ça reste une publicité aussi
34:09d'engagement,
34:10en mode rejoignez-nous,
34:11là non plus,
34:12je ne trouve pas ça malsain.
34:13Donc,
34:14il y a différentes utilisations
34:16des réseaux
34:17et moi,
34:18je la trouve plutôt bienveillante
34:21jusqu'à présent,
34:22après il y a toujours
34:23une pente glissante
34:25qu'il ne faut pas franchir.
34:26Moi,
34:27à titre personnel,
34:28je n'ai pas vu de...
34:29J'ai l'impression
34:30qu'il y en a qui jouent
34:31un peu avec la ligne rouge
34:32mais je ne suis pas critique
34:35vis-à-vis de ça
34:36parce que c'est jamais trop...
34:39Ils ne tirent pas la couverture
34:41à leur activité.
34:42Je trouve que c'est vraiment
34:43pour la discipline
34:44et je trouve ça intéressant quand même.
34:46Vous avez un mot de la fin ?
34:49C'est sur l'intentionnalité.
34:51C'est vrai que ça dépend
34:52du type de publication.
34:54On peut considérer
34:58qu'il y a deux types
35:01de niveau de communication.
35:03La communication grand public
35:05pour laquelle il faut effectivement
35:07vraiment veiller
35:08à respecter les recommandations.
35:10Il y a la communication
35:11qui est destinée à nos pères,
35:13que ce soit médecins généralistes
35:14ou effectivement
35:15des jeunes confrères, etc.
35:18et qui peut effectivement
35:19être plus technique
35:20mais vous pouvez être sûr
35:21que celle-là,
35:22elle ne sera pas lue
35:23ou simplement survolée
35:25par le grand public.
35:28Effectivement,
35:30on voit très bien
35:31l'utilité d'utiliser
35:32ces nouveaux outils-là
35:33pour faire vivre la spécialité,
35:34la profession, etc.
35:36Et en vrai,
35:37il n'y a pas de temps
35:38de dérive que ça
35:39parce qu'il n'y a pas de temps
35:40de faits qui remontent à l'ordre.
35:41Il n'y a pas de temps
35:42de procès en cours
35:43avec des médecins
35:44qui ont fait des bêtises.
35:46Quand il y en a un
35:47tous les trois ans,
35:48ça fait beaucoup de bruit
35:49mais ça n'arrive quasiment jamais.
35:50Je pense que tout le monde
35:51est effectivement,
35:52ma petite expérience ordinale,
35:53que tout le monde
35:54semble responsable
35:55et effectivement se poser
35:56les bonnes questions
35:57avant de publier.
35:58Il faut effectivement,
35:59ce que dit Jimmy,
36:00c'est bien avoir en conscience
36:01qu'une publication,
36:02elle risque d'être reprise
36:03et qu'effectivement,
36:04c'est une photo
36:05qui peut être reprise
36:06dans un autre but
36:07et il faut avoir
36:08cet esprit-là aussi
36:09et que de toute façon,
36:10sur des choses
36:11qui peuvent être graves,
36:12s'il y a une enquête,
36:13on remontera jusqu'à
36:14la publication source
36:15mais c'est franchement,
36:16dans ma pratique,
36:17il y a beaucoup
36:18d'autres sujets
36:19que celui-là.
36:20Voilà.
36:21Je pense que c'est
36:22vraiment important
36:23que celui-là
36:24soit traité
36:25dans un autre département
36:26comme les Bouches-du-Rhône,
36:27ça c'est certain,
36:28il n'y a pas beaucoup de...
36:29Après,
36:30les réseaux sociaux aussi,
36:31ça va très vite,
36:32tout va très vite déjà
36:33et je vois,
36:34je pense que c'est
36:35à l'instant,
36:36c'est un gif,
36:37donc ça va très assez
36:38sur Twitter
36:39où on voit un orthopédiste
36:40enlever un clou de tibia
36:41à base de maillet.
36:42Les personnes
36:43qui vont,
36:44les externes
36:45ou même les personnes
36:46qui vont se faire opérer
36:47d'un tibia
36:48ou d'un fémur,
36:49voient ça
36:50et on est très vite
36:51associés à cette image
36:52ortho, bourrin, etc.
36:53Et donc moi,
36:54je suis presque ravi parfois
36:55de faire voir
36:56qu'on fait aussi
36:57de la microchirurgie
36:58en disant,
36:59attendez,
37:00on n'est pas que des bourrins
37:01et donc ça va très vite
37:02avec les réseaux,
37:03il faut se méfier
37:04de tous ces trucs-là
37:05et en fait,
37:06on ne contrôle pas,
37:07on ne pense pas parfois
37:08que ça va aller si vite.
37:09Parce que sur les réseaux,
37:10tout ce qui marche plus
37:11c'est les clichés
37:12et c'est les images
37:13qui appartentent.
37:14C'est toujours pareil.
37:15Donc un des articles
37:16auxquels il faut bien penser,
37:17c'est la déconsidération
37:18de la profession
37:19et que,
37:20effectivement,
37:21il faut les proscrire
37:22absolument.
37:23Est-ce qu'il y a
37:24une star des chirurgiens
37:25orthopédistes ?
37:26Je ne le connais pas moi,
37:27de mes années d'influence.
37:28C'est qui ?
37:29Il y en a plusieurs.
37:30Qui ?
37:31Non, il n'y a pas.
37:32Je n'ai pas de nom.
37:33Il n'y en a pas, voilà.
37:34Tu en as un en tête ?
37:35Non, non.
37:36Non, voilà,
37:37il n'y en a pas,
37:38je ne pense pas.
37:39Alors,
37:40il y a une place
37:41à prendre, Jimmy.
37:42Non, mais il y en a
37:43qui font très bien.
37:44En fait,
37:45ça prend un temps monstre
37:46et il n'y a pas de star.
37:47Après,
37:48je sais que j'en suis plus
37:49dans ma proximité professionnelle,
37:50c'est-à-dire que
37:51c'est la même activité
37:52que j'envisage,
37:53donc forcément,
37:54je les suis plus.
37:55Après,
37:56il n'y a pas un nom
37:57qui sort
37:58comme d'autres spécialités.
37:59Non, mais parce que
38:00tu as des pédiatres,
38:01des urgentistes,
38:02des radiologues,
38:03des psychiatres,
38:04c'est beaucoup de spécialités.
38:05Je ne peux pas,
38:06orthopédistes,
38:07je n'en ai pas un
38:08qui vraiment,
38:09c'est les millions.
38:10Parce que justement,
38:11on ne peut pas tirer la course
38:12à la...
38:13C'est bien,
38:14quand tu as toutes
38:15les spécialités raisonnables.
38:16Exactement,
38:17c'est pour ça,
38:18c'est pour ça,
38:19c'est pour ça
38:20qu'on est là.
38:21Merci.
38:22Merci à vous.
38:23Merci à vous.
38:24Merci à vous.
38:25Merci à vous.
38:26Merci à vous.
38:27Merci à vous.
38:28Merci à vous.
38:29Merci à vous.
38:30Merci à vous.
38:31Merci à vous.
38:32Merci à vous.
38:33Merci à vous.
38:34Merci à vous.
38:35Merci à vous.
38:36Merci à vous.
38:37Merci à vous.
38:38Merci à vous.
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38:40Merci à vous.
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38:44Merci à vous.
38:45Merci à vous.
38:46Merci à vous.