Les antibiotiques, ce n’est pas automatique ! C’est ce que défend le Dr Catherine Romain, pédiatre libérale à Paris. Loin d’être indispensables, ils sont à prescrire avec parcimonie et en fonction des besoins réels de l’enfant. Mais alors, comment mieux prescrire ? Quel recours a le médecin pour les diminuer ? Comment convaincre les parents ?
La pédiatre vous livre ses conseils issus de sa pratique quotidienne et parle notamment des tests de diagnostic rapide.
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00:00Les antibiotiques, ce n'est pas nécessaire, il faut vraiment essayer de réduire cette consommation.
00:12Chez l'enfant, on doit prescrire des médicaments indispensables comme la vitamine D, les vaccins bien sûr.
00:16Le reste, non, il faut en prescrire peu.
00:21C'est les antibiotiques, mais ce n'est pas nécessaire, il faut vraiment essayer de réduire cette consommation.
00:25Ainsi que le sirop antitussif qui ne fonctionne pas.
00:28Les antibiotiques sont à prescrire en fonction de la pathologie, de l'examen clinique et de l'âge de l'enfant.
00:35Les pédiatres ont fait beaucoup d'efforts ces dernières années et essayent de limiter les prescriptions
00:38et de ne pas donner des antibiotiques, ce n'est pas nécessaire.
00:43Plus on va prescrire des antibiotiques, plus des résistances vont se créer,
00:46pas au niveau de chaque enfant, mais au niveau de la population générale et de l'épidémiologie surtout.
00:51On surveille actuellement la résistance des germes qui a beaucoup augmenté à un moment.
00:55Il y a eu des efforts de fait depuis des campagnes de presse
00:57et du coup, les germes ont tendance à être un petit peu moins résistants maintenant,
01:01grâce à cette prescription diminuée d'antibiotiques.
01:07Les antibiotiques, c'est cher et ça coûte de l'argent.
01:09Moins on dépense, mieux la Sécurité sociale peut dépenser sur des maladies plus pointues.
01:16On suit bien les recommandations qui ont évolué, qui ont bien bougé et qui se sont améliorées.
01:20Donc on a des guides maintenant qui nous permettent de connaître le bon antibiotique
01:23qu'il faut donner par exemple dans des hôtels.
01:25Pour les diagnostics de maladies qui donnent de la fièvre par exemple,
01:28il faut bien examiner l'enfant.
01:29En fonction de l'examen, on fait des tests.
01:34Des tests de diagnostic rapide, il y en a donc pour les angines.
01:37Les TDR, tests de diagnostic rapide dans les angines, qui sont connus.
01:39Tous les médecins peuvent s'en procurer gratuitement.
01:41Et puis nous, on a des tests qui sont dans le nez, qui sont destinés au Covid, VRS et puis grippe,
01:46et qui permettent de faire un diagnostic en trois minutes,
01:49de connaître ainsi le virus en question, si c'est viral,
01:52et de permettre d'adapter le traitement, et de ne pas donner d'antibiotiques, entre autres.
01:59Ah oui, énorme. On prescrive beaucoup moins d'antibiotiques.
02:01Parce que les parents, du coup, sont convaincus que ça ne sert à rien de donner un antibiotique
02:04puisque le test, c'est la grippe par exemple.
02:05Donc on arrive à convaincre les parents et surtout de leur dire que ça va durer,
02:09le nez va couler, on leur explique les symptômes qui vont arriver finalement.
02:14Ça nous arrive chez les grands enfants à partir de deux ans.
02:16En dessous de deux ans, une otite, il faut la traiter.
02:18Bon ça, il faut qu'on suit les recommandations.
02:20Après deux ans, on peut dire attendez un peu, si dans deux jours, trois jours, il va mieux,
02:23vous pouvez donner des antibiotiques.
02:24Donc on fait deux ordonnances.
02:28Plus on connaît les familles, plus on sait qu'elles sont plus ou moins angoissées,
02:31donc on les rassure.
02:32Donc quand on sait que cette mère est très anxieuse, elle va être complètement paniquée,
02:36on peut adapter notre discours.
02:37On leur explique stade par stade ce qui va se passer.
02:39Ça rassure les parents, et puis on leur explique,
02:41il n'y a rien, on va attendre, on va vous expliquer.
02:42Ça leur explique bien la pathologie, ils comprennent.
02:45Mais donner des médicaments à tout va à un enfant, non.
02:50Chez les plus grands, les adolescents, le dialogue est très important
02:52parce qu'on essaye de voir souvent leur mal-être,
02:54avec des troubles du sommeil, avec des troubles de la tension,
02:56beaucoup trop d'écrans en général.
02:57On ne leur donne pas de médicaments, mais on essaye de les aider
02:59en leur conspirant du sport, d'une alimentation beaucoup plus correcte et plus équilibrée,
03:02ce qui n'est pas le cas souvent.
03:03Bon, pas de tabac bien sûr, pas d'alcool, on leur en parle.
03:06C'est plutôt l'environnement qu'on voit avec eux
03:08et puis parfois les difficultés familiales aussi qu'ils ont.
03:12Il y a une très bonne relation avec les pharmaciens du quartier avec qui on discute.
03:16C'est quand on prescrit des nouveaux vaccins, on va leur dire,
03:18quand on prescrit des antibiotiques dont on a besoin,
03:19qui sont particuliers parfois, on va les voir.
03:22Et ça, je pense que c'est très important.
03:23On a besoin d'hospitaliers qui nous aident, qui nous conseillent, qui nous guident.
03:26C'est eux qui font la recherche, c'est eux qui avancent.
03:31Gardons des médecins de ville, gardons des médecins
03:33qui ont contact avec les patients en ville.