Avec Marc VELLA
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00:00:0014h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:05Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:09Alors c'est vrai, on aimerait tous être parfaits,
00:00:12et bien figurez-vous que c'est peut-être nos imperfections qui nous rendent si attachants.
00:00:16En tout cas, c'est un peu ce que nous propose Marc Vella,
00:00:19créateur de l'école de la fausse note, dont j'ai accepté d'être la marraine,
00:00:23parce que oui, je crois que nos fausses notes peuvent être nos amis.
00:00:27Combien d'erreurs nous ont permis de nous remettre sur le droit chemin,
00:00:30ou en tout cas le chemin qui nous convenait mieux.
00:00:33Combien de ratés dans notre sexualité nous ont permis de mieux nous comprendre
00:00:37et de mieux comprendre l'histoire que nous sommes justement en train de vivre.
00:00:41Parce qu'après tout, une panne d'érection, un manque de lubrification,
00:00:44et bien c'est peut-être pas si grave,
00:00:46c'est juste une fausse note qui nous ouvre vers un ailleurs.
00:00:49En tout cas, Marc Vella va vous aider à accepter les fausses notes de votre vie,
00:00:54avec cette bienveillance qui le caractérise,
00:00:57parce que lui, il est pour qu'on lui pardonne tout,
00:01:00tout ce qui nous arrive, tout ce qu'on nous fait.
00:01:02Et vous verrez que les erreurs, ça peut aussi nous apporter du positif.
00:01:05Donc si vous avez envie de parler de vos erreurs,
00:01:08de poser des questions justement,
00:01:10et bien n'hésitez pas, vous nous rejoignez,
00:01:12et pour ça vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:16En programme aujourd'hui, notre devise,
00:01:18augmentons notre perception du bonheur.
00:01:20En love conseil, on va parler du doute, positif ou négatif.
00:01:24En sexo conseil, on va parler de la sexualité lorsque l'accord est parfait.
00:01:29Et puis, on vous attend bien sûr, n'hésitez pas à nous rejoindre.
00:01:33Mais d'abord, Marc Vella, bonjour.
00:01:36Bonjour Brigitte.
00:01:39Merci d'être avec nous Marc.
00:01:41Merci de m'avoir invité.
00:01:42Alors, vous venez rarement parce que vous n'êtes pas spécialement thérapeute,
00:01:47mais en même temps, je sais que quand vous venez,
00:01:50ça fait toujours plaisir à certains de nos auditeurs qui nous écoutent
00:01:55parce que vous êtes quelqu'un un peu à part.
00:01:58Alors d'abord, vous êtes un grand musicien, pianiste notamment,
00:02:03et vous avez fait le tour du monde avec votre piano.
00:02:06Je n'irai pas piano à queue, bien sûr.
00:02:09Et vous avez créé cette fameuse école de la fausse note qui fait son chemin,
00:02:13parce qu'il y en a 27 en France maintenant, dans 27 départements.
00:02:18Et votre but, justement, c'est d'aider les gens à s'accepter avec leurs erreurs,
00:02:24avec leurs fausses notes, justement.
00:02:26Et puis, pour bien comprendre que peut-être que parfois, justement,
00:02:32nos fausses notes parlent de nous et nous aident à avancer dans la bonne direction.
00:02:38Oui, pour parler effectivement de cette école de la fausse note,
00:02:41les gens qui viennent me voir souvent ont le sentiment de ne pas être légitime,
00:02:47de n'avoir rien à dire, de ne pas avoir de valeur.
00:02:50C'est assez récurrent.
00:02:52Moi, ça me bouleverse parce qu'il faut quand même revenir,
00:02:55ça va peut-être sembler abstrait, mais à une réalité qui est le temps de vie.
00:02:59L'existence humaine, c'est quelques décennies,
00:03:04et on s'imagine que quelques décennies, c'est long.
00:03:07Et en vérité, c'est un claquement de doigts, la vie humaine.
00:03:10C'est un battement de cils, notre vie.
00:03:12Et donc, ce temps si court, je dirais, où notre vie ne se répétera pas.
00:03:18Ce que nous sommes, c'est qu'une fois.
00:03:20Dans le cosmos, il n'y a qu'une seule Brigitte Lahaye.
00:03:22Voilà, et dans l'histoire de l'univers, il n'y aura toi qu'une fois.
00:03:25Voilà, comme il y aura une fois Bénédicte, comme il y aura une fois moi, c'est une fois.
00:03:30Et ça, ça ne se répétera jamais.
00:03:32Donc, ça montre pour moi la préciosité de l'existence.
00:03:36De chaque instant.
00:03:37Évidemment, de l'existence d'un être.
00:03:39Parce qu'un être, si c'est une fois, c'est que ça a de la valeur.
00:03:42Si c'est une fois, ça veut dire que c'est rare.
00:03:44Oui, mais alors, raison de plus pour ne pas se rater.
00:03:47Exactement.
00:03:48Donc, quand tu t'imagines que les gens viennent te voir en te disant,
00:03:50j'ai pas de valeur, je suis nul, j'ai rien à dire, je ne suis pas légitime.
00:03:54Dans un système qui a posé ça presque comme, je dirais, comme postulat.
00:04:00C'est-à-dire que, voilà, ça se mérite.
00:04:02À l'école, c'est toujours, c'est insuffisant.
00:04:04On peut mieux faire passer bien.
00:04:05Dans un monde où on est toujours là à montrer l'image de la perfection.
00:04:09En même temps, au départ, c'est pour nous aider, justement, à aller vers du mieux.
00:04:13Non, non, non.
00:04:15J'ai dit au départ.
00:04:16Alors après, comment ça a été perverti, ça c'est autre chose.
00:04:19Oui, mais c'est fondamental.
00:04:20Parce que tout le système fonctionne sur cette perversion.
00:04:23C'est assez systémique, ma chère Brigitte.
00:04:25On est, si on devait mettre un synonyme...
00:04:26Alors, excusez-moi, je vais essayer d'être parfaite.
00:04:28Je vais parler de votre livre, Marc Vellat.
00:04:30Vous venez de sortir La Sagesse de nos fausses notes.
00:04:32Un autre regard sur la musique de la vie.
00:04:34Donc, évidemment, vous faites un jeu de mots avec votre métier de musicien.
00:04:38Et votre métier de...
00:04:39Alors, je ne sais pas si on pourrait dire thérapeute.
00:04:42Vous diriez quoi ?
00:04:43Vous êtes un éveilleur d'âme ?
00:04:46Un ouvreur d'âme ?
00:04:48Oui, c'était amusant.
00:04:49Parce que quelqu'un m'avait envoyé ça.
00:04:51Puis sur Internet, il n'y avait pas eu l'apostrophe.
00:04:54Ça faisait ouvreur d'âme.
00:04:55Pourquoi pas ?
00:04:56Oui, pourquoi pas.
00:04:58Et donc, dans ce livre, vous parlez beaucoup, justement, de...
00:05:02Vous utilisez beaucoup le langage des oiseaux.
00:05:05C'est-à-dire, par exemple, la vie aime et chante.
00:05:11La vie aime et chante.
00:05:13Oui, mais ça, la langue des oiseaux, c'est quelque chose de très ancien.
00:05:16Puisqu'on la retrouve dans la mythologie grecque.
00:05:18La déesse Athéna qui va brûler les yeux de Thérésias.
00:05:22Mais qui va lui faire don de la langue des oiseaux pour se faire pardonner.
00:05:26Et puis, vous évoquez un petit peu le monde tel qu'il est.
00:05:30Et vous parlez.
00:05:31Vous parlez notamment de la sexualité.
00:05:33C'est quelque chose qui vous tient à cœur aussi.
00:05:37Parce que vous considérez qu'on ne laisse pas assez les gens libres dans leur sexualité.
00:05:42On ne les aide pas à vivre vraiment leur sexualité.
00:05:45Tout en disant qu'on ne devrait pas en parler partout, tout le temps.
00:05:49C'est contradictoire.
00:05:51Non, c'est un sujet très sensible.
00:05:53Je crois qu'on ne peut pas être prosélyte avec, je dirais, parfois les particularités.
00:05:58Je pense que les gens, ce qu'ils ont à vivre, ils ont à le vivre.
00:06:01Ça les regarde.
00:06:03C'est un domaine qui touche, pour moi, l'intime.
00:06:05Et pour ça, il n'y a pas besoin parfois d'en faire des règles collectives.
00:06:09Chacun vit ce qu'il a à vivre en résonance.
00:06:12Après, nous sommes tout simplement les fruits de cette réalité.
00:06:16Moi, j'aime bien dire parfois que je suis l'orgasme manifesté.
00:06:20Parce que je suis le fruit, j'espère, en tout cas, d'un orgasme qui est celui de mon père et de ma mère.
00:06:25Celui du père, c'est sûr. Celui de la mère, ça, il faudra lui demander.
00:06:28Je souhaite, moi, à mes éditeurs, d'être le fruit de cela, de la jouissance de leurs parents.
00:06:34Et nous sommes donc la manifestation de cet orgasme.
00:06:37Et c'est magnifique.
00:06:38C'est souvent quand même plus la preuve de l'amour.
00:06:42On est bien d'accord.
00:06:43Et ça, il faut l'assumer.
00:06:44C'est très important.
00:06:45C'est que cette sexualité, finalement, elle est la base même de ce que nous sommes.
00:06:49Et pour moi, il est très important de le reconnaître.
00:06:52Ça fait partie de la vie de ce que nous sommes.
00:06:55Et elle est le moteur même de l'univers lui-même.
00:06:59C'est la force la plus puissante.
00:07:01Il y a une histoire avec Bouddha qui voit une très belle femme
00:07:05et qui est tout d'un coup tellement séduit qu'il rentre dans un autre monde.
00:07:12Et là, il est emprisonné par un serpent géant.
00:07:15Et Bouddha, tout puissant qu'il est, il ne peut pas se défaire des anneaux de ce serpent qui l'enserre et l'étouffe.
00:07:22Et la seule chose que Bouddha peut faire pour s'en sortir, c'est de se rapetisser,
00:07:26se faire tout petit, petit, petit pour passer entre les anneaux et sortir de ce piège.
00:07:31Ce que l'histoire nous dit, c'est que la sexualité est une forme tellement puissante
00:07:35que la seule façon d'arriver, je dirais, à s'en sortir, c'est d'être très humble, de se faire petit.
00:07:41Il y a quelque chose pour moi qui est de l'ordre de l'humilité face à cette énergie extrêmement puissante qui est l'énergie de la vie.
00:07:47On va parler des fausses notes aussi dans la sexualité, dans l'amour, dans la vie.
00:07:52Je crois qu'on a quelqu'un qui a eu la chance de vous rencontrer justement avec votre piano
00:07:58et qui va prendre la parole dans un instant.
00:08:01Vous voulez laisser un message, proposer un sujet qui vous tient à cœur,
00:08:04ajouter un commentaire ou poser une question ?
00:08:07Le répondeur de l'émission est là pour vous. Appelez-nous au 0 826 300 300.
00:08:18Nous évoquons aujourd'hui les fausses notes de la vie pour vous aider à faire une symphonie de votre vie
00:08:24avec Marc Vella qui est avec nous, pianiste et également auteur de ce livre « La sagesse de nos fausses notes »
00:08:31aux éditions Ariane et Iris est avec nous.
00:08:34Iris, vous avez assisté à une conférence de Marc Vella, c'est bien ça ? Bonjour.
00:08:40Oui, bonjour Brigitte, bonjour Marc. Merci de m'accueillir sur les ondes.
00:08:47Merci de témoigner parce que c'est vrai que moi-même qui ai assisté un jour à une conférence de Marc Vella,
00:08:53j'avais, je reconnais, été assez stupéfaite, c'était assez extraordinaire.
00:08:57Je vous laisse raconter Iris.
00:09:01J'en ai encore des frissons en fait, pour ne rien vous cacher, quand j'évoque ce souvenir, j'ai rencontré,
00:09:06j'ai eu la chance de rencontrer Marc, une fois à Paris et une autre fois dans un espace qui s'appelle
00:09:12« Les Seules Vies Possibles » près de Royan. Voilà, j'ai trouvé absolument extraordinaire cette possibilité
00:09:20d'offrir au plus grand nombre l'accès à un piano, l'accès à la musique.
00:09:26J'ai eu la chance d'avoir une prof des chants qui m'a donné cette possibilité-là, sans savoir lire les partitions.
00:09:31Il peut faire du chant lyrique baroque et c'est absolument génial de pouvoir effectivement avoir accès à ce chant des possibles
00:09:39qui est absolument extraordinaire et dans tous les lieux. J'aurais aimé le rencontrer dans le désert.
00:09:46Oui, oui, oui. Alors, en deux mots comme ça, pour que les auditeurs comprennent de quoi vous parlez,
00:09:52Iris, Marc, vous avez votre piano, vous êtes sur scène et vous faites monter quelqu'un qui ne sait absolument pas jouer au piano
00:09:59et vous le faites jouer. Alors, au début, c'est bizarre, ce n'est pas très musical et très vite, ça devient beau.
00:10:07Et ça, c'est quand même de la magie. C'est exceptionnel.
00:10:11En fait, ce que je demande dans le public, c'est qui n'a jamais joué et qui aimerait faire l'expérience.
00:10:17Donc, j'ai beaucoup de monde qui lève la main et là, après, je dis qui veut monter sur la scène et tout le monde baisse la main.
00:10:23Mais il y a toujours une personne qui vient et souvent cabossée par la vie.
00:10:27Voilà, ça se voit sur le visage, ça se voit sur la posture. Et donc, je demande à la personne de jouer.
00:10:32Et effectivement, c'est assez catastrophique. D'ailleurs, elle le dit.
00:10:38La personne dit moi, je suis nul. J'ai dit effectivement, c'est vrai, vous avez raison, vous êtes vraiment nul, ce qui fait rire la salle.
00:10:43Et je lui donne quelques conseils. Je dis, vous allez rejouer, vous allez prendre la posture du maître.
00:10:48C'est-à-dire qu'au lieu de jouer vos notes en les considérant, en les en les jugeant nuls.
00:10:53Cette fois-ci, vous allez jouir vos notes. Dans la langue des oiseaux, jouir, c'est ouïr le jeu.
00:10:59La jouissance, c'est ouïr le sens du jeu. Donc, vous allez considérer ce qui sort de vous.
00:11:04C'est ça, l'une des clés très importantes, c'est de dire aux gens, vous savez ce que vous êtes, ça a de la valeur.
00:11:09On le disait tout à l'heure, notre vie, c'est trois secondes.
00:11:12Donc, au lieu de se poser en victime et d'être souffrant, on va avoir cette audace de jouir de soi, de ce qui sort de soi.
00:11:21Oui, j'ai de la valeur et ce que je raconte, c'est important.
00:11:24Le mot audace est intéressant parce que nous sommes faits à 80% d'eau.
00:11:27Donc, si j'ai de l'eau d'ace, j'ai tous les atouts.
00:11:32C'est cette prétention folle d'offrir, je dirais, au monde ce qu'il y a à l'intérieur de nous-mêmes.
00:11:41Et on sait très bien que le monde n'en voudra pas.
00:11:44On connaît très bien la vie des grands artistes.
00:11:46Est-ce qu'on a voulu de Mozart ? Est-ce qu'on a voulu de Schubert ? Est-ce qu'on a voulu de Toulouse-Lautrec ?
00:11:55D'ailleurs, on appelait tous ces artistes de Van Gogh, de Camille Claudel, on les appelait les artistes maudits.
00:12:01On se rend compte que la fine fleur de l'humanité, Jésus, pour parler même du Maître Ascensionné, on n'en a pas voulu.
00:12:08Donc, on voit bien que cette folie humaine, c'est de tuer ou de diaboliser systématiquement ce qui va jaillir de l'être, de ce que nous sommes.
00:12:20Donc, moi, je trouve que c'est très important.
00:12:22Mon travail, c'est de dire aux gens, mais tu es belle, tu es une belle personne.
00:12:25Ce qui sort de toi, c'est de la valeur.
00:12:27Vous voulez dire, à chacun de nous, il y a une part d'artiste, il y a une part de...
00:12:31Bien sûr.
00:12:32Je suis d'accord, bien sûr, bien sûr.
00:12:34Bien sûr, nous sommes tous légitimes à dire...
00:12:36Il faut avoir l'audace, donc, d'oser...
00:12:38Mais quand on voit les émissions de télévision, parfois, les gens ne s'écoutent même plus.
00:12:40Ils parlent de choses, on est là.
00:12:43Et puis, les gens disent, vous êtes qui pour parler ? Est-ce que vous êtes experts ?
00:12:46On va revenir, si vous voulez bien, justement, à Iris.
00:12:49Iris, justement, ce moment que vous avez donc découvert avec Marc Vella, ça a changé quelque chose en vous ?
00:12:57J'ai commencé le chant lyrique baroque grâce à lui, en fait.
00:13:00Vous êtes autorisée...
00:13:02D'accord.
00:13:03Grâce à lui, vous vous êtes autorisée de laisser votre part artistique vibrer.
00:13:08Complètement.
00:13:09C'est-à-dire que j'ai été conviée pour faire un essai.
00:13:15Et je me suis dit, jamais de la vie, je dirais vrai.
00:13:17Mais comme j'avais vu, effectivement, ce travail, et puis tout...
00:13:22Tout cet oser.
00:13:25Oui, grâce à lui, vous avez osé.
00:13:27Oui, tout à fait.
00:13:28Mais je n'y arrivais pas.
00:13:29Je n'arrivais pas à pousser.
00:13:30Et puis, à un moment, on s'est arrangé de me mettre un peu...
00:13:33Me faire monter une position, de me mettre un peu en colère sur un truc.
00:13:35Et ça m'a...
00:13:36Et j'ai poussé la voix.
00:13:37Et on m'a dit, voilà, c'est cette voix-là qui est intéressante.
00:13:40Donc, voilà.
00:13:42Non, non, c'est...
00:13:43Merci.
00:13:44C'est absolument génial.
00:13:46Et le fait, justement, d'avoir osé aller chanter de l'art lyrique,
00:13:51ça vous a donné plus confiance en vous ?
00:13:54Ça vous a permis de vivre mieux, justement, votre vie ?
00:13:58Votre propre vie ?
00:13:59Oui, ça me sert beaucoup tous les jours.
00:14:01Le fait de poser sa voix.
00:14:02Le fait d'avoir une résonance aussi.
00:14:05Qu'est-ce qu'on y met à l'extérieur ?
00:14:07Et quand ça va moins bien, je m'aperçois que je respire moins bien.
00:14:11Et qu'il faut que je revienne à ça, en fait.
00:14:14Et cette respiration, elle est importante aussi.
00:14:18Vous êtes conscient, évidemment, Marc, de ce que vous apportez quand vous faites ces mouvements.
00:14:22Je reçois, ça fait 20 ans, 23 ans que je fais ça.
00:14:25J'ai des milliers de témoignages.
00:14:26Et le mot n'est pas trop exagéré.
00:14:29De toute façon, il n'y a qu'à lire le livre La sagesse de nos fausses notes.
00:14:32Il y a les témoignages de ces personnes,
00:14:34qui sont d'ailleurs des témoignages profondément thérapeutiques.
00:14:36Ça a changé la vie des gens.
00:14:37Dans leur vie à la fois professionnelle, dans leur vie intime, dans leur vie sexuelle.
00:14:42Parce que tout est lié.
00:14:43Une sexualité, elle peut s'épanouir, bien sûr, dans la sexualité.
00:14:47Mais elle va s'épanouir aussi par notre réalisation, à la fois spirituelle et artistique.
00:14:54C'est tout les plans.
00:14:56Il faut s'ouvrir au monde, en fait.
00:14:57Oui, mais c'est une jaillissance qui, pour moi, est multiple.
00:15:00Ce n'est pas juste la femme fontaine ou l'éjaculation, ce qui est très bien.
00:15:05Mais c'est aussi une jaillissance intérieure de ce que j'ai à dire.
00:15:10Je persiste et signe.
00:15:12Et je le sais par expérience.
00:15:14Je donne des stages partout.
00:15:16Chaque week-end, je vais en donner un ce week-end à Marseille,
00:15:19puis à Montpellier dans quelques jours, puis en Suisse, etc.
00:15:22Chaque week-end, je fais ce travail et je reçois des gens.
00:15:25Moi, le samedi matin, quand ils viennent devant le piano, ils sont tremblants.
00:15:29Moi, j'ai des profs de piano, ils tremblent.
00:15:32Parce qu'ils se disent, allez-y, jouez.
00:15:35J'ai peur de faire des fausses notes.
00:15:37J'ai dit, mais allez-y, jouez, savourez.
00:15:40Vous allez voir, c'est magnifique.
00:15:42Notre vie est percluse de fausses notes.
00:15:44On en a parlé au déjeuner.
00:15:46C'est que notre vie, nos enfants ne sont pas étés simples.
00:15:50Il y a des séparations, la maladie, les décès.
00:15:52C'est la vie.
00:15:53La vie nous blesse par définition.
00:15:56Et ce n'est pas grave.
00:15:58C'est normal.
00:15:59Moi, une fois, en stage, il y a une femme qui me dit,
00:16:01moi, j'arrête les hommes parce que j'ai été trop blessé par les hommes.
00:16:04J'ai dit, mais Geneviève, c'est stupide ce que tu dis.
00:16:07Alors, elle s'est fâchée contre moi.
00:16:08Marc, je ne te permets pas.
00:16:10J'ai dit, mais la vie nous blesse.
00:16:12Si on prend un petit enfant qui apprend à marcher,
00:16:15qu'est-ce qui va se passer quand il apprend à marcher, Brigitte ?
00:16:17Il tombe.
00:16:18Il tombe, il se fait mal, il pleure.
00:16:20Et là, il va se relever.
00:16:21Et puis, il va retomber.
00:16:22Et puis, il va se cogner la tête contre un coin de table.
00:16:25Il va saigner.
00:16:26Il va faire, maman, j'arrête la poussette, j'ai été trop blessé.
00:16:30Ça n'a pas de sens.
00:16:32D'ailleurs, c'est absurde.
00:16:33La vie nous blesse.
00:16:34Et c'est magnifique.
00:16:36C'est là où, moi, je dis, face à la blessure,
00:16:38plutôt que d'avoir une réaction face à la fausse note de la vie,
00:16:41on est dans une société, je suis désolé d'y revenir,
00:16:43qui est devenue hystérique face à la fausse note.
00:16:46Où nous sommes en train de nous entretuer.
00:16:48Et c'est une réalité.
00:16:49Nous nous entretuons face à...
00:16:51Ce n'est pas nouveau.
00:16:52Oui, mais enfin, là, avec des armes qui sont quand même
00:16:54beaucoup plus puissantes que des arcs et des flèches.
00:16:56Donc, il y a comme une vraie préoccupation,
00:16:58aujourd'hui, de prendre conscience que la fausse note
00:17:00est inhérente à l'existence.
00:17:03Que de vouloir l'éradiquer n'a pas de sens.
00:17:05Éradiquer la fausse note, c'est éradiquer la vie.
00:17:07On est d'accord.
00:17:09Mais plutôt que de parler du monde, restons sur l'individu.
00:17:11Et si tous les individus acceptaient leur fausse note,
00:17:14il n'y aurait pas de fausse note dans le monde.
00:17:16Donc, on va plutôt essayer d'aider chaque individu qui nous appelle,
00:17:18plutôt que de faire une généralité.
00:17:20Je vais te dire, c'est très simple.
00:17:21Mozart répond à cette question.
00:17:23C'est-à-dire que Mozart, quand il écrit sur sa partition,
00:17:25il va mettre des fausses notes.
00:17:26Chez Jean-Sébastien Bach, il y a de la fausse note.
00:17:29Il y a des dissonances.
00:17:30Et c'est ça, la musique.
00:17:32Quel est le secret de la musique ?
00:17:34En fait, c'est de la dissonance.
00:17:36Comment amener cette dissonance vers l'harmonie ?
00:17:39Et c'est ça, la musique.
00:17:41Et c'est ça, la réponse au sens de la vie.
00:17:43Et c'est ça, la vie.
00:17:44Donc, on en continue.
00:17:45Merci Iris, en tout cas.
00:17:46Merci beaucoup.
00:17:47Merci Iris.
00:17:48En Love Conseil, on va parler justement du doute positif ou négatif.
00:17:51Ça va peut-être vous plaire, d'ailleurs, Marc Vella.
00:17:53Et puis, on vous donne la parole à vous, bien sûr, aussi.
00:17:55Comment transformer nos fausses notes en expérience positive ?
00:17:58On en parle aujourd'hui avec Marc Vella.
00:18:00Venez nous raconter vos fausses notes, vos erreurs.
00:18:03Appelez-nous dès maintenant au 0826 300 300.
00:18:14Et bien, Marc Vella, on va parler du doute positif et négatif.
00:18:17Ou négatif, plus exactement.
00:18:19Alors, je vous propose un petit test
00:18:21qui va être assez révélateur sur la façon d'agir de chacun.
00:18:24Vous êtes en train d'attendre un ami.
00:18:27Alors, il est en retard.
00:18:29Et donc, soit tout de suite, vous vous inquiétez.
00:18:32Il a peut-être eu un accident.
00:18:34Soit vous allez vous précipiter sur son portable pour l'appeler
00:18:37et lui faire le reproche qu'il n'est pas encore là.
00:18:40Qu'est-ce que tu fais ? Je t'attends, etc.
00:18:44Ou alors, peut-être, vous allez profiter de ce temps
00:18:47un petit peu suspendu qui vous est offert
00:18:50pour regarder autour de vous, observer votre entourage.
00:18:54Voilà, donc ça, c'est déjà, on voit trois attitudes
00:18:57et on pourrait en trouver d'autres qui sont totalement différentes
00:19:00et qui sont évidemment révélatrices de notre capacité
00:19:03à analyser un moment qui n'était pas prévu.
00:19:09Alors, un autre test, par exemple,
00:19:11vous êtes avec votre compagnon, votre compagne.
00:19:15Cette personne est en train de converser au téléphone.
00:19:18Dès que vous entrez dans la pièce,
00:19:20elle raccroche.
00:19:23Alors, vous êtes persuadé que c'était avec son amant
00:19:26qu'elle était en train de parler.
00:19:28Ou alors, vous appréciez qu'elle coupe la communication
00:19:31parce que justement, vous rentrez et donc, elle vous accueille.
00:19:34Ou alors, vous êtes tout de suite en train de lui demander
00:19:37avec qui elle parlait parce que vous vous intéressez peut-être à elle.
00:19:41Alors, là encore, on voit trois attitudes totalement différentes
00:19:44et on pourrait continuer les exemples à l'infini
00:19:47et on voit bien que, suivant chaque situation,
00:19:50elle a plutôt une manière positive ou négative de réagir.
00:19:53Et je trouve que ce serait pas mal de prendre le temps
00:19:56quand on réagit parce qu'obligatoirement,
00:19:59on a tous une première réaction face à un événement.
00:20:02Et donc, ce serait intéressant d'analyser
00:20:04si on a plutôt une attitude positive
00:20:06ou plutôt une attitude négative,
00:20:08notamment quand quelqu'un est en retard, par exemple.
00:20:11Oui, je suis assez d'accord avec ça.
00:20:13Mais en fait, c'est vrai qu'il y a deux sortes de doutes.
00:20:15Il y a le doute qui nous ronge.
00:20:17Je ne m'aime pas, je ne suis pas confiant, je ne suis pas à la hauteur.
00:20:21Voilà, c'est une sorte de doute vis-à-vis de la vie
00:20:24où, en permanence, on est, on le disait tout à l'heure,
00:20:27en position de victime, finalement, quelque part souffrante.
00:20:30Et puis, il y a un autre doute qui est très précieux,
00:20:32qui est celui de la remise en question aussi.
00:20:34Voilà, je n'ai pas été juste.
00:20:36Et moi, dans ma vie, je l'évoque dans mon livre, d'ailleurs.
00:20:38Ça m'est arrivé d'avoir manqué à 20 ans, je dirais, de mesures,
00:20:42de manquer de discernement.
00:20:44C'est normal, à cet âge-là, on réagit plus de manière action-réaction
00:20:49qu'avec une introspection.
00:20:51Oui, à 20 ans, c'était plus action-érection.
00:20:53Mais c'est comme ça.
00:20:55Il faut bien que je nasse ce fesse, n'est-ce pas ?
00:20:59Et ça m'a amené, effectivement, à des erreurs de mesures, de justesse.
00:21:04Et ça m'a amené à douter profondément de ce que j'ai pu être
00:21:09et à une remise en question et à des transformations nécessaires.
00:21:14Olivia est avec nous maintenant. Bonjour, Olivia.
00:21:18Bonjour, Brigitte. Bonjour, Marc.
00:21:20Bonjour, Olivia.
00:21:21Donc, vous êtes une spécialiste des fausses notes, Olivia ?
00:21:25Ah, si vous me demandez ça, le résumé de ma vie,
00:21:28je pense qu'il y a une plus grande majorité de fausses notes.
00:21:30C'est normal.
00:21:31Maintenant, j'ai un fonctionnement qui est très...
00:21:33Voilà, j'aime beaucoup dire ça, parce que c'est avec une jouissance,
00:21:37d'ailleurs, non cachée, puisqu'en fait, c'est ce qui m'a permis
00:21:41d'être au plus proche de moi-même, d'être plus vraie,
00:21:44de me connaître au fur et à mesure.
00:21:46J'ai un mode de fonctionnement qui est assez similaire à Marc.
00:21:48D'ailleurs, j'en profite en passant pour vous remercier,
00:21:51pour véhiculer ces magnifiques valeurs que sont les vôtres.
00:21:54Et c'est vrai que la bienveillance, là, j'en parle,
00:21:57puisque c'était l'un des thèmes principaux, mais c'est fondamental
00:22:01dans notre vie, dans notre vie intime, dans notre vie sociétale.
00:22:06Et j'ai toujours été bienveillante avec moi-même, pour le coup,
00:22:09avec l'expérience et la sagesse qui finit par arriver,
00:22:12finalement, j'ai appris à être bienveillante.
00:22:14Mais ça n'a pas été le cas pendant très, très longtemps, d'ailleurs,
00:22:17je tiens à le dire.
00:22:18Et peut-être que certains auditeurs ou auditrices se reconnaîtront.
00:22:21Ça m'aurait parié beaucoup de souffrance.
00:22:23Je passe à ces fausses notes si j'avais été plus bienveillante.
00:22:26Oui, c'est-à-dire qu'au début, vous aviez tendance à vous en vouloir,
00:22:31d'avoir fait des erreurs.
00:22:33Oui. Ah oui, longtemps, et j'avais du mal à me pardonner.
00:22:38Je me sentais responsable d'une manière exagérée.
00:22:42C'est la clé, le pardon. C'est la clé.
00:22:45Alors, le pardon à soi-même, bien sûr.
00:22:48Oui, oui, bien sûr.
00:22:49Bien sûr. Oui, non, mais c'est important de le rappeler.
00:22:52Et qu'est-ce qui vous a aidé, justement, à être plus bienveillante
00:22:55avec vos fausses notes, justement, Olivia ?
00:22:58Eh bien, deux choses.
00:23:00Je me suis aperçue que, finalement, j'étais très bienveillante à l'extérieur,
00:23:05bienveillante avec les gens, et pas du tout avec moi.
00:23:08Alors, j'ai décidé, dans les grands déclics que peuvent avoir la quarantaine,
00:23:12quand on s'y approche, qu'on fait les premiers bilans,
00:23:14j'ai décidé de rerfer la vapeur.
00:23:16Et ça a apporté beaucoup plus de sérénité dans ma vie,
00:23:20dans le vécu que j'avais des événements, et surtout,
00:23:23et là, je pense que ça m'a intéressée, Marc,
00:23:25j'ai envie de dire que c'est surtout, et même majoritairement,
00:23:29dans les fausses notes qu'on apprend.
00:23:31Parce que, finalement, quand des choses se passent bien,
00:23:33quand on est dans le plaisir simple, on est confortable.
00:23:37Mais quand des choses ne se passent pas comme c'était prévu,
00:23:40et Dieu sait si ça arrive dans une journée,
00:23:42les petites frustrations, les grandes frustrations,
00:23:45les grands échecs ou les petits échecs,
00:23:47c'est autant de confrontations avec de l'inconfort.
00:23:50Et cet inconfort-là, en fait, il est indispensable,
00:23:53parce qu'on est obligé, à un moment donné,
00:23:55quand on est face à cet inconfort, de l'accueillir, de l'accepter.
00:23:59La colère, comme on parlait tout à l'heure, Iris,
00:24:02mais à un moment donné, on va quand même le sublimer.
00:24:06On va décider consciemment de le transformer en quelque chose
00:24:10de plus magnifique, de plus élevant,
00:24:12et c'est ce que je me suis mise à faire.
00:24:15Oui, oui, mais j'aime bien ce que vous dites, Olivia.
00:24:19Il n'y a rien à faire tant qu'on n'a pas accepté de comprendre
00:24:23que, forcément, se tromper, ça fait partie de la vie.
00:24:27D'abord, on est un peu durs avec soi,
00:24:30et puis on est assez intolérants avec les autres.
00:24:35En plus.
00:24:37Pardon, Brigitte, je n'ai pas entendu.
00:24:39Je dis, non seulement on est durs avec soi-même
00:24:41quand on n'accepte pas ses erreurs,
00:24:43et en plus, on est intolérants avec les autres.
00:24:46Et puis, on aime bien.
00:24:49Oui, mais ce que j'entends souvent,
00:24:51ce que j'entends souvent, notamment en amour,
00:24:54c'est plus facile d'accuser l'autre que de s'accuser soi,
00:24:58de toute façon.
00:25:00Alors qu'on est, de toute façon,
00:25:02au moins à 50% responsable de la relation.
00:25:05C'est une co-création.
00:25:07Oui, oui, oui.
00:25:09Ça, c'est certain, c'est certain.
00:25:11Mais cette bienveillance-là,
00:25:13vraiment, c'est quelque chose qui s'apprend
00:25:16et qu'on peut conscientiser
00:25:18et qu'il est important de cultiver un maximum.
00:25:21Parce qu'effectivement, bien sûr,
00:25:23quand on est face à l'inconfort,
00:25:25en Amérique, cela cesse, mais c'est impossible.
00:25:27En fait, c'est un leurre.
00:25:28C'est une illusion, d'ailleurs,
00:25:29que la société véhicule beaucoup
00:25:31par rapport à la frustration et par rapport à l'échec.
00:25:33D'ailleurs, comme vous parliez tout à l'heure, Marc,
00:25:35et c'est très dommage,
00:25:36parce que dans d'autres cultures,
00:25:37que ce soit au Canada, par exemple,
00:25:39sur ACV, on va vous demander
00:25:41de bien mettre, en fait, ce que vous avez raté.
00:25:44Alors qu'en France, c'est quand même assez tabou.
00:25:49Oui, enfin, je ne sais pas si...
00:25:52C'est-à-dire que c'est toute la difficulté d'essayer...
00:25:56Moi, je pense qu'il faut faire attention aussi
00:25:58de ne pas encourager les gens à faire des fausses notes.
00:26:02C'est-à-dire qu'à force de dire
00:26:07qu'on ne tire pas les choses vers le haut,
00:26:09on a tendance à les tirer vers le bas.
00:26:11C'est juste ce que je veux dire.
00:26:12Oui, c'est vrai.
00:26:13C'est vrai, Brigitte, mais en même temps...
00:26:15C'est une incompréhension de ce que vous dites,
00:26:17Marc Vella, bien sûr.
00:26:18Oui, mais c'est bien sûr
00:26:19qu'on peut toujours détourner les choses,
00:26:21mais les fausses notes sont inévitables.
00:26:23Je disais, le synonyme du mot vie,
00:26:25Brigitte et Olivia, c'est la fausse note.
00:26:29Je suis désolé, mais voilà, c'est ainsi.
00:26:32D'ailleurs, la première fausse note,
00:26:34c'est qu'on va tous mourir.
00:26:36Déjà, bien sûr, oui.
00:26:38Mais c'est une merveilleuse fausse note
00:26:39puisque c'est une invitation à vivre.
00:26:42Parce que la mort est un passage.
00:26:44Mais une merveilleuse fausse note,
00:26:45moi qui me l'ai réveillée hier,
00:26:46je rentre du Kenya à la rencontre des Maasai,
00:26:49à la rencontre du Piano Solaire,
00:26:50et dans l'avion, je réalise que j'ai oublié
00:26:52la clé de ma voiture dans la forêt des Maasai.
00:26:55Et j'arrive à l'aéroport, j'ai ma voiture,
00:26:57mais je n'ai pas la clé.
00:26:58Ça, c'était une sacrée fausse note.
00:27:00Donc vous voyez, les fausses notes sont là,
00:27:02on se les crée nous-mêmes parfois.
00:27:04Ce n'est même pas la vie, c'est nous-mêmes.
00:27:06J'ai un côté Pierre Richard, certainement,
00:27:08qui est lui qui est le roi de la bourde.
00:27:10Voilà, on a tous ce côté-là.
00:27:12Je crois que c'est des moments aussi...
00:27:13Mais ce qui est intéressant, vous voyez, Marc Vella,
00:27:16c'est que là, vous vous en riez.
00:27:17Et je crois que ce qui est important peut-être,
00:27:19Olivia, je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:27:20c'est si déjà on arrive un peu à rire de nos gaffes,
00:27:23de nos fausses notes, on est sur la bonne voie,
00:27:27plutôt que d'être critique sans arrêt avec soi-même.
00:27:31C'est ce qu'évoquait Olivia,
00:27:32c'est que nous sommes dans une société très critique
00:27:35par rapport à la fausse note humaine.
00:27:37On nous a appris, à l'école quelque part,
00:27:40on a pénalisé la fausse note.
00:27:42Le fait d'avoir été noté, on a été insuffisant,
00:27:45donc on est noté, et donc c'est une pénalisation.
00:27:48Du coup, on nous a appris que l'insuffisance était coupable.
00:27:51Et ça, c'est une perversion.
00:27:53Parce que l'insuffisance n'est pas coupable,
00:27:55c'est, je dirais, notre lot d'humanité.
00:27:58Nous sommes tous des êtres insuffisants par nature.
00:28:01C'est bien aussi de donner des notes
00:28:03pour qu'on puisse en avoir des meilleurs ?
00:28:05Non, parce que ça, c'est un système très archaïque.
00:28:08On peut tout à fait aborder les choses autrement.
00:28:10Moi, je suis très...
00:28:11Je fus ami avec Albert Jacquard,
00:28:13et cet homme extraordinaire
00:28:15nous parlait du drame de la compétition.
00:28:18Bien sûr que se dépasser, Brigitte,
00:28:20et je comprends ce que tu dis,
00:28:22se dépasser est très important.
00:28:24Mais se dépasser, c'est pas au détriment des autres.
00:28:27C'est pas en entrant dans une compétition
00:28:29et de se, quelque part, de surpasser l'autre,
00:28:32à l'écraser, même si jamais, pour gagner.
00:28:34Non, mais on peut être en compétition
00:28:36sans forcément vouloir écraser l'autre.
00:28:38C'est souvent quand même, excuse-moi, c'est souvent le cas.
00:28:40Donc, parce que ça, c'est la perversion.
00:28:41Donc, on peut se dépasser autrement.
00:28:43Comment ? En se mettant au service des autres,
00:28:45en se mettant au service de la communauté.
00:28:47Et ça, c'est magnifique.
00:28:49Moi, j'ai passé ma vie à essayer de grandir,
00:28:52de me dépasser.
00:28:53Excusez-moi, mais on a vu pendant les Jeux Olympiques,
00:28:56Marc Vella, que quand même,
00:28:57ceux qui avaient des médailles étaient quand même très heureux
00:28:59et c'était quand même en étant meilleur que les autres.
00:29:02Et puis, ceux qui n'ont pas les médailles,
00:29:03ne sont pas heureux.
00:29:04Et les Jeux Olympiques ont été un moment de grâce
00:29:07pendant 15 jours en France.
00:29:09Je crois qu'il faut pas non plus...
00:29:12Enfin, je sais pas ce que vous en pensez, Olivia.
00:29:15Alors, moi, je suis complètement d'accord avec Marc.
00:29:17D'accord.
00:29:18Je pense que même ceux qui n'ont pas gagné une médaille,
00:29:22le fait de participer à ce qui compte,
00:29:25vous savez, je pense que c'est important de le rappeler,
00:29:27c'est le chemin.
00:29:28Exactement.
00:29:29Oui, oui, bien.
00:29:30J'entends bien, mais on a bien vu...
00:29:33Là, je parlais pas spécialement que des athlètes
00:29:36qui ont participé.
00:29:37De toute façon, déjà, participer aux Jeux Olympiques,
00:29:39c'est déjà, en soi, une victoire.
00:29:41De toute façon, Olivia,
00:29:43pensons à tous ceux qui auraient aimé y aller
00:29:46et qui n'ont pas pu y aller
00:29:47parce qu'ils n'ont pas été sélectionnés.
00:29:49Je pense qu'il y en a beaucoup plus, malheureusement.
00:29:52Mais ce que je veux dire par là,
00:29:53c'est qu'on voit bien quand même
00:29:55que cette émulation vers le haut
00:29:59apporte une unité dans un pays.
00:30:05C'est ça que je voulais dire.
00:30:07Donc, ne soyons pas non plus contre le fait
00:30:10de noter, le contre le fait
00:30:12de faire des compétitions sportives,
00:30:14à condition, évidemment,
00:30:15que ce soit pour aider les gens à s'améliorer.
00:30:18C'est fondamental, mais c'est archaïque.
00:30:20Oui, c'est ce que je pense.
00:30:21Bon, on va voir, peut-être que...
00:30:23Je suis d'accord avec Marc.
00:30:24D'accord.
00:30:25Je vais te dire un peu quoi, Brigitte,
00:30:26c'est archaïque.
00:30:27Il y a une très belle image, une histoire, en Inde,
00:30:28d'une compétition, justement, d'enfants.
00:30:31Et, en fait, l'enfant qui était premier
00:30:33double, il arrive premier,
00:30:36mais en doublant,
00:30:37en fait, l'enfant qu'il dépasse tombe par terre
00:30:39et se blesse.
00:30:40Et le gamin qui est en tête,
00:30:41elle s'arrête et revient vers l'enfant
00:30:44et le relève, l'aide à se relever.
00:30:47Et cette image, elle a fait le tour du monde.
00:30:49Et je crois que c'est ça qui est le plus important.
00:30:52Oui, mais c'est pas...
00:30:53C'est complètement archaïque de vouloir gagner,
00:30:54cette victoire sur les autres,
00:30:56c'est archaïque, c'est primaire.
00:30:57Mais parce que vous voyez que le côté négatif
00:30:59de la compétition...
00:31:00Mais c'est négatif, Brigitte.
00:31:01Là, vous prenez un exemple qui est magnifique, etc.
00:31:03Oui, mais Brigitte, c'est...
00:31:04Bon, écoutez, on n'est pas là pour...
00:31:06Je finis ma phrase, Brigitte.
00:31:07C'est négatif parce que c'est l'ancien monde.
00:31:10Aujourd'hui, il est demandé à une humanité,
00:31:12je dirais, d'être dans une conscience
00:31:14où nous nous portons les uns les autres ensemble.
00:31:17Voilà, on voit bien aujourd'hui ce monde
00:31:19qui est en train...
00:31:20Tout le monde est conscient,
00:31:21il n'y a qu'à ouvrir les yeux un petit peu.
00:31:22Voilà, aujourd'hui, ça s'écroule de partout,
00:31:24il y a des guerres de partout.
00:31:25Le monde est un champ de bataille.
00:31:27Et ça, c'est insupportable.
00:31:29Nous sommes des êtres humains.
00:31:30C'est quoi un être humain ?
00:31:31C'est une vision que vous avez du monde,
00:31:33mais qui n'est peut-être pas la vision de tout le monde.
00:31:35Enfin, Brigitte,
00:31:36ici, nous sommes dans un studio confortablement assis,
00:31:38mais il y a des pays où on massacre des gens,
00:31:40et c'est à deux heures d'avion.
00:31:41Tu sais, je voyage beaucoup, Brigitte.
00:31:43Bon, écoutez, Marc,
00:31:44on n'est pas là pour faire une émission sur le monde,
00:31:46on est là pour faire une émission sur l'individu.
00:31:48Nous n'en sommes pas séparés.
00:31:49Allez, merci, Olivia.
00:31:50On fait une petite pause et on se retrouve dans un instant.
00:32:0514h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:32:10Eh bien, nous retrouvons Marlène Marcvela,
00:32:13et je crois que Marlène également vous a rencontré.
00:32:15Je rappelle que vous êtes également l'auteur de ce livre,
00:32:17La sagesse de nos fausses notes.
00:32:19C'est aux éditions Ariane.
00:32:20Si vous voulez mieux comprendre la pensée de Marcvela,
00:32:23vous vous découvrirez dans cet ouvrage.
00:32:25Bonjour, Marlène.
00:32:27Bonjour, Brigitte.
00:32:28Bonjour, Marc.
00:32:29Bonjour, Marlène.
00:32:31Allez-y, on vous écoute.
00:32:34Je suis très émue.
00:32:35Vous êtes émue ?
00:32:36Oui, je comprends.
00:32:38Je n'ai pas rencontré en chair Marc,
00:32:43mais je l'ai découvert grâce à vous, Brigitte,
00:32:47au mois de peut-être avril, mai,
00:32:49où il était déjà passé à l'antenne.
00:32:51Et donc, j'avais été profondément émue.
00:32:55Comme là, de toute façon,
00:32:57il y a quelque chose aussi dans votre voix,
00:33:00qui, moi, me transperce.
00:33:03Et donc, j'étais allée voir sur son site
00:33:07et j'avais eu la joie de voir qu'il passait
00:33:11dans une ville près de chez moi.
00:33:14Et j'avais donc échangé par mail.
00:33:18J'ai envie de pleurer.
00:33:20Et il m'avait donc gentiment invitée.
00:33:24J'avais expliqué un petit peu ce que je ressentais.
00:33:29Il m'avait gentiment invitée à son stage,
00:33:32qui était fin août, début septembre, je sais plus.
00:33:36Et en fait, je vous présente mes plus profondes excuses,
00:33:41Marc, parce que je ne suis pas venue au stage.
00:33:44J'ai eu peur, parce que je n'ai pas du tout confiance en moi.
00:33:48J'ai honte de moi.
00:33:50Donc, je suis victime d'inceste
00:33:53et je suis intervenue plusieurs fois sur l'antenne,
00:33:56Brésil, grâce à vous.
00:33:58Et j'ai un rapport avec mon corps très compliqué.
00:34:02En fait, je souffre encore parfois d'anorexie.
00:34:06Mon corps n'est plus en danger aujourd'hui,
00:34:10comme j'ai pu l'être à 14 ans,
00:34:12où j'ai frôlé la mort, puisque je suis descendue à 35 kg.
00:34:16En tout cas, vous n'avez pas encore retrouvé la sécurité,
00:34:19si je puis dire, du corps.
00:34:21Merci, Marlène, en tout cas, d'appeler.
00:34:24Il est évident que Marc, je pense, vous pardonnait à Marlène
00:34:28de ne pas être venue.
00:34:29C'était une fausse note, tout simplement.
00:34:31Oui, mais je vois très bien.
00:34:32Je me souviens.
00:34:33Mais il n'y a aucun souci, Marlène.
00:34:34Il n'y a rien à pardonner, d'ailleurs.
00:34:36Franchement, il n'y a vraiment aucun souci.
00:34:38Mais repenez confiance en vous, surtout.
00:34:40C'est ça qui est important.
00:34:41La vie est si courte qu'il ne faut pas la perdre dans tout ça.
00:34:45Il faut aimer, s'émerveiller.
00:34:48Il n'y a que ça, en fait, à porter, Marlène.
00:34:52Ce qui est important, puisqu'on parle aujourd'hui,
00:34:56on prend l'image de la fausse note.
00:34:58Oui, vous avez vécu une fausse note terrible
00:35:02qui a certainement créé ce manque de confiance dans votre corps.
00:35:08Je dis toujours que la confiance doit revenir par le corps.
00:35:11Et c'est pour ça que c'est si traumatique
00:35:15lorsqu'il y a eu des abus et notamment un inceste.
00:35:17Parce que, justement, ça va dans la profondeur du corps.
00:35:22Dans la profondeur du corps et la relation à l'homme aussi.
00:35:26Parce qu'en fait, j'ai été tellement émue
00:35:29qu'il me disait oui, comme s'il me comprenne,
00:35:32qu'il y a comme des alertes aussi dans mon corps qui se mettent
00:35:36et qui disent attention, c'est un homme, et si jamais, et si jamais.
00:35:42Vous avez fait un petit transfert, c'est-à-dire que vous avez,
00:35:45comme si Marc pouvait être lui aussi un père qui fait du mal, au fond.
00:35:51Un homme, oui, pas un père, un homme.
00:35:55En fait, c'est à chaque fois, pourquoi un homme serait honnête avec moi, en fait ?
00:36:02Pourquoi un homme m'aimerait pour qui je suis
00:36:06et pourquoi il n'y aurait pas une intention derrière ?
00:36:09Et peut-être que si on élargissait à l'être humain, déjà,
00:36:13on avancerait un peu, Marlène ?
00:36:16C'est-à-dire ?
00:36:18C'est-à-dire que, quelque part, il y a quand même aussi une mère
00:36:21qui ne vous a pas protégée.
00:36:23Oui.
00:36:24Et puis, ensuite, si vous nous appelez,
00:36:27c'est que peut-être on est un homme et une femme
00:36:29en qui vous faites un peu confiance ?
00:36:31Oui, beaucoup.
00:36:32Donc, vous voyez que ce n'est pas tout noir ou tout blanc ?
00:36:38Oui.
00:36:41Et c'est ça qu'à un moment donné, il faut comprendre.
00:36:45Mais vous savez, je le dis souvent,
00:36:48quand on a peur, ça repose toujours sur une croyance
00:36:52qui s'est enracinée, qui nous aide à un moment donné à tenir.
00:36:56Et votre croyance que tous les hommes peuvent vous faire du mal,
00:36:59elle vous a certainement protégée,
00:37:01parce qu'elle vous a permise de mettre à distance
00:37:03tout ce qui pouvait vous faire peur.
00:37:05Mais aujourd'hui, c'est contre-productif,
00:37:08puisque, du coup, vous n'avez pas osé aller à ce stage
00:37:10qui vous a certainement permis de reprendre confiance dans votre corps.
00:37:15Oui, je le regrette beaucoup.
00:37:17Mais, en fait, je me demande si je sais aimer.
00:37:22Déjà, est-ce que vous vous aimez un tout petit peu ?
00:37:34Vous aimez votre fils ?
00:37:36Oui.
00:37:51Oui, c'est terrible, mais en même temps, ça avance.
00:37:55Est-ce que vous auriez pu aimer cet homme, ce mari,
00:37:59il y a dix ans, il y a vingt ans ?
00:38:02Comme aujourd'hui, non.
00:38:12Il a dit quelque chose qui m'a profondément émue
00:38:15au début de l'émission, qu'il a dit Marc.
00:38:17C'est qu'on a une vie,
00:38:19et que chaque instant, en fait, il est unique,
00:38:23et qu'on est unique, et qu'il n'y aura plus jamais, en fait.
00:38:28Et de se dire, comme si, je suis désolée,
00:38:32comme si con, de se pourrir et de se gâcher la vie.
00:38:36Et à la fois, j'ai cet énorme élan en moi,
00:38:38et à la fois, j'ai très peur.
00:38:41Mais tu as tout compris.
00:38:43On n'est pas venu sur Terre pour avoir peur.
00:38:46On est venu sur Terre pour vivre.
00:38:50Et puis cette vie, oui, elle va nous blesser,
00:38:54elle va nous secouer,
00:38:56et là, on va se tromper, il y aura des échecs,
00:38:58il y aura des maladresses,
00:39:00il y aura des manques de mesures, je disais tout à l'heure,
00:39:04des blessures,
00:39:06c'est la vie, ça s'appelle la vie, c'est pas grave.
00:39:08Mais rien ne vaut la vie.
00:39:10C'est merveilleux, la vie.
00:39:11Surtout que vous l'avez donnée, la vie, il me semble, Marlène.
00:39:14En plus, oui.
00:39:15Moi, je crois que c'est important que vous compreniez, Marlène,
00:39:20que, oui, vous avez vécu quelque chose de très dur,
00:39:24mais vous pouvez en faire quelque chose de très fort.
00:39:27Et pour l'instant, vous avez commencé à travailler,
00:39:31mais peut-être qu'il faut vraiment voir
00:39:33à quel point vous pouvez faire de cette horreur
00:39:37quelque chose de très très fort.
00:39:40Et si vous avez appelé, c'est certainement pour qu'on vous aide
00:39:45à en faire du positif.
00:39:48C'est comme tout ce qu'il a dit au départ, en fait.
00:39:52C'est qu'on n'a pas confiance en soi et cette légitimité.
00:39:58Mais parce qu'enfant, on a besoin de l'amour d'une mère
00:40:02et de la protection d'un père.
00:40:05Et quand on a...
00:40:06Mon père, je lui avais dit, en fait, à 5 ans,
00:40:08je lui ai dit, papa, j'aime pas ce qu'il me fait papy.
00:40:11Et il m'a pas protégée.
00:40:12Il est allé voir son père, qui lui a dit, c'est la tradition.
00:40:15Sauf que pour moi, ça a continué.
00:40:17Il n'y a pas de tradition.
00:40:19Et que voilà, quoi.
00:40:21Et qu'en fait, il a fermé les yeux.
00:40:23Parce que c'était peut-être trop dur pour lui.
00:40:25Je suis d'accord.
00:40:26Aujourd'hui, je le comprends comme ça.
00:40:28Je veux l'écrire comme ça aujourd'hui.
00:40:30Mais il n'empêche que son rôle, c'était de me protéger aussi.
00:40:36En fait, il y a deux hommes qui m'ont trahie.
00:40:39On est d'accord.
00:40:41Et de cette trahison, il faut que vous arriviez
00:40:44à la transformer en une force.
00:40:47Ça, c'est votre chemin.
00:40:50Alors, ce n'est pas un chemin facile.
00:40:52Je ne suis pas en train de dire que c'est facile.
00:40:54Mais c'est votre chemin.
00:40:56Et quand vous aurez fait la part de ce chemin,
00:41:00vous verrez que vous apporterez à l'univers
00:41:04toute la beauté que Marc apporte par ses mots.
00:41:08Donc, allez-y.
00:41:10Il serait temps quand même, parce que j'ai 47 ans.
00:41:12Ça va, vous avez encore quelques années.
00:41:14La sagesse, vous savez, c'est rarement avant 50, 60 ans.
00:41:18Allez, encore une bonne dizaine d'années.
00:41:20Ça devrait aller.
00:41:22En tout cas, merci du fond du cœur
00:41:24de faire des émissions comme celle-ci.
00:41:27Et merci justement de dénouer la parole.
00:41:34Et contrairement à certains réseaux ou systèmes,
00:41:38je pense à MeToo,
00:41:41ça peut aussi mettre la femme en colère contre l'homme,
00:41:45vous, en fait, c'est la réconciliation.
00:41:47Et je pense qu'aujourd'hui, il faudrait penser un petit peu comme là.
00:41:50Voilà.
00:41:51Qu'il n'y a pas l'homme contre la femme, la femme contre l'homme.
00:41:54C'est clair.
00:41:55Et que c'est le temps de se réconcilier.
00:41:57Merci.
00:41:59Allez-y, Marc.
00:42:00Oui, Marlène.
00:42:01Il y a un proverbe massaïque, je reviens d'Afrique,
00:42:04j'y étais encore hier,
00:42:06qui dit la sagesse n'attend pas les cheveux blancs.
00:42:10C'est joli.
00:42:12C'est joli.
00:42:13Merci beaucoup, Marlène, d'avoir pris la parole.
00:42:16On l'apprécie d'autant plus,
00:42:17parce que je pense que ça vous a demandé un petit effort de prendre la parole.
00:42:21Mais surveillez, il va peut-être revenir dans votre région,
00:42:25et cette fois-ci, vous oserez y aller, j'en suis sûr.
00:42:27Je reviens.
00:42:28Je reviens à Marseille.
00:42:29Je reviens ce week-end à Marseille.
00:42:31Une petite devinette avant les infos,
00:42:33quelle ressemblance entre une gamme basse et un homme ?
00:42:37Et puis, tout de suite, on laisse la place aux infos.
00:42:40Vous avez pu faire des erreurs,
00:42:42vous avez pu vivre des fausses notes,
00:42:44et vous avez réussi à les transformer en expériences positives.
00:42:47Venez témoigner dans l'émission aujourd'hui
00:42:49et appelez-nous au 0826 300 300.
00:43:00Et nous continuons à vous aider à accueillir vos fausses notes avec bienveillance.
00:43:05Marc Vella est avec nous.
00:43:07Marc Vella, vous êtes l'auteur de ce livre,
00:43:09La sagesse de nos fausses notes.
00:43:11Un autre regard sur la musique de la vie,
00:43:13c'est aux éditions Ariane,
00:43:15dans lesquelles vous racontez un peu aussi votre propre histoire.
00:43:19Il y a beaucoup de témoignages aussi de gens qui viennent
00:43:22vous faire assister à vos conférences.
00:43:25Et puis, il y a beaucoup de choses qui sont très belles dans ce livre.
00:43:31Et notamment qu'il faut guérir,
00:43:35guérir de ses blessures et en faire quelque chose
00:43:38et ne pas malheureusement penser que tout est foutu
00:43:42parce qu'on a fait des fausses notes.
00:43:45Oui, d'une part.
00:43:47Et puis même, ces fausses notes,
00:43:49si je parle en ce qui me concerne,
00:43:52ces fausses notes que j'ai pu faire,
00:43:54jeune homme, dans ma vie,
00:43:57évidemment, sur le moment, on ne s'en rend pas compte.
00:44:00Mais quand on en prend conscience,
00:44:02quand d'autres vous ouvrent les yeux,
00:44:04ce qui a été mon cas,
00:44:06sur le moment, évidemment, ce n'est jamais agréable.
00:44:08Quand on vous dit que vous n'avez pas été juste,
00:44:11que vous avez manqué de mesure ou de discernement,
00:44:14c'est très violent.
00:44:16Pour moi, en tout cas, ça a été un vrai séisme.
00:44:18Quand j'ai appris, on m'a dit que j'avais fait certaines choses.
00:44:22Mais ça m'a amené, justement,
00:44:25on parlait du doute tout à l'heure,
00:44:27ça m'a amené à me remettre profondément en question
00:44:30et à réfléchir sur le sens de tout ça.
00:44:32C'est finalement, curieusement,
00:44:34grâce à mes maladresses,
00:44:36que j'ai écrit L'Âge de la Fausse Note,
00:44:38que j'ai écrit tous ces... Enfin, je me suis posé...
00:44:40Et vous avez créé même cette école.
00:44:42J'ai écrit l'école de la Fausse Note.
00:44:44Et c'est ma façon, je dirais à moi,
00:44:46de m'excuser, si je puis dire,
00:44:48de me pardonner vis-à-vis des personnes que j'ai pu blesser.
00:44:51Tous, les auditeurs qui nous écoutent,
00:44:54tous nous avons blessés,
00:44:56tous nous avons été blessés.
00:44:58C'est l'histoire de notre vie.
00:45:00Entre nous, nous avons tous été blessés,
00:45:02nous avons tous blessé.
00:45:04Et c'est pas grave, c'est normal.
00:45:06C'est la vie.
00:45:08Alors, est-ce que je vous donne une bonne note ?
00:45:10Est-ce que vous trouvez la réponse à ma devinette ?
00:45:12Quelle ressemblance entre une gamme basse et un homme ?
00:45:14Ah, j'ai aucune idée.
00:45:16Alors là... Attends, je...
00:45:18On enlève...
00:45:20On épluche la queue et la tête.
00:45:22Oui, il y a quelque chose comme ça.
00:45:24Il y a plus de queue que de tête.
00:45:26Quelle horreur !
00:45:28Mais c'est ce qu'il y a de meilleur
00:45:30dans la gamme basse, la queue.
00:45:32Voilà.
00:45:34La devise du jour.
00:45:36Augmentons notre perception du bonheur.
00:45:38Alors, c'est important
00:45:40de comprendre que notre sensation
00:45:42d'être heureux ou malheureux,
00:45:44elle dépend de notre état du moment
00:45:46plus que de la réalité absolue.
00:45:48Vous êtes d'accord avec ça ?
00:45:50Donc, notre capacité à nous satisfaire
00:45:52de ce que nous avons, de ce que nous n'avons pas,
00:45:54dépend aussi de notre capacité
00:45:56à être heureux ou pas.
00:45:58Donc, c'est aussi une philosophie
00:46:00d'apprendre à être heureux
00:46:02en étant bien
00:46:04dans ce qu'on vit,
00:46:06dans ce qu'on a,
00:46:08et non pas en étant mal
00:46:10de ce qu'on n'a pas.
00:46:12Je vais reparler des Massaïs, puisque j'en viens.
00:46:14Leur posture, c'est l'instant présent.
00:46:16Oui, bien sûr.
00:46:18Le passé n'existe pas, n'existe plus.
00:46:20Et le futur n'existe pas.
00:46:22Donc, ils sont dans cette gratitude.
00:46:24Ils ne jugent pas.
00:46:26Ils sont là, dans cette présence,
00:46:28pleine présence.
00:46:30Vraiment, une pleine présence
00:46:32en jouissance et en gratitude.
00:46:34Ils sont là, ils dansent, ils chantent, ils rient.
00:46:36Ils racontent plein d'histoires.
00:46:38Je ne comprends absolument pas la langue Massaï.
00:46:40Achéolène, ça veut dire merci beaucoup.
00:46:42C'est tout ce que je sais dire.
00:46:44Raga sidai, tu as bien dormi.
00:46:46C'est des choses très simples.
00:46:48Et il y a une joie.
00:46:50Enchipai, c'est aussi un mot Massaï.
00:46:52C'est une sorte de l'amour.
00:46:54Absolument. En tout cas, c'est une émotion
00:46:56qui nous fait du bien.
00:46:58On va parler de l'amour et des fausses notes.
00:47:00Je crois à Eric. Bonjour.
00:47:02Bonjour à vous deux.
00:47:04Je voulais vous remercier parce que c'est la deuxième fois
00:47:06que j'ai eu la chance de prendre ma parole
00:47:08à votre émission.
00:47:10Et c'était déjà en présence de Marc.
00:47:12Décidément.
00:47:14Oui, les grands esprits se rencontrent.
00:47:18Avant de vous exposer
00:47:20ce que j'ai vécu
00:47:22et ce qui a bouleversé ma vie.
00:47:24Tout à l'heure,
00:47:26vous évoquiez Brigitte,
00:47:28qu'il fallait s'ouvrir au monde.
00:47:30Oui, c'est vrai. Vous avez tout à fait raison.
00:47:32Mais pour s'ouvrir au monde,
00:47:34il faut d'abord s'ouvrir à soi-même.
00:47:36C'est ma philosophie.
00:47:38Et la deuxième chose,
00:47:40c'est un comparatif par rapport au piano.
00:47:42Oui.
00:47:44Vous évoquiez tout à l'heure, de mémoire Iris,
00:47:46d'apprendre et de dire
00:47:48qu'il n'y a pas de fausses notes.
00:47:50Mais c'est pareil pour les fausses notes
00:47:52que l'on fait tous les jours.
00:47:54C'est découvrir, apprendre,
00:47:56qu'on fait des fausses notes
00:47:58et on tirer quelque chose de positif.
00:48:00Parce qu'il y a toujours quelque chose de positif
00:48:02dans nos fausses notes.
00:48:04Il suffit de le trouver.
00:48:06C'était en préambule.
00:48:08Je voulais vraiment remercier tous les auditeurs
00:48:10qui ont été contémoignés avant.
00:48:12Il y en a des poignons et d'autres.
00:48:14C'est toujours leur expérience.
00:48:16J'ai vécu
00:48:18nombreuses années sur la coupe
00:48:20de femmes qui m'ont
00:48:22abusé de ma gentillesse,
00:48:24de ma personnalité.
00:48:26Qui ont fait de moi
00:48:28une serpillère, mais pas loin.
00:48:30Qui ont abusé de moi moralement.
00:48:32J'ai mis beaucoup d'années
00:48:34à m'en relever.
00:48:36Mais à partir du moment où je l'ai décidé,
00:48:38je me dis que là, je peux en faire une force.
00:48:40Il y a forcément quelque chose à comprendre.
00:48:42Et qu'est-ce que
00:48:44vous avez compris de tout ça ?
00:48:46Du coup,
00:48:48j'essaie d'en faire vraiment
00:48:50ma philosophie de vie, c'est que
00:48:52dans toutes les épreuves que l'on vit,
00:48:54que l'on subit,
00:48:56il y a forcément quelque chose,
00:48:58un brin de lumière,
00:49:00quelque chose de positif.
00:49:02Et j'essaie de l'appliquer tout le temps.
00:49:04Ce que je pourrais dire,
00:49:06Eric, c'est que
00:49:08dans ce qu'on vit,
00:49:10notamment dans la vie amoureuse,
00:49:12nos choix amoureux,
00:49:14ça parle toujours de nous.
00:49:16Ces choix que vous avez faits,
00:49:18de ces femmes qui ont abusé
00:49:20de votre gentillesse, si j'ai bien compris,
00:49:22ça parle de vous.
00:49:24Ça parle sans doute de votre
00:49:26envie d'être gentille
00:49:28pour certainement être aimée.
00:49:30C'est une petite interprétation rapide
00:49:32que je fais.
00:49:34D'être protégée, parce qu'il y a eu certainement
00:49:36un manque maternel.
00:49:38Comme souvent,
00:49:40dans ce genre de situation,
00:49:42comme vous le disiez tout à l'heure,
00:49:44la maman n'a pas été suffisamment
00:49:46présente en amour,
00:49:48et le père pas suffisamment protecteur.
00:49:50Après,
00:49:52ce n'est pas spécialement mon cas, c'est le cas de beaucoup.
00:49:54Mais toujours est-il que
00:49:56maintenant...
00:49:58Parlez de vous, parce que vous êtes la personne
00:50:00la plus importante pour vous.
00:50:02Et à l'instant présent, pour nous.
00:50:04N'est-ce pas Marc ?
00:50:06En parlant mieux de moi,
00:50:08et j'aime beaucoup
00:50:10la philosophie de Marc,
00:50:12en parlant de moi, en parlant de moi,
00:50:14de comment on est,
00:50:16en étant bien, en trouvant toujours un côté
00:50:18positif, même aux choses difficiles,
00:50:20on irradie vers les gens, on envoie des ondes
00:50:22positives, et il y a beaucoup plus de gens
00:50:24qui nous reçoivent comme on est,
00:50:26c'est-à-dire beaucoup plus éclairés, beaucoup plus
00:50:28lumineux, et ils viennent davantage vers nous.
00:50:30Le contact, c'est très important.
00:50:32Voilà.
00:50:34Et ça, je le vis
00:50:36dans la vie de tous les jours avec ma compagne.
00:50:38C'est-à-dire que...
00:50:40Alors c'est un truc que je travaille encore,
00:50:42parce que c'est toujours difficile, et je pense que c'est le cas
00:50:44pour tout le monde.
00:50:46Quand on entend des choses, que ce soit des fausses notes
00:50:48ou des choses qui nous blessent, on a du mal
00:50:50à les accepter sur un instant T.
00:50:52C'est l'idéal. Et d'en faire une force.
00:50:54Et de rebondir. Pour autant,
00:50:56dans la vie de tous les jours avec Madame,
00:50:58on...
00:51:00On dit des choses qui nous plaisent pas,
00:51:02mais on en discute énormément.
00:51:04Et ça fait qu'au fur et à mesure,
00:51:06on fait pas de compromissions,
00:51:08on fait pas d'efforts.
00:51:10On essaie simplement d'arrondir certains
00:51:12traits de notre caractère pour que ça se passe
00:51:14le mieux possible, pour être à l'écoute
00:51:16de nous en priorité, et en plus
00:51:18de la personne avec qui on est.
00:51:20Et ça, ça illumine beaucoup.
00:51:22Et ça...
00:51:24Ça facilite, pardon, excusez-moi,
00:51:26la vie de tous les jours.
00:51:28Vous avez compris quelque chose
00:51:30d'essentiel, Eric. Vous avez compris que lorsque
00:51:32vous êtes blessé par ce qu'elle
00:51:34vous dit, ça blesse une partie
00:51:36de vous qui n'est pas encore réparée.
00:51:38Elle ne vous blesse pas pour vous faire
00:51:40du mal, elle éclaire juste une partie
00:51:42de vous qui est encore blessée,
00:51:44qui n'est pas encore cicatrisée.
00:51:46Et vous avez l'intelligence
00:51:48de ne pas réagir à chaud
00:51:50en vous fâchant,
00:51:52ou en étant en colère, ou en étant
00:51:54trop triste. Et vous pouvez
00:51:56en parler avec elle, et
00:51:58donc ça fait avancer à la fois
00:52:00votre lumière sur vous-même
00:52:02et la relation.
00:52:04Alors, l'intelligence de ne pas réagir
00:52:06à chaud, elle ne vous dira pas la même chose que vous.
00:52:08Si, quand même, puisque vous
00:52:10ne vous mettez pas à l'agresser parce qu'elle vous a
00:52:12fait mal. Non, on est bien d'accord,
00:52:14mais il y a toujours encore une latence
00:52:16dans la réflexion, dans le fait d'accepter
00:52:18la chose. Oui, oui, bien sûr, mais quand je dis
00:52:20réagir à chaud, c'est...
00:52:22On dit quelque chose à quelqu'un, et puis il se fâche,
00:52:24il se met en colère,
00:52:26il nous agresse. C'est ça, réagir
00:52:28à chaud. Après,
00:52:30l'émotion, elle est toujours à chaud, de toute
00:52:32façon. Je ne sais plus ce qu'il disait tout
00:52:34à l'heure, mais bon, je pense que c'est un mot à la mode
00:52:36dans beaucoup de...
00:52:38Ça revient de plus en plus dans la
00:52:40spiritualité ou plein de choses, c'est le mot
00:52:42bienveillance. À partir du moment où
00:52:44on dit les choses, on fait les choses,
00:52:46même s'ils peuvent blesser
00:52:48parfois, si on lui dit
00:52:50avec bienveillance,
00:52:52c'est un écho,
00:52:54et la portée n'est plus du tout la même.
00:52:56Il faut quand même l'accepter,
00:52:58parce qu'il faut savoir.
00:53:00Il faut savoir accepter aussi les choses
00:53:02gentilles que l'on reçoit. Ça, c'est
00:53:04souvent très difficile. Donc,
00:53:06il faut accepter les choses dures,
00:53:08mais même les choses faciles, parfois, sont
00:53:10difficiles à entendre, parce qu'on n'en a pas l'habitude,
00:53:12parce que comme disait la...
00:53:14Je ne sais plus quelle auditrice
00:53:16disait qu'elle avait vécu deux choses
00:53:18horribles avec deux hommes,
00:53:20eh bien, c'est
00:53:22difficile d'accepter ça aussi.
00:53:24Mais voilà, on a le droit
00:53:26d'être aimé, il faut l'accepter aussi.
00:53:28Voilà.
00:53:30Vous voulez réagir
00:53:32à ce que dit Eric ? Oui, mais
00:53:34je pense qu'effectivement, comme tu disais
00:53:36Brigitte, il a...
00:53:38Eric, tu as compris
00:53:40l'essentiel, c'est surtout, finalement,
00:53:42ne pas se laisser manipuler
00:53:44par l'égo, en fait, c'est vraiment ça.
00:53:46Cet égo souffrant, cet égo
00:53:48qui, là,
00:53:50parfois, nous amène à réagir
00:53:52d'une manière
00:53:54qui n'est pas appropriée.
00:53:56Donc, plus je me détache de ça,
00:53:58j'écoute ça, et je prends finalement ces critiques
00:54:00comme plutôt un enseignement,
00:54:02à une invitation
00:54:04à me dépasser, à m'affiner,
00:54:06c'est vraiment cadeau.
00:54:08C'est tout à fait ça, se dépasser.
00:54:10C'est exactement ça.
00:54:12Et se dépasser au service.
00:54:14C'est si simple, c'est bien.
00:54:16Merci Eric, en tout cas, d'avoir
00:54:18échangé avec nous, et puis continuez,
00:54:20sur la bonne voie, vous êtes sur le chemin,
00:54:22comme on dit. On fait une petite pause,
00:54:24on se retrouve dans un instant sur Sud Radio,
00:54:260826 300 300, vous pouvez vous aussi réagir
00:54:28si vous avez envie, on vous attend.
00:54:30Vous voulez laisser
00:54:32un message, proposer un sujet
00:54:34qui vous tient à coeur, ajouter un commentaire
00:54:36ou poser une question,
00:54:38le répondeur de l'émission est là pour vous,
00:54:40appelez-nous au 0826
00:54:42300 300.
00:54:4414h-16h, Brigitte Lahaye,
00:54:46Sud Radio.
00:54:48Les fausses notes, les fausses notes en amour,
00:54:50Marc Vella,
00:54:52on va revenir sur les fausses notes
00:54:54en amour, les mariages,
00:54:56qui sont parfois des fausses notes,
00:54:58avec Flora qui est avec nous,
00:55:00et je rappelle le titre de votre livre,
00:55:02La sagesse de nos fausses notes,
00:55:04aux éditions Ariane.
00:55:06Flora, deux mariages,
00:55:08deux erreurs,
00:55:10vous diriez ? Bonjour Flora.
00:55:12Bonjour Brigitte,
00:55:14deux erreurs, pas forcément, mais deux non-choix.
00:55:16Non-choix,
00:55:18en tout cas pas rationnel,
00:55:20on va dire.
00:55:22Ce n'était pas vraiment mon choix,
00:55:24et ça a été compliqué
00:55:26de m'en rendre compte
00:55:28et de ne pas faire autre chose
00:55:30et d'arriver à me pardonner.
00:55:34Mais bon.
00:55:36Je crois que ça c'est important,
00:55:38ce que vous venez de dire Flora,
00:55:40je vais réagir et puis Marc vous réagirez ensuite.
00:55:42Je crois qu'accepter
00:55:44qu'on a fait un mauvais choix
00:55:46plutôt qu'un non-choix d'ailleurs,
00:55:48parce qu'il n'y a pas de non-choix,
00:55:50il y a toujours un choix,
00:55:52mais accepter qu'on n'a pas fait le bon choix
00:55:54et de comprendre les raisons pour lesquelles
00:55:56on n'a pas fait le bon choix,
00:55:58parce qu'il y a toujours des raisons
00:56:00qui peuvent expliquer ce mauvais choix
00:56:02et qui donc n'est pas forcément un mauvais choix,
00:56:04puisque parfois on fait un choix
00:56:06par défaut,
00:56:08je crois que c'est ça la première chose
00:56:10à faire, parce que finalement
00:56:12on est tous amenés
00:56:14à faire des mauvais choix dans notre vie,
00:56:16c'est ce que vous appelez des fausses notes finalement Marc Vella.
00:56:18Oui et puis c'est ce que Sartre
00:56:20disait, ne pas choisir, c'est choisir.
00:56:22Donc ça nous ramène
00:56:24toujours, et c'est un cadeau,
00:56:26finalement quelque part,
00:56:28à une responsabilité.
00:56:30Je suis responsable aussi
00:56:32de mes non-choix.
00:56:34Et donc pourquoi
00:56:36je n'ai pas finalement...
00:56:38Et quelque part être responsable,
00:56:40c'est-à-dire être libre.
00:56:42Oui, c'est étymologiquement
00:56:44responsable, ça vient de deux mots latins,
00:56:46habilitas et respondere,
00:56:48qui signifie donc habilité
00:56:50à répondre. Et c'est ce que la vie nous demande,
00:56:52c'est de répondre effectivement
00:56:54à ce que nous vivons,
00:56:56ce que la vie nous envoie.
00:56:58Et l'idée c'est d'essayer
00:57:00de ces fausses notes d'aller vers l'harmonie,
00:57:02à chaque fois. Et cette harmonie
00:57:04que nous cherchons tous,
00:57:06elle ne peut pas durer.
00:57:08Par définition, l'harmonie va se déliter,
00:57:10elle va se défaire, parce que c'est ainsi
00:57:12que ça se passe, et inévitablement
00:57:14une fausse note va arriver, et cette harmonie
00:57:16va quelque part se perdre.
00:57:18Et ce qui nous est redemandé encore une fois,
00:57:20toujours et encore, c'est de retrouver de l'harmonie.
00:57:22C'est de retrouver l'harmonie, et c'est ça le chemin de la vie.
00:57:24C'est sauter
00:57:26des obstacles.
00:57:28Alors qu'est-ce que vous en avez fait
00:57:30justement de ces deux non-choix,
00:57:32pour reprendre votre expression Flora ?
00:57:34Oui, pour moi ce sont des non-choix
00:57:36et pas des mauvais choix,
00:57:38parce que mon premier mariage
00:57:40c'était
00:57:42pour moi un non-choix, parce que c'était
00:57:44une envie
00:57:46de fuir mes parents,
00:57:48de partir, de me marier vite.
00:57:50Mais finalement, je suis restée quand même
00:57:5220 ans mariée, j'ai eu trois enfants magnifiques,
00:57:54et c'est quand même
00:57:56pas un échec
00:57:58dans ce sens-là.
00:58:00Mais c'est vrai que ce n'est pas la personne que j'aimais,
00:58:02avec laquelle je voulais me marier.
00:58:04Oui, mais vous avez fait le choix
00:58:06de fuir votre mère,
00:58:08donc pour fuir votre mère, peut-être qu'à ce moment-là
00:58:10vous n'aviez que le choix d'épouser un homme ?
00:58:12Oui, mais
00:58:14j'ai choisi le premier qui est passé.
00:58:16Parce que vous étiez très pressée
00:58:18de fuir votre mère ?
00:58:20Oui, c'est ça.
00:58:22Mais en même temps, vous avez trois enfants
00:58:24que vous trouvez magnifiques et bien,
00:58:26donc ça veut dire que ce n'était pas un mauvais géniteur non plus ?
00:58:28C'est ça.
00:58:30C'était pas forcément
00:58:32un mauvais choix.
00:58:34C'était le choix du moment.
00:58:36Mais ce n'est pas un non-choix
00:58:38non plus.
00:58:40Vous ne trouvez pas que c'est important
00:58:42de dire que ce n'est pas un non-choix ?
00:58:44Oui, je crois que c'est comme ça.
00:58:46La vie est ainsi faite.
00:58:48Je crois que c'est cadeau.
00:58:50Tout ce qui s'est passé,
00:58:52c'est lié aussi à un cheminement,
00:58:54à des prises de conscience.
00:58:56Vous avez grandi avec tout ça.
00:58:58Inévitablement,
00:59:00vous vous rendez compte que ça ne convient plus.
00:59:02C'est ainsi.
00:59:04On passe à autre chose.
00:59:06C'est merveilleux.
00:59:08Le deuxième non-choix, c'est quoi ?
00:59:10Il m'a choisi.
00:59:12Il m'a demandé un mariage.
00:59:14Je n'étais pas forcément d'accord.
00:59:16Je me suis sentie manipulée.
00:59:18Mais j'ai accepté
00:59:20le mariage.
00:59:22Pour me rendre compte
00:59:24que j'étais vraiment
00:59:26sous l'emprise de la manipulation.
00:59:28J'ai demandé le divorce
00:59:30au bout de huit ans.
00:59:32Vous avez fui quelque chose
00:59:34quand vous épousez cet homme la deuxième fois ?
00:59:36Non.
00:59:38C'était parce qu'il était
00:59:40un petit peu pervers ?
00:59:42Oui.
00:59:44Il vous avait montré qu'avec lui,
00:59:46ce serait le paradis ?
00:59:48C'est ça.
00:59:50Vous avez été éblouie ?
00:59:52Oui.
00:59:54Ça montre
00:59:56que vous êtes une belle personne.
00:59:58Je rappelle que les manipulateurs
01:00:00ne s'intéressent qu'aux belles personnes.
01:00:02Il paraît.
01:00:04Ça montre que vous n'étiez pas
01:00:06suffisamment libre.
01:00:08Encore dans la dépendance de l'amour.
01:00:10Oui.
01:00:12J'ai pris conscience.
01:00:14Maintenant, je sais
01:00:16vers quoi je dois aller.
01:00:18C'est ça que je voulais vous dire.
01:00:20Rappelez-moi votre prénom.
01:00:22C'est Flora.
01:00:24Le plus important, c'est
01:00:26ce que vous avez envie de vivre.
01:00:28Qu'est-ce qui vous anime au plus profond de vous-même ?
01:00:30Quand vous allez rencontrer
01:00:32un homme la prochaine fois, vous lui direz
01:00:34votre vérité, ce que vous attendez d'existence.
01:00:36Si ça résonne,
01:00:38ce sera magnifique.
01:00:40Maintenant, je veux
01:00:42être libre
01:00:44et être respectée.
01:00:46Oui, c'est ça.
01:00:48Je sais que je peux
01:00:50arriver à m'aimer comme je suis.
01:00:52Je ne veux plus me laisser
01:00:54manipuler. Je veux
01:00:56être moi-même.
01:00:58Et être
01:01:00respectée pour ce que je suis.
01:01:02Vous respecter,
01:01:04c'est la première
01:01:06leçon qu'on devrait apprendre à ses enfants
01:01:08et notamment à ses filles.
01:01:10Combien de femmes ne se respectent
01:01:12pas et sont dans le sacrifice pour l'autre
01:01:14par recherche d'amour ?
01:01:16C'est ça.
01:01:18Et puis,
01:01:20vous attendez quoi aujourd'hui de l'amour ?
01:01:22Pour le moment, rien.
01:01:24Mais si, tout !
01:01:26Attendez tout !
01:01:28Pour le moment,
01:01:30je veux...
01:01:32Vous êtes encore blessée là.
01:01:34Il faut d'abord que je finisse de me pardonner,
01:01:36de guérir et
01:01:38de cheminer
01:01:40tranquillement vers...
01:01:42On verra. En tout cas,
01:01:44j'ai l'amour des autres, l'amour de mes amis,
01:01:46de ma famille et c'est déjà le plus important pour le moment.
01:01:48Et de vous-même.
01:01:50Et maintenant, j'apprends à m'aimer.
01:01:52C'est en vieillissant qu'on arrive à devenir mémé.
01:01:54Oui, c'est ça.
01:01:58Je ne vous souhaite pas d'être grand-mère.
01:02:00Je vous souhaite de trouver l'amour avant d'être grand-mère.
01:02:02Flora, vous me semblez encore
01:02:04assez jeune quand même.
01:02:06J'ai l'âge d'être grand-mère sans problème.
01:02:08C'est vrai ? Oui.
01:02:10Vous avez une voix de jeune fille.
01:02:12Vous avez une jolie voix.
01:02:14Écoutez,
01:02:16ouvrez-vous...
01:02:18J'ai l'âge d'être mémé.
01:02:20Oui, mais 60 ans, on peut encore
01:02:22rencontrer un homme.
01:02:24Écoutez, ouvrez-vous au monde, comme on dit
01:02:26depuis tout à l'heure. Et puis, ça va venir.
01:02:28Ça va venir. Merci Flora, en tout cas,
01:02:30de votre témoignage. Merci beaucoup.
01:02:32Le sexe au conseil,
01:02:34sexualité, l'accord, imparfait,
01:02:36on en parle dans un instant.
01:02:44Le sexe au conseil.
01:02:46Eh bien, on va parler de sexualité,
01:02:48Marc Vella, et on ne va pas parler
01:02:50de l'accord parfait, mais de l'accord imparfait.
01:02:52Parce que la meilleure manière
01:02:54d'harmoniser sa sexualité, c'est déjà
01:02:56de reconnaître que nous sommes
01:02:58deux êtres différents.
01:03:00Et c'est important, parce que pour réussir
01:03:02cet échange charnel, il va falloir surmonter
01:03:04nos différences. A la fois dans
01:03:06la manifestation du désir,
01:03:08dans la montée de l'excitation, dans la
01:03:10fantasmatique, et prendre conscience
01:03:12qu'on a également des timings différents.
01:03:14On n'a pas forcément envie de faire l'amour
01:03:16à la même heure, on n'a pas forcément les excitations
01:03:18au même rythme, et on n'a
01:03:20pas forcément non plus la même jouissance.
01:03:22Et c'est vrai que c'est
01:03:24important de comprendre
01:03:26ça, parce qu'on a quand même tendance,
01:03:28surtout au moment de
01:03:30la sortie de l'adolescence,
01:03:32de penser que nos désirs
01:03:34sont les désirs de l'autre.
01:03:36Et à partir de ce moment-là, on ne peut pas
01:03:38être réceptif aux désirs de l'autre si on pense que
01:03:40c'est les mêmes que les nôtres.
01:03:42C'est très juste.
01:03:44C'est important de comprendre qu'on est différents,
01:03:46et après,
01:03:48il est évident que chez l'homme,
01:03:50il y a souvent cette angoisse de performance,
01:03:52cette peur
01:03:54de perdre son érection,
01:03:56et ça c'est des choses que les femmes doivent comprendre,
01:03:58donc rassurer l'homme sur ça,
01:04:00et puis les hommes doivent comprendre
01:04:02que pour une femme, c'est elle qui
01:04:04doit s'ouvrir, et donc il faut
01:04:06comprendre aussi qu'elle n'est pas tout de suite ouverte
01:04:08pour un assaut du mal
01:04:10en rute,
01:04:12et tout ça, ça se passe par d'abord la connaissance
01:04:14de son intimité à soi,
01:04:16et puis ensuite d'une approche de l'autre,
01:04:18en profondeur, alors c'est là qu'on voit
01:04:20que ce n'est pas si simple, que ce soit
01:04:22un accord parfait, la sexualité,
01:04:24que c'est normal que ce soit souvent un accord
01:04:26avec des fausses notes.
01:04:28Oui, mais ce qui me semble important,
01:04:30c'est d'en parler, c'est surtout ça,
01:04:32je crois, ce dialogue
01:04:34qui touche à l'intime, où on va rentrer dans ce que j'appelle
01:04:36les entrailles de l'âme,
01:04:38dans justement cette
01:04:40fantasmatique dont tu parlais, Brigitte,
01:04:42et qui est là aussi où on va toucher
01:04:44ce que j'appelle le pornos graphos
01:04:46originel, qui est l'archétype
01:04:48de nous tous,
01:04:50de l'inconscient
01:04:52collectif qui concerne chaque
01:04:54être humain, et c'est d'aller
01:04:56le visiter pour
01:04:58rencontrer ce fameux
01:05:00minotaure que nous
01:05:02portons tous au cœur du dédale,
01:05:04du labyrinthe qu'on a, qui s'appelle
01:05:06le mental. Et ça, c'est un
01:05:08dialogue homme-femme,
01:05:10face-à-face, où on va se rencontrer
01:05:12dans cet intime secret et sacré
01:05:14où on va pouvoir évoquer
01:05:16justement ce qu'on appelle les ombres,
01:05:18les démons intérieurs, mais
01:05:20on les a souvent montrés d'une manière assez
01:05:22terrifiante pour justement nous empêcher
01:05:24de descendre, mais de
01:05:26faire ce voyage, cette descension
01:05:28au cœur de soi-même. Mais c'est fondamental,
01:05:30il n'y a pas à avoir peur de ça,
01:05:32si je descends en étant confiant, en étant
01:05:34dans l'amour de qui je suis,
01:05:36tout ce monde intérieur, tout ce monde des
01:05:38ombres, tous ces êtres terrifiants
01:05:40qu'on appelle nos démons,
01:05:42nous servent, ils s'inclinent
01:05:44devant nous, et le
01:05:46minotaure archétypal,
01:05:48lui aussi s'incline, il ne va pas nous dévorer.
01:05:50Si j'ai peur, si j'ai honte
01:05:52de ce monde fantasmatique,
01:05:54de mes désirs, de mes
01:05:56envies, si j'ai honte de ce que
01:05:58je suis sur un plan
01:06:00je dirais profondément
01:06:02vivant, vibrant, du vivant,
01:06:04et bien si je fais cette descension
01:06:06je serai dévoré. Donc c'est vraiment, ça
01:06:08demande cet alignement vibratoire
01:06:10que moi j'appelle la quinte intérieure,
01:06:12cet intervalle musical,
01:06:14qui me permet du coup
01:06:18d'apprivoiser tout ce
01:06:20monde-là intérieur,
01:06:22et d'en être le maître.
01:06:24On retrouve Pauline maintenant qui est avec nous,
01:06:26et c'est intéressant Pauline, parce que vous allez
01:06:28parler d'une fausse note sur le
01:06:30plan matériel, et c'est
01:06:32important aussi, parce qu'on fait
01:06:34parfois aussi des erreurs,
01:06:36qui a priori nous coûtent cher,
01:06:38et peut-être pas tant que ça, racontez-nous.
01:06:40Oui, bonjour Marc, et bonjour Brigitte,
01:06:42merci de m'accueillir,
01:06:44et que je puisse raconter mon témoignage,
01:06:46effectivement,
01:06:48après le Covid, et puis
01:06:50suite à ma vie aussi,
01:06:52j'ai souvent déménagé pour
01:06:54habiter chez mes compagnons,
01:06:56donc j'étais
01:06:58avec un dernier compagnon,
01:07:00en date, et je voulais être propriétaire.
01:07:02Après le Covid,
01:07:04j'ai dit, oulala, c'est compliqué,
01:07:06l'acquisition d'une maison va être
01:07:08de plus en plus difficile, on va avoir
01:07:10des loyers, etc.
01:07:12Du coup, je me suis mis ça en tête, et j'ai dit,
01:07:14il faut que j'achète une maison, mais j'avais très peu de sous,
01:07:16donc comment faire ? Une maison sans
01:07:18travaux, c'est pas possible, donc
01:07:20j'ai l'opportunité, une amie à moi
01:07:22n'a qu'une maison
01:07:24dans le terrain, donc je vais
01:07:26la visiter, tout en pierre à l'intérieur,
01:07:28très mal placée, mais très jolie à l'intérieur,
01:07:30bref.
01:07:32Donc j'achète cette maison.
01:07:34Vous avez eu le coup de foudre pour cette maison, ou pas ?
01:07:36Ah, c'était parce que l'intérieur
01:07:38était magnifique, en pierre.
01:07:40Donc c'était un choix
01:07:42qui correspondait quand même
01:07:44à vos valeurs. Ouais, tout à fait,
01:07:46avec un champ plus loin, effectivement,
01:07:48mais quand même un très grand champ,
01:07:50avec des possibilités, moi j'ai beaucoup d'idées,
01:07:52donc pour moi c'était une opportunité.
01:07:54Je suis jardinière de base,
01:07:56donc ça m'allait très bien, 4 millimètres carrés, c'est parfait.
01:07:58Donc voilà, ça se passe très bien,
01:08:00et puis finalement,
01:08:02mon fils, deux ans,
01:08:04a acheté le terrain pour moi,
01:08:06parce que je ne pouvais pas acheter
01:08:08les deux, du coup il vient voir ce terrain,
01:08:10il me dit, oh là là là là, mais c'est
01:08:12inaccessible, on a une voiture, etc.
01:08:14Mais t'as vu cette maison, donc t'as vu
01:08:16les travaux qu'il y a, alors il me numère les travaux,
01:08:18les machins, j'avais fait quelques travaux déjà à l'intérieur.
01:08:20Vous aviez déjà acheté, quand il vous dit que c'est une...
01:08:22Oui, oui, j'avais déjà acheté,
01:08:24j'ai fait quelques travaux,
01:08:26à l'intérieur, une salle de bain,
01:08:28enfin bref, de l'eau chaude,
01:08:30de l'élec, enfin bref.
01:08:32Donc j'étais toute contente de ma maison,
01:08:34et là, il m'a,
01:08:36tout mon château de sable,
01:08:38mon château de cartes s'est effondré,
01:08:40donc c'était des prix faramineux
01:08:42pour acquérir une partie du terrain
01:08:44à côté, enfin bref, des travaux
01:08:46à n'en plus finir, et ça, et ça, et ça,
01:08:48et des lecs, et des machins,
01:08:50du coup,
01:08:52ils m'ont fait peur,
01:08:54la personne qui
01:08:56vendait le terrain
01:08:58a été odieuse,
01:09:00ça s'est très mal passé, du coup,
01:09:02moi j'ai eu peur d'aller habiter à côté de cette personne,
01:09:04bon, bref,
01:09:06toutes ces péripéties passées,
01:09:08je décide de ne plus l'acheter,
01:09:10de la vendre, et mon fils me dit,
01:09:12mais maman, ça a été une grosse erreur,
01:09:14cet achat, bon,
01:09:16ok, peut-être, parce que c'est loin,
01:09:18bon, ok, j'accepte, il me dit, mais écoute,
01:09:20t'inquiète pas, je vais t'aider à acheter une maison,
01:09:22bon, ben là,
01:09:24ok, tout va bien, donc,
01:09:26c'était, en fait, mon fils a pris conscience,
01:09:28c'est ce que je veux dire, c'était une grosse erreur
01:09:30de ma part, je suis d'accord, mais cette maison était quand même
01:09:32très belle, vraiment, elle était très jolie,
01:09:34intérieurement, il y avait beaucoup de travaux,
01:09:36mais elle était très jolie,
01:09:38et ce qu'il y a fait de cette erreur-là,
01:09:40c'est que mon fils a dit, bon, j'ai compris,
01:09:42tes besoins, tu as besoin d'être en sécurité,
01:09:44c'est ce que j'avais réprimé, en tout cas,
01:09:46j'avais ce besoin d'être en sécurité chez moi,
01:09:48pour ne plus tomber dans le panneau,
01:09:50et de naviguer de maison à maison, de déménager,
01:09:52à chaque fois que je rencontrais quelqu'un.
01:09:54Et votre fils vous a pris sous son aile,
01:09:56si je puis dire, et vous a apporté
01:09:58la sécurité à laquelle
01:10:00vous aspiriez.
01:10:02Exactement, c'est pour ça qu'ensuite,
01:10:04on a choisi un secteur,
01:10:06j'ai choisi un secteur plus près de chez moi,
01:10:08de là où je travaille,
01:10:10et du coup, ben, j'ai acheté,
01:10:12il m'a aidé à acheter une maison,
01:10:14comme je voulais, en fait, avec des travaux,
01:10:16certes, beaucoup de travaux, mais un jardin,
01:10:18voilà, pour moi, c'était important.
01:10:20Voilà, il est fermé, il y a un portail,
01:10:22je suis bien dans un petit village,
01:10:24à l'abri des regards de là où j'habitais avant,
01:10:26enfin, je suis très bien.
01:10:28Donc du coup, ça a été une erreur de ma part,
01:10:30certes, mais il faut qu'enfin,
01:10:32ma famille comprenne
01:10:34mes besoins.
01:10:36Que vous n'osiez pas exprimer clairement
01:10:38à votre fils, il a fallu cette erreur
01:10:40pour que vous puissiez communiquer.
01:10:42Oui, je pense qu'il n'avait pas compris
01:10:44cette insécurité
01:10:46qu'il y avait en moi, en fait.
01:10:48Bien sûr, bien sûr.
01:10:50Mais l'achat
01:10:52d'une maison
01:10:54ou d'un appartement, ou en tout cas
01:10:56d'un lieu de vie, symboliquement,
01:10:58c'est tellement important, Marc Vella,
01:11:00ça traduit toujours quelque chose
01:11:02de nous. Oui, parce que les travaux,
01:11:04en fait, c'est aussi les travaux intérieurs.
01:11:06Voilà, c'est comme...
01:11:08Oui, c'est comment, justement,
01:11:10on a parlé beaucoup de guérison, de bâtir des choses,
01:11:12de réparer des choses.
01:11:14Et donc une maison, c'est toujours aussi lié à notre...
01:11:16Voilà,
01:11:18nos mémoires transgénérationnelles, nos blessures,
01:11:20les fausses notes,
01:11:22justement, les traumatismes de l'existence
01:11:24qui sont là, finalement,
01:11:26comme dit le docteur Gabor Maté,
01:11:28qui est un médecin très connu aux Etats-Unis,
01:11:30qui a fait un film, dont je recommande
01:11:32à nos auditeurs de regarder,
01:11:34qui s'appelle « La sagesse de nos traumatismes »,
01:11:36et qui nous dit, finalement, que ces fausses notes
01:11:38et ces traumatismes peuvent être
01:11:40des véritables boosters et des exhausteurs
01:11:42de goût. Voilà,
01:11:44sur le moment, effectivement, c'est
01:11:46tragique et dramatique, mais il faut en faire
01:11:48vraiment... On se rend compte que c'est ça
01:11:50qui nous fait avancer. On se rend bien compte
01:11:52que c'est souvent ça, ces traumatismes
01:11:54et ces blessures et ces fausses notes
01:11:56qui nous ont amené à nous poser des questions,
01:11:58à réfléchir sur le sens de la vie
01:12:00et, finalement,
01:12:02à ce qu'on avance et qu'on fasse des découvertes
01:12:04extraordinaires.
01:12:06Oui, moi, je trouve
01:12:08justement ce que vous dites,
01:12:10et je pense que ça me correspond bien
01:12:12assez, parce que,
01:12:14en fait, effectivement, il y a des travaux dans cette maison,
01:12:16il y a des travaux d'isolation,
01:12:18et je suis
01:12:20donc partie dans un endroit
01:12:22pour m'isoler, pour ne
01:12:24plus être entourée des
01:12:26personnes que je côtoyais à l'époque,
01:12:28toute ma vie d'ailleurs, ça a été ça,
01:12:30et là, je suis un peu loin,
01:12:32et donc je suis en train
01:12:34d'isoler mon intérieur aussi, en fait.
01:12:36Alors, je ne dis pas de le rendre hermétique,
01:12:38mais je suis en train
01:12:40de faire des travaux chez moi aussi, en fait.
01:12:42Tout est lié, c'est très
01:12:44important. On se bâtit soi-même
01:12:46à travers une maison, c'est souvent
01:12:48soi qu'on construit. Et puis, quand on
01:12:50isole sa maison, c'est pour avoir plus chaud,
01:12:52donc c'est bien de
01:12:54s'apporter de la chaleur à l'intérieur de soi.
01:12:56C'est ça, mais j'ai l'impression
01:12:58que c'est ce que je suis en train de faire,
01:13:00en fait, parce que des fois,
01:13:02je dis des choses qui n'étaient pas
01:13:04moi avant, en fait.
01:13:06Je suis en train de me modifier.
01:13:08Mais sur un plan
01:13:10très symbolique, Pauline, le message
01:13:12que j'ai envie de vous envoyer,
01:13:14c'est que votre fils
01:13:16vient de vous prouver qu'il est un homme,
01:13:18qu'il est donc devenu grand, et
01:13:20vous pouvez lâcher. Vous n'avez
01:13:22plus rien à vous prouver dans la vie.
01:13:24Oui, je pense
01:13:26qu'il a grandi.
01:13:28Mais là, je parle de vous, je ne parle pas de lui.
01:13:30Comprenez bien
01:13:32ce que je vous envoie comme message.
01:13:34Vous êtes installé
01:13:36dans votre maison, et maintenant
01:13:38vous pouvez lâcher. Vous avez réussi
01:13:40l'éducation
01:13:42de votre fils. Vous n'avez plus rien
01:13:44à vous prouver. C'est important que vous compreniez
01:13:46ça. Occupez-vous de vous,
01:13:48et de vous, et encore de vous.
01:13:50Oui, tout à fait. Après, je vais lâcher
01:13:52une fois que mes travaux seront finis.
01:13:54Non, mais les travaux, vous en ferez tout
01:13:56le temps. On fait toujours des travaux dans une maison.
01:13:58On n'a jamais fini.
01:14:00On a fini une pièce, on a envie de changer
01:14:02une autre. On essaie de se mettre à l'abri.
01:14:04Et je crois,
01:14:06oui, mais vous êtes à l'abri, puisque vous l'avez,
01:14:08votre maison, vous avez votre toit. Je crois
01:14:10que ça, c'est vraiment important, de ne pas
01:14:12partir dans toujours, et ça, je l'entends
01:14:14trop souvent. Oui, quand les travaux
01:14:16seront finis. Oui, quand j'aurai réussi
01:14:18mon diplôme. Oui, quand j'aurai...
01:14:20Non, non, non, vivez l'instant présent.
01:14:22Oui.
01:14:24Après, si je peux... Oui, bien sûr
01:14:26que vous pouvez.
01:14:28Je voulais parler d'une...
01:14:30Alors, pas d'une erreur, mais de quelque chose
01:14:32qui m'a transformée aussi. Il y a quelques années de ça,
01:14:34j'étais retournée à l'école. J'ai 58 ans.
01:14:36J'étais à vers 50 ans, par là.
01:14:38Je suis retournée à l'école pour apprendre la biologie,
01:14:40les mathématiques, le français,
01:14:42etc., la communication, pour passer des
01:14:44concours, des concours auxiliaires de
01:14:46périculture, être soignante, etc.
01:14:48Et donc, j'ai étudié.
01:14:50Ça a été formidable, parce que
01:14:52j'ai découvert que j'aimais la biologie, que j'aimais tout ce qui
01:14:54était le corps humain. Enfin, j'ai découvert des choses en moi
01:14:56que je ne soupçonnais pas. Et donc, j'ai passé
01:14:58ces concours. J'ai passé ces concours écrits
01:15:00et oraux, mais j'ai raté
01:15:02mes concours à cause de l'oral, parce que
01:15:04il y avait beaucoup de... À l'époque, c'était bien avant
01:15:062020, donc les aides-soignantes,
01:15:08il en fallait moins. Donc,
01:15:10on accédait moins facilement. Bref, peu importe.
01:15:12En tout cas, ce que j'ai gardé
01:15:14de cette expérience-là,
01:15:16c'est que j'ai eu tous mes écrits et que, en fait,
01:15:18j'étais loin d'être bête
01:15:20et que ça m'a apporté
01:15:22de la confiance en moi. Mais ça, ça a été
01:15:24un cap qui est passé chez moi.
01:15:26C'est que d'avoir passé
01:15:28ces concours, d'avoir étudié et d'avoir
01:15:30su retranscrire sur les écrits
01:15:32en examen,
01:15:34j'ai gagné une... Même, j'ai fêté,
01:15:36en fait, une
01:15:38transformation, je dirais, parce que
01:15:40je doutais tellement de... Moi, je me trouvais tellement
01:15:42bête. Et j'avais souvent entendu dire
01:15:44X fois, et dans ma jeunesse,
01:15:46que j'étais nue, les bêtes.
01:15:48Et là, j'ai dit, mais non, en fait,
01:15:50non, pas du tout. Je peux étudier, je peux
01:15:52apprendre, je peux retranscrire, donc je retiens
01:15:54que ça a été une expérience formidable
01:15:56dans ma vie, et j'ai gagné en
01:15:58estime de moi et en confiance en moi.
01:16:00– Merci de ce message
01:16:02que vous envoyez. Merci. – C'est important,
01:16:04Pauline, parce que je crois que,
01:16:06dans le fond, le fond, et je reviens toujours,
01:16:08je radote un peu, mais simplement
01:16:10à la préciosité de qui nous sommes.
01:16:12Nous vivons, trois secondes, et par,
01:16:14je dirais, de fait,
01:16:16nous sommes des êtres, je dirais,
01:16:18si vous allez à un stage de l'estime
01:16:20de soi, vous serez volé. Nous, en fait, en réalité,
01:16:22nous sommes inestimables, chaque être
01:16:24à ce que nous sommes
01:16:26suffit en soi. Et ça,
01:16:28c'est fondamental. – Marc Vella,
01:16:30on fait une petite pause et on va conclure avec
01:16:32Aurélie, qui nous rejoint tout de suite.
01:16:34Vous voulez laisser un message,
01:16:36proposer un sujet qui vous tient à cœur,
01:16:38ajouter un commentaire ou poser
01:16:40une question ? Le répondeur de l'émission
01:16:42est là pour vous. Appelez-nous
01:16:440 826 300 300.
01:16:46– 14h-16h,
01:16:48Brigitte Lahaye, Sud Radio.
01:16:50– Marc Vella est
01:16:52avec nous, il nous présente son dernier livre,
01:16:54« La sagesse de nos fausses notes » aux éditions
01:16:56Ariane, dans lequel
01:16:58il nous encourage à aimer
01:17:00nos erreurs, à aimer nos
01:17:02failles, nos
01:17:04ce qu'on appelle défauts, qui sont parfois
01:17:06des qualités, après tout, qu'est-ce que c'est qu'un défaut ?
01:17:08Marc Vella,
01:17:10on continue et on va conclure avec
01:17:12Aurélie, qui nous rejoint. Bonjour Aurélie.
01:17:14– Bonjour Brigitte,
01:17:16bonjour M. Vella. – Bonjour Aurélie.
01:17:18– On vous
01:17:20écoute, allez-y. Donc vous voulez parler
01:17:22de votre relation à votre frère
01:17:24qui est plus jeune, c'est ça ?
01:17:26– Oui, alors c'est plus qu'une fausse
01:17:28note, la relation nous aurait été
01:17:30mauvaise et il y a un moment où on a
01:17:32habité ensemble, donc j'avais 18 ans
01:17:34et lui 16 ans, et bon,
01:17:36on avait partagé l'appartement en deux tellement
01:17:38c'était compliqué de vivre ensemble,
01:17:40c'était très compliqué, et moi je traversais une très
01:17:42mauvaise phase, et de toute façon,
01:17:44j'ai jamais pu compter sur lui, et il ne voulait pas,
01:17:46c'était très compliqué, bref.
01:17:48– Et donc à 18 ans et 16 ans, vous quittez
01:17:50le domicile des parents pour vivre
01:17:52tous les deux dans un appartement, c'est ça ?
01:17:54– Non, en fait, mes parents sont partis, et on s'est retrouvés
01:17:56dans l'appartement. – D'accord, tous les deux
01:17:58avec les parents qui partent, bon.
01:18:00– Et parmi les nombreuses erreurs que j'ai
01:18:02faites, c'est que j'ai essayé d'emplacer ma mère,
01:18:04et bon, il n'aurait pas fallu,
01:18:06mais moi j'ai essayé de faire ce que je pouvais,
01:18:08enfin, je me suis très mal débrouillée,
01:18:10mais je crois que l'antagonisme était très ancien,
01:18:12enfin, je dirais…
01:18:14– En tout cas, ça part d'une belle grandeur d'âme,
01:18:18de vouloir protéger votre petit frère
01:18:20qui a deux ans de moins que vous,
01:18:22même si c'était peut-être une erreur,
01:18:24mais enfin, on a plutôt envie de dire
01:18:26que c'était une belle action.
01:18:28– Et puis c'est naturel.
01:18:30– C'est gentil, parce que vraiment,
01:18:32il ne l'a jamais perçu comme ça,
01:18:34en tout cas, et ça a toujours été vraiment
01:18:36je regrette, parce qu'il est mort,
01:18:38donc je regrette d'autant plus,
01:18:40je ne sais pas, je regrette énormément de choses,
01:18:42mais en tout cas,
01:18:44ça m'a appris quelque chose,
01:18:46puisque c'est le thème de l'émission,
01:18:48j'aime bien cette idée que,
01:18:50bon, nos relations étaient compliquées,
01:18:52mais il m'a appris une chose très importante
01:18:54ce jour-là, c'est que j'ai fait une tentative
01:18:56de suicide, comme on fait à 18 ans,
01:18:58c'est-à-dire des trucs idiots,
01:19:00on essaie d'appeler au secours,
01:19:02je ne crois pas que j'avais vraiment envie de mourir,
01:19:04j'avais envie de venir à moi et de lui dire
01:19:06je m'en vais, ciao, etc., ce qu'il ne faut pas faire,
01:19:08les fois d'après, quand j'ai refait des tentatives,
01:19:10cette fois-ci, je n'ai plus prévenu les copains,
01:19:12ça m'a servi de sang,
01:19:14et le copain avait les clés,
01:19:16il a débarqué à la maison,
01:19:18mon frère ne s'en est même pas rendu compte,
01:19:20je crois qu'il n'était même pas là,
01:19:22il était avec des copains, il était ailleurs,
01:19:24bref, le type sort de là, m'emmène à l'hôpital,
01:19:26etc., et puis,
01:19:28un mois, deux mois, trois mois après,
01:19:30on s'engueule avec mon frère,
01:19:32je lui ai dit, tu te rends compte,
01:19:34je me suis ouvert les veines à dix mètres de toi,
01:19:36et que tu t'en fous,
01:19:38tu n'en as rien à faire de moi, etc.,
01:19:40et là, il est devenu vert,
01:19:42il m'a engueulé
01:19:44comme du poisson pas frais,
01:19:46il m'a dit, mais tu n'as pas honte de dire des choses pareilles,
01:19:48et tu te rends compte de ce que ça te fait,
01:19:50et tu es vraiment, voilà,
01:19:52et je suis restée interdite,
01:19:54parce que,
01:19:56vraiment,
01:19:58ça l'avait terriblement choqué,
01:20:00et il y a quelques jours-là, j'ai compris qu'il y avait certaines choses
01:20:02qu'on ne pouvait pas dire,
01:20:04c'est-à-dire qu'on pouvait s'engueuler, comme du poisson pas frais,
01:20:06mais il y a des choses à ne pas dire,
01:20:08et dans mes relations ultérieures avec des hommes,
01:20:10notamment, parce que mon frère était très masculin,
01:20:12j'ai appris à m'engueuler,
01:20:14mais avec classe, c'est-à-dire à balancer
01:20:16ce que j'avais à dire, mais en veillant
01:20:18à ne pas passer certaines lignes rouges,
01:20:20et en faisant très attention
01:20:22à certains sentiments,
01:20:24notamment que les hommes, pardon, je généralise,
01:20:26n'arrivent pas à affronter certaines choses,
01:20:28notamment le mal qu'ils font,
01:20:30ils n'arrivent pas à l'affronter,
01:20:32et j'ai fait très attention, ça m'a beaucoup servi.
01:20:34Mais c'est intéressant,
01:20:36parce que là, vous avez une interprétation
01:20:38de la réaction de votre frère,
01:20:40moi, j'interprète plutôt
01:20:42qu'il était
01:20:44tellement malheureux à l'idée
01:20:46que vous ayez pu penser
01:20:48qu'il s'en foutrait que vous ne soyez plus là.
01:20:50De toute façon,
01:20:52ça n'a absolument pas changé
01:20:54sa façon de fonctionner avec moi,
01:20:56il a toujours regardé à distance,
01:20:58mais il a toujours réagi comme ça.
01:21:00Je me rappelle avec ma mère,
01:21:02quand ma mère a eu un très gros accident,
01:21:04et je me suis beaucoup occupée d'elle,
01:21:06et j'ai envoyé des photos à mon frère pour le rassurer,
01:21:08parce qu'elle était atteinte au cervical,
01:21:10c'est assez spectaculaire.
01:21:12Et mon frère, évidemment, n'était pas là,
01:21:14c'est moi qui ai géré,
01:21:16j'ai envoyé des photos pour le rassurer,
01:21:18et il me répond par retour de mail,
01:21:20t'as pas honte de m'envoyer des photos aussi violentes,
01:21:22je ne peux pas affronter ça.
01:21:24C'est entre toute sa fragilité,
01:21:26et c'est pas par hasard qu'aujourd'hui il n'est plus là.
01:21:28Aurélie, je crois que vous n'avez pas compris
01:21:30que votre frère
01:21:32était un être
01:21:34peut-être hyper sensible,
01:21:36mais en tout cas hyper fragile,
01:21:38et incapable de faire face
01:21:40à la difficulté de la vie,
01:21:42à la douleur de la vie,
01:21:44me semble-t-il.
01:21:46En tout cas,
01:21:48il y a beaucoup d'hommes qui sont comme ça,
01:21:50et moi j'ai appris à ne pas dire aux hommes
01:21:52certaines choses.
01:21:54Et franchement, ça m'a servi,
01:21:56parce que ça m'a mis en face
01:21:58de cette fragilité-là, justement.
01:22:00Les hommes, pour généraliser un petit peu,
01:22:02mais après tout, Marc Vella a le droit de les défendre,
01:22:04les hommes en règle générale
01:22:06n'aiment pas être face
01:22:08à ce qu'ils n'ont pas pu faire
01:22:10pour sauver le monde.
01:22:14L'homme aime être un sauveur,
01:22:16aime être un guerrier,
01:22:18et votre frère sans doute
01:22:20n'a pas aimé voir que peut-être
01:22:22il avait loupé
01:22:24le fait que vous avez failli
01:22:26vous donner la mort,
01:22:28et qu'il aurait pu
01:22:30ne pas vous avoir sauvé.
01:22:32Oui, il y a une forme d'impuissance.
01:22:34L'homme n'aime pas être face
01:22:36à son impuissance, absolument,
01:22:38le terme est bien choisi, Marc Vella.
01:22:40En tout cas,
01:22:42ça m'a appris quelque chose.
01:22:44En tout cas, ce qui est important Aurélie,
01:22:46ce que je sais moi du suicide,
01:22:48c'est que les personnes
01:22:50qui vont jusque là,
01:22:52le fond du fond,
01:22:54c'est une recherche de plus de vie.
01:23:00Il y a une insatisfaction
01:23:04dans ce réel,
01:23:06et chercher plus de vie ailleurs.
01:23:08Pour moi, ce plus de vie
01:23:10que l'on recherche,
01:23:12il est bien sûr légitime,
01:23:14et peut-être que c'est justement
01:23:16en s'accordant la vie.
01:23:18Peut-être que c'est ça qui est important, Aurélie,
01:23:20c'est aujourd'hui
01:23:22de vous accorder ce droit
01:23:24à vivre, à jouir
01:23:26de la vie, parce que ça nous est donné
01:23:28à tous, et de ne plus en avoir honte,
01:23:30de ne plus en avoir peur,
01:23:32et de ne pas attendre de l'homme
01:23:34ou de qui que ce soit, d'ailleurs, une autorisation.
01:23:36La vie, elle est pour vous,
01:23:38vous avez le droit de vivre,
01:23:40et ça ne dépend de personne,
01:23:42sinon que de vous-même.
01:23:44C'est chouette ce que vous dites.
01:23:46C'est chouette cette idée que
01:23:48le suicide, c'est un désir de vie,
01:23:50c'est intéressant, c'est vrai, c'est très vrai.
01:23:52Mais je crois qu'il faut surtout comprendre
01:23:54que lorsqu'on se suicide, c'est pas du tout
01:23:56qu'on a envie de mourir, c'est que la vie
01:23:58ne nous convient plus.
01:24:00Et qu'on cherche plus de vie.
01:24:02C'est une manière très positive de voir le suicide,
01:24:04en effet, on cherche plus de vie,
01:24:06pourquoi pas, Aurélie.
01:24:08Mais c'est sûr, on cherche plus de vie,
01:24:10parce qu'il y a une désespérance
01:24:12dans, aujourd'hui,
01:24:14cette réalité du monde,
01:24:16je suis désolé d'y revenir, mais c'est incontournable,
01:24:18l'individu, nous ne sommes pas dissociés,
01:24:20je dirais, de ce qui se passe sur la planète,
01:24:22et donc cette désespérance,
01:24:24elle est tout à fait logique,
01:24:26et souvent, moi je le vois dans les stages,
01:24:28je reçois beaucoup de jeunes qui sont
01:24:30face à ce monde qui se ferme,
01:24:32où possible, Brigitte, rappelle-toi
01:24:34quand nous avions, dans les années
01:24:3670, 80,
01:24:38nous avions 25 ans,
01:24:40tout était possible.
01:24:42Oui, mais je crois,
01:24:44j'entends ce que vous dites, et je sais que
01:24:46il y a beaucoup de jeunes qui sont
01:24:48anxieux, et l'anxiété est en nette
01:24:50augmentation. Je crois qu'il y a aussi une chose
01:24:52qu'il faut comprendre, lorsque
01:24:54on n'a pas tout à fait le même âge, je crois que je suis un peu
01:24:56plus âgé que vous, en fait, de quelques années,
01:24:58mais qu'importe,
01:25:00on avait la possibilité
01:25:02de déconstruire
01:25:04des valeurs,
01:25:06comme ça, très bourgeoises,
01:25:08et de créer
01:25:10quelque chose
01:25:12d'assez
01:25:14nouveau, d'assez fun.
01:25:16Et donc, c'était
01:25:18chouette. Tandis qu'aujourd'hui,
01:25:20au fond,
01:25:22quel monde peuvent-ils
01:25:24créer de plus
01:25:26fun ? Vous voyez, c'est ça
01:25:28aussi qu'il faut comprendre.
01:25:30On a peut-être été
01:25:32un peu trop gâtés, et on
01:25:34ne voit pas très bien quel monde
01:25:36meilleur pourrait-on créer ? Tandis que
01:25:38nous, c'était facile d'imaginer
01:25:40un monde meilleur.
01:25:42Et je crois que c'est ça qu'il faut comprendre.
01:25:44Et peut-être qu'il faudrait
01:25:46qu'on aide nos jeunes
01:25:48à leur faire comprendre
01:25:50qu'est-ce qu'ils peuvent créer
01:25:52de meilleur, et qu'est-ce qu'on a raté.
01:25:54Acceptons aussi de réaliser que nous,
01:25:56les vieux,
01:25:58on a raté quelque chose, et qu'on compte sur
01:26:00les jeunes pour réussir ce qu'on a
01:26:02raté, et peut-être que ça irait mieux comme ça.
01:26:04Oui, déjà aux jeunes
01:26:06de leur dire d'oser, mais effectivement,
01:26:08dans ce monde qui se verrouille de plus en plus,
01:26:10c'est difficile. J'ai une question, Aurélie ?
01:26:12Je suis désolée, on n'a plus le temps de redonner
01:26:14la parole à Aurélie, parce que l'heure, c'est l'heure.
01:26:16Et voilà. Mais en tout cas,
01:26:18merci Aurélie de ce témoignage
01:26:20difficile, qui montre aussi
01:26:22qu'on peut, même de choses
01:26:24très difficiles en faire,
01:26:26avoir de la bienveillance,
01:26:28pour reprendre le terme de Marc Véla.
01:26:30Merci Marc Véla, je rappelle votre livre
01:26:32La sagesse de nos fausses notes.
01:26:34C'est aux éditions Ariane.
01:26:36Tout de suite, vous retrouvez Alexandre Deleuvenne
01:26:38pour C'est votre avenir. Demain, on sera avec
01:26:40Hélène Vecchiali. On parle souvent de
01:26:42faire une thérapie. Je vous parle
01:26:44souvent d'améliorer son monde intérieur
01:26:46et on verra comment faire avec Hélène Vecchiali
01:26:48demain.