• il y a 2 mois
Avec Sophie AUDUGÉ

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-10-23##
Transcription
00:00:00...
00:00:03Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:07On va parler aujourd'hui de l'éducation à la sexualité.
00:00:11Et moi, souvent, je parle d'éducation à l'affectif
00:00:15parce que je crois qu'il est important, dès leur plus jeune âge,
00:00:18que les enfants soient plus à l'aise avec leurs émotions
00:00:22et puis, évidemment, aussi à l'aise avec leur corps.
00:00:26Lorsque j'entends certaines personnes qui pensent que c'est aux parents de tout apprendre,
00:00:31je ne suis pas tout à fait certaine, même si, bien sûr,
00:00:34quand les parents sont là, présents, avec beaucoup de capacités à élever leurs enfants,
00:00:41c'est formidable.
00:00:42Malheureusement, on sait qu'il y a beaucoup de familles
00:00:45qui ont des difficultés à parler de sexualité à leurs enfants.
00:00:48Alors, est-ce que c'est à l'école de pallier ce déficit ?
00:00:53Est-ce que c'est à la société ?
00:00:55On en parle ensemble et on va essayer de voir
00:00:59qu'est-ce qu'on pourrait faire aujourd'hui pour améliorer tout ça.
00:01:04On sait que de plus en plus de jeunes enfants ont accès à des images pornographiques.
00:01:10On va parler de tout ça également.
00:01:12Et mon invitée, Sophie Audugé, est l'autrice de ce livre
00:01:17« L'éducation sexuelle à l'école » aux éditions Artej.
00:01:21Et donc, elle va nous dire ce qu'elle en pense.
00:01:25Elle a évidemment dans ce livre donné beaucoup d'éléments
00:01:29et on pourra parler de beaucoup de choses.
00:01:31Aussi, de ce que c'est qu'un jeune enfant,
00:01:34parce qu'on a tendance en tant qu'adulte à oublier qu'un enfant,
00:01:38eh bien, ce n'est pas un adulte et que sa relation à ses émotions
00:01:40et à son corps est bien différente de la nôtre.
00:01:44En tout cas, vous avez envie de réagir.
00:01:46Vous êtes parent, vous êtes parfois choqué de ce qui se passe à l'école
00:01:50ou au contraire, vous avez envie de témoigner,
00:01:54de comment peut-être l'infirmière scolaire a aidé votre enfant.
00:01:58Vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:02:01En programme aujourd'hui, en devise, nous allons évoquer,
00:02:06je ne sais plus quoi, mais je vais vous le dire tout de suite.
00:02:09Nous allons parler des croyances qui enferment.
00:02:13Et puis, en love conseil, je vais vous parler du test de satisfaction.
00:02:19Et en sexe au conseil, on va se déshabiller à l'aveugle.
00:02:22Voilà. Et puis tout de suite, j'accueille mon invitée Sophie Audugé.
00:02:27Bonjour. Bonjour. Merci d'être avec nous.
00:02:30Alors, vous êtes directrice de SOS éducation
00:02:34et vous êtes aussi l'autrice de ce livre qui est un livre assez complet.
00:02:39J'ai envie de dire sur ce qu'est la construction de l'enfant
00:02:43de son plus jeune âge jusqu'au moment de l'adolescence.
00:02:47Vous parlez de sensualité et je trouve que le terme est joliment choisi.
00:02:55Merci. C'était effectivement notre objectif avec les médecins
00:03:00avec lesquels j'ai fait ce travail, notamment Maurice Berger,
00:03:03qui est co-auteur de ce livre, qui est un très, très grand pédopsychiatre.
00:03:07Et puis, Régis Bruno, qui est un pédiatre, pédopsychiatre également,
00:03:12mais spécialiste du bébé.
00:03:13Et puis, Nicole Athea, qui est une gynécologue qui a beaucoup travaillé avec des adolescents.
00:03:20Et donc, c'était intéressant pour nous qu'on puisse aborder le sujet
00:03:25sans dogmatisme, sans tabou également.
00:03:28Et on a vraiment cherché à se placer du point de vue de l'enfant et de l'adolescent.
00:03:32Et si vous avez ressenti, comme vous venez de l'exprimer,
00:03:37le fait qu'on avait pris soin, justement, de rappeler ce qu'était un enfant,
00:03:41de choisir ce terme de sensorialité pour parler de la période de l'enfance
00:03:48qui consiste à explorer son corps.
00:03:51Et puis, après, on a une partie importante dédiée aux adolescents
00:03:56dans cette phase très particulière de notre époque, que vous évoquiez également,
00:04:00où des contenus pornographiques sont à disposition très jeunes
00:04:05et où on a des études maintenant assez poussées qui nous expliquent...
00:04:09Et d'ailleurs, les chiffres sont inquiétants parce que plus on avance dans le temps,
00:04:13plus l'âge de la première vision d'une image pornographique diminue.
00:04:18Donc, c'était il y a 10, 12 ans, il y a 15 ans.
00:04:23Et aujourd'hui, c'est 8 ans.
00:04:25Alors, on peut bien imaginer qu'un enfant de 8 ans
00:04:29qui voit une image pornographique, ça le traumatise.
00:04:32Cela dit, encore une fois, la pornographie, c'est fait pour les adultes.
00:04:37Je crois que là-dessus, tout le monde est d'accord.
00:04:39Bonne nouvelle, il semblerait que 4 sites pornographiques viennent d'être bloqués
00:04:44parce que, justement, ils ne mettent pas assez en avant des systèmes
00:04:48pour interdire les enfants d'y avoir accès.
00:04:50Donc, on avance quand même.
00:04:51Vous avez l'impression qu'on avance dans ce domaine ?
00:04:54Oui, je pense que...
00:04:56D'abord, c'est une très bonne nouvelle.
00:04:57C'est une actualité d'aujourd'hui.
00:05:00Donc, oui, c'est une très, très bonne nouvelle.
00:05:02Vous avez raison, on avance.
00:05:03On avance aussi parce que des parlementaires s'emparent du sujet.
00:05:06Il faut aussi reconnaître qu'on a, dans notre pays,
00:05:09la possibilité que des parlementaires engagent des travaux,
00:05:13ce qu'on appelle des commissions d'enquête, avec des rapports.
00:05:16Et il y a un certain nombre de rapports qui ont été produits, justement,
00:05:19sur les ravages du porno chez les jeunes
00:05:22et qui ont demandé que des solutions soient trouvées
00:05:26pour, évidemment, faire respecter ce qu'est la loi, quand même.
00:05:28Comme vous le rappeliez, je veux dire, c'est interdit aux mineurs.
00:05:31Donc, avant 18 ans, on ne devrait pas avoir accès.
00:05:33On sait que l'État a tenté des négociations avec les fournisseurs
00:05:37des accès réseaux sociaux, etc. en vain.
00:05:40Donc là, on salue ceux qui sont à l'initiative d'une telle prise de décision.
00:05:44Et c'est en avant, bien sûr.
00:05:47Notamment l'association e-Enfance, qu'on peut féliciter de ce succès, bien sûr.
00:05:53Alors, vous parlez, Dion, de sensorialité.
00:05:57Moi, je parle souvent de sensualité, mais c'est déjà l'étape au-dessus.
00:06:00La sensualité, la sensorialité, c'est réellement la prise de conscience de son corps
00:06:05avec ce que ça a d'agréable et de désagréable.
00:06:08On est bien d'accord.
00:06:10Alors, oui, en fait, si vous voulez, si on a choisi d'utiliser ce terme,
00:06:13notamment avec Maurice Berger et Régis Bruno et Nicolas Théa,
00:06:18c'est pour une raison simple, c'est qu'en fait,
00:06:22on considère qu'il y a aujourd'hui une instrumentalisation d'un terme
00:06:27qui est un terme à l'origine psychiatrique, qui est la sexualité infantile,
00:06:32qui a été dévoyée dans le cadre d'un certain nombre de travaux,
00:06:35notamment de l'Organisation Mondiale de la Santé.
00:06:38À partir de cette terminologie qui avait un sens particulier, au sens de Freud,
00:06:42qui était une référence à la floraison et pas la floraison de la sexualité,
00:06:47ce qu'il a clairement explicité après dans ses travaux, mais la floraison du savoir,
00:06:52c'est-à-dire cette pulsion qui est une pulsion de savoir,
00:06:55qui n'est pas une pulsion de sexuel,
00:06:57qui fait que l'enfant s'interroge sur l'origine de sa vie.
00:07:00Voilà, d'où je viens, comment je suis né, etc.
00:07:03Et cette pulsion de savoir, elle s'accompagne d'une exploration sensorielle
00:07:09et qui n'a rien de sexuel, puisqu'il n'y a pas de pulsion érotique.
00:07:13L'enfant n'en est pas là du tout même.
00:07:15Il n'en a pas la capacité ni cognitive, ni psychique.
00:07:17Donc, si vous voulez, face à les travaux qui ont été imposés par l'OMS
00:07:23et qui irriguent l'éducation à la sexualité telle qu'elle se met en œuvre à l'école
00:07:28dans les pays d'Europe,
00:07:30eh bien, nous, on a souhaité marquer une opposition scientifique
00:07:34et dire non, il y a une erreur dans cette traduction.
00:07:37L'enfant n'est pas sexuel.
00:07:39Il n'est sexué, mais pas sexuel.
00:07:41Il est effectivement habité par tout un ensemble de développement sensoriel.
00:07:46Il y a l'élan vital qui nous donne envie de la découverte de tout
00:07:50et forcément par ses sens.
00:07:53Basta, quoi.
00:07:54Oui, c'est ça.
00:07:55C'est-à-dire qu'évidemment, alors on prend souvent l'exemple, si vous voulez,
00:07:57du petit garçon qui va tirer sur son sexe pour voir l'élasticité, etc.
00:08:01Mais on peut prendre aussi Régis Bruneau qui nous expliquait
00:08:04que c'était régulièrement, les petites filles arrivaient,
00:08:06elles s'étaient mis des perles dans le vagin,
00:08:07mais à ce moment-là, il n'y a rien de sexuel.
00:08:10On est dans l'exploration de la petite enfance.
00:08:13Après, on a également...
00:08:14Comme ils vont se mettre les doigts dans le nez ou dans la bouche ou dans les oreilles.
00:08:17Absolument, absolument.
00:08:19Et c'est vrai qu'on a repris aussi les travaux de plusieurs pédopsychiatres,
00:08:23notamment ceux qui ont travaillé sur la question de l'ODIP
00:08:26et notamment sur les enfants.
00:08:27Les enfants, quand ils veulent,
00:08:28les petits garçons qui veulent épouser maman
00:08:30ou les petites filles qui veulent épouser papa ou maman.
00:08:32Ils ne veulent pas coucher avec papa ou avec maman, on est bien d'accord.
00:08:34Voilà, ils ne veulent pas être...
00:08:35Donc, si vous voulez, c'était important pour nous
00:08:38de vraiment consacrer la première partie du livre dédiée à ce qu'est un enfant
00:08:43pour qu'on respecte ce qu'est l'état de l'enfant en termes cognitifs, psychiques.
00:08:49Ça veut dire aussi qu'on acte le fait que ce sont des êtres vulnérables
00:08:53puisque l'enfant ne peut pas comprendre ce qu'un adulte peut projeter sur lui.
00:08:56Absolument.
00:08:57Et je crois qu'on peut aussi rappeler ce qu'a fait Ferenzi
00:09:01avec le courant tendre et le courant sexuel
00:09:03pour ceux qui s'intéressent un peu à la psychanalyse et à la psychologie.
00:09:07Vous insistez beaucoup sur l'âge de 12 ans et j'ai trouvé ça très intéressant
00:09:12parce qu'on parle toujours de 15 ans.
00:09:14Et en fait, j'aime bien aussi dans ce livre la manière de vous expliquer
00:09:20que finalement, il faudrait commencer à considérer
00:09:23que l'enfant sort de l'enfance totale vers 12 ans.
00:09:28Alors oui, c'est intéressant que vous disiez, que vous repreniez cet âge
00:09:32parce qu'en fait, c'était des discussions un petit peu entre nous.
00:09:36Et effectivement, c'est compliqué de donner un âge
00:09:38parce que dès lors qu'on s'intéresse à l'enfant, c'est très bien que...
00:09:41Oui, bien sûr, c'est une généralité encore une fois,
00:09:43mais en même temps, on a besoin de généralité pour avancer.
00:09:47C'est ça, on essayait de se dire, bon, avant 12 ans,
00:09:51c'est quand même peu fréquent, mais cela existe.
00:09:53On a des petites filles ou des petits garçons qui peuvent avoir
00:09:57une physiologie pubertaire à partir de 10 ou 11 ans.
00:10:01On a des petites filles qui ont des règles à 10 ans, à 11 ans.
00:10:03C'est éminemment traumatique pour elles et c'est d'autant plus traumatique
00:10:06qu'elles sont les seules souvent du groupe classe à les avoir.
00:10:09Donc, on ne nie pas du tout cette réalité.
00:10:11Par contre, on s'accorde à dire que l'âge moyen,
00:10:13c'est 12 ans où effectivement, les petites filles,
00:10:17les jeunes filles qui deviennent des ados vont avoir leur première règle
00:10:20et les garçons vont avoir leur première pulsion sexuelle, comme ça.
00:10:24Et souvent leur première éjaculation, évidemment.
00:10:26Voilà, et ce qui était intéressant...
00:10:28C'est souvent par accident, d'ailleurs, il faut peut-être le rappeler.
00:10:31Ce n'est pas suite à une masturbation excessive, c'est souvent par accident.
00:10:37Alors, justement, c'est...
00:10:39D'ailleurs, on peut inviter peut-être les hommes qui nous écoutent
00:10:41de nous raconter leurs souvenirs de leur première éjaculation.
00:10:44Et je pense que ça va beaucoup surprendre ceux qui nous écoutent.
00:10:47Oui, parce que vous avez raison, encore une fois.
00:10:49C'est-à-dire que nous, dans cette démarche,
00:10:52et c'est surtout la question qu'on s'est posée, notamment là avec Nicolas Théat,
00:10:55donc plus sur la partie adolescents et avec Maurice Berger,
00:10:58c'est qu'en fait, pour plein de raisons,
00:11:01les études montrent que l'âge de la puberté avance un petit peu.
00:11:04Alors, on n'est pas à 3, 4, 5 ans plus tôt.
00:11:07Ça peut se compter en dizaines de mois.
00:11:09Mais ça a une conséquence sur le jeune.
00:11:14On va dire l'adolescent qui quitte progressivement l'enfance
00:11:17pour rentrer dans l'adolescence.
00:11:19C'est-à-dire qu'il a un corps qui est prêt fonctionnellement
00:11:22à avoir une activité sexuelle,
00:11:25mais son psychisme n'en est pas là du tout.
00:11:28Et ce décalage, il faut l'accompagner.
00:11:29Et là-dessus, effectivement, je vous rejoins complètement.
00:11:32C'est-à-dire qu'à 13, 14, 15 ans,
00:11:35on n'a pas le même vécu social des copains, des copines.
00:11:38On n'est pas non plus dans la même, entre guillemets,
00:11:41individualisation avec les parents.
00:11:43On n'est pas encore rentré dans l'âge d'être contre ses parents,
00:11:46de se faire sa propre idée, etc.
00:11:48Et le corps, lui, a un peu d'avance.
00:11:50Comment on gère ça ?
00:11:51En gros, on a encore envie de rester l'enfant de papa et maman.
00:11:54Mais en même temps, le corps nous appelle à quelque chose d'autre.
00:11:57Et c'est donc ce paradoxe qui est parfois très troublant pour l'enfant.
00:12:02Eh bien, on va en parler avec vous au 0826 300 300.
00:12:05Vous avez envie de réagir.
00:12:06Vous avez des enfants, des ados où vous avez envie de poser des questions.
00:12:10Vous nous appelez et on sera ravis de vous donner la parole.
00:12:23Nous évoquons l'éducation à l'affectif,
00:12:27à la sexualité ou je ne sais quoi.
00:12:28Quel serait le titre idéal ?
00:12:31Peut-être que vous avez une idée, Sophie Audugé ?
00:12:34On devrait appeler ça comment ?
00:12:36Alors oui, nous, on a fait des propositions
00:12:37parce qu'on a été reçus par le Conseil supérieur des programmes
00:12:41dans le cadre du travail de réalisation de ces programmes.
00:12:44Et effectivement, nous, on a fait des propositions de termes différents.
00:12:49On considère que le terme d'éducation à la sexualité n'est pas adapté
00:12:52puisqu'on n'éduque pas à la sexualité.
00:12:54La sexualité s'éprouve dans un rapport consenti
00:12:56entre personnes fonctionnelles sexuellement.
00:12:59Et puis surtout, on estime qu'avant l'âge de la puberté,
00:13:01ou comme on vient de le dire,
00:13:03les jeunes, les ados ne sont pas fonctionnels sexuellement.
00:13:07Ça n'a aucun sens et du coup, on fait croire aux enfants
00:13:10que ce qui relève des relations de l'affectif serait sexuel.
00:13:14Or, ça, ça nous paraît également un autre biais qui est très ennuyé
00:13:19parce que si on souhaite faire réagir les enfants sur leur rapport aux autres,
00:13:26sur le fait d'être ensemble, de collaborer ensemble,
00:13:28de prendre soin les uns des autres,
00:13:30de se soucier des difficultés des uns et des autres,
00:13:33ça, on le fait dans la vie avec toutes les personnes
00:13:36sans qu'il y ait une relation ni amoureuse ni sexuelle.
00:13:40Et donc, conditionner ces enseignements du relationnel,
00:13:44de l'affectif, du souci de l'autre,
00:13:47dans le cadre d'un enseignement qui s'appelle éducation à la sexualité
00:13:50parce que les ministres qui se sont succédés...
00:13:54Ce serait quoi votre proposition ?
00:13:56Alors, nous, on a parlé d'éducation relationnelle.
00:13:59D'accord. Donc, quand je dis éducation à l'affectif, finalement, on n'est pas loin.
00:14:03Oui, oui, oui, absolument.
00:14:04C'est-à-dire qu'à partir du moment où l'affectif n'est pas associé
00:14:07à l'amour et le sexuel exclusivement,
00:14:09mais qu'on est sur les relations aux autres,
00:14:11sur les sentiments qu'on éprouve les uns envers les autres,
00:14:13sur le respect des autres, sur une communication non violente,
00:14:17nous, c'est ce qu'on a préconisé, c'est-à-dire jusqu'à 12 ans,
00:14:20donc jusqu'au moins à la classe de cinquième,
00:14:23développer les compétences des enfants
00:14:25sur ce qu'on appelle les aptitudes relationnelles,
00:14:29la communication non violente, la collaboration...
00:14:31Le respect d'eux-mêmes, le respect des autres, etc.
00:14:32Absolument, exactement.
00:14:33Eh bien Delphine est avec nous. Bonjour Delphine.
00:14:36Bonjour Brigitte, bonjour Sophie.
00:14:38Bonjour.
00:14:39Alors, moi, j'ai eu trois filles, donc elles sont grandes maintenant,
00:14:43mais c'est vrai qu'aborder la vie sexuelle,
00:14:48quand on vous parlait depuis tout à l'heure des enfants,
00:14:52rien qu'à la maternelle,
00:14:54apprendre que c'est leur corps, que c'est leur propriété,
00:14:58qu'on n'a pas le droit de toucher,
00:15:01déjà, on n'a pas le droit de toucher, c'est son corps.
00:15:04Et ça, je l'ai appris à mes enfants.
00:15:05Et après, pour tout ce qui est éducation sexuelle,
00:15:08c'est sûr, elles ont eu des cours au collège.
00:15:12Ce que je reprocherais, c'est qu'il n'y a pas assez de temps de parole libre.
00:15:17C'est-à-dire que les enfants, pour moi, il faut les laisser réfléchir
00:15:21et les laisser parler.
00:15:23Et moi, j'ai toujours eu une éducation avec mes enfants sans tabou.
00:15:28Bon, moi, je prenais mon bain avec mes enfants.
00:15:30Beaucoup de liberté, beaucoup de liberté d'expression.
00:15:33S'il y avait des questions, on leur répondait
00:15:35et toujours leur expliquait que leur corps leur appartient
00:15:38et qu'elle doit se faire respecter.
00:15:40Et il faut toujours leur consentement.
00:15:43Ça, ça a été une priorité pour moi.
00:15:46Il y a une phrase que j'aime bien,
00:15:48c'est Violaine Guérin qui me l'avait apprise,
00:15:52de dire à l'enfant, est-ce que ça fait oui ou ça fait non ?
00:15:55C'est quelque chose d'assez apte pour un enfant à comprendre, je trouve.
00:16:02Oui, surtout quand ils sont tout petits.
00:16:03Oui, bien sûr, évidemment, oui.
00:16:05Je ne voulais pas interrompre notre registrice Delphine, c'est ça ?
00:16:09Oui, Delphine.
00:16:10Bonjour Delphine.
00:16:12Alors, plusieurs choses.
00:16:13Tout d'abord, vous avez très, très bien exprimé le rôle des parents.
00:16:18Le rôle des parents, c'est l'éducation.
00:16:20Ça, ça leur appartient.
00:16:21Alors, c'est vrai qu'on ne nie pas et on pourra peut-être y revenir.
00:16:25Vous l'avez évoqué en début d'émission que certains parents ne le font pas.
00:16:27Mais en l'occurrence, le devoir des parents, c'est d'éduquer leurs enfants.
00:16:30Et notamment la première éducation,
00:16:32c'est effectivement celle que vous avez rappelée,
00:16:34où l'école doit arriver en complément.
00:16:36C'est ton corps est à toi.
00:16:38Ton corps est à toi et ça, c'est aussi ton corps est à toi.
00:16:41Personne n'a le droit de le toucher parce qu'il n'y a pas oui et non.
00:16:46C'est-à-dire qu'un enfant n'a pas à consentir
00:16:48dans une relation sexualisée avec un autre enfant ou avec un adulte.
00:16:53C'est-à-dire que la limite du oui, non,
00:16:55fait qu'on pourrait laisser entendre qu'un enfant pourrait dire oui.
00:16:58Or, un enfant n'a pas à dire oui à partir du moment où on est dans une relation
00:17:01à caractère sexuel ou érotique,
00:17:03qui sont des concepts qu'il ne peut pas comprendre.
00:17:05L'enfant ne peut pas savoir à quoi ça correspond.
00:17:07Donc, en fait, nous, on explique et on est très clairs là-dessus,
00:17:12on est très favorables, on demande même,
00:17:15évidemment, de la prévention, de la prévention des tout-petits.
00:17:18On sait que 60% des enfants qui sont abusés le sont petit, à moins de 10 ans.
00:17:23Donc, effectivement, l'école doit se faire le relais
00:17:26dans toutes les situations de vie possibles.
00:17:28De ton corps est à toi, ton corps t'appartient,
00:17:31personne n'a le droit de le toucher, etc.
00:17:33Après, la limite de ce que moi, j'appelle le mythe du consentement,
00:17:38c'est qu'un enfant, il peut consentir à recevoir un baiser
00:17:42d'un adulte parent pour la politesse,
00:17:44mais il n'a pas à consentir à recevoir un baiser qui a une intention sexualisée.
00:17:49Et à ce titre-là, c'est très compliqué pour l'enfant de faire la différence.
00:17:52Les enfants sont des personnes évidemment très vulnérables
00:17:54qui ne peuvent pas se protéger tout seuls.
00:17:56C'est donc à nous de les protéger.
00:17:58Pour ce qui est ensuite des plus grands, comme Delphine l'évoquait,
00:18:02c'est-à-dire au moment de l'adolescence,
00:18:03là c'est plus compliqué dans le sens où l'enfant va devoir se séparer de ses parents,
00:18:09prendre son propre chemin.
00:18:11Et là, les parents doivent faire attention de ne pas être dans une relation
00:18:15presque un peu voyeuriste de la sexualité de leur enfance,
00:18:17ce qui pourrait être un peu compliqué.
00:18:19Delphine évoquait qu'elle se baignait avec ses filles,
00:18:22j'imagine qu'elle n'a que des filles.
00:18:24Absolument, trois filles.
00:18:25C'est important de préciser parce qu'un père qui se baignerait nu avec ses filles,
00:18:29là, c'est pas bon, c'est pas bien.
00:18:33On ne peut pas cautionner ce genre de choses.
00:18:36Donc, je pense que c'est toujours très complexe.
00:18:40Et puis je suppose, Delphine, que vous l'avez fait quand elles étaient petites
00:18:43et qu'à un moment donné, ça s'est arrêté, forcément.
00:18:45Alors je reviens, Sophie, parce que vous m'avez rappelé un souvenir
00:18:50que j'ai eu avec ma deuxième.
00:18:52On avait une maison avec un jardin communiquant avec le jardin du voisin.
00:18:56Et ma deuxième avait quatre ans.
00:18:59Et c'est ma maman qui l'avait remarqué.
00:19:00Le voisin appelait ma fille.
00:19:01En fait, au bout du jardin, il y avait une petite barrière
00:19:04où le voisin avait aussi des filles.
00:19:07Et il avait appelé ma fille pour lui faire un bisou.
00:19:10Et en fait, il l'avait embrassée sur la bouche.
00:19:13Et ça, non, moi, j'ai dû expliquer à ma fille, non, non, non, non, non, tu ne peux pas.
00:19:17Tu ne peux pas te laisser embrasser par la bouche
00:19:19et tu ne peux pas embrasser par la bouche un adulte.
00:19:22Donc, je lui avais expliqué, il faut tendre la joue.
00:19:24Parce que je lui ai dit, mais maman, ce n'est pas moi, c'est lui.
00:19:26Elle avait raison, d'ailleurs, c'était lui, en effet.
00:19:30Et vous avez eu raison, évidemment, de remarquer ça et de mettre le haut là,
00:19:35parce que là, on peut penser que ça commence comme ça
00:19:37et on ne sait pas comment ça peut finir.
00:19:39Merci de rappeler cette anecdote.
00:19:41Et bravo, Delphine, d'avoir été vigilante.
00:19:45On va faire une petite pause.
00:19:46On vous invite, évidemment, à nous rejoindre sur Sud Radio 0826 300 300.
00:19:50Et on se retrouve pour le Love Conseil.
00:20:01On va parler du test de satisfaction.
00:20:05Vous pouvez bien sûr réagir, Sophie Audugé, même si on s'éloigne du sujet.
00:20:09On parle souvent de faire un bilan de sa relation et c'est en effet intéressant
00:20:14parce que ça permet quelques réajustements
00:20:16lorsqu'il y a des éléments qui fonctionnent moins bien dans le couple.
00:20:19Et donc, c'est un peu l'objectif de ce test.
00:20:22Vous allez chacun de votre côté donner une note de A à 5 sur les différents thèmes.
00:20:29Alors, votre entente au quotidien, votre sexualité, votre communication,
00:20:33la vision de votre avenir commun.
00:20:35Et donc, vous choisissez quatre thèmes,
00:20:38ce qui vous permettra donc d'arriver à une note sur 20.
00:20:42Et quand vous ferez le total de ces quatre notes,
00:20:46vous arriverez peut être à 20.
00:20:49Et à ce moment là, votre couple va parfaitement bien.
00:20:51Si vous arrivez en dessous de 10,
00:20:54eh bien, je crois que c'est important de regarder tous les deux dans quel domaine
00:20:57vous devez peut être réajuster le tir.
00:21:00Et puis, si vous obtenez deux bonnes notes,
00:21:02rien ne vous empêche de voir ce que vous pourriez faire pour encore améliorer cette note.
00:21:06D'autant plus si vous avez noté très différemment ces quatre thèmes.
00:21:10Alors, je les rappelle l'entente au quotidien, la sexualité,
00:21:15la communication et la vision de son avenir commun.
00:21:18Vous voulez réagir à ce test?
00:21:21Non? Eh bien, alors, on va donner la parole à Marie qui est avec nous.
00:21:25Bonjour, Marie.
00:21:26Bonjour, bonjour à toutes les deux.
00:21:29Merci, Marie, de réagir.
00:21:31D'autant que vous êtes institutrice en maternelle, c'est ça?
00:21:33Oui, c'est ça.
00:21:35Je suis institutrice en maternelle.
00:21:36Alors, j'ai aussi passé plusieurs années dans les classes des plus grands.
00:21:41Donc, j'ai un petit peu les deux visions.
00:21:44Pour moi, la question provient souvent de savoir si c'est à l'école ou à la maison
00:21:49que l'on doit apprendre tout ce qui relève de la sexualité aux enfants.
00:21:55Et finalement, moi, j'ai tendance à répondre qu'il faut répondre aux enfants
00:22:00sur les questions qui enlèvent vraiment des choses, c'est à dire comment on fait les bébés.
00:22:07Eh bien, je le demande très souvent, ne pas mentir, mais répondre avec des choses.
00:22:12En tout cas, répondre à leurs questions quand elles, quand ils les posent.
00:22:15Oui, ça me paraît évident.
00:22:16Après, avec des mots qui conviennent aux enfants suivant leur âge, bien sûr.
00:22:21Bien sûr. Et ce que l'on avait fait, je travaillais avec une collègue en CM2,
00:22:26on avait mis en fait une caisse où les enfants pouvaient poser des questions
00:22:32et les mettre à l'intérieur de manière anonyme pour notre cours de reproduction.
00:22:38Et finalement, je trouvais ça hyper intéressant parce que les enfants pourraient se lâcher.
00:22:42Et là, pour le coup, tout ce qui relevait vraiment du scientifique, on en parlait.
00:22:47Mais moi, j'ai par exemple eu un enfant qui m'a posé la question
00:22:49comment font deux hommes pour faire l'amour ?
00:22:51Donc là, j'ai lu la question et je leur ai dit, par contre, ce domaine là,
00:22:55c'est le domaine vraiment du sexe.
00:22:58Alors de l'intime, c'est mieux à mon avis de répondre que du sexe.
00:23:03Oui, c'est vrai, de l'intime.
00:23:05Et donc ces questions-là, c'est plutôt avec vos parents que vous devez en parler.
00:23:12Après, leur maternelle...
00:23:13Ça s'appelle renvoyer la patate chaude, Marie.
00:23:16Non, pas forcément, parce que les parents sont très frileux.
00:23:21Il y a eu une polémique où on a accusé d'apprendre aux enfants à se masturber en maternelle.
00:23:26Je ne pensais pas que les parents y croiraient.
00:23:29Mais si, on a énormément de parents qui sont revenus vers nous pour nous demander si c'était vrai.
00:23:34Bien évidemment que non.
00:23:35Mais c'est vrai qu'en fait, les enfants à trois ans, ils ont déjà des comportements.
00:23:40Ils se mettent la main dans la culotte, pendant la sieste, il y en a d'autres.
00:23:45Alors voilà, on va on va réagir à ce que vous venez de dire.
00:23:48En effet, c'est vrai que les enfants vont se toucher, mais ce n'est pas avec une...
00:23:55Alors, ils vont peut-être même se caresser le pénis ou la vulve, mais ce n'est pas forcément
00:24:01dans le but sexuel.
00:24:04Oui, alors il y aurait beaucoup de choses à répondre à Marie.
00:24:07Tout d'abord, quand vous dites que dans des parents, on dit que dans des écoles et dans
00:24:12des maternelles, on expliquait la masturbation et que c'est faux.
00:24:16Je suis désolée de vous dire que vous avez tort.
00:24:18Alors, tant mieux si ce n'est pas fait dans votre école.
00:24:20Tant mieux si ce n'est pas fait dans la plupart des écoles.
00:24:22Mais il y a des écoles où c'est fait, où on lit des livres à des enfants avant la
00:24:27sieste à trois, quatre ans, où on leur explique la masturbation.
00:24:30Donc, ça existe.
00:24:32C'est d'ailleurs que dans votre livre, vous indiquez dans de nombreux passages ce qui
00:24:39se passe dans certains établissements.
00:24:41Oui, on a eu une centaine de cas.
00:24:43C'est assez concernant, je reconnais.
00:24:45Bien sûr, on ne les a pas tous.
00:24:46On ne les publie pas tous, évidemment, mais on a quand même de très nombreux cas.
00:24:51Sinon, on n'aurait pas eu besoin de produire ce travail et de réexpliquer des choses qui
00:24:57peuvent paraître à certains évidents, ce qui a priori paraît à Marie évident.
00:25:02Alors déjà, effectivement, le fait de… Il y a plusieurs choses qu'a dit Marie qui
00:25:07sont importantes.
00:25:08Tout d'abord, on n'a pas évoqué le registre de la sexualité adulte à des enfants à partir
00:25:12du moment où ils sont prépubères.
00:25:13Ça, c'est un principe de base.
00:25:14D'abord, parce qu'ils n'en ont pas besoin pour grandir.
00:25:17Or, l'école, sauf avis contraire, mais pour l'instant, ce n'est pas le cas, a pour
00:25:21mission d'instruire des enfants dans leur intérêt.
00:25:25C'est-à-dire qu'à partir du moment où ils n'ont pas besoin de cette information
00:25:28et de cette connaissance pour grandir, on n'a pas à la leur communiquer parce qu'ils
00:25:31ne peuvent pas ni la comprendre ni l'éprouver.
00:25:32Or, l'enfant va avoir un processus d'apprentissage qui passe par la mise en œuvre.
00:25:37C'est comme ça jusqu'à ce qu'il acquiert…
00:25:39Mais excusez-moi, je vous coupe, mais Sophie Odio, ce qu'on entend souvent, et donc je
00:25:44me fais un peu l'avocat du diable, ce qu'on entend souvent, c'est qu'il faut protéger
00:25:48les enfants des images pornographiques qui peuvent leur sauter aux yeux sans qu'ils
00:25:52aillent les chercher.
00:25:53Donc il faut, en amont, un discours sur la pornographie et la sexualité.
00:25:57Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
00:25:59Plusieurs choses.
00:26:01Tout d'abord, si vous me permettez Brigitte, je voudrais répondre à Marie sur un point.
00:26:08Marie a dit qu'on a mis une boîte, on a mis des questions dedans et on a…
00:26:13C'est les enfants qui ont mis des questions dans la boîte.
00:26:15Mais la question d'un enfant n'est pas la question de tous les enfants de la classe.
00:26:20Ce procédé-là ne correspond pas à ce qu'il faut faire quand on s'adresse à une classe.
00:26:24Pourquoi ? Parce que ce faisant, on va précéder des questions de certains enfants.
00:26:29C'est-à-dire pour répondre à la question d'une partie de la classe, on va précéder
00:26:33des questions sur un registre qui est celui de l'intime d'une autre partie de la classe.
00:26:37Et ça, c'est contraire à l'intérêt de l'enfant.
00:26:38Donc ça, tous les pédopsychiatres sont très clairs là-dessus.
00:26:41Je rappelle, on parle d'enfants, on est à moins de 12 ans.
00:26:44Donc à partir du moment, si vous voulez, où on précède les questions des enfants,
00:26:49potentiellement, on les met en difficulté.
00:26:51On les met en difficulté de deux manières.
00:26:53Soit on risque de leur imposer des images, des propos, des contenus qu'ils ne sont pas
00:26:58en capacité de recevoir.
00:27:00Donc ça va submerger leur séchisse.
00:27:02Mais vous ne pensez pas, et Marie, vous pouvez réagir, vous ne pensez pas qu'on peut aussi
00:27:05répondre à n'importe quelle question sans forcément donner des détails qui seraient sexuels ?
00:27:11Alors oui, mais dans ces cas-là, on ne répond pas à la question.
00:27:13Ah si, on peut répondre à la question, mais d'une manière très générale et très éloignée
00:27:18du sexuel.
00:27:19Par exemple, quand Marie prend l'exemple de comment deux hommes font l'amour ensemble,
00:27:24on peut répondre, c'est de l'intime, tu comprendras plus tard.
00:27:27Voilà.
00:27:28Et là, on ne donne aucun indice.
00:27:31Oui, je suis plutôt d'accord.
00:27:32Non mais ça, je suis bien d'accord, mais dans ces cas-là, on ne répond pas à la question.
00:27:34Ah si, on répond à la question.
00:27:36Mais ça, je suis d'accord, on fait un pas de côté, c'est-à-dire qu'on répond à
00:27:38la question.
00:27:39Si vous voulez, mais on répond à la question.
00:27:40Mais c'est ce qu'on propose dans le livre d'ailleurs, de dire aux parents qui sont peut-être
00:27:44mal à l'aise sur ces...
00:27:45Parce que c'est quand même important, enfin je ne sais pas, mais cet enfant qui pose cette
00:27:48question-là, ça me paraît important, ça veut dire que quelque part, ça le travaille
00:27:53et il vaut mieux lui donner une réponse, même si c'est une réponse qui n'est pas
00:27:57une réponse très précise.
00:27:59Oui, le dire que c'est possible...
00:28:01Allez-y Marie, je vous en prie.
00:28:02Non, non, mais c'est effectivement le dire que c'est possible, c'est-à-dire que je comprends
00:28:06votre discours.
00:28:07Pour moi, l'important, c'est que chaque enfant, en fait, la ligne directrice de tous ces apprentissages
00:28:14pour moi, c'est ton corps t'appartient, le consentement.
00:28:17Et c'est vraiment ça qu'on essaie d'apprendre aux enfants.
00:28:23Encore que, attention, parce que le consentement, un enfant ne peut pas consentir.
00:28:28Non, mais justement, bien leur faire comprendre que le corps, très rapidement, par exemple,
00:28:35c'est leur faire comprendre qu'une personne ne doit les toucher tant qu'ils ne sont pas d'accord.
00:28:42Même s'ils sont d'accord.
00:28:43Même s'ils sont d'accord, un enfant ne peut pas se laisser toucher son corps par un adulte
00:28:47qui projeterait quelque chose sur lui.
00:28:49Sauf le médecin.
00:28:50Mais oui, mais si vous les voyez, on est obligé de préciser à chaque fois.
00:28:53Et d'ailleurs, là aussi, on a un travail à faire de la société.
00:28:57Absolument.
00:28:58C'est-à-dire que les médecins devraient eux-mêmes s'approprier cette démarche.
00:29:03C'est-à-dire que les médecins demandent d'autorisation à chaque fois à un enfant.
00:29:07Je te demande l'autorisation parce que tu sais qu'un adulte ne peut pas toucher ton corps
00:29:10sans ton autorisation.
00:29:11Moi, je te demande parce que je suis ton médecin.
00:29:12Et donc, dans le cadre de mon métier, je peux te le demander.
00:29:16Je te le demande quand même parce que je veux que tu me dises d'accord.
00:29:19Mais si je n'étais pas ton médecin et si ce n'était pas pour ta santé,
00:29:22je n'aurais pas le droit de le faire.
00:29:24Et si je le fais, c'est parce que là, j'ai besoin de regarder cette partie de ton corps
00:29:28qui relève de l'intime et que personne n'a le droit, en tant qu'adulte
00:29:31ni même des enfants, de toucher ou de regarder.
00:29:34Parce que c'est très complexe comme question et comme apprentissage.
00:29:39Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer le caractère complexe de ce sujet
00:29:45et notamment la question du consentement.
00:29:46C'est pour ça qu'on en parle, oui.
00:29:48Mais vous avez raison.
00:29:49C'est-à-dire qu'à la fois, on peut dire à un enfant,
00:29:51tu as le droit de consentir après t'es ton jouet.
00:29:53Parce que moi, j'ai vu beaucoup de supports pédagogiques
00:29:58qui étaient développés où on faisait notamment une vidéo
00:30:01où on propose une tasse de thé.
00:30:03Tu as le droit de dire oui ou non à la tasse de thé.
00:30:05Je suis désolée.
00:30:07Mais la tasse de thé où tu tiens le sexe d'un adulte,
00:30:10moi, je ne fais pas pareil.
00:30:12C'est ridicule. Oui, je connais cette vidéo.
00:30:15Donc si vous voulez, je crois que c'est important
00:30:18de ne pas sous-estimer le fait qu'il y a aujourd'hui dans une classe
00:30:21à peu près deux enfants qui sont abusés.
00:30:23Dans 50% de la sphère familiale,
00:30:2625% dans des activités, notamment religieuses, etc.
00:30:30Et sinon, institutions scolaires ou activités sportives.
00:30:33Donc si vous voulez, ça, on le sait.
00:30:35Ça veut dire que ces enfants-là,
00:30:37on doit leur rappeler un discours très simple.
00:30:39Il y en a deux.
00:30:41Le premier qu'on connaît tous, c'était
00:30:43« Ton corps t'appartient, personne n'a le droit de toucher ».
00:30:45Le deuxième, merci la civise, c'est
00:30:47« Je te crois, je te protège ».
00:30:49Je ne mets pas en cause ta parole.
00:30:52C'est un espace qui s'appelle l'école des personnes de confiance
00:30:54qui pourront recevoir ta parole et te protéger.
00:30:56Et c'est ça qu'on doit leur dire en permanence
00:30:58et dans toutes les occasions de vie.
00:31:00« Tu lui as touché les fesses ? Non, t'as pas le droit de lui toucher les fesses. »
00:31:02« Non, mais c'était pour jouer. » Non, c'est pas pour jouer.
00:31:04Les fesses, t'as pas le droit.
00:31:06« Oui, mais il m'a dit oui. » Non, il a pas à te dire oui.
00:31:08T'as pas le droit. C'est comme ça.
00:31:10Et ça, c'est très important de le rappeler.
00:31:12Et parfois, je ne dis pas que...
00:31:14D'abord, on a des cas, c'est pour ça que je me suis permis de dire à Marie
00:31:16que les cas qu'on retranscrit, ils sont réels.
00:31:18Et c'est pour ça que je crois qu'il faut qu'on soit tous conscients
00:31:20que la mission qui est donnée à l'école dans ce cadre-là,
00:31:22c'est une mission de prévention,
00:31:24c'est la mission de protéger des aides qui sont vulnérables,
00:31:26qui sont les enfants.
00:31:28Et à ce titre-là, on doit faire très attention
00:31:30parce que parfois, pour de bonnes intentions,
00:31:32avec les meilleures raisons du monde,
00:31:34on peut parfois mettre en danger des élèves
00:31:36ou ne pas repérer des enfants
00:31:38qui sont en difficulté
00:31:40parce que justement, ils sont abusés.
00:31:42Marie, merci en tout cas.
00:31:44Marie, merci en tout cas d'avoir témoigné.
00:31:46Je vous laisse.
00:31:48Mais vous aviez certainement encore plein de choses à nous dire.
00:31:50Mais on doit faire une petite pause.
00:31:52Et on se retrouve dans un instant.
00:31:54Toujours avec vous, bien sûr.
00:31:560-826-300-300. Vous pouvez réagir.
00:31:58Bien sûr, vous avez la parole.
00:32:00C'est vous qui avez la parole.
00:32:0214h-16h, Brigitta et Sud Radio.
00:32:0414h-16h, Brigitta et Sud Radio.
00:32:0614h-16h, Brigitta et Sud Radio.
00:32:08Et nous parlons de l'éducation sexuelle à l'école.
00:32:10Et nous parlons de l'éducation sexuelle à l'école.
00:32:12C'est le titre du livre de Sophie Audugé
00:32:14qui est avec nous aux éditions Artej.
00:32:16Vous êtes directrice de SOS Éducation,
00:32:18spécialiste des politiques éducatives.
00:32:20spécialiste des politiques éducatives.
00:32:22Et c'est Olivier qui est avec nous maintenant.
00:32:24Bonjour Olivier.
00:32:26Bonjour.
00:32:28Bonjour Sophie, bonjour Brigitte.
00:32:30Bonjour.
00:32:32Merci pour vos émissions.
00:32:34Vous êtes enseignant et vous avez un fils
00:32:36qui a 19 ans maintenant.
00:32:38C'est ça.
00:32:40J'aimerais mettre l'éclairage sur quelque chose.
00:32:42J'aimerais mettre l'éclairage sur quelque chose.
00:32:44C'est l'intimité des adolescents.
00:32:46C'est l'intimité des adolescents.
00:32:48Parce que je les pratique au quotidien.
00:32:50Parce que je les pratique au quotidien.
00:32:52Et j'aimerais dire
00:32:54que même s'ils ont une apparence solide,
00:32:56c'est-à-dire une apparence aussi
00:32:58d'ayant compris
00:33:00que ce soit un cours
00:33:02ou que ce soit une intervention,
00:33:04à l'intérieur ils restent très fragiles
00:33:06et très vulnérables.
00:33:08Et que même
00:33:10si on aborde l'éducation,
00:33:12l'éducation sexuelle,
00:33:14l'éducation sexuelle,
00:33:16d'une manière que ce soit,
00:33:18de n'importe quelle manière,
00:33:20ça touche un intimement et on ne sait pas,
00:33:22nous autres adultes,
00:33:24comment ça va être reçu.
00:33:26Il peut y avoir un boomerang quelques années après.
00:33:28Il peut y avoir un boomerang quelques années après.
00:33:30J'aimerais témoigner sur ce qui m'est arrivé moi
00:33:32quand j'étais ado.
00:33:34Quand j'étais ado,
00:33:36moi je suis
00:33:38de 1971.
00:33:40Vous saviez quel âge, parce qu'ado c'est...
00:33:42Alors quand j'avais,
00:33:44on va dire quand j'avais
00:33:4613-14 ans,
00:33:48il y a eu l'épidémie de Sida dans le monde.
00:33:50Et c'était
00:33:52le préservatif pour tout le monde.
00:33:56Mais on a eu nous
00:33:58une approche,
00:34:00on nous a donné une approche
00:34:02comme le rapport sexuel étant dangereux.
00:34:04Donc dangereux
00:34:06parce que ça peut transmettre des maladies,
00:34:08dangereux parce que
00:34:10on peut
00:34:12mettre une fille enceinte
00:34:14et dans tous les cas,
00:34:16c'est quand même dangereux.
00:34:18Donc nous on était là pétrifiés avec ça
00:34:20parce qu'on se posait des questions en tant que garçon
00:34:22évidemment, et on avait ce
00:34:24côté danger avant tout.
00:34:26Et donc il y a eu
00:34:28les phallus en plastique
00:34:30avec une dame qui nous montre
00:34:32un préservatif. Moi sur le coup
00:34:34j'ai très bien pris ça,
00:34:36j'ai pris mes cours,
00:34:38disons que c'était des interventions.
00:34:40Mais quand j'ai eu mon premier
00:34:42rapport sexuel, aïe aïe aïe,
00:34:44je me suis senti
00:34:46coupable.
00:34:48Coupable, c'est-à-dire
00:34:50je fais quelque chose de
00:34:52potentiellement ultra dangereux.
00:34:54Voilà.
00:34:56Donc moi c'est quelques
00:34:58années après que ça m'a bloqué,
00:35:00que ça m'a un petit peu chamboulé.
00:35:02Et finalement, je ne m'en suis jamais défait.
00:35:04C'est-à-dire que
00:35:06j'ai toujours ça en moi.
00:35:08J'ai toujours ce côté
00:35:10il ne faut pas le faire
00:35:12un cas même, ce n'est pas nécessaire.
00:35:14Voilà.
00:35:16C'est important votre témoignage,
00:35:18je vais ajouter quelque chose que je ne cesse
00:35:20de répéter. Notre sexualité en tant
00:35:22qu'être humain, elle se construit
00:35:24de manière très cognitive.
00:35:26Et donc tout ce qu'on va
00:35:28entendre, tout ce qu'on va voir,
00:35:30tout ce qu'on va traverser, va faire
00:35:32que notre sexualité, elle va aller dans un sens
00:35:34ou dans un autre.
00:35:36Merci de ce témoignage,
00:35:38parce que oui,
00:35:40voilà, elle a toute la difficulté.
00:35:42Une éducation à la sexualité qui serait
00:35:44trop...
00:35:46qui montrerait trop les dangers de la sexualité,
00:35:48ce n'est pas terrible. Une sexualité,
00:35:50une éducation à la sexualité qui serait
00:35:52trop libertaire,
00:35:54ça ne serait pas bon non plus. Alors,
00:35:56qu'est-ce qu'on fait, quoi ?
00:35:58Oui, merci beaucoup pour ce témoignage.
00:36:00C'est vrai que c'est...
00:36:02Alors, on évoque
00:36:04ce qu'évoquait
00:36:06Olivier, c'est Olivier
00:36:08à l'antenne, effectivement.
00:36:10On l'évoque pas mal dans le livre sur la partie adolescente
00:36:12pour une raison simple, c'est que Nicolas Théat
00:36:14était en première ligne
00:36:16en fait, dans cette
00:36:18époque-là, c'est-à-dire ce qu'on a appelé
00:36:20le choc sida, où effectivement
00:36:22le choc
00:36:24était tellement terrible
00:36:26qu'en fait, on est devenu...
00:36:28on a introduit cette obligation
00:36:30d'éducation à la sexualité avec un tout hygiéniste.
00:36:32C'est-à-dire, en gros, le message c'était
00:36:34tu peux faire n'importe quoi, mais fais le protéger.
00:36:36Et ça a
00:36:38produit effectivement
00:36:40parfaitement ce que décrit
00:36:42Olivier. Et ce que rappelait
00:36:44et ce jour qu'on a travaillé avec Nicolas
00:36:46Théat, c'était de dire, en fait,
00:36:48il faut revenir à
00:36:50pourquoi je fais cet acte d'amour,
00:36:52pourquoi je fais cet acte sexuel.
00:36:54C'est-à-dire pas au comment, ne pas avoir
00:36:56une obsession du comment hygiéniste, mais du
00:36:58pourquoi. Et je pense
00:37:00que c'est tout le travail qu'on doit faire avec des adolescents
00:37:02et c'est pour ça qu'on explique aussi
00:37:04cette à la fois
00:37:06altérité et cette
00:37:10différence des sexes, c'est-à-dire
00:37:12les attentes des garçons et les attentes des filles
00:37:14en tous les cas, quand ils sont des adolescents, ne sont
00:37:16pas les mêmes. Je me permets, justement,
00:37:18de lire
00:37:20un extrait de ce livre que je trouve très intéressant
00:37:22justement. À partir de 15 ans,
00:37:24réfléchir sur les cinq modes d'entrée dans
00:37:26une relation et l'impact sur soi.
00:37:28Et donc vous citez la pulsion
00:37:30sexuelle, bien sûr, l'attirance
00:37:32sexuelle, le sentiment amoureux,
00:37:34la passion amoureuse et l'amour.
00:37:36Et on voit bien que
00:37:38la première relation sexuelle, elle n'est pas
00:37:40forcément d'amour, elle est
00:37:42parfois de pulsion et puis parfois elle est
00:37:44de passion amoureuse. Et ça,
00:37:46c'est important aussi parce que
00:37:48on imagine bien. Olivier, votre première fois,
00:37:50justement, malgré tout,
00:37:52c'était quoi ?
00:37:54Moi, c'était
00:37:56très passionnel.
00:37:58J'étais une jeune fille
00:38:00et j'ai perdu mon amour, elle aussi.
00:38:02Et on a
00:38:04fait chacun notre première fois en même
00:38:06temps.
00:38:08Donc c'était impossible
00:38:10d'introduire à quoi que ce soit
00:38:12de plastique.
00:38:14C'était tellement déjà compliqué.
00:38:16Voilà,
00:38:18ça a été vraiment
00:38:20un moment très compliqué qu'on a
00:38:22préparé ensemble.
00:38:24Est-ce qu'on va le faire ? Oui, non, etc.
00:38:26Mais
00:38:28au moment de
00:38:30faire l'amour, c'était
00:38:32impossible de mettre ça.
00:38:34De mettre le préservatif, vous voulez dire ?
00:38:36Déjà, moi, j'avais jamais vu un corps
00:38:38de fille. Elles ne l'ont plus, un corps
00:38:40de garçon, donc ça aurait été un drame.
00:38:42Est-ce que vous pensez,
00:38:44Olivier, que sans
00:38:46l'obligation du préservatif
00:38:48qui vous avait été
00:38:50largement
00:38:52dictée, vous auriez eu une
00:38:54meilleure première fois ?
00:38:56Oui,
00:38:58parce qu'il y avait quand même ce côté
00:39:00comme je ne le mets pas, le préservatif,
00:39:02pour des raisons
00:39:04émotionnelles,
00:39:06des raisons d'intimité énormes.
00:39:08Oui, j'entends.
00:39:10En plus,
00:39:12la première fois, ça peut être
00:39:14catastrophique, etc.
00:39:16Et c'était
00:39:18ultra dangereux.
00:39:20Elle prenait la pilule,
00:39:22donc on n'avait pas le côté...
00:39:24Oui, parce que c'était votre première fois tous les deux, il n'y avait aucune raison
00:39:26de mettre un préservatif, en fait.
00:39:28Oui, mais alors attention,
00:39:30parce qu'il y avait le discours de l'époque...
00:39:32Oui, je sais, je sais.
00:39:34J'avais eu
00:39:36une discussion avec mes parents
00:39:38avec ça, parce qu'on leur redisait
00:39:40au collège
00:39:42que tout le monde
00:39:44devait mettre un préservatif,
00:39:46parce qu'il fallait enrayer l'épidémie.
00:39:48Et là, je leur demande
00:39:50« Est-ce que vous, vous le mettez ? »
00:39:52Et alors, ils me disent
00:39:54« Ah, mais non, non, non ! »
00:39:56Je dis « Comment ça, vous ne le mettez pas ? »
00:39:58Donc là, je ne comprenais rien.
00:40:00Il y a des adultes qui se permettent de ne pas le mettre
00:40:02parce que ce n'est pas pareil ou je ne sais quoi.
00:40:04Et on va demander aux enfants,
00:40:06aux jeunes ados,
00:40:08c'est leur première fois,
00:40:10d'assumer quelque chose de mondial.
00:40:12C'était vraiment...
00:40:14Il est formidable, votre témoignage,
00:40:16parce que ça montre bien
00:40:18que l'information qu'on vous a donnée,
00:40:20elle se voulait bonne, mais
00:40:22visiblement, elle n'a pas dû être
00:40:24très, très, très explicite,
00:40:26parce que vous n'avez rien compris.
00:40:28Vous n'avez pas l'air tout tellement
00:40:30idiot, donc je pense que c'est...
00:40:32Non, mais j'avais
00:40:3413-14 ans.
00:40:36Vous pouviez parler de tout avec vos parents.
00:40:38Je trouve que c'est un beau témoignage aussi,
00:40:40de ce point de vue-là, parce qu'on a tendance à faire croire
00:40:42qu'on ne peut parler de rien avec les parents, etc.
00:40:44Non, on peut parler, bien sûr.
00:40:46On est avec votre génération, qui est exactement la même,
00:40:48puisqu'on doit avoir quelques mois d'écart.
00:40:50Et effectivement, si vous pouviez parler
00:40:52à vos parents, à ce point-là, en leur disant
00:40:54« Est-ce que vous, vous les mettez ou vous en mettez ou pas ? »
00:40:56et qu'ils vous répondent « Ben non. »
00:40:58Ça prouve que, quand même,
00:41:00sans rentrer dans la sexualité des uns et des autres,
00:41:02ce qui est
00:41:04la frontière de l'intime, de la sexualité
00:41:06des parents vs. la sexualité de l'enfant,
00:41:08donc sans rentrer dans
00:41:10vos sexualités à chacun,
00:41:12vous aviez pu parler de
00:41:14sujets importants,
00:41:16sans tabou, et je trouve que c'est aussi,
00:41:18de ce point de vue-là, le témoignage est intéressant aussi.
00:41:20Il faut dire que la discussion avait été houleuse
00:41:22parce que mes parents avaient été choqués
00:41:24que j'ose...
00:41:26De leur demander s'ils mettaient un préservatif.
00:41:28Voilà.
00:41:30Et ils ne vous ont pas répondu
00:41:32pourquoi ils n'en mettaient pas ?
00:41:34Non, si, mais ils m'ont dit
00:41:36« Non, mais nous, c'est pas pareil, on est mariés depuis
00:41:38longtemps, etc. »
00:41:40Oui, mais ce n'est pas une réponse
00:41:42claire.
00:41:44Non, ce n'est pas clair, parce que bon...
00:41:46Ça n'a pas dû vous aider beaucoup ?
00:41:48Non, ça ne m'a pas aidé parce que
00:41:50je savais ce que c'était que des
00:41:52aventures extra-conjugales
00:41:54etc. à l'époque.
00:41:56Je ne doute pas de mes parents, mais ce n'est pas ça.
00:41:58C'était le fait de me répondre à ça,
00:42:00c'est pas pareil. Ça nous remettait
00:42:02nous autres, ados, encore plus
00:42:04la pression de résoudre
00:42:06un problème qui n'est pas le nôtre.
00:42:08Voilà, c'était ça l'histoire.
00:42:10Oui.
00:42:12Ça montre bien
00:42:14que la difficulté, moi
00:42:16je suis persuadée
00:42:18que c'est pratiquement impossible
00:42:20que quelqu'un puisse
00:42:22donner une explication
00:42:24claire et positive
00:42:26à l'éducation
00:42:28sexuelle dans une classe, parce que
00:42:30forcément, chaque enfant
00:42:32va interpréter différemment.
00:42:34C'est pour ça que c'était un sujet
00:42:36très complexe.
00:42:38Oui, c'est un sujet très complexe
00:42:40et comme le disait très bien Olivier aussi, c'est un sujet
00:42:42intime.
00:42:44L'adolescent
00:42:46qui était Olivier n'est pas le même
00:42:48qu'un camarade de classe
00:42:50d'Olivier, qui avait peut-être une autre
00:42:52sensibilité,
00:42:54qui avait une intimité différente.
00:42:56Et dans un groupe classe,
00:42:58on parle à tout le monde, donc c'est important
00:43:00effectivement de pouvoir à la fois rappeler
00:43:02des informations essentielles
00:43:04et puis aussi parler de la relation.
00:43:06Je crois qu'Olivier l'a très bien dit.
00:43:08On ne parlait pas de la relation.
00:43:10Et on voit aujourd'hui, et c'est ce qu'on essaye d'expliquer
00:43:12dans le livre par rapport aux adolescents, c'est-à-dire
00:43:14qu'il y a d'un côté des garçons.
00:43:16Ce qui est assez surprenant
00:43:18par rapport à la génération qui est celle d'Olivier
00:43:20et même je pense
00:43:22la vôtre Brigitte, c'est-à-dire qu'on a
00:43:24pensé qu'on allait
00:43:26évoluer et en fait on se rend
00:43:28compte qu'on donne
00:43:30des obligations de performance
00:43:32encore plus fortes sur les jeunes d'aujourd'hui
00:43:34et les filles ont des obligations
00:43:36de performances physiques encore plus fortes
00:43:38aujourd'hui aussi. Finalement, on a une santé mentale
00:43:40des jeunes qui est catastrophique, avec un taux
00:43:42de dépression et d'autant qu'ils veulent.
00:43:44On en parle après les infos, vous pouvez
00:43:46vous aussi réagir. On se retrouve tout de suite.
00:43:54On continue à faire
00:43:58notre part, comme dit le petit
00:44:00colibri, l'éducation
00:44:02sexuelle à l'école, c'est le titre de
00:44:04votre livre, Sophie Audugé.
00:44:06Aux éditions Artège,
00:44:08les nouvelles orientations de l'éducation
00:44:10nationale en question.
00:44:12En question justement parce que vous poussez
00:44:14un coup de gueule
00:44:16sur le tout
00:44:18et le n'importe quoi qu'on essaye
00:44:20d'apprendre aux enfants, parfois
00:44:22très jeunes, et notamment
00:44:24on peut en parler aussi
00:44:26sur les questions de genre,
00:44:28là aussi ça dérape
00:44:30assez souvent.
00:44:32On va continuer évidemment à en parler,
00:44:34on a beaucoup d'appels, on va donner la parole
00:44:36à Sarah dans un instant, mais d'abord
00:44:38on va décoder cette devise
00:44:40attention aux croyances
00:44:42qui enferment.
00:44:44Oui, on a des croyances,
00:44:46généralement
00:44:48ça nous permet de tenir
00:44:50debout, ça nous rassure, mais il faut
00:44:52se méfier de nos jugements, de la
00:44:54comparaison, de l'envie, parce que
00:44:56ce sont des sentiments qui vont
00:44:58nous tirer vers le bas et qui vont
00:45:00gaspiller notre énergie et notre ouverture
00:45:02au monde. Et très
00:45:04souvent, aussi bien les jugements, la comparaison
00:45:06et l'envie sont le fruit des
00:45:08croyances ou de souvenirs qui sont
00:45:10négatifs et qui n'ont pas été
00:45:12digérés.
00:45:14Je crois que je suis pas
00:45:16contre le fait qu'on ait des croyances, mais je
00:45:18pense que de temps en temps, c'est bien d'aller les
00:45:20revisiter, nos croyances.
00:45:22Je suis d'accord avec vous.
00:45:24Parce qu'on a tous des croyances,
00:45:26c'est normal, c'est ce qui nous permet aussi
00:45:28parfois de tenir debout,
00:45:30notamment dans des moments difficiles.
00:45:32Sarah, bonjour.
00:45:34Bonjour Brigitte, bonjour madame Audigé.
00:45:36Bonjour madame.
00:45:38Donc vous êtes professeure, c'est bien ça Sarah ?
00:45:40Oui, je suis professeure
00:45:42de français et de théâtre en collège.
00:45:44Donc c'est des élèves qui ne sont pas
00:45:46comme madame Audigé disait,
00:45:48des enfants très jeunes, avec lesquels
00:45:50franchement je ne saurais pas aborder.
00:45:52Et à mon avis, d'ailleurs, il ne faut pas
00:45:54l'aborder, ça c'est mon point de vue.
00:45:56Mais moi j'ai affaire à des adolescents,
00:45:58des pré-ados parfois, et qui donc
00:46:00sont à l'âge où l'éducation
00:46:02sexuelle est officiellement au programme.
00:46:04C'est-à-dire qu'en quatrième, quand je dis quatrième,
00:46:06en SVT, Sciences
00:46:08civiles à terre, ils ont le programme
00:46:10l'éducation sexuelle. Et alors le professeur de
00:46:12SVT est très sympa et on travaille ensemble,
00:46:14c'est-à-dire que lui, par exemple, on travaille
00:46:16sur la contraception, il leur donne des fiches,
00:46:18en leur expliquant les différents moyens,
00:46:20et pour qu'il les intègre, il leur demande
00:46:22de se rapprocher de moi parce que je suis prof de théâtre.
00:46:24Donc je leur fais faire en sous-forme de sketch.
00:46:26Ce qui est intéressant, c'est que
00:46:28déjà, le fait qu'une autre matière arrive,
00:46:30que les matières, enfin, qu'on aborde
00:46:32un sujet de SVT en français, déjà ça les
00:46:34perturbe au délire. Et donc il y a des
00:46:36réactions de pudeur immédiates. Et moi
00:46:38mon travail, c'est de dégrammatiser
00:46:40et d'ouvrir la parole. C'est-à-dire qu'au début,
00:46:42vous savez, ils ont peur, donc ils ricanent parce que
00:46:44c'est des ados. Et petit à petit, leur dire
00:46:46qu'on ne ricane pas, c'est très sérieux,
00:46:48c'est très important, il faut l'exprimer.
00:46:50Et tout de suite, c'est tout assez curieux,
00:46:52l'allure à laquelle ils comprennent. Et au
00:46:54contraire, il y a un débat réel
00:46:56qui se fait, qui est vraiment passionnant, auquel
00:46:58en général, j'associe des oeuvres littéraires pour leur montrer
00:47:00que les problèmes qu'ils ont à 14 ans,
00:47:02Rimbaud les a déjà vécus,
00:47:04etc. Et ça leur donne une sorte
00:47:06de parrainage et de sécurité qui
00:47:08entraîne après, en extra-scolaire,
00:47:10des coûts-finances dont je suis très
00:47:12fière et très honorée et qui, je pense,
00:47:14les aident. Et ça permet de faire le tour de toutes
00:47:16ces croyances, par exemple. Elles peuvent être
00:47:18culturelles, elles peuvent aussi être tout simplement des choses
00:47:20qui se disent entre eux. Nous, on est dans un autre monde.
00:47:22Moi, j'ai 59 ans, donc j'ai oublié
00:47:24ce que c'était d'avoir 14 ans à cette époque
00:47:26précise. Et alors, c'est intéressant parce que
00:47:28petit à petit, on essaie de déconstruire
00:47:30leurs croyances, mais ce n'est pas facile.
00:47:32Oui,
00:47:34c'est toujours le problème,
00:47:36et vous le rappelez, Sarah,
00:47:38c'est qu'on a oublié, nous,
00:47:40quand on était ados,
00:47:42cette ignorance,
00:47:44cette innocence, j'ai même envie de dire,
00:47:46que l'on avait.
00:47:48Mais la différence, c'est qu'aujourd'hui,
00:47:50ces ados
00:47:52de 14 ans, ils entendent
00:47:54des mots, ils voient des mots
00:47:56qui sont des mots qu'ils ne comprennent
00:47:58pas toujours et qui peuvent peut-être les faire
00:48:00ricaner, mais qui, quand même, quelque part,
00:48:02peuvent nécessiter
00:48:04un petit peu de dialogue.
00:48:06D'ailleurs, ce qui est pratique, c'est le scientifique.
00:48:08C'est-à-dire que dès qu'on revient,
00:48:10c'est là que mon collègue... Oui, oui, bien sûr, le biologique
00:48:12et scientifique, absolument. Dès qu'on arrive sur
00:48:14du biologique, on les calme, on leur dit, mais t'as besoin
00:48:16de savoir comment marche ton corps. Et alors,
00:48:18je les incite à parler pour déconstruire.
00:48:20Par exemple, les filles me disent, la pilule,
00:48:22c'est génial. Mais j'ai dit, mais attend, vous connaissez
00:48:24les effets secondaires des pilules ?
00:48:26Et puis la pilule du lendemain, c'est rien du tout.
00:48:28Vous savez ce que c'est que la pilule du lendemain et le mal que ça
00:48:30peut faire. Et ça, les profs ne leur disent pas
00:48:32souvent. Donc moi, au début, j'hésitais
00:48:34à faire part de mon expérience personnelle.
00:48:36C'est quand même dur en tant qu'enseignant. Je pense qu'il y a des enseignants
00:48:38qui nous écoutent. Raconter votre vie
00:48:40privée à des ados, ce n'est pas évident.
00:48:42Mais je crois que c'est fondamental.
00:48:44Non, je ne pense pas que ce soit fondamental.
00:48:46C'est pas facile.
00:48:48Moi, je suis obligée de leur dire carrément des choses.
00:48:50Sur mes propres expériences sexuelles, je leur dis
00:48:52carrément. Au début, j'ai eu peur de le faire.
00:48:54Et je m'aperçois que ça...
00:48:56Est-ce que vous pouvez donner un exemple de ce que vous leur
00:48:58racontez, Sarah ?
00:49:00Ben oui, des choses
00:49:02toutes bêtes. Mais par exemple, faire l'amour,
00:49:04ça ne va pas de soi, ça s'apprend.
00:49:06Et je leur dis d'abord à se faire toucher,
00:49:08à toucher l'autre, l'intimité.
00:49:10Parce que pour eux, c'est des idées.
00:49:12Sauf quand ils regardent des pornos. Mais pour eux, c'est des
00:49:14idées abstraites. Ils connaissent les mots,
00:49:16mais ils ne connaissent pas la réalité.
00:49:18Et donc, il faut les confronter à la réalité. Par exemple,
00:49:20c'est pas grave, on peut se caresser,
00:49:22il n'y aura pas d'effet secondaire. Mais je dis, vous savez
00:49:24que les fuites, ça coule de partout.
00:49:26Alors ça, ça ne leur venait même
00:49:28pas à l'idée. Et je leur dis, mais si,
00:49:30tout ça, c'est vivant, ces petites bêtes. Et c'est comme ça que vous
00:49:32vous retrouvez ensemble, sans vous en douter.
00:49:34Donc il faut les confronter à des réalités.
00:49:36Et ils n'accueillent cette réalité.
00:49:38C'est ça que je trouve. Et alors après,
00:49:40il y a toujours un moment de silence. C'est très drôle.
00:49:42C'est ce moment de digestion de l'information
00:49:44où vraiment, ils ne s'y attendent pas du tout.
00:49:46Alors,
00:49:4814 ans, c'est quand même un peu tôt pour
00:49:50aller leur expliquer que dans le
00:49:52sperme, il y a des petites bêtes et que ça peut...
00:49:54C'est peut-être un peu tôt, non ?
00:49:56Qu'est-ce que vous en pensez,
00:49:58Sophie Audugé ?
00:50:00En fait, si vous voulez,
00:50:02il y a plusieurs choses
00:50:04dans le témoignage de Sarah.
00:50:06La première chose, c'est qu'effectivement, déjà, ils ont 14 ans.
00:50:08Donc on est en quatrième ou troisième.
00:50:10C'est l'âge où, effectivement, on évoquait tout à l'heure.
00:50:12C'est-à-dire, c'est l'entrée dans
00:50:14des pulsions sexuelles.
00:50:16Ensuite, ils seront au lycée.
00:50:18Les années lycées
00:50:20sont les années des premières expériences sexuelles.
00:50:22Il y a effectivement un enseignement
00:50:24qui est celui de la biologie, donc de la science,
00:50:26qui leur permet de donner du sens. C'est de savoir comment
00:50:28tout cela fonctionne. C'est dans les cours de SVT.
00:50:30Après, qu'il y ait des liens avec
00:50:32d'autres enseignements, notamment le français,
00:50:34par des œuvres littéraires,
00:50:36ça, oui. Après, moi, je suis beaucoup
00:50:38plus partagée.
00:50:40Réservée.
00:50:42C'est bien le terme.
00:50:44Par le fait
00:50:46d'exposer sa propre
00:50:48histoire personnelle. Je pense que c'est pas le rôle
00:50:50d'un professeur. Le professeur,
00:50:52il est là pour
00:50:54instruire des savoirs, des savoirs
00:50:56qu'il détient, qui ont été
00:50:58validés, soit par une
00:51:00certification, soit par
00:51:02un concours.
00:51:04À ce titre-là,
00:51:06le professeur doit
00:51:08transmettre un savoir pour lequel
00:51:10il a été évalué et validé.
00:51:12Or, le savoir sur
00:51:14ce qui est bon ou pas
00:51:16bon de communiquer à un jeune
00:51:18sur les enjeux ou les
00:51:20risques de la sexualité et comment l'aider
00:51:22et lui répondre à ses questions, c'est
00:51:24une compétence à part entière. C'est une compétence
00:51:26qui relève de la médecine, de la
00:51:28gynécologie, de la pédopsychiatrie,
00:51:30de la connaissance de comment
00:51:32on peut informer sur la sexualité
00:51:34et je pense pas qu'on puisse
00:51:36s'auto-proclamer capable
00:51:38de parler de sexualité à des adolescents
00:51:40et je ne pense pas qu'un
00:51:42professeur soit légitime
00:51:44à exposer à des
00:51:46élèves sa propre expérience
00:51:48et ses propres expériences sexuelles.
00:51:50Je vais même dire que
00:51:52il me semble que ce n'est pas autorisé
00:51:54dans les circulaires en vigueur actuellement.
00:51:56Non mais le problème surtout
00:51:58Sarah, c'est que vous parlez
00:52:00à un groupe
00:52:02et parler à un groupe de sexualité,
00:52:04c'est finalement exciter
00:52:06de manière
00:52:08assez directe ce
00:52:10groupe, une excitation qui
00:52:12n'entraînera pas forcément évidemment
00:52:14une sexualité
00:52:16immédiate, c'est pas ce que je veux dire
00:52:18mais ça excite,
00:52:20donc je crois que c'est pas autant
00:52:22c'est formidable si
00:52:24vous avez un ado
00:52:26en particulier qui vient
00:52:28et qui a besoin de vous parler et que vous
00:52:30l'écoutez et que vous lui répondez mais je suis pas
00:52:32sûr que dans un groupe
00:52:34ce soit
00:52:36tout à fait adapté
00:52:38Sarah.
00:52:40C'est intéressant ce que vous dites mais en fait
00:52:42on suit le groupe dans ces cas là,
00:52:44c'est à dire qu'on voit qu'il y a une question qui se pose
00:52:46c'est un peu comme des prédateurs,
00:52:48il y a un prédateur qui avise une proie, il va dessus
00:52:50et tous les autres vont dessus et on voit bien que
00:52:52tout le monde attend qu'il y en ait un qui pose
00:52:54la question qui les concerne, après ils se jettent tous
00:52:56dessus et on voit qu'il y a une vraie envie
00:52:58de réponse et qu'ils n'osent pas en fait
00:53:00les poser à d'autres personnes et par ailleurs
00:53:02moi c'est des questions que...
00:53:04J'entends ce que vous dites Sarah mais encore une fois
00:53:06qu'à 14 ans on se pose
00:53:08des tas de questions, c'est tout à fait
00:53:10normal,
00:53:12est-ce qu'il faut pour autant
00:53:14leur répondre de manière aussi concrète
00:53:16aussi explicite ?
00:53:18C'est là où je ne suis pas tout à fait d'accord
00:53:20je crois qu'on tue un peu
00:53:22aussi l'imaginaire
00:53:24de nos enfants, de nos ados
00:53:26moi je suis, et pourtant
00:53:28Dieu sait si je parle de sexualité tous les jours
00:53:30mais on parle entre adultes
00:53:32il faut bien comprendre
00:53:34qu'à 14 ans on a
00:53:36encore
00:53:38un psychisme
00:53:40qui n'est absolument pas...
00:53:42Vous comprenez ?
00:53:44Et c'est en ça que dans le groupe
00:53:46peut-être oui
00:53:48qu'il y en a un ou deux qui vont pouvoir
00:53:50suivre et qui ne vont pas mais je pense que
00:53:52les plus
00:53:54pudiques par exemple
00:53:56peuvent être un petit peu
00:53:58perturbés par tout ça
00:54:02Mais encore une fois
00:54:04je ne suis pas là donc moi
00:54:06je donne l'information parce que
00:54:08j'essaye d'être le plus
00:54:10objectif possible
00:54:12autant qu'on peut l'être quand on parle de sexualité
00:54:14Non mais je pense que vous avez raison
00:54:16Brigitte, nous on arrive à la même
00:54:18analyse et à la même, avec les scientifiques
00:54:20avec lesquels on a travaillé, à exactement ce que vous évoquez
00:54:22c'est-à-dire que de toute façon
00:54:24les termes de la sexualité
00:54:26et de la relation sexuelle
00:54:28excitent à 14 ans, ce qui est normal
00:54:30Oui oui, même adultes d'ailleurs
00:54:32Oui bien sûr, mais je dirais que là
00:54:34à 14 ans ils sont en pleine...
00:54:36Ça remue, ça remue beaucoup
00:54:38donc ça va effectivement avoir un effet
00:54:40d'excitation, un effet d'incitation
00:54:42même à volontaire je veux dire, bien sûr
00:54:44et puis ça peut
00:54:46évidemment en choquer certains
00:54:48qui ne pourront pas le dire
00:54:50parce qu'ils sont plus
00:54:52timides, plus gênés
00:54:54après je pense que
00:54:56peut-être pour dire aussi
00:54:58à Sarah, parce qu'on voit bien que Sarah
00:55:00a l'intention d'aider
00:55:02c'est que par contre je crois que
00:55:04la génération
00:55:06d'aujourd'hui, donc c'est vrai en
00:55:08deuxième partie de collège, donc 14-15 ans
00:55:10et puis au lycée, ce sont quand même des adolescents
00:55:12qui ne vont pas très bien, souvent
00:55:14et je crois que ce que les professeurs peuvent faire
00:55:16dans leur rôle, c'est quand ils identifient
00:55:18que sur ce registre-là
00:55:20un enfant va mal, un ado va mal
00:55:22soit une jeune fille vous sentez
00:55:24qu'elle ne va pas bien, soit un jeune garçon vous sentez
00:55:26qu'il ne va pas bien parce qu'il se pose des questions
00:55:28peut-être par rapport à son orientation
00:55:30et bien peut-être là, parler
00:55:32individuellement et peut-être
00:55:34avoir dans l'établissement
00:55:36un espace, peut-être
00:55:38avec une infirmière scolaire, quelqu'un qui est formé
00:55:40à cette discussion
00:55:42pour justement peut-être
00:55:44prendre en charge ce jeune
00:55:46ou peut-être à deux
00:55:48ou à trois ou avec un ami
00:55:50avoir un espace pour répondre à ces questions
00:55:52là de manière beaucoup plus
00:55:54beaucoup plus
00:55:56individualisée
00:55:58ça me semblerait peut-être plus adapté
00:56:00pour aider, en tout cas merci
00:56:02Sarah d'avoir réagi parce que moi ça fait avancer
00:56:04le sujet du jour
00:56:06on se retrouve dans un instant
00:56:18Nous sommes aujourd'hui avec
00:56:20Sophie Audugé, autrice
00:56:22de ce livre l'éducation sexuelle à l'école
00:56:24aux éditions Arteges
00:56:26et on se rend compte que c'est quand même
00:56:28un sujet
00:56:30très complexe et très compliqué
00:56:32mais on continue
00:56:34on va continuer avec Émilie notamment
00:56:36bonjour Émilie
00:56:38bonjour Brigitte
00:56:40et bien allez-y on vous écoute
00:56:42vous avez trois enfants, Émilie c'est ça ?
00:56:44oui c'est ça, j'ai deux filles
00:56:46de 9 ans, 12 ans
00:56:48et un bébé qui va avoir 2 ans bientôt
00:56:50donc du coup
00:56:52c'est un garçon le bébé ?
00:56:54oui c'est un petit garçon
00:56:56d'accord, donc vous avez
00:56:58les deux sexes
00:57:02et moi c'est vrai que du coup
00:57:04je parle assez facilement
00:57:06d'éducation avec mes filles
00:57:08j'ai pas trop de tabous
00:57:10j'ai fait évidemment attention
00:57:12avec les mots adaptés bien sûr
00:57:14mais voilà c'est vrai que si elles ont des questions
00:57:16je leur dis vous me les posez
00:57:18y'a pas de soucis et puis j'essaye d'y répondre
00:57:20au mieux
00:57:22donc là j'ai ma fille qui est en 5ème
00:57:24donc au collège
00:57:26et l'année dernière en 6ème
00:57:28y'a une infirmière scolaire
00:57:32elles ont eu une heure
00:57:34donc y'avait les garçons d'un côté
00:57:36et puis les filles de l'autre
00:57:38et elles ont pu poser toutes les questions qu'elles voulaient
00:57:40donc l'infirmière leur a dit
00:57:42y'a aucun tabou vraiment
00:57:44toutes les questions sont les bienvenues
00:57:46j'y répondrai et elle m'a dit
00:57:48c'était vraiment très intéressant
00:57:50elle m'a appris plein de choses
00:57:52y'a une question qui était
00:57:54oh maman ça faisait trop bizarre
00:57:56et l'infirmière elle a répondu
00:57:58donc du coup on en a assez longuement parlé après
00:58:00alors c'est intéressant parce que quand elle vous dit
00:58:02ça faisait vraiment bizarre
00:58:04ça veut dire que c'était forcément une question
00:58:06qui la perturbait un peu
00:58:08elle vous a donné un exemple d'une question
00:58:10qui lui faisait bizarre comme elle dit
00:58:14oui alors je sais pas si je peux dire le mot à l'antenne
00:58:18en fait ma fille elle me dit
00:58:20une fois j'ai regardé un film
00:58:22et on voyait la fille
00:58:24elle suçait le garçon
00:58:26et apparemment
00:58:28quand on suce un garçon
00:58:30le sexe il devient tout dur
00:58:32ok
00:58:34donc quand elle m'a dit ça
00:58:36j'ai dit l'infirmière a répondu quoi
00:58:38elle m'explique ce que l'infirmière a répondu
00:58:40et qu'est-ce qu'elle a répondu l'infirmière
00:58:42elle a expliqué que
00:58:44quand un garçon avait une érection
00:58:46le sexe durcit
00:58:48et puis
00:58:50que du coup
00:58:52voilà c'est pour ça que le sexe devient dur
00:58:54après c'est vrai que
00:58:56comment dire
00:58:58elle était assez surprise
00:59:00qu'elle avait déjà vu ce genre de film
00:59:02bon elle a dit que c'était avec son grand frère
00:59:04qui regardait sur internet
00:59:06mais c'est vrai qu'on se rend compte
00:59:08que même en sixième en fait ils connaissent déjà
00:59:10plein de choses
00:59:12en tout cas c'est là
00:59:14où on voit ce que vous disiez
00:59:16Sophie Audugé c'est que finalement
00:59:18votre fille qui a douze ans
00:59:20elle a jamais vu de porno sans doute
00:59:22et tant mieux
00:59:24et elle se trouve confrontée à une question
00:59:26d'une autre
00:59:28qui a vu en plus du porno avec son grand frère
00:59:30c'est bonjour
00:59:32bonjour
00:59:34on voit bien que là il y a en effet
00:59:36un problème familial
00:59:38et finalement
00:59:40elle entend quelque chose qu'elle n'avait pas besoin
00:59:42d'entendre et qu'elle n'avait peut-être pas envie d'entendre
00:59:44et d'ailleurs quand elle dit ça fait bizarre
00:59:46on voit bien qu'il y a de la gêne derrière tout ça
00:59:48c'est
00:59:50vraiment le questionnement
00:59:52c'est vraiment pour ça que vous avez eu envie d'écrire ce livre
00:59:54j'imagine Sophie Audugé
00:59:56c'est vrai que le témoignage est vraiment très
00:59:58caractéristique c'est à dire d'un côté
01:00:00on a une maman qui
01:00:02fait tout bien
01:00:04l'éducation qui précise qu'elle n'a pas de tabou
01:00:06etc en fait
01:00:08il ne s'agit pas de tabou
01:00:10du tout ici c'est une question de qu'est-ce qui est bon
01:00:12ou pas bon pour un enfant dans son développement
01:00:14est-ce que ce qu'on va lui transmettre comme information
01:00:16va l'aider à grandir ou va entraver son développement
01:00:18là dans l'exemple qui est donné
01:00:20qui est caractéristique
01:00:22on est dans le cadre qu'évoquait également
01:00:24une autre personne qui est intervenue tout à l'heure
01:00:26c'est à dire qu'on est dans une enseignante qui
01:00:28laisse les enfants poser les questions
01:00:30sans aucune
01:00:32restriction
01:00:34quelle qu'elle soit
01:00:36et en plus il répond
01:00:38ça veut dire qu'elle va soumettre
01:00:40toute une classe à des questions
01:00:42parfois d'un seul élève
01:00:44sur un sujet
01:00:46qu'elle a interdiction d'aborder à cet âge là
01:00:48parce que c'est contraire à l'intérêt de l'enfant
01:00:50c'est dangereux pour son développement
01:00:52ça va provoquer plusieurs choses, d'abord ça va exciter les élèves
01:00:54puisqu'il va y avoir évidemment
01:00:56des termes qui sont excitants à cet âge là
01:00:58que ce soit sexe en érection
01:01:00sucer, éjaculer
01:01:02on les connait bien
01:01:04et elle va obliger d'autres élèves
01:01:06qui ne demandent rien
01:01:08qui potentiellement ne sont pas là
01:01:10ils sont vraiment dans la limite des 12 ans
01:01:12on a du 11 ans, du 12 ans
01:01:14des élèves qui ont un an d'avance
01:01:16qui sont de la grande fin de l'année
01:01:18et elle va soumettre
01:01:20contraindre des élèves qui ne demandent rien
01:01:22dans un enseignement obligatoire
01:01:24dont ils ne peuvent pas
01:01:26s'extraire, on ne leur demande même pas
01:01:28de consentir à recevoir cette information là
01:01:30à parler d'un réel sexuel
01:01:32adulte
01:01:34c'est la caractéristique de la pornographie
01:01:36puisque là on fait état d'un âne
01:01:38donc il y avait deux choses à faire, la première c'est qu'évidemment
01:01:40l'infirmière
01:01:42n'avait pas à poser cette question
01:01:44elle n'avait pas à y répondre
01:01:46par contre elle avait à prendre en charge cet enfant
01:01:48cet enfant qui a posé cette question
01:01:50et qui est certainement
01:01:52en difficulté
01:01:54avec son grand frère
01:01:56en lui demandant qu'est-ce qu'il s'est passé
01:01:58et elle aurait su à ce moment là que cet enfant avait été soumis
01:02:00à des contenus pornographiques
01:02:02que l'enfant mineur à des contenus pornographiques
01:02:04c'est un délit
01:02:06il faut prévenir le procureur de la République
01:02:08je le dis parce que
01:02:10on essaye de faire croire
01:02:12que les propos que nous on tient ce sont des
01:02:14propos réacs, fachos, je ne sais pas quoi
01:02:16la réalité c'est que les enfants
01:02:18qui vont être soumis à ce réel sexuel
01:02:20adulte peuvent avoir des conséquences
01:02:22traumatiques réelles sur leur vie
01:02:24en même temps j'ai envie de rassurer
01:02:26Émilie parce que votre fille
01:02:28vous en parle, votre fille
01:02:30vous avez fait tout ce qu'il faut bien
01:02:32oui Émilie a pu en rediscuter
01:02:34avec sa fille mais tous les autres enfants
01:02:36qui n'ont pas discuté par eux
01:02:38je suis d'accord avec vous mais rassurons Émilie
01:02:40parce que sinon la pauvre
01:02:42elle va être dramatiquement
01:02:44inquiète, non Émilie vous
01:02:46je pense que votre fille du fait qu'elle vous en parle
01:02:48et du fait que vous avez pu l'écouter
01:02:50et la rassurer il n'y a pas de soucis
01:02:52mais en effet
01:02:54il y a peut-être d'autres enfants qui ne pourront pas
01:02:56en parler à leurs parents et qui vont
01:02:58peut-être
01:03:00avoir des choses qui vont
01:03:02être pas très claires dans leur tête
01:03:04mais en tout cas merci de votre témoignage
01:03:06Émilie parce que là on est réellement dans un cas très
01:03:08concret et qui montre bien
01:03:10qu'encore une fois on fait un peu
01:03:12n'importe quoi tout en pensant bien faire
01:03:14oui et c'est la caractéristique justement
01:03:16de ce qu'évoquent les pédopsychiatres sur le traumatisme
01:03:18que ça peut provoquer c'est justement
01:03:20parce que l'enfant ne pourra pas en parler
01:03:22et dans une classe on n'a pas tant 100% des enfants
01:03:24qui pourront expliquer ou exprimer ça
01:03:26à leurs parents. Merci beaucoup Émilie
01:03:28on fait une petite pause on se retrouve avec
01:03:30le sexe au conseil
01:03:32et puis vous continuez bien sûr à réagir
01:03:34sur Sud Radio 0826
01:03:36300 301 tout de suite
01:03:46Eh bien on va partir sur le
01:03:48sexe au conseil du jour je vous propose
01:03:50un déshabillage à l'aveugle
01:03:52ça peut être assez
01:03:54drôle et on sait que
01:03:56dans la sexualité adulte
01:03:58bien sûr on parle de sexualité adulte rassurez-vous
01:04:00Sophie Dujet
01:04:02s'amuser un peu ça rend
01:04:04la sexualité plus intéressante
01:04:06et en tout cas c'est important
01:04:08donc je vous propose
01:04:10que l'un des deux soit
01:04:12déshabillé par l'autre
01:04:14qui sera aveugle
01:04:16donc qui aura un bandeau sur les yeux
01:04:18et donc à partir de ce
01:04:20moment là eh bien ça rend l'exercice
01:04:22assez drôle et en même temps
01:04:24ça peut être érotique
01:04:26on peut aussi lui attacher
01:04:28une main par exemple
01:04:30pour qu'il n'ait qu'une seule main
01:04:32pour compliquer le jeu enfin bref
01:04:34le but c'est vraiment
01:04:36que ce soit un déshabillage qui ne soit pas
01:04:38si simple que ça mais qui soit
01:04:40évidemment amusant ça peut provoquer
01:04:42des réactions tout à fait intéressantes
01:04:44entre vous et voilà
01:04:46et alors après vous pouvez tirer au sort
01:04:48sur celui qui va avoir
01:04:50la difficile tâche de déshabiller
01:04:52à l'aveugle
01:04:54ou faire une fois l'un
01:04:56une fois l'autre voilà le
01:04:58sexe au conseil du jour
01:05:00on continue avec Sandra qui est avec nous
01:05:02bonjour Sandra
01:05:04bonjour Brigitte, bonjour Sophie
01:05:06merci de me faire participer
01:05:08à votre émission qui est super intéressante
01:05:10aujourd'hui
01:05:12qui me touche énormément
01:05:14puisque
01:05:16aujourd'hui moi j'ai deux grandes filles
01:05:18une qui vient d'avoir 18 ans
01:05:20qui maintenant est seule et étudiante
01:05:22à 100 km de chez nous
01:05:24et puis une très grande
01:05:26qui a 25 ans
01:05:28et concernant
01:05:30leur éducation
01:05:32entre guillemets
01:05:34sexuelle et affective
01:05:36on a cru faire de notre
01:05:38mieux et aujourd'hui on s'aperçoit
01:05:40que
01:05:42on a deux jeunes filles
01:05:44malheureuses au coeur brisé
01:05:46parce qu'ils se retrouvent
01:05:48avec
01:05:50comment dirais-je
01:05:52des partenaires qui sont
01:05:54c'est une horreur
01:05:56aujourd'hui moi j'ai envie de crier
01:05:58haut et fort mais qu'est-ce qu'il se passe
01:06:00ils sortent plus
01:06:02ils ont des rapports et des relations sexuelles
01:06:04ensemble
01:06:06pour l'une et pour l'autre en plus elles sont en peine de coeur en même temps
01:06:08les deux sœurs donc c'est très bien
01:06:10et les garçons
01:06:12ne supportent plus l'engagement
01:06:14ne supportent plus
01:06:16alors ils vivent, ils ont des relations
01:06:18mais par contre ils ne sortent pas ensemble
01:06:20voilà ça c'est la nouvelle mode
01:06:22le mot sortir ensemble
01:06:24ça leur fait
01:06:26très très peur, ils ont peur de l'engagement
01:06:28alors l'engagement entre guillemets
01:06:30à 25 ans bon je peux comprendre
01:06:3218 ans c'est encore autre chose
01:06:34mais donc en fait il multiplie les expériences
01:06:36sexuelles
01:06:38les garçons c'est très très difficile
01:06:40en ce moment et les filles souffrent
01:06:42énormément, moi hier j'avais
01:06:44ma fille de 18 ans au téléphone
01:06:46elle était avec deux autres copines
01:06:48elles étaient toutes les trois en peine de coeur
01:06:50là toutes les jeunes filles que j'ai autour
01:06:52de moi se font malmener
01:06:54entre guillemets par les garçons
01:06:56alors voilà
01:06:58là je me demande qu'est-ce qu'on a raté
01:07:00nous on a essayé de donner l'exemple
01:07:02d'abord vous avez fait ce que vous avez pu
01:07:04et vous l'avez certainement bien fait
01:07:06mais aucun parent n'est parfait de toute façon
01:07:08et puis ensuite même si on fait
01:07:10tout bien
01:07:12on échappera pas
01:07:14à nos enfants qui auront
01:07:16des peines de coeur de toute façon
01:07:18les peines de coeur je suis d'accord
01:07:20mais là ça devient un fléau
01:07:22c'est à dire qu'il y a cette espèce de
01:07:24maltraitance dans les jeunes
01:07:26couples
01:07:28Sandra j'entends la même
01:07:30chose de la part de parents
01:07:32qui ont des garçons
01:07:34qui se retrouvent
01:07:36le lendemain accusés
01:07:38d'avoir abusé de la jeune fille
01:07:40mais là où je suis
01:07:42d'accord avec vous c'est que c'est
01:07:44quand même curieux
01:07:46ce qui se passe aujourd'hui
01:07:48c'est un réel problème
01:07:50de communication entre les hommes
01:07:52et les femmes, entre les filles et les garçons
01:07:54dans les couples en général
01:07:56et moi ce qui me fait peur c'est que
01:07:58en réalité je pense qu'on
01:08:00devrait tous être concernés aussi bien
01:08:02l'école que les parents que la société
01:08:04y'a pas
01:08:06est-ce que l'école doit
01:08:08a un rôle à jouer, oui
01:08:10est-ce que les parents ont un rôle à jouer, oui
01:08:12est-ce que la société a un rôle à jouer, oui
01:08:14on est tous acteurs en réalité
01:08:16si on veut faire changer les choses
01:08:18si on veut, parce qu'en fait
01:08:20le but c'est quoi, c'est l'amour
01:08:22c'est la merveillance
01:08:24on est bien d'accord
01:08:26mais oui, on est bien d'accord
01:08:28et dire que l'école a un rôle
01:08:30unique, non
01:08:32mais elle doit être soutenue par le rôle
01:08:34des parents et la société doit nous soutenir
01:08:36aussi et là je pense
01:08:38que ça part en live, comme disent
01:08:40les jeunes, ça part mal
01:08:42parce qu'il y a un discours
01:08:44à l'école qui est
01:08:46en fait le discours soit il est pas clair
01:08:48soit il est, moi je vois mes filles
01:08:50je me souviens, elles rentraient
01:08:52des cours d'éducation sexuelle
01:08:54entre guillemets
01:08:56en riant, en disant ouais mais
01:08:58tout ce qu'on a fait de toute façon c'est déjà, c'est nul
01:09:00donc après on a la société avec les réseaux sociaux
01:09:02et puis le discours
01:09:04qu'on entend, le discours général
01:09:06etc, je pense qu'on doit tous être
01:09:08concernés en fait par l'éducation
01:09:10affective et sexuelle
01:09:12de nos enfants
01:09:14et je suis un peu contente
01:09:16merci en tout cas
01:09:18Sandra et on entend
01:09:20moi je suis assez d'accord avec ce que vous
01:09:22dites, on a quand même
01:09:24bien raté les choses
01:09:26Sophie Audugé, qu'est-ce que vous avez envie de dire
01:09:28moi j'ai envie de dire
01:09:30bon courage à Sandra parce que
01:09:32j'ai envie de lui dire que j'ai la même à la maison
01:09:34donc je vois bien de quoi elle parle
01:09:36c'est vrai que c'est compliqué
01:09:38pour les jeunes
01:09:40aujourd'hui, c'est particulièrement compliqué
01:09:42pour les jeunes filles, c'est vrai
01:09:44les chiffres malheureusement sont têtu
01:09:46la santé mentale des
01:09:48ados des 15-20
01:09:50est catastrophique puisqu'elles
01:09:52se sont pris en plus le Covid en pleine période
01:09:54où elles étaient en 4ème ou 3ème
01:09:56à un moment où elles devaient être
01:09:58en sociabilité maximum
01:10:00et puis il y a effectivement
01:10:02il faut le dire
01:10:04cette sexualisation permanente
01:10:06dans la société
01:10:08de toutes ces images, de ce vocabulaire
01:10:10aussi, c'est-à-dire que la génération en tous les cas
01:10:12de la petite de Sandra
01:10:14c'est-à-dire qu'à 18 ans là aujourd'hui
01:10:16ça veut dire qu'elle a fait partie de cette génération
01:10:18elles se sont fait traiter de putes en permanence
01:10:20dans les couloirs des établissements
01:10:22sous prétexte qu'elle lui regardait un garçon
01:10:24qu'elle le regardait pas ou qu'elle lui répondait pas
01:10:26qu'elle lui répondait mal, etc.
01:10:28Donc il y a cet environnement
01:10:30d'hyper-sexualisation
01:10:32cette relation, ces relations
01:10:34tout à fait sans affect
01:10:36et puis on a oublié
01:10:38nos jeunes, on a oublié
01:10:40d'informer sur la sexualité
01:10:42mais dans la relation à l'autre
01:10:44c'est-à-dire de savoir, c'est ce que vous disiez
01:10:46tout à l'heure Brigitte, plusieurs fois et souvent
01:10:48on en a parlé hors antenne, c'est-à-dire
01:10:50parler tes émotions, parler de l'affectif
01:10:52dire ce que l'on ressent pour l'autre
01:10:54etc. Et cette relation
01:10:56d'altérité où on a le sentiment parfois
01:10:58qu'une partie des garçons
01:11:00n'ont pas envie de ça parce que
01:11:02finalement c'est plus cool
01:11:04d'aller avoir une petite expérience
01:11:06comme ça, droite à gauche, puis de jouer
01:11:08aux jeux vidéo et puis en même temps d'avoir du porno.
01:11:10Donc oui, je pense qu'il y a quelque chose
01:11:12à réparer aujourd'hui, on a une génération
01:11:14qui est particulièrement touchée, qui est celle
01:11:16des 18-25 ans. Je pense
01:11:18qu'il faut qu'elles travaillent sur
01:11:20leur confiance en elles, c'est important
01:11:22qu'elles travaillent sur la relation, il faut
01:11:24rester positif parce qu'effectivement des peines de coeur
01:11:26il y en aura d'autres. Mais
01:11:28c'est vrai que je pense que dans cette réflexion
01:11:30qui est celle de l'éducation nationale aujourd'hui
01:11:32sur ce que moi
01:11:34je me refuse d'appeler une éducation à la sexualité
01:11:36mais une information sur la sexualité
01:11:38je pense qu'il faut revenir à l'essentiel
01:11:40qui est la relation à l'autre
01:11:42l'échange, l'altérité
01:11:44et ne pas leur raconter
01:11:46ce qu'ils savent déjà. Et effectivement elle a tout à fait
01:11:48raison dans le témoignage de ses filles
01:11:50les jeunes reviennent
01:11:52en disant oui je sais
01:11:54comment on fait. Par contre
01:11:56l'importance de
01:11:58son rapport à soi, de
01:12:00l'engagement de son corps quand on se donne à quelqu'un
01:12:02ça on n'en parle jamais
01:12:04et on n'aide pas les jeunes à réfléchir
01:12:06sur ce que ça signifie
01:12:08dans la relation
01:12:10avec... Et puis il y a
01:12:12quelque chose, les enquêtes
01:12:14le montrent
01:12:16quand on lit tout ça
01:12:18Sandra c'est que encore une fois
01:12:20oui les jeunes filles
01:12:22elles recherchent l'amour
01:12:24elles recherchent une relation où il va y avoir
01:12:26de l'engagement et les jeunes garçons
01:12:28ils recherchent
01:12:30du sexe
01:12:32et c'était
01:12:34comme ça il y a 50 ans, c'est encore comme ça aujourd'hui
01:12:36et il faudrait peut-être arrêter
01:12:38de croire que les garçons
01:12:40et les filles aujourd'hui recherchent la même chose
01:12:42parce qu'il y a une égalité
01:12:44entre les hommes et les femmes. Et c'est
01:12:46tout ce problème Sandra, je crois
01:12:48bien sûr que je comprends
01:12:50la peine
01:12:52du parent qui voit ses deux filles
01:12:54souffrir mais
01:12:56c'est comme ça depuis la nuit des temps
01:12:58et ça sera certainement comme ça
01:13:00encore dans je ne sais combien de siècles
01:13:02mais si on parlait un peu
01:13:04plus d'amour et moins de sexe
01:13:06la société irait peut-être un peu mieux
01:13:08parce que malgré tout
01:13:10ces jeunes garçons qui font souffrir vos filles
01:13:12dans 10 ans ils seront peut-être
01:13:14en train de m'appeler parce qu'ils n'ont pas
01:13:16assez écouté leur femme qui les a quittés.
01:13:18Non mais je suis
01:13:20complètement d'accord avec tout ce que
01:13:22vous dites Brigitte et également Sophie
01:13:24évidemment à 100%
01:13:26mais il y a aussi quelque chose qu'il faut savoir
01:13:28c'est que moi je ne suis pas tellement peinée par rapport
01:13:30aux peines de coeur parce que ça je le comprends
01:13:32moi je l'ai vécu, c'est de tout temps
01:13:34d'ailleurs c'est pour ça qu'il y a des fibopoèmes
01:13:36qui ont été écrits
01:13:38vous voyez ce que je veux dire
01:13:40c'est pas tellement le problème de coeur, c'est cette
01:13:42espèce de mutation psychologique
01:13:44qui est en train de se créer chez les filles
01:13:46qui sont
01:13:48dans l'adaptation de cette
01:13:50ambiance malsaine
01:13:52de sexe
01:13:54et du coup elles
01:13:56se pervertissent
01:13:58et elles deviennent
01:14:00et là moi je vois par exemple les réactions de mes filles
01:14:02l'une en particulier
01:14:04qui me dit c'est pas grave
01:14:06moi de toute façon
01:14:08ça développe l'esprit de vengeance
01:14:10ça développe l'esprit
01:14:12puisque c'est comme ça moi aussi
01:14:14je vais me contenter comme un mec
01:14:16je vais baiser tous les mecs en même temps
01:14:18et elles le font
01:14:20le pire c'est que
01:14:22on n'est pas dans le bon sens
01:14:24on est en train de faire les choses à l'envers
01:14:26mais Sandra en même temps elles vont faire leurs expériences
01:14:28c'est pas forcément grave, ce qui est grave c'est que
01:14:30à cause du porno
01:14:32de nombreuses jeunes filles croient que dès le premier soir
01:14:34il faut tout faire, fellation, sodomie
01:14:36etc donc ça c'est le problème
01:14:38c'est le problème de la performance
01:14:40et après elles ont plus du tout
01:14:42envie de tout faire et c'est comme ça que
01:14:44le garçon la quitte pour une autre
01:14:46c'est tout ça que véhicule aussi
01:14:48la pornographie, on le sait
01:14:50c'est pour ça qu'il faut
01:14:52revenir à...
01:14:54C'est encore vachement masculin toute cette histoire là
01:14:56On est d'accord mais on avance
01:14:58Sandra
01:15:00Mais je trouve que Sandra
01:15:02pardon Sandra mais on voit bien
01:15:04que dans l'éducation que vous avez donnée à vos
01:15:06filles en fait
01:15:08vous voyez cette éducation vous la poursuivez
01:15:10il y a bien un rôle des parents c'est à dire
01:15:12les valeurs qui sont les vôtres
01:15:14l'importance que vous voulez leur transmettre
01:15:16de l'importance de se respecter soi-même
01:15:18de s'aimer soi-même, de ne pas tomber l'un dedans
01:15:20de ne pas aller vers des valeurs qui sont pas
01:15:22les leurs etc, ces discussions
01:15:24que vous avez avec elles ça veut dire que d'abord vous avez
01:15:26du dialogue avec vos filles dans ces situations
01:15:28difficiles et elles entendent
01:15:30ce que vous leur dites et je crois
01:15:32que Brigitte a raison, qu'elles le disent
01:15:34par acte de vengeance
01:15:36qu'elles le fassent un peu, ça va faire partie
01:15:38d'un processus qui est le leur et elles vont
01:15:40ensuite revenir
01:15:42à ce qu'elles veulent être, à la personne qu'elles veulent être
01:15:44et nous nos rôles de parents, nos rôles
01:15:46d'éducateurs c'est de leur dire
01:15:48trouvez la personne que vous voulez être
01:15:50la personne que vous allez aimer être
01:15:52les valeurs que vous voulez
01:15:54représenter et faites les vôtres
01:15:56et suivez votre chemin comme ça et si
01:15:58elles arrivent à quitter
01:16:00quelqu'un qui les aime mal ou qui leur fait du mal
01:16:02c'est tout l'essentiel, voilà ce qu'il faut
01:16:04qu'on puisse transmettre à nos filles
01:16:06et à nos fils d'ailleurs aussi
01:16:08c'est à partir du moment où la personne
01:16:10avec laquelle tu vis te fait pas du bien
01:16:12et te fait du mal, tu la quittes
01:16:14voilà, il faut avoir ce courage là
01:16:16et ce courage là ça demande énormément
01:16:18de courage on le sait et donc
01:16:20ça signifie d'avoir pris le temps de se connaître
01:16:22de savoir qui on voulait être, la personne qu'on voulait être
01:16:24les valeurs qu'on voulait défendre, est-ce qu'on
01:16:26était prêt à accepter ou pas accepter
01:16:28et à se faire confiance dans la relation à l'autre
01:16:30c'est pas simple, on sait que des fois il faut presque une vie
01:16:32pour ça, donc voilà
01:16:34je pense que le fait que vous
01:16:36puissiez avoir ces discussions avec vos filles et qu'elles
01:16:38se sentent tout à fait libres de vous dire
01:16:40écoute je vais aller faire
01:16:42un peu n'importe quoi avec n'importe qui
01:16:44parce que comme ça moi aussi je vais
01:16:46jouer à ça, et bien je trouve que c'est quand même
01:16:48très bon signe
01:16:50de votre relation, si je suis laissée
01:16:52me permettre, je sais pas moi j'étais...
01:16:54Tant mieux, mais tant mieux moi ça
01:16:56votre raisonnement
01:16:58me rassure quelque part
01:17:00après le truc c'est que
01:17:02on est quand même plusieurs acteurs à jouer
01:17:04sur l'influence qu'on peut avoir sur la sexualité
01:17:06et l'affectivité de nos enfants
01:17:08et j'ai le sentiment que
01:17:10nous en tant que parents parfois on est bien seul
01:17:12et que la société, l'école
01:17:14enfin tout le reste absorbe
01:17:16appe nos enfants
01:17:18c'est à dire que moi j'ai eu le sentiment
01:17:20que le discours que j'avais était une miette de pain
01:17:22par rapport à
01:17:24tout ce que j'entendais
01:17:26Je peux vous rassurer
01:17:28quand les parents comme vous
01:17:30ont les confidences d'une jeune fille
01:17:32de 18 ans, c'est qu'ils ont fait
01:17:34vraiment bien leur boulot, donc vous avez aucune
01:17:36inquiétude à avoir Sandra
01:17:38C'est vrai que c'est un boulot à plein temps
01:17:40vous avez raison c'est un boulot à plein temps, de plus en plus dur
01:17:42et tous les parents nous le disent
01:17:44on a énormément de témoignages sur les associations avec lesquelles on travaille
01:17:46vraiment courage aux parents
01:17:48continuez, parlez à vos enfants
01:17:50partagez les valeurs
01:17:52laissez les s'exprimer
01:17:54et ça va le faire
01:17:56ça le fait, merci Sandra
01:17:58merci beaucoup de votre témoignage, on va conclure avec
01:18:00Laurence qui est enseignante également
01:18:02et qui veut témoigner dans un instant
01:18:0414h-16h
01:18:06Brigitta et Sud Radio
01:18:0814h-16h
01:18:10Brigitta et Sud Radio
01:18:12Et bien on est en fin d'émission
01:18:14Sophie Audugé
01:18:16je rappelle que ce livre
01:18:18l'éducation sexuelle à l'école c'est aux éditions
01:18:20Artège, vous évoquez
01:18:22en long, en large et en travers
01:18:24d'abord toute l'évolution
01:18:26de l'être humain
01:18:28de la naissance jusqu'à l'âge adulte
01:18:30avec
01:18:32donc des repères
01:18:34je dirais que je peux conseiller à toute personne
01:18:36qui s'intéresse justement
01:18:38à l'éducation, à l'affectif et à la sexualité
01:18:40peut avoir toutes les informations
01:18:42grâce à cet ouvrage
01:18:44peut-être
01:18:46que ce serait bien
01:18:48je ne sais pas, de le diffuser
01:18:50dans les écoles
01:18:52parce que quand on entend tous les témoignages
01:18:54depuis 14h, on se dit qu'il y a du boulot
01:18:56bon, Laurence, vous êtes enseignante
01:18:58également, merci de prendre la parole
01:19:00bonjour
01:19:02je suis enseignante et je suis maman de 3 enfants
01:19:04garçons et filles entre 20 et 30 ans
01:19:06c'est dire si je connais mon sujet
01:19:08et ça fait surtout 28 ans que j'enseigne
01:19:10et j'ai lu le livre
01:19:12donc je dois dire
01:19:14que ce livre est extrêmement précieux
01:19:16malheureusement
01:19:18sur le sujet dont vous avez traité aujourd'hui
01:19:20je dirais bonne question, mauvaise réponse
01:19:22effectivement, on est dans une société
01:19:24de plus en plus sexualisée
01:19:26où des enfants, je peux en témoigner
01:19:28dès la maternelle, voient des films pornos
01:19:30font des dessins extrêmement explicites
01:19:32etc. je ne dirais pas que c'est tous les jours
01:19:34mais ça arrive et ça arrive de plus en plus fréquemment
01:19:36par contre, moi je suis enseignante
01:19:38et je suis fatiguée d'être en charge
01:19:40de corriger tous les travers
01:19:42de la société
01:19:44et là, en plus, quand je dis mauvaise réponse
01:19:46on pense qu'en faisant
01:19:48trois lignes dans les programmes scolaires
01:19:50on va régler le problème
01:19:52non, on ne va pas régler le problème en confiant aux enseignants
01:19:54qui sont, je le rappelle, de moins en moins formés
01:19:56une question aussi sensible
01:19:58et c'est pour ça que c'est essentiel
01:20:00que les enseignants lisent ce livre
01:20:02malheureusement, les enseignants du public
01:20:04que je connais bien, puisque moi j'exerce dans le public
01:20:06sont souvent très sensibles
01:20:08au d'où tu parles
01:20:10et donc, il va suffire que l'on remarque
01:20:12SOS éducation
01:20:14je déplore profondément, parce que moi je ne suis pas
01:20:16construite comme ça, pour que certains
01:20:18se méfient
01:20:20et c'est là que l'on va aller à la catastrophe
01:20:22puisqu'on l'a vu
01:20:24avec cette enseignante
01:20:26qui disait en collège
01:20:28et pouvoir
01:20:30parler librement à ses élèves
01:20:32etc, il y a chez l'enseignant
01:20:34la volonté de sauver le monde
01:20:36donc de se dire que oui, il faut absolument
01:20:38diffuser l'information
01:20:40l'idée que l'émancipation
01:20:42par le savoir fonctionne à tous les coups
01:20:44et que plus on sait, mieux c'est
01:20:46et là je crois que la démonstration
01:20:48des spécialistes dans l'ouvrage démontre
01:20:50qu'à chaque âge correspond une quantité
01:20:52de savoir et un type de savoir
01:20:54et puis moi
01:20:56je revendique mon droit à l'incompétence
01:20:58et à ma place
01:21:00je préférerais qu'il y ait plus de
01:21:02psychologues, plus d'infirmières, plus de médecins
01:21:04scolaires, qu'il soit à même
01:21:06d'avoir en relation duel
01:21:08des échanges avec les enfants qui sont
01:21:10en demande
01:21:12donc je fais un peu la synthèse
01:21:14de tout ce qui a été dit
01:21:16mais vraiment, ce que j'ai retiré de ce livre
01:21:18c'est que tous les enfants ne sont pas prêts
01:21:20à tout entendre
01:21:22que nous par contre, on doit recevoir et agir
01:21:24face à toute parole
01:21:26qui serait inquiétante sur ce que vit l'enfant
01:21:28et c'est là où on n'est pas bon
01:21:30on ne sait pas entendre, on ne nous forme pas
01:21:32à repérer et surtout
01:21:34on n'a pas les spécialistes immédiatement
01:21:36disponibles
01:21:38pour résoudre les problèmes de la justice
01:21:40des mineurs, de l'aide sociale
01:21:42à l'enfance, tout ça qui dysfonctionne
01:21:44donc effectivement, tout va
01:21:46plutôt mal pour les enfants en détresse
01:21:48mais je ne suis pas, moi
01:21:50enseignante la réponse
01:21:52il y a bien d'autres choses à mettre en place
01:21:54et qu'est-ce que vous pensez
01:21:56que la société peut mettre en place
01:21:58parce qu'on l'a entendu
01:22:00on a eu des parents qui sont
01:22:02responsables, qui ont fait leur boulot
01:22:04heureusement la majorité des parents quand même
01:22:06sont là
01:22:08mais je crois qu'aujourd'hui
01:22:10on a 3000 ou 4000 enfants
01:22:12qui sont dans des familles toxiques
01:22:14et on ne trouve pas de foyer pour les sortir
01:22:16de ces familles toxiques, donc on les laisse dans des familles
01:22:18toxiques, enfin on a 160 000
01:22:20enfants abusés
01:22:22chaque année, c'est les chiffres de la Suisse
01:22:24donc on voit bien qu'il y a quand même
01:22:26et comme je le répète
01:22:28à longueur de temps, les enfants
01:22:30d'aujourd'hui c'est la société de demain
01:22:32donc pourquoi on n'essaie pas d'améliorer la société
01:22:34qui va déjà pas très bien
01:22:36alors qu'est-ce qu'on peut faire
01:22:38qu'est-ce qu'on peut faire déjà être lucide
01:22:40sur les idéologies à la manœuvre derrière
01:22:42parce qu'il faut bien se dire que
01:22:44les pétitionnaires de 77
01:22:46sur la
01:22:48non-criminalisation des rapports
01:22:50avec les enfants de moins de 14 ans
01:22:52ils sont toujours là et ils continuent à travailler
01:22:54quand même, donc il faut avoir
01:22:56ce non-adulte être informé
01:22:58c'est-à-dire qu'il ne faut pas tomber à bras raccourcis
01:23:00sur le premier enseignant venu
01:23:02il va parler de la reproduction
01:23:04parce que ça, ça arrive aussi
01:23:06la reproduction sur le plan biologique qui fait partie des programmes
01:23:08mais il faut aussi
01:23:10savoir reconnaître quand ça dysfonctionne
01:23:12et c'est rare mais ça arrive
01:23:14et moi je pensais
01:23:16jusqu'à très récemment
01:23:18je n'avais jamais rencontré le cas dans mon métier
01:23:20d'éducation sexuelle un peu poussée
01:23:22et connotée
01:23:24sauf que maintenant
01:23:26je sais que c'est vrai parce que des cas m'ont été rapportés
01:23:28et avérés
01:23:30la vigilance des parents
01:23:32et s'informer
01:23:34les enseignants doivent s'informer
01:23:36ils doivent savoir par exemple ce que c'est que l'Evras
01:23:38qui via l'Europe
01:23:40nous influe
01:23:42c'est l'éducation
01:23:44à la vie relationnelle
01:23:46affective et sexuelle
01:23:48qui par exemple
01:23:50a démarré en Belgique
01:23:52et qui fait des ravages avec des profs
01:23:54terrorisés
01:23:56avec des choses autour de la théorie du genre
01:23:58donc il y a quand même des grands mouvements
01:24:00idéologiques qui sont derrière
01:24:02et je crois que ce livre
01:24:04est salvateur
01:24:06et qu'il ne faut pas étiqueter de réac
01:24:08comme on le fait
01:24:10de salir ces auteurs
01:24:12parce qu'il y a beaucoup à apprendre dans cet ouvrage
01:24:14voilà
01:24:16merci Laurence
01:24:18merci à vous
01:24:20je crois que c'est important le témoignage de Laurence
01:24:22justement parce que nous quand on a
01:24:24commencé à travailler sur cette question là
01:24:26on espérait que les cas
01:24:28qui nous soient remontés soient des cas exceptionnels
01:24:30vous savez la fameuse
01:24:32formule des faits divers
01:24:34bon le fait est qu'on voit bien
01:24:36qu'il y a une intention derrière
01:24:38qui est effectivement un courant idéologique
01:24:40qui consisterait à projeter
01:24:42une sexualisation précoce des enfants
01:24:44évidemment que
01:24:46la fameuse
01:24:48pétition publiée dans le monde
01:24:50et dans l'Ibé en 77 pour soutenir
01:24:52évidemment
01:24:54Mazenev et les autres
01:24:56sont encore en
01:24:58vogue aujourd'hui
01:25:00et c'est aussi ça l'enjeu
01:25:02c'est pour ça que nous quand on a travaillé sur ce sujet là
01:25:04notamment sur la partie de l'enfance
01:25:06et c'est comme ça qu'on a commencé l'émission
01:25:08on a voulu se distinguer
01:25:10et rejeter catégoriquement
01:25:12ce vocable de sexualité infantile
01:25:14pour parler de sensorialité
01:25:16et puis ensuite sur la partie des adolescents
01:25:18regarder vraiment comment on peut aider
01:25:20nos adolescents aujourd'hui
01:25:22à éviter cette phase pubertaire
01:25:24alors c'est vrai que
01:25:26on aimerait que plus
01:25:28de personnel éducatif
01:25:30se renseigne pour pouvoir
01:25:32éviter de commettre des erreurs
01:25:34et là où on rejoint complètement Laurence
01:25:36et ça fait partie de nos recommandations
01:25:38c'est qu'on s'opposera à tout programme d'éducation
01:25:40à la sexualité qui serait mis en oeuvre dans les écoles
01:25:42et qui serait réalisé par des gens qui ne sont pas formés
01:25:44aujourd'hui les gens ne sont pas formés
01:25:46pour prendre en charge cet enseignement
01:25:48sans mettre en danger les enfants
01:25:50Moi je vais conclure
01:25:52Sophie Audugé par quelque chose
01:25:54qui de toute façon
01:25:56est plus proche de mon quotidien
01:25:58si je puis dire, moi je parle de sexualité
01:26:00avec des adultes tous les jours
01:26:02et je suis
01:26:04je côtoie beaucoup de sexothérapeutes
01:26:06qui sont censés être formés
01:26:08pour parler de sexualité
01:26:10et je peux vous assurer que certains
01:26:12que je n'invite pas évidemment sont incapables
01:26:14d'être
01:26:16enfin de pouvoir
01:26:18prendre un couple en thérapie
01:26:20et donner les bonnes réponses
01:26:22et les aider à améliorer leur sexualité
01:26:24tellement ils sont
01:26:26finalement assez peu formés
01:26:28parce que finalement être formé
01:26:30pour parler de sexualité
01:26:32je pense que c'est un long
01:26:34travail, un long cheminement
01:26:36et je crois
01:26:38qu'il ne faut pas trop se tromper
01:26:40je ne pense pas qu'on puisse former
01:26:42si facilement
01:26:44beaucoup de gens pour qu'on puisse
01:26:46donner une éducation
01:26:48et une information à la sexualité à l'école
01:26:50donc peut-être qu'il faut
01:26:52faire un tout petit peu marche arrière
01:26:54et parler d'autre chose que du terme
01:26:56sexualité, enfin moi c'est un petit peu
01:26:58en ayant lu votre livre, en ayant
01:27:00écouté tous les témoignages, un petit peu
01:27:02ma conclusion, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:27:04C'est exactement la conclusion que j'ai
01:27:06écrite dans le livre, c'est-à-dire que
01:27:08si on n'est pas capable de faire bien les choses, il vaut mieux ne rien faire
01:27:10sur ce plan-là en tout cas
01:27:12parce que c'est plus dangereux
01:27:14qu'autre chose
01:27:16Ce sera notre mot de la fin
01:27:18et ceux qui veulent en savoir plus
01:27:20vous pouvez vous procurer le livre, il est très
01:27:22complet
01:27:24ça s'appelle l'éducation sexuelle
01:27:26à l'école, peut-être que le titre
01:27:28peut être
01:27:30ambigu, mais en tout cas
01:27:32Les nouvelles orientations de l'éducation nationale en question
01:27:34Voilà, le sous-titre
01:27:36éclaire le sujet
01:27:38et on comprend mieux, merci beaucoup
01:27:40Sophie Auduger
01:27:42Vous avez maintenant rendez-vous avec
01:27:44Alexandre Delevanne et demain on sera avec
01:27:46Jean-Charles Bouchoud, on parlera de
01:27:48toutes ces violences invisibles
01:27:50qui existent dans la société

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