Avec Philippe BRENOT
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00:00:0014h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:04Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:09Alors, si les livres se vendent nettement moins, il y a pourtant un genre de littérature qui explose,
00:00:15c'est la New Romance, et plus particulièrement encore, la Dark Romance.
00:00:20Alors, de quoi il s'agit exactement ?
00:00:22En fait, il s'agit d'histoires genre 50 nuances degré,
00:00:25où une femme, assez jeune, assez naïve, tombe follement amoureuse d'un homme
00:00:30qui lui fait subir des sévices de toutes sortes.
00:00:34Alors, avec Philippe Breneau, mon invité, nous allons essayer de comprendre
00:00:37pourquoi ça marche autant, ce genre de littérature,
00:00:40parce que finalement, c'est assez paradoxal à l'époque de Me Too,
00:00:44parce que les femmes revendiquent une liberté sociale,
00:00:47mais désirent aussi, dans leur intimité, rester des femmes soumises.
00:00:51Alors, bien sûr, on sait bien, Philippe et moi, que les femmes aiment se sentir dominées
00:00:56pour parvenir au plaisir, comme si c'était encore compliqué pour elles
00:00:59d'assurer franchement leur désir.
00:01:02Alors, il y a longtemps que j'ai compris qu'il faudrait peut-être encore bien du temps
00:01:07pour que la femme ose se sentir libre dans sa sexualité.
00:01:10En tout cas, je vous invite à venir témoigner, à poser vos questions.
00:01:13On va essayer de comprendre ce paradoxe durant ces deux heures,
00:01:16avec vous, bien sûr, au 0826 300 300.
00:01:21Également, en programme aujourd'hui, en love conseil, je vais vous parler de la dépendance,
00:01:26et en sexe au conseil, je vous propose les trois mots, vous verrez lesquels tout à l'heure.
00:01:31Philippe Breneau, merci d'être avec nous.
00:01:33Vous êtes psychiatre, sexologue, anthropologue, vous avez beaucoup de casquettes.
00:01:38Votre dernier livre, c'était l'éloge de la masturbation, aux éditions de la Musardine.
00:01:44Vous êtes également auteur d'un livre Taxi Thérapie, aux éditions Serge Safran,
00:01:50et j'en profite pour saluer le chauffeur de taxi qui a emmené André Bercov tout à l'heure,
00:01:55et qui est un grand fan, et donc, s'il est à l'écoute, je lui dis bonjour.
00:01:59Philippe Breneau, c'est vrai que ça peut paraître quand même assez paradoxal.
00:02:04Les femmes, aujourd'hui, revendiquent leur liberté, ne veulent plus être absolument,
00:02:11même avoir une main aux fesses, etc., ce que je comprends tout à fait.
00:02:15Attention, je ne suis pas en train de...
00:02:17Et en même temps, ce qui marche le plus en littérature, mais à un point incroyable,
00:02:22c'est ces dark romances où elles se font attacher, fouetter, humilier.
00:02:28Ça montre quand même que la femme est complexe.
00:02:32Ça montre, oui, effectivement, que l'évolution est complexe aussi.
00:02:39Merci Brigitte de cette introduction qui fait comprendre quelque chose d'abord d'intéressant aussi.
00:02:45C'est un retour sur l'intérêt de l'écrit.
00:02:49Parce qu'on a l'impression, depuis une vingtaine d'années, avec les réseaux,
00:02:55c'est-à-dire qu'on s'éloigne de l'écrit par les vidéos, par les YouTube, par les influenceurs.
00:03:05C'est la chose paradoxale aussi, enfin, où ça suit.
00:03:10C'est-à-dire que tous les influenceurs font des succès de librairies.
00:03:13Parce que, lorsque vous parliez d'un phénomène,
00:03:17la plupart de ces new romances se vendent en France à 500 000 exemplaires.
00:03:24Ce qu'aucun des grands auteurs contemporains n'accède rarement.
00:03:31Je crois que ça s'inscrit aussi dans un...
00:03:35Excusez ma voix un petit peu éraillée, c'est les virus de l'automne qui amènent ça.
00:03:41Ça donne beaucoup de charme à votre voix, mon cher Philippe.
00:03:47C'est vrai que ça s'inscrit dans un mouvement qui a commencé il y a beaucoup plus longtemps,
00:03:54mais qui s'appelle un mouvement de romance.
00:03:58Je le vois aussi dans les écrits scientifiques.
00:04:01Depuis une vingtaine d'années, il y a énormément de travaux scientifiques
00:04:05sur le tomber amoureux, sur des choses comme ça,
00:04:07qui, dans le champ américain, ça s'appelle le romantic love.
00:04:13C'est-à-dire qu'en fait, les Américains travaillent sur la différence
00:04:18entre la rencontre amoureuse ponctuelle, sexuelle, par exemple, et le romantic love.
00:04:27On se rend compte qu'on a toute une phase des 20 premières années du XXIe siècle
00:04:34avec l'importance du porno sur le net, puisque c'est là qu'apparaît l'internet.
00:04:41Tout un tas de critiques qui vont être faites,
00:04:45de la facilité des rencontres, de la sexualité plus libre.
00:04:49Et puis, d'une certaine façon, on avait mis de côté le côté romantique,
00:04:55notamment en essayant de gommer les différences.
00:04:58C'est-à-dire qu'il n'y a pas des femmes qui seraient dans la romance
00:05:03et des hommes qui seraient dans l'agir, le sexe.
00:05:07Et on se rend compte qu'il y a des stéréotypes qui existent,
00:05:12qui ne sont peut-être pas que des stéréotypes appris.
00:05:15Parce que là, ces énormes lectorats, c'est des millions d'exemplaires.
00:05:20Maintenant, il y a un salon de la New Romance.
00:05:22Ce sont exclusivement des auteurs féminins, des autrices féminines et des lectrices féminines.
00:05:30Dans les romans, on sait très bien, depuis très longtemps, les éditeurs le savent,
00:05:35il y a 80% à peu près, mais il y a des hommes aussi.
00:05:38Dans la New Romance, c'est quasiment ces féminins.
00:05:41Les hommes lisent plutôt des romans policiers, etc.
00:05:44Ça voudrait dire quoi ?
00:05:46Ça voudrait dire que finalement, et moi je trouve ça très sympathique,
00:05:49si je vous écoute bien, ça voudrait dire que le porno, ça marche, ça fonctionne, etc.
00:05:56Il y a beaucoup de gens qui en regardent.
00:05:58Mais malgré tout, parallèlement, les femmes ont envie d'histoires d'amour, de romantisme.
00:06:06Mais la Dark Romance, c'est quand même encore autre chose.
00:06:12C'est très vrai. Je suis allé un petit peu plus dans le détail.
00:06:16Il y a le mouvement de romance qui est peut-être un peu plus ancien.
00:06:20Il y a la New Romance, il y a la Dark Romance qui est sur tous les côtés.
00:06:24Qui peuvent être BDSM, qui peuvent être de la violence pure,
00:06:29qui peuvent être sur le côté dark de cette romance.
00:06:34Et puis, il y a quelque chose que les Américains ont appelé les aspects, comment dire,
00:06:43ce qu'ils appellent les New Adult Romance.
00:06:46En fait, on se rend compte que c'est dans un mouvement d'initiation.
00:06:50Ce sont des romans d'entrée dans la vie adulte.
00:06:54Alors, ce sont des 15-30 ans, sûrement que c'est une façon pour ces lectrices
00:07:01d'essayer de voir comment on peut vivre une vie adulte.
00:07:05Et ce sont des prescriptions de comportement.
00:07:09Alors, est-ce qu'il y a beaucoup plus de Dark Romance que de New Romance ?
00:07:13Ça, je ne sais pas.
00:07:14Il paraît, il paraît.
00:07:15En tout cas, ce que je voudrais quand même dire pour ceux qui nous écoutent,
00:07:19et la question qu'on peut se poser, est-ce qu'au fond,
00:07:22parce qu'on critique sans cesse la pornographie qui serait un mauvais modèle pour nos jeunes,
00:07:28je ne parle pas encore une fois des mineurs, on reste sur les 18 ans.
00:07:33Bon, après tout, ça montre des choses qui ne sont pas forcément chouettes,
00:07:38mais voilà, la Dark Romance, je ne suis pas sûre que ce soit un très beau modèle
00:07:42pour les jeunes filles non plus.
00:07:44Ce n'est pas un modèle formidable, mais ça montre aussi une chose,
00:07:47c'est que je crois qu'on nous avait montré une évolution notamment féminine,
00:07:52avec un féminisme extrêmement virulent qui faisait que les femmes s'éloignaient,
00:07:58notamment de l'affectivité, d'une dimension d'affectivité, d'un stéréotype.
00:08:02Ça montre en définitive que beaucoup de femmes sont dans cette recherche-là,
00:08:07avec peut-être des éléments d'excitation qui seront ce versant BDSM soft en général,
00:08:16puisqu'on a dit que tout cela n'avait qu'une dizaine d'années
00:08:21et que c'était 50 nuances degrés qui avaient pité le moteur.
00:08:25C'est très possible.
00:08:26Oui, et 50 nuances degrés, moi je tiens vraiment à le préciser
00:08:29parce que personnellement j'avais trouvé ça très...
00:08:31C'est en 2012.
00:08:32Oui, oui, mais je m'étais forcée à le lire pour des raisons professionnelles.
00:08:36J'avais trouvé ça tout à fait insipide, etc.
00:08:39Mais je dois reconnaître que j'ai eu énormément de femmes qui m'ont appelée,
00:08:44qui ont témoigné, qui m'ont dit que ça avait éveillé leur libido,
00:08:48réveillé leur libido, créé des fantasmes, etc.
00:08:51Donc ça veut quand même dire une chose, Philippe Renaud,
00:08:54et je sais que vous êtes comme moi, vous le savez,
00:08:58les femmes ont quelque part un petit peu besoin d'être dominées
00:09:02pour assouvir leur jouissance,
00:09:05comme si pour l'instant elles ne sont pas suffisamment encore libérées
00:09:09et elles n'osent pas encore assez dire quels sont leurs vrais désirs.
00:09:14Oui, alors ça veut dire aussi que la période de déconstruction,
00:09:21la woke culture, on s'en rend compte,
00:09:25dans les universités américaines ça commence,
00:09:27elle s'atténue et que d'une certaine façon,
00:09:30tant mieux qu'on arrive à réduire le patriarcat qui était machiste,
00:09:34qui était archaïque,
00:09:37mais certainement que sinon la domination,
00:09:41c'est quelque chose de l'ordre,
00:09:44de recherche d'une altérité qui soit différente,
00:09:48et notamment peut-être par la force,
00:09:51par un certain nombre, non pas de contraintes,
00:09:54mais de contraintes totalement décidées, désirées,
00:09:59et d'ailleurs on le voit dans beaucoup d'enquêtes,
00:10:02dans les couples qui sont aimants,
00:10:04il y a des recherches de cet ordre-là,
00:10:06de dépendance à l'autre,
00:10:08de maintien d'un lien qui est extrêmement critiqué
00:10:13par certaines associations féminines
00:10:16qui voudraient qu'un homme soit une femme
00:10:18et qu'une femme soit un homme.
00:10:20L'égalité, plutôt l'égalité en droit est fondamentale.
00:10:25L'égalité et l'absence de différence,
00:10:28ça a un côté absurde parce que nous sommes différents,
00:10:32et c'est même cette différence qui fait l'altérité,
00:10:36qui fait le désir, qui fait l'intérêt de l'autre.
00:10:39Je t'aime parce que tu es différent ou différente de moi.
00:10:42Et bien sûr, l'excitation provient toujours de la différence.
00:10:45Je voulais préciser d'ailleurs à ce sujet qu'il y a au Théâtre Marie
00:10:49lundi à partir de 19h30 un débat,
00:10:52alors moi je vais y aller,
00:10:54je vais dire un petit mot,
00:10:56mais je ne vais pas participer particulièrement au débat,
00:10:59mais je vais y aller,
00:11:00c'est entre Sabrine Procoris et Emmanuel Dancourt.
00:11:04Le débat ce sera Me Too, le mouvement va-t-il trop loin ?
00:11:07Donc si vous avez envie d'assister à ce débat,
00:11:10si vous voulez venir Philippe, je vous invite volontiers
00:11:12au Théâtre Marie à partir de 19h30 lundi.
00:11:16Je donnerai mon petit avis sur ce sujet,
00:11:19et puis ensuite Sabine Procoris et Emmanuel Dancourt débattront.
00:11:23Vous pouvez vous inscrire dès à présent si vous voulez,
00:11:26bien sûr vous retrouverez ces informations sur internet.
00:11:29On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
00:11:34Pour réagir et participer à l'émission,
00:11:36appelez-nous dès maintenant au 0 826 300 300.
00:11:39Vous pouvez aussi nous laisser un message sur le répondeur de l'émission
00:11:42pour apporter votre témoignage ou poser vos questions.
00:11:45Nous vous attendons, 0 826 300 300.
00:11:53Philippe Breneau est avec nous et nous abordons évidemment
00:11:56un sujet passionnant pour tout le monde,
00:11:59la fantasmatique féminine,
00:12:01pourquoi les femmes adorent la nouveau romance, la dark romance.
00:12:04Bonjour Sophie, merci d'être avec nous.
00:12:07Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:12:09Bonjour Sophie.
00:12:11Personnellement, j'ai toujours été très attirée par les pratiques BDSM,
00:12:18et quand je dis toujours, ça remonte à peut-être 7 ans,
00:12:22donc c'était carrément pathologique à l'époque,
00:12:25je pense que mon attirance pour ça fait sans doute écho
00:12:28à des expériences traumatiques,
00:12:30mais que j'ai surmonté,
00:12:32donc j'en ai gardé ce qui me plaît,
00:12:34c'est-à-dire ça qui me convient tout à fait.
00:12:37J'ai eu la chance d'avoir rencontré un homme très dominant,
00:12:41qui se retrouve dans le rôle de maître entre guillemets,
00:12:44mais qui dans la vie fait preuve d'énormément de respect,
00:12:48de préférence, de douceur,
00:12:50qui me porte, qui m'encourage,
00:12:52qui ne cherche pas du tout à s'imposer dans la vie de tous les jours,
00:12:57contrairement à ce qui se passe dans la chambre,
00:13:00et ça aussi, ça me convient très bien.
00:13:03J'ai 60 et quelques années maintenant,
00:13:08donc c'est la première fois,
00:13:12ça fait une quinzaine d'années qu'on se connaît,
00:13:15j'ai mis très longtemps à trouver un partenaire en qui je pouvais avoir confiance,
00:13:19parce que des propositions, on m'en a fait des tas,
00:13:21mais j'avais toujours peur que ça dérape,
00:13:25et puis j'avais peur aussi de ne pas être respectée,
00:13:28parce que je pense que c'est extrêmement important
00:13:30qu'il y ait beaucoup de respect dans la relation,
00:13:33dès lors qu'on s'engage dans ce genre de pratiques.
00:13:36De ce que je me semble avoir compris du fonctionnement
00:13:41de mes amis, des femmes avec qui je parle,
00:13:44je pense que ce sont des pratiques qui attirent énormément les femmes,
00:13:48de manière atavique, j'ai envie de dire,
00:13:51et sans doute encore plus, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:13:54depuis le mouvement MeToo qui voudrait qu'on se départisse de sa féminité,
00:13:59tel qu'on l'entend habituellement,
00:14:01et je crois que ça correspond à des fantasmes assez propres aux femmes,
00:14:11et est-ce que ça a vocation à disparaître, je n'en sais rien,
00:14:17mais j'ai l'impression que vraiment les femmes recherchent des hommes
00:14:19qui savent s'imposer sans qu'ils soient des machistes abominables,
00:14:24puisque ça c'est autre chose,
00:14:26et je mettrais ça en parallèle avec l'attirance qu'il me semble
00:14:31que la plupart des hommes ont pour les femmes qui sont féminines,
00:14:34qui aiment bien s'habiller, qui à l'occasion veulent bien porter des talons,
00:14:36des choses comme ça,
00:14:38je ne connais pas beaucoup d'hommes qui ne regardent pas
00:14:41quand ils voient une femme qui se met un petit peu en valeur,
00:14:44alors ils peuvent le nier pour des raisons idéologiques,
00:14:47mais j'établis un petit peu ce parallèle-là,
00:14:50et pour moi cet engouement c'est un retour de bâton du féminisme virulent
00:14:56qui nous empoisonne.
00:14:58Merci beaucoup de votre témoignage Sophie,
00:15:02moi j'écoute et j'entends des femmes tous les jours,
00:15:05et je suis persuadée en effet que les néo-féministes actuelles
00:15:11se trompent quand elles pensent que la femme a envie d'être dans une égalité
00:15:19avec les hommes sur le plan de la sexualité,
00:15:22je pense que la femme est plutôt dans une sorte de désir de soumission
00:15:30au sens positif.
00:15:34Je ne sais pas ce que vous en pensez Philippe Breneau.
00:15:37Oui alors moi je crois que justement c'est très intéressant ce qui se passe
00:15:41avec cette néo-romance qui apparaît,
00:15:45qui va toucher toujours pareil les 20-35 ans par exemple,
00:15:51et puis on va les voir grandir.
00:15:54C'est d'ailleurs peut-être que ça va atténuer la vague dont on parle radicale
00:16:01qui a servi à quelque chose,
00:16:03parce que la grande difficulté c'est qu'on peut très bien,
00:16:06ce que je vais vous dire va peut-être choquer certaines personnes
00:16:10sur le plan d'un féminisme qui serait combattant,
00:16:15mais on se rend compte que les attitudes sont différentes suivant les générations,
00:16:21et ça me fait penser lorsque vous avez dit Sophie,
00:16:25vous parlez par exemple de vous mettre en valeur,
00:16:28mais bien sûr que c'est tout à fait attirant pour un homme
00:16:34d'avoir une femme qui a envie d'envoyer,
00:16:37c'est ce qu'on appelle l'érotisme d'ailleurs,
00:16:39c'est susciter le désir du partenaire.
00:16:42Or cette façon de concevoir par exemple l'érotisme
00:16:47est inacceptable pour beaucoup de féministes
00:16:50qui veulent qu'il n'y ait aucune, comment dire ?
00:16:54Aucun attribut qui laisse à penser qu'on est différent.
00:16:57Oui et puis même, tout en parlant de ça,
00:17:00je pensais que la critique ça serait
00:17:02bien, vous voulez faire d'une proie,
00:17:05mais ce n'est pas ça, c'est que cette personne a envie tout simplement
00:17:09d'attirer parce qu'elle est attirée.
00:17:12Ça me fait penser à quelque chose de, une histoire extraordinaire,
00:17:17c'est celle de Simone de Beauvoir
00:17:19qui va avoir pendant presque une dizaine d'années
00:17:24son grand amour, c'est un écrivain américain Nelson Aldrin,
00:17:30et ça ne se saura que bien après sa mort,
00:17:33c'est-à-dire dans les années 90,
00:17:35la fille de Simone de Beauvoir va publier
00:17:38les lettres de Beauvoir à Aldrin
00:17:40puisque la famille d'Aldrin n'a pas désiré que ces lettres paraissent.
00:17:44Et vont apparaître des lettres
00:17:47où Simone de Beauvoir est à ses genoux,
00:17:50j'attends que les lettres passent sous la porte,
00:17:53je t'attends mon Nelson,
00:17:55ça s'appelle ce que ça intéresse, celle qui s'intéresse,
00:17:58un amour transatlantique chez Gallimard,
00:18:01c'est magnifique, sauf qu'elle apparaît,
00:18:04alors que c'est une vraie militante féministe
00:18:07et elle a fait énormément de choses.
00:18:09C'est une des plus célèbres féministes françaises, bien sûr.
00:18:12Et qu'elle pouvait être,
00:18:14mais elle n'est pas assujettie à son amant,
00:18:17elle est dans une position qu'elle désire,
00:18:21pour être désirée,
00:18:23et en définitive il n'y a pas dans une relation
00:18:27fondamentalement de désir entre deux personnes consentantes,
00:18:30il n'y a pas d'infériorisation.
00:18:33On peut prendre des positions différentes,
00:18:36si elle participe à la relation à l'autre,
00:18:39mais en définitive c'est très souvent inacceptable
00:18:43pour un féminisme qui a tout codifié,
00:18:47dans lequel il ne doit pas y avoir
00:18:50le moindre soupçon d'une dévalorisation féminine.
00:18:56Ce n'est pas le cas,
00:18:58c'est tout à fait consenti et au contraire désiré.
00:19:01En tout cas, merci Sophie de cette introduction
00:19:04qui correspond tout à fait au sujet du jour.
00:19:06Je précise d'ailleurs à ce sujet,
00:19:08encore une fois le BDSM,
00:19:10ce n'est pas non plus une pratique si courante,
00:19:13je pense que c'est à peine 7-8% de couples,
00:19:17donc c'est bien de le préciser.
00:19:19Je dis aussi qu'on va recevoir vendredi,
00:19:21dans la deuxième heure,
00:19:23avec celle de Saad qui a sorti un très joli livre
00:19:25justement sur le BDSM.
00:19:27On fait une petite pause,
00:19:29on se retrouve pour le Love Conseil,
00:19:31on va parler de dépendance,
00:19:33et non pas de soumission, ce n'est pas pareil.
00:19:35Aujourd'hui avec Philippe Breneau,
00:19:37anthropologue et psychiatre,
00:19:39nous évoquons le succès de la neuromance
00:19:41chez les jeunes femmes,
00:19:43et nous essayons de comprendre ce phénomène.
00:19:45Vous souhaitez réagir ?
00:19:47Appelez-nous au 0 826 300 300.
00:19:5014h-16h, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:19:53Brigitte Lahaye, Sud Radio,
00:19:55le Love Conseil.
00:19:57Alors Philippe Breneau,
00:19:59on va parler de la dépendance.
00:20:01C'est vrai que le petit enfant,
00:20:03rappelons-le, est totalement dépendant
00:20:05de ses parents, et ensuite,
00:20:07tout doucement, il apprend à s'auto...
00:20:09S'auto...
00:20:11Non, ici.
00:20:13Merci. Et en principe,
00:20:15à ce moment-là, il n'est plus dépendant.
00:20:17La dépendance émotionnelle,
00:20:19elle se traduit par une dépendance
00:20:21relationnelle, le plus souvent
00:20:23à un ou une partenaire.
00:20:25C'est un besoin qui est anormal,
00:20:27parce que, bien sûr,
00:20:29on a besoin d'être aimé, reconnu,
00:20:31admiré, mais quand on est complètement
00:20:33dépendant, ça prouve
00:20:35que, quelque part, on manque un peu
00:20:37de confiance en soi, d'estime de soi,
00:20:39etc., et on n'a pas été suffisamment
00:20:41sécurisé durant l'enfance.
00:20:43Et puis, il y a également
00:20:45la dépendance à Internet,
00:20:47aujourd'hui, qui va créer un lien
00:20:49virtuel, mais qui va donner l'illusion
00:20:51d'être totalement relié.
00:20:53Et je crois que ça, c'est
00:20:55important à comprendre. Quand on est un peu
00:20:57dépendant, on peut tomber dans cette
00:20:59dépendance sur Internet.
00:21:01Et puis, il y a aussi
00:21:03cette dépendance intellectuelle
00:21:05qui existe, et qui consiste à ne pas
00:21:07vraiment savoir penser par soi-même.
00:21:09Et donc, on va se servir
00:21:11d'opinion, et c'est,
00:21:13par exemple, les complotistes sont souvent
00:21:15dans une dépendance intellectuelle.
00:21:17Ils vont trouver une sorte de
00:21:19« gourou » qui va leur faire
00:21:21penser
00:21:23comme lui,
00:21:25et du coup, ne finissent
00:21:27pas connaître vraiment leur propre
00:21:29opinion, et c'est un petit peu
00:21:31dommageable, parce que, pour se réaliser
00:21:33soi-même, pour arriver
00:21:35à se connaître, il faut quand même
00:21:37sortir d'une dépendance. Donc, si vous êtes
00:21:39dans une dépendance amoureuse, une dépendance
00:21:41sur Internet, une dépendance intellectuelle,
00:21:43attention, parce que finalement,
00:21:45vous n'arriverez pas à savoir
00:21:47exactement qui vous êtes, et donc,
00:21:49à aller dans la bonne direction
00:21:51qui vous permet d'être heureux.
00:21:53Mais oui, c'est presque
00:21:55ce que vous évoquez. Moi, j'y étais tellement fondamental.
00:21:57C'est presque
00:21:59une leçon de vie.
00:22:01Parce que,
00:22:03très souvent,
00:22:05nous, psychothérapeutes,
00:22:07psychiatres, on nous demande
00:22:09quelle est la solution pour être bien dans la vie.
00:22:11Moi, je dirais d'abord
00:22:13autonome.
00:22:15Et ça, ça vient
00:22:17de la toute petite enfance.
00:22:19C'est-à-dire, si on crée
00:22:21des liens de dépendance qui se poursuivent
00:22:23à l'état d'adulte,
00:22:25l'autonomie
00:22:27n'est pas totale,
00:22:29et je vais être
00:22:31très lié à des contraintes.
00:22:33En plus, dépendance, ça va
00:22:35entraîner des mécanismes que nous appelons
00:22:37obsession, c'est-à-dire qu'on va avoir
00:22:39des mécanismes qui vont nous
00:22:41bloquer, nous verrouiller dans des situations
00:22:43qu'on ne pourra pas dépasser.
00:22:45Et c'est très vrai que
00:22:47l'autonomie, d'abord parentale,
00:22:51et l'autonomie parentale,
00:22:53ça ne veut pas dire j'abandonne mes parents.
00:22:55J'ai autant de liens
00:22:57avec mes parents, par contre, je suis autonome.
00:22:59Je n'ai pas besoin d'échanger
00:23:01toutes les émotions. J'ai pas besoin
00:23:03de tout dire. Et ça,
00:23:05c'est pas très souvent compris.
00:23:07Vous avez complètement raison, c'est
00:23:09un des éléments les plus importants.
00:23:11Malheureusement, comme vous l'avez évoqué,
00:23:13les
00:23:15nouveaux moyens
00:23:17de communication nous
00:23:19amènent dans des dépendances
00:23:21pour des histoires
00:23:23purement marketing, parce qu'on sait très bien
00:23:25que ça vient de réseaux
00:23:27qui ne marchent que par la publicité
00:23:29et qui ont intérêt à ce qu'on devienne
00:23:31dépendant. Qu'on soit le plus longtemps possible
00:23:33sur ces réseaux.
00:23:35Donc, qu'on s'éloigne, qu'on s'autonomise
00:23:37des parents, mais qu'on s'autonomise aussi
00:23:39les réseaux. Voilà, et peut-être aussi
00:23:41on peut ajouter qu'il y a de plus
00:23:43en plus d'ados
00:23:45qui restent chez papa-maman,
00:23:47peut-être parfois pour des questions financières,
00:23:49mais aussi parce que les parents
00:23:51quelque part aiment bien aussi garder
00:23:53leurs ados chez eux.
00:23:55Et c'est pas un service qui leur rend,
00:23:57je rappelle qu'il faut voler de ses propres ailes,
00:23:59il faut aider l'oiseau
00:24:01pour qu'il puisse s'envoler,
00:24:03et ça c'est aussi le rôle des parents.
00:24:05Il faudrait rappeler un phénomène anthropologique
00:24:07que la plupart des gens ne connaissent pas.
00:24:09C'est que l'adolescence est un phénomène
00:24:11très récent.
00:24:13Ça ne date que du 19ème siècle
00:24:15en Occident.
00:24:17Philippe Ariès, un grand historien des mentalités
00:24:19l'a montré. Parce qu'auparavant,
00:24:21on est en Afrique traditionnelle,
00:24:23dans des cases. On est dans la France
00:24:25médiévale, tout ce qu'on veut.
00:24:27On est en Asie
00:24:29extérieure. On est enfant
00:24:31et ensuite on a un rite de passage,
00:24:33un cérémonial qui fait que le lendemain
00:24:35on est adulte. Il n'y a pas
00:24:37d'adolescence.
00:24:39Et c'est l'Occident
00:24:41dans un moment où
00:24:43on a émancipé les jeunes
00:24:45à devenir progressivement,
00:24:47a donné cette adolescence
00:24:49interminable, puis ça donne des adolescents,
00:24:51des tanguis qui restent
00:24:53jusqu'à 30 ans chez les parents.
00:24:55Donc on a toujours
00:24:57intérêt à ce que l'adolescence ne soit qu'un passage.
00:24:59Et le mieux, c'est s'il y a des rituels,
00:25:01malheureusement, on a enlevé
00:25:03le service militaire, qui était
00:25:05une très bonne chose sûrement.
00:25:07Il faudrait l'avoir remplacé par autre chose.
00:25:09Oui, mais je suis comme vous,
00:25:11je pense que les rituels sont indispensables
00:25:13à l'humanité. Mais bon, ce serait
00:25:15le sujet d'une autre émission.
00:25:17Le porno est sûrement un des rituels
00:25:19et moi je crois que c'est positif
00:25:21lorsque des jeunes
00:25:23adultes sont capables
00:25:25de parler autour du porno.
00:25:27C'est un rituel qui leur dit
00:25:29je ne suis plus du côté des enfants,
00:25:31je deviens du côté, mais il faut aussi l'abandonner.
00:25:33C'est-à-dire que c'est pendant un temps
00:25:35que je vais
00:25:37rentrer dans une autre catégorie,
00:25:39le monde des adultes.
00:25:41Mel est avec nous. Bonjour, merci
00:25:43de réagir à ce sujet.
00:25:45Bonjour.
00:25:47Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:25:49Donc vous êtes une femme
00:25:51indépendante,
00:25:53avec de la personnalité
00:25:55et ça fait peur aux hommes.
00:25:57C'est ça.
00:25:59En fait, je pense qu'on peut
00:26:01considérer que je suis en phase
00:26:03avec la société dans laquelle on vit aujourd'hui
00:26:05où je me moule un petit peu
00:26:07sans dépersonnaliser, mais
00:26:09notre société attend des femmes
00:26:11et la société attend beaucoup de choses des femmes.
00:26:13Je crois qu'on peut dire que je suis sur tous les fronts.
00:26:15La professionnelle,
00:26:17la nul à maman,
00:26:19la femme fatale.
00:26:21Et dans ce souci
00:26:23pas de perfection, mais en tout cas
00:26:25dans cette atmosphère-là,
00:26:27effectivement,
00:26:29quand tu es indépendante, de liberté,
00:26:31assumer, les hommes ont du mal
00:26:33à se positionner, ce que je comprends très bien.
00:26:35La société n'est pas facile pour les hommes.
00:26:37Elle est en plein jamboulement.
00:26:39Et avec Me Too, on le voit,
00:26:41masculin a un peu du mal à se positionner
00:26:43et encore plus avec ce type de
00:26:45femme-là. Et j'en avais pas
00:26:47conscience. Et fatalement,
00:26:49ça se ressentait dans les hommes que je
00:26:51pouvais attirer à moi, c'est-à-dire que ceux dont le
00:26:53masculin était un peu fragile, on va dire.
00:26:55Bon, ils n'osaient pas s'aventurer.
00:26:57Ils partaient la queue entre les jambes, si je puis dire.
00:26:59Ah oui, même pas, ils partaient rien.
00:27:01Je les ai même pas eus, les pauvres.
00:27:03Sûrement des gens de qualité, mais
00:27:05voilà. Et forcément,
00:27:07à venir à moi plutôt des hommes masculins, ce que je gère
00:27:09très très bien d'ailleurs, et ce qui m'a toujours
00:27:11plus attirée jusqu'à présent.
00:27:13Sauf qu'en fait,
00:27:15au plus profond de moi,
00:27:17comme beaucoup de femmes, je ne sais pas,
00:27:19peut-être qu'elles se reconnaîtront dans mes propos,
00:27:21mais évidemment, il y a la femme
00:27:23vulnérable, la femme fragile, la femme
00:27:25qui a besoin d'une épaule forte.
00:27:27Alors, ça ne veut pas dire, et je pèse mes mots,
00:27:29je fais une petite parenthèse pour les féministes
00:27:31acharnées, dont je ne fais
00:27:33pas partie, même si je ne supporte pas les injustices.
00:27:35Comme beaucoup de femmes,
00:27:37effectivement, même si je peux faire
00:27:39tout moi-même, à peu près,
00:27:41je pense, même avoir des orgasmes,
00:27:43malgré tout,
00:27:45je pense que
00:27:47dans son plus profond
00:27:49intérieur, la femme a aussi besoin
00:27:51parfois d'une épaule forte.
00:27:53Et j'avoue que, dans ma
00:27:55sexualité, je ne suis pas du tout
00:27:57comme je peux être à l'extérieur, c'est-à-dire que
00:27:59ça m'excite d'être soumise,
00:28:01pas dans une domination patriarcale,
00:28:03mais parce que ça va
00:28:05me reposer d'être la femme
00:28:07guerrière que je suis obligée,
00:28:09la vie a fait de moi, en fait, aussi,
00:28:11d'avoir l'adversité, et ça me
00:28:13repose et ça me libère
00:28:15d'un poids,
00:28:17je peux m'affranchir de tout
00:28:19et finalement être vraiment moi-même.
00:28:21Je pense
00:28:23que vous avez compris
00:28:25ce que c'était qu'être une femme libre.
00:28:27C'est ça.
00:28:29C'est-à-dire que vous
00:28:31affirmez
00:28:33votre liberté dans la société,
00:28:35mais en revanche, sexuellement,
00:28:37vous savez
00:28:39affirmer votre désir
00:28:41d'être prise par un homme
00:28:43vrai, viril,
00:28:45puissant,
00:28:47et sa puissance,
00:28:49vous la récoltez parce que vous êtes
00:28:51ouverte à la recevoir.
00:28:53C'est ça.
00:28:55Ce qui devient intéressant, c'est que
00:28:57le revers de la médaille
00:28:59dans ce qu'on dégage,
00:29:01c'est qu'on peut
00:29:03donner l'image d'une
00:29:05femme castratrice, ce qui n'est absolument pas
00:29:07mon cas précis, ce que ça pourrait dire courante
00:29:09ou dans la vie plus intime.
00:29:13Oui.
00:29:15J'ai l'impression qu'on ne vous entendait plus.
00:29:17Tout va bien.
00:29:19Allez-y.
00:29:21Depuis 2-3 ans, j'ai appris
00:29:23à apprivoiser ma vulnérabilité.
00:29:25Je ne dis pas que j'y suis arrivée encore,
00:29:27ça se travaille encore, mais en tout cas,
00:29:29la vie m'a amenée
00:29:31à essayer de modifier en moi
00:29:33cette partie vulnérable que j'avais du mal
00:29:35à laisser émerger dans la vie quotidienne.
00:29:37Les gens, finalement, dans les échanges qu'on peut avoir
00:29:39avec eux, ont besoin aussi
00:29:41de voir que je ne suis pas
00:29:43une femme insubmersible, parce que
00:29:45je suis comme vous toutes et vous tous.
00:29:47J'ai aussi mes failles
00:29:49et je ne pouvais pas les exprimer auparavant, ce n'était pas possible.
00:29:53Du jour où j'ai commencé à le faire,
00:29:55ça m'a attiré à moi d'autres types d'hommes.
00:29:57Bien sûr.
00:29:59Mais c'est toute la
00:30:01difficulté, et c'est là où on voit que les repères
00:30:03heureusement sont en train de
00:30:05bouger. C'est qu'à la fois
00:30:07montrer qu'on est vulnérable,
00:30:09ce n'est pas montrer qu'on est une femme fragile,
00:30:11soumise.
00:30:13Et
00:30:15c'était compliqué à un moment donné, parce que les femmes
00:30:17quand même, je pense,
00:30:19à deux générations auparavant,
00:30:21c'est des femmes qui voulaient
00:30:23exister dans la société, elles devaient
00:30:25montrer qu'elles étaient puissantes, fortes,
00:30:27etc. Aujourd'hui, ce n'est plus nécessaire
00:30:29puisque les lois
00:30:31ont changé et les femmes peuvent
00:30:33montrer leur vulnérabilité tout en
00:30:35ayant des postes de pouvoir.
00:30:37Et c'est très vrai.
00:30:39Pardon, allez-y, je t'en prie.
00:30:41Je voulais redondir sur ce que vous avez
00:30:43dit tout à l'heure, Philippe, qui était très intéressant
00:30:45sur
00:30:47je ne sais pas si c'était formulé comme ça,
00:30:49la posture qui n'est pas figée.
00:30:51Ça m'a beaucoup intéressée parce que je pense que c'est
00:30:53complètement ça. Ce qui est intéressant dans notre société
00:30:55qui change, même si elle peut faire peur, même si
00:30:57elle est parfois extrême, malgré tout,
00:30:59je pense que la dualité qui entre
00:31:01chacun de nous, bien masculin,
00:31:03s'apprivoise de plus en plus.
00:31:05Il ne faut pas qu'elle s'éduque hors non plus parce que
00:31:07je pense qu'il faut garder son genre et son identité
00:31:09sexuelle, mais je trouve
00:31:11que la posture, même
00:31:13dans le rapport sexuel, elle peut
00:31:15changer, c'est-à-dire que je peux
00:31:17passer du rôle soumise
00:31:19à prendre l'initiative
00:31:21et devenir beaucoup plus active,
00:31:23et l'homme va devenir plus passif.
00:31:25C'est très stimulant. Je trouve que les codes
00:31:27ne soient pas trop figés
00:31:29et que les choses restent souples.
00:31:31La confiance aussi dans la relation,
00:31:33la connexion de qualité permet ça,
00:31:35normalement en tout cas.
00:31:37Vous avez tout à fait raison.
00:31:39La chose
00:31:41qui est difficile à accepter
00:31:43dans les mouvements
00:31:45féministes qui sont très idéologiques,
00:31:47c'est qu'il y a des différences
00:31:49physiologiques entre les hommes et les femmes.
00:31:51Excusez-moi,
00:31:53je vous coupe Philippe, mais je crois que
00:31:55ce qui est vraiment important, et c'est pour ça que je suis ravie
00:31:57de continuer à faire cette émission,
00:31:59et à entendre les femmes parler de leur intimité,
00:32:01je crois qu'on n'arrive toujours pas à faire la différence
00:32:03entre le sociétal et l'intime.
00:32:05Et on croit que,
00:32:07pour régler tous les problèmes
00:32:09d'égalité dans le sociétal, il faut
00:32:11que dans l'intime, ce soit aussi de l'égalité.
00:32:13Et là, on marche complètement
00:32:15sur la tête. Moi, je suis contre ce terme
00:32:17de consentement. On ne consent pas
00:32:19au plaisir. C'est ridicule,
00:32:21ce mot de consentement dans la sexualité.
00:32:23J'ai consenti il y a une demi-heure,
00:32:25mais vous êtes d'accord, le plaisir,
00:32:27c'est quelque chose qui vient,
00:32:29qui nous envahit, qui repart.
00:32:31Et ce terme de consentement,
00:32:33c'est totalement ridicule.
00:32:35Et moi, je trouve que le jour où on
00:32:37acceptera d'arrêter de mettre ce mot sur l'intimité,
00:32:39bien sûr qu'il est hors de question
00:32:41qu'un homme abuse d'une femme
00:32:43qui n'en a pas envie. On est bien
00:32:45d'accord là-dessus.
00:32:47Et je trouve,
00:32:49Mel, merci de votre témoignage, parce que
00:32:51ça me rassure, et je crois que ça
00:32:53me rassure aussi Philippe Breneau, parce qu'on a souvent
00:32:55parlé hors antenne de ce qu'on pensait,
00:32:57de tous ces mouvements qui vont
00:32:59à l'encontre de ce qu'est l'intimité.
00:33:01Oui, mais Brigitte, il y a une chose aussi.
00:33:03Ce dont vous parlez,
00:33:05vous êtes libre par rapport à
00:33:07votre sexualité, vous êtes autonome.
00:33:09Beaucoup de femmes ne le sont pas.
00:33:11Et celles qui vont
00:33:13dire, et je le crois vraiment,
00:33:15c'est vrai que j'étais à peu près
00:33:17consentante là, et puis un moment après,
00:33:19non, je ne suis pas capable de
00:33:21dire ainsi de suite, c'est parce que
00:33:23toutes les femmes ne sont pas construites
00:33:25de la même façon. Elles se connaissent peu.
00:33:27Et la grande difficulté,
00:33:29c'est qu'aujourd'hui, on a,
00:33:31je vais me permettre de dire, sur le marché,
00:33:33parce que les hommes et les
00:33:35femmes sont sur le marché
00:33:37des réseaux sociaux. On peut rencontrer
00:33:39des gens tous les jours, sauf que
00:33:41vous avez des gens qui ont
00:33:43un degré d'érotisme
00:33:45très fort
00:33:47et d'autres très faible.
00:33:49À ce moment-là, les mêmes réactions seront...
00:33:51Excusez-moi Philippe, mais
00:33:53c'est mon rôle aussi
00:33:55en tant que femme libre
00:33:57de montrer comment on peut devenir une
00:33:59femme libre. Sinon, on va passer
00:34:01d'une époque où les femmes étaient soumises
00:34:03à une époque où les femmes vont être
00:34:05des victimes. Il faut qu'il y ait une éducation
00:34:07à l'érotisme. Je suis désolée, je ne veux pas
00:34:09que les femmes deviennent des victimes
00:34:11parce qu'elles ne seront toujours pas libres.
00:34:13Merci beaucoup Mel, en tout cas, de votre
00:34:15témoignage. Merci beaucoup. On continue dans
00:34:17l'instant et vous pouvez réagir au 0826
00:34:19300 300. A tout de suite.
00:34:23Vous voulez réagir et participer à l'émission ?
00:34:25Appelez-nous dès maintenant au 0826
00:34:27300 300. Vous pouvez
00:34:29aussi nous laisser un message sur le répondeur
00:34:31de l'émission pour apporter votre témoignage
00:34:33ou poser vos questions. Nous vous attendons.
00:34:350826 300 300.
00:34:41Philippe Breneau est avec
00:34:43nous. Je rappelle que vous êtes à la fois
00:34:45sexothérapeute et anthropologue
00:34:47et c'est important parce qu'anthropologue, ça veut dire que
00:34:49vous étudiez toutes les
00:34:51cultures qui existent dans le monde.
00:34:53Oui, enfin, j'essaie de
00:34:55comprendre la variété des cultures.
00:34:57Et ça donne donc une vision
00:34:59beaucoup plus générale.
00:35:01On est bien d'accord.
00:35:03Charlotte est avec nous. Bonjour, merci
00:35:05de réagir, Charlotte.
00:35:07Bonjour Brigitte
00:35:09et bonjour Philippe.
00:35:11Bonjour Charlotte.
00:35:13J'ai été très interpellée par
00:35:15vos interventions
00:35:17précédemment avec Mel.
00:35:19C'est extrêmement intéressant ce sujet
00:35:21que vous amenez Brigitte et j'ai
00:35:23aujourd'hui la possibilité
00:35:25d'en parler, ce qui n'est pas chose aisée
00:35:27dans la vie courante.
00:35:29Je suis une femme maman
00:35:31qui a une sexualité tout
00:35:33à fait normale jusqu'à
00:35:35mes 40 ans.
00:35:37J'ai ensuite bifurqué vers
00:35:39les certinages. Tout simplement, pourquoi ?
00:35:41Parce que je voyais que mon mari
00:35:43visionnait des vidéos sur son
00:35:45ordinateur, des vidéos
00:35:47poking, et donc je lui ai dit
00:35:49tiens, pourquoi pas nous ?
00:35:51Et donc nous y sommes allées, vers
00:35:53les libertinages, chose qui est assez
00:35:55étrange puisque
00:35:57d'habitude c'est l'homme qui amène la femme.
00:35:59Là c'était l'inverse.
00:36:01Nous nous sommes beaucoup amusées
00:36:03pendant 10 ans, mais moi
00:36:05je suis très curieuse
00:36:07et je me suis un peu ennuyée
00:36:09au bout d'un certain temps.
00:36:11Une routine qui s'est installée et
00:36:13ça faisait un petit moment
00:36:15que j'avais des fantasmes que j'avais
00:36:17envie de vivre, des petits fantasmes
00:36:19PTSM
00:36:21et la vie en fait
00:36:23quand vous cherchez quelque chose,
00:36:25vous trouvez.
00:36:27J'ai rencontré des personnes et
00:36:29j'ai fait la connaissance d'une personne
00:36:31en particulier, via des connaissances
00:36:33qui est devenue mon maître.
00:36:35Ce maître, je l'ai toujours
00:36:37avec moi, je suis toujours mariée
00:36:39mais c'est une vie que j'ai
00:36:41à côté et que je
00:36:43vis pleinement avec lui, que ce
00:36:45soit physiquement
00:36:47ou bien par écrit.
00:36:49Le Covid est venu par là
00:36:51et donc nous avons
00:36:53inventé notre relation
00:36:55via l'écriture.
00:36:57L'écriture PTSM que je n'avais
00:36:59jamais écrite.
00:37:01Ça, ça doit plaire beaucoup à Philippe Breneau
00:37:03qui considère que l'écriture est peut-être
00:37:05le summum de l'érotisme.
00:37:07Ah oui, oui.
00:37:09Continuez un peu Charlotte,
00:37:11vous vouliez dire quelque chose.
00:37:13Nous avons écrit un roman
00:37:15c'était bien
00:37:17puisque nous continuons à écrire
00:37:19puisque géographiquement nous sommes
00:37:21séparés mais nous pouvons
00:37:23nous voir pour nous amuser
00:37:25mais ce que je voulais dire c'est que moi
00:37:27dans le PTSM, ce que j'ai trouvé
00:37:29c'est de lâcher prise.
00:37:31Je suis soumise, je n'ai rien
00:37:33décidé, j'ai entièrement
00:37:35confiance en mon maître,
00:37:37je me donne entièrement
00:37:39et ce qui est extraordinaire
00:37:41dans la sexualité et je voulais dire
00:37:43ça parce que c'est
00:37:45quelque chose qui est primordial pour les femmes
00:37:47et on en parle énormément
00:37:49nous avons des endroits
00:37:51secrets
00:37:53ou des endroits aménagés
00:37:55qui nous permettent
00:37:57de vivre ces fantasmes
00:37:59et ça, ça n'a absolument
00:38:01rien à voir avec
00:38:03la liberté
00:38:05le féminisme, etc.
00:38:07Si nous, nous pouvons vivre nos fantasmes
00:38:09comme nous pouvons en France le faire
00:38:11ça, c'est extraordinaire
00:38:13moi je sais que j'ai une chance
00:38:15formidable de vivre ça
00:38:17et malheureusement
00:38:19ça peut être dit
00:38:21je n'en parle à personne
00:38:23parce que si vous voulait que
00:38:25vous parliez de soumission
00:38:27ah oui mais tu te fais
00:38:29mais il y a une découverte
00:38:31de sensation, moi j'appelle
00:38:33ça mon pays des merveilles
00:38:35c'est extraordinaire
00:38:37c'est quelque chose qui va au-delà
00:38:39de la sexualité
00:38:41c'est de la
00:38:43sensibilité, c'est du mental
00:38:45c'est quelque chose d'autre
00:38:47mais ça n'a rien à voir avec l'amour
00:38:49moi mon maître
00:38:51je ne l'aime pas en tant que telle
00:38:53j'aime mon mari mais je n'aime pas mon maître
00:38:55c'est quelque chose totalement
00:38:57différent, par contre
00:38:59j'ai une conscience à 100%
00:39:01à 110%
00:39:03et je sais
00:39:05que je suis en sécurité
00:39:07ce qui est important aussi
00:39:09dans le BDSM
00:39:11bien sûr, c'est essentiel
00:39:13de toute façon
00:39:15je ne cesse de le répéter, l'opposé du lâcher prise
00:39:17c'est le contrôle et on ne peut être
00:39:19dans le lâcher prise que quand on est totalement
00:39:21en sécurité sinon on reste dans un contrôle
00:39:23et ce n'est pas possible
00:39:25Merci de ce témoignage Charlotte
00:39:27parce qu'on voit bien que
00:39:29la soumission
00:39:31dans la sexualité
00:39:33permet à la femme de se lâcher prise
00:39:35et donc cette jouissance multiple
00:39:37de la pointe des pieds
00:39:39jusqu'à la racine des cheveux
00:39:41c'est tout
00:39:43il ne faut pas imaginer que cette soumission
00:39:45elle est uniquement féminine
00:39:47cette soumission
00:39:49n'est pas une dévalorisation
00:39:51il y a la même position
00:39:53d'un homme devant
00:39:55une partenaire
00:39:57domina
00:39:59c'est le lieu de la jouissance
00:40:01qui est choisi en fonction
00:40:03de ce que nous sommes nous-mêmes
00:40:05c'est à dire notre propre personnalité
00:40:07et c'est là
00:40:09d'ailleurs vous l'avez découvert
00:40:11c'est là que vous avez trouvé
00:40:13un épanouissement
00:40:15j'ai noté une autre chose, lorsque vous racontez
00:40:17votre histoire où c'est
00:40:19vous qui proposez à votre mari
00:40:21d'aller faire du libertinage
00:40:23vous dites je me suis beaucoup amusé
00:40:25et puis
00:40:27je me suis ennuyé
00:40:29alors c'est quelque chose que j'ai extrêmement
00:40:31souvent entendu
00:40:33de femmes qui acceptent
00:40:35ou qui désirent faire du libertinage
00:40:37et assez vite
00:40:39elle parle de l'ennui
00:40:41parce que c'est un ennui répétitif
00:40:43de stratégies qui ne correspondent pas
00:40:45et vous avez dit ensuite
00:40:47j'ai trouvé par une rencontre
00:40:49particulière, j'ai trouvé ce que je cherchais
00:40:51et là vous ne vous ennuyez pas du tout
00:40:53c'est à dire que l'ennui
00:40:55vient de la répétition
00:40:57de séquences qui ne vous correspondent pas
00:40:59tandis que là vous avez
00:41:01et vous en parlez magnifiquement bien
00:41:03c'est à dire la façon dont
00:41:05c'est jouissance
00:41:07mais cette soumission n'a rien à voir avec
00:41:09une position basse, dévalorisée
00:41:11vous n'êtes pas avec un
00:41:13espèce de machiste
00:41:15voilà c'est ça
00:41:17qui vous dévaloriserait
00:41:19c'est une position
00:41:21d'épanouissement sexuel
00:41:23que vous trouvez à deux
00:41:25lui dans cette position, sûrement que lui-même
00:41:27ne serait peut-être pas bien dans une position
00:41:29de soumission
00:41:31et il est très heureux dans cette autre position
00:41:33et ça ne veut pas dire que ce soit un dominant
00:41:37tout à fait, vous avez tout à fait raison
00:41:39et ce que
00:41:41je voulais rajouter c'est que dans
00:41:43le BDSM bien évidemment
00:41:45c'est un modèle de chose
00:41:47fois
00:41:49et j'ai voulu
00:41:51à un moment donné
00:41:53tester, essayer
00:41:55le bondage
00:41:57une fois
00:41:59et pareil
00:42:01j'étais en confiance comme
00:42:03on m'avait recommandé, entourée de personnes
00:42:05de confiance, donc ça s'est
00:42:07très bien passé, mais moi
00:42:09à un moment donné j'ai ressenti
00:42:11une espèce de panique, de peur
00:42:13chose que la personne
00:42:15qui était là
00:42:17m'a rassurée
00:42:19mais c'est quelque chose que j'ai essayé une fois
00:42:21que je ne referai pas de
00:42:23et j'ai rencontré des personnes qui
00:42:25effectivement dans le BDSM
00:42:27peuvent devenir complètement addict
00:42:29c'est-à-dire que là
00:42:31par contre elles se laissent submerger
00:42:33à mon sens
00:42:35c'est ma perception
00:42:37elles se laissent submerger
00:42:39par ce besoin perpétuel d'adrénaline
00:42:41et ça c'est quelque chose
00:42:43qui moi me faisait peur
00:42:45donc j'ai des cases
00:42:47je sais ce que je veux
00:42:49je sais jusqu'où je peux aller
00:42:51mais il y a des choses
00:42:53que je ne referai pas
00:42:55ou dans lesquelles je n'irai pas
00:42:57Le bondage c'est
00:42:59très particulier, ça peut créer
00:43:01un sentiment de panique
00:43:03c'est pour ça qu'il faut vraiment faire attention à ne pas le faire
00:43:05ça avec n'importe qui
00:43:07mais encore une fois
00:43:09vous avez osé
00:43:11essayer et c'est en ça
00:43:13que je crois que vous êtes réellement une femme
00:43:15libre dans sa sexualité puisque vous
00:43:17osez essayer des choses
00:43:19vous aimez, vous continuez, vous n'aimez pas vous arrêter
00:43:21et puis vous dites ce qui est
00:43:23la solution, ce qui est l'idéal
00:43:25de l'épanouissement
00:43:27dans la sexualité, vous en parlez dans le BDSM
00:43:29mais ça serait pareil, c'est d'ailleurs la
00:43:31totale confiance dans le partenaire
00:43:33et c'est ça en fait
00:43:35qui caractérise l'épanouissement sexuel
00:43:37Merci beaucoup Charlotte
00:43:39de ce témoignage, on continue bien sûr
00:43:41mais d'abord avant de donner la place aux infos
00:43:43une petite devinette
00:43:45c'est un homme qui se rend chez sa voyante
00:43:47et qui lui dit votre belle-mère
00:43:49va avoir un accident
00:43:51et elle va mourir
00:43:53et qu'est-ce que répond l'homme ?
00:43:55Vous aurez la réponse après les infos
00:43:57Et demain nous recevons Michel Odulle
00:43:59et nous parlerons de la psychosomatique
00:44:01il nous dira pourquoi il faut donner du sens
00:44:03à nos maladies
00:44:05et à l'émission, appelez-nous
00:44:07au 0826 300 300
00:44:17Toujours en compagnie de
00:44:19Philippe Breneau, on essaye de mieux comprendre
00:44:21le succès de la
00:44:23New Romance, de la Dark Romance
00:44:25et de la sexualité des femmes
00:44:27bien sûr, grâce
00:44:29à vous mesdames
00:44:31qui témoignez, je vous en remercie
00:44:33et je vous invite évidemment
00:44:35à continuer à nous appeler au 0826 300 300
00:44:37bien sûr, les hommes peuvent
00:44:39également participer à ce débat tout à fait
00:44:41passionnant, passionnant aussi
00:44:43parce qu'on est avec Philippe Breneau
00:44:45qui connait tellement bien
00:44:47ça fait quoi, ça fait 50 ans
00:44:49que vous travaillez sur la sexualité des hommes
00:44:51la sexualité des femmes
00:44:53donc vous avez quand même un peu de recul
00:44:55Vous et moi on essaie de comprendre Brigitte
00:44:57on a un petit peu de recul
00:44:59qui permet l'expérience
00:45:01Alors déjà, la réponse à ma devinette
00:45:03c'est un homme qui se rend chez sa voyante
00:45:05et la voyante lui dit
00:45:07oui, en effet, votre belle-mère va avoir
00:45:09un accident et elle va mourir
00:45:11que répond l'homme ?
00:45:13Je suis perplexe
00:45:15Je sais, je sais, mais est-ce que je vais obtenir
00:45:17l'acquittement ?
00:45:19Eh oui, les belles-mères, c'est terrible
00:45:21C'est pas mal
00:45:23parce qu'on voit le cheminement
00:45:25et on aurait pu y penser
00:45:27Il y avait autrefois
00:45:29une culture
00:45:31de la haine des belles-mères
00:45:33Est-ce que ça existe autant ? Je ne sais pas
00:45:35Peut-être pas
00:45:37Moi, parce que la famille
00:45:39fait moins de poids
00:45:41dans les couples
00:45:43La famille a peut-être moins de poids
00:45:45mais il y avait vraiment quelque chose par rapport à la belle-mère
00:45:47qui était présente, très intrusive
00:45:49et qui, il faut le dire
00:45:51pour les plus jeunes générations
00:45:53elle l'habitait dans la maison
00:45:55avec le jeune couple
00:45:57Mais je crois que les très jeunes
00:45:59ne savent pas ça
00:46:01C'était il y a pas longtemps
00:46:03La manière de gérer les familles
00:46:05a beaucoup évolué
00:46:07ces derniers temps
00:46:09La devise du jour
00:46:11Sagesse du quotidien
00:46:13Demandez l'impossible
00:46:15En fait, demander l'impossible
00:46:17c'était un petit peu
00:46:19c'était parce que c'est impossible
00:46:21qu'ils ne savaient pas que c'était impossible
00:46:23qu'ils l'ont fait, vous connaissez cette formule
00:46:25et c'est vrai
00:46:29j'ai envie de répondre
00:46:31ce qui est difficile, ça peut se faire tout de suite
00:46:33ce qui est impossible, ça prendra un peu plus de temps
00:46:35on pourrait dire ça
00:46:37et c'est vrai que c'est important
00:46:39de comprendre
00:46:41qu'il faut
00:46:43savoir
00:46:45qu'on peut
00:46:47construire des ponts
00:46:49et les gens qui se sentent seuls
00:46:51c'est peut-être parce qu'ils construisent des murs
00:46:53vous êtes dans la poésie
00:46:55c'est compliqué pour les princes
00:46:57qui se disent
00:46:59alors les vrais princes
00:47:01il n'y a pas de problème
00:47:03ils réalisent toujours l'impossible
00:47:05mais il y a beaucoup de princes aujourd'hui qui se disent
00:47:07comment vais-je arriver
00:47:09j'ai au contraire un obstacle
00:47:11devant moi
00:47:13et l'impossible n'est pas facile à atteindre
00:47:15c'est vrai qu'il y a
00:47:17il y a des espoirs
00:47:19beaucoup de frustrations
00:47:21par rapport à cet impossible
00:47:23qui est rêvé
00:47:25cette différence entre le rêve
00:47:27et la réalité
00:47:29elle est fréquente
00:47:31on la voit parmi tous les couples qu'on est amené à suivre
00:47:33qui sont en difficulté
00:47:35parce que très souvent l'espérance
00:47:37elle est féminine
00:47:39parce que les hommes s'habituent beaucoup plus
00:47:41à une routine
00:47:43qui est insupportable pour la plupart des femmes
00:47:45c'est vrai, on a besoin de fantaisie
00:47:47Maria, bonjour
00:47:49oui, bonjour Brigitte
00:47:51bonjour Maria
00:47:53bonjour, j'adore ce que vous dites
00:47:55tout ça
00:47:57c'est d'une grande substilité
00:47:59rien n'est facile
00:48:01quand c'est facile
00:48:03finalement c'est pas si intéressant que ça
00:48:05c'est pour ça que
00:48:07on laisse tomber
00:48:09on cherche ailleurs
00:48:11on cherche autre chose de plus savoureux
00:48:13de plus piquant
00:48:15la race humaine
00:48:17est vraiment
00:48:19très très
00:48:21exigeante et très difficile
00:48:23oui
00:48:25on est plus complexe
00:48:27c'est sûr que
00:48:29l'animal lui
00:48:31il dort, il mange
00:48:33et puis il se reproduit
00:48:35il n'a pas
00:48:37un esprit pensant
00:48:39enfin on ne sait pas
00:48:41on ne s'est jamais aperçu
00:48:43que les ours ou les lions
00:48:45pensaient
00:48:47Maria, je vais plaisanter un petit peu
00:48:49mais moi je donne à manger la même chose
00:48:51à mes chiens tous les jours
00:48:53et elles sont ravies
00:48:55je n'ai pas de critique, je donnerais à manger
00:48:57la même chose à mon homme tous les jours
00:48:59je crois que j'aurai des critiques
00:49:01de toute façon, c'est pas rare
00:49:03sauf quelqu'un d'exceptionnel, rare
00:49:05c'est peut-être la différence
00:49:07entre un compagnon et un animal domestique
00:49:09voilà
00:49:11c'est vrai que Victoria Beckham mange
00:49:13la même chose tous les jours depuis beaucoup d'années
00:49:15au camp des espoirs de
00:49:17comment il s'appelle son mari
00:49:19David
00:49:21de David, qui lui est
00:49:23un gourmet, un gourmand
00:49:25etc
00:49:27donc
00:49:29il va peut-être se grignoter ailleurs de temps en temps
00:49:31Maria
00:49:33vous avez trouvé la solution
00:49:35oui oui
00:49:37donc voyez-vous
00:49:39tout est possible
00:49:41et quelquefois rien n'est possible
00:49:43quoi
00:49:45c'est tellement
00:49:47dingue
00:49:49et donc j'imagine que vous avez besoin
00:49:51de fantaisie dans votre sexualité pour réagir
00:49:53comme ça Maria
00:49:55j'ai besoin d'être satisfaite
00:49:57mais sans la fantaisie
00:49:59bon
00:50:01je dois dire que
00:50:03je ne suis pas
00:50:05une désargondée
00:50:07comme on dit
00:50:09BDSM
00:50:11je ne suis pas du tout de ce bois
00:50:13non non
00:50:15je suis très
00:50:17comment on dit
00:50:19sensuelle
00:50:21sensuelle
00:50:23du moment que ma sensualité
00:50:25est satisfaite
00:50:27je n'ai pas besoin de choses un peu
00:50:29rustes et un peu
00:50:31comment dire
00:50:33oui oui bien sûr
00:50:35non mais le BDSM je l'ai dit tout à l'heure
00:50:37ça correspond quand même à une minorité
00:50:39c'est pas du tout
00:50:41la norme de la sexualité des femmes
00:50:43mais quand vous dites
00:50:45vous avez besoin de sensualité d'accord
00:50:47mais est-ce que vous préférez
00:50:49que ce soit l'homme
00:50:51qui prenne un petit peu
00:50:53le cours des choses
00:50:55ou est-ce que vous préférez
00:50:57être vous celle qui va décider
00:50:59de la position
00:51:01de
00:51:03moi je suis
00:51:05assez
00:51:07oui assez sensuelle
00:51:09je ne suis pas figée
00:51:11on peut être sensuelle
00:51:13même dans le BDSM
00:51:19SM je pense que c'est quand même
00:51:21très très hard
00:51:23j'ai compris que ce n'était pas votre univers
00:51:25mais est-ce que dans votre sensualité
00:51:27vous êtes plutôt d'une sensualité
00:51:29un petit peu soumise ou dominatrice
00:51:31soumise pas trop
00:51:33non
00:51:35mais pas dominatrice non plus
00:51:37donc c'est pour ça que j'aime bien que ça soit
00:51:39très fluide
00:51:41que ça soit
00:51:43oui
00:51:45assez
00:51:47fusionnel
00:51:49donc j'ai pas trop de problèmes
00:51:51à partir de là
00:51:53oui donc je crois qu'en effet
00:51:55vous êtes dans une sexualité assez
00:51:57classique et je pense
00:51:59qu'en effet vous aimez être
00:52:01pénétrée, vous aimez que l'homme
00:52:05soit viril
00:52:07vous êtes une femme
00:52:09voilà j'aime quand même les hommes
00:52:11assez virils
00:52:13il faut quand même beaucoup de virilité
00:52:15pour satisfaire ma sensualité
00:52:17mais bon sans être
00:52:19BDSM
00:52:21ça n'a rien à voir
00:52:23la virilité et le
00:52:25dominateur
00:52:27non moi je suis pas dominatrice
00:52:29non
00:52:31oui j'aime bien être un peu
00:52:33dominée quand même
00:52:35je suis une vraie petite femelle
00:52:37tout à fait
00:52:39bon
00:52:41oui
00:52:43naturelle
00:52:45mais bon j'ai beaucoup de mal
00:52:47quand même à trouver des partenaires parce que
00:52:51je suis très sensitive
00:52:53et tant que je renifle
00:52:55de pas
00:52:57quelque chose qui me
00:52:59satisferait
00:53:01et bien
00:53:03j'attends
00:53:05j'attends de trouver
00:53:07et c'est ennuyeux
00:53:09parce que
00:53:11faut attendre longtemps des fois
00:53:15oui mais là
00:53:17trouver le bon amant qui nous convienne
00:53:19c'est pas si simple que ça non plus
00:53:21mais moi
00:53:23pardon j'avais très très
00:53:25bons amants mais je les ai
00:53:27enterrés alors maintenant faut que j'en trouve d'autres
00:53:29mais oui parce que
00:53:31regardez vous nous dites
00:53:33oui je vous écoute
00:53:35vous nous dites que vous êtes
00:53:37loin du BDSM
00:53:39alors pour en parler il y a des
00:53:41choses soft qui peut-être vous conviendraient
00:53:43peu importe mais vous avez dit une autre chose
00:53:45qui me semble intéressante
00:53:47comme vous disiez tout à l'heure
00:53:49si la sensualité est satisfaite
00:53:51j'ai pas besoin de beaucoup d'autres choses
00:53:53c'est à dire qu'en fait
00:53:55vous allez pas souvent trouver
00:53:57un partenaire
00:53:59très satisfaisant
00:54:01parce que oui beaucoup d'hommes
00:54:03sont pas forcément
00:54:05sur le plan de la sensualité
00:54:07et d'ailleurs c'est un conseil
00:54:09plutôt à toutes les auditrices
00:54:11et tous les auditeurs
00:54:13chaque fois qu'il y a une difficulté dans la sexualité
00:54:15c'est par
00:54:17la sensualité qu'on va
00:54:19l'améliorer tout le temps
00:54:21que votre sexualité par exemple ne change pas
00:54:23et vous augmentez la sensualité
00:54:25les caresses, des massages
00:54:27des temps
00:54:29interminables
00:54:31sur le corps de l'autre
00:54:33vous allez
00:54:35augmenter totalement votre relation
00:54:37à l'autre et peut-être que vous devriez
00:54:39chercher un partenaire
00:54:41qui serait intéressé
00:54:43plutôt par la sensualité
00:54:45effectivement la majorité des hommes
00:54:47sont intéressés
00:54:49je me permets de le dire c'est plus qu'un stéréotype
00:54:51par la pénétration
00:54:53alors c'est très compliqué
00:54:55d'accepter qu'il y ait une relation
00:54:57sans pénétration parce que
00:54:59en grande partie
00:55:01les hommes n'ont de vraies
00:55:03sensations que lors de la pénétration
00:55:05alors certains
00:55:07ont pu développer beaucoup plus
00:55:09le panel si vous voulez
00:55:11de la sensualité
00:55:13de la sommesthésie
00:55:15avec tout le corps
00:55:17et je crois que c'est important pour vous
00:55:19peut-être, on va pas mettre
00:55:21une petite annonce sur
00:55:23cherche homme sensuel
00:55:25mais il faut que vous vous rattachiez
00:55:27à quelque chose comme ça parce que souvent
00:55:29vous allez être déçu parce que
00:55:31vous avez tellement insisté là-dessus
00:55:33oui pour vous c'est le plus important
00:55:35j'ai l'impression
00:55:37absolument, merci Maria de ce témoignage
00:55:39on fait une petite pause et on continue
00:55:41sur Sud Radio 0826 300 300
00:55:43n'hésitez pas à réagir également
00:55:47vous voulez réagir et participer à l'émission
00:55:49appelez-nous dès maintenant au 0826
00:55:51300 300
00:55:53vous pouvez aussi nous laisser un message sur le répondeur
00:55:55de l'émission pour apporter votre témoignage
00:55:57ou poser vos questions
00:55:59nous vous attendons 0826 300 300
00:56:0114h16
00:56:03Brigitte Lae
00:56:05Sud Radio
00:56:07Philippe Breneau est avec nous et je vous remercie
00:56:09merci Philippe parce que c'est un sujet délicat
00:56:11aujourd'hui, c'est très impolitiquement
00:56:13correct ce dont on parle
00:56:15puisqu'on parle des femmes qui aiment
00:56:17être soumises dans leur intimité
00:56:19je précise bien
00:56:21pour qu'on ne m'agresse pas
00:56:23à la fin de l'émission
00:56:25Gaël est avec nous, bonjour
00:56:27oui bonjour Brigitte, bonjour Philippe
00:56:29bonjour Gaël
00:56:31merci de me donner cette opportunité
00:56:33et je vais apporter ma contribution
00:56:35par rapport à tout ce qui a déjà été dit
00:56:37alors
00:56:39je pense
00:56:41donc j'accompagne
00:56:43des personnes et en particulier des femmes
00:56:45depuis pas mal d'années
00:56:47et mon constat aujourd'hui
00:56:49en tant que quoi ?
00:56:51en tant que thérapeute
00:56:53et mon constat
00:56:55aujourd'hui c'est que
00:56:57pour le dire de façon un peu impolitiquement correcte
00:56:59c'est que nous sommes tous
00:57:01victimes d'une grande supercherie
00:57:03avec
00:57:05avec un amalgame
00:57:07entre le masculin et les hommes
00:57:09entre le féminin et les femmes
00:57:11et
00:57:13aujourd'hui beaucoup de femmes ont
00:57:15surinvesti par peur des hommes
00:57:17c'est ce qui m'a fait réagir
00:57:19sur le texto que j'ai reçu
00:57:21pour moi on s'affranchit
00:57:23quand on veut s'affranchir de quelque chose
00:57:25c'est que déjà
00:57:27on donne du pouvoir à la chose
00:57:29dont on veut s'affranchir
00:57:31et aujourd'hui par peur des hommes
00:57:33de subir ce qu'ont vécu
00:57:35leur mère, leur grand-mère, etc
00:57:37beaucoup de femmes ont surinvesti un masculin
00:57:39écrasant
00:57:41et écrasant par rapport
00:57:43à leur propre énergie féminine
00:57:45et de fait
00:57:47leur propre énergie féminine
00:57:49n'a plus d'espace
00:57:51pour s'exprimer
00:57:53sachant que le féminin a besoin d'espace pour s'exprimer
00:57:55que ce soit dans le corps
00:57:57ou dans la psyché
00:57:59et il ne peut s'exprimer que
00:58:01en sécurité comme vous l'avez dit tout à l'heure
00:58:03et du coup
00:58:05on se retrouve avec des femmes
00:58:07qui se mettent la plupart du temps en couple
00:58:09avec des hommes extrêmement rassurants
00:58:11qui ont un masculin
00:58:13plutôt écrasé
00:58:15mais qui ne leur
00:58:17permet pas d'exprimer leur propre féminin
00:58:19et à mon sens
00:58:21c'est simplement, vous l'avez déjà évoqué
00:58:23c'est la raison pour laquelle
00:58:25beaucoup de femmes se tournent vers le BDSM
00:58:27parce que dans cette pratique BDSM
00:58:29leur féminin trouve un cadre
00:58:31masculin finalement
00:58:33contenant, sécurisant
00:58:35dans lequel leur féminin peut
00:58:37vivre ce qu'il a à vivre
00:58:39si j'ose dire
00:58:41et s'expanser également
00:58:43et aujourd'hui
00:58:45il y a vraiment pour moi
00:58:47plus que temps
00:58:49de sortie de cette
00:58:51guerre entre ces femmes
00:58:53et ces hommes et de retrouver
00:58:55une alliance qui est l'alliance du vivant
00:58:57qui s'ouvre à partout autour de nous
00:58:59entre l'énergie féminine et l'énergie masculine
00:59:01voilà
00:59:03c'est très clair ce que vous dites
00:59:05Philippe Breneau voulait
00:59:07réagir
00:59:09merci Gaël
00:59:11d'abord de précision
00:59:13parce que vous y avez beaucoup réfléchi
00:59:15qui sont assez proches
00:59:17de ce que l'on peut penser
00:59:19c'est très bien de l'avoir dit dans ces termes
00:59:21vous avez parlé de guerre
00:59:23vous avez d'abord parlé de grande supercherie
00:59:25alors le terme
00:59:27est un petit peu fort
00:59:29mais c'est vrai
00:59:31que du fait d'un certain nombre de mouvements
00:59:33de déconstruction
00:59:35de wokisme
00:59:37d'un féminisme très
00:59:39exacerbé mais qui a du bon
00:59:41puisqu'il y a une nécessité
00:59:43de dépasser des violences
00:59:45intimes
00:59:47des violences conjugales
00:59:51une dévalorisation féminine
00:59:53qui n'a plus lieu d'être
00:59:55et bien effectivement
00:59:57il faut en passer à quelque chose
00:59:59vous avez parlé d'alliance du vivant
01:00:01certainement
01:00:03mais on va se retrouver
01:00:05et c'est pour ça que vous avez fait tout ce discours
01:00:07qui est très juste
01:00:09on va se retrouver avec des sujets
01:00:11qui continuent à être en guerre
01:00:13parce qu'on leur a donné
01:00:15les motifs de la guerre
01:00:17et notamment c'est tout un tas de femmes
01:00:19qui ont très mal vécu
01:00:21des épisodes de leur vie
01:00:23très souvent qui ont pu être abusées
01:00:25frustrées
01:00:27qui ont dû être
01:00:29violentées
01:00:31et qui sont en guerre contre les hommes
01:00:33alors il faut dépasser cette guerre
01:00:35je ne sais pas
01:00:37comment faire
01:00:39nous sommes tous à ne pas
01:00:41trop savoir mais il faut dépasser cette guerre
01:00:43des sexes
01:00:45qui est toujours en cours
01:00:47mais qui existe depuis une dizaine d'années
01:00:49pas tellement plus
01:00:51avant c'était une montée progressive
01:00:53vers des éléments que l'on n'accepte plus
01:00:55aujourd'hui
01:00:57oui Gaël vous pouvez réagir
01:00:59bien sûr
01:01:01oui tout à fait
01:01:03à mes yeux
01:01:05je prêche un peu pour ma paroisse et la vôtre
01:01:07ça passe par une thérapie
01:01:09c'est à dire que ça passe par aller voir
01:01:11qu'est-ce qui dans notre passé
01:01:13nous active
01:01:15à ce point
01:01:17pour sortir
01:01:19de cette amalgame et retrouver une sécurité
01:01:21intérieure
01:01:23je ne cesse
01:01:25d'essayer d'expliquer
01:01:27que ce n'est pas
01:01:29parce qu'on est dans une société où
01:01:31on a des avantages
01:01:33à être victime
01:01:35que ce soit d'ailleurs
01:01:37à cause d'abus sexuels
01:01:39où on voit le procès palmade
01:01:41qui commence aujourd'hui
01:01:43moi je crois qu'il faut comprendre
01:01:45on est parfois dans un
01:01:47état de victime
01:01:49mais si on veut rester victime
01:01:51on n'est pas libre
01:01:53et je crois que le problème aujourd'hui
01:01:55c'est qu'on encourage les femmes
01:01:57à se poser en victime
01:01:59et moi c'est pour ça
01:02:01que j'ai envie de continuer à me battre
01:02:03parce que je crois qu'on va sur une fausse voie
01:02:05bien sûr qu'il y a eu
01:02:07des femmes qui ont été victimes depuis la nuit des temps
01:02:09mais dans la majorité des cas
01:02:11des couples au siècle
01:02:13dernier, les femmes n'étaient pas
01:02:15toutes battues et
01:02:17maltraitées par leurs hommes
01:02:19il y a eu depuis la nuit des temps
01:02:21des tas d'hommes qui se sont très bien
01:02:23conduits avec
01:02:25leurs femmes et donc c'est pas parce qu'il y a
01:02:27peut-être eu 10-20% de femmes
01:02:29qui sont des victimes
01:02:31au siècle dernier qu'il faut
01:02:33poser le fait que
01:02:35toutes les femmes ont été des victimes
01:02:37oui c'est vrai
01:02:39je peux réagir encore ?
01:02:41en fait
01:02:43je le pose ici parce que j'ai moi-même été abusé
01:02:45un petit
01:02:47quand j'avais 7 ou 8 ans
01:02:49c'est pour ça que vous êtes devenu thérapeute ?
01:02:51voilà exactement, sans le savoir
01:02:53parce que c'est resté dans mon conscience
01:02:55pendant des années
01:02:57et justement
01:02:59c'est un peu ma carte d'immunité d'une certaine façon
01:03:01pour en parler très librement
01:03:03parce que j'aurais pu précisément
01:03:05me cacher derrière
01:03:07cet abus à partir du moment
01:03:09où j'ai été conscientisé
01:03:11pour expliquer toutes mes difficultés
01:03:13et j'ai pris parti au contraire
01:03:15de me responsabiliser dans ma création
01:03:17dans ce que je manifestais à l'extérieur de moi
01:03:19en retrouvant précisément cette sécurité intérieure
01:03:21alors c'est encore un travail
01:03:23c'est le travail d'une vie
01:03:25mais n'empêche que j'ai compris
01:03:27pourquoi justement je me comportais moi
01:03:29comme un gentil petit garçon
01:03:31alors qu'à l'intérieur de moi
01:03:33j'avais de nombreux fantasmes de domination
01:03:35que je consommais du porno de façon excessive
01:03:37pour en fait
01:03:39transférer cette énergie
01:03:41que je n'osais pas assumer dans le virtuel
01:03:43et j'ai fait tout ce chemin
01:03:45précisément
01:03:47pour ne plus être l'esclave
01:03:49de mes peurs, l'esclave de mes pulsions
01:03:51et donc je peux en parler
01:03:53très tranquillement
01:03:55de cette notion d'ancien abusé
01:03:57enfin en tout cas d'abus et des conséquences
01:03:59j'ai très conscience de ce que ça génère
01:04:01mais comme vous le dites très bien
01:04:03on a le choix en fait
01:04:05de rester victime de son passé
01:04:07ou de comprendre ce qu'il a nous enseigné
01:04:09et de reprendre la responsabilité
01:04:11de notre propre vie
01:04:13et bien merci beaucoup Gaël
01:04:15de votre participation
01:04:17on continue dans un instant grâce à vous
01:04:19merci de témoigner
01:04:21et on retrouve le sexe au conseil, les 3 mots
01:04:23à tout de suite
01:04:35626-300-300
01:04:3714h-16h
01:04:39Brigitte Lahaye, Sud Radio
01:04:41Brigitte Lahaye, Sud Radio
01:04:43le sexe au conseil
01:04:45Philippe Breneau, je vous propose
01:04:473 mots
01:04:49les mots vous savez
01:04:51c'est pas à vous que je vais l'apprendre
01:04:53les mots ont leur importance
01:04:55et il y a les mots qu'on aime
01:04:57et puis ce qu'on ne veut pas entendre
01:04:59et tout ça, ça en dit beaucoup sur nous
01:05:01et beaucoup sur notre sexualité
01:05:03je propose
01:05:05que dans votre couple vous fassiez
01:05:07le tiercé des 3 mots que vous préférez
01:05:09entendre lors de vos zébats sexuels
01:05:11et les 3 mots que vous ne voulez
01:05:13surtout pas entendre
01:05:15et ça peut être
01:05:17rigolo parce que
01:05:19avec votre femme, pas avec moi
01:05:21jusqu'à nouvel ordre
01:05:23ou alors c'est une invitation
01:05:25à faire des zébats sexuels tous les deux
01:05:27mais alors là franchement
01:05:29il y a un peu trop de monde qui nous écoute
01:05:31on n'est que seul
01:05:33dans le studio
01:05:35je trouve que c'est une bonne manière
01:05:37de mettre un petit peu de piment
01:05:39dans sa sexualité et c'est le propos
01:05:41de ce sexoconseil
01:05:43c'est pour donner un peu
01:05:45d'éléments dans la sexualité
01:05:47des gens et franchement
01:05:49vous pouvez me dire si vous voulez
01:05:51le mot que vous préférez entendre
01:05:53quand vous faites l'amour
01:05:55et 3 mots qu'on ne veut pas entendre
01:05:57ah oui
01:05:59un mot que je préfère entendre
01:06:01ça serait
01:06:03pourquoi pas
01:06:05viens
01:06:07j'aime bien un impératif
01:06:09oui oui
01:06:11ça permet
01:06:13de communiquer
01:06:15sur sa sexualité dans le couple
01:06:17pas de manière trop directe
01:06:19et c'est en ça que ce sexoconseil
01:06:21a son intérêt
01:06:23c'est plus qu'important
01:06:25et je le dis pour tous les auditeurs
01:06:27et les auditrices
01:06:29c'est pas qu'un petit truc
01:06:31mais il faut que vous le fassiez tous ce soir
01:06:333 mots
01:06:35qu'on désirait entendre
01:06:37et qu'on désirait ne pas entendre
01:06:39je sais pas
01:06:41t'es un emmerdeur
01:06:43non je sais pas il faut y réfléchir
01:06:45parce que je pense qu'au contraire
01:06:47on va sortir
01:06:49des choses qui sont plus profondes
01:06:51si on y pense un petit peu
01:06:53même si vous n'arrivez pas à en parler ce soir
01:06:55rien que tout seul
01:06:57réfléchir à ce que vous aimeriez entendre
01:06:59et ce que vous ne voulez pas entendre
01:07:01ça parle de votre sexualité
01:07:03ça parle de vos fantasmes, vos désirs
01:07:05ça parle de vous de toute façon
01:07:07merci Brigitte
01:07:09je vous en prie
01:07:11Didier, bonjour
01:07:13oui bonjour, bonjour madame Lea
01:07:15bonjour monsieur Bruno
01:07:17on vous écoute, allez-y
01:07:19alors moi j'appelais tout simplement
01:07:21pour faire part de votre expérience personnelle
01:07:23ma compagne est
01:07:25quelqu'un de très
01:07:27on va dire féministe
01:07:29une féministe
01:07:31non enragée
01:07:33et non extrémiste
01:07:35et qui
01:07:37dans la sexualité
01:07:39est complètement l'inverse
01:07:41une soumise à part entière
01:07:43voilà
01:07:45au quotidien, ceux qui la croisent
01:07:47l'apprendraient plutôt pour une personne
01:07:49plutôt castratrice
01:07:51on va dire
01:07:53qui est autonome
01:07:55avec beaucoup d'implôons
01:07:57de répartis, etc
01:07:59et dans nos membres d'intimité
01:08:01c'est totalement le contraire
01:08:03c'est une
01:08:05soumise à part entière
01:08:07qui
01:08:09qui aime donc que vous preniez l'initiative
01:08:11et que vous soyez
01:08:13c'est ça, c'est vous qui êtes
01:08:15celui qui va prendre
01:08:17qui va être le metteur en scène
01:08:19de vos actes sexuels
01:08:21après ceci dit
01:08:23elle sait bien
01:08:25se mettre
01:08:27en avant
01:08:29pour faire comprendre
01:08:31que là il va falloir y aller
01:08:33c'est
01:08:35vous parliez des trois mots
01:08:37un mot
01:08:39qu'elle pourrait avoir
01:08:41qui est plutôt une phrase d'ailleurs
01:08:43c'est du genre comment tu nous trouves
01:08:45donc là comment tu nous trouves
01:08:47en fait c'est un lieu plutôt tranquille
01:08:49et qu'il va falloir y aller
01:08:51exactement
01:08:55mais ce que vous dites
01:08:57Didier n'est peut-être pas
01:08:59antinomique
01:09:01d'une position féministe
01:09:03alors position féministe
01:09:05vous disiez bien elle a de la personnalité
01:09:07elle est autonome
01:09:09vous avez même parlé de castratrice
01:09:11moi je dirais que
01:09:13est-ce que c'est pas quelqu'un qui est
01:09:15dans le contrôle
01:09:17et que d'une certaine façon
01:09:19dans la sexualité
01:09:21et bien son contrôle
01:09:23c'est de lui dire
01:09:25fais ce que tu veux maintenant
01:09:27c'est à dire qu'en fait elle l'est
01:09:29c'est elle qui donne le cadre
01:09:31elle dit
01:09:33comment me trouves-tu
01:09:35tiens c'est des codes que vous connaissez
01:09:37et je pense que si vous le disiez
01:09:39bof
01:09:41vous allez vous faire rhabiller
01:09:43et ça va peut-être mal se passer
01:09:45en définitive si ça se trouve
01:09:47c'est elle qui contrôle
01:09:49qui a envie que ça se passe comme ça
01:09:51je crois que c'est pas antinomique du tout
01:09:53alors si on va dans
01:09:55les féministes
01:09:57comment dire
01:09:59intégristes
01:10:01oui il faudrait qu'une femme soit toujours en position dominante
01:10:03ou en tout cas jamais infériorisée
01:10:05mais on le disait tout à l'heure
01:10:07la position de soumission
01:10:09n'est pas une position
01:10:11de dévalorisation
01:10:13ça peut être au contraire
01:10:15la grande jouissance
01:10:17dans une position de soumission
01:10:19et d'ailleurs on sait très bien que parfois
01:10:21c'est celui qui se dit
01:10:23l'esclave qui est le maître
01:10:25parce que finalement
01:10:27Didier vous avez intérêt
01:10:29à être présent
01:10:31et à bander sur mesure si je puis dire
01:10:33quand elle est en train
01:10:35de s'offrir
01:10:37dans une position de soumise au fond
01:10:39c'est exactement ça
01:10:41à un certain moment
01:10:43on peut se demander qui est le souverain
01:10:45et qui est le dominant
01:10:47oui absolument
01:10:49mais encore une fois
01:10:51je crois qu'il faut bien comprendre que ces mouvements
01:10:53féministes extrêmes dont on parle
01:10:55ce sont des
01:10:57femmes qui finalement
01:10:59ne veulent plus d'hommes
01:11:01donc en fait elles ne veulent plus
01:11:03de sexualité, d'ailleurs elles sont contre la pénétration
01:11:05plus de sexualité
01:11:07elles ne veulent plus de sexualité
01:11:09tout simplement
01:11:11il ne faut pas que les rapports hommes-femmes se passent dans le domaine de la sexualité
01:11:13et vous me faites
01:11:15penser aussi Didier que
01:11:17je l'évoquais tout à l'heure
01:11:19le couple de Simone de Beauvoir et Nelson
01:11:21Algreen, votre compagne
01:11:23votre épouse
01:11:25c'est une Simone de Beauvoir
01:11:27elle est dans la vie, il n'y a qu'à voir Simone
01:11:29écouter un petit peu
01:11:31elle était très intellectuellement
01:11:33dominante, elle avait des opinions
01:11:35et elle est totalement
01:11:37elle fond devant son amant
01:11:39et elle dit je suis à tes pieds
01:11:41et maintenant viens
01:11:43fais de moi ce que tu veux
01:11:45mais c'est quand même elle qui décide
01:11:47absolument
01:11:49c'est tout à fait ça
01:11:51je me suis reconnu totalement
01:11:53nous nous sommes reconnus totalement
01:11:55dans ce que vous disiez tout à l'heure
01:11:57par rapport à Simone de Beauvoir
01:11:59appelez la Simone ce soir et vous allez voir
01:12:01comment elle va le prendre
01:12:03et il faut que
01:12:05vous accomplissiez votre devoir
01:12:07Didier
01:12:09merci en tout cas
01:12:11Didier
01:12:13on voit que finalement
01:12:15on a beau dire et raconter ce qu'on veut
01:12:17sur le plan de la sexualité
01:12:19il n'y a pas tellement de choses
01:12:21qui évoluent et qui bougent depuis la nuit des temps
01:12:23je crois que
01:12:25et c'est peut-être rassurant
01:12:27au fond
01:12:29d'une certaine manière
01:12:31oui parce qu'il y a eu
01:12:33dans la dernière décennie
01:12:35on a eu l'impression
01:12:37que tous les codes changeaient
01:12:39d'ailleurs on vous a dit il y a eu un ouvrage qui s'appelait
01:12:41le code change
01:12:43alors c'est très vrai
01:12:45qu'il y a des codes nouveaux suivant les générations
01:12:47mais en définitive on le disait tout à l'heure
01:12:49les nouvelles générations parlent des mêmes choses
01:12:51avec d'autres termes
01:12:53et il va y avoir des
01:12:55façons de lire et de concevoir la réalité différente
01:12:57certainement
01:12:59il s'agit de la même chose
01:13:01et que nous avons une sorte de continuité
01:13:03dans une sexualité que vous êtes en train de comprendre
01:13:05grâce à Sud Radio
01:13:07et à Brigitte
01:13:09qui vous permet
01:13:11c'est vrai que moi je suis surpris
01:13:13à chaque fois puisque je viens
01:13:15une fois par mois par exemple ici
01:13:17je suis surpris de la pertinence
01:13:19des questions
01:13:21des intervenants
01:13:23il y a
01:13:25une vingtaine d'années que je fais ça avec vous Brigitte
01:13:27les auditeurs n'étaient pas
01:13:29les mêmes mais c'est vous qui les avez
01:13:31transformés
01:13:33la société
01:13:35il y a les deux
01:13:37pour la sexualité c'est quelque chose
01:13:39que je répète à mes étudiants
01:13:41la sexualité est comportementalement
01:13:43apprise c'est à dire qu'on l'apprend
01:13:45en fonction de nos expériences successives
01:13:47et elle est socialement
01:13:49construite en fonction des images
01:13:51que propose la société
01:13:53on est dans une société où il n'y a pas d'image de sexe
01:13:55on ne parle pas de sexe
01:13:57on est bien embêté, ça ne marche pas pareil
01:13:59aujourd'hui il y a une profusion
01:14:01d'images mais
01:14:03il y a une profusion de discours
01:14:05c'est à dire que le discours s'est libéré
01:14:07et on voit comment
01:14:09toutes les interventions aujourd'hui
01:14:11mais tous les jours précédents ou suivants
01:14:13sont extrêmement pertinentes
01:14:15elles nous permettent à nous
01:14:17de comprendre d'ailleurs tout ce que nous savons
01:14:19Brigitte, moi-même ou d'autres intervenants
01:14:21c'est de vous que nous les avons appris
01:14:23mais absolument, moi c'est parce que j'écoute
01:14:25tous les jours les hommes et les femmes que j'avance
01:14:27alors parfois, je suis comme vous
01:14:29Philippe, Renaud, j'ai une idée
01:14:31je me dis tiens ça doit être à cause de ça
01:14:33qu'il se passe ça etc
01:14:35mais j'attends toujours que ce soit validé par
01:14:37les auditeurs pour pouvoir
01:14:39ensuite l'affirmer
01:14:41et je crois que c'est en ça que je prends toujours
01:14:43de plus en plus de plaisir à faire cette émission
01:14:45puisque ça me permet de valider
01:14:47mes réflexions
01:14:49sur la nature humaine
01:14:51sur la nature humaine
01:14:53et c'est comme ça que
01:14:55elles sont au plus juste
01:14:57et que dans l'écoute
01:14:59toutes les auditrices, les auditeurs
01:15:01se font une certaine idée
01:15:03alors vous n'avez pas à suivre
01:15:05exactement ce qu'on vous dit
01:15:07mais on amène des idées
01:15:09ce n'est pas des opinions, c'est tout un tas de choses
01:15:11qui sont assez solides parce qu'on a
01:15:13beaucoup lu, on vous a beaucoup entendu
01:15:15et d'une certaine façon
01:15:17on sait des choses sur l'intimité
01:15:19et il ne faut pas
01:15:21trop se laisser aller aux sirènes
01:15:23dans les réseaux sociaux, on peut
01:15:25entendre tout ce qu'on veut dans les réseaux
01:15:27il y a des choses qui sont
01:15:29stabilisantes, qui sont tranquillisantes
01:15:31et on vient de le dire, par exemple
01:15:33que la sexualité a une certaine continuité
01:15:35et par exemple l'épanouissement
01:15:37sexuel, il ne change pas
01:15:39beaucoup au fil des générations
01:15:41On continue dans un instant
01:15:43avec vous bien sûr sur Sud Radio
01:15:46Vous voulez réagir et participer
01:15:48à l'émission ? Appelez-nous dès maintenant
01:15:50au 0 826 300 300
01:15:52Vous pouvez aussi nous laisser un message
01:15:54sur le répondeur de l'émission pour apporter
01:15:56votre témoignage ou poser vos questions
01:15:58Nous vous attendons, 0 826 300 300
01:16:0214h-16h
01:16:04Brigitte Lahaye, Sud Radio
01:16:0614h-16h
01:16:08Brigitte Lahaye, Sud Radio
01:16:10Philippe Breneau est toujours avec nous
01:16:12et je rappelle le titre de votre dernier livre
01:16:14Éloge de la masturbation
01:16:16aux éditions La Musardine
01:16:18Est-ce que dans la masturbation on est soumis ou dominants ?
01:16:20Ce serait une vaste question
01:16:22Peut-être les deux à la fois
01:16:24ça dépend si on prend la main droite
01:16:26ou la main gauche
01:16:28Bonjour Christophe
01:16:30Bonjour Brigitte
01:16:32Bonjour Christophe
01:16:34Moi je suis avec mon épouse
01:16:36on marie depuis 27 ans
01:16:38on fait ensemble et notre sexualité
01:16:40a évolué
01:16:42et au fur et à mesure du temps
01:16:44elle a avoué ses désirs
01:16:46d'être de plus en plus
01:16:48prise et soumise
01:16:50en interne
01:16:52c'est assez intéressant
01:16:54mais dans son discours
01:16:56c'est une femme totalement
01:16:58indépendante sur plein de choses
01:17:00autonome
01:17:02un four caractère
01:17:04qui ne se laisse pas faire
01:17:06dans la chambre à coucher
01:17:08c'est vraiment son désir
01:17:10comme on disait
01:17:12manger le poulot chaud
01:17:14d'une position
01:17:16vraiment offerte
01:17:18un abandon total
01:17:20Vous avez dit le mot Christophe
01:17:22moi je suis une femme
01:17:24donc je peux un peu plus parler
01:17:26de la sexualité des femmes
01:17:28pour qu'on arrive à la jouissance
01:17:30il faut qu'on arrête
01:17:32tout ce qui est d'ordre cérébral
01:17:34pour beaucoup de femmes le cérébral
01:17:36prend beaucoup d'importance
01:17:38si on est en sécurité
01:17:40beaucoup de femmes l'ont dit
01:17:42et puis si on a en face
01:17:44quelqu'un qui prend
01:17:46les rênes
01:17:48c'est ça
01:17:50vraiment
01:17:52elle s'est offerte
01:17:54mais pour s'offrir
01:17:56et pour prendre du plaisir
01:17:58et arriver à la jouissance
01:18:00il y a vraiment cette notion d'abandon
01:18:02elle s'est abandonnée
01:18:04à mon plaisir, à mon désir
01:18:06à mes caresses
01:18:08tout en souffrant dans son corps
01:18:10tout en vous obligeant
01:18:12à être
01:18:14actif
01:18:16viril
01:18:18et en érection
01:18:20exactement
01:18:22il faut que je sois dur
01:18:24souvent dans les mots
01:18:26j'ai écouté votre émission
01:18:28dans les trois petits mots
01:18:30pour moi c'est vraiment une des phrases
01:18:32que j'aime bien entendre et qu'elle dit souvent
01:18:34être un mois fort
01:18:36il y a ce côté là aussi
01:18:38et c'est assez paradoxal dans nos sociétés
01:18:40dans le regard
01:18:42qu'on a vis à vis des femmes
01:18:44et autour de moi j'entends des hommes
01:18:46qui ont du mal à faire la différence entre
01:18:48le plaisir
01:18:50dans la chambre couché
01:18:52on a parlé de l'épisode de la sexualité
01:18:54où les femmes ont
01:18:56je ne sais pas si toutes
01:18:58mais beaucoup ont ce désir là
01:19:00d'être remplies
01:19:02physiquement le corps
01:19:04au delà de la pénétration
01:19:06pour la reproduction
01:19:08physiquement c'est la femme qui reçoit
01:19:10c'est un réceptacle
01:19:12et peut-être qu'il lui a fallu un certain temps
01:19:14parce que vous dites
01:19:16c'était pas comme ça au début de votre rencontre
01:19:18et c'est très possible qu'il lui a fallu
01:19:20un certain temps
01:19:22et ce que dit Brigitte est important
01:19:24parce que l'imaginaire
01:19:26féminin n'est pas le même
01:19:28que l'imaginaire masculin
01:19:30il peut être perturbé
01:19:32par beaucoup de choses
01:19:34et il faut une grande disponibilité pour s'abandonner
01:19:36c'est-à-dire d'abord la confiance
01:19:38et c'est très possible
01:19:40qu'il ait fallu un certain temps
01:19:42pour être certaine
01:19:44je parle à sa place à elle
01:19:46pour être certaine qu'elle était en totale confiance
01:19:48avec vous
01:19:50et ça, ça ne se décide pas
01:19:52c'est pas de l'ordre de la volonté
01:19:54et il y a un moment où
01:19:56elle s'abandonne et là elle dit
01:19:58fais ceci, fais cela
01:20:00comme on l'évoquait il y a un instant
01:20:02si ça se trouve c'est elle aussi
01:20:04qui vous dit, qui donne des ordres
01:20:06qui contrôle et qui vous demande
01:20:08tiens j'ai envie que tu me pénètre
01:20:10de cette façon et ainsi de suite
01:20:12bien sûr
01:20:14il y a ce côté là
01:20:16il y a aussi dans ce que je dessine
01:20:18mais après ce qui est intéressant
01:20:20c'est pas arrivé dans les premières années
01:20:22d'un autre couple
01:20:24j'allais dire
01:20:26la femme Fontaine dans toute sa splendeur
01:20:28qui s'est épanouie
01:20:30justement parce que
01:20:32elle était totalement abandonnée
01:20:34j'allais dire à mes mères, à mon corps
01:20:36à mon désir, à moi aussi
01:20:38et elle prend du plaisir
01:20:40et je le redis c'est assez troublant
01:20:42quand elle ne voit
01:20:44être l'homme dominant
01:20:46et la prendre
01:20:48c'est comme ça
01:20:50oui mais vous dites bien d'ailleurs que
01:20:52vous êtes en position
01:20:54ou elle va se mettre en position
01:20:56de soumission, vous de domination
01:20:58mais ça veut pas dire que vous soyez machiste
01:21:00et que vous soyez
01:21:02un supérieur
01:21:04alors c'est très compliqué
01:21:06au niveau des mouvements féministes
01:21:08de faire comprendre ça
01:21:10puisque tout a été construit sur la déconstruction
01:21:12de la domination
01:21:14or
01:21:16il y a quelque chose qui est de l'ordre
01:21:18de la nature
01:21:20c'est que, regardez, dans l'espèce humaine
01:21:22tous les mâles sont plus grands
01:21:24que toutes les femelles
01:21:26alors on peut très bien faire un couple disparate
01:21:28dans lequel il y a une femme très grande
01:21:30avec un homme moins grand
01:21:32mais à 90%
01:21:34ou un truc comme ça
01:21:36les couples
01:21:38se répartissent avec justement
01:21:40une différence de taille
01:21:42en grande partie ça tient
01:21:44non pas à l'espèce humaine
01:21:46et non pas comme une idée farfelue
01:21:48qui avait été développée par
01:21:50une pseudo-anthropologue
01:21:52je me permets de dire
01:21:54qui était qu'au début de l'humanité
01:21:56les hommes auraient empêché les femmes de manger
01:21:58ce qui fait qu'elles seraient
01:22:00moins grandes que les hommes
01:22:02pas du tout, parce que quand vous regardez
01:22:04les squelettes des Australopithèques
01:22:06il y a un million d'années
01:22:08ou il y a deux millions d'années
01:22:10les squelettes un petit peu plus avant
01:22:12et puis nos grands singes qui sont nos cousins
01:22:14chez les chimpanzés
01:22:16le mâle fait
01:22:18un tiers de plus que la femelle
01:22:20et ainsi de suite, si vous regardez tous les mammifères
01:22:22le mâle est plus grand
01:22:24il y a des raisons à cela, je ne vais pas les expliquer ici
01:22:26ça n'a rien à voir
01:22:28avec l'espèce humaine
01:22:30mais cette différence doit être
01:22:32utilisée de façon positive
01:22:34dans une sexualité
01:22:36épanouie et pas du tout
01:22:38de façon idéologique
01:22:40dans une castration
01:22:42d'une position soi-disant dominante qui ne l'est pas
01:22:44Et puis peut-être pour rassurer
01:22:46les quelques féministes qui nous écoutent
01:22:48Christophe, une fois que le rapport
01:22:50est terminé, vous êtes tendre avec votre femme ?
01:22:52Oui, évidemment
01:22:54Tout va bien, ouf !
01:22:56J'ai eu très peur !
01:22:58Comment c'est possible ?
01:23:00C'est là où c'est, j'allais dire, complexe
01:23:02le plaisir féminin
01:23:04Pour moi, il y a un film
01:23:06magnifique, c'est Sur la route de Madison
01:23:08Oui, bien sûr
01:23:10Il montre à quel point
01:23:12le cœur est secret
01:23:14d'une femme, et le plaisir peut être
01:23:16j'allais dire multiple
01:23:18dans l'épanouissement
01:23:20d'être une mère, mais aussi le plaisir
01:23:22de rencontrer
01:23:24un homme et d'une histoire
01:23:26brève qui peut être fabuleuse
01:23:28et qui fait toute une vie
01:23:30Pour moi, il y a tout ça
01:23:32qui est en chacune de vous, mesdames
01:23:34Merci Christophe de ce joli témoignage
01:23:36et puis encore une fois
01:23:38une sexualité dans un couple
01:23:40de 27 ans, si elle n'évolue pas
01:23:42elle finit par s'éteindre
01:23:44et si elle évolue
01:23:46elle ne fait que s'enrichir
01:23:48c'est important à dire ça aussi
01:23:50mais peut-être, Philippe Breneau
01:23:52il faut dire aux jeunes femmes qui nous écoutent
01:23:54ou aux parents qui ont des jeunes filles
01:23:56il est évident aussi
01:23:58que la sexualité d'une femme
01:24:00c'est complexe
01:24:02parce qu'elle n'est pas
01:24:04si facile que ça
01:24:06entre le moment où elle va démarrer
01:24:08ses premiers rapports
01:24:10et on dit
01:24:12c'est notamment Alain Héril qui a beaucoup travaillé
01:24:14sur la sexualité féminine
01:24:16on dit qu'une femme commence à s'épanouir
01:24:18à partir de 35-40 ans
01:24:20sexuellement, donc on voit bien
01:24:22que la sexualité féminine
01:24:24elle est beaucoup plus compliquée
01:24:26que la sexualité masculine
01:24:28en général, les hommes
01:24:30n'évoluent pas tellement dans leur sexualité
01:24:32je ne dis pas qu'ils n'évoluent pas
01:24:34je ne suis pas non plus...
01:24:36pas tellement, et je suis entièrement d'accord
01:24:38sur le fait, moi j'aime bien insister
01:24:40sur une chose très simple
01:24:42c'est que la sexualité masculine
01:24:44est très peu conditionnelle
01:24:46c'est à dire qu'il n'y a pas grand chose qui l'embête
01:24:48et je me permets de dire
01:24:50notre sexualité à nous les hommes
01:24:52elle est un peu simpliste
01:24:54et elle va se déclencher très facilement
01:24:56elle vient
01:24:58elle part souvent
01:25:00de façon volontaire
01:25:02la sexualité féminine
01:25:04est très conditionnelle
01:25:06c'est à dire, comme vous disiez tout à l'heure Brigitte
01:25:08il peut y avoir plein d'idées
01:25:10qui vont s'installer dans la tête et qui permettent pas
01:25:12la disponibilité
01:25:14il va falloir un apprentissage
01:25:16progressif de la disponibilité
01:25:18à soi pour arriver à être
01:25:20autonome dans sa sexualité
01:25:22que les hommes n'ont pas
01:25:24besoin d'obtenir, parce que très vite
01:25:26ça va se résoudre
01:25:28un petit peu de la même façon
01:25:30c'est à dire que la sexualité féminine
01:25:32est beaucoup plus complexe, il faut que les hommes y soient
01:25:34très attentionnés
01:25:36et au fil de la vie d'une femme
01:25:38cet homme va voir sa sexualité
01:25:40évoluer, la sexualité
01:25:42de sa partenaire, et c'est d'ailleurs
01:25:44important qu'il le sache
01:25:46parce que sinon, on peut très bien dire
01:25:48qu'est-ce que tu fais, avoir quelque chose
01:25:50qui est différent de ce que je connais
01:25:52au contraire, ça doit être des étapes
01:25:54différentes d'épanouissement
01:25:56et au fil de la vie, dernier mot
01:25:58autant il y a des
01:26:00difficultés au milieu de la vie
01:26:02à partir de 50 ans, il y a beaucoup
01:26:04d'hommes qui peuvent avoir des
01:26:06pannes, des choses un petit peu
01:26:08difficiles, l'érection masculine
01:26:10n'est pas tout à fait la même, ainsi de suite
01:26:12au fil de la vie, du fait qu'il n'y a
01:26:14plus les règles, qu'il y a une plus grande disponibilité
01:26:16et il y a un apprentissage de la jouissance
01:26:18la sexualité féminine est
01:26:20d'autant plus facile, donc
01:26:22c'est aux hommes
01:26:24d'être attentifs à cette évolution
01:26:26de la sexualité féminine et en étant
01:26:28certain qu'elle est compliquée
01:26:30c'est d'être
01:26:32attentif et d'y faire attention
01:26:34Voilà, et ce qu'on a peut-être encore
01:26:36besoin d'ajouter sur la sexualité
01:26:38féminine, c'est qu'il y a aussi le moment
01:26:40où les femmes deviennent mères et si elles sont
01:26:42à l'aise dans leur
01:26:44féminité, dans leur maternité
01:26:46dans leur sexualité, à ce moment-là
01:26:48elles vont prendre conscience de leur puissance
01:26:50parce qu'il n'y a rien de plus puissant
01:26:52pour un être humain que d'en mettre un au monde
01:26:54je crois qu'on sait même
01:26:56que certaines femmes jouissent au moment de l'accouchement
01:26:58c'est pas si fréquent
01:27:00que ça bien sûr, mais ça existe
01:27:02et donc cette puissance-là
01:27:04évidemment
01:27:06fait que leurs sexualités vont changer
01:27:08c'est ce qui parfois provoque des problèmes
01:27:10dans les couples, puisqu'il y avait une sexualité
01:27:12avant et
01:27:14elles veulent une sexualité différente après
01:27:16voilà, je crois que c'était aussi important d'ajouter
01:27:18ce petit
01:27:20détail qui n'en est pas un
01:27:22évidemment. Philippe Bruneau, merci beaucoup
01:27:24comme toujours avec vous
01:27:26on peut vraiment faire avancer
01:27:28la compréhension de la sexualité, donc je vous en remercie
01:27:30et je vous dis à très vite
01:27:32à très bientôt. Demain, on sera avec Michel Oudoul
01:27:34vous connaissez bien sûr
01:27:36Michel Oudoul et on va évoquer la psychosomatique
01:27:38de quoi on parle quand on parle de
01:27:40psychosomatique, est-ce qu'il y a vraiment des maladies
01:27:42psychosomatiques et pourquoi
01:27:44c'est si important de mettre du sens
01:27:46dans ces maladies et je peux vous assurer
01:27:48qu'avec Michel Oudoul vous saurez en mettre
01:27:50Sud Radio, votre attention
01:27:52et notre plus belle récompense