Avec Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs
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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Les agriculteurs sont en colère. Et nous avons avec nous Quentin Leguillou, qui est secrétaire général des Jeunes Agriculteurs.
00:10Bonjour, Quentin Leguillou. — Bonjour.
00:12— Merci. Vous êtes agriculteur à près de 100 km de Paris, pas un petit peu moins.
00:17— Oui, c'est ça, dans les églises. Il vit neuron noir. — Céréalier ? — Céréalier.
00:19— Céréalier. Bien. Autour de Paris, Quentin Leguillou, il y a la semaine prochaine, le 18 novembre, le début d'un G20.
00:27Et lors de ce G20, certains pays de l'UE – je pense à l'Espagne et l'Allemagne – poussent, poussent la Commission européenne
00:35à signer un accord entre l'UE et le Mercosur. Le Mercosur, ce sont plusieurs pays, plusieurs pays d'Amérique du Sud.
00:44Il faut bien le rappeler. 5 pays, le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay et la Bolivie.
00:50Bien. Cet accord entre l'UE et le Mercosur, vous n'en voulez pas. Pourquoi ?
00:56— Bon. Plusieurs raisons. Le Mercosur, ça fait maintenant quoi ? Une vingtaine d'années ? 20, 25 ans qui traînent depuis les années 2000.
01:04Systématiquement, c'est l'alimentaire, l'agriculture qui est mis dans une monnaie d'échange pour aller envoyer des voitures au Mercosur,
01:10pour aller échanger nos productions européennes. OK, c'est une chose. Pourquoi pas ? Il faut qu'on puisse faire du libre-échange.
01:20Il faut qu'on puisse travailler. Il n'y a pas de problème. Sauf que là, on est en train de nous annoncer
01:24qu'on va aller prendre de la viande bovine, du sucre, qu'on va aller prendre du riz.
01:28— Du riz, du miel, du soja. — C'est ça. Alors en échange, on va vendre du.
01:32— Oui. On va vendre des voitures, des machines, des produits pharmaceutiques. Et même du fromage et du vin.
01:38— Oui, bien sûr, bien sûr. Mais comment ces produits qui vont arriver en France se seront en termes de normes ?
01:43Nous, on a nos normes françaises européennes. Il n'y a pas d'EGM. Il n'y a plus de nourriture animale,
01:49crise vache folle dans les années 90. Tout ça, c'est fini chez nous. On nous parle quand il y avait eu
01:554 ou 5 agriculteurs qui s'étaient rassemblés pour faire une ferme des millevaches dans le nord de la France.
01:59Tout le monde s'était offusqué. Par contre, quand on va prendre du Brésil, des fermes qui font 10 000, 15 000 vaches
02:05où elles voient jamais un brin d'herbe parce qu'elles sont parquées sur de la boue arriver dans nos assiettes,
02:11dans les assiettes de nos enfants. Enfin voilà, il y a un moment où il faut prendre un peu les agriculteurs.
02:17— Donc vous dites au gouvernement français « Tenez bon ». Michel Barnier sera aujourd'hui à la rencontre
02:24d'Ursula von der Leyen pour essayer de l'infléchir. Mais l'Espagne, l'Allemagne entre autres poussent pour la signature
02:31de cet accord. Il n'y a pas de politique européenne. Or, on a besoin aujourd'hui face à l'Amérique, les États-Unis
02:38et la Chine, on a besoin d'une Europe forte et unie. C'est ce que vous demandez.
02:43— C'est ce qu'on demande. Mais bien sûr, l'Europe, on en veut. Nous, jeunes agriculteurs, syndicats responsables,
02:48on veut de l'Europe parce que c'est unis ensemble qu'on pourra aller faire front face à tous ces autres pays
02:54qui émergent ou du moins qui se développent ou qui changent de président et qui pourraient nous créer des problèmes.
02:58Donc il faut être unis fort ensemble. Aujourd'hui, nous, on en appelle à tous les agriculteurs européens.
03:03Si aujourd'hui, quelqu'un, un agriculteur européen en Pologne ou autre, écoute Sud Radio, je l'appelle à venir avec nous,
03:09à nous rejoindre, à tous les agriculteurs européens pour faire front mercosur, tous ensemble.
03:14Les Espagnols sont en train de changer. Les agriculteurs espagnols sont en train de changer, se posent des questions.
03:19Parce qu'aujourd'hui, avec malheureusement toutes les inondations qu'ils ont eues, l'Espagne va vivre la prochaine année
03:25qui va être très difficile pour une grande partie des agriculteurs. Il faut tous se remettre en question ensemble.
03:30Déjà, unissons toute l'Europe. Toutes les utilisations des molécules, tous pour l'Europe identique.
03:36Toutes les utilisations et les normes d'élevage, tous ensemble déjà normes identiques au sein même de l'Union Européenne.
03:41— Des règles fiscales identiques. — Pour tout le monde en Europe déjà à l'identique.
03:45Et après, on pourra les voir avec nos libre-échange dans les pays internationaux.
03:51— Bien sûr. Parce qu'il y a des accords de libre-échange qui ne sont pas si mauvais que ça pour l'Europe. Pardon.
03:55— Bien sûr. — Mais l'accord avec la Nouvelle-Zélande ou avec... C'est pas si mauvais que ça, finalement. Ou avec le Canada.
04:03On a des traités qui, aujourd'hui, apportent des choses à la France. Le Mercosur peut apporter des choses à la France.
04:09Par contre, quand on met vraiment tout le point... Enfin nous, on comprend pas comment, aujourd'hui,
04:13tous les écolos de France ne sont pas vent debout sur ce Mercosur. On nous parle de 200 000, 200 000, 300 000 hectares
04:21pour 5% de viande supplémentaire qui va arriver en capacité française.
04:27On a quasiment 300 000 hectares d'éforestation supplémentaire pour respecter le traité.
04:31On a du mal à comprendre, quoi. Enfin un petit peu. Donc oui, il y a des traités qui sont bons.
04:36Il faut faire du libre-échange. Il n'y a pas de souci. Il faut travailler avec la Chine.
04:39Il faut travailler avec les États-Unis. Mais systématiquement, la monnaie d'échange agricole, elle est facile.
04:45Elle est facile à taxer, parce que c'est un bateau. On va lui rajouter 10%, 15%, 20%.
04:49Elle est facile à toujours venir chercher. La voiture, il faut surtout pas y toucher, parce que la voiture...
04:53Bon, il y a de l'emploi, etc. Combien d'emplois indirects en France sur l'agriculture ?
04:57L'agroalimentaire, on a 2, 3, 4 millions aujourd'hui de Français qui travaillent avec l'agroalimentaire.
05:03Donc quand on touche à l'agroalimentaire, c'est, on va dire, invisible, parce que c'est GMS, c'est divisé un peu partout.
05:09Quand on touche à l'automobile, c'est 1 000 personnes dans une usine. Ça se voit. C'est direct.
05:13Donc l'agriculture, aujourd'hui, est un peu monnaie d'échange. Je vais te donner un peu de vache, tu vas me donner un peu de lait.
05:18— Dites-moi, ça gronde dans le milieu agricole. — J'entends, j'entends. Ça chauffe.
05:22Sur le sujet de Mercosur, on est chauffé. — Et sur d'autres sujets aussi.
05:26— Sur d'autres sujets aussi. On attend toutes les réponses aujourd'hui. Enfin, toutes les questions qu'on a pu amener sur les dernières mobilisations de l'hiver dernier.
05:32Aujourd'hui, il nous faut des réponses claires et nettes. Enfin bon, ça fait un an que ça traîne.
05:35— Vous n'avez pas été satisfait par les réponses de l'hiver dernier ? — Pas tout. Il nous en manque. Il nous en manque.
05:40— Il vous en manque. — Il nous en manque encore aujourd'hui sur les simplifications.
05:43— Toutes les promesses ont-elles été tenues ou pas ? — On va dire... Allez, on va arriver pratiquement à 50%.
05:48— 50% des promesses. Ah, c'est dommage. C'est dommage. — Il nous en manque encore un petit peu.
05:52— Bon. Vous allez manifester. Je vous demanderai pas quand et comment, mais vous allez manifester.
05:57— C'est en train de... On l'a annoncé il y a un mois. On allait arriver à la mi-novembre. Bon, mi-novembre, vendredi, c'est un fin de semaine.
06:04Voilà. Donc j'ai 20... Enfin avec le Brésil la semaine prochaine, le 18 novembre. Bon, voilà. On peut se douter qu'on va essayer de mettre un peu la pression.
06:13Maintenant, on espère que j'ai des réponses très rapides. — Merci, Quentin Leguillou, d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
06:20Quentin Leguillou, qui est secrétaire général des Jeunes agriculteurs. Il est 7 h 18. Vous êtes sur Sud Radio. Si vous voulez réagir, ce n'est pas compliqué.
06:29En attendant, le rappel des titres de l'actualité de Laurie Leclerc. Laurie.