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Élie Korchia, président du Consistoire de France, avocat au barreau de Paris, était l'invité du Live Switek ce mercredi. Il est notamment revenu sur le match France-Israël et le gala "Israël is forever".

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00:00Maintenir ce match, Élie Korsches, c'est la meilleure réponse à ce qui s'est passé à Amsterdam ?
00:04Je pense que c'était la meilleure réponse, effectivement, et je pense que le gouvernement a eu raison de le faire.
00:10Il a été dit que ce serait un recul, un renoncement, et je pense que le ministre de l'Intérieur
00:15et toutes les forces de police, déployées par le préfet aussi, Laurent Nunez, préfet de police,
00:20je pense qu'ils ont pris la bonne décision et la bonne mesure, parce qu'en fait c'est un symbole, ce match de football.
00:26Si on n'est pas capables aujourd'hui en France, dans notre pays, en 2024, et notamment par rapport à ce qui s'est passé ces derniers temps à Amsterdam,
00:34et avec cette hausse de l'antisémitisme, si on n'est pas capables dans notre pays de maintenir ce match de football,
00:39si on doit renoncer aussi à une compétition sportive qui doit rester aussi un match de football entre la France et Israël dans cette Ligue des Nations,
00:47je pense que le symbole, le signal aurait été très négatif.
00:50Qui t'a déployé, 4000 policiers et gendarmes, 1600 stadiers, pour un match où il n'y a aucun enjeu sportif ou quasiment ?
00:56Est-ce qu'on n'est pas en train de jouer avec le feu d'une certaine manière ?
00:58Je ne crois pas. Je ne crois pas. Je crois que le symbole est très fort.
01:01Je crois qu'il aurait été très négatif d'annuler ce match, qu'il n'ait pas lieu ou qu'il soit délocalisé je ne sais où.
01:08Je pense que c'est important de montrer au contraire que la France maintient ses événements sportifs, maintient les matchs de l'équipe de France,
01:16et encore une fois, il y a un conflit douloureux, difficile, très compliqué, on le sait, depuis le pogrom du 7 octobre,
01:23ce conflit qui a été engagé après le pogrom terroriste du Hamas.
01:28Il y a un conflit extrêmement dur, oui, au Proche-Orient, mais dans notre pays, on doit pouvoir maintenir nos événements, nos événements sportifs,
01:35et je pense que c'est un bon signal qui a été donné parce que celles et ceux qui voulaient finalement que ce match n'ait pas lieu, regardez bien,
01:43ce sont les mêmes qui soufflent sur les braises, qui allument le feu très souvent, comme on l'a vu au cours de ces derniers mois,
01:49et qui font de l'antisionisme, un antisionisme souvent virulent, le terreau fertile aujourd'hui de l'antisémitisme.
01:57Donc je pense que c'était aussi important de maintenir ce match pour cela, et je vois d'ailleurs que beaucoup de personnalités politiques ont aussi décidé,
02:04même si vous l'avez dit, l'enjeu sportif pour les amateurs de football dont je suis n'est pas immense,
02:09mais c'est un match où il est important d'aller aussi, parce que c'est un acte aussi pour montrer qu'on n'accepte pas que le football soit dévoyé pour des raisons politiques,
02:18alors que le football doit rester avant tout un sport, et rappelez-vous ce qui s'est passé pour les JO dans notre pays il y a quelques semaines.
02:24On nous avait prédit que ça allait être une catastrophe, et les problèmes de sécurisation, finalement la France a montré qu'elle savait sécuriser cet événement d'une façon remarquable,
02:35j'espère que ce soir le football reprendra ses droits et gardera ses droits.
02:39Est-ce que vous avez des craintes particulières ? On a entendu Bruno Retailleau hier dire que le stade, autour du stade, ce sera sécurisé,
02:47dans le stade ce sera sécurisé, dans les transports en commun ce sera sécurisé, on va sécuriser aussi un certain nombre de lieux fréquentés par la communauté juive.
02:54Quelles sont vos craintes pour demain soir ? Qu'est-ce qui pourrait se passer ?
02:57J'allais vous dire déjà que les craintes ne sont pas que pour demain soir.
03:00Elles sont pour aujourd'hui, elles sont pour chaque moment, parce que nous savons que nous sommes dans une période extrêmement sensible,
03:06où il n'y a pas seulement que la hausse des actes antisémites, 887 actes au premier SMS, mais nous savons aussi que le risque il est là, il est prégnant actuellement.
03:15Mais face à cela, il faut au contraire montrer, je crois, de la fermeté, c'est ce qu'on attend aujourd'hui, de la sécurité, de la fermeté,
03:22et si ce match est un symbole, et c'en est un, il fallait ne pas l'annuler et le maintenir.
03:27Effectivement, ce n'est pas que dans l'enceinte du stade, il y a aussi beaucoup de sécurisation à faire autour du stade, aux abords du stade,
03:33mais je crois que les forces de sécurité vont le faire.
03:36Mais vous avez une voix qui porte, Elie Korchia, notamment dans la communauté juive,
03:39et on sait qu'il y a un certain nombre de responsables, notamment de responsables israéliens, qui ont conseillé de ne pas aller à ce match.
03:46Qu'est-ce que vous conseillez, vous, à ceux qui vous écoutent ce matin ?
03:50J'entends la position des Israéliens et des autorités israéliennes par rapport à ce qui s'est passé il y a une semaine,
03:55par rapport à ce traumatisme, même en Israël, pour les gens qui ont vu des supporters du Maccabi Tel Aviv se faire lyncher en pleine rue à Amsterdam.
04:03Je comprends leur position à eux, mais comme vous le dites, moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qui se passe dans mon pays, en France.
04:10Et c'est pour ça que je vous dis, autant je comprends que des Israéliens aient émis des réserves,
04:14ou aient conseillé à leurs ressortissants de ne pas nécessairement aller à ce match,
04:17comme à d'autres matchs qui auraient lieu en ce moment en Europe, par souci de précaution pour leurs ressortissants.
04:23Ils ont quand même envoyé deux avions, ils ont dû affréter deux avions en urgence dans la nuit pour récupérer leurs ressortissants à Amsterdam.
04:30Donc je comprends leur position à eux, mais pour nous, je pense qu'encore une fois, le message, il était fort de le maintenir,
04:37de le rendre le plus sécure possible, et j'espère que tout va se passer normalement.
04:41Et encore une fois, je pense que la décision du gouvernement et du ministre de l'Intérieur est à saluer.
04:45Juste une question politique, vous avez très justement dit qu'un certain nombre de responsables politiques allaient assister à ce match,
04:52à commencer par le président de la République, Emmanuel Macron.
04:55Nicolas Sarkozy, François Hollande, Michel Darmanin.
04:57Absolument, mais de la part d'Emmanuel Macron, à vos yeux, c'est quoi ?
05:00C'est une séance de rattrapage, un an après avoir refusé de participer à la marche contre l'antisémitisme ?
05:06Vous savez que j'avais déjà dit en son temps ce que je pensais de l'absence du président de la République,
05:11dont j'avais compris l'argument, j'avais entendu l'argument, qui était de dire que je ne participe pas à une manifestation, quelle qu'elle soit.
05:17J'avais dit à l'époque, et je le redis aujourd'hui à votre antenne, que je pense que le président a manqué une occasion, a raté une occasion à l'époque,
05:24de marquer par sa présence la lutte contre l'antisémitisme.
05:27Honnêtement, je pense que ce sont deux séquences totalement différentes.
05:31Je crois que la marche pour l'antisémitisme aurait mérité la présence, même à la fin de la marche,
05:37quand on arrivait devant le Sénat du président, ça n'a pas été fait, dont acte.
05:41Je pense que c'était une occasion manquée du chef de l'État.
05:44Mais en tout cas là, je pense que par rapport à ce qui s'est passé, surtout à Amsterdam,
05:48le fait de venir à ce match de football, et comme vous l'avez dit, on voit les anciens présidents de la République, Nicolas Sarkozy, François Hollande,
05:54le Premier ministre aussi, et d'autres personnalités politiques qui vont être là.
05:57Je pense que par rapport à ce qui s'est passé à Amsterdam, le message du chef de l'État et des personnalités politiques qui marqueront de leur présence,
06:03cette lutte contre l'antisémitisme, c'est aussi de dire, on n'accepte pas ce qui s'est passé en Europe, sur notre territoire européen, à Amsterdam avec ses lynchages.
06:12Et je pense que sur ce point-là, sur la lutte contre l'antisémitisme, et là encore, les signaux que l'on donne,
06:18je pense que c'est important qu'il y ait ces personnalités politiques, dont le chef de l'État.
06:22Sur l'antisémitisme, on a eu de nouveaux chiffres, il y a les tout derniers chiffres, avec des actes qui ont été multipliés par 4 en un an.
06:27Il n'y a jamais eu autant d'actes antisémites enregistrés en France qu'au premier semestre de cette année.
06:32Jamais. Et on le rappelle, c'est un chiffre que Laurent rappelle souvent, on a eu une mise à jour hier,
06:37la population juive c'est 1% de la population française, c'est quasiment 60% des actes anti-religieux.
06:44Ça c'est un premier fait. Je mets en face ce que dit hier Haughtmann-Nastrou, ministre du gouvernement,
06:51qui explique qu'on va relancer des assises de la lutte contre l'antisémitisme. Est-ce que c'est à la hauteur ?
06:56Est-ce qu'on en est encore à devoir faire des assises de l'antisémitisme en France ?
07:00Ou de la lutte contre l'antisémitisme plutôt ?
07:02Oui. La réponse est claire. Il faut relancer tous les moyens de lutte contre l'antisémitisme.
07:10Et si ces assises de lutte contre l'antisémitisme qui avaient été initiées par Aurore Berger il y a quelques mois,
07:15vous vous en rappelez, au mois de mai, permettent de reprendre des projets qui doivent être menés,
07:21des projets d'actions concrets, je pense qu'il faut le faire.
07:24J'étais hier aux côtés d'Haughtmann-Nastrou au ministère de l'Intérieur lorsqu'il a fait cette annonce,
07:29et nous avons eu une petite réunion en comité restreint juste avant sur ces moyens de lutte.
07:33Je pense que c'est important. Parce que vous savez, on lance des process,
07:36notamment les assises de lutte contre l'antisémitisme.
07:39Il suffit qu'il y ait un nouveau gouvernement qui arrive. Parfois on ne poursuit pas sur la durée.
07:44Or il y a un travail sur la durée à mener, sur trois piliers.
07:47La prévention, notamment par rapport à nos jeunes. Vous avez parlé des chiffres qui viennent d'être annoncés.
07:54Il faut aussi avoir conscience qu'il y a de plus en plus de jeunes qui commettent ces actes antisémites.
07:5842% des actes sont commis par des moins de 35 ans.
08:02Et pour la première fois, on voit même dans le milieu scolaire des actes qui se produisent.
08:07Donc je pense que la prévention est essentielle, notamment vis-à-vis de nos jeunes.
08:10Ensuite, la répression. On sait que tout le monde doit déposer plainte.
08:13Parce que des fois, les gens se disaient, est-ce que vraiment je vais passer trois heures à aller déposer plainte ?
08:17Est-ce que ça sera suivi des faits ? Il faut déposer plainte parce qu'on a vu que beaucoup d'arrestations
08:21ont été faites plus qu'avant. Et puis enfin, la judiciarisation avec des peines.
08:26Et je pense qu'il y a une amélioration tout de même dans les sanctions qui sont faites, dans les procès qui sont faits.
08:32Je vois des peines qui sont plus à la hauteur de l'enjeu.
08:34C'est tout cela qui concourra à mieux lutter contre l'antisémitisme.
08:38Mais l'idée, c'est de comprendre comment ça se propage et par qui ça se propage ?
08:41Comment ça se propage ? Par qui ça se propage ?
08:43Et comment on peut faire pour essayer de lutter sur ces différents points ?
08:48La prévention, la répression, la judiciarisation.
08:50Ce n'est comme ça qu'on y arrivera.
08:51Et je crois qu'à un moment donné, le gouvernement doit prendre ses responsabilités
08:54et doit faire de la lutte contre l'antisémitisme.
08:56Si on ne veut pas que les plans se succèdent les uns aux autres, comme vous dites,
08:59et les assises se succèdent aux assises, je pense qu'il faut que ce soit une grande cause nationale
09:04et qu'on se donne véritablement les moyens d'agir beaucoup plus profondément, en profondeur.
09:08Regardez, on l'a bien fait pour les violences sexuelles.
09:11La problématique des violences sexistes et sexuelles dans notre pays,
09:15on s'est donné les moyens à un moment donné de renforcer l'arsenal pour lutter contre ce fléau.
09:20Mais quand on en est à ce niveau-là d'antisémitisme en France, il faut aussi se donner plus de moyens.
09:25Juste un mot, vous avez été très clair sur le match qu'il faut maintenir.
09:29Ce gala organisé par une association dont les idées sont très proches de l'extrême droite israélienne,
09:36est-ce qu'au nom du nécessaire apaisement, les responsables de la communauté
09:41n'auraient pas dû insister pour que ce gala n'ait pas lieu ?
09:43Écoutez, vous savez, des soirées, il y en a quotidiennement un certain nombre.
09:48Moi, je ne serais pas à ce gala.
09:51Maxime Switek l'a dit, la justice avait été saisie, elle a dit qu'il n'y avait pas de raison que ce gala ait lieu.
09:57Moi, la seule chose que je peux vous dire, c'est que ce gala est organisé par des personnalités
10:01qui sont israéliennes principalement et qui viennent effectivement faire une soirée à Paris
10:05comme ils ont pu le faire dans d'autres villes en Europe.
10:08Moi, la seule chose aujourd'hui qui m'intéresse, et vous le savez,
10:11c'est la défense des valeurs qui sont les nôtres, des valeurs républicaines dans notre pays.
10:15La lutte contre l'antisémitisme dans cette période historique
10:18où certains essayent d'importer aussi beaucoup de conflits.
10:21La seule chose qui m'intéresse aujourd'hui, c'est qu'on puisse lutter avec nos armes à nous,
10:25dans notre pays, face à l'antisémitisme qui aujourd'hui atteint, vous l'avez rappelé,
10:30des chiffres et des degrés que nous n'avions jamais connus précédemment.
10:33C'est ça qui m'interpelle le plus et c'est là-dessus que je consacre
10:37toute mon action en tant que président du Consistoire.
10:40Et simplement pour expliquer aussi pourquoi ce gala a posé problème à un certain nombre,
10:44c'est qu'il y a effectivement des personnalités qui ont eu des mots très très durs.
10:47Des personnalités, notamment ministre israélien, qui expliquaient que c'était justifié et moral
10:51de laisser mourir les civils de Gaza pour obtenir la libération des otages.
10:54On ne sait pas si ce ministre participera finalement à distance ou pas,
10:57mais ça permet d'expliquer les choses.
10:59Et le préfet Nunes a expliqué que donc ce gala pourrait se tenir.
11:03Tout comme la manifestation qui est prévue ce soir, organisée notamment par la France insoumise,
11:08contre, notamment ce gala, contre le match de demain.
11:11La France insoumise continue de réclamer les choses.
11:14Tout à l'heure, Elie Korchia, vous disiez qu'il fallait s'attaquer aussi à ceux qui sont responsables
11:20du terreau qui favorise l'antisémitisme.
11:23Vous pensez à qui ?
11:25Pour que les choses soient clairement dites.
11:27On va dire les choses très clairement, vous savez que je ne m'en cache pas.
11:30Tout ceux qui, notamment à l'extrême gauche, il faut quand même remarquer que c'est une partie,
11:35c'est une partie effectivement de la classe politique.
11:37Je ne parle pas d'autres personnalités dans le monde artistique ou autre.
11:41Je parle surtout chez les politiques qui ont quand même une responsabilité en tant qu'élu de la nation.
11:44Quand on voit par exemple le propos qui a été tenu et le tweet qui a été fait par la députée LFI,
11:52madame Messmer, cette semaine.
11:56Ce sont des propos qui ont été transmis au procureur de la République par l'Université de l'Intérieur
12:00au titre de l'article 40.
12:01Mais je pense que c'est des propos qui clairement doivent être condamnés par la justice.
12:05Ces propos, j'explique, c'était après Amsterdam.
12:08Et madame Messmer a expliqué que ces gens-là n'ont pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs,
12:12mais bien parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide.
12:15Voilà ce qu'a écrit la députée.
12:16Donc finalement, s'il y a des supporters israéliens dans une ville d'Europe comme Amsterdam
12:21qui se retrouvent lynchés, mis au sol, à qui on demande leur passeport,
12:24qu'on frappe violemment par un antisémitisme féroce, débridé, désinhibé,
12:31et bien finalement, c'est normal presque qu'ils aient été lynchés
12:35puisque finalement, ils sont israéliens, donc ils sont génocidaires.
12:38Ce sont des raccourcis qui sont en train d'être faits,
12:41qui sont d'une particulière gravité.
12:44Pourquoi ? Parce que ça veut dire que là, on n'est plus dans le combat politique,
12:49on peut être ceux par rapport au gouvernement israélien.
12:51Et vous savez qu'Israël est une démocratie vivante
12:54où d'ailleurs, en Israël, les débats sont particulièrement virulents au quotidien.
12:58C'est la seule démocratie, rappelons-le quand même, de tout le Proche-Orient.
13:01Mais là, ce n'est plus de l'antisionisme, de la critique d'un gouvernement ou d'une politique.
13:06Là, c'est de l'antisémitisme. Et l'antisémitisme, c'est condamné.
13:09Sauf que ce que vous dit la France Insoumise et ce que raconte aussi, par exemple,
13:13la presse néerlandaise, c'est qu'il faut tout dire et expliquer aussi
13:15que les supporters du Maccabi Tel Aviv avaient eu des propos absolument détestables
13:19concernant les enfants de Gaza aussi à ce moment-là.
13:21Mais certains supporters, vous savez, parmi tous les supporters qu'il y avait,
13:26certains supporters ont eu des propos qui sont inacceptables.
13:29Et je suis le premier à le dire ici.
13:31Ces propos-là tenus par certains supporters étaient inacceptables et ne sont pas acceptables.
13:36Mais ceux qui ont été lynchés au sol, qui ont été frappés,
13:41qui ont été jetés dans le canal à Amsterdam, on ne peut pas dire finalement
13:46qu'ils ont eu ce qu'ils devaient avoir.
13:48Ça, ce n'est pas possible.
13:49Et c'est là où je vous dis qu'on a une différence entre l'antisionisme et l'antisémitisme.
13:54Il y a des propos qu'on ne peut pas tenir et qu'on ne doit pas tenir.
13:56Je voudrais qu'on écoute ensemble Jean-Luc Mélenchon qui, d'une certaine manière,
13:59vous répond ce matin, c'est-à-dire à l'avance, Jean-Luc Mélenchon
14:04qui s'est exprimé sur sa chaîne YouTube sur les accusations d'antisémitisme
14:08contre la France insoumise. Écoutez-le.
14:11Je vais vous parler aujourd'hui de l'ambiance pourrie qui règne en France
14:17ces temps-ci dans les sphères du pouvoir et des médias.
14:21L'ambiance pourrie, c'est quand le ministre de l'Intérieur, M. Bruno Retailleau,
14:27s'en prend à des parlementaires insoumis pour les accuser d'antisémitisme
14:33qui est cette sorte de refrain qui maintenant vient à tout bout de champ.
14:37Ambiance pourrie, dit Jean-Luc Mélenchon.
14:40Mais qui l'entretient cette ambiance ?
14:42Qui la favorise cette ambiance depuis le 7 octobre 2023 ?
14:45Ce sont principalement les députés.
14:48Certains députés d'ailleurs. Je ne mets pas tout le monde dans la même situation.
14:51Mais Jean-Luc Mélenchon et certains de ses députés,
14:54si c'était Thomas Porte, David Guiraud...
14:57David Guiraud sera notre invité tout à l'heure.
14:59Très bien, vous pourrez l'interroger effectivement.
15:01On se rappelle quand même de sa déclaration qu'il avait faite
15:04notamment après le 7 octobre qui était totalement indigne
15:09à propos d'Israël et du pogrom du 7 octobre.
15:13Qu'est-ce qu'il avait dit ?
15:14Il avait dit, alors qu'il se trouvait à l'étranger, à Tunis si je me souviens bien,
15:17que finalement on en faisait beaucoup sur les massacres du 7 octobre en Israël,
15:21que les femmes éventrées, que les bébés tués, c'était un mensonge.
15:26Et pire, c'est Israël qui l'avait fait.
15:28En faisant référence à ce qui s'était passé au Liban,
15:32alors qu'on sait très bien comment le massacre de Sabra et Chatila avait eu lieu.
15:35Donc il y a une rhétorique qui est utilisée par la France insoumise
15:40pour faire d'une détestation d'Israël, tout simplement, de la haine d'Israël,
15:44un terreau, je le dis très clairement aujourd'hui, un terreau fertile,
15:47sur lequel l'antisémitisme se construit dans notre pays.
15:51Il faut quand même en avoir conscience.
15:53Ce sont les seuls à avoir ce discours-là.
15:54Regardez, que ce soit à droite, au centre, même à l'extrême droite,
15:58vous n'avez pas ces propos dans notre pays depuis le 7 octobre.
16:02Donc effectivement, qu'il soit dans une critique politique par rapport à Israël,
16:06même par rapport à la guerre, c'est une chose.
16:08Mais venir nous dire aujourd'hui que cette détestation d'Israël
16:12doit être tout à fait acceptée,
16:14et venir se plaindre d'un climat entre guillemets pourri,
16:16alors que ce sont certains députés de LFI qui entretiennent cette détestation-là,
16:22par calcul, soyons très clairs, je n'ai pas de doute.
16:25C'est un calcul électoraliste cynique, mais un calcul électoraliste.
16:29J'en suis intimement persuadé.
16:31Mais malheureusement, quand on tient ce discours,
16:34quand on fait ce calcul électoraliste,
16:36en se servant de ce matériau comme du principal matériau de campagne,
16:40rappelez-vous quand même la campagne aux Européennes,
16:43avec Rima Hassan et son kéfié,
16:45qui n'a fait campagne non pas sur les thématiques qui intéressent normalement les Français,
16:49mais qui a fait quasiment uniquement campagne
16:52que sur la thématique de la guerre au Proche-Orient.
16:54Donc il faut bien comprendre qu'il y a un calcul électoraliste derrière,
16:57mais que derrière, d'un point de vue éthique, moral et politique,
17:00je crois qu'il y a des fautes qui sont en train d'être commises
17:03du côté de la France insoumise, qui sont d'une particulière gravité,
17:06et ils sont en train de marquer l'histoire.
17:08Vous savez, moi je me suis construit politiquement
17:11contre Jean-Marie Le Pen à l'époque, dans les années 80,
17:13sur les chambres à gaz, détails de l'histoire,
17:16et d'autres déclarations antisémites.
17:18Je peux vous dire que beaucoup de jeunes qui se construisent
17:20aujourd'hui intellectuellement et politiquement
17:22sont révulsés par rapport à ce qui se passe
17:24au niveau de la France insoumise.
17:25Elie Corchet avec nous ce matin, vous serez au match demain ?
17:27Bien sûr.
17:28Merci d'avoir été là ce matin, en direct, dans le live.

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