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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent, sur la guerre en Ukraine et l'impact sur le conflit du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:05Avec ce soir autour de moi, Georges Fenech, bonsoir Georges.
00:10On va commenter certaines décisions de justice dans quelques instants
00:15et notamment ce qui vient de tomber pour l'ERN.
00:18Bonsoir à vous Vincent Rouart.
00:19Bonsoir Pierre de Villeneuve.
00:20Et on va se rendre à Koursk où nous attend Régis Le Semier,
00:24grand reporter et rédacteur en chef, directeur de la rédaction d'OMERTA.
00:28Bonsoir Régis.
00:30Bonsoir Pierre.
00:32Vous vous trouvez à Koursk, cette région où les combats font rage
00:37entre les Ukrainiens et les Russes.
00:40Je le disais tout à l'heure, Kiev a été visé ce matin à l'aube
00:43par des attaques russes combinées de missiles et de drones.
00:47C'est peut-être la première fois en plus de deux mois
00:50au moment où les Ukrainiens cèdent du terrain sur le front.
00:53Comment ça se passe à Koursk Régis Le Semier ?
00:57Alors à Koursk, ce qui est intéressant c'est que c'est la partie de la Russie
01:02que l'Ukraine a envahie le 6 août dernier et les Ukrainiens s'accrochent.
01:06Alors ils avaient été jusqu'à prendre un territoire de 1200 km² environ.
01:12Il en reste environ 500 aujourd'hui.
01:15Mais là les Russes ont décidé de passer à l'offensive
01:19dans plusieurs secteurs du front, dans l'oblaste de Koursk
01:24pour essayer en gros avant l'hiver et peut-être avant l'arrivée de Donald Trump
01:29de récupérer cette portion de territoire.
01:32Une portion de territoire qui pour le président Zelensky reste une carte,
01:38peut-être sa dernière carte, on pourra en parler ensuite.
01:41Mais si vous voulez en ce moment il y a des combats qui sont extrêmement durs
01:45de part et d'autre avec la part des Russes,
01:50une volonté de casser les meilleures unités ukrainiennes.
01:54Vous savez l'Ukraine pour faire cette conquête a dû réduire la part
02:00de ses unités d'élite sur les autres portions du front.
02:04C'est un coup de poker que Zelensky a fait avec son chef d'état-major,
02:08le général Tsirsky, c'est-à-dire d'envoyer ses troupes, ses bonnes troupes
02:12et de les retirer du Donbass.
02:14Malheureusement, et ça je pourrais m'étendre si vous voulez,
02:17dans le Donbass les nouvelles ne sont pas bonnes du tout pour l'Ukraine.
02:22Surtout ce soir il s'est produit des choses et la Russie est vraiment
02:26à l'offensive et grignote de plus en plus de terrain.
02:29Dans le Donbass où vous devez vous rendre dans les jours prochains,
02:32je crois Régis Lecevier, Koursk.
02:35Effectivement vous parliez de Donald Trump, c'est très important
02:39parce que depuis l'élection désormais officielle de Donald Trump
02:44on parle évidemment de concessions territoriales possibles
02:47entre Vladimir Poutine et Donald Trump.
02:51Comment est-ce que les Ukrainiens et les Russes réagissent là-dessus
02:56de part et d'autre ?
02:59Écoutez, Donald Trump c'est plutôt, je vais dire,
03:03ceux avec qui nous avons parlé sont plutôt favorables à Donald Trump
03:08sans excès.
03:10Il y a une méfiance absolue de tout ce qui est américain
03:13au sein du peuple russe, cette tradition on va dire.
03:16Maintenant c'est vrai qu'il peut y avoir négociation
03:19mais encore une fois l'importance de ce qui se passe à Koursk
03:23fait que Zelensky, il lui reste cette carte
03:26et cette carte fait que Poutine ne veut pas négocier.
03:29Tant que l'Ukraine est présente sur les territoires russes,
03:33la négociation est compliquée pour même un gel du front.
03:37Donc pour la nouvelle administration Trump,
03:40on peut dire sans se tromper que la promesse de Donald Trump
03:45d'arrêter la guerre en Ukraine en 24 heures chrono
03:48ne sera probablement jamais tenue.
03:51Comment est-ce que les Russes avancent ?
03:53On parle de Cher Akanon, en parlant des jeunes soldats russes
03:58qui sont de plus en plus engagés,
04:01il y a des maires russes qui ont été gratifiés,
04:04une a été nommée gouverneure.
04:07Quelle est la méthode russe ?
04:09Ils sont plus forts en nombre, ils ont plus d'armes.
04:12Et comment réagissent les Ukrainiens face à eux ?
04:15La question des pertes est taboue des deux côtés.
04:19Je sais qu'il est d'ordinaire de dire que les Russes,
04:24en se référant aux épisodes de la seconde guerre mondiale,
04:28utilisent les vagues humaines pour avancer.
04:31Je pense qu'on n'en est plus là du tout.
04:34Les Russes avancent de façon méthodique.
04:37Ils exploitent le moindre relief, le moindre changement du temps.
04:42En ce moment, il y a des phénomènes qu'on appelle la rasputitsa,
04:45c'est-à-dire que tout à coup vous allez avoir de la boue,
04:48et puis il va y avoir du gel le lendemain,
04:50et les blindés ou les véhicules vont pouvoir passer
04:53parce que le sol est à nouveau dur.
04:55C'est une connaissance de la guerre.
04:57Cette guerre date depuis trois ans.
04:59Qu'ont les Ukrainiens également ?
05:01Chacun essaye de surprendre l'autre en essayant de minimiser ses pertes.
05:05On n'est pas dans des moments où les deux côtés essayent de garder leurs troupes.
05:12Malheureusement, celui qui est perdant à ce jeu-là, c'est l'Ukraine.
05:17Pourquoi ? Parce que l'Ukraine n'a pas de réserve.
05:19On a vu ces scènes absolument incroyables de sergents recruteurs
05:25qui vont jusque dans les conferts pour rafler les jeunes hommes en âge de combattre
05:30et les envoyer sur le front.
05:32Ça n'arrive pas en Russie parce qu'il n'y a pas cette pénurie
05:35et qu'il y a encore de la réserve,
05:37mais c'est une guerre qui a coûté énormément de jeunes hommes.
05:40Elle continue, mais il y a une habitude.
05:44Il y a aussi la question des drones.
05:47C'est une guerre d'une dimension totalement nouvelle
05:52à laquelle on est plus habitué, nous, Européens,
05:55et sur laquelle il va falloir qu'on prenne beaucoup de leçons.
05:58Question pour vous de Vincent Roy.
06:00Oui, bonsoir Régis.
06:02Bonsoir Vincent.
06:04J'avais une question parce que depuis justement la victoire de Trump,
06:08on sait à peu près, on imagine très bien que de toute façon,
06:12Vladimir Poutine va garder un certain nombre de territoires.
06:15Ça me paraît difficile autrement.
06:18Et la victoire de Trump accrédite d'une certaine façon cette thèse.
06:22Comment est-ce que les Ukrainiens prennent ça ?
06:24Sont-ils au courant que de toute façon,
06:27ils vont devoir lâcher un certain nombre de territoires
06:29et ne sont-ils pas par conséquent découragés
06:32alors même qu'ils sont encore au combat ?
06:35Je crois que les Ukrainiens, vous savez,
06:38les deux armées, ce sont des gens qui sont extrêmement rudes,
06:42extrêmement résilients, extrêmement combatifs et extrêmement patriotes.
06:46Donc il y a même un proverbe qui dit
06:48« Il n'y a pas plus russe qu'un ukrainien ».
06:50Et donc on est vraiment face à deux armées qui sont,
06:53et c'est là où c'est toute la tragédie de ce conflit,
06:56qui sont des frères slaves qui combattent et qui se tuent les uns les autres.
07:00Je ne crois pas que l'Ukraine va céder.
07:02Je ne crois pas que l'Ukraine...
07:04Alors le front peut craquer.
07:06C'est ce qui est en train d'essayer de tenter Vladimir Poutine
07:09et ses officiers supérieurs.
07:12Aujourd'hui, son état-major,
07:14c'est-à-dire de développer en ce moment cette offensive,
07:17cette contre-offensive pour essayer d'éjecter les Ukrainiens
07:20de l'oblaste de Kursk, donc de la Russie,
07:23et ensuite dans le Donbass, à Kupyansk,
07:26à Pokrovsk-Toresk,
07:29jusque peut-être Zaporizhia.
07:31On annonce qu'il y aura une offensive russe à Zaporizhia.
07:34Donc l'idée, c'est de partir sur trois fronts différents
07:37et de presser les Ukrainiens
07:41de façon à ce qu'à un moment,
07:43le front cède de façon magistrale,
07:46mette en péril la ville de Dniepro,
07:48peut-être celle de Zaporizhia,
07:50et permette peut-être aux Russes d'aller jusqu'au Dniepr.
07:53Donc si vous voulez, de conquérir peut-être pas 20%,
07:56enfin entre 15% et 20% du territoire ukrainien,
07:59mais peut-être un tiers. Le risque, il est là.
08:01Il y a un risque pour les Ukrainiens que le front craque.
08:04Militairement, ils sont très bien équipés.
08:06Ils ont un déficit d'artillerie,
08:09mais il est compensé par le génie des drones.
08:12Les Ukrainiens ont des milliers de drones
08:15qu'ils envoient quotidiennement, on l'a vu,
08:17sur les troupes russes.
08:19Et ils peuvent garder l'avantage,
08:21ils peuvent rivaliser avec les Russes
08:23sur la question des drones.
08:25Sur la question de l'artillerie, c'est un peu plus difficile.
08:27Il y a des pénuries.
08:29Et sur la question de l'équipement, même si
08:31il y a l'OTAN derrière, c'est encore toujours difficile.
08:33Mais si vous voulez,
08:35on est dans cette situation
08:37où il est possible que ça craque.
08:40En ce moment, c'est très compliqué
08:42pour les Ukrainiens au sud de Donetsk.
08:44On le voit tous les jours.
08:46Là, il y a la ville de Kourakovo
08:49qui est quasiment encerclée.
08:51Donc les Russes vont probablement encore
08:53prendre des pans entiers de l'Ukraine
08:55dans les jours qui viennent.
08:57On va se retrouver dans les jours prochains
08:59puisque vous continuez votre périple
09:01et vous allez arriver dans le Donbass.
09:03Merci beaucoup, Régis Le Sommet, d'avoir été en direct
09:05avec nous.

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