Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Et pendant ce temps-là, à droite, ça change, Laurent Wauquiez, lors de sa déclaration tout à l'heure.
00:04Les français sont orphelins d'une offre positive.
00:07Aujourd'hui, nous sommes tous très lucides.
00:09La droite républicaine n'est pas encore en mesure d'incarner cette offre.
00:12Et pour cela, nous devons tout rebâtir et tout reconstruire.
00:15Et c'est ce à quoi nous allons nous employer pour mettre en œuvre une nouvelle offre politique d'une droite indépendante.
00:20Ce travail de reconstruction commence aujourd'hui en posant la première fondation
00:25avec la création d'un nouveau groupe politique qui s'appellera la droite républicaine.
00:30Nous ne participerons pas à des coalitions gouvernementales.
00:32Nous ne croyons pas qu'on peut répondre à la crise d'un pays par une combinaison d'appareils.
00:36La droite républicaine s'opposera à tout gouvernement issu du Front populaire.
00:40Et tout gouvernement qui comporterait des ministres de la France insoumise
00:43fera l'objet immédiatement de notre part du vote d'une motion de censure.
00:47Que peut faire Laurent Wauquiez aujourd'hui dans la situation politique ?
00:51Eh bien, il peut faire ce qu'il est en train de faire.
00:53C'est-à-dire qu'il n'a pas choisi, il a été contraint et forcé d'accélérer son calendrier.
00:58Il n'avait absolument pas prévu de redevenir député.
01:01Son horizon, c'était la présidentielle vue de loin, puisqu'il était très distant et il ne s'exprimait quasiment jamais.
01:07Donc là, il retourne dans l'arène et il va essayer.
01:10Et globalement, ça fonctionne bien, il a été élu.
01:12Son groupe, la droite républicaine, pardon, j'arrive pas à m'y...
01:17LDR, la droite républicaine.
01:19Comme Louis de Raguenel, c'est ça ?
01:21C'est une blague, ça n'a rien à voir.
01:23La droite républicaine, globalement aujourd'hui, ils ont une soixantaine de députés, ce qui est beaucoup.
01:29Et le pari de Laurent Wauquiez, c'est surtout de ne pas se compromettre avec Emmanuel Macron pour essayer de tracer son sillon.
01:36Il est convaincu que globalement, ce sera le chaos dans les prochaines années jusqu'en 2027.
01:41Et qu'il va profiter de ces années, lui, pour construire une offre politique claire.
01:45Et essayer d'être une forme de recours pour les français, à la fois régaliens, qui incarnent l'autorité et qui rétablissent un peu d'ordre.
01:53Donc c'est un groupe qui est amené à grossir, d'une certaine manière.
01:56Alors avec qui, c'est le savoir ?
01:58Non, parce que quand on regarde, comme aucun bloc n'a de majorité absolue.
02:04Donc il ne peut y avoir que des arrangements qui vont arriver ou pas.
02:07Mais finalement, quand on regarde cet hémicycle, on se dit que l'équation gouvernementale est quasi impossible.
02:14Et je ne sais pas comment on va arriver à se mettre d'accord avec des gens qui ont l'habitude de se friter l'un contre l'autre.
02:22Quand je vois qu'Adrien Quatennens, qui a dû se retirer de la candidature pour avoir brutalisé son épouse,
02:33propose d'aller faire une marche sur Matignon, qu'est-ce qu'il croit ?
02:37Il va aller à Matignon, il va ouvrir les portes, demander à M. Attal de démissionner pour laisser entrer le Front Populaire.
02:46Oui, Mélenchon ! C'est une lecture de la vie politique et de la Constitution.
02:53Mais eux, ils sont sur la 6ème République, ils sont sur autre chose.
02:56Ils font du bruit.
03:01Le RN, pendant ce temps, reste vraiment à part, avec Jordan Bardella qui a demandé de la tenue, comme il l'avait fait.
03:09Jordan Bardella, qui d'ailleurs au niveau européen, vous me le faisiez remarquer.
03:13En fait, il est exfiltré. Il a beaucoup travaillé, il a vraiment rempli le contrat pour les Européennes.
03:23Moi, je trouvais que c'était un travail absolument dingue d'enchaîner.
03:27Il les a demandés les législatives, il les a eues, d'enchaîner.
03:30Le parti n'avait absolument pas eu le temps de travailler chaque circonscription et d'avoir des candidats.
03:35Le fait de nommer n'importe qui leur a beaucoup connu.
03:39Mais là, se retrouver au Parlement, il est président, c'est lui qui emmène le plus de députés, 30.
03:45Mais il est avec Victor Orban.
03:47Donc, ça va vouloir dire quelque chose dans les années qui viennent sur la politique étrangère de la France.
03:52Il ne sera pas là tout à fait raccord avec, probablement, la politique étrangère de la France sur le soutien à l'Ukraine.
03:59Avec Victor Orban, ça va quand même poser un vrai problème.
04:02D'ailleurs, moi j'avais remarqué que lorsque la veuve de Navalny était venue au Parlement européen,
04:12où elle avait été tout à fait ovationnée, Jordan Bardella, ostensiblement, n'avait pas applaudi.
04:18Donc là, ça va être aussi...
04:20C'est un signe.
04:22C'est un signe et ça peut aussi créer une fracture prochaine dans les élections qu'il y aura dans trois ans pour Marine Le Pen.
04:29En tous les cas, je crois qu'elle avait besoin de prendre un peu, de respirer, de se séparer de Bardella,
04:36de lui apprendre qu'il a bien travaillé mais qu'il faut qu'il aille voir un peu ailleurs.
04:39Et moi, je vois ça comme une sorte d'exfiltration.