[#Exclusif] Léonie-Laïla Manioni-Mbembe, juriste et membre du parti politique Réagir
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00:00Vous chers Gabonais, que feriez-vous ce 16 novembre ? Trahir la République, trahir la démocratie ou voter pour le non pour garantir à la République Gabonaise un véritable processus démocratique ?
00:18Madame, mademoiselle, monsieur, bienvenue dans l'interview exclusive sur GMT TV, la web TV de Gabon Media Time.
00:25Aujourd'hui, dans le cadre de notre émission, nous avons le plaisir de recevoir Léonie Leïla Maniouni Mbembe, juriste, membre du parti Réagir et du Front du Non.
00:35Objectif.
00:37Objectif.
00:39Réunissant une vingtaine d'organisations.
00:41Exactement.
00:43Elle est ici pour partager la position du non, du Front du Non, objectif, qui appelle résolument à voter non contre le projet de révision constitutionnelle le 16 novembre prochain.
00:55Face à ce projet de révision constitutionnelle que Réagir et le Front du Non, objectif, qualifient ou considèrent comme une menace pour l'indépendance et la démocratie au Gabon,
01:05notre invitée nous exposera les raisons de cette opposition et les enjeux de ce référendum pour l'avenir politique du Gabon.
01:13Madame Mbembe, bonjour.
01:15Bonjour, monsieur. C'est un plaisir d'être sur votre plateau.
01:17Réagir et le Front du Non, objectif, appelle à voter non au référendum constitutionnel.
01:21Quels sont, selon vous, les principaux dangers que ce projet de révision constitutionnelle présente pour le Gabon ?
01:29Alors, c'est un plaisir pour moi d'intervenir sur votre plateau pour faire comprendre aux Gabonais quels sont les dangers qui minent cette constitution.
01:39Il est important, avant de rentrer dans l'objectif du sujet, de spécifier quelque chose d'important.
01:44Le Front du Non auquel appartient Réagir ne sont pas des personnes antidémocratiques ou encore antirépublicaines.
01:52Ce sont des patriotes gabonais qui essaient de prévenir les dangers qui mineraient notre société si ce projet de constitution passe en l'État.
02:01Il est important qu'on fasse la distinction entre le débat des personnes axées sur le président ou sur notre volonté ou non à ce qu'il soit président.
02:07Nous ne sommes pas là. Nous sommes sur l'adoption d'une loi fondamentale.
02:11Il est important que le Gabonais soit édifié et qu'il prenne sa décision en toute connaissance de cause.
02:16Pour revenir à la problématique que vous venez de me soumettre, quels sont les dangers qui minent ?
02:24Cette constitution, comme je ne cesse de le dire, présente ou semble présenter plusieurs avancées en termes de consécration de droits fondamentaux, de garantie de liberté.
02:34Mais cette constitution chute ou faillit au niveau de l'accroissement excessif des pouvoirs dévolus au président et de l'absence de contre-pouvoirs effectifs.
02:44Et ça a toujours été ça au Gabon. Lorsqu'on accroît de façon inconsidérable les pouvoirs d'un président au point de le rendre hyper-puissant
02:52et qu'à côté on n'ait même pas des balises et des gardes-fous pour prévenir l'abusif, on peut très vite tomber dans l'instabilité.
02:59Cette situation d'exception en est la preuve inéluctable.
03:02C'est d'être le plus explicite pour que les Gabonaises et les Gabonais qui n'ont pas forcément lu le projet de révision constitutionnelle
03:09sachent concrètement les dangers, les dérives qui pourraient survenir.
03:15Alors de l'article 41 à l'article 68, on liste tous les prérogatives du président. Il suffit de faire une lecture analysée pour se rendre compte qu'il y en a trop.
03:25Chef de l'exécutif, chef du gouvernement, énorme aux emplois civils et militaires, etc.
03:32Derrière, qui protège les libertés fondamentales ? Quel est l'intérêt ici de garantir des libertés si derrière on ne veille pas à ce qu'un individu à lui seul ne puisse les ébranler ?
03:42C'est là le danger des Gabonais.
03:43Justement, le soutien du Ouïe estime qu'il est élu au suffrage universel direct et c'est d'ailleurs le seul dans le système politique gabonais
03:51et qu'à ce titre, c'est tout à fait normal qu'il concentre ses pouvoirs. Que leur répondez-vous ?
03:56Bien sûr, je suis d'accord avec cet argument. Mais l'histoire nous prouve que chaque individu détenant des pouvoirs exponentiels est souvent tenté d'en abuser.
04:09Par conséquent, il faut protéger. Il faudrait qu'on insère dans cette constitution des éléments de protection pour éviter l'abusif.
04:16D'accord, il peut être chef de l'exécutif et tout ce qui vient après, mais derrière, qui garantit ? Quelle est la contrebalance de cela ?
04:23Il est aujourd'hui impossible de faire confiance. On n'est pas en foi, ce n'est pas de la chrétienté.
04:28On ne peut pas faire confiance à un individu au prétexte qu'il va rester de bonne foi toute sa vie.
04:32Il faut prévenir puisque gouverner, c'est prévoir. Il faut prévenir en amont et éviter que la dérive n'arrive.
04:38Je tiens à préciser que les circonstances exceptionnelles le sont. Elles sont exceptionnelles parce que des circonstances de force majeure arrivent.
04:45Et pour éviter cela, c'est maintenant qu'il faut prendre les mesures nécessaires.
04:49D'accord, poursuivant, le projet de constitution est défendu par les parlementaires du 8 comme un moyen de renforcer l'état de droit et la démocratie.
04:57Pourquoi votre camp du tout estime-t-il qu'au contraire, cette révision pourrait affaiblir les fondements que sont la gouvernance et la démocratie au Gabo ?
05:10Monsieur, tous les Gabos n'ont pas l'ambition de devenir président de la République.
05:14Certains veulent juger des commerçants, des hauts fonctionnaires de la nation.
05:18Mais tous les Gabonais sont d'accord sur un postulat. Nous voulons une bonne gouvernance.
05:22Nous voulons un état qui nous garantisse la démocratie ou un processus démocratique avéré.
05:28Nous voulons un état là où les libertés s'expriment clairement.
05:32Ce projet de constitution, à contrario de ce que veulent nous faire croire nos frères du nom parce que ça reste des Gabonais,
05:39même si on ne partage pas le même point de vue, c'est complètement faux.
05:46Comment une constitution qui vient porter à la tête du pouvoir un monarque accompli sur un gage de stabilité politique ?
05:55Toutes les dérives qu'on a vues, les révolutions, les coups d'État enchaînés, deux coups d'État et demi aujourd'hui,
06:00c'est justement parce qu'on a vu à un certain moment un accroissement important des pouvoirs.
06:04Cette constitution n'est pas mauvaise dans son ensemble.
06:07Si on regarde bien, si on lit, il y a de bons avancés, il y a de bons côtés, mais seulement ils ont chuté.
06:14Il suffit seulement de revenir et de rectifier ça.
06:17Lorsqu'on dit non, on ne veut pas s'éterniser dans la transition, on refuse de confondre vitesse et précipitation.
06:23On accepte de prendre le temps pour qu'à la sortie de la transition,
06:26l'on ait une loi fondamentale qui nous garantisse un véritable processus démocratique.
06:31Justement, est-ce qu'à la lecture de la constitution, vous avez le sentiment qu'elle est écrite pour un homme
06:36qui sait déjà qu'il sera élu président et que ce sera à lui de mettre en branle les différentes dispositions contenues dans le texte ?
06:43Malheureusement, oui. Et le nier, c'est faire preuve de mauvaise foi.
06:47Malheureusement, oui. Nous sommes à l'ordre national.
06:50Nous avons recueilli des résolutions des Gabonais, les volontés des Gabonais,
06:54qui ont sans doute, selon ce qu'on nous dit, inspiré cette constitution.
06:58Et nous sommes en ce moment en campagne pour demander aux Gabonais de voter oui, chose que je ne comprends pas.
07:02S'ils se reconnaissent dans ce projet, ils n'ont pas besoin d'être incités expressement pour voter oui.
07:07Mais est-ce que vous pensez que ceux qui disent non à ce projet de constitution sont des non-Gabonais ?
07:12Est-ce que vous pensez que ceux qui disent non à cette constitution sont des Gabonais qui ne veulent pas le développement de ce pays ?
07:17Ceux qui disent non à cette constitution sont des Gabonais qui ont compris que dans cette constitution, tout n'est pas fait pour eux.
07:22Nous voulons une constitution pour le Gabonais qui résiste à l'épreuve du temps, pour garantir la sécurité juridique dans notre pays.
07:29La séparation des pouvoirs est un pilier des démocraties modernes.
07:33Quels articles ou aspects de la révision constitutionnelle compromettent selon vous cet équilibre des pouvoirs au Gabon ?
07:39Bien sûr, je vais me faire le plaisir de vous lister les quelques articles.
07:45J'ai déjà cité les articles 41 à 68 qui élimèrent les prérogatives présidentielles.
07:53Nous avons à l'article 136 le pseudo contre-pouvoir qui viendra limiter, notamment dans le pouvoir législatif, à la mise en accusation du président de la République.
08:04Mais c'est un leurre, monsieur, c'est un leurre.
08:07Si le président a la possibilité, a le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale, pourquoi l'Assemblée n'a que le pouvoir d'une mise en accusation et que les juges puissent se prononcer ?
08:17Quels parlementaires ? Pour les imparlementaires, est-ce qu'ils pourraient accuser ?
08:21On dit à deux tiers des parlementaires. Lesquels ? Jugés devant quels cours ?
08:25Qui prononcerait une décision à l'encontre du tout-puissant président ?
08:28Je n'y crois pas. Je ne crois pas aux comptes de fait. Je crois aux faits. Je crois aux droits.
08:33Je crois en ce que la Constitution doit être suffisamment stricte et suffisamment protectrice de l'atmosphère politique dans notre pays.
08:40Est-ce qu'il y a peut-être un autre élément qui permet de soutenir cette position ?
08:45La position de la rupture des parlementaires ? Bien sûr. Il y a l'émission du président dans le pouvoir judiciaire.
08:51On nous dit aujourd'hui que le président ne nomme plus le président du Conseil national de la magistrature ou bien le président de la Cour passionnée.
09:00Il nomme toujours trois autres. Et il préside le Conseil de la magistrature.
09:05Qu'est-ce qu'on veut nous faire croire ? Le président n'a aucune influence.
09:09Vous y croyez ? Il vient seulement, comme l'a dit mon frère Marc Aurèle, il vient, il s'assoit, il se lève.
09:14Il faut qu'on fasse ce débat contradictoire sur une exigence de bonne foi. Il faut qu'on soit vrai.
09:21Je trouve que la démarche concessive revient à dire que certes il y a ça, il y a ça, mais également il y a ça.
09:27Les pros, oui, disent que tout va bien, tout est parfait, mais il n'y a de perfection qu'en Dieu.
09:33Un de vos prédécesseurs sur ce plateau disait que les gabonais étaient suspicieux, qu'ils voyaient le mal partout.
09:38Pour ne pas le citer, Nicolas Nguema qui défend la position dit oui.
09:41Est-ce que ce n'est pas finalement cette position qu'adoptent les gens qui soutiennent le non ou du moins le front du non objectif ?
09:51Il y a un adage fonctionnaire qui dit que lorsqu'un serpent t'a mordu, tu as désormais peur de la queue du lézard.
09:58Et le serpent c'est qui ? Le PDG ?
10:00Non, c'est-à-dire que les faits, le passé, un être humain pour avancer doit prendre conscience de son passé, prendre en compte ses erreurs pour espérer les corriger.
10:08On ne peut pas faire fi du passé. Le 30 août n'a pas mis au monde de nouveaux gabonais.
10:13C'est les mêmes gabonais que l'on connaît depuis, c'est les mêmes gabonais qui sont à la manœuvre pour la coordination du non.
10:18Les mêmes choses qui se sont produites en 2016, en 2033 et même avant sont susceptibles de se passer.
10:23Et si les gabonais sont susceptibles, Dieu merci, ça veut dire qu'ils sont attentifs, ça veut dire qu'ils espèrent ne pas reproduire les mêmes erreurs du passé.
10:31Et pour cela, Monsieur, il est important que l'on ne reproduise pas les mêmes causes pour ne pas conduire les mêmes effets. C'est évident. C'est évident, Monsieur.
10:43Très bien. Ce projet aura-t-il un impact sur les droits et libertés des citoyens gabonais ?
10:49Quelle disposition inquiète le plus réagir et le fond du non-objectif que vous représentez en matière de liberté publique et de droits fondamentaux ?
10:58C'est une très belle question. J'ai dit que ce texte présentait vraisemblablement des avancées avec la garantie de certaines libertés et de certains droits fondamentaux.
11:09Ce que l'on déplore, c'est que derrière, il n'y a pas de garantie. S'il n'y a pas de garantie, s'il n'y a pas de mécanisme d'applicabilité, ça ne reste que des effets d'annonce,
11:17à l'instar d'une pancarte qui serait affichée à l'entrée d'un chantier sans que le chantier ne voit le jour.
11:22On nous parle à l'article 37 de la garantie de l'accès à l'eau et à l'électricité. Je suis de Sindara. Jusqu'à présent, nous n'avons pas d'électricité.
11:29Sindara fonctionne avec un groupe alimenté par les référents qui se cotisent pour mettre de l'électricité.
11:35On nous garantit de l'électricité, sans mécanisme de financement, sans exigence de résultats. C'est depuis la nuit des temps qu'on nous garantit cela.
11:44Est-ce que le quartier alibandais ne subit pas des coupures en ce moment ? Est-ce que nous allions être toujours éclairés ? Est-ce qu'il y a de l'eau à Wenger ?
11:51Non. Ce que je reproche, ce que nous reprochons, nous, le non-objectif à ce projet de constitution, c'est que, certes, il met en place,
11:58il consacre certaines libertés fondamentales et ce n'est pas nouveau. Il n'y a pas d'innovation en ce sens.
12:02Toutes les constitutions avant l'ont fait, mais il manque sérieusement de garanties et de mécanismes d'applicabilité.
12:08Qui changerait ? Qui serait là une véritable innovation et qui différencierait cette constitution avec l'ancienne ?
12:15Oui, mais au final, la constitution n'est qu'un regroupement de dispositions qui permet de garantir des engagements que l'État prend auprès de ses citoyens.
12:26Qu'est-ce qui vous fait dire aujourd'hui que ces libertés, au final, une fois la constitution en vigueur, ne seront pas garanties par l'État ?
12:34On peut consacrer dans un texte constitutionnel les libertés fondamentales, mais on peut également consacrer les garanties qui vont avec.
12:41On peut également exiger, par exemple, en matière de protection des droits fondamentaux et vitaux, une exigence pour le gouvernement de résultats.
12:48Ce qui les contraindrait à mettre en place des politiques sûres pour atteindre, justement, cet accès à l'eau et à l'électricité.
12:54Ce n'est qu'un exemple à tous les Gabonais. Lorsqu'on ne fait que consacrer, on ne fait que citer, on ne fait qu'annoncer.
13:00Lorsque derrière, il n'y a pas de réel socle sur lequel s'accrocher, c'est un feu de paille aussi.
13:09D'accord. Poursuivons. Si cette révision constitutionnelle n'est pas adoptée, que propose réagir comme alternative pour reformer la gouvernance au Gabon ?
13:22Et quels sont les axes de réformes prioritaires, selon votre parti, pour une constitution plus équilibrée et plus inclusive plutôt au Gabon ?
13:32Le chantier phare au Gabon, et je pense dans beaucoup de pays africains, reste le chantier électoral.
13:40Lorsqu'on dit non à cette constitution, je tiens à le réitérer devant le peuple gabonais, ne disons pas non à la continuité de l'État.
13:46Ne disons pas non à la démocratie. Disons juste non à ce qu'un régime autocratique s'instaure et s'installe au Gabon.
13:54Si le non l'emporte et le non l'emportera, je l'espère, nous proposerons une réécriture, pas de toute la constitution, mais de certains articles qui font grief,
14:04notamment sur le régime politique. Nous ne voulons pas un régime politique à cheval entre un régime parlementaire et un régime hyperprésidentialiste.
14:10Nous voulons être fixés. Il y a soit un régime parlementaire, soit un régime présidentiel, soit semi-parlementaire, soit semi-présidentiel.
14:17On l'applique en État. Pourquoi on veut faire une invention à la mode gabonaise ?
14:23Parce que chaque peuple détermine lui-même la façon dont il doit être gouverné.
14:28Mais c'est important ce que vous dites. Vous pensez que les Gabonais veulent d'un président hyperpuissant ? Non.
14:33Nous en avons assez souffert. Nous avons vu les dégâts que peut causer l'hyperprésidentialisation et nous n'en voulons plus.
14:38Donc si la constitution est le reflet de la volonté d'un peuple, cette constitution n'est pas le reflet de la volonté du peuple gabonais aujourd'hui, monsieur.
14:45Et on va aller sur quelque chose de beaucoup plus pratique. Est-ce que vous avez le sentiment d'être entendu, de suffisamment traduire votre message auprès des Gabonais ?
14:55Il faut reconnaître...
14:57En rapport à vos concitoyens qui soutiennent le Oui.
15:02Il faut reconnaître que nous avons aujourd'hui une liberté de langage que l'on n'avait pas sous le régime Ali.
15:08J'ai fait une prestation de télé la dernière fois à la chaîne Une et ce n'était pas possible avant. Il faut reconnaître ça, cette liberté d'opinion.
15:15Mais derrière nous avons une campagne du Oui qui est financée par qui je ne sais pas.
15:19On veut me faire croire que ce sont les composants du Oui qui se cotisent au point de faire sortir des voitures, d'inonder la place publique.
15:29Non, non, je pense que les fonds viennent de loin mais je ne vais pas m'avancer.
15:34Je dis juste que sur la liberté d'expression, elle est effective, encore que chacun peut l'utiliser à sa manière.
15:41Mais sur le financement, sur l'accompagnement, sur les moyens qui sont donnés pour faire la campagne du Oui et du Non, je pense que vous le constatez comme moi, il y a un grand égard.
15:48Et c'est dommage.
15:50Il aurait peut-être fallu être équitable et garantir les mêmes moyens pour les mêmes résultats au camp du Oui et au camp du Non.
15:58Ne pas inciter les Gabonais à voter Oui ou Non.
16:00Si les Gabonais se reconnaissent, ils voteront certainement pour le Oui.
16:04Si cette constitution est la traduction de la volonté des Gabonais, assurez-vous que le Oui l'emportera, mais j'en doute sincèrement.
16:11D'accord. Pour conclure, quel message ?
16:13Et j'incite les Gabonais, puisque votre question tombe à pic, j'incite les Gabonais à lire cette constitution.
16:19Plusieurs ne l'ont pas lue, c'est malheureux.
16:22Nous sommes aux Gabons, et si on va dans la rue et on demande sincèrement, qui a lu cette constitution ? Personne.
16:28Après, nous on a pu constater qu'il y a des hommes politiques qui ne l'ont pas lu, mais qui appellent néanmoins à voter Oui.
16:33Voilà, ce sont des incongruetés, mais c'est dommage.
16:35Pour avoir voté Non, par contre.
16:37Donc il faut lire et se faire une réelle opinion.
16:40Et je pense qu'en lisant, on ne va pas chercher de midi à 14h, il y a quelque chose qui ne va pas.
16:44Et le danger de cette constitution, ou le danger auquel nous exposent les camps du Oui,
16:48c'est de nous faire croire que cette constitution est parfaite et qu'on devrait l'adopter en l'état.
16:52Ou de nous faire croire qu'il faut adopter cette constitution en l'état, parce qu'il faut sortir de la transition.
16:57Non, il faut sortir de la transition, non pas en adoptant n'importe quelle constitution,
17:01mais en garantissant au peuple Gabonais que la volonté exprimée ici sera une volonté qui garantira au peuple Gabonais une véritable démocratie.
17:09C'est le vœu pieux que l'on a.
17:11Et que la transition soit le moyen de nous épargner toutes les dérives que nous avons connues avant.
17:16Et un éventuel coup d'état.
17:18Et surtout un éventuel coup d'état qui plongera le pays dans une instabilité totale.
17:22Très bien. Pour conclure, quel message adressez-vous aux Gabonaises et aux Gabonais
17:26qui, à la veille de ce référendum, sont encore dans l'indécision ?
17:31Merci.
17:32Alors, Gabonaises, Gabonais, nous sommes à une période charnière de l'histoire de notre pays.
17:37Nous sommes à une étape décisive.
17:41Et j'ai en tête l'affirmation de France Fanon qui dit qu'il appartient à chaque génération,
17:46dans une relative opacité, l'exigence de saisir sa mission, de la remplir ou de la trahir.
17:53Vous, chers Gabonais, que feriez-vous ce 16 novembre ? Trahir la République ? Trahir la démocratie ?
17:59Ou voter pour le non pour garantir aux Gabonais, pour garantir à la République gabonaise, un véritable processus démocratique ?
18:05Je vous invite à lire ce projet scrupuleusement.
18:08Nous avons encore le temps, il n'est jamais trop tard ou mieux tard que jamais.
18:11Lisons et prenons une décision en toute connaissance de cause.
18:14Et je suis persuadée que la décision sera le non.
18:17Gabonaises, Gabonais, vous bénéficiez de trois jours de congé.
18:22Prenez la peine de lire le projet de révision constitutionnelle pour avoir un vote éclairé le samedi 16 novembre prochain.
18:31Nous avons reçu sur ce plateau Mme Magnoni Mbembe, membre du parti Réagir.
18:36Votre engagement et celui de votre formation politique pour la défense des valeurs démocratiques et indépendantes du Gabon sont clairs.
18:45Nous espérons que cet entretien permettra aux Gabonaises et aux Gabonaises de se prononcer en faveur du oui ou du non de manière éclairée.
18:55Merci de nous avoir regardé et à bientôt.
18:57Faites le bon choix.
18:58Merci.