Depuis plusieurs jours, les agriculteurs se mobilisent contre l'accord de libre-échange avec le Mercosur, dénonçant une concurrence déloyale. Lundi, de nouvelles manifestations sont prévues à travers la France.
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00:00Je pense que c'est une ligne rouge parce qu'on est en concurrence déloyale.
00:03Si j'entends monsieur, alors laissez-nous produire aux mêmes normes que ces pays-là.
00:08Et vous verrez qu'on est capable de le faire aussi.
00:10C'est que, en fait, on nous a tiré l'agriculture française vers une excellence
00:14et on s'y est mis et on s'est très bien mis parce qu'il y avait des exigences de la société
00:18par rapport au bien-être animal, par rapport à la traçabilité,
00:22chose que nous avons très bien fait.
00:23Et aujourd'hui, on nous dit, Banco, vous avez très bien réussi,
00:26mais vous comprendrez qu'on va faire rentrer de la marchandise
00:29produite de manière tout à fait à l'opposé et de manière déloyale
00:33puisque c'est une concurrence déloyale.
00:34Et là, il faudrait qu'on dise « Amen » et qu'on dise « Oui ».
00:38Ce n'est pas possible.
00:393 à 10 % seulement des produits qui rentrent en France sont contrôlés.
00:43Il n'y a aucun moyen de pouvoir contrôler ce que la société française nous a demandé à nous.
00:49Il y a deux mondes.
00:50Deux mondes que l'agriculture française est capable de faire.
00:53On est capable de faire l'entrée de gamme et on est capable de faire l'excellence,
00:57mais on ne peut pas nous dire « Allez vers l'excellence et puis on va faire l'importation de ces entrées de gamme ».
01:02Il y a quelque chose dans ce discours qui n'est pas entendable.
01:05Et ce que j'entends de « Monsieur, OK, le mercosur, c'est une goutte d'eau,
01:09mais lorsque vous cumulez avec les autres importations qu'il y a, je prends le sucre,
01:13ça ne devait pas monter jusqu'à des volumes comme ça,
01:16mais il y a 700 000 tonnes de sucre d'Ukraine qui arrivent,
01:19en plus des 180 000 qui sont prévues dans les accords du mercosur.
01:23Je dis quoi à nos planteurs ? Arrêtez de planter.
01:25Et d'ailleurs, c'est ce qui se passe déjà.
01:27Nos sucreries nous baissent déjà l'emblèvement pour l'année prochaine.
01:30Tout ça pour laisser la place à d'autres produits.
01:32Et nous, en contrepartie de l'agricole, on n'en voit que 30 000 tonnes de fromage.
01:37Vous voyez le déséquilibre qu'il y a au niveau agricole.
01:40Et un dernier point qui me choque terriblement, je ne sais pas si Monsieur sera d'accord,
01:45c'est que nous avons des pays qui sont producteurs de produits phytosanitaires,
01:49qui sont interdits chez nous, qu'on va envoyer dans ces pays-là,
01:52parce qu'il y a des contrats avec ces pays-là,
01:54et on va renvoyer de la matière première ou de l'alimentaire
01:57avec ces matières premières qui nous sont interdites à nous.
01:59Cette cacophonie n'est plus entendable et n'est plus tenable.