L'économiste Marc Fiorentino était l’invité de Punchline ce mercredi 20 novembre sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet d'une hypothétique abrogation de la réforme des retraites, idée qu'il balaye d'un revers : «Le compteur a tourné, l'argent facile c'est fini, le Père Noël c'est terminé»
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00:00C'est totalement impossible parce que d'un point de vue, aujourd'hui, finance, on n'est pas du tout dans la même situation dans laquelle on était il y a un an et demi, deux ans.
00:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ça y est, le compteur a tourné, l'argent facile c'est fini, le père Noël c'est terminé, tout le monde a compris que ça n'existait pas l'argent facile.
00:15Tout le monde a compris qu'aujourd'hui, malgré la réforme des retraites, malgré la réforme de retraite, c'est pas 40 milliards qu'il faut trouver, c'est 60, 80, 90.
00:23Donc revenir en arrière, on aurait une sanction immédiate. Alors la sanction de l'Europe, on s'en fout un peu parce que globalement, elle ne sert à rien.
00:31On a été sous sanction pendant 9 ans, ça n'a eu aucun impact. Par contre, il y a la sanction des marchés.
00:35Et aujourd'hui, avec le niveau de dette qu'on a, si on devait emprunter un atout beaucoup plus élevé, alors là, on serait sanctionné le lendemain.
00:44Donc je n'y crois absolument pas.
00:45Dites-le aux élus de gauche et aux élus rassemblés au National qui ont voté pour cette abrogation. Ils vont le refaire à l'Assemblée.
00:51Elle sera abrogée cette réforme, vous verrez.
00:54On se retrouvera sur le plateau, elle ne sera pas abrogée, elle ne peut pas être abrogée.
01:00Comment elle ne pourrait pas ?
01:01Politiquement, parce qu'aujourd'hui, quelle que soit la famille politique, et je mettrais peut-être les LFI à part,
01:10il y a un sens de l'urgence qu'on a quand même compris.
01:13Il y a le côté théâtral, il y a le côté effet de manche et il y a la réalité.
01:19La réalité, c'est que pour faire ça, il faudrait quelque part faire voter une motion de censure.
01:24Pour faire voter une motion de censure, il faudrait qu'on ait le Rassemblement National qui soit prêt aujourd'hui,
01:29compte tenu de ce que vous avez dit en première partie de l'émission.
01:32Je ne crois pas qu'il soit tout à fait prêt aujourd'hui.
01:34Marine Le Pen ne l'a pas exclu ce matin encore.
01:36L'abrogation de la réforme de la traite, c'est un gain politique énorme, à la fois pour le RL et pour la gauche.
01:40J'ai quand même le sentiment que le Rassemblement National aujourd'hui, son souci principal,
01:44ce n'est pas de prendre les règnes du pouvoir aujourd'hui.
01:47Je ne suis pas certain.
01:48Je n'y crois absolument pas parce qu'on est, on va le dire ici, et vous le dites régulièrement,
01:53on est dans une situation inimaginable.
01:56Je ne sais pas si vous avez vu le rapport, vous avez dû en parler, de la commission du Sénat.
01:59Irresponsabilité dénie de réalité.
02:03Là, c'est le Sénat.
02:04On n'est pas dans un pamphlet d'un journal quelconque.
02:07On est dans la réalité.
02:09Quand vous voyez le séquencement des événements qui sont produits au moment des dérapages budgétaires,
02:14on se dit qu'on est sur le Titanic et que les gars sont en train de jouer avec l'orchestre.