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"Abandonnons tout paternalisme. À l'Élysée, on n'a pas rompu avec le vieil imaginaire..."

Ce mardi 21 novembre, la politique africaine de la France à été débattue à l'Assemblée nationale. Double standard face aux coups d'État, migrations, complexe de supériorité... Les représentants de diverses tendances politiques ont donné leurs avis.

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Transcription
00:00Commençons déjà par changer le fond et la forme de la politique de notre pays en Afrique.
00:04D'abord, abandonnons tout paternalisme.
00:07A l'Elysée, on n'a pas rompu avec le vieil imaginaire.
00:10Les sommets convoqués sans ménagement, les sermons aux chefs d'Etat africains, les gestes
00:16et paroles vexatoires qu'on ne se permettrait jamais en Chine ou aux Etats-Unis, les petites
00:21blagues condescendantes ont laissé de mauvais souvenirs en Afrique.
00:25Que les choses soient claires, l'avenir de la jeunesse africaine ne peut et ne doit
00:29pas être la migration.
00:31Il est urgent de mettre un terme à la situation mortifère que nous constatons depuis des
00:35années.
00:36Sur ce point, je reprends avec constance les mots que j'adressais aux Africains à N'Djamena
00:40en 2017.
00:41Ceux qui partent sont souvent dynamiques et audacieux.
00:44C'est la sève vitale de vos peuples qui s'échappent, alors que vous avez tant besoin d'eux pour
00:50relever les innombrables défis de l'avenir.
00:52Comme me le confiait un ami sénégalais, très qualifié de la diaspora en France, dans sa
00:56ville d'origine, les jeunes, privés de toutes perspectives économiques, partent
01:01en Mauritanie, à Pirogue, puis tentent l'aventure vers la Libye ou le Maroc, à destination
01:06de l'Europe, ou vers le Nicaragua, à destination des Etats-Unis.
01:10Rien ne les arrêtera, tant que l'activité économique ne leur permettra pas de sortir
01:15d'une paupérisation insidieuse et d'exercer leur droit à ne pas migrer, oui, leur droit
01:21à ne pas migrer.
01:22Aujourd'hui, les coups d'État survenus au Mali, au Burkina et tout dernièrement au Niger
01:27fragilisent tous les efforts consentis depuis 2013.
01:31La situation sécuritaire s'est dégradée, la crise humanitaire est dramatique et les
01:38violations des libertés se multiplient.
01:41Et faire le choix de Wagner, comme l'a fait le Mali, c'est de surcroît faire le choix
01:46de la prédation économique et des crimes de guerre.
01:50Alors oui, mesdames et messieurs les députés, face à de tels régimes, nous ne pouvons
01:54pas maintenir nos coopérations comme si de rien n'était.
01:56Nous ne pouvons pas poursuivre la lutte antiterroriste avec des bouchistes.
02:02Nous ne pouvons pas financer des projets de développement qui les entretiennent.
02:06Mais bien sûr, nous maintenons notre aide humanitaire pour ne pas faire payer aux populations
02:12les comportements de leurs dirigeants du moment.
02:15Ignonsons-en avec la pratique désastreuse du double standard et du deux poids deux mesures.
02:19Comment dénoncer ici les coups d'Etat et là, adouber leurs auteurs comme au Tchad ?
02:24Comment avoir pensé qu'il était pertinent de voter une nouvelle convention d'extradition
02:27judiciaire France-Sénégal au moment même où le gouvernement sénégalais instrumentalisait
02:31la justice contre le principal opposant et provoquait la colère de toute la jeunesse
02:35du pays ?
02:36Au lieu de se couper de ce continent, le plus francophone qui soit, sachons écouter ce
02:40que disent les peuples.
02:41Ils ne veulent plus de sauveurs, de parrains mais cherchent des partenaires, prêts à
02:45traiter d'égal à égal.

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