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Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a récemment validé en deuxième lecture l’avant-projet de décret qui porte diverses mesures en matière d’enseignement. Un avant-projet qui ne fait pas l’unanimité... L’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2025. Plus d’explications en vidéo, avec Charlotte Hutin.
Transcription
00:00Si vous êtes élève, étudiant, enseignant ou à la tête d'une direction d'école,
00:04voici les changements importants qui vous attendent pour 2025.
00:08Le gouvernement émer engagé en fédération Wallonie-Bruxelles
00:12prévoit des coupes budgétaires de plusieurs dizaines de millions d'euros,
00:16sur un budget total quand même de 9 milliards,
00:18avec des impacts concrets sur les écoles dès l'année prochaine.
00:22Le texte a déjà été approuvé en deuxième lecture au gouvernement.
00:25La dernière étape, c'est un passage au vote au Parlement dans les prochaines semaines.
00:30Comme les deux parties ont la majorité des sièges,
00:32le texte devrait passer sans trop de difficultés.
00:35L'entrée en vigueur est déjà prévue pour le 1er janvier 2025.
00:39Alors voici concrètement ce qui va changer.
00:41Dans l'enseignement secondaire, les mesures touchent principalement
00:45l'enseignement qualifiant, technique et professionnel.
00:47Là, le nombre d'enseignants par élève va diminuer,
00:51c'est ce qu'on appelle le ratio prof-élève.
00:53Cela s'ajoute aux mesures décidées sous la précédente législature
00:56et qui visent dans les années à venir à supprimer les options qui comptent moins de 10 élèves
01:01ou des options qui peuvent se retrouver dans un établissement scolaire à proximité
01:05pour rationaliser les moyens.
01:07Toujours dans les mesures d'économie, les élèves majeurs
01:11qui sont en décrochage scolaire pendant une année
01:14et qui voudraient se réinscrire en 3e et 4e secondaire ne pourront plus le faire.
01:18Actuellement, cela concernerait environ 500 élèves
01:21qui ne seraient pas pris en compte, du coup, dans les finances de l'école.
01:24Par ailleurs, les élèves qui ont déjà un diplôme de secondaire,
01:27donc un CESS, ne pourront plus faire une 7e année de spécialisation.
01:32C'est par exemple le cas des élèves en restauration
01:35qui obtiennent un CESS au bout de la 6e année secondaire
01:38et qui veulent faire une 7e année de gestion pour ouvrir leur propre restaurant à la suite.
01:43Des exceptions sont prévues pour quelques formations.
01:45Actuellement, cela concerne entre 1500 et 1800 élèves francophones.
01:49Dans ces deux cas de figure, ces élèves devront à l'avenir se diriger vers l'enseignement pour adultes
01:54ou alors vers l'IFAP-ME en Wallonie.
01:56L'enseignement peut quand même compter sur des politiques nouvelles avec des budgets dédiés,
02:00notamment pour lutter contre la pénurie d'enseignants.
02:03Le gouvernement veut inciter les personnes du privé à se diriger vers l'enseignement
02:07en revalorisant jusqu'à 7 années d'ancienneté.
02:10Ça, c'était pour l'enseignement secondaire.
02:12Pour l'enseignement supérieur, à la fois les universités, les hautes écoles
02:16et les écoles supérieures des arts, il y a également des mesures d'économie.
02:19La dotation de l'ARES, qui coordonne l'ensemble des établissements scolaires francophones,
02:23va être abotée de 21%.
02:25En plus de ça, le budget dédié à l'organisation du concours d'entrée en médecine sera également limité.
02:32L'une des pistes sur la table serait de délocaliser l'examen qui actuellement se passe au ESEL
02:38pour le faire directement dans les établissements d'enseignement supérieur.
02:42Il est également question de réduire de 6,5 millions d'euros les allocations
02:46que les établissements d'enseignement supérieur reçoivent
02:48pour l'inscription des étudiants boursiers qui rapportent moins aux écoles.
02:52Mais ce qu'il retire d'un côté, le gouvernement espère le récupérer ailleurs.
02:55Ainsi, les frais d'inscription des étudiants étrangers
02:59qui sont en dehors de l'Union Européenne vont augmenter,
03:02ce qui, selon les établissements, risque de les décourager à s'inscrire.
03:06Alors pourquoi de telles mesures d'économie ?
03:09Pour les deux ministres de l'enseignement, Valérie Glatini et Elisabeth de Gris,
03:13tous les secteurs, y compris l'enseignement, doivent faire des efforts,
03:17sans pour autant toucher au salaire des profs.
03:19Elles disent ne pas avoir le choix au vu du contexte budgétaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
03:24Qu'en pensent les acteurs de terrain ?
03:26Eh bien globalement, ils sont très mécontents,
03:28que ce soit l'ARS, les syndicats, les réseaux d'enseignement ou les directeurs d'écoles.
03:33Ils regrettent que les mesures d'économie se focalisent presque essentiellement
03:37sur des élèves déjà fragilisés, ce qui pourrait accroître la précarité.
03:41Il y a aussi des pertes d'emplois à craindre,
03:43que ce soit à l'ARS ou dans l'enseignement qualifiant.
03:46Concernant la méthode, les acteurs déplorent la rapidité des négociations
03:50qui ont conduré moins de deux semaines
03:52et ils prévoient déjà une grève dans l'enseignement le 26 novembre prochain.

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