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Un homme suspecté d'avoir tué Lilian Dejean, un agent municipal, en septembre à Grenoble a été arrêté au Portugal. Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, a tenu une conférence de presse ce vendredi 22 novembre.

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Transcription
00:00Alors je vous propose de commencer. Je vais commencer donc en vous présentant les personnes qui sont autour de moi.
00:06Monsieur, donc, le directeur zonal adjoint de la police judiciaire, donc, qui est en poste à Lyon, M. Damien Delaby.
00:14À sa droite, Romain Rousseau, commissaire de police en charge de la DCOS de l'ISER.
00:21À ma gauche, vous le reconnaissez, c'est Jérôme Chapa, le directeur de la police nationale de l'ISER.
00:26Et à sa gauche, Mme Cécile Bosque, qui est commandante de police, adjointe de la DCOS de l'ISER.
00:32Et qui a, comme Romain Rousseau, et leurs effectifs, particulièrement participé à cette enquête sur le meurtre de Lilian Dejean.
00:43Donc, sous la direction de la juge d'instruction de Grenoble, en charge de cette enquête,
00:50les investigations nombreuses et méthodiques menées par l'huissier de la division de la criminalité organisée et spécialisée de l'ISER,
01:00mais aussi du Rhône, ont permis l'arrestation du suspect du meurtre de Lilian Dejean, hier, au Portugal.
01:10Lilian Dejean a été tué, tout le monde s'en rappelle ici, à Grenoble, devant la mairie de Grenoble, le 8 septembre dernier, il y a un peu moins de 2 mois et demi.
01:24Hier, au Portugal, c'est Abdoul Diallo qui a été interpellé vers 17h, dans une commune qui s'appelle Povoa de Lanozo, qui est située à 70 km au nord de Porto.
01:37Alors si je confirme aujourd'hui l'identité de ce suspect, c'est parce qu'elle est connue, en fait, depuis le jour même du meurtre,
01:44puisque tout le monde a su que la carte d'identité de ce suspect avait été retrouvée dans le véhicule qu'il avait lui-même accidenté devant la mairie de Grenoble,
01:54avant de s'en prendre à Lilian Dejean. En tout cas, ce sont les faits dont il est suspecté.
02:04C'est cet important travail qui a été mené ici, en France, par les policiers de l'Isère et du Rhône qui a permis de savoir où se trouvait le suspect au Portugal.
02:22Ces informations, les policiers français les ont ensuite communiquées à leurs homologues portugais, avec lesquels ils sont en lien quotidien depuis plusieurs semaines.
02:36Abdoul Diallo est âgé de 24 ans. Il a été incarcéré la première fois par le juge des enfants de Grenoble à l'âge de 15 ans.
02:48Il a 19 condamnations à son casier judiciaire, beaucoup pour des faits de violence mais également pour du trafic de stupéfiants.
02:57Au total, il a été condamné à 6 ans de prison ferme au cours des 10 dernières années. Actuellement, il est donc détenu au Portugal en vertu du mandat d'arrêt européen
03:12qu'a délivré la juge d'instruction de Grenoble. Il sera remis à cette magistrate dans les prochaines semaines, mais je suis incapable de vous donner,
03:23aujourd'hui, la date exacte de cette remise que personne ne connaît. Je tiens à remercier vivement pour leur excellent travail les policiers français et portugais,
03:37ainsi que nos collègues magistrats du siège et du parquet, ici à Grenoble et au Portugal. Ils n'ont pas ménageur d'efforts.
03:49Le succès de cette arrestation, il est dû à ce travail très fort des policiers et des magistrats, et il est dû aussi à ces possibilités de coopération policière
04:01et judiciaire européenne. Mandat d'arrêt européen, possibilité de se parler en direct entre policiers européens, tout ça a permis cette arrestation du suspect hier au Portugal.
04:17Cette arrestation est évidemment une satisfaction pour la famille et pour les proches de Lilian Dejean. C'est aussi une immense satisfaction pour nous tous ici présents.
04:27— Voilà. Je suis prêt à répondre à quelques-unes de vos questions, mais après avoir donné la parole à vous, M. le directeur. C'est ce que nous avions convenu.
04:36Et puis donc ensuite à vous, M. le directeur adjoint. — Moi, je vais être très bref. J'ai laissé la parole au directeur.
04:43— Est-ce que vous pouvez intervenir ? — Ah, vous voulez que je laisse la place devant les micros. Oui. On fait ça.
04:49Voilà. Comme je l'ai dit, je vais être très bref. Je vais laisser la parole au directeur, évidemment.
04:59Nos premières pensées à nous, policiers, sont avant tout envers la famille de la victime et envers ses collègues avec lesquels nous travaillons en proximité,
05:10parce que l'excellent travail qui a été accompli par les policiers, que ce soit les policiers français de l'Isère ou du Rhône, permet à ce que justice soit rendue.
05:24Et c'est là le cœur des missions de la police nationale, que justice soit rendue dans un temps qui peut paraître un peu long, mais qui est un temps assez bref
05:34et assez record, d'ailleurs, dans ce type d'affaires. Donc voilà. Je tenais moi à m'exprimer pour montrer toute la fierté que j'ai à diriger
05:44les enquêteurs de la Décosse 38, qui ont travaillé bien sûr en autonomie, qui m'ont rendu compte, mais qui ont accompli un travail remarquable
05:55et qui n'ont pas ménagé leurs efforts de jour comme de nuit, avec des techniques que le directeur expliquera peut-être. Mais voilà. Nous sommes ici très soulagés
06:08de la manière avec laquelle cette enquête arrive à un point qui n'est pas un point final, mais qui est un point important dans son avancée.
06:18— Oui. Alors en ce qui me concerne pour la police judiciaire... Interverti aussi ? Un jeu de chaise.
06:32Donc ce que je disais en ce qui me concerne pour la police judiciaire, évidemment... Et je répéterai ce qu'a dit le directeur de la police nationale de l'ISER.
06:41Le plus important pour nous, c'était de rendre justice pour la famille et les proches de la victime. Et c'est pour cela qu'au niveau de la police judiciaire,
06:50ces affaires-là sont évidemment prioritaires et que le maximum de moyens, moyens humains et matériels, est mis en œuvre pour arriver à élucider ces affaires-là.
07:03Donc ce sont des dossiers majeurs. Et ce dossier-là en particulier l'était au regard de sa sensibilité, de l'émoi qui a été causée en ISER et des faits de cette particulière gravité.
07:18En ce sens-là, nous avons mis en place des dispositifs importants qui ont engagé sur 2 mois et demi depuis les faits, plus de 2 mois et demi, plus de 40 enquêteurs
07:33qui étaient consacrés à ce dossier. Une enquête qui a nécessité des développements techniques et en moyens humains importants avec ces enquêteurs consacrés à la recherche du principal suspect.
07:51Donc plus de 40 enquêteurs à la fois de la police judiciaire de l'ISER, la division de la criminalité organisée spécialisée, appuyés, et c'est important de le souligner,
08:01par des enquêteurs également spécialisés de Lyon, de la police judiciaire de Lyon ainsi que d'un appui fourni par la direction nationale de la police judiciaire.
08:10Donc des moyens importants consacrés à la traque et à la recherche du suspect afin de rendre justice et une procédure aussi importante sous la houlette d'abord du parquet de Grenoble et ensuite de la juge d'instruction de Grenoble.
08:25Procédure importante qui a donné lieu à la rédaction de plus d'un millier de procès verbaux et des investigations qui ont été diligentées à la fois ici sur le territoire de l'ISER et de Grenoble
08:39mais qui nous ont conduit finalement assez rapidement sur le territoire européen au Portugal.
08:46Et je me dois aussi, comme vous l'avez fait Monsieur le Procureur, de souligner l'excellente collaboration que nous avons eue avec les autorités judiciaires et policières portugaises
08:55et notamment l'APJ, la police judiciaire de Porto, qui a mis tous les moyens, compte tenu de la gravité du dossier et des faits qui avaient été commis ici,
09:04qui a mis tous les moyens pour localiser très précisément le principal suspect. Je veux leur donner un grand coup de chapeau parce que sans eux on n'en serait pas là aujourd'hui.
09:15Donc une collaboration efficace ici en France avec de nombreux développements techniques et une présence de nos collègues portugais à nos côtés qui nous ont permis de concrétiser cette affaire.
09:30Voilà ce que je pouvais dire sur l'aspect des moyens que nous avons engagés dans ce dossier sensible, prioritaire pour la Direction nationale et la police judiciaire.
09:39Et je pense qu'effectivement on peut se féliciter de la synergie qui a été mise en place pour arriver à cette fin heureuse, en tout cas en termes d'élucidation de l'enquête.
09:51Merci Monsieur le Directeur. Avez-vous une ou deux questions ?
09:54Sur l'aspect technique, comment avez-vous pu tracer le suspect, si je puis dire, pour savoir qu'il était au Portugal ?
10:01On ne répondra pas à cette question, Monsieur Pelliot, donc désolé. C'est vraiment les secrets de l'enquête, ça. Ce n'est pas possible de répondre à ces questions-là.
10:08Entre le moment où on l'a localisé au Portugal et le moment où on l'a arrêté, est-ce qu'il y a eu un grand laps de temps ou tout ça s'est fait instantanément ?
10:14Là aussi, ça a des conséquences pour les suites de l'enquête, donc il n'est pas possible de répondre dans le détail à votre question.
10:21Aucun doute sur son identité aujourd'hui ?
10:23Non, c'est bon, donc l'identité est confirmée.
10:26Est-ce que vous avez travaillé sur des personnes qui sont susceptibles d'avoir aidé dans sa cavale ?
10:30La réponse est oui.
10:32Est-ce qu'il y a un supplétif d'information ou alors est-ce que l'information judiciaire est suffisante ? Est-ce que le cadre procédural est suffisant pour travailler sur cet aspect ?
10:43Il n'y a pas encore de supplétif, mais il y a un cadre d'enquête suffisant.
10:48Est-ce que d'autres personnes ont été interpellées ?
10:50Non, aucune autre.
10:52Est-ce que vous parliez de moyens techniques pour être plus précis ?
10:56Non, parce qu'évidemment, on n'a pas envie que tous ces moyens que l'on dévoile soient connus de tout le temps.
11:05Vous les avez pour la remise à la France ?
11:08En semaine, on a des expériences les uns les autres de 5-6 semaines pour d'autres affaires, mais avec d'autres pays européens, donc c'est dans cet ordre-là.
11:20Est-ce qu'on peut savoir si très rapidement il est parti à l'étranger au Portugal ? Est-ce qu'il est dans une étape ?
11:24Nous, on le sait, mais on ne pourra pas vous le dire. Voilà.
11:28Vous ne savez pas ce qu'il avait eu l'intention de faire en partant du portugais, non ?
11:32Il était à l'abri. Il se croyait à l'abri, sans doute.
11:38Il n'a pas encore été interrogé au Portugal ? Il y a des personnes d'ici qui sont sur place ?
11:42Il sera entendu par les juges portugais sur son identité et remis ici, donc à la juge, sur les faits.
11:52Quel est le statut de sa détention actuellement ? Est-ce que c'est une garde à vue ? Est-ce que c'est une rétention judiciaire ?
12:00C'est une détention judiciaire sur la base du mandat d'arrêt européen.
12:07Il peut s'opposer à son retour en France ? Il y a des procédures ?
12:11Oui. Il y a toute une possibilité de recours. Voilà.
12:15Mais donc c'est pour ça qu'on ne peut pas vous donner du tout de date prévisible sûre de remise à la France.
12:22Est-ce qu'on sait depuis combien de temps il vivait dans l'appartement concerné qui a été perquisitionné et donc où il a été arrêté ?
12:27On le sait, mais on ne le dira pas.
12:29Est-ce qu'on peut le savoir ?
12:30Ben non.
12:31Généralement, avec le portugais, ça se passe comment ?
12:36En réalité, c'est toujours variable selon l'endroit, le tribunal concerné, le pays européen concerné.
12:43Mais pour avoir donc une certaine expérience de cette collaboration maintenant judiciaire, il y a eu la collaboration policière d'abord,
12:50mais la collaboration judiciaire européenne, c'est quelque chose qui marche vraiment très, très bien.
12:55Donc ça va être relativement fluide. Il n'y aura pas de soucis particuliers.
12:59Chacun va faire jouer sa procédure.
13:01Je vous dis, donc, si tout se passe normalement, dans 5-6 semaines, il pourrait être en France.
13:06Vous avez évoqué le DCOS de l'Isère et du Rhône. Vous participez à l'enquête. Pourquoi c'est le Rhône ?
13:11Alors, monsieur le directeur...
13:13Oui, bien sûr. C'est dans le cadre de l'appui que j'ai mentionné et la priorisation de ce dossier.
13:18Je vous l'ai expliqué tout à l'heure. On regarde la gravité des faits et de la sensibilité de ce dossier.
13:23On a pris la décision collectivement de mettre en place des moyens qui dépassent les moyens que l'on met à l'ordinaire
13:33sur des dossiers qui sont d'une moindre gravité.
13:36Dans ce cadre-là, on a décidé d'appuyer la division de la communauté organisée spécialisée de Grenoble par celle de Lyon.
13:48Donc, des effectifs importants ont été mis sur ce dossier qui sont actuellement basés à Lyon.
13:55Et comme je l'ai dit tout à l'heure aussi, il y a eu des moyens de notre direction nationale à Paris, à Nanterre,
14:00qui ont été aussi mis à notre disposition afin d'arriver à localiser le fugitif, le suspect, et l'interpeller.
14:09Notre force dans la police nationale, c'est qu'on arrive assez facilement à se mettre en ordre de bataille pour travailler en équipe.
14:17On priorise les dossiers. On en connaît la gravité, évidemment.
14:21Et à partir du moment où on se donne une priorité, on y met les moyens.
14:25C'est dans ce cadre-là que la DCOS, du coup, comme on l'avait appelé, a été amenée à appuyer celle de Grenoble.
14:34– Avec le recul, est-ce que vous pouvez nous dire le jour du meurtre ?
14:36Est-ce que vous arrivez à le suivre à la vidéo sur un certain parcours ? Ou pas du tout ?
14:40– Oui, il y a une vidéo qui montre le tir.
14:44– Ce sont les mêmes services qui travaillent sur les fusillades sur la Grenoble de Pologne ?
14:50– Oui, alors pas systématiquement.
14:52Mais la DCOS de Grenoble est saisie des fusillades grenobloises, pour l'essentiel, je pense.
14:59Et avec l'appui de la DCOS du Rhône, ce qui explique la présence aujourd'hui de M. Damien Delaby,
15:08qui est directeur zonal adjoint de la police judiciaire.
15:12– Est-ce que pendant ces deux mois et demi, il y a eu d'autres moments
15:15où vous avez eu des inquiétudes proches de l'arrêté ?
15:20Ou est-ce que c'était vraiment ce moment-là ?
15:24– C'est délicat de répondre à ces questions.
15:27– On ne peut pas évoquer la téléphonie également, qui est le centre de l'attrape ?
15:33– Les techniques légales d'enquête ont été utilisées, voilà, rien de plus.
15:39– Sur le profil, vous évoquiez effectivement des éléments de son profil.
15:43Est-ce que c'est sa dangerosité qui a nécessité autant de moyens pour le retrouver ?
15:51– C'est la gravité de l'acte commis, essentiellement d'abord.
15:55Qui justifiait qu'un meurtrier soit recherché, ou le suspect de ce meurtre en tout cas.
16:01Parce que pour l'instant, il reste présumé innocent
16:03jusqu'à sa condamnation définitive par une juridiction française.
16:06Autre question, on s'arrête là ?

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