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Alors que les agriculteurs sont remontés sur leur tracteur pour protester notamment contre les normes trop nombreuses, l'avocat Timothée Dufour dénonce sur Europe 1 "une administration gangrenée". Le conseil plaide pour une réforme structurelle, mais aussi pour le rétablissement de la confiance avec les services de l'Etat.
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Alors que les agriculteurs sont remontés sur leur tracteur pour protester notamment contre les normes trop nombreuses, l'avocat Timothée Dufour dénonce sur Europe 1 "une administration gangrenée". Le conseil plaide pour une réforme structurelle, mais aussi pour le rétablissement de la confiance avec les services de l'Etat.
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NewsTranscription
00:00Europe 1, matin, week-end, 6h, 9h, les Naïk Moniers.
00:04Europe 1, 6h43, c'est l'heure d'accueillir le premier invité d'Europe 1, matin, week-end.
00:09Et ce matin, les Naïk Moniers, alors que le mouvement des agriculteurs se durcit,
00:12vous recevez l'avocat au barreau de Paris et défenseur du monde agricole, Maître Timothée Dufour.
00:17Oui, parce qu'on espérait que la situation allait peut-être s'améliorer pour les agriculteurs français.
00:21Gabriel Attal avait fait un certain nombre d'annonces, mais voilà que les agriculteurs sont repartis au combat.
00:27Mercosur, normes administratives, aides qui n'arrivent pas, bonjour Timothée Dufour.
00:32Bonjour, merci pour cette invitation.
00:34Alors, rien n'a changé depuis janvier ?
00:37Ma question est un peu brusque.
00:39Nous avons assisté à un mouvement politique qui dépasse naturellement le monde agricole,
00:43mais la réalité c'est qu'il s'agit de toucher à des réformes structurelles.
00:48Il y a des réformes de fonds, il y a des réformes aussi structurelles.
00:50La réalité, c'est qu'aujourd'hui, vous avez une administration qui a été totalement gangrénée
00:57par une idéologie, par certaines associations, certaines ONG qui ont infiltré notre bureaucratie.
01:05Et notre agriculture est devenue un terrain d'expérimentation par des bureaucrates.
01:12Et donc, il faut toucher au fond, il faut toucher à la forme.
01:16C'est-à-dire qu'il faut aussi repenser la façon dont nous dialoguons avec nos agriculteurs.
01:22Donc, il faut restaurer de la confiance entre les services de l'État et nos agriculteurs.
01:25Et puis, il faut s'attaquer aussi aux réformes de fonds.
01:28Et cela nécessite des débats parlementaires.
01:30Et vous savez ce qui s'est passé avant l'été.
01:31Et vous savez aussi potentiellement ce qui peut se passer dans les prochaines semaines.
01:34Donc, beaucoup d'incertitudes.
01:36Mais les chantiers sont énormes, de fonds et de structures.
01:39Encore faut-il avoir le temps pour le faire.
01:41Est-ce que Michel Barnier, premier ministre qui a été lui-même ministre de l'agriculture,
01:46qui vient des territoires, de la Savoie notamment,
01:49est-ce que lui peut être un meilleur interlocuteur que Gabriel Attal ?
01:52Est-ce qu'il en aura le temps ? C'est un autre problème.
01:54Est-ce que lui peut, effectivement, parler mieux aux agriculteurs, selon vous ?
01:59Ce qui est certain, c'est que lorsqu'on entend, lorsqu'on écoute les agriculteurs
02:02sur la perception qu'ils ont de notre premier ministre, de notre ministre de l'agriculture,
02:06c'est que jamais on a autant avancé en l'espace de quelques jours, de quelques semaines.
02:12C'est une réalité sur tous les volets.
02:13L'aspect de distorsion de concurrence, on commence à comprendre et à dire
02:16que ces distorsions avec nos pays européens,
02:18que ce soit sur la partie élevage, que ce soit sur la partie grande culture,
02:21avec ces molécules autorisées en Italie, en Espagne,
02:24interdites en France, ces distorsions doivent cesser.
02:27On a entendu un premier ministre et une ministre aussi de l'agriculture
02:29de nous dire qu'il faut simplifier.
02:31On a entendu un premier ministre et une ministre nous dire également
02:34qu'il faut restaurer cette confiance, restaurer ce dialogue.
02:38Alors oui, j'allais dire que les mots ont été utilisés.
02:41Maintenant, ce que nous attendons, ce que attend le monde agricole, c'est bien des actes.
02:45Mais alors, comment on simplifie, justement, Maître Dufour ?
02:48Alors là encore, simplifier, c'est un...
02:51Parce que c'est la question qui revient sur toutes les lèvres en permanence.
02:54Trop de normes, trop compliquées, trop de contrôles.
02:56On en est au même point, on s'était rencontrés au mois de janvier dernier,
02:59on avait exactement les mêmes problématiques.
03:01Simplifier, cela signifie en réalité s'attaquer à toutes ces barricades administratives,
03:05c'est s'attaquer à ces injonctions contradictoires,
03:08c'est s'attaquer à ces contentieux qui pullulent dans nos campagnes.
03:11Mais simplifier, tout d'abord, ça signifie quand même, comme je vous le disais en introduction,
03:15c'est s'attaquer à une réforme structurelle,
03:18c'est-à-dire réaliser qu'il y a aujourd'hui, au sein de notre administration,
03:21des bureaucrates qui ont mis des obstacles,
03:24parce que vous avez certaines ONG qui ont voulu imposer leur vision du modèle agricole.
03:31C'est-à-dire repenser la façon dont nous imaginons le cadre légal et réglementaire,
03:36et une fois que vous avez fait ce constat,
03:41c'est ensuite prendre, que ce soit pour l'élevage, que ce soit pour les grandes cultures,
03:45réaliser que vous avez aujourd'hui des projets de fermes, des projets d'extension de fermes,
03:49qui sont bloqués, ralentis,
03:52parce que vous avez soit des procédures contentieuses,
03:55soit parce que vous avez des services de l'État qui peinent à instruire,
03:58soit parce que vous avez aujourd'hui, tout simplement, des minorités écologistes
04:03qui estiment qu'il faut, en réalité, un autre modèle qui n'est plus compatible,
04:08qui ne serait plus compatible avec la vision de notre société.
04:12C'est à la fois un constat qu'il faut poser,
04:15et une fois que vous avez fait ce constat,
04:17c'est tout simplement en arriver à des normes
04:22qui soient non plus pensées par des technocrates, par des bureaucrates,
04:25mais pensées avant tout pour des agriculteurs
04:28dont nous savons que l'agriculture aujourd'hui est en perte de vitesse
04:31et qu'il faut donc, j'allais dire, l'accompagner dans ces prochaines décennies.