La grande actrice et réalisatrice Mélanie Laurent est dans le Vidéo Club Elle nous parle de son immense carrière, des films qui l'ont marqué, de ceux qui l'ont inspiré et de ceux qui l'ont obsédé
Category
🎥
Court métrageTranscription
00:00 Le film d'horreur de l'année.
00:01 Je suis contente de ne pas l'avoir fait.
00:02 Je ne sais pas si j'annonce quand même dans cette émission
00:04 quelle est ma série préférée.
00:05 Ah non attends, putain mon film prêve, je suis folle.
00:07 Je me rapproche de toi direct.
00:09 Fuck !
00:10 Il crie tout le temps.
00:10 Vous allez être choqués, vous allez vous évanouir.
00:12 À Tarantino, si tu ne lui parles pas de cinéma,
00:14 ils sont chiés en fait.
00:15 Je préfère un passionné qui hurle qu'un mou silencieux.
00:18 *Générique*
00:30 Bienvenue.
00:31 Bienvenue, merci.
00:32 Le concept de vidéo club, est-ce que c'est quelque chose qui a été important dans ta cinéphilie ?
00:35 Je m'en souviens.
00:36 D'ailleurs, il y a un vidéo club qui reste à Montmartre.
00:39 Je me rappelle, du coup je fais une petite tête triste
00:40 parce que je me rappelle du petit plaisir quand même d'aller chercher le film.
00:44 En fait, de rentrer dans un vidéo club sans savoir exactement ce que tu cherchais
00:47 et d'avoir des gens un peu geeks, un peu passionnés qui te conseillent.
00:50 Et du coup, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, on a tellement le choix
00:52 qu'on n'a plus le choix, on ne sait plus choisir.
00:54 Alors que quand on arrivait dans un vidéo club, on se disait
00:56 "C'est quoi l'humeur de la soirée ?
00:58 J'ai envie de me faire une comédie.
01:00 Tiens, ça je ne l'ai pas vue."
01:01 Il y avait quand même ce petit plaisir.
01:02 La soirée cinéma à la maison quoi.
01:04 Oh ! Mélancolia.
01:05 Choc énorme dès le premier plan.
01:07 *Musique*
01:09 Elle est coincée dans sa limousine et qu'elle va à son mariage
01:11 et qu'ils sont coincés dans un virage.
01:13 Et qu'elle a sa robe blanche et qu'ils sont morts de rire.
01:15 Et qu'elle sort et tout est dans la boue.
01:17 Et j'adore en fait les films qui te racontent tout en une première scène
01:21 où tu sais exactement le sujet du film.
01:22 Et tu te dis "Bon bah là, ils sont dans la boue.
01:24 A priori, ce mariage ne va pas marcher."
01:25 *Musique*
01:27 Non, non, il est fort parce que visuellement, il est complètement incroyable.
01:30 Et puis je ne sais pas, il y avait un truc un peu pionnier de fin du monde,
01:34 un peu presque écolo.
01:35 Non, et puis il y a un truc que j'aime beaucoup, presque aussi.
01:38 Il y a un peu ça dans le cinéma coréen de mélanger les genres.
01:41 Donc tu commences avec une espèce de scène très auteur, très minimaliste,
01:45 avec très peu de dialogue.
01:46 Et puis tout d'un coup, tu passes à des espèces de plans ralentis dingues.
01:49 Et c'était magnifique.
01:50 Enfin de toute façon, le sujet était fou.
01:51 Elle était de plus en plus mélancolique.
01:53 Tout le monde avait peur.
01:54 Et elle, elle avait de moins en moins peur que la vie s'arrête.
01:56 Enfin bon, c'était génial.
01:57 Ça fait partie des films qu'il y en a quelques-uns comme ça.
02:00 Très peu.
02:01 Où j'ai une espèce de *soupir* plaisir immense à le revoir.
02:04 Et je me pose la question de savoir si je vais être encore émue au même endroit.
02:08 J'adore ce film.
02:09 *Soupir*
02:10 Bah oui.
02:10 "Les fils de l'homme".
02:11 "I'm scared."
02:12 C'est drôle parce que j'ai cette espèce de truc complètement débile depuis mon premier film.
02:21 Donc aucun film que j'ai fait ne ressemble à aucun moment au "Fils de l'homme".
02:25 Et à chaque fois, je pisse tout le monde dans les seins.
02:27 "Ok, on va faire un plan séquence comme dans "Les fils de l'homme".
02:30 Eh bien non, je ne l'ai jamais fait.
02:32 Parce qu'en fait, eux, ils ont bossé six mois sur ce plan séquence dans la voiture.
02:35 Ils ont quand même découpé des capots.
02:37 C'est probablement le film le plus dark et le plus sans espoir de la Terre.
02:41 Non, c'est un vrai film de mise en scène avec une histoire qui te tient.
02:45 Ce plan séquence qui commence très très très très tôt.
02:47 Parce qu'en fait, il commence au moment où il s'échappe, au petit jour là.
02:50 Où on sait qu'ils vont se faire griller.
02:51 On est dans une espèce de mal-être et de tension extrême.
02:54 Et cette voiture qui ne démarre jamais.
02:56 *Soupir*
02:57 Et qui pousse et qui pousse et qui pousse.
02:58 Qui se met finalement à démarrer à la dernière seconde.
03:00 Et après, ça part en vrille.
03:02 "Go, go, go !"
03:03 *Bruit de moteur*
03:04 *Couinement*
03:06 T'aimerais avoir ce luxe là ?
03:07 Ouais, parce qu'en fait, dernier film voleuse, j'ai eu la première fois de ma vie
03:11 où j'ai eu un vrai budget, où je me suis un peu quand même bien éclatée.
03:14 Où c'est la première fois où j'ai dit, mais genre, je peux faire un plan hélicoptère
03:17 pour avoir un plan vraiment très large.
03:18 Où j'ai eu des drones, j'ai eu des stages.
03:20 Donc je me suis amusée à beaucoup de choses.
03:22 J'imagine que quand t'as un budget énorme, et que l'argent n'est pas un problème
03:27 et que les ambitions que t'as, tout le monde est à ce service là.
03:30 Et que tu peux te prendre la tête pendant 4 mois avec ton chef-op et ton équipe.
03:33 Et que tu fais le tour d'une voiture.
03:35 Pendant des semaines.
03:36 Et que tu te dis, bah oui, mais si on veut ce mouvement là, en fait, faut péter le capot.
03:40 Oui, mais à un moment donné, tu reviens au capot.
03:42 Donc il faut le remettre le capot.
03:43 Et je trouve qu'on fait un métier de ça.
03:45 Parce que même sur les films d'auteurs avec zéro budget, il faut que tu trouves des solutions.
03:48 Et si t'es très très relou sur tes instincts de mise en scène,
03:52 tu peux quand même trouver des trucs un peu fous.
03:55 Oui, ça doit être un luxe génial.
03:56 J'ai fait une prépa d'un film qui ne s'est jamais tourné à cause du Covid
04:00 pour le Sony Pictures, avec les soeurs Fanning.
04:03 J'ai eu ça.
04:04 J'avais des réunions avec des tonnes de chefs de poste.
04:07 Et avec mon chef-op, on était là, on disait,
04:08 donc pour la scène de l'Exode, nous avons combien de figurants ?
04:11 6000.
04:12 Oui, c'est vrai que c'est beaucoup.
04:13 Et on avait vraiment ces idées de caméras renversées,
04:16 avec les avions qui passent,
04:17 avec tout d'un coup, à quel moment tu fais les spots de bombardement,
04:20 à quel moment tu peux partir en plan séquence,
04:22 à quel moment tu passes en latéral et que tu te retrouves sur le personnage.
04:25 Et à chaque fois, j'avais ce réflexe de dire, mais ça va ça ?
04:29 Et la production, elle me disait, bah oui.
04:32 Non, mais je veux dire, ça va, ça va pas coûter trop cher ?
04:34 Elle me dit, bah non.
04:35 Ah bon, donc 6000 figurants, ça va.
04:37 En parlant d'idées de mise en scène qui coûtent un peu cher,
04:39 il y a dans les nouveautés un film d'un réalisateur que tu connais.
04:42 Tu veux que je te limite ?
04:43 Fuck !
04:44 Il crie tout le temps, mais il est connu pour crier tout le temps.
04:46 Mais il y a ceux qui le connaissent par cœur qui sont morts de rire.
04:49 Tu as ceux qui sont quand même pas terrorisés.
04:52 Et moi, on m'avait dit, fais gaffe,
04:53 parce que s'il sent que ça peut avoir de l'influence
04:56 ou en tout cas que tu es un peu terrorisé,
04:58 il va s'en servir pendant tout le film.
04:59 Il faut que tu sois très dur et tout.
05:00 Donc, c'est la première fois de ma vie
05:02 où j'ai été odieuse pendant une semaine avec un réal.
05:05 Moi, j'ai appris énormément de lui.
05:07 J'ai adoré être avec lui.
05:08 I'm so mad at everyone right now.
05:11 Moi, j'adore les passionnés.
05:12 Je préfère un passionné qui hurle qu'un mou silencieux.
05:15 J'ai vu des réals arriver comme ça et faire,
05:18 ah, c'est ça le décor ?
05:19 Et tu fais, bah, tu connais pas ton décor,
05:21 parce qu'on est une semaine quand même.
05:22 Non, j'ai pas eu le temps en prépa.
05:23 Ok, bon, ça me rend folle.
05:25 Et lui, bah non, c'est pas lui.
05:27 Lui, c'est pas ça.
05:28 Lui, le problème, c'est qu'il a trop d'idées
05:29 et qu'il a beau avoir 15 caméras et 3 hélicoptères par jour,
05:32 ça va pas assez vite pour lui.
05:33 Donc, il s'ennuie.
05:34 Mais moi, je connais bien le problème.
05:35 Donc, on est un peu pareil là-dessus.
05:36 À un moment, tu ne sais plus quand est-ce qu'il y a des explosions
05:38 parce qu'en fait, il y a 7 plateaux en même temps.
05:40 Donc, en fait, à un moment, il faut lâcher l'affaire,
05:41 poser de comprendre.
05:42 Et tout d'un coup, il s'ennuie.
05:43 Il arrive avec le dernier iPhone.
05:45 Il rentre dans la voiture comme un sociopathe.
05:47 Il te met la caméra devant.
05:48 Il hurle, il fait, la lumière, la lumière.
05:50 Il me fout un projo dans la gueule comme ça.
05:52 Il fait, OK, la peur.
05:53 Bah, la peur, la peur, comme ça, la peur des yeux.
05:57 La peur des yeux.
05:58 Ah, OK.
05:59 Ouais, OK.
06:00 Et ça, en même temps, je trouve ça génial
06:01 parce que c'est une vraie passion du cinéma.
06:02 - Allez, on avance un petit peu. - Ouais.
06:04 - À la surtard droite, il y a le rayon série et télé.
06:06 - Je ne sais pas si j'annonce quand même dans cette émission
06:08 quelle est ma série préférée.
06:09 Ouais, mais vous allez être choqués, vous allez vous évanouir.
06:11 Je suis très fan de Grey's Anatomy.
06:13 Il y a 22 saisons.
06:18 J'ai arrêté il y a longtemps, mais ça a été un petit plaisir
06:21 que j'ai complètement assumé.
06:23 Non, je ne sais pas, ça m'a toujours détendue, cette série.
06:25 Oh là là, mon prêt.
06:27 - Tu aimes ? - Oui, très.
06:30 Là, pour le coup, je me demande si je ne l'ai pas vue 78 fois, je pense.
06:34 Je ne m'en suis jamais lassée.
06:35 Bon, j'étais petite, hein.
06:36 Ah, quand elle va se faire couper les cheveux.
06:38 Il y a des scènes qui marquent comme ça.
06:39 C'est un bonbon merveilleux, quoi.
06:41 Puis elle, elle est... T'as envie de la manger, quoi.
06:43 Non, non, c'est les films qui te font aimer le cinéma,
06:46 qui te font rêver tout de suite.
06:47 J'attends... Ma fille, elle est un peu petite, là, encore.
06:50 Mais ça y est, je vais montrer mon...
06:53 Ah, regarde, je te fais un lien de ouf.
06:55 J'attendais... Depuis qu'elle est née, je suis un peu en...
06:58 Vas-y, grandis, parce que je voulais absolument lui montrer "Paudane".
07:02 Comment t'appelles-tu ? Très noble courtisane ?
07:05 Je travaille à la ferme, on m'appelle Paudane.
07:08 Bon, 4 ans, c'était peut-être un peu tôt,
07:10 mais j'étais tellement contente.
07:12 Et je pense que je l'ai un peu saoulée pendant la projo
07:14 parce que je n'ai fait que chanter.
07:15 Et à un moment, elle me dit "Mais le papa, il est amoureux de sa fille !"
07:18 Et je lui dis "T'inquiète, la fée va tout t'expliquer dans 2 secondes."
07:24 Et là, t'as la fée qui arrive et qui dit
07:26 "Mon enfant, on n'épouse pas ses parents."
07:27 Ma cher enfant, ce serait une grande faute que d'épouser votre père.
07:30 Et donc voilà. Et elle m'a regardée et m'a fait "Ah !"
07:32 Je dis "Bah voilà, en fait, on n'épouse pas son père,
07:34 c'est pas comme ça que ça marche."
07:35 Et je ne l'avais pas vue depuis, du coup, très longtemps.
07:37 Et je trouve qu'il a absolument pavié.
07:39 Il est baroque, avec cette espèce de fée visionnaire
07:44 qui arrive en hélicoptère.
07:45 Et puis les chansons étaient sublimes.
07:47 Je voulais être Catherine Deneuve et je voulais une robe couleur du temps.
07:50 Donc je n'ai jamais été Catherine Deneuve et je n'ai jamais eu cette robe.
07:53 Je vois Audiar.
07:55 - Est-ce que tu as continué le piano ? - Ah ouais ?
07:57 Enfin, non.
07:59 Non, après, là, maman, ça a été compliqué.
08:02 Il avait été tellement merveilleux avec moi.
08:03 J'avais une scène et je me rappelle de son plateau très calme, très serein.
08:07 Il m'avait dit "Il faut qu'on réécrive cette scène,
08:10 peut-être qu'il faut la faire en impro."
08:11 Donc être en impro dans un film d'Audiar quand tu as 20 ans,
08:15 c'est quand même un peu le stress.
08:16 Et il y avait Romain Duris.
08:18 En fait, c'était une séquence où on se parlait à travers une porte.
08:21 - C'est moi. - Oh, c'est pas vrai.
08:22 - Pardon, je crie. - Attends, mais c'est pas la peine de crier.
08:25 Donc j'ai passé la journée toute seule dans un vestiaire, quoi.
08:29 Et c'était merveilleux.
08:30 J'ai adoré le regard des travaillés.
08:32 En plus, j'ai adoré, puisque c'était "De Batte, mon coeur s'est arrêté".
08:35 D'ailleurs, je me souviens, quand j'avais reçu le scénario,
08:38 il y avait marqué "De Batte, mon coeur s'est arrêté",
08:40 entre parenthèses, titre provisoire.
08:42 Je suis là, "Non, les gars, franchement, il faut garder."
08:45 Non, non, expérience géniale. Je regarde, je vois tous ces films.
08:48 Est-ce qu'il y a d'autres trucs qui te parlent en face de toi ou pas ?
08:50 Alors, Isabelle Adjani.
08:51 - Monsieur Rodin ? - Oui ?
08:52 - Je voudrais du marbre. - Du marbre ? Vous travaillez le dur aussi ?
08:55 Je fais du granit à la campagne.
08:57 Du rhinocéros, du granit ? Vous aimez la difficulté, Mlle Claudel.
09:00 - T'as pas vu Camille... - Non, je connais pas.
09:02 Je me rapproche de toi direct.
09:03 Ah non, mais Camille Claudel.
09:05 C'est une chance inouïe de ne pas l'avoir vue.
09:07 Et pareil, il a hyper bien vieilli.
09:09 C'est du génie absolu, quoi.
09:10 Adjani, donc Camille Claudel, c'est la quintessence de l'icône absolue
09:16 qui te fait oublier l'icône tellement elle devient le personnage.
09:19 C'est la star immense que tu regardes et qui te montre une autre facette.
09:24 C'est bouleversant à plein d'endroits.
09:27 Mais tout le travail que j'ai fait pour toi a été bien !
09:29 Mlle Claudel, l'élève de Rodin, Mlle Claudel fait du Rodin,
09:32 Mlle Claudel ramasse les miettes du maître pour les fourrer dans sa sculpture !
09:35 Mais c'est ça que tu as laissé faire, c'est ça que tu as laissé dire !
09:38 Et puis cette histoire atroce, en fait, de ce génie absolu qu'on a enfermé
09:43 parce qu'elle le dérangeait.
09:45 Et pourtant, Dieu sait si elle était dans son ombre.
09:47 Non, non, elle est incroyable dedans.
09:48 Y a des scènes... Mais si tu l'as pas vue, je te raconte pas,
09:51 mais y a des scènes complètement folles dans ce film.
09:53 Derrière moi.
09:56 Oh, putain, y a trop de choses, là.
09:58 Ben, tu l'as vue, Roun ?
09:59 Oh là là, c'est horrible.
10:00 C'est horrible.
10:01 C'est une claque, ce film.
10:09 J'ai rarement autant pleuré,
10:11 et je crois que c'est le film qui m'a le plus obsédée longtemps.
10:15 Déjà, c'est une prouesse de mise en scène,
10:17 parce que c'est une actrice et un enfant dans une pièce,
10:20 qui sont enfermés comme ça pendant...
10:22 Je crois que c'est la moitié du film, en fait.
10:23 Donc lui, il est né dans cette pièce,
10:25 il a jamais été dehors,
10:28 donc il ne sait pas ce que c'est que le vent,
10:30 la sensation du vent sur un visage, quoi.
10:32 Et à un moment, il sort,
10:34 et y a juste son visage,
10:35 et y a juste ce POV du ciel et des nuages,
10:38 et...
10:39 Ça, c'est le pouvoir de la mise en scène.
10:48 C'est ce qui me bouleverse le plus,
10:49 quand tu te dis "comment je vais montrer,
10:51 au bout d'une heure de film,
10:52 le vent et la nature sur un petit garçon
10:56 qui n'a jamais connu ça ?"
10:58 T'as 1200 manières de filmer cette scène,
11:01 et lui, il fait top shot au-dessus de lui,
11:04 et le river, c'est juste le ciel.
11:06 Bon, et après, je fais que pleurer.
11:09 En plus, c'est une histoire vraie,
11:10 donc c'est l'enfer.
11:11 "Boogie Night", un de mes films préfs au monde.
11:13 Bah, je pense que Petey,
11:20 à un moment donné, quand il dit
11:21 "mon premier plan de mon film",
11:23 il démarre au-dessus d'un immeuble,
11:24 il finit en plan serré
11:26 dans les chiottes d'une boîte de nuit.
11:28 Bon.
11:29 Je pense qu'à un moment, les gars,
11:31 ils se sont pris la tête pendant quelques temps.
11:32 Il est fou, ce plan séquence.
11:33 Après, il y a peut-être des stitches un peu
11:34 qu'on n'a pas vus, mais...
11:35 Et j'adore ce film.
11:37 C'est une histoire vraie aussi.
11:38 L'histoire est démente.
11:39 Julianne Moore, elle a quand même
11:40 des scènes complètement dingues.
11:42 Le film est beau, le film est stylé.
11:53 Ah oui, il y a aussi cette plongée
11:55 dans la piscine que...
11:56 Voilà, pareil.
11:57 Il y a génie et...
11:59 Parce qu'en fait, on fait tous
12:00 les mêmes plans à un moment donné.
12:01 Mais il y en a, tu t'en souviens,
12:02 et les autres, tu t'en souviens pas.
12:03 C'est ça, la différence.
12:04 Lui, il fait une plongée de piscine
12:06 qu'on a vu dans je sais pas combien
12:07 de clips et combien de films,
12:08 mais je sais pas pourquoi,
12:09 lui, sa plongée de piscine,
12:10 elle est folle.
12:11 Voilà.
12:17 Après, on est sur un petit
12:18 "Somewhere",
12:20 "Hellfinding".
12:21 Pourquoi tu prends un bain
12:22 à l'extérieur ?
12:23 Ton bain est brisé ?
12:24 Ouais.
12:26 C'était super.
12:27 Franchement, j'ai un petit peu
12:28 halluciné, pour être honnête.
12:30 Donc j'ai fait ce film
12:31 qui s'appelait
12:32 "Galveston" aux Etats-Unis.
12:33 Je cherche la fille.
12:35 Tu l'as vu ?
12:36 Et on me demande de faire
12:39 un peu la "A-list cast".
12:41 Et donc je dis,
12:42 "Alors en A-list,
12:44 on pourrait avoir 'Hellfinding'".
12:45 Ce serait trop dément.
12:46 Et moi, j'adore Ben Foster.
12:48 T'essayes de leur vendre
12:49 un film américain
12:50 alors que t'es française.
12:51 Enfin, bon.
12:53 Sur le papier, tu dis,
12:54 "Je sais pas pourquoi
12:55 ils me diraient oui".
12:56 Et les deux m'ont dit oui.
12:57 Et j'ai halluciné.
12:58 Et alors, franchement,
12:59 quand t'as "Hellfinding"
13:00 et Ben Foster,
13:01 c'est presque relou des fois
13:02 parce que t'as même pas
13:04 ce moment où tu vas
13:05 les diriger, quoi.
13:06 Ben Foster, il m'a fait des trucs.
13:08 En fait, il est acteur studio
13:09 et tout, donc il est méthode.
13:11 On avait fait un dîner la veille.
13:13 Il m'avait posé des questions
13:14 sur chaque séquence.
13:15 Je savais absolument pas
13:16 quoi lui dire.
13:17 Donc j'étais en impro
13:18 pendant quatre heures.
13:19 Parce qu'il me demandait
13:20 des trucs tellement précis
13:21 auxquels j'avais pas du tout pensé.
13:22 Et à un moment donné,
13:23 il y a cette scène
13:24 où il la voit et elle est morte.
13:25 Et il me dit, "Bon,
13:26 et cette scène de larmes,
13:27 tu la veux comment ?
13:28 C'est quoi que t'as dans la tête ?"
13:29 Et je dis, "Ben, en fait,
13:30 là, si c'était possible,
13:31 je voudrais vraiment
13:32 que tu t'approches.
13:33 Je me lève, je lui montre
13:34 en relou, quoi.
13:35 Tu vois, elle sera comme ça
13:36 sur la table et tout.
13:37 Et là, en fait,
13:38 ce que j'aimerais,
13:39 c'est que j'aimerais
13:40 que tu pleures
13:41 et que tu sanglotes
13:42 comme un enfant.
13:43 Et il se passe huit semaines
13:44 de tournage.
13:45 On arrive à cette scène.
13:47 Elle Fanning est morte,
13:48 nue sur cette table.
13:49 Et il arrive dans cette pièce
13:51 et il me fait le geste.
13:53 Je tourne autour de lui
13:55 et là, il est en morve
13:56 et il sanglote comme un enfant.
13:58 Quand t'as ça,
14:06 oh là là, que c'est un peu...
14:07 J'aime tellement mon métier.
14:08 Euh, là, tu penses à Oscar Isaac.
14:12 [Bruits de pas]
14:14 Donc, Oscar Isaac,
14:17 on était en Argentine.
14:18 On tournait "Opération finale"
14:20 et l'histoire d'Harvey Weinstein
14:22 est tombée pendant le tournage.
14:23 Et tout a basculé.
14:25 Le "me too", le bordel, le machin.
14:27 Et j'étais la seule meuf.
14:28 Et tout d'un coup,
14:29 je sentais le "Oh !
14:30 Est-ce qu'on s'est bien comportés ?
14:32 Est-ce que...
14:33 Comment ça s'est passé ?"
14:34 Alors qu'en fait,
14:35 on était très très potes tous
14:36 et tout allait bien.
14:37 Mais je me souviens
14:38 de cette bascule folle
14:39 pendant ce tournage.
14:40 Et c'est comme ça que j'ai commencé
14:41 à faire des films.
14:42 Et c'est comme ça
14:43 que j'ai commencé à faire des films.
14:44 Et c'est comme ça
14:45 que j'ai commencé à faire des films.
14:46 Et c'est comme ça
14:47 que j'ai commencé à faire des films.
14:48 Et c'est comme ça
14:49 que j'ai commencé à faire des films.
14:50 Et c'est comme ça
14:51 que j'ai commencé à faire des films.
14:52 Et c'est comme ça
14:53 que j'ai commencé à faire des films.
14:54 Et c'est comme ça
14:55 que j'ai commencé à faire des films.
14:56 Et c'est comme ça
14:57 que j'ai commencé à faire des films.
14:58 Et c'est comme ça
14:59 que j'ai commencé à faire des films.
15:00 Et c'est comme ça
15:01 que j'ai commencé à faire des films.
15:02 Et franchement,
15:03 regarde la bande-annonce de Bobby Jean.
15:04 On dirait un film.
15:05 On dirait une bande-annonce
15:16 de Martha, Marcy, Marylin
15:17 On dirait une bande-annonce
15:18 de Martha, Marcy, Marylin
15:19 tout en flair, tout en...
15:20 tout en...
15:21 Attends, est-ce que j'ai...
15:22 Ah non, attends, putain,
15:23 mon film prêve, je suis folle.
15:24 C'est un peu le film
15:31 que je revois
15:32 tous les deux ans quand même.
15:33 qu'est-ce que j'aime ce film.
15:34 qu'est-ce que j'aime ce film.
15:35 Bon, il y a quand même une histoire folle.
15:36 Il y a trois actrices incroyables.
15:37 Mais en fait,
15:38 c'est pas tellement les performances
15:39 parce que Nicole Kidman,
15:40 elle est un...
15:41 Enfin, je veux dire,
15:42 j'ai pas un souvenir en me disant
15:43 ces actrices ont fait
15:44 une performance folle.
15:45 En fait, elles sont...
15:46 Enfin, elles sont toujours extraordinaires.
15:47 Moi, pour moi,
15:48 "The Hour",
15:49 c'est pas un film
15:50 de performances d'actrices.
15:51 Pour moi, c'est juste
15:52 qu'elles ont trois rôles
15:53 absolument à tomber par terre,
15:54 que tout est en lien avec tout.
15:55 Et que lui,
15:56 il avait quand même fait
15:57 Billy Elliot.
15:58 Et après, il fait "The Hour".
16:04 Non, mais t'imagines ?
16:06 C'est génial.
16:08 Tu fais Billy Elliot
16:09 et ton deuxième film,
16:10 c'est "The Hour".
16:11 C'est monstrueux, "The Hour"
16:12 en mise en scène.
16:13 Musique incroyable.
16:15 T'es que dans l'émotion.
16:16 Et à un moment donné,
16:17 t'as Ed Harris
16:18 et t'as la scène de la fenêtre.
16:19 Et ben, la scène de la fenêtre,
16:20 voilà.
16:22 La scène de la fenêtre
16:23 est équivalent en émotion
16:24 à la scène de l'ouverture de porte.
16:26 C'est-à-dire que
16:33 quand Ed Harris se suicide,
16:35 j'ai les mêmes sanglots
16:37 que quand elle n'ouvre pas
16:38 cette putain de porte
16:39 et qu'il l'attend sous la pluie.
16:40 Je l'ai vu je sais pas combien de fois.
16:41 Je l'ai vu je sais pas combien de fois.
16:42 A chaque fois, je me fais choper.
16:43 Alors, Martin MacLeod,
16:44 c'est un film
16:45 qui est vraiment
16:46 un film de réalisation.
16:47 C'est un film de réalisation
16:48 qui est vraiment
16:49 un film de réalisation
16:50 qui est vraiment
16:51 un film de réalisation
16:52 qui est vraiment
16:53 un film de réalisation
16:54 qui est vraiment
16:55 un film de réalisation
16:56 qui est vraiment
16:57 un film de réalisation
16:58 qui est vraiment
16:59 un film de réalisation
17:00 qui est vraiment
17:01 un film de réalisation
17:02 qui est vraiment
17:03 un film de réalisation
17:04 qui est vraiment
17:05 un film de réalisation
17:06 qui est vraiment
17:07 un film de réalisation
17:08 qui est vraiment
17:09 un film de réalisation
17:10 qui est vraiment
17:11 un film de réalisation
17:12 qui est vraiment
17:13 un film de réalisation
17:14 qui est vraiment
17:15 un film de réalisation
17:16 qui est vraiment
17:17 un film de réalisation
17:18 qui est vraiment
17:19 un film de réalisation
17:20 qui est vraiment
17:21 un film de réalisation
17:22 qui est vraiment
17:23 un film de réalisation
17:24 qui est vraiment
17:25 un film de réalisation
17:26 qui est vraiment
17:27 un film de réalisation
17:28 qui est vraiment
17:29 un film de réalisation
17:30 qui est vraiment
17:31 un film de réalisation
17:32 qui est vraiment
17:33 un film de réalisation
17:34 qui est vraiment
17:35 un film de réalisation
17:36 qui est vraiment
17:37 un film de réalisation
17:38 qui est vraiment
17:39 un film de réalisation
17:40 qui est vraiment
17:41 un film de réalisation
17:42 qui est vraiment
17:43 un film de réalisation
17:44 qui est vraiment
17:45 un film de réalisation
17:46 qui est vraiment
17:47 un film de réalisation
17:48 qui est vraiment
17:49 un film de réalisation
17:50 qui est vraiment
17:51 un film de réalisation
17:52 qui est vraiment
17:53 un film de réalisation
17:54 qui est vraiment
17:55 un film de réalisation
17:56 qui est vraiment
17:57 un film de réalisation
17:58 qui est vraiment
17:59 un film de réalisation
18:00 qui est vraiment
18:01 un film de réalisation
18:02 qui est vraiment
18:03 un film de réalisation
18:04 qui est vraiment
18:05 un film de réalisation
18:06 qui est vraiment
18:07 un film de réalisation
18:08 qui est vraiment
18:09 un film de réalisation
18:10 qui est vraiment
18:11 un film de réalisation
18:12 qui est vraiment
18:13 un film de réalisation
18:14 qui est vraiment
18:15 un film de réalisation
18:16 qui est vraiment
18:17 un film de réalisation
18:18 qui est vraiment
18:19 un film de réalisation
18:20 qui est vraiment
18:21 un film de réalisation
18:22 qui est vraiment
18:23 un film de réalisation
18:24 qui est vraiment
18:25 un film de réalisation
18:26 qui est vraiment
18:27 un film de réalisation
18:28 qui est vraiment
18:29 un film de réalisation
18:30 qui est vraiment
18:31 un film de réalisation
18:32 qui est vraiment
18:33 un film de réalisation
18:34 qui est vraiment
18:35 un film de réalisation
18:36 qui est vraiment
18:37 un film de réalisation
18:38 qui est vraiment
18:39 un film de réalisation
18:40 qui est vraiment
18:41 un film de réalisation
18:42 qui est vraiment
18:43 un film de réalisation
18:44 qui est vraiment
18:45 un film de réalisation
18:46 qui est vraiment
18:47 un film de réalisation
18:48 qui est vraiment
18:49 un film de réalisation
18:50 qui est vraiment
18:51 un film de réalisation
18:52 qui est vraiment
18:53 un film de réalisation
18:54 qui est vraiment
18:55 un film de réalisation
18:56 qui est vraiment
18:57 un film de réalisation
18:58 qui est vraiment
18:59 un film de réalisation
19:00 qui est vraiment
19:01 un film de réalisation
19:02 qui est vraiment
19:03 un film de réalisation
19:04 qui est vraiment
19:05 un film de réalisation
19:06 qui est vraiment
19:07 un film de réalisation
19:08 qui est vraiment
19:09 un film de réalisation
19:10 qui est vraiment
19:11 un film de réalisation
19:12 qui est vraiment
19:13 un film de réalisation
19:14 qui est vraiment
19:15 un film de réalisation
19:16 qui est vraiment
19:17 un film de réalisation
19:18 qui est vraiment
19:19 un film de réalisation
19:20 qui est vraiment
19:21 un film de réalisation
19:22 qui est vraiment
19:23 un film de réalisation
19:24 qui est vraiment
19:25 un film de réalisation
19:26 qui est vraiment
19:27 un film de réalisation
19:28 qui est vraiment
19:29 un film de réalisation
19:30 qui est vraiment
19:31 un film de réalisation
19:32 qui est vraiment
19:33 un film de réalisation
19:34 qui est vraiment
19:35 un film de réalisation
19:36 qui est vraiment
19:37 un film de réalisation
19:38 qui est vraiment
19:39 un film de réalisation
19:40 qui est vraiment
19:41 un film de réalisation
19:42 qui est vraiment
19:43 un film de réalisation
19:44 qui est vraiment
19:45 un film de réalisation
19:46 qui est vraiment
19:47 un film de réalisation
19:48 qui est vraiment
19:49 un film de réalisation
19:50 qui est vraiment
19:51 un film de réalisation
19:52 qui est vraiment
19:53 un film de réalisation
19:54 qui est vraiment
19:55 un film de réalisation
19:56 qui est vraiment
19:57 un film de réalisation
19:58 qui est vraiment
19:59 un film de réalisation
20:00 qui est vraiment
20:01 un film de réalisation
20:02 qui est vraiment
20:03 un film de réalisation
20:04 qui est vraiment
20:05 un film de réalisation
20:06 qui est vraiment
20:07 un film de réalisation
20:08 qui est vraiment
20:09 un film de réalisation
20:10 qui est vraiment
20:11 un film de réalisation
20:12 qui est vraiment
20:13 un film de réalisation
20:14 qui est vraiment
20:15 un film de réalisation
20:16 qui est vraiment
20:17 un film de réalisation
20:18 qui est vraiment