Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
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00:00Europe 1, le talent de la France bouge. Oui vous êtes un talent François Vautron, vous êtes le
00:08CIO, le cofondateur de Poppins, vous avez 30 ans, vous êtes ingénieur, vous avez fait Polytechnique
00:13Paris. Votre appli est sortie il y a quelques mois et c'est l'émanation d'un projet de fin
00:18d'études. Donc à l'origine c'est un projet de travaux de recherche votre entreprise ? Complètement,
00:22c'était vraiment autour de la question de la musique, du développement cognitif des enfants
00:26qu'on a monté cette entreprise mais qui est vraiment un projet de recherche, la base pour
00:30comprendre comment on pouvait utiliser des entraînements musicaux pour venir en aide à
00:35des enfants qui ont des troubles d'apprentissage. Et là où je rejoins totalement Alexandre c'est
00:39que le jeu vidéo peut être du coup un moyen de donner de l'accessibilité aux soins. Donc c'est
00:43tout ce qu'on a construit les six dernières années. Le jeu vidéo, l'accessibilité aux soins, c'est un
00:47jeu qui combine votre expertise d'ingénieur mais aussi votre passion pour la musique ?
00:52Complètement, c'est entièrement pluridisciplinaire dans le sens où on a vraiment tout ce côté de la
00:57recherche sur les liens entre musique et développement cognitif associé à des gens
01:00qui font du médical, des orthophonistes, des neuropsychologues, des gens qui viennent du
01:04monde du jeu vidéo également, qui sont game designers, game développeurs. Et donc vraiment
01:08ça nous fait une pluridisciplinarité qui est extrêmement forte pour mettre du coup un projet
01:12à impact à destination de ces enfants dits. Vous allez nous pitcher Poppins. Poppins c'est
01:16quoi en une minute ? On va vous écouter et après on a des tas de questions à vous poser. On vous
01:20écoute, vous êtes prêts ? Allez c'est à vous. Poppins c'est une application médicale destinée aux
01:26enfants qui ont des troubles dys. Il y a 1,3 millions d'enfants qui s'ouvrent dans leurs apprentissages
01:30et toute la question c'est l'accessibilité aux soins. Il y a des professionnels de santé qui vont
01:34travailler extraordinaire, les orthophonistes en premier lieu sur le terrain. Mais la question c'est
01:38qu'aujourd'hui il y a 18 mois de listes d'attente pour accéder à ces soins. Donc ce qu'on essaie
01:42de construire depuis le début c'est un projet médical qui se présente sous la forme d'un jeu
01:47vidéo accessible pour l'enfant, limité à 20 minutes par jour, que l'enfant va pouvoir utiliser
01:51en première prise en charge et entre deux sessions d'orthophonie. On ne remplace en aucun cas
01:57l'orthophonie qui est la principale source de rééducation et on vient vraiment au complément.
02:02On est dans une démarche assez unique qui est celle d'obtenir un remboursement par l'assurance
02:06maladie à terme et donc pendant six ans on a développé des preuves cliniques permettant de
02:11montrer que les enfants dyslexiques s'améliorent. Aujourd'hui c'est un projet qu'on a lancé du coup
02:15il y a six mois maintenant officiellement avec Necker, l'appli de CSL Pétrière, la Fédération
02:19Française des 10 et qui permet d'accompagner tous ces enfants. Merci pour votre pitch François
02:23Vontron, CIO cofondateur de Poppins, vous en pensez quoi autour de la table de la France Bouche ?
02:27C'est très complet comme proposition, comme application. Fabrice Marcella ? Oui c'est très
02:33complet et je voulais savoir comment vous est venue l'idée ? Comment vous êtes arrivé sur ce sujet-là ?
02:40Sur la dyslexie. Je suis passionné de musique depuis que je suis gosse. La musique ça a eu un
02:44impact qui est immense dans ma vie, ça m'a permis de prendre goût à des apprentissages musicaux,
02:49de raisonnement. Je l'ai vu à plus grande échelle aussi, il y a notamment des assos que je me dois
02:54de citer, des assos des ONG comme El Sistema notamment, Orchestre à Escuela, des projets,
02:58encore Demos aussi à la Philharmonie de Paris qui oeuvrent sur ces questions-là. Sur l'apprentissage
03:04par la musique. Tout à fait. Là où je suis entre guillemets un peu frustré, c'est la question
03:09d'arriver à avoir des données évidentes, d'avoir vraiment des preuves sur ce fonctionnement-là.
03:14Au-delà des convictions. Et donc ça a été en fait tout mon parcours d'études, d'ingénieur,
03:18d'arriver à mettre des données là-dessus, d'arriver à mettre des études là-dessus.
03:22Et il s'avère que dans la dyslexie, dans les troubles spécifiques des apprentissages,
03:25il y a une littérature scientifique qui est très riche. Notamment le professeur Michel Habib
03:29à la Timon à Marseille avait vraiment, lui, passé déjà 25 ans sur ces travaux-là.
03:33Et donc on s'est rassemblés en 2017 à un moment où lui venait, si vous voulez, avec déjà beaucoup
03:39de littérature scientifique et moi je venais avec une approche très data science, très math,
03:44et donc on s'est rassemblés pour avoir plus d'impact ensemble.
03:46Et l'apprentissage par la musique, donc là vous avez eu des données, c'est prouvé,
03:52ça va plus vite, ça facilite, ça donne confiance, qu'est-ce qui ressort ?
03:58Chez ces enfants dyslexiques, le sujet est d'arriver à avoir accès à ce qu'on appelle
04:03le répertoire phonologique. C'est une histoire de connexion globalement dans le cerveau.
04:06Et la musique, l'entraînement musical, vient stimuler ces mêmes faisceaux nerveux.
04:10Et donc, ce qu'on a montré, ce qu'on a mis en évidence, c'est que ces entraînements,
04:16quand ils sont associés à d'autres entraînements moteurs, venaient permettre que l'enfant
04:20apprenne à mieux apprendre. On l'a démontré dans des essais cliniques, notamment un essai
04:24randomisé contrôlé par placebo, on est sur le plus haut niveau de standard d'un point de vue
04:28médical. La crise Covid est passée par là maintenant, tout le monde voit ce que c'est,
04:32un essai de phase 3, le long, on se met vraiment sur le même niveau qu'un médicament,
04:35et on a démontré que les enfants dyslexiques lisaient plus vite et plus précisément.
04:39Donc c'est sur une appli, sur téléphone, c'est composé en 20 minutes, c'est divisé en deux,
04:45une partie de 10 minutes à travers des jeux musicaux et des jeux rythmiques,
04:49et les 10 autres minutes, c'est à des jeux liés à l'orthophonie.
04:52C'est des jeux effectivement, ce qu'on appelle des jeux de langage écrit,
04:54des jeux un peu plus classiques où vous allez travailler sur le décodage entre les phonèmes,
04:59les syllabes. Le but, c'est effectivement qu'il y ait quelque chose de complet,
05:02comme vous le mentionniez, et d'ailleurs, notre vision se veut le plus globale possible.
05:07Ça, c'est la partie qui recoupe l'enfant, mais à côté, on accompagne les parents
05:12dans leur questionnement, en leur répondant aux questions, en mettant une orthophonie aussi
05:15à disposition pour répondre à des questions générales, en leur donnant accès à des contenus
05:19scientifiques aussi de très très haute qualité. Vraiment, le but, c'est tant de fluidifier le
05:23parcours de soins le plus possible. Alexandre de Rochefort, vous êtes le
05:25patron du groupe Gameloft, quel regard portez-vous sur Poppins, sur cette appli ?
05:29Je trouve ça formidable. Nous, forcément, on y croit beaucoup, ce type d'initiative.
05:34Il y a quelques ex-Gameloft qui sont partis, ces dernières années, créer des sociétés un peu
05:40dans le même genre que celle de François. Evidemment, moi, je viens du jeu vidéo,
05:47donc tout ce qui est ludique et qui permet l'apprentissage, c'est quelque chose auquel
05:50je crois beaucoup. C'est le jeu qui fait du bien dans cette catégorie-là. Mais vous,
05:56vous avez des enfants ? J'ai trois enfants.
05:58Et alors, ils jouent aux jeux vidéo ? Alors, ils jouent aux jeux vidéo, oui.
06:02Mais vous mettez quand même des garde-fous, je ne sais pas, donnez-nous des conseils,
06:05parce qu'on veut savoir. Vous mettez des garde-fous ?
06:09Ça vaut ce que ça vaut. Moi, je crois beaucoup aux jeux vidéo comme médium d'apprentissage
06:15et d'amélioration. Je dis juste aux parents et à mes enfants.
06:19Et à moi aussi. Je me dis aussi.
06:24Il s'agit simplement de bien choisir les jeux vidéo auxquels ils jouent. Donc,
06:29le jeu vidéo n'est pas le grand Satan qu'on peut parfois décrire concernant les enfants.
06:35Par contre, il faut absolument choisir les bons jeux vidéo. Et je déconseille personnellement
06:40les jeux vidéo qui créent énormément d'addictions. Vous pensez à quoi ?
06:45Alors, je ne dirai pas le nom, je ne dénoncerai pas mes petits camarades,
06:49mais les jeux qui créent énormément d'addictions à travers les réseaux sociaux,
06:53à travers... De la même façon que les réseaux sociaux créent une addiction folle,
06:57certains jeux travaillent sur exactement les mêmes mécanismes et sont des jeux qui vous poussent
07:04à jouer en collaboratif avec plein d'autres joueurs. Il y a une force de pression sur
07:10les enfants qui font qu'ils vont jouer beaucoup. Donc, je ne citerai pas de jeux.
07:13Mais mes enfants, je leur dis de jouer plutôt à des jeux d'aventure, des jeux Disney Dream,
07:19Night Valley. Si je parle de notre jeu, dans son genre, c'est ce qu'on appelle un cosy game.
07:25Cosy game, c'est quand on montre une image d'un cosy game, c'est quelqu'un sous une couverture
07:28avec un gros chocolat chaud et un peu de crème chantilly dessus. Voilà.
07:31On a tous compris.
07:34Ce qui est très compliqué, c'est que ce ne sont pas les parents, finalement,
07:38qui choisissent, ce sont souvent les enfants et leurs amis. Et c'est là, c'est très compliqué.
07:41Oui, ça fait irruption. Et donc, ce n'est pas évident de leur interdire un jeu et recommander
07:46un autre. Vous avez raison, d'autant plus qu'il y a la pression de la cour d'école.
07:49Oui, c'est ça. Donc, je n'ai pas de solution.
07:51Non, mais en tout cas, on écoute attentivement ce que vous nous dites, Alexandre de Rochefort,
07:56le directeur général du groupe Gameloft. Si vous êtes parmi nous, François Vautron,
08:00dans la France Bouche, c'est parce que l'entreprise, la start-up Poppins, existe depuis 2024, cette
08:04année. Vous avez des besoins. Elle s'adresse à qui ? Elle s'adresse à des particuliers ? Si
08:09on a des enfants dyslexiques, on peut l'utiliser ? Ou elle s'adresse à des professionnels de santé ?
08:15Je considère qu'avant tout, notre job, c'est de prendre soin du patient et de sa famille et de
08:21construire les meilleurs produits d'un point de vue clinique. C'est vraiment ça sur lequel,
08:26aujourd'hui, on est concentré. Mais du coup, ce qui veut dire que, financièrement, je considère
08:30limite que c'est aussi un accompagnement, une modalité de paiement. Donc, il y a plusieurs
08:34accès possibles. Il y a des complémentaires santé qui travaillent avec nous, pas toutes les cités,
08:37mais ASIO, IRSEM, etc. Il y a une dizaine d'assureurs qui nous suivent et qui payent intégralement.
08:42Vous pouvez vous le procurer en direct via un abonnement en allant sur notre site ou en allant
08:46sur les stores. Donc, l'abonnement, c'est en moyenne 30 euros par mois, ce qui est conséquent.
08:50Ce qui est conséquent et ce qui est aussi, il faut le dire, découlant de deux choses. D'une part,
08:56les six années d'essai clinique qu'on a mis pour venir jusqu'ici et aussi un coût permanent d'un
09:02point de vue réglementaire. On est un dispositif médical, on est un marque HCE et donc on est
09:06régulé comme n'importe quel autre médicament ou dispositif médical. Donc, on a aussi beaucoup de
09:12force vive en interne sur ces sujets-là. Et du coup, le dernier sujet, c'est le remboursement par la
09:17Sécurité sociale, un sujet sur lequel on travaille depuis maintenant très longtemps et qu'on ambitionne
09:22pour l'année prochaine. Si vous êtes parmi nous ce soir, c'est aussi parce que vous avez besoin de
09:25partenaires et d'être reconnus comme dispositif médical. L'idéal, ce serait d'être remboursé par
09:30l'assurance maladie. C'est votre objectif ? Complètement. On bosse beaucoup dessus et effectivement,
09:35aujourd'hui, on diversifie le plus possible nos partenaires employeurs ou complémentaires santé.
09:39On fait comment Fabrice Marcella ? Tu es le coach de ce soir, directeur de la banque des startups
09:44chez LCL. Déjà, il y a beaucoup d'actifs quand même dans l'entreprise Poppins, la qualité de
09:49réalisation du jeu. Moi, j'aime bien tester donc j'ai téléchargé l'application. Le partenariat
09:53avec Allianz qui a investi également dans votre entreprise et qui renforce votre légitimité sur
09:59le secteur. Le marquage CE, on en a parlé tout à l'heure, là aussi. Je connais beaucoup de dispositifs
10:03aujourd'hui de startups qui cherchent à apporter ce type de service à des enfants 10 et tous n'ont
10:10pas, à mon avis, le marquage CE qui est le vôtre. Je ne pense pas qu'il y ait toute la recherche des
10:13cinq ans de tests comme le vôtre. Après, je me dis, quand on regarde les prix, c'est vrai que les
10:18prix sont encore un petit peu élevés. Toutefois, moi, j'aurais aimé, par exemple, tester l'application
10:23gratuitement. Mais pour la tester gratuitement, il fallait que je la télécharge sur le store.
10:26Et mettre votre carte bancaire.
10:28Oui, il fallait déjà que je m'engage et j'avais que 7 jours de test. Et je me dis que 7 jours de test,
10:31est-ce que c'est pertinent ? Mais ça, c'est vous qui allez me répondre. Pour tester l'impact
10:36positif de ce type d'application sur mon enfant, par exemple.
10:40Sur la vie dyslexique.
10:40C'est un très chouette débat et je ne vais pas vous mentir, on a beaucoup lié en interne. Je suis plutôt de
10:44l'école qui s'oppose à ça. Pourquoi ? Parce que je viens d'un monde scientifique, on est beaucoup
10:50dans l'équipe à considérer, à raisonner sur un plan médical. Est-ce que vous allez prendre un bout
10:55d'oliprane, avant de vous dire ce que ça fait ? Est-ce que vous allez prendre 200 mg d'oliprane
10:59en se disant peut-être que ça va guérir ma vie ?
11:01La dyslexie, ce n'est pas une douleur.
11:02C'est un sujet clinique. On est sur un sujet de santé. Et le produit est un dispositif médical.
11:08Et de la même manière, on a une posologie à respecter. La posologie, c'est 3 à 5 entraînements
11:13par semaine sur une durée minimale de 6 semaines. Et donc, quel est le sens de tester pendant quelques
11:19jours sans voir les résultats ? Et donc, ça a été le grand débat en interne. Et in fine,
11:23vous l'avez mentionné, on s'est finalement autorisés à laisser une semaine d'essai en
11:27se disant, attention, vous n'aurez pas les effets au bout d'une semaine, mais par contre,
11:31vous allez au moins pouvoir voir si l'enfant accroche au jeu. Et donc, on s'est mis sur ce
11:35grand plan médical. Oui, c'est ça. Mais de toute façon, une fois que la marque est installée,
11:39une fois que la légitimité est là, le test, c'est comme le doliprane. Finalement, on ne teste pas du
11:43doliprane. On sait que le doliprane fonctionne. Et de fait, on a confiance, on est prêt à l'acheter
11:48immédiatement. Paracétamol. Voilà, oui, de la paracétamol. Ensuite, par rapport à ce que je
11:55souhaitais vous proposer. Ah oui, il y avait autre chose, pardon, que j'ai été perturbé par la
11:59paracétamol. Il y a des salons, à mon avis, intéressants quand on est une start-up, même dans
12:10le monde du médical. Je pense notamment au CES de Las Vegas, qui permet d'aller chercher des
12:15partenaires. Il y a un peu chez lui Fabrice en plus au CES. Alors pour la première fois cette
12:18année, malheureusement, je n'y irai pas, mais pendant huit ans, je l'ai fait. Et des boîtes
12:21de votre style sont présentes pour aller chercher, certes, des investisseurs américains, mais pas
12:25que. Beaucoup de Français vont là-bas et c'est un bon moyen, en tout cas, de relayer également
12:29médiatiquement ce que vous faites. Il y a plus de journalistes au CES de Las Vegas qu'au JO,
12:33donc il faut en profiter. Deuxième élément, il y a Vivatech. Vivatech, il y a des mutuelles qui
12:39sont présentes. L'année dernière, il y avait, je crois, Malakoff, Médéric qui étaient là. Gagnez
12:43des challenges. C'est gratuit pour vous, mais ça donne une belle visibilité à la fois sur le grand
12:47public, mais également sur d'autres mutuelles. Et enfin, en termes de carnet d'adresse, moi,
12:51je suis prêt à vous ouvrir les portes auprès de directeurs de l'innovation, notamment chez
12:55CréaEcole. Il y a CréaEcole Santé, mais il y a aussi AG2R La Mondiale que je connais. Voilà,
12:59si ce n'est pas des clients aujourd'hui pour vous, des partenaires pour vous,
13:01je suis prêt à faire la mise en relation qui va bien.