Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite. Avec vous Vincent Huchet-Denizet, 28 ans c'est ça ?
00:06C'est ça. Ça fait trois ans déjà que vous avez créé Paradigm avec votre frère.
00:10Oui, c'est une aventure familiale.
00:11Aventure familiale aussi, tout a démarré pendant le confinement.
00:14Vous Vincent, vous avez fait des études, école de commerce comme votre frère,
00:19classe prépa, école de commerce. Et puis le confinement arrive et là vous vous retrouvez,
00:24ça faisait hyper longtemps que vous n'aviez pas vécu comme ça de nombreux jours chez vos parents,
00:29avec votre frère. Donc vous avez pu évoquer ensemble l'idée de lancer quelque chose en commun.
00:36Exactement, donc on avait un projet depuis... En fait on voulait se lancer tous les deux depuis
00:41longtemps. Depuis toujours, comme vous étiez jeunes, vous vous disiez on va bosser ensemble.
00:44On en discutait souvent, moi je voulais quand même finir mes études avant de se lancer.
00:47Il est plus jeune ou plus âgé que vous ?
00:48Plus âgé du coup. Et donc j'étais en dernière année d'études justement pendant le dernier
00:55confinement. Et à ce moment-là, tout le monde repensait un peu ses habitudes de consommation
01:00sur l'alimentation, sur le textile, etc. On se rendait compte que dans la seconde main,
01:05il y avait encore beaucoup de choses à faire. Notamment en embarquant les marques dans la
01:10dynamique, les acteurs de la mode et en repensant l'expérience d'achat et vente de seconde main.
01:15Donc vous vous lancez dans Paradigm. Pourquoi avoir donné ce nom Paradigm ?
01:24Justement, on essaie de créer un nouveau modèle de seconde main, un nouveau modèle de consommation.
01:28Vous allez nous raconter en détail ce qu'est ce modèle. Vous avez une minute,
01:32Vincent, pour nous décrire Paradigm. C'est à vous.
01:34Enchanté, je m'appelle Vincent, j'ai fondé Paradigm avec mon frère. Paradigm, c'est la
01:39première plateforme de mode de seconde main, partenaire de marque, grand magasin et commerçant.
01:44Qu'est-ce qui change par rapport à toutes les autres plateformes de seconde main ? Déjà,
01:48une vendeuse peut revendre en un claquement de doigt ses vêtements. Elle va sur Paradigm,
01:53rentre les infos sur ses vêtements. Automatiquement, on va lui faire une
01:57offre d'or achat, soit en forme d'une carte cadeau. Et cette carte cadeau,
02:00elle va pouvoir l'utiliser soit sur de la seconde main, sur les milliers de pièces
02:04qu'on revend sur Paradigm, soit sur du neuf chez nos partenaires. Toutes les pièces qu'on
02:09collecte de cette manière, elles sont revendues sur Paradigm.fr, notre e-shop de seconde main
02:14en multimarque avec une superbe expérience d'achat. On compte aujourd'hui une vingtaine
02:19de partenaires qui utilisent notre solution d'achat-revente omnicanal de seconde main.
02:24On a par exemple en grand magasin le BHV, Showroom Privé en e-commerce,
02:29Nes2 Afresan Jeanmarc, on en a une quinzaine d'autres belles marques. Donc on s'est lancé,
02:35comme vous avez dit, il y a environ trois ans avec mon frère. Aujourd'hui,
02:38on est plus d'une dizaine dans l'équipe, donc on continue bien.
02:42Bravo pour votre pitch, merci de vous être prêt à l'exercice Vincent Huchy-Denisé.
02:45Vous en pensez quoi autour de la table, les premières réactions ?
02:47Alors vous avez dit 22, ça veut dire que c'est uniquement pour les femmes. Je ne peux pas
02:51revendre une veste d'une belle marque. Exactement, on a commencé uniquement pour les femmes pour
02:56l'instant. On réfléchit à s'étendre aux hommes, aux enfants, ou à d'autres verticales que la
03:01mode plus tard. Pour l'instant, les femmes. Petit à petit. Alexandre Liou, vous êtes le patron des
03:07Galeries Lafayette ce soir sur Europe 1. Votre regard sur Paradigm, vous connaissiez ? Non,
03:11je ne connaissais pas. Déjà, je suis toujours admiratif des personnes qui se lancent dans
03:18l'entrepreneuriat, donc déjà bravo. Et puis après, vous avez le défunt puisqu'en effet,
03:22on voit bien qu'il y a des évolutions de mode de consommation et il faut un équilibre entre la
03:26première et la seconde main et faciliter cet accès d'achat-revente, clairement dans l'air du temps
03:33et surtout dans les attentes des besoins clients. C'est ça aussi la chose du commerce, pour que ça
03:36fonctionne. Il y a ce qu'on pense, mais il y a ce que les clients veulent. Et aujourd'hui,
03:40vous êtes vraiment dans le cœur du sujet. Et le marché mondial de la mode d'occasion,
03:44c'est 33 milliards d'euros. C'est colossal. Je ne sais pas combien ça représente en France.
03:486 milliards. Et les croissances de 20-30% par an. Le nez creux, en tout cas, c'est un marché
03:56effectivement avec beaucoup de potentiel, d'autant plus que, moi j'avais aussi noté cette stat,
04:00c'est que 52% des Français qui n'ont jamais acheté d'occasion envisagent de le faire. Donc,
04:06il y a un potentiel de croissance. Mais ça entre de plus en plus dans les habitudes.
04:10Vous le constatez peut-être Alexandre? Bien sûr. On a d'ailleurs, on parlait d'innovation,
04:14on a dédié une énorme surface au deuxième étage du Grand Magasin d'Haussmann pour la seconde main.
04:20Donc oui, ça fait partie. Et d'ailleurs, dans l'ensemble de nos magasins de région, d'ici 24
04:26mois, on aura des espaces seconde main dans l'ensemble de nos magasins. Ça fait partie des
04:29attentes de consommateurs et des évolutions du mode de consommation et ne pas opposer la première
04:33et la seconde main. Tout ça, c'est un peu comme le e-commerce et le physique. Tout ça devient
04:37une normalité. Il faut s'adapter à l'offre que les clients demandent. Fabrice? Alors j'ai trouvé,
04:42en tout cas moi, dans le pitch, que le comment vous faites les choses et le produit que vous
04:47vendez était très clair. Ce qui m'a manqué, c'est un peu dommage. Et pourtant, vous communiquez
04:50dessus sur votre site, c'est la raison d'être. C'est pourquoi vous faites ça. Et pourquoi vous
04:54faites ça? C'est parce que vous souhaitez rendre la mode plus durable et accessible. Et ça,
04:59je trouve que ce n'est pas suffisamment mis en avant dans le pitch. Sur le site Internet,
05:02je l'ai bien trouvé. Et on sait que, et c'est un chiffre qui est de plus en plus partagé,
05:05c'est quand même un vêtement acheté d'occasion réduit de 82% l'empreinte carbone. Les chiffres,
05:11ça vient d'un site Internet, du HubBP. Mais je trouve que c'est des éléments assez forts
05:14lorsqu'on cherche à faire de l'acquisition client et surtout à fidéliser ses clients. J'ai compris
05:19que c'était l'une de vos problématiques. Et donc, de partager ces valeurs-là, qui sont les vôtres,
05:22me semble en tout cas utile à rappeler, même à l'oral, lorsque vous présentez l'entreprise.
05:26Oui, vous avez raison. C'est vrai que la seconde main, on se dit naturellement,
05:30c'est responsable. Tout le monde n'a pas forcément ces chiffres-là en tête, donc c'est important.
05:37Donc, ça veut dire que si moi, j'ai un vêtement à vous vendre d'une marque, je peux passer par
05:40paradigme. La personne qui va l'acheter, vous, vous allez me l'acheter. Je vous la rachète en
05:45carte cadeau et vous pouvez utiliser votre carte cadeau soit sur mon site, soit chez mes partenaires.
05:50Oui, dans le neuf, dans du neuf. Donc, vous nous incitez aussi à racheter du neuf.
05:54Mais ce n'est pas grave, on a le droit. En fait, on travaille uniquement avec des
05:59marques haut de gamme qui proposent des belles pièces. Donc, on encourage l'achat de neuf,
06:06de belles marques. Et pour des multimarques comme le BHV ou le showroom privé, en fait,
06:09on peut utiliser sa carte sur des millions de références. Donc, en fait, la carte cadeau,
06:14ça prend presque à du cash. On peut acheter des cosmétiques, des expériences.
06:20Et c'est pour acheter aussi des vêtements qui vont durer peut-être plus longtemps.
06:23Plus longtemps, oui, parce qu'on va acheter dans une marque durable, etc.
06:26Vincent, vous avez démarré sans argent, vous-même, avec votre frère, sans fonds
06:32particulier. Vous en êtes où aujourd'hui ? Vous avez fait une première levée de fonds ?
06:37Oui, c'est ça. En fait, on n'avait pas d'argent parce que je sortais de mes études,
06:41donc je n'avais pas le droit au chômage ni à quelconque aide. Donc, on a fait à l'économie
06:46pendant les deux premières années avec mon frère. Donc, ça nous a permis de valider un modèle avec
06:53des premiers partenaires comme le BHV. Puis après, dans un second temps, Showroom Privé. Et après,
06:59ça nous a mis dans une bonne position pour justement aller faire une première levée
07:02de fonds pour accélérer. Showroom Privé a justement participé à cette levée de fonds.
07:07Je trouve ça fort quand même. Au bout de trois ans et demi, avoir une levée de fonds avec des
07:11géants comme Showroom Privé. Vous avez fait comment ?
07:14En fait, c'était un partenaire commercial qui croyait beaucoup au projet. Donc, il a voulu
07:21nous encourager dans notre aventure. Et c'est le premier investissement start-up pour Showroom Privé.
07:28C'était la première fois qu'il faisait ça. Et donc, on est ravis de les avoir à notre capitale.
07:35Donc, vous avez tout de même des besoins. C'est pour ça que vous êtes dans la France Bouche ce soir,
07:39puisque la France Bouche, c'est une main tendue vers des entrepreneurs qui se lancent. Vous avez
07:42notamment besoin de convaincre de plus en plus de partenaires. Je tourne ma tête vers Alexandre
07:48Lyo, le patron d'Agage et La Fayette ce soir. Je laisse le temps de réfléchir. On va faire
07:52une petite pause en musique. On va écouter Bobby Hebb, Sonny sur Europe 1.