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Mardi 26 novembre 2024, INCLUSION4CHANGE reçoit Maya Hagege (déléguée générale, AFMD)

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00:00Et on commence cette émission avec l'édito de Maya Hagege. Maya, quelles sont les clés
00:09de lecture de ce reportage ? Merci Judith. Alors, le reportage que vous allez voir montre
00:14la place prégnante des formations et de la sensibilisation dans les politiques diversité
00:19en général et sur les sujets de racisme et d'expression religieuse en particulier.
00:24Ces actions, elles témoignent de la volonté de France Travail de sortir ces sujets du
00:29monde des tabous. Et ce qui est intéressant, c'est que face à ce travail sur l'intangible,
00:35on décèle également son pendant qui est rendre tangible des sujets qui font parfois
00:39l'objet de dénis et ce, en les mesurant. On voit bien que le sujet de la mesure cristallise
00:45des craintes mais aussi des attentes. Et pour le cas de France Travail, ils ont décidé
00:50eux de mettre en place des enquêtes. Une enquête en particulier qui est quantitative
00:55et qui regarde la perception et l'expérience vécue des discriminations. Mais d'autres
01:00ont choisi d'autres méthodes. Par exemple, les campagnes de testing. Et je vous invite
01:06à regarder les débats de l'Assemblée nationale et du Sénat en 2023 sur le sujet.
01:11Il y a plein de manières de mesurer. Je vous invite déjà à aller sur le site de l'AFMD,
01:17de la CNIL et du Défenseur des droits qui expliquent des méthodes. Ce qui est intéressant
01:24de voir, c'est que ces sujets sont tellement questionnés que la CNIL a fait une consultation
01:31cet été et qu'elle rendra des recommandations fin 2024 et début 2025 sur la mesure de la
01:36diversité. Je voudrais enfin terminer avec trois éclairages. Car en apparence, dans
01:42le reportage, vous allez voir qu'on a l'impression que tout se passe bien, que le sujet est géré.
01:46Mais en réalité, ce que ça montre surtout et ce que montre le reportage, c'est qu'il
01:51est impératif de sans cesse répéter les règles, le cadre et les process. Et donc,
01:56je suis là pour rappeler le cadre, les règles et les process. D'abord, pour définir le
02:00racisme ordinaire. Le racisme, c'est une idéologie qui est fondée sur la croyance
02:05qu'il existe des hiérarchies entre les groupes humains, selon la nationalité, la
02:09couleur de peau, la prétendue race, l'origine nationale ou ethnique ou encore l'ascendance.
02:14Et cette idéologie, elle se manifeste par des attitudes hostiles et haineuses, alimentées
02:21par des préjugés sur les modes de vie, la culture ou la religion. Et ça peut prendre
02:26la forme de propos insultants, de remarques infériorisantes, de blagues humiliantes ou
02:32encore de décisions discriminatoires, notamment dans le cadre professionnel. Et ce qui rend
02:36le racisme ordinaire, c'est l'aspect anodin, insidieux, que peuvent revertir ces attitudes
02:44Ça devient ok de dire « ah ben toi t'es noir, tu manges du KFC » ou « là t'as
02:49fait du travail d'arabe », ce qui n'est pas ok, je le précise au cas où.
02:53Le deuxième éclairage, c'est l'amalgame qu'il peut y avoir entre racisme et expression
02:58religieuse. Et bien que l'appartenance ou non-appartenance réelle ou supposée à une
03:05religion soit un critère à part entière de la loi, les passerelles entre ethno-racial
03:10et religion sont multiples. Et en réalité, ce qu'on voit, c'est que l'appartenance
03:15religieuse présumée est souvent le fondement de pratiques racistes. Et tout particulièrement,
03:20l'appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane. Et c'est justement ce
03:25que j'ai trouvé intéressant, c'est que le fait religieux, je mets des guillemets,
03:29s'est imposé ces 13 dernières années comme un sujet d'entreprise, ce qui n'est
03:33pas le cas du racisme. Ou en tout cas, seulement très récemment. Le dernier point, enfin,
03:42ce sur quoi je voudrais revenir, c'est le principe de laïcité. Ce principe de laïcité
03:45qui s'impose en France est parfois confondu avec l'obligation de neutralité. La neutralité,
03:51c'est le fait de s'abstenir de toute manifestation de ses croyances religieuses, opinions politiques
03:58ou considérations philosophiques dans le cadre de ses fonctions. Et la neutralité,
04:02elle ne s'applique qu'à ceux et celles qui exercent des missions de services publics,
04:07les fonctionnaires, les contractuels ou les salariés des organisations avec une délégation
04:10de services publics. Cette neutralité, elle est motivée par l'impératif d'impartialité
04:15de l'État et pour garantir l'égalité de tous les citoyens et de toutes les citoyennes
04:21devant le service public. En dehors des heures de travail, la liberté de religion reprend
04:28le dessus. La laïcité, elle, elle garantit la liberté de conscience. De la laïcité
04:34découle la liberté de manifester ses croyances ou ses convictions dans les limites du respect
04:41de l'ordre public. Et ce qui est intéressant, c'est qu'en fait, la laïcité, elle assure
04:47le droit d'avoir ou de ne pas avoir de religion, d'en changer ou de ne plus en avoir. Elle
04:52garantit le libre exercice des cultes, mais aussi la liberté vis-à-vis de la religion,
04:56c'est-à-dire que personne, par exemple, ne peut me contraindre au respect d'un dogme
05:00ou de prescription religieuse. Et donc, en fait, la laïcité, ce n'est pas une opinion
05:05parmi d'autres, mais c'est un principe de liberté. Je voudrais remercier les personnes
05:10qui ont inspiré ma chronique. Voilà, Hugo Gaillard, Anaïs Coulon, Dorothée Prudhomme,
05:18Patrick Simon. Et je vous invite à aller sur le site de l'AFMD pour retrouver leurs
05:23informations. Merci beaucoup, Maïa. Nous nous retrouvons donc après la diffusion du
05:29reportage que nous avons réalisé chez France Travail.

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