• avant-hier
Près de 70% des salariés disent comprendre ce que le terme « transformation numérique » implique. Quelle sont donc les grandes tendances sur les nouvelles modalités de travail, qui se dégagent au sein des administrations ? Dans cet épisode, Thierry Pires, chef du laboratoire d’innovation d’usages et design de services au sein de la DTPM (délégation à la transformation et à la performance ministérielle) au sein du ministère des Armées, est notre témoin.
Transcription
00:00Transformation digitale, transition numérique ou même quatrième révolution industrielle,
00:10derrière ces termes se cache une réalité pour l'ensemble de nos entreprises, de nos
00:15administrations et pour chacun d'entre nous. Le numérique dans tous ses états, c'est une
00:20série de podcasts que je vous propose pour mieux appréhender la transformation numérique publique
00:24à travers des histoires et des témoignages concrets des agents publics qui la vivent au quotidien.
00:30Je suis Awad Daniel, suivez-moi et entrons dans le monde numérique.
00:33Dire aujourd'hui que le numérique est ancré dans les habitudes des salariés est une évidence,
00:39puisque pas moins de 8 personnes sur 10 utilisent des outils numériques au quotidien,
00:44et près de 70% d'entre eux comprennent ce que le terme transformation numérique implique.
00:49Cette révolution, qui est également admise par les agents publics, se doit de se montrer agile,
00:54innovante et se recentrer sur les besoins des citoyens. Quelles sont donc les grandes
00:59tendances sur les nouvelles modalités de travail qui se dégagent au sein des administrations ?
01:03Comment des initiatives comme le hackathon peuvent permettre de faire émerger de nouvelles
01:08innovations ? Thierry Piresse, en charge du laboratoire d'innovation d'usage et design
01:13de services au sein du ministère des armées, est avec moi pour en discuter.
01:17Le numérique dans tous ses états
01:19Thierry, merci d'être avec moi. Pour démarrer cet épisode, j'aimerais avoir votre perspective.
01:28Quel regard est-ce que vous portez sur la culture numérique et son évolution au sein des
01:32administrations ? Ce qu'on observe, il y a deux phénomènes qui sont assez récents. Le premier,
01:38ça a été l'ère Covid qui a bousculé un petit peu l'accélération de ces adoptions dans la
01:47sphère privée et dans la sphère personnelle, y compris au niveau des administrations. Aujourd'hui,
01:53le numérique, on peut considérer que c'est un compagnon de vie puisqu'il nous accompagne à tout
02:00moment de la journée, que ce soit à travers le mobile, les écrans de bureau ou même les
02:06écrans numériques que l'on a sur nos parcours de vie dans les transports ou dans les magasins.
02:12Sur ces dernières années, comment les modalités de travail se sont-elles transformées par
02:18l'intermédiaire du numérique ? Ce sont des vagues successives qui se sont perpétuées entre le web 1,
02:26le 2 et le 3 sur ces 20 dernières années. Par rapport à ces vagues, cette adoption s'est
02:32faite de façon assez linéaire. Elle s'accompagne de gains de productivité puisque certaines tâches
02:39ont pu être un petit peu plus optimisées et toutes les tâches répétitives qui étaient
02:44chronophages remplacées par des éléments du numérique pour se consacrer davantage à des
02:50éléments plus de créativité. On a aussi énormément de métiers qui sont apparus. Moi, je suis issu d'une
02:58formation Bac plus 4 en comptabilité, en expertise comptable et finalement, pendant mes 25 années de
03:06carrière, j'ai travaillé dans le digital, sur le web, sur le marketing digital. Ces métiers-là,
03:11pour moi, quand j'étais au lycée ou au collège, à l'époque, n'existaient pas vraiment. Ces nouveaux
03:17métiers confèrent une opportunité pour tout un chacun de travailler, y compris dans les
03:24administrations. Les 13 et 14 novembre, le ministère des Armées a organisé un hackathon
03:29justement sur la thématique du futur du travail. Qu'est-ce que vous pouvez m'en dire ? Le hackathon,
03:35ça a été une opération que l'on a montée en collaboration avec l'école, l'EMLV du Pôle
03:43Léonard de Vinci. Nous avons réuni 50 étudiants du Master RH et 50 agents du ministère des Armées.
03:52L'objectif, pendant deux jours, c'était de les faire travailler sur des thématiques autour du
03:57futur du travail, dans des réflexions de quels sont, parmi ces héritants, ceux sur lesquels
04:03on aimerait apporter des solutions. Et ensuite, vis-à-vis de ces solutions, comment on les met
04:11en pratique, comment on les pitche devant un jury, afin de finalement obtenir, vis-à-vis de ce
04:18dispositif, un ensemble d'idées, de solutions, de projections nouvelles. C'est une manière nouvelle
04:24de sortir un petit peu de son prisme du quotidien, de prendre de la hauteur,
04:30d'aussi prendre connaissance des 15 autres solutions qui ont été développées par les
04:35autres équipes. Et finalement, en un éclair, c'est-à-dire en deux jours,
04:40on est capable de développer un certain nombre d'idées novatrices.
04:45Quels étaient les objectifs initiaux du ACATON et quel bilan est-ce que vous en faites aujourd'hui ?
04:56Alors on avait un premier objectif in fine de participation, d'avoir 16 équipes,
05:024 thèmes, 4 équipes par thème, pour que chacune puisse constituer une compétition et une phase
05:11de demi-finale et de finale à l'arrivée. On a réalisé un sondage à la sortie du ACATON et ce
05:20sondage a montré que 100% des personnes qui ont participé au ACATON ont estimé que leur temps
05:28passé fut utile. Ce 100% pour nous c'est aussi une vraie satisfaction parce que les journées furent
05:35intenses, les ateliers se sont enchaînés, tout le monde a été hyper motivé et les échanges ont
05:42pu se créer entre deux univers qui, peut-être, s'appréhendaient aussi. Il y a eu énormément de
05:47travaux qui ont été réalisés, beaucoup d'écrits, du maquettage, des fiches solutions, des constructions
05:55avec des Legos, etc. Donc l'objectif pour nous c'était d'être en mesure de capter toutes les
06:02idées, toutes les méthodes qui ont été utilisées. En termes de perspectives d'avenir, on est sur
06:11une continuité au sein du Lab d'innovation d'usage et design de services avec de la veille sur des
06:19technologies émergentes, des signaux faibles, mais surtout ce qui est fondamental pour nous c'est
06:24d'observer l'adoption des utilisateurs. Tout ce que nous fabriquons, pensons et livrons sont
06:31orientés user-centric et donc dans ce cadre-là, on va continuer de mesurer les impacts et voir
06:40dans quelles mesures on peut développer des solutions pour travailler sur des irritants,
06:45pour être dans la modernisation ou dans l'innovation à des fins de création de valeur pour nos usagers.
06:54Thierry, dernière question avant de vous libérer. Quel conseil est-ce que vous donneriez à des
06:59porteurs de projets de transformation numérique publique ? Je conseillerais ces personnes-là,
07:05en dehors du ministère des armées, de contacter la délégation à transformation et la performance
07:13ministérielle et en particulier le Lab d'innovation. Aujourd'hui, il existe dans le secteur public un
07:20annuaire qui permet de retrouver en point de contact en tout cas un ensemble de Lab d'innovation.
07:27Ça peut être un premier pas pour venir avec un projet qui permettra d'être évalué par ce Lab
07:35d'innovation et où transmis en interne quel que soit le service public que l'on cherche à atteindre
07:45afin d'ouvrir une porte, une discussion et tenter une transformation avec ce fameux projet.
07:58Ce podcast est produit par l'Académie du numérique de la Défense en collaboration avec la Direction
08:03interministérielle du numérique. Si vous aussi vous voulez devenir acteur de la transformation
08:08numérique dans la sphère publique, consultez nos sites civils de la Défense et Campus du numérique public.

Recommandations