Aujourd'hui, nous partons à la rencontre d'Emmanuel, un producteur de lait bio en Normandie. Comme de nombreux agriculteurs, il a fait le choix du biologique pour répondre à une demande croissante des consommateurs. Mais, entre réglementation stricte, prix d'achat à la baisse et coûts de production élevés, son quotidien est semé d'embûches.
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00:00En 2019, Emmanuel, producteur de lait en Normandie, a décidé de passer au bio.
00:06Il a dû adapter son exploitation à un nouveau cahier des charges.
00:09Aux contraintes que subissent les agriculteurs conventionnels,
00:12s'ajoutent celles relatives à l'agriculture biologique.
00:14On est certifié tous les ans et tous les ans on est contrôlé.
00:19Les veaux doivent avoir accès à l'extérieur dès une semaine.
00:22On doit faire des dérogations pour avoir le droit de les écorner.
00:25Soigner les animaux, c'est aussi beaucoup plus contraint.
00:27Entre un moment où on doit faire une intervention vétérinaire sur un animal
00:32et le moment où on peut commercialiser le lait ou la viande,
00:35il y a un délai, on n'a pas le droit de commercialiser.
00:38Et en bio, ce délai est doublé.
00:40Plus de travail, plus de normes et toujours plus de contrôles.
00:43Mais les prix de vente, eux, ne suivent pas.
00:45Si Saletri paye encore correctement le prix du lait,
00:47elle lui a récemment annoncé son intention d'arrêter les collectes de lait bio fin 2026.
00:52Un horizon qui l'inquiète.
00:53Aujourd'hui, la question de la déconversion, elle est sur la table
00:56parce qu'on n'arrivera plus à vivre si Saletri arrête de collecter notre lait bio.
01:02Je ne pourrais pas tenir économiquement si les prix n'augmentent pas.
01:07Emmanuel dénonce des promesses non tenues du gouvernement
01:10depuis la dernière mobilisation des agriculteurs l'hiver dernier.
01:13Ce mardi, il était mobilisé aux côtés de la FNSEA
01:16et des jeunes agriculteurs sur les quais de Rouen
01:18pour manifester contre le manque de dialogue avec l'agence de l'eau.