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Polyculteur-éleveur en pays Rémois, au Gaec de la Poste, Mathieu Robert cherche à limiter l’empreinte de ses pratiques sur l’environnement, tout en conservant la même efficacité économique.

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Transcription
00:00On est les acteurs de l'écologie, on est les premiers acteurs, mais il faut aussi qu'on continue à vivre de notre métier écologique.
00:09Je m'appelle Mathieu Robert, je suis agriculteur associé dans un GAEC familial qui est le GAEC de La Poste à Lavannes.
00:15C'est une exploitation de polyculture élevage basée en Champagne-Ardennes dans le pays Raimois.
00:21On produit aujourd'hui de la betterave à sucre, du blé, de l'orge brassicole, également de la luséane sur une surface d'environ 600 hectares sur l'exploitation.
00:31On est donc quatre associés sur cette exploitation.
00:34Le fait d'être nombreux nous a permis aussi de développer des ateliers au niveau de l'exploitation, notamment un atelier d'engraissement de Torillon.
00:42C'est une exploitation familiale. A l'origine, mon grand-père a créé ce GAEC avec son fils et un gendre.
00:53C'est vrai que mon grand-père a toujours eu cette philosophie de dire qu'on ne met pas tous ses œufs dans le même panier.
00:58Ce qui a fait qu'on a développé plusieurs ateliers conjointement au sein de l'exploitation qui s'imbriquent l'un dans l'autre et qui ont un rapport et une interaction importante.
01:11Si on part par exemple de la production de base ici sur notre exploitation, c'est la betterave à sucre qui est la production historique et notamment dans le Pays-Rémois avec le développement des sucreries.
01:21Cette betterave à sucre, une fois qu'on a retiré le sucre, on a un coproduit qui s'appelle la pulpe de betterave qui à l'époque était uniquement valorisée en élevage.
01:29Aujourd'hui, elle peut être également valorisée en méthanisation.
01:32Cette pulpe de betterave nous a permis en élevage de développer ces ateliers d'engraissement de thoréons.
01:38Ces ateliers d'engraissement de thoréons produisent du fumier.
01:41Le fumier, à l'époque avant qu'on crée la méthanisation, retournait directement dans nos sols et permettait d'avoir ce cercle vertueux entre la betterave qui produit un coproduit et qui nous permet d'engraisser des thoréons.
01:54Ces thoréons produisent du fumier qui nous permet d'avoir la fumure de fond de notre culture qui est la betterave.
01:59On a bouclé le cercle avec une synergie entre toutes ces productions.
02:06On a rajouté depuis quelques années un nouveau pôle à l'intérieur de ce cercle qui est la méthanisation.
02:13Avant de dépendre le fumier dans nos champs, on le passe dans le méthaniseur, on le transforme en digesta et on en capte une partie du carbone.
02:20Surtout, on produit une énergie verte, le biométhane, qui est très utile aujourd'hui pour la décarbonation.
02:27Et on récupère au final la même quantité voire même plus d'engrais que ce qu'on récupérait avant pour nos cultures.
02:34Donc le bilan est vraiment positif de tous les côtés.
02:42Sur l'exploitation, on a toujours utilisé des produits organiques, le fumier de nos bovins.
02:48Mais on utilise également forcément un complément d'engrais chimiques puisqu'on n'a pas suffisamment de fumier pour subvenir aux besoins de toutes nos cultures.
02:56Donc on travaille notamment avec de la solution azotée, avec de l'ammonitrate et avec des engrais simples, phosphore et potasse et magnésie.
03:04Ces engrais aujourd'hui, avec la méthanisation, on a réduit l'utilisation, le recours notamment à l'azote et au phosphore et potasse également,
03:15par le digesta qui nous permet d'augmenter encore notre utilisation de produits organiques,
03:24notre dépendance aux produits organiques est un peu plus importante aujourd'hui.
03:28Et donc on a une fumure de fond, on a un apport d'engrais sur l'exploitation.
03:33Aujourd'hui, j'apportais environ 3 000 tonnes de produits organiques sur l'exploitation auparavant.
03:40Aujourd'hui, je suis entre 5 et 6 000 tonnes d'apport de produits organiques par an sur l'exploitation.
03:46Dans les essais qu'on a mis en place avec BASF, notamment cette année, ce dont on a discuté aujourd'hui visait principalement l'azote
04:01et la perte notamment par volatilisation et la perte par lessivage de cet azote qui sont deux grosses problématiques environnementales, techniques de nos exploitations.
04:14Donc globalement, on a mis un essai en place sur de la solution azotée et un essai en place sur du digesta liquide.
04:22L'essai sur la solution azotée, le but était donc d'essayer de limiter la perte par volatilisation.
04:30La partie on va dire essai digestale était plutôt axée sur la partie perte par lessivage en fait.
04:38Et donc les résultats, l'utilisation des deux produits, le Limus Perform et le Visura ont donné pour BASF des résultats importants.
04:48C'est des diminutions de l'ordre de 25 à 30% que ce soit pour les émissions gazeuses ou pour les pertes par lessivage.
04:55En termes de rendement, on a testé des modalités avec une dose d'azote normale et des doses d'azote plus faibles.
05:01Et ce qu'on a constaté, c'est vrai qu'on n'a pas forcément vu d'écart de rendement.
05:05Donc on sait qu'aujourd'hui on est encore sur une politique peut-être légèrement de surfertilisation pour assurer les rendements.
05:12La particularité de cette année, si on peut la mettre en parallèle avec les autres années,
05:16c'est qu'on a eu des rendements quand même beaucoup plus faibles cette année qu'une année normale.
05:19On est en dessous de nos moyennes habituelles.
05:21Donc ce qui explique aussi le fait qu'on ait aussi peu d'écart de rendement,
05:25c'est que les rendements malheureusement n'étaient pas au rendez-vous cette année du fait de la météo.
05:30Donc dans l'évolution de toutes ces pratiques, c'est très intéressant d'utiliser des nouveautés technologiques,
05:35des nouveaux produits et d'essayer d'améliorer nos pratiques.
05:38Ce qu'il ne faut aussi pas perdre de vue, c'est qu'on garde quand même l'efficacité économique de nos exploitations.
05:44C'est ce qui va quand même nous permettre de perdurer et de transmettre à nos enfants demain aussi nos exploitations
05:49qui seront viables écologiquement mais également économiquement.
05:52Et donc là, c'est toute cette question du retour sur l'investissement,
05:57est-ce que si j'investisse un euro aujourd'hui, est-ce qu'il va être rentable ou pas ?
06:01Est-ce que je vais le retrouver financièrement ?
06:04Donc c'est là où il y a encore beaucoup de travail à faire, je pense,
06:07que ce soit même au point de vue politique également, pour essayer d'accompagner ces choses-là.
06:13Puisqu'on peut verdir nos exploitations, on peut essayer d'améliorer ces choses-là,
06:17mais il y a toujours ce volet financier qu'il ne faut pas perdre de vue
06:21puisque on est les acteurs de l'écologie, on est les premiers acteurs,
06:25mais il faut aussi qu'on continue à vivre de notre métier.
06:32Effectivement, on parle beaucoup du carbone,
06:35et c'est vrai que c'est une démarche que je n'ai pas encore faite au sein de l'exploitation
06:39dans le point de vue vraiment carbone pur.
06:41Je l'ai fait par la méthanisation, je le fais par la pratique des engrais verts,
06:45ces choses-là, on le fait historiquement de façon naturelle,
06:49mais c'est vrai que cette nouvelle façon de monétiser,
06:53les crédits carbone, ces choses-là, on n'est pas bien au fait de ces choses-là.
06:58Ça démarre au sein de nos coopératives, c'est en train de se mettre en place
07:01et ça fait partie, je pense, des évolutions qu'on aura dans les années à venir
07:04au niveau du développement de l'exploitation.
07:07C'est une diversification supplémentaire.
07:09On a des diversifications par des ateliers,
07:12on peut aussi avoir des diversifications, je pense, par ces biais-là.
07:19Sous-titrage Société Radio-Canada

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