Jeudi 28 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Anne-Manuèle Hébert (Directrice, salon Pollutec)
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00:00L'invité de ce Smart Impact cette année, Anne-Manuel Héder, bonjour, bienvenue, vous
00:11êtes la directrice de ce salon Polytech, merci de nous accueillir ici, c'est la première
00:16fois qu'il se tient à Paris, c'est d'abord un salon lyonnais historiquement, c'est quoi
00:21l'ambition cette année et pourquoi une localisation parisienne aussi ?
00:24Alors en effet Polytech Lyon existe depuis 45 ans et c'est un salon industriel basé
00:32dans une région industrielle et qui a grossi à travers les éditions, Polytech Lyon c'est
00:3950 000 participants, 2 000 exposants, c'est vraiment un salon très important pour la
00:45filière et qui accompagne les industriels et les territoires dans leur transformation
00:49écologique.
00:50Dans un contexte d'accélération du dérèglement climatique qu'on connaît, il y a une accélération
00:57aussi du cadre réglementaire et donc on s'est dit qu'il était important d'accompagner
01:03la filière, de continuer à accompagner la filière mais de façon plus régulière et
01:07finalement se donner rendez-vous à Lyon tous les deux ans, puisque Polytech à Lyon c'est
01:11tous les deux ans, et bien c'était un petit peu se déconnecter de cette accélération.
01:15Donc vous avez rajouté un rendez-vous parisien ?
01:16Oui, exactement, pour se rapprocher de marchés qui sont plus loin de Lyon et puis en effet
01:22proposer une rencontre un peu plus régulière.
01:26C'est quoi l'ADN de Polytech et comment il a évolué en 45 ans autour de ces enjeux
01:31justement ?
01:32Merci pour la question parce qu'en fait le nom Polytech qui peut interpeller aujourd'hui,
01:36c'est à l'origine les technologies contre la pollution, d'où le nom Polytech.
01:42Et ça, quand il y a 45 ans on adressait ces enjeux de gestion de la pollution, c'était
01:47ultra précurseur.
01:48Et puis en effet à travers les années on a fait évoluer le salon avec d'un secteur
01:54gestion des déchets, aujourd'hui on accueille une dizaine de secteurs, alors c'est gestion
02:00de l'air pollué, cités sol, bien sûr l'eau, les collectivités, il y a toute une
02:04kyrielle de secteurs qui sont présents à Polytech et qui représentent l'ensemble
02:08de la filière environnement et climat.
02:11Et nous notre ADN, c'est de décloisonner les approches environnementales, décloisonner
02:18ça veut dire quoi ?
02:19Ça veut dire faire rencontrer des scientifiques des entreprises, aller chercher des talents
02:23et des points de vue un peu différents ?
02:25C'est un peu tout ça en effet, et c'est surtout se dire que quand on a une problématique
02:29on ne peut pas l'appréhender en silo, on est obligé de l'appréhender de façon
02:34globale, systémique, donc se dire pourquoi ce problème, envisager l'amont et l'aval
02:41et finalement faire travailler un peu tout le monde, et ça c'est la grande évolution
02:46de ces dernières décennies, c'est cette notion de décloisonnement qui fait l'ADN
02:50de Polytech.
02:51Il y a 4 grandes thématiques dans ce salon, réglementation, financement, ressources,
02:57emploi, formation, sur la réglementation on se place dans quel cadre ? C'est le cadre
03:02européen, ça ne sert à rien d'avoir une vision un peu trop franco-française de ces
03:06enjeux ?
03:07Oui complètement, on est dans le cadre européen, dans le cadre du Green Deal, c'est vrai qu'on
03:11est dans un contexte un petit peu malmené et on a besoin d'un cadre solide pour accompagner
03:18les entreprises dans un contexte, on parle de réindustrialisation, on parle de transformation
03:23des entreprises et c'est très important aussi d'accueillir des experts qui viennent
03:31expliquer ces réglementations, comment les entreprises doivent s'adapter, quelles
03:35sont les clés aussi, quelles sont les étapes.
03:38Et ce n'est pas évident, je pense, pour recevoir beaucoup de chefs d'entreprise ici,
03:45de sentir un peu d'atermoiement ou d'hésitation, et les mots sont peut-être un peu faibles
03:49au niveau européen dans la foulée des dernières élections, cette impression que l'ambition
03:53du Green Deal, on est peut-être un peu en train de revenir en arrière, est-ce que vous
03:57sentez ça, ce temps d'hésitation ou peut-être d'investissement retardé, comment vous
04:04le ressentez à la dimension d'un salon comme Polytech ?
04:06C'est vrai qu'on est dans un contexte quand même assez compliqué, géopolitique,
04:12politique, économique, et on sent en effet, alors moi j'ai tendance à voir le verre
04:17à moitié plein, et à se dire qu'il ne faut pas baisser les bras, et pas baisser
04:22les bras c'est se dire qu'est-ce qu'on fait, et comment nous en tout cas en tant
04:25que Polytech, on continue à accompagner les entreprises, et ce que j'aurais tendance
04:28à dire c'est que, vous avez raison, trois pas en avant, deux pas en arrière, mais c'est
04:33à dire qu'on a quand même gagné un pas, et je crois que c'est comme ça aussi que
04:37les choses…
04:38Mais pour un chef d'entreprise c'est compliqué ça !
04:39C'est compliqué bien sûr !
04:40Parce qu'il a besoin d'un cap, il a besoin de fiabilité dans les engagements politiques
04:45européens ou français d'ailleurs !
04:46Complètement, c'est pour ça qu'on est hyper content d'accueillir bien évidemment
04:50l'ADEME à Polytech Paris, mais également la CINEA qui un petit peu sont pendants au
04:55niveau de l'Europe, et de permettre aussi aux entrepreneurs d'échanger entre eux,
05:01d'échanger avec ces experts de la réglementation pour voir comment bien travailler ensemble.
05:07D'ailleurs on recevra dans une autre émission tournée ici à Polytech le président de
05:12l'ADEME Sylvain Wasserman.
05:13Sur le financement, alors là aussi on est dans une dimension européenne, dans la foulée
05:18du rapport qui a été remis à l'Union Européenne par Mario Draghi, l'ancien président de
05:22la Banque Centrale, il prône un plan d'investissement massif de 750 à 800 milliards d'euros par
05:28an.
05:29Alors ce qui est intéressant c'est qu'il compte beaucoup là aussi sur la force des
05:33entreprises et la force du privé pour y arriver.
05:36Alors c'est une proposition, ce n'est pas encore une mesure ou une directive en bonne
05:43et du fort au niveau européen.
05:45Comment vous la recevez cette proposition ? Comment vous recevez ce rapport ? Est-ce que
05:49c'est pour vous la bonne direction ?
05:51Alors ce qui est certain c'est qu'on a tous conscience que le service public et les
05:56financements publics ne vont pas sauver l'industrie.
06:00Il y a besoin d'une collaboration entre le secteur privé et le secteur public.
06:05Les 800 milliards par an que vous évoquez proviendront principalement de financements
06:11privés mais qui devront être bâtis par le public.
06:16Donc ça c'est clair.
06:18Donc ça suppose quoi par nos interrompes ? Ça suppose aussi un plan d'investissement
06:21européen un peu sur le modèle de ce qu'on a pu faire au moment du Covid par exemple
06:26où l'Europe a su rapidement se mobiliser pour lever le fond ?
06:30Oui, plan d'investissement, planification, accompagnement à la transformation aussi,
06:36adresser l'ensemble des sujets parce que quand on parle de transformation c'est autant
06:41la gestion de l'approvisionnement en minerais, en métaux rares, c'est l'optimisation de
06:50la ressource quand on produit de l'hydrogène il faut beaucoup d'eau, le conflit d'usage
06:55comment on ajuste ça et puis aussi comment on adopte de l'innovation dans nos industries
07:03alors qu'elle soit en termes de process industriels mais également dans nos usages.
07:08On parle beaucoup de mobilité décarbonée donc ça suppose plein de choses, les voitures électriques
07:13ici par exemple à Polytech on accueille des entreprises qui proposent des solutions de
07:17batterie intelligente, comment recycler les batteries, c'est des sujets qu'on ne peut
07:25pas adresser dans plusieurs années, elles doivent s'adresser dès aujourd'hui et c'est
07:32l'objectif de ce salon c'est de se poser toutes ces questions sur comment on va faire
07:37ce plan de route à l'aune de ce cadre européen. Il y a aussi un espace d'exposition ici qui
07:48s'appelle « Down to Earth » l'expo, qu'est-ce qu'on peut y découvrir ? Faites-nous visiter.
07:51Oui, j'espère que je vais vous donner envie. C'est une exposition dont on est très fier
07:57parce qu'on l'a construit avec Maxime Blondo qui est un cosmographe. Pour certains qui sont
08:04passionnés, on peut le suivre sur LinkedIn, il est assez actif. Avec Maxime, on a décidé de
08:10créer une exposition pour l'objectif d'aligner un peu les connaissances puisqu'on a constaté
08:20qu'on peut parler de beaucoup de choses, de beaucoup de mots et puis on ne se comprend pas
08:25forcément. Qu'est-ce qui se cache derrière les mots ? L'objectif premier avec Maxime c'était ça,
08:30une sorte de création d'alignement. Cette exposition « Down to Earth » a pour objectif
08:36de nous expliquer notre rapport ou en tout cas nous aider à comprendre notre rapport entre notre
08:42planète et la technologie. Parce que vous voyez parfois, vous disiez attention au travail en silo,
08:48on a des entreprises qui peuvent avoir un objectif un peu similaire mais qui ne se comprennent pas
08:55forcément ? Ce ne serait pas côté industriel, c'est peut-être côté
09:00finance. Finalement, cette idée de « Down to Earth » est partie d'une conversation avec des
09:06investisseurs qui nous disaient que nous, on a des critères pour décider et je ne suis pas certain
09:15ou certaine qu'on comprend la même chose derrière ces critères et qu'on mette la même chose. Et
09:19c'est partie de là cette notion d'alignement. Merci beaucoup. Merci Anne-Manuelle Hébert de
09:26nous avoir présenté ce salon Polytech et de nous accueillir ici avec BeSmart for Change. On
09:32passe tout de suite au zoom de ce Smart Impact. On va parler des actions menées par Saint-Gobain
09:37pour circulariser sa production. Vous allez découvrir, si vous ne connaissez pas, le calcin.