Jeudi 28 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Anne-Manuèle Hébert (Directrice, salon Pollutec) , Fabrice Dhalluin (Directeur de l’Economie Circulaire, Saint-Gobain Glass France) et Samuel Dupont (Cofondateur, Bioceanor)
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00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue au salon Polytech pour une émission spéciale
00:12de Smart Impact, ce Polytech se tient pour la première fois à Paris, l'an dernier
00:17c'était à Lyon, il réunit à ce salon tous les acteurs de la transition écologique,
00:23on est au parc d'exposition de la Porte de Versailles, dans les allées on parle beaucoup
00:27de financement, ce sera d'ailleurs l'un des thèmes de notre émission, on va découvrir
00:31aussi les solutions de recyclage et de réutilisation des vitrages en fin de vie avec Saint-Gobain
00:37et puis la start-up française Océanor, spécialiste de la prédiction de la qualité de l'eau,
00:44voilà c'est parti, c'est un Smart Impact spécial, salon Polytech.
00:48L'invité de ce Smart Impact cette année, Anne-Manuelle Héder, bonjour, bienvenue,
01:00vous êtes la directrice de ce salon Polytech, merci de nous accueillir ici, c'est la première
01:04fois qu'il se tient à Paris, c'est d'abord un salon lyonnais historiquement, c'est quoi
01:10l'ambition cette année et puis pourquoi une localisation parisienne aussi ?
01:13Alors en effet Polytech Lyon existe depuis 45 ans et c'est un salon industriel basé
01:20dans une région industrielle et qui a grossi à travers les éditions, Polytech Lyon c'est
01:2750 000 participants, 2 000 exposants, c'est vraiment un salon très important pour la
01:34filière et qui accompagne les industriels et les territoires dans leur transformation
01:38écologique.
01:39Dans un contexte d'accélération du dérèglement climatique qu'on connaît, il y a une accélération
01:46aussi du cadre réglementaire et donc on s'est dit qu'il était important d'accompagner
01:51la filière, de continuer à accompagner la filière mais de façon plus régulière et
01:55finalement se donner rendez-vous à Lyon tous les deux ans, puisque Polytech à Lyon c'est
02:00tous les deux ans, et bien c'était un petit peu se déconnecter de cette accélération.
02:03Donc vous avez rajouté un rendez-vous parisien ?
02:05Exactement, pour se rapprocher de marchés qui sont plus loin de Lyon et puis en effet
02:11proposer une rencontre un peu plus régulière.
02:14C'est quoi l'ADN de Polytech et comment il a évolué en 45 ans autour de ces enjeux
02:19justement ?
02:20Merci pour la question parce qu'en fait le nom Polytech qui peut interpeller aujourd'hui,
02:24c'est à l'origine les technologies contre la pollution, d'où le nom Polytech.
02:30Et ça quand il y a 45 ans on adressait ces enjeux de gestion de la pollution, c'était
02:36ultra précurseur.
02:37Et puis en effet à travers les années on a fait évoluer le salon avec d'un secteur
02:43gestion des déchets, aujourd'hui on accueille une dizaine de secteurs, alors c'est gestion
02:48de l'air pollué, cités sol, bien sûr l'eau, les collectivités, il y a toute une
02:52querelle de secteurs qui sont présents à Polytech et qui représentent l'ensemble
02:57de la filière environnement et climat.
02:59Et nous notre ADN c'est de décloisonner les approches environnementales, décloisonner
03:06ça veut dire quoi ?
03:07Ça veut dire faire rencontrer des scientifiques des entreprises, aller chercher des talents
03:11et des points de vue un peu différents ?
03:13C'est un peu tout ça en effet et c'est surtout se dire que quand on a une problématique
03:18on ne peut pas l'appréhender en silo, on est obligé de l'appréhender de façon globale,
03:24systémique, donc se dire pourquoi ce problème, envisager l'amont et l'aval et finalement
03:30faire travailler un peu tout le monde et ça c'est la grande évolution de ces dernières
03:35décennies, c'est cette notion de décloisonnement qui fait l'ADN de Polytech.
03:39Il y a quatre grandes thématiques dans ce salon, réglementation, financement, ressources,
03:45emploi, formation, sur la réglementation on se place dans quel cadre ? C'est le cadre
03:50européen, ça ne sert à rien d'avoir une vision un peu trop franco-française de ces
03:54enjeux ?
03:55Oui complètement, on est dans le cadre européen, dans le cadre du Green Deal, alors c'est vrai
03:59qu'on est dans un contexte un petit peu malmené et on a besoin d'un cadre solide pour accompagner
04:06les entreprises dans un contexte, on parle de réindustrialisation, on parle de transformation
04:12des entreprises et c'est très important aussi d'accueillir des experts qui viennent expliquer
04:20ces réglementations, comment les entreprises doivent s'adapter, quelles sont les clés
04:25aussi, quelles sont les étapes.
04:27Et ce n'est pas évident, je pense, pour recevoir beaucoup de chèques d'entreprise ici, effectivement,
04:33de sentir un peu d'atermoiement ou d'hésitation, et les mots sont peut-être un peu faibles
04:37au niveau européen dans la foulée des dernières élections, cette impression que l'ambition
04:41du Green Deal, on est peut-être un peu en train de revenir en arrière, est-ce que vous
04:46sentez ça, ce temps d'hésitation ou peut-être d'investissement retardé, comment vous le
04:52ressentez à la dimension d'un salon comme Polytech ?
04:54C'est vrai qu'on est dans un contexte quand même assez compliqué, géopolitique, politique,
05:01économique, et on sent en effet, alors moi j'ai tendance à voir le verre à moitié
05:06plein, et à se dire qu'il ne faut pas baisser les bras, et pas baisser les bras c'est se
05:11dire qu'est-ce qu'on fait, et comment nous, en tout cas en tant que Polytech, on continue
05:15à accompagner les entreprises. Et ce que j'aurais tendance à dire, c'est que vous
05:18avez raison, trois pas en avant, deux pas en arrière, mais c'est-à-dire qu'on a quand
05:22même gagné un pas, et je crois que c'est comme ça aussi que les choses…
05:26Mais pour un chef d'entreprise c'est compliqué ça.
05:27C'est compliqué bien sûr.
05:28Parce qu'il a besoin d'un cap, il a besoin de fiabilité dans les engagements politiques
05:33européens ou français d'ailleurs.
05:35Complètement, c'est pour ça qu'on est hyper content d'accueillir bien évidemment
05:39l'ADEME à Polytech Paris, mais également la CINEA qui est un petit peu son pendant
05:43au niveau de l'Europe, et de permettre aussi aux entrepreneurs d'échanger entre
05:49eux, d'échanger avec ses experts de la réglementation pour voir comment bien travailler
05:55ensemble.
05:56D'ailleurs on recevra dans une autre émission tournée ici à Polytech le président de l'ADEME
06:01Sylvain Wasserman.
06:02Sur le financement, alors là aussi on est dans une dimension européenne, dans la foulée
06:07du rapport qui a été remis à l'Union Européenne par Mario Draghi, l'ancien président de
06:11la Banque Centrale, il prône un plan d'investissement massif de 750 à 800 milliards d'euros par
06:16an.
06:17Alors, ce qui est intéressant c'est qu'il compte beaucoup là aussi sur la force des
06:21entreprises et la force du privé pour y arriver.
06:25Alors, c'est une proposition, ce n'est pas encore une mesure ou une directive en
06:31bonne et due forme au niveau européen.
06:33Comment vous la recevez cette proposition ? Comment vous recevez ce rapport ? Est-ce
06:37que c'est pour vous la bonne direction ?
06:39Alors, ce qui est certain c'est qu'on a tous conscience que le service public et
06:44les financements publics ne vont pas sauver l'industrie.
06:48Il y a besoin d'une collaboration entre le secteur privé et le secteur public.
06:54Les 800 milliards par an que vous évoquez proviendront principalement de financements
06:59privés, mais qui devront être bâtis par le public.
07:04Donc, ça suppose quoi ? Ça suppose aussi un plan d'investissement européen, un peu
07:12sur le modèle de ce qu'on a pu faire au moment du Covid par exemple ? L'Europe a
07:15su rapidement se mobiliser pour lever le fonds ?
07:19Oui, plan d'investissement, planification, accompagnement à la transformation aussi,
07:25adresser l'ensemble des sujets parce que quand on parle de transformation, c'est
07:29autant la gestion de l'approvisionnement en minerais, en métaux rares, c'est l'optimisation
07:38de la ressource.
07:39Quand on produit de l'hydrogène, il faut beaucoup d'eau.
07:42Le conflit d'usage, comment on ajuste ça ? Et puis aussi, comment on adopte de l'innovation
07:50dans nos industries, alors qu'elles soient en termes de process industriels, mais également
07:55dans nos usages.
07:56On parle beaucoup de mobilité décarbonée.
07:58Ça suppose plein de choses, les voitures électriques, ici par exemple à Polytech,
08:03on accueille des entreprises qui proposent des solutions de batterie intelligente, comment
08:08recycler les batteries, c'est des sujets qu'on ne peut pas adresser dans plusieurs
08:17années, elles doivent s'adresser dès aujourd'hui et c'est l'objectif de ce salon, de se poser
08:23toutes ces questions sur comment on va faire, finalement faire ce plan de route à l'aune
08:29de ce cadre européen et national.
08:32Il y a aussi un espace d'exposition ici qui s'appelle « Down to Earth L'Expo ».
08:38Qu'est-ce qu'on peut y découvrir ? Faites-nous visiter.
08:40J'espère que je vais vous donner envie.
08:43En fait, c'est une exposition dont on est très fier parce qu'on l'a construit avec
08:47Maxime Blondo qui est un cosmographe.
08:49Pour certains qui sont passionnés, on peut le suivre sur LinkedIn, il est assez actif.
08:57Avec Maxime, on a décidé de créer une exposition pour l'objectif d'aligner un peu les connaissances
09:06puisqu'on a constaté qu'on peut parler de beaucoup de choses, de beaucoup de mots
09:13et on ne se comprend pas forcément.
09:15Qu'est-ce qui se cache derrière les mots ? L'objectif premier avec Maxime, c'était
09:19ça, une sorte de création d'alignement.
09:22Cette exposition « Down to Earth » a pour objectif de nous expliquer notre rapport
09:27ou en tout cas nous aider à comprendre notre rapport entre notre planète et la technologie.
09:33Est-ce que vous voyez parfois des entreprises qui peuvent avoir un objectif un peu similaire
09:43mais qui ne se comprennent pas forcément ?
09:45Ce ne serait pas côté industriel, c'est peut-être côté finance.
09:50Cette idée « Down to Earth » est partie d'une conversation avec des investisseurs
09:55qui nous disaient qu'ils avaient des critères pour décider et qu'ils ne sont pas certains
10:04qu'ils comprennent la même chose derrière ces critères et qu'ils mettent la même chose.
10:07C'est partie de là cette notion d'alignement.
10:11Merci beaucoup Anne-Manuelle Hébert de nous avoir présenté ce salon politique
10:17et de nous accueillir ici avec BeSmart for Change.
10:20On passe tout de suite au zoom de ce Smart Impact.
10:23On va parler des actions menées par Saint-Gobain pour circulariser sa production.
10:29Vous allez découvrir, si vous ne connaissez pas, le caleçon.
10:38Smart Impact au Salon Polytech avec Fabrice Dalmain.
10:41Bonjour.
10:43Vous êtes le directeur de l'économie circulaire de Saint-Gobain Glace France.
10:47Quand on produit des vitres pour les chantiers du bâtiment, ça passe par quelles actions ?
10:53L'objet est de travailler sur une économie circulaire,
10:58c'est-à-dire un recyclage des menuiseries en fin de vie vers la boucle fermée.
11:02La boucle fermée consiste à passer des fenêtres en démantèlement
11:10via une collecte intègre vers le recyclage
11:13et donc pour la production de verre plat sans concession sur la qualité.
11:16Sans concession sur la qualité, ça veut dire qu'on est tous convaincus qu'il faut recycler
11:20mais on ne souhaite pas avoir une grosse bulle sur notre véranda.
11:23On a besoin de travailler extrêmement fortement sur la qualité.
11:28Pour ça, un réseau a été constitué nommé Saint-Gobain Glace Recycling
11:34accompagné par Saint-Gobain.
11:36C'est un réseau d'une cinquantaine de partenaires.
11:39On travaille depuis plus de deux ans sur le sujet
11:41et ce sont des gens que l'on accompagne en termes de formation qualité,
11:45formation sécurité aussi, le verre n'est pas un matériau dangereux
11:48si tant est qu'on prend un minimum de précaution.
11:51On accompagne les partenaires sur les équipements de protection individuelle, etc.
11:55Et puis, eux vont réaliser un démantèlement,
11:58c'est-à-dire qu'ils vont aller réaliser une collecte intègre.
12:01Ils vont chercher sur les chantiers où leurs menuisiers apportent
12:05qui vont être démantelés et démantelés le plus proprement possible
12:09pour séparer les matières tout en préservant chacune d'entre elles.
12:13Cela veut dire que les filières n'existaient pas forcément ?
12:16On a dû créer le métier de récupération du verre à l'aide du recyclage ?
12:22Exactement. Encore quelques années, l'ADEME nous dit
12:27qu'en 2019, on avait environ 200 000 tonnes de verre
12:31qui étaient enfouies pour la plupart.
12:34Quand on écoute l'ADEME, c'est aux environs de 97% enfouies.
12:38C'est considérable. Le terrain de jeu est considérable pour Saint-Gobain.
12:42Effectivement, la filière n'existait pas.
12:45Elle a été créée de toute pièce il y a environ deux ans
12:48avec un certain nombre de partenaires qui veulent collaborer.
12:52Auparavant, les artisans mettaient plutôt en déchetterie
12:57avec des exutoires mal maîtrisés.
13:00Alors que le verre, par excellence, c'est un produit de recyclage ?
13:03Effectivement, on a une chance extraordinaire.
13:06Le verre est recyclable à 100%.
13:09On peut jouer avec une tonne de verre sur une production de verre flotte.
13:15Le verre flotte, c'est la production de vitrages plats.
13:18On peut jouer à l'infini. Vous mettez une tonne de verre
13:21à l'entrée du verre flotte, vous aurez une tonne de verre plat
13:24et vous allez jouer en boucle fermée.
13:27L'objectif du recyclage de verre est double.
13:30C'est réduire les prélèvements en matière première.
13:33On sait qu'à chaque fois qu'on intègre une tonne de verre
13:37de fin de vie, de calcin, dans un flotte,
13:40on évite de prélever 1,2 tonne de matière première,
13:43dont à peu près deux tiers de sable. C'est considérable.
13:46La deuxième chose, c'est de travailler à la décarbonation de la filière.
13:50La décarbonation de la filière, c'est par tonne de verre,
13:53par tonne de calcin enfoui. On estime aujourd'hui
13:56que c'est environ 700 kg de CO2 qui ne seront pas émis.
14:01C'est là encore les deux objectifs.
14:04Réduire le prélèvement de matière première
14:07et participer à la décarbonation de la filière.
14:10Quand vous parlez de calcin, c'est le verre recyclé ?
14:13C'est une évidence pour nous les verriers,
14:16mais pas complètement évidente pour tous.
14:19Le calcin, c'est le verre plat qui va être cassé
14:22et réduit en petits morceaux. Pas trop petits,
14:25parce que la fine n'est pas très aimée des verriers.
14:28On va maîtriser. C'est pour ça qu'il ne faut absolument pas grappiner.
14:31Dès que vous grappinez, vous détruisez la matière.
14:34Grappiner, ça veut dire quoi ?
14:37Grappiner, ça veut dire travailler avec des griffes mécaniques
14:40et venir crocher la matière, la détruire.
14:43Si je caricature légèrement, je m'en excuse.
14:46L'objet est vraiment une collecte intègre.
14:49On ne casse pas tout n'importe comment.
14:53Le calcin, ce sont ces petits bouts de verre
14:56que l'on peut, à la fin du cycle de boucle fermée,
14:59réintégrer à l'entrée des productions de verre flotte.
15:02Ça a été de la formation.
15:05On est à deux ans de travail.
15:08Là, c'est opérationnel ?
15:11Là, c'est opérationnel.
15:14Aujourd'hui, on va, au cours de l'année 2024,
15:17collecter aux alentours de 6500 tonnes.
15:21Contre 4000 tonnes l'année dernière,
15:24contre 2600 l'année d'avant.
15:27On voit une croissance importante,
15:30même si le terrain de jeu est exceptionnel
15:33puisque 200 000 tonnes par an.
15:36C'est vraiment toute la chance que l'on a.
15:39On espère l'année prochaine collecter à minima 10 000 tonnes.
15:42Ce qui est vraiment réalisable, sans aucun doute.
15:45Ça m'intéresse toujours de voir
15:49la part d'impulsion des entreprises.
15:52Elles jouent un rôle très important dans cette transformation.
15:55Et puis, le rôle de la réglementation.
15:58Il y a cette rêve, cette réglementation élargie du producteur.
16:01A quel point ça a joué et ça transforme les métiers du bâtiment ?
16:04On a deux éléments qui sont vraiment importants dans votre question.
16:07Effectivement, il y a la rêve, la réglementation
16:10qui tire cette filière pour nous inciter tous
16:13à travailler de plus en plus et de plus en plus vite
16:16sur le recyclage du verre
16:19vers un calcin en boucle fermée, une production.
16:22On a un deuxième élément, c'est aussi tout un chacun.
16:25C'est-à-dire que l'ensemble des clients,
16:28aujourd'hui, que nous sommes tous, vous et moi y compris,
16:31nous interrogeons lorsqu'on fait démonter nos fenêtres
16:34sur « Monsieur l'artisan, qu'est-ce que vous allez faire de ma fenêtre ? »
16:37« Vous allez l'enfouir dans une colline pour des jeux pour enfants ? »
16:40Et donc, la valorisation est aussi très fortement tirée
16:44par le particulier et par les professionnels, bien sûr.
16:47L'objet de tout ça, c'est aussi de produire du verre
16:50avec un impact carbone plus faible.
16:53Ça, vous l'avez, j'imagine, comparé ?
16:56Bien sûr, tout à fait.
16:59Aujourd'hui, vous avez une première gamme,
17:02tout comme le réseau Saint-Gobain Glass Recycling
17:05est d'ores et déjà opérationnel.
17:08Vous avez une gamme chez Saint-Gobain qui s'appelle ORAE
17:11qui est le premier vitrage bas carbone au monde
17:14puisque c'est le premier qui a été sorti chez tous les verriers
17:17et qui représente une économie,
17:20enfin une réduction de l'empreinte carbone d'environ 30%.
17:23Donc, c'est vraiment très important
17:26sur un gap technologique de la part de nos verriers
17:29et amis producteurs chez Saint-Gobain.
17:32Et ce caleçon ORAE est d'ores et déjà disponible sur le marché.
17:37Donc, il permet d'équiper vos fenêtres,
17:40les fenêtres de n'importe quel gars,
17:43si les professionnels le souhaitent.
17:46À quel point cette responsabilité énergie des producteurs
17:49a changé le fonctionnement des chantiers ?
17:52Il faut créer des flux différents pour chaque type de déchet ?
17:55Qu'est-ce qui se met en place ?
17:58Pour sûr, ça provoque un déclic.
18:01Ça provoque un déclic où toute la filière,
18:04tous les acteurs que nous sommes, y compris nous, les verriers,
18:07nous sommes dits qu'il faut travailler tous ensemble
18:10pour s'organiser sur ce sujet-là.
18:13La collecte de fin de vie existe depuis 2018, mais plutôt à la marge.
18:16C'était environ 30 tonnes en 2018.
18:19C'était vraiment anecdotique, mais ça existait quand même chez Saint-Gobain.
18:22C'est la réalisation de tous les flux logistiques.
18:25Un des cœurs, un des enjeux de ce sujet-là,
18:28c'est clairement la collecte.
18:31C'est d'aller aider les artisans,
18:34tous les cureurs, tous les majors du BTP,
18:37tous les gens qui veulent jouer la partie,
18:40d'aller les aider pour mettre les bennes à disposition,
18:43pour réaliser les rotations dans le timing des projets.
18:46Ce qui est difficile pour eux, c'est l'anticipation.
18:49Très clairement, vous ne pouvez pas improviser aujourd'hui un chantier,
18:52terminer toute la planification
18:55et au dernier moment dire
18:58« je vais recycler les vitrages, je vais recycler les fenêtres ».
19:01Ça va être difficile.
19:04Ça peut, mais c'est difficile.
19:07Ça doit passer par une nécessité,
19:10une organisation préalable,
19:13une planification pour s'assurer
19:16que ce démantèlement, cette dépose correcte
19:19qui prend un peu de temps, certes,
19:22mais qui a une vraie valeur pour l'ensemble du métier,
19:25pour l'ensemble de la corporation, ça doit vraiment être anticipé.
19:28Il y a une question que j'allais vous poser.
19:31Si ça prend plus de temps, ça veut dire de la main-d'œuvre mobilisée là-dessus,
19:34donc peut-être un surcoût.
19:37Est-ce que c'est le consommateur au bout de la chaîne qui va payer plus cher
19:40ces matériaux en général, son verre en particulier ?
19:43Il n'y a pas de cas général là-dessus.
19:46Ce qu'il faut bien garder en tête, c'est qu'auparavant, c'était enfoui,
19:49que la plupart du temps, ça partait dans ce qu'on appelle les DIB,
19:52les déchets industriels banals.
19:55Ce qui veut dire que ça avait un coût vraiment important.
19:58On se compare déjà par rapport à quelque chose qui était
20:01parfois très onéreux et très polluant.
20:04Polluant, non pas pour les rivières,
20:07mais polluant pour l'ensemble de l'écosystème,
20:10l'ensemble de la planète, si on peut dire comme ça.
20:13Aujourd'hui, oui, il y a un coût. C'est sûr que démanteler proprement,
20:16c'est un coût. Trier, c'est un coût.
20:19Aujourd'hui, quand on trie dans nos sacs jaunes et nos sacs bleus,
20:22ça prend l'achat de la poubelle au début.
20:25Il y a un tout petit peu d'investissement.
20:28Mais sur le long terme, ce qu'on voit bien, c'est que ça a une vraie
20:31valeur positive pour le marché, pour la réputation
20:34des cureurs, pour la réputation des grands groupes
20:37et pour tout un tas de partenaires.
20:40Les partenaires, je ne l'ai pas dit,
20:43les partenaires Saint-Gobain, Glass Recycling, ce sont des partenaires
20:46qui, pour la plupart, œuvrent dans le cadre de l'ESS.
20:49Économie sociale et solidaire.
20:52Ils participent aussi, et c'est vraiment louable de leur part,
20:55un grand bravo à tous,
20:58à réintégrer, relancer
21:01certains opérateurs,
21:04opératrices, certaines opératrices également,
21:07pour revenir dans l'emploi.
21:10Ça fait aussi partie de l'ensemble de la chaîne.
21:13Aujourd'hui, on a vraiment un projet qui est
21:16très positif pour tout un tas de points de l'économie.
21:19Est-ce que vous êtes les seuls ou est-ce que d'autres acteurs
21:22du secteur font la même chose que vous ?
21:25D'autres acteurs du secteur font des choses
21:28parfois différentes, beaucoup de
21:31crushing, parce que historiquement, ça se faisait comme ça
21:34et c'est déjà bien si on arrive à valoriser un tout petit peu.
21:37En boucle fermée, c'est vrai que Saint-Gobain est
21:40clairement sur une très belle tendance, de part
21:43la chance d'avoir monté ce réseau Saint-Gobain-Glace Recycling
21:46et puis de par le fait d'avoir des partenaires
21:49dans le cadre de SS qui sont très demandeurs,
21:52puisque là encore, on est sur une
21:55activité qui demande relativement peu
21:58de compétences pointues, on va dire, de qualifications,
22:01donc ça permet vraiment de les alimenter
22:04de l'activité et puis,
22:07en termes de décarbonation, de travailler à cette belle boucle.
22:10Merci beaucoup Fabrice d'Halein et bon salon
22:13Polytech, on passe à notre rubrique start-up tout de suite.
22:21Smart Ideas, la bonne idée du jour
22:24elle est signée Samuel Dupont, bonjour. Bonjour Thomas. Bienvenue, vous êtes
22:27le co-fondateur de Biocéanore, vous l'avez créé en 2018
22:30avec votre compagne Charlotte Dupont, tous les deux
22:33vous êtes docteur en biologie. Présentez-nous
22:36l'entreprise, c'est quoi Biocéanore ? Alors Biocéanore, c'est un
22:39service qui permet de faire la prévision de la qualité de l'eau
22:42un peu à l'instar de ce qui est fait classiquement à la météo de tous les jours
22:45Biocéanore souhaite l'appliquer à la météo des océans
22:48puisqu'effectivement, ça représente plus de 70% de la surface de notre planète
22:51et aujourd'hui, face au changement climatique, face à
22:54une utilisation de plus en plus accrue des océans, il devient vraiment
22:57important de savoir quelle va être l'évolution de la qualité de l'eau dans ces océans.
23:00Ça passe par quels objets ? Une bouée connectée, c'est ça notamment ?
23:03Oui, tout à fait, en fait, pour faire la prévision, il fait
23:06effectivement de la donnée, de la donnée in situ, donc on va récupérer
23:09de la donnée dans différents champs d'application et ensuite, on va
23:12la traiter via l'intelligence artificielle et aussi nos compétences en
23:15biologie pour arriver à prédire et faire des prévisions que l'on appelle
23:18bioguidées, c'est-à-dire qu'elles sont vraiment applicables au quotidien pour les différents
23:21métiers qu'on est amenés à desservir. Alors justement, qui sont vos clients ?
23:24Quels métiers sont intéressés par
23:27la prévision, de la prédiction de la qualité de l'eau ? Alors beaucoup,
23:30mais on a choisi de nous focaliser en 2018 sur l'aquaculture.
23:33L'aquaculture est une ressource alimentaire d'avenir qu'il faut
23:36accompagner à la fois dans un processus d'une durabilité plus
23:39importante et donc aujourd'hui, au niveau mondial, on accompagne
23:42différents acteurs et notamment l'industrie du saumon qui est un des poissons les plus
23:45consommés, une industrie très digitalisée qui se trouve principalement
23:48en Norvège et Chili pour les deux principaux pays producteurs
23:51et donc on les accompagne à travers la mesure, la compréhension de leurs
23:54mesures et la prévision du risque et aussi leur donner des moyens d'action
23:57en tant que biologiste de formation, on a à cœur de pouvoir les accompagner
24:00aussi vers des meilleures actions, tout ça dans un souci de durabilité
24:03mais aussi d'un souci de bien-être animal qui est important à nos yeux
24:06notamment pour l'aquaculture. Oui parce que ce sont les critiques qui sont parfois
24:09exprimées sur l'aquaculture, donc vous les aidez à s'améliorer
24:12en quelque sorte ? Exactement, donc nous on va aller
24:15choisir des paramètres clés, notamment un de nos paramètres principaux
24:18qu'on va être capable de mesurer et de prédire surtout c'est l'oxygène
24:21dissous et l'oxygène dissous, tout comme pour nous sur la terre,
24:24le poisson en a besoin pour son bien-être et donc maîtriser
24:27cette teneur en oxygène dissous est cruciale
24:30pour les aquaculteurs, donc on va leur donner des moyens d'action et un des moyens
24:33d'action qu'on peut citer ici c'est notamment l'alimentation
24:36donnée en aquaculture puisque cette alimentation et le fait
24:39de capturer l'aliment va être très lié à l'oxygène et à la teneur
24:42en oxygène, quand l'oxygène est très bas, le poisson ne va pas avoir faim
24:45et ne va pas s'alimenter et donc il faut avoir un oxygène
24:48au plus juste pour aller alimenter le poisson et donc respecter son cycle
24:51de vie. Alors il y a un autre marché sur lequel vous commencez
24:54à travailler, c'est celui des stations d'épuration, alors
24:57qu'est-ce que vous proposez là aussi à une station d'épuration ?
25:00Exactement, c'est l'objet de notre présence ici sur le salon Polytech
25:03donc on a un nouveau vertical qu'on est en train de créer, c'est tout
25:06d'aider ces stations d'épuration à mieux comprendre l'environnement
25:09dans lequel ils évoluent, toutes stations d'épuration sont amenées à rejeter
25:12de l'eau et donc on essaie de leur faire comprendre
25:15les points amont et aval de la station d'épuration pour voir
25:18qu'est-ce qui arrive sur la station d'épuration et qu'est-ce qu'ils rejettent
25:21et comment arriver à mieux gérer et mieux optimiser les rejets
25:24qu'ils sont amenés à faire, surtout dans un souci de préservation de la biodiversité
25:27et un exemple assez typique, c'est qu'on les aide
25:30sur des zones notamment à fort impact austréicole
25:33où il y a des enjeux notamment de mortalité des huîtres mais aussi
25:36de contamination des huîtres, on arrive à l'époque de Noël bientôt
25:39et donc on arrive à leur prédire ces paramètres là pour qu'ils puissent
25:42prendre des actions, mieux traiter l'eau et mieux alerter aussi
25:45les activités qui se trouvent en aval de cette station d'épuration.
25:49Je crois que l'IFREMER fait partie de vos partenaires,
25:52ils ont même investi dans votre entreprise en 2023, c'est ça ?
25:55Exactement.
25:56Qu'est-ce que ça représente ? C'est quand même une belle reconnaissance d'une certaine façon.
25:59Exactement, ça boucle une boucle je dirais parce qu'effectivement
26:02nous en tant que biologiste on a été formé à l'IFREMER et en 2023
26:05on a réalisé une levée de fonds dans laquelle l'IFREMER a investi
26:08donc effectivement ça nous permet déjà d'une, de collaborer d'un point de vue
26:11scientifique et technique mais aussi de rayonner à l'international
26:15et d'avoir le tampon Made in France et approuvé par l'IFREMER
26:18lorsqu'on est amené à se déplacer notamment sur des pays
26:21comme la Norvège et le Chili donc c'est très apprécié de notre côté.
26:242025 ce sera l'année de la mer qui culminera avec la conférence
26:27des Nations Unies sur les océans qui se déroule à Nice,
26:30c'est au mois de juin prochain, je crois que votre siège social
26:33est à Sofia Antipolis, vous serez aux premières loges.
26:36Qu'est-ce que ça représente cette année 2025 pour vous ?
26:39C'est un enjeu majeur en fait effectivement, depuis maintenant
26:424-5 années, l'océan devient vraiment un sujet politique,
26:45scientifique très important, souvent oublié ces dernières années
26:48et donc cette conférence est un enjeu politique pour avoir
26:51des grandes décisions sur la préservation des ressources marines,
26:54des environnements marins mais c'est aussi un enjeu scientifique
26:57d'ailleurs l'IFREMER organise une grosse conférence, une des plus grosses
27:00conférences scientifiques sur les océans qui se déroulera
27:03de façon pro-comitante à l'événement politique et il y a aussi
27:06tout l'aspect financier, comment financer les projets comme le nôtre
27:09et donc ça se déroulera également à Monaco, donc on sera impliqués
27:12dans les 3 événements et d'essayer de participer à notre échelle
27:15justement à ces décisions qui seront prises à ce moment-là.
27:18Merci beaucoup, merci Samuel Dupont et bon vent à Biocéanor,
27:21bon salon Politec, voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact,
27:26à demain pour une nouvelle émission consacrée aux transformations
27:29environnementales et sociétales de notre économie.