Dans un entretien au Figaro, le Premier ministre annonce que le projet de loi de finances 2025 n'intégrera pas de hausse des taxes sur l'électricité, ce qui "permettra une baisse des prix de l'électricité de 14%".
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00:00Toute décision prise par le Premier Ministre qui répond aux alertes que nous faisions nombreux
00:06de ne pas taxer l'électricité et donc de porter atteinte au pouvoir d'achat des Français,
00:11évidemment qu'on va soutenir cette proposition et que ça va dans la bonne direction.
00:15Donc sur le fond, aucun problème. Mais la forme, elle est désastreuse
00:18puisqu'elle ne procède pas d'une discussion avec tous ceux qui ont porté cette demande.
00:23Elle donne terriblement l'impression que c'est en urgence, dans la panique,
00:28pour essayer d'obtenir les bonnes grâces du Rassemblement national,
00:32confirmant ce que vous évoquiez à l'instant dans votre discussion.
00:35Et ce qu'on sait depuis deux mois, c'est que ce gouvernement,
00:37il a décidé lui-même de se placer sous surveillance du Rassemblement national.
00:42Rappelez-vous, quelques heures ou quelques jours après son arrivée,
00:45Michel Barnier qui décroche le téléphone pour appeler Marine Le Pen
00:47pour s'excuser d'une certaine manière de tel ou tel propos.
00:52On est dans cette situation d'impasse parce qu'il y avait un autre scénario possible
00:56qui était de construire le compromis avec l'ensemble du Parlement.
00:59Je vais vous raconter une chose qui s'est passée hier à l'Assemblée nationale
01:02et qui est peut-être passée un peu inaperçue.
01:04Il y avait la commission mixte paritaire sur l'autre sujet.
01:06Le premier qui va venir, le budget de la Sécurité sociale.
01:09Moi, j'y siégeais comme socialiste.
01:12Et au début de cette commission mixte paritaire, je suis venu en disant
01:16il ne suffit pas que vous soyez mis d'accord à l'intérieur du socle commun
01:20entre les LR et la Macronie.
01:23Essayons de voir un budget de la Sécurité sociale.
01:26Et je l'ai dit très solennellement, sur lequel nous, socialistes,
01:29on pourrait dire qu'on n'est pas contre au bout du résultat.
01:32De faire en quelques heures, voire quelques jours dans cette CMP,
01:35le compromis qui a été impossible.
01:37Fin de non recevoir.
01:39On nous a dit que ce n'est pas le mandat que nous avons sous-entendu du gouvernement.
01:43C'est-à-dire que si on est dans une situation d'impasse,
01:45c'est que plutôt que de négocier des bouts de chandelles
01:48avec le Rassemblement national pour éviter leur éventuelle censure,
01:53c'est avec l'ensemble des parlementaires qu'il fallait le faire.
01:55Moi, je ne me réjouis pas qu'on termine tout ça dans un 49-3,
02:00dans une motion de censure et dans une crise institutionnelle.
02:03Et nous étions prêts à faire des compromis, c'est-à-dire à réduire nos exigences.
02:07Chacun devait mettre de l'eau dans son vin.
02:09– Oui, alors là, quand même, Michel Barnier revient sur la hausse du prix d'électricité.
02:14C'est quand même un geste fort.
02:15Est-ce que ça vous fait réfléchir ?
02:17Est-ce qu'en tant que député socialiste, vous dites,
02:19finalement, il ne faut pas censurer Michel Barnier ?
02:23– Alors d'abord, prenons les choses dans l'ordre.
02:24Le premier 49-3 possible, il n'est pas sur le PLF, le budget de l'État,
02:30il est lundi à 15h dans l'hémicycle.
02:33Puisque dans le budget de la Sécurité sociale,
02:35qui, je le rappelle, est plus important en volume que le budget de l'État,
02:38et qui porte sur l'hôpital, qui porte sur le pouvoir d'achat des retraités,
02:42sur les déremboursements des médicaments qui sont dans les conclusions
02:46qui ont été retenues, ou le déremboursement des consultations médicales,
02:50nous sommes plusieurs à avoir dit, ce n'est pas satisfaisant.
02:52Et je crois même avoir entendu, je l'ai même entendu hier,
02:55le représentant du Rassemblement national qui disait,
02:57ce sont des lignes rouges qui font que nous serons hostiles à ce budget.
03:01Donc, est-ce que ce week-end, le Premier ministre est capable de dire,
03:05eh bien, si j'ai un 49-3, ou si on revient en lecture,
03:09je reviens sur telle ou telle mesure ?
03:10Il ne fait rien en ce sens.
03:13Donc, le 49-3, je suis au regret de dire qu'il est inéluctable,
03:17parce que le gouvernement n'a pas fait le compromis depuis deux mois.
03:22Et indéniablement, il y aura une censure.
03:24Mais oui, c'est la logique institutionnelle.
03:26Quand on refuse de faire ce qu'on a promis dans son discours de politique générale,
03:29quand Michel Barnier nous disait, je n'ai eu que 15 jours pour préparer le budget,
03:33et donc il est perfectible, et qu'en réalité, il a refusé tout bouger,
03:37il a négocié uniquement avec ses propres soutiens,
03:40et je mets beaucoup de guillemets, parce qu'il les soutenait comme la corde soutient le pendu.
03:43Quand M. Attal disait, hors de question, qu'il y a une augmentation du coût du travail
03:48en revenant sur les allégements de cotisation,
03:50ils n'ont fait que négocier sur ça, refusant,
03:53ce qui était quand même aussi les préoccupations, et je le redis,
03:55aussi longtemps qu'on n'aura pas assez de moyens pour l'hôpital public,
03:58qu'on ne soutiendra pas le pouvoir d'achat des Français,
04:00eh bien, il y aura une vraie difficulté et un manquablement à 49-3.
04:04Mais ils en sont les responsables.