• l’année dernière
Alexis Corbière, député écologiste et social de la 7ème circonscription de la Seine-Saint-Denis, était l’invité de BFM Politique ce 1er décembre. Il est notamment revenu sur une possible censure du gouvernement de Michel Barnier et sur, selon lui, l’importance d’une union de la gauche notamment sur le vote du budget.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour Alexis Corbière. Bonjour.
00:03Merci d'avoir accepté mon invitation et d'être dans BFM Politique, le rendez-vous d'actualité du dimanche en partenariat avec La Tribune Dimanche.
00:11A mes côtés aujourd'hui pour vous interroger Mathieu Croissando, éditorialiste politique à BFM TV. Bonjour Mathieu. Bonjour à tous.
00:18Et Bruno Jeudy, directeur délégué de La Tribune Dimanche. Bonjour Bruno. Bonjour Amandine, bonsoir Monsieur Corbière. Bonjour Monsieur Corbière.
00:24Et bonjour à tous qui nous regardez. Je vous rappelle que vous pouvez d'ailleurs participer à cette émission depuis chez vous.
00:32C'est très simple, vous scannez le QR code qui s'affiche ici à l'écran, vous envoyez vos questions et je les relierai auprès d'Alexis Corbière.
00:39On a beaucoup de questions à vous poser à l'aube de cette semaine cruciale avec demain le projet de loi de financement de la Sécurité sociale
00:46qui arrive à l'Assemblée Nationale avec probablement à l'issue un 49.3 pour Michel Barnier.
00:52Marine Le Pen menace de voter la censure dès cette semaine qui vient et reste ambigu ce matin dans La Tribune Dimanche puisqu'elle dit que la censure n'est,
01:01cela dit, pas inéluctable. Alors Alexis Corbière, qui va remporter ce bras de fer ? Michel Barnier ou Marine Le Pen ?
01:09Bon, ça on verra et Mme Le Pen est en train d'entretenir un suspense. Mais avouez, enfin vous avez décrit la situation assez justement,
01:15mais avouez que c'est tout de même à rebours, c'est mon interprétation du moins, de ce qui s'est passé aux élections de juin 2024.
01:21Le président de la République a fait le choix, on ne l'avait pas poussé pour faire ça, de dire je redonne la parole à nos concitoyens pour savoir un peu
01:27quelle est la photographie du pays. Il me semble que ce qui est assez net, bien sûr l'excès de droite est là, mais qu'il y a eu à l'occasion du second tour
01:35notamment ce qu'on va appeler un désistement pour faire barrage à l'extrême droite et en plus la force politique qui arrive en tête dans ces trois
01:43pôles que constitue la vie politique française, c'est le Nouveau Front Populaire. Pourquoi je raconte tout ça ?
01:48Vous voulez dire que le Rassemblement National prend toute la place aujourd'hui, c'est ça dans les discussions ?
01:53La grande leçon que j'ai tirée, c'est que les Français, tout de même, ont fait parfois des votes un peu baroques, moi je suis un homme de gauche,
01:59votant même parfois pour des macronistes pour éviter que ce soit le Rassemblement National qui soit maître du jeu, arbitre de la suite.
02:05Le Président de la République a tiré comme conclusion de choisir comme Premier Ministre, j'attaque pas l'homme, mais Michel Barnier, qui est associé à une famille politique
02:12qui a fait 6% des voix à l'occasion de l'élection législative, qui compose un gouvernement dont il est en train et qu'il se met dans la main de Madame Le Pen
02:20qui évidemment joue là-dedans, un peu comme on met à l'axe une balle pour se décontracter, elle a quelques stress judiciaires, et nous amène à dire
02:27que va faire Madame Le Pen ? Moi j'ai pas la réponse à ce que fait Madame Le Pen, je sais des choses mais pas ce que pense l'extrême droite.
02:33On pourrait vous renvoyer assez aisément qu'en fait c'est peut-être parce que vous avez eu du côté de la gauche une stratégie trop évidente,
02:38puisque vous avez dit dès le début nous on va censurer, là où Marine Le Pen a laissé planer en effet ce suspense qui lui permet aujourd'hui d'avoir des concessions
02:45là où vous êtes spectateur du jeu.
02:47Moi je ne vais pas reprocher à un opposant de s'opposer, pourquoi ? Je ne suis pas pavlovien, le problème de ce budget, c'est que c'est un budget qui a des conséquences
02:54dans la vie, pour vous, pour moi, pour notre public, que je n'accepte pas. C'est un budget qui a prévu 40 milliards, notamment de réduction de dépenses publiques.
03:01Je ne l'accepte pas. On parle du PLFSS, c'est un budget qui prévoit que le reste à charge pour les gens quand ils ont des médicaments, quand ils achètent des médicaments,
03:08va être plus important. Je ne l'accepte pas. Je veux dire, les gens, parce que je vois bien la difficulté qu'il y a aujourd'hui, et ça n'est pas la direction qu'il faut prendre.
03:16Je voudrais souligner combien nous avons été positifs à l'occasion du, nous c'est le Nouveau Front Populaire, à l'occasion du débat sur le budget.
03:23On a fait des propositions, on a même trouvé des majorités, certes avec une autre cohérence qui est laquelle, que je ne veux pas que ce soit vous ou ceux qui nous regardent.
03:31Avec 35 milliards d'euros en plus d'impôts, ce que le gouvernement ne souhaitait absolument pas.
03:35Oui, parce que la question, c'est pas, il ne faut pas dire des slogans, on paie trop d'impôts. La question, c'est qui paie des impôts ?
03:41Je considère, je suis d'une famille intellectuelle qui considère qu'il y a dans ce pays des gens qui en paient trop, des gens modestes, et qu'il y a des gens qui n'en paient pas assez,
03:48ceux qui ont accumulé des richesses insolentes. Sachez que depuis 2020, les principales milliardaires de ce pays ont vu leur fortune augmenter de 59%.
03:55On peut se dire que ceux qui ont accumulé autant de richesses, par exemple, devraient être davantage sollicités.
04:00Je caricature, mais c'est un peu piquant, je comprends votre question, de me dire, alors M. Corbière, c'est votre faute si vous n'acceptez pas un budget de régression.
04:08Je termine sur une chose, je suis l'élu de la ville de Montreuil et Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, où il y a beaucoup de besoins.
04:13Concrètement, le budget aux collectivités locales, là je vais faire monsieur qui… je mets la casquette de celui qui défend les collectivités locales.
04:19Je veux dire, comme une ville comme Montreuil, qui est une ville dans laquelle il y a des problèmes sociaux, on a 6,2 millions en moins dans le budget.
04:26C'est-à-dire que tout l'investissement qui est prévu par le maire de Montreuil, Patrice Bessac, ne pourra pas avoir lieu, notamment la construction d'une école dans un quartier qui en a besoin.
04:33Pardon, à l'arrivée, moi je dis non et je censure, c'est la logique des choses.
04:36Alors, pour amadouer Marine Le Pen, le Premier ministre a fait des gestes, il y en a un qui concerne directement le quotidien des Français,
04:41c'est la baisse des factures de l'électricité qui devrait se monter à 14% et non pas à 9% comme le prévoyait initialement le budget.
04:49Alors, une partie de la baisse est due à l'évolution du marché, on le sait, ça n'empêche pas un certain nombre de taxes d'augmenter,
04:54mais 14% en moins sur les factures, c'est quand même un geste conséquent pour le pouvoir d'achat des Français.
05:00Vous me corrigez si j'ai une bêtise, la forte augmentation qui était prévue n'aura pas lieu aussi violemment que prévu,
05:06même si c'est la TICFE qui aura qu'à mieux, et je dis aux Français qui écoutent, ça va quand même augmenter.
05:13Mais au final, sur les factures, dit le Premier ministre, ça baisse de 14%.
05:17Oui, mais c'est comme si je vous disais, ne le prenez pas comme agressif de ma part,
05:21je vais vous dire, monsieur Croissando, je vais vous mettre trois gifles et qu'à la fin, je vous en mets qu'une, vous trouverez ça insupportable.
05:26On dit aux Français, ça va fortement augmenter, ça augmente un peu moins que prévu.
05:29Je me félicite que M. Barnier recule, je rappelle que le NFP avait proposé des amendements allant dans ce sens.
05:36Mais c'est Marine Le Pen qui l'obtient.
05:38On va dire qu'on en est arrivé.
05:40Est-ce que le Rassemblement national déforme mieux les classes populaires que vous ?
05:43C'est le danger, c'est-à-dire que si le danger de la mise en scène de M. Barnier, que j'ai essayé d'écrire tout à l'heure,
05:49si aujourd'hui, dans cette espèce de tango qui se danse à deux entre M. Barnier et Mme Le Pen, dont je ne sais pas quelle sera la finalité à la fin,
05:57peut-être qu'il y en a un qui marchera sur le pied de l'autre, mais si c'est pour dire, celle qui pèse,
06:01quand il y a des mesures sociales qui sont prises, que j'écoute, c'est l'extrême droite, alors que nous avons mené ce combat,
06:06politiquement, le message qu'on envoie au pays n'est pas bon.
06:08Je rappelle, je ne veux pas fuir la discussion, mais que notamment M. Macron, s'il est élu président de la République au second tour,
06:16c'est parce qu'il y a des gens qui votent pour M. Macron pour faire barrage à Mme Le Pen, à tel point qu'au soir de son élection,
06:22il dit « je sais que je n'ai pas été élu pour mon programme, pour faire barrage à l'extrême droite ».
06:26Je fais sans doute, je ne vais pas révéler tous mes votes, partie des couillons qui votent pour M. Macron au second tour,
06:31pour ne pas que Mme Le Pen gagne. Si à l'arrivée on se retrouve avec un homme qui nomme un Premier ministre,
06:36et qui non seulement prévoit des choses qui sont dans l'agression sociale, mais qui en plus met en valeur l'extrême droite,
06:40on a quelque chose qui est dangereux sur le plan politique.
06:43– Et si vous souhaitez cette suppression des taxes, ou du moins, hausse moins prévue des taxes sur l'électricité,
06:47vous vous êtes battu pour la gauche, alors pourquoi est-ce que c'est Mme Le Pen qui, comme le dit Mathieu,
06:51apparaît aujourd'hui comme la meilleure défenseuse des classes populaires ?
06:55– Parce que M. Barnier a fait le choix de trouver de lui, d'avoir un dialogue avec elle, il n'avance pas que là-dessus,
07:01il dit qu'il va discuter de la baisse de l'AME par exemple, l'aide médicale d'État,
07:05pour faire croire aux Français que dans ce pays, il y aurait une gaffe J,
07:08parce que les gens en situation irrégulière seraient soignés.
07:11– M. Corbière, parce que là vous dites, c'est le mécanisme de prise en charge des soins urgents
07:18pour les personnes en situation irrégulière,
07:21Michel Barnier fait un geste vis-à-vis du RN sur cette question,
07:27en baissant sensiblement leur prise en charge,
07:30est-ce que c'est vraiment une concession faite au RN,
07:32quand on sait que la droite est pour, qu'une partie des macronistes est pour,
07:35et qu'un rapport écrit par deux personnalités…
07:38– M. Stéphanini.
07:39– M. Stéphanini, qui connaît le sujet, M. Évin, ancien ministre de la Santé,
07:43socialiste, disait eux-mêmes qu'il fallait resserrer le panier de soins,
07:46dans une situation budgétaire compliquée comme la France,
07:49est-ce que finalement, ce n'est pas partie des gestes qui peuvent être acceptés ?
07:53– Vous êtes trop intelligent M. Jeudy, vous me tendez la perche,
07:57mais sur le fond, vous savez très bien que c'est un sujet répété en permanence
08:00par l'extrême droite, qui consiste à dire et à faire croire que dans ce pays,
08:03quand on arrive, immédiatement c'est un pays de cocagne,
08:05même en situation irrégulière, ils avaient même raconté
08:07qu'on allait rembourser de la chirurgie esthétique, c'est totalement fouilleux.
08:11– Je ne vous parle pas de ça.
08:12– J'ai bien compris, mais la petite musique qu'on fait entendre
08:14quand on dit qu'on cherche des économies budgétaires,
08:16de dire qu'en gros, on va moins soigner les gens en situation irrégulière,
08:20moi je ne le défends pas seulement par position humaniste,
08:22et c'est le cas, comme position humaniste, mais aussi pour l'intérêt général,
08:25il vaut mieux que les gens sur le territoire national soient soignés
08:28plutôt qu'ils soient porteurs de microbes, parce que tout le monde,
08:31même ceux qui votent Rassemblement National, en subiront les conséquences,
08:34c'est de la générosité ou du moins une certaine idée de la République,
08:38mais c'est aussi une mesure d'intérêt général.
08:39Mais entre nous, on a bien compris, ou alors je suis un crétin,
08:43mais il y a une petite musique que joue M. Barnier qui consiste à dire,
08:47Madame Le Pen et les dirigeants de l'URN, je vous écoute, je trouve les mots,
08:51on voit bien que c'est ça l'ambiance générale.
08:53– Ils se déshonorent en faisant ça ?
08:55– On ne va pas mettre de morale là-dedans,
08:59pendant l'heure qu'on va passer ensemble,
09:02moi je ne souhaite pas la victoire de l'extrême droite,
09:04donc ça me pose un problème.
09:06– Mais est-ce que vous appelez pour être clair les députés du RN ?
09:09– M. Barnier aurait très bien pu se tourner vers, pourquoi pas,
09:11le Nouveau Front Populaire en disant, je vais abroger la réforme des retraites,
09:14il aurait pu vouloir engager un dialogue sur certains points,
09:16il nous aurait mis un petit peu plus en difficulté,
09:18si je puis dire, rien, il ne lâche rien,
09:20ou alors il y a quelques cuillères de miel dans un énorme bidon de goudron,
09:25mais ça ne fait pas la maille, on va peut-être aborder d'autres sujets.
09:28– Alexis Corbière, si le gouvernement engage,
09:31sa responsabilité c'est de les réutiliser au 49.3
09:33pour faire passer le projet de loi de finances de la sécurité sociale demain,
09:36il y aura une motion de censure qui sera déposée immédiatement
09:39par le Nouveau Front Populaire, est-ce que vous, Alexis Corbière,
09:42vous appelez les députés RN à voter cette motion de censure
09:45déposée par le Nouveau Front Populaire ?
09:47– J'invite tous ceux qui veulent censurer M. Barnier de voter,
09:50donc les députés RN, on va voir s'ils sont dans cette logique ou pas,
09:54d'un certain point de vue, ça va être un moment de vérité pour eux,
09:57vous voyez ce que je veux dire, je vois bien, ça ne vous gêne pas.
10:00– Ça ne vous gêne pas parce que quand même, si j'ai bien compris,
10:02au mois de juillet, vous vouliez faire battre le RN
10:05et maintenant vous voudriez que le RN s'associe à votre motion de censure
10:08pour faire tomber M. Barnier.
10:10– Exprimez-le, je sais bien que c'est toujours le jeu,
10:12la question est de savoir qui s'oppose à M. Barnier, voilà c'est tout.
10:15Est-ce que le RN, moi ça ne me met pas en difficulté,
10:19la vraie question, c'est le RN qui est en difficulté.
10:22– En l'état, vous les appelez à voter la censure ?
10:26– La question que vous me posez, c'est est-ce qu'il est imaginable
10:28que je fasse un même vote si je dépose une motion de censure qu'avec le RN ?
10:31Oui, de la même façon que…
10:33– Vous nous avez dit au début de cette émission,
10:35vous avez évoqué vous-même au début de cette émission,
10:37le message envoyé par les électeurs du Front Républicain,
10:40qui était de dire on fait barrage au Rassemblement National,
10:43du coup on ne se mêle pas avec le Rassemblement National.
10:46Est-ce que vous n'êtes pas en train de faire le contraire ?
10:48– On ne se mêle pas, on ne lui donne pas un protagonisme
10:50qui le met en situation de peser sur des politiques publiques.
10:53Ça c'est la faute à Barthold, ce n'est pas la faute à Corbière.
10:55– Vous pouvez voter avec le RN ?
10:57– S'il s'agit de dire non à moins 40 milliards dans les dépenses publiques,
11:00non à la suppression de 4 000 postes d'enseignants,
11:02non à l'augmentation de l'ONDAM à l'hôpital public,
11:07enfin on pourrait continuer la liste,
11:08non à les moins 6 millions dans la ville de Montreuil,
11:10et je pense à toutes les villes de France.
11:12Oui, si le RN fait un vote qui fait chuter cela,
11:15qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
11:16Je ne vais pas m'y opposer.
11:17– Ça veut dire quoi ?
11:18Il dépend de les mêmes idées que vous, si on pousse le logic ?
11:21– Vous savez bien que des votes communs,
11:23les macronistes et l'extrême droite en font très régulièrement dans l'hémicycle.
11:26– Mais vous, vous êtes la gauche ?
11:27– Oui, justement, le problème n'est pas,
11:29mon projet dans le pays n'est pas de faire chuter des gouvernements en vérité,
11:33c'est une étape, la question c'est comment nous arrivons à la responsabilité.
11:36Moi je crois que la question, déjà il y a un problème démocratique,
11:39de fond, je l'ai un peu évoqué, on essaie d'avancer,
11:42mais tout de même on a des institutions,
11:44aujourd'hui la Ve République, pourrissante,
11:46avec un président qui a de moins en moins de légitimité,
11:49qui choisit qui il veut pour être Premier ministre, c'est un problème,
11:51qui en tire les conclusions…
11:52– Non, c'est la Constitution, M. Corbière.
11:53– Oui, c'est un fausse problème, je suis contre cette Constitution.
11:55– Non, mais la Constitution dit que c'est le Président de la République
11:57qui choisit le Premier ministre,
11:58c'est pas le Parlement qui choisit le Premier ministre.
12:00– Ben, c'est un problème, c'est un problème.
12:03– On fait avec la cinquième, M. Corbière ?
12:04– Oui, non, la cinquième, elle ne dit pas aussi qu'on choisit le parti,
12:07le groupement le plus petit, la cinquième,
12:09elle offre la possibilité d'un exercice autoritaire du pouvoir,
12:13ce que fait actuellement Emmanuel Macron.
12:15– On va terminer là-dessus parce que c'est important, c'est le sujet.
12:18– Mais sur la censure, parce que c'est quand même ce qui intéresse
12:20les Français à l'aube de cette semaine, je voudrais aussi vous interroger,
12:23au-delà du Rassemblement National, sur la position des socialistes.
12:26Le gouvernement a fait appel à eux pour ne pas voter cette censure
12:29en disant qu'ils étaient irresponsables parce que c'est un parti de gouvernement
12:33avec un ancien Président de la République, François Hollande,
12:36qui lui-même, cela dit, va voter la censure.
12:38Est-ce que vous trouvez qu'ils sont dans leur rôle
12:41alors qu'ils ont en effet été au pouvoir auparavant ?
12:43– Oui, nous avons un programme, le NFP, devant les électeurs,
12:46il n'y avait pas de socialistes, communistes, insoumis, écolos.
12:48Tous, on est allés, en défendant le programme Nouveau Front Populaire,
12:51il y a la page de garde, c'est ça le programme,
12:53et ça va être le fil conducteur de mon propos.
12:55Il faut le défendre, il n'est pas idéal, mais à l'heure actuelle,
12:58c'est peut-être un peu rustique, mais c'est ce qu'il y a de mieux.
13:00Et toute tentative de dire qu'il faut autre chose,
13:02quand on est de gauche, nous fait rentrer dans la turbulence.
13:04À partir de là, dans ce programme, il y a des choses claires,
13:06il n'y a pas ce que propose M. Barnier, c'est très concret,
13:09c'est de la politique, il veut ponctionner 40 milliards,
13:12notamment sur les services publics, etc.
13:15Bon, j'ai décrit quelques points, on pourrait continuer,
13:18je ne suis pas d'accord là, je ne suis pas d'accord, donc je m'oppose.
13:20Ou alors les électeurs vont me jeter des cailloux.
13:22– Oui, M. Corbière…
13:23– Ensuite, François Hollande, il a été élu aussi,
13:26pour défendre une certaine idée, même si ça l'a peut-être un peu héritée,
13:30mais il a été élu sur ce mandat.
13:32Je préfère un François Hollande qui respecte le programme du Nouveau Front Populaire
13:34que le François Hollande de 2012-2017.
13:36– Alexis Corbière, il y a une campagne électorale, il y a des résultats,
13:38puis ensuite il y a une situation politique.
13:40Dans cette situation politique, Boris Vallaud, qui est le patron des députés socialistes,
13:43dit que si le gouvernement Barnier chute, il faudrait que toutes les forces
13:47qui ont constitué le front républicain au mois de juillet
13:50trouvent une forme d'accord, de non-censure, pour trouver une solution
13:53et que la France puisse être gouvernée.
13:55Il a été aussitôt accusé d'être de trahison par Jean-Luc Mélenchon.
13:58– Moi, je n'ai pas ce vocabulaire-là, la trahison en moitié…
14:01– Mais est-ce qu'il a raison, Boris Vallaud ?
14:02Est-ce qu'il faudra accepter les compromis et se mettre d'accord
14:04sur des conditions de non-censure avec la droite, avec les macronistes ?
14:07– Ce que je propose, d'abord, on reste unis, le NFP, pas de division.
14:10Toutes les voix de division m'agacent et sont dangereuses.
14:13On va traverser une tempête.
14:14Je ne vois pas, je vais essayer de vous dire les choses franchement,
14:17je ne vois pas de stabilité politique dans la période qui vient.
14:19Il n'y aura aucune solution idéale, donc ça va turbuler, d'accord ?
14:22Et ça, c'est la faute à Macron.
14:23Dans ce cadre-là, je suis pour que les 191 députés du NFP restent unis
14:27et ne commencent pas à se dire, on va chercher des hypothétiques alliées.
14:30D'abord, on reste unis. Ensuite, oui !
14:32Je suis ensuite pour qu'Emmanuel Macron se tourne vers nous
14:35et propose à l'un d'entre nous de conduire un nouveau gouvernement.
14:38Je propose le nom de Lucie Castex, mais…
14:40– On va y revenir plus largement.
14:42– Est-ce qu'il faut être capable de se mettre d'accord
14:44avec les autres forces de l'éthique politique hors rassemblement national ?
14:47– Cette équipe-là, si nous composions un gouvernement,
14:49on n'est pas obligé d'être bourrin et de passer notre temps
14:51à provoquer les uns et les autres pour empêcher d'avancer.
14:53Il peut y avoir des sujets de plan d'urgence de 4, 5 mesures
14:56dans lesquelles on avance, par exemple.
14:58– Aujourd'hui, la gauche a une attitude de bourrin,
15:00pour reprendre notre expression ?
15:01– Non, on n'a même pas été en responsabilité.
15:03Mais j'ai écouté Lucie Castex qui a dit la même chose que moi.
15:05C'est un peu bourrin de commencer à dire
15:07tout le programme, rien que le programme, allez vous faire foutre.
15:09– Ça c'était la phrase de M. Corbière.
15:11– On va parler de Lucie Castex, mais d'abord Bruno,
15:13sur les conséquences éventuelles de cette fonction la semaine prochaine.
15:16– Vous n'êtes pas bourrin, je vous entends parler de responsabilité,
15:19ce qui change par rapport à quelques autres
15:21de vos anciens amis ou amis insoumis.
15:24Pouvez-vous nous assurer que la France ne va pas s'enfoncer
15:27dans une crise financière si vous ne faites pas un minimum
15:30preuve de responsabilité dans cette affaire ?
15:33La censure, c'est forcément des mauvaises nouvelles pour les Français,
15:37qu'ils vont payer chèrement.
15:39On entend ce matin le ministre des Finances dire
15:42370 000 Français vont rentrer dans l'impôt,
15:45370 000 Français supplémentaires vont rentrer dans l'impôt.
15:48– 380 000 même.
15:49– Oui, 380 000.
15:50C'est des conséquences financières qui vont déjà.
15:52– Bruno, je dis, attendez, là-dessus,
15:54je ne dis pas qu'on ne va pas traverser des moments inquiétants,
15:57et moi je suis un homme inquiet,
15:58que ce soit sur le plan économique et social
16:00comme sur le plan politique.
16:01– Donc vous dites qu'il va y avoir une crise financière ?
16:02– Non, non, je veux dire, non, je suis…
16:04ce que dit Bruno Jeudy est important,
16:06parce que les Français, il faut les rassurer,
16:07mécaniquement, le système de l'impôt sur le revenu
16:10est calculé de manière mécanique, selon l'étrange,
16:13je ne rentre pas dans le détail,
16:14et c'est vrai que sans doute 380 000 personnes
16:16qui ne payent pas l'impôt risquent de glisser…
16:20– Vont rentrer dans l'impôt sur le revenu.
16:22– Toutefois, qu'est-ce qu'il se passe ?
16:23– Non, parce qu'il faut expliquer à ceux qui nous écoutent,
16:25parce que oui, le barème de l'impôt sur le revenu
16:27devrait être indexé sur l'inflation,
16:29si ce budget tombe…
16:30– Toutefois, ce qu'il dit le président de la commission
16:31des finances Cochrane, et il a raison,
16:32c'est que si le gouvernement et le budget chutent,
16:35on va sans doute voter dans le cadre d'une loi spéciale
16:37reconduire le budget de l'année dernière,
16:39ensuite un correctif qui peut avoir lieu
16:41tout à fait en janvier ou février,
16:43qui corrige cet effet de bord,
16:45et qui n'aura absolument aucune conséquence
16:47sur les Français, d'accord ?
16:48Ça c'est tout à fait faisable,
16:50donc faire croire que les Français vont payer plus d'impôts,
16:52ce n'est pas exact.
16:53– D'accord, alors continuons,
16:54première victime d'une censure,
16:56ce seront les agriculteurs,
16:57parce que eux par contre, le gazole non routier,
17:00il va augmenter, puisque ce serait le budget 2024
17:05qui s'impliquerait,
17:06donc il n'y aurait pas prolongation
17:07du mécanisme de baisse.
17:09Qu'est-ce que vous leur dites aux agriculteurs ?
17:11Vous allez voter la censure,
17:12et à cause de vous, ils vont payer plus cher leur GNR.
17:14– Ça c'est la cuillère de miel dans le baril de goudron,
17:16sur la question des agriculteurs,
17:18c'est plus la retraite qui m'intéresse
17:20que le fait de baisser la taxe sur le GNR,
17:22qui quand même pose des petits problèmes.
17:23Mais sur la question des retraites,
17:24qui est d'ailleurs une idée, si je ne dis pas de sottises,
17:26qui vient du président communiste André Chassen
17:28pour revaloriser la retraite des agriculteurs.
17:30Mais on pourra y travailler en janvier ou février,
17:33pour voir dans quelles conditions,
17:34notamment on revalorise…
17:36– Vous pouvez y travailler.
17:38– Les agriculteurs, Alexis Corbière,
17:40disent qu'ils ont besoin de stabilité,
17:42Arnaud Rousseau appelle à la stabilité,
17:44et dit qu'il ne faut pas de censure.
17:45– Si il y a une force politique
17:46qui défend les agriculteurs,
17:47contrairement aux idées reçues,
17:48c'est le nouveau fonds populaire.
17:49Nous voulons, nous, leur garantir
17:50un revenu minimum et garanti.
17:52Nous voulons encadrer toutes les marges
17:54que se prend la grande distribution sur leur dos.
17:56Nous voulons que cesse cette comédie
17:58d'une soi-disant opposition au Mercosur de M. Macron.
18:01Je n'ai même pas trouvé trois pays pour faire blocage,
18:03alors qu'il ne cesse de dire qu'il est contre.
18:05Mais moi j'ai peur du jeu de dupe là-dessus,
18:07parce que s'il était contre,
18:08soit cet homme ne pèse plus rien au niveau européen,
18:10soit on peut bloquer tout de même le traité Mercosur.
18:13Les agriculteurs auxquels je pense,
18:14et je suis de leur côté,
18:15sont actuellement mobilisés contre ce traité,
18:17ils ont raison.
18:18Il y a toute une série de faux amis
18:20qui prennent des postures à l'Assemblée nationale
18:22qui n'ont strictement rien fichu depuis 2017.
18:24Après, sur la question de la valorisation
18:26des retraites des agriculteurs,
18:27on va y travailler.
18:28Mais je tiens à dire que cette semaine-là,
18:30les macronistes ont pourri la niche,
18:32c'était la niche FI,
18:33pour qu'on puisse revenir sur la réforme
18:35des retraites de Macron,
18:36qui elle, concerne 28 millions de Français,
18:38qu'on va faire travailler plus longtemps.
18:40Je ne voudrais pas quand même
18:41que M. Barnier et son budget de misère
18:43se transforment dans une défense de la retraite,
18:45alors qu'il inflige une baisse
18:47des pensions de retraite à 28 millions de Français.
18:49Tout de même, il faudrait pas
18:50qu'on les empoure des gogos.
18:51Vous nous avez dit tout à l'heure,
18:52mon objectif, ce n'est pas de faire
18:53chuter les gouvernements,
18:54c'est de préparer les conditions
18:55du retour de la gauche.
18:56Oui.
18:57Est-ce que votre vote de la motion de censure,
18:59c'est un vote d'opposition à ce budget
19:01ou est-ce que vous voulez vraiment
19:02créer cette inconnue politique,
19:04on n'est pas obligé de dire KO,
19:05mais cette inconnue en faisant tomber
19:07le gouvernement Barnier ?
19:08Mais si vous voulez,
19:09moi je ne sais pas faire autrement.
19:11Il y a une suspicion générale
19:12qui s'est engagée dans le pays
19:13quand on est de gauche,
19:15il y a de la gauche,
19:16vous êtes des menteurs,
19:18vous avez des belles paroles
19:19et puis après,
19:20vous êtes comme les autres.
19:21Si je venais à voter,
19:22en plus je suis contre,
19:23mais le budget de Barnier où à jouer,
19:24les gens vont dire,
19:25enfin là, vous êtes en train
19:26de nous imposer.
19:27Les gens, ils regardent
19:28le service public,
19:29ils voient les conséquences que cela a.
19:30Donc il faut être cohérent.
19:31Mais vous pourriez dire,
19:32on est contre le budget
19:33donc on dépose une motion de censure,
19:34mais on ne veut pas des voix
19:35du Rassemblement National.
19:36Mais d'accord,
19:37c'est ce que veut M. Barnier,
19:38ok, et on laisse passer le budget.
19:40Non, mais attendez,
19:41avec cette histoire de pas de voix
19:42du Front National,
19:43ça n'a pas de sens.
19:44Je suis un opposant,
19:45il y aura une motion de censure
19:46et on verra qui sont
19:47les vrais opposants,
19:48si je puis dire,
19:49et le Rassemblement National
19:50va transcender notre censure.
19:51S'il ne la vote pas,
19:52il aidera Barnier à continuer
19:53sa politique de malheur.
19:54On va continuer
19:55et on va continuer
19:56à parler de tout ça
19:57et des conséquences politiques
19:58cette fois de cette censure
19:59et de la démission
20:00d'Emmanuel Macron
20:01que certains évoquent
20:02et souhaitent comme vous.
20:03Par exemple,
20:04on se retrouve dans un instant,
20:05à tout de suite.
20:09On va parler ensemble
20:10de toutes les conséquences,
20:11financières,
20:12de cette possible censure.
20:13On en vient maintenant
20:14aux conséquences politiques.
20:15Si Michel Barnier tombe
20:17dès la semaine qui vient,
20:19peut-être mercredi
20:20ou peut-être jeudi,
20:21vous souhaitez,
20:22a priori,
20:23qu'un Premier ministre de gauche
20:24soit nommé.
20:25Mais pensez-vous vraiment
20:26qu'Emmanuel Macron
20:27va choisir un Premier ministre
20:28de gauche
20:29en ce mois de décembre
20:30alors qu'il ne l'a pas fait
20:31il y a quelques mois
20:32précisément parce qu'il disait
20:33que ça n'assurait pas
20:34la stabilité institutionnelle ?
20:35Vous me demandez
20:36de jouer le rôle
20:37d'un psychanalyste
20:38vis-à-vis de Macron ?
20:39Non, je demande
20:41d'avoir un espoir politique
20:42de la gauche au pouvoir.
20:43Je le crois.
20:44J'espère qu'on a suivi
20:45dans l'échange
20:46qu'on a eu tout à l'heure.
20:47Moi, j'insiste sur le fait
20:48que pour moi,
20:49le NFP est une force
20:50à vocation gouvernementale
20:51et qu'on avait proposé
20:52un budget sur une autre cohérence.
20:53On s'est écharpé un peu
20:54et c'était bien,
20:55mais je vous connais ça en tête.
20:56Moi, mon but n'est pas,
20:57je ne suis pas
20:58comme un pétroleur
20:59qui est là en train
21:00de chercher
21:01à aggraver la situation.
21:02Il y a un budget
21:03qui avait été proposé
21:04et qui a ensuite
21:05été rejeté
21:06dans une alliance
21:07pour le coup,
21:09et qui faisait rentrer
21:10des recettes,
21:11qui même faisait baisser
21:12le déficit.
21:13Donc, on joue le jeu.
21:14J'ai cité le président Coquerel
21:15qui tient ça
21:16d'une main de maître,
21:17il y en a d'autres,
21:18et le groupe auquel je participe
21:19avec Clémentine Autain,
21:20François Ruffin, etc.
21:21On est là-dedans.
21:22C'est une manière
21:23de vous répondre.
21:24C'est-à-dire que
21:25on est en situation
21:26de pouvoir gouverner.
21:27Le NFP est en situation
21:28de pouvoir gouverner.
21:29Pour quelles raisons
21:30Emmanuel Macron
21:31ne nous a pas choisis ?
21:32Ce n'est pas parce qu'il a trouvé
21:33Madame Castex en Petit Patic.
21:34C'est que sur le fond,
21:36nous avons quelques conditions,
21:37notamment revenir
21:38sur la réforme des retraites.
21:39Et ça, M. Macron
21:40ne veut pas en entendre parler.
21:41Je vais même vous dire une chose,
21:42sans doute,
21:43que si M. Cazeneuve
21:44n'a pas été choisi,
21:45c'est que même M. Cazeneuve,
21:46et on connaît
21:47mes désaccords avec lui,
21:48a dû mettre un minimum
21:49de conditions,
21:50dont celle-là,
21:51et Macron ne veut pas
21:52en entendre parler.
21:53Mais vous savez aussi
21:54qu'il faut pour ça
21:55que vous vous entendiez déjà
21:56sur un candidat commun.
21:57Or, il semble aujourd'hui...
21:58A quel échéant ?
21:59Si vous souhaitez, par exemple,
22:00un budget avant le 31 décembre,
22:01il faut que vous vous entendiez
22:02extrêmement vite.
22:03Si vous voulez qu'un Premier ministre
22:04soit nommé très vite.
22:05Vous voulez dire qui concerne
22:06le nouveau Front populaire ?
22:07Qui concerne le nouveau Front populaire.
22:08Or, on est d'accord,
22:09l'option Lucie Castex
22:10n'est plus valable aujourd'hui.
22:11Vous êtes maligne.
22:12Pourquoi ?
22:13On est d'accord.
22:14Moi, je ne suis pas d'accord.
22:15Parce qu'il suffit de lire
22:16l'adresse du nom
22:17dans la tribune dimanche,
22:18notamment vous.
22:19Elle-même, ce matin,
22:20dans la couronne de tribune dimanche,
22:21dit peut-être qu'une autre
22:22personnalité de gauche
22:23sera désignée à ma place
22:24et ça ne poserait pas
22:25de difficultés.
22:26Elle a les mots parfaits.
22:27Elle dit, moi,
22:28je suis une solution,
22:29je ne suis pas un problème.
22:30Je suis une solution.
22:31S'il y a une autre solution,
22:32je prends.
22:33Vous entendez vos camarades
22:34socialistes,
22:35ils auront l'air
22:36de changer d'avis.
22:37Si vous êtes en train de me dire,
22:38quand j'ai dit tout à l'heure
22:39que j'étais un homme inquiet,
22:40que je vois
22:41nombre de difficultés,
22:42on peut y passer
22:434 heures d'émission
22:44et toute une journée
22:45pour vous dire
22:46tous les problèmes que je vois,
22:47les paroles que j'entends
22:48des uns et des autres
22:49de la part du NFP
22:50pour m'expliquer qu'il faut
22:51qu'on se sépare,
22:52qu'on ne se parle plus,
22:53etc.
22:54Et je ne suis pas content.
22:55On arrête les conneries
22:56d'expression triviale
22:57et il y a Lucie Castet
22:58qui nous rassemble.
22:59S'il y a un autre nom,
23:00pourquoi pas.
23:01Pour vous, c'est toujours
23:02Lucie Castet.
23:03Mais je veux dire,
23:04si Emmanuel Macron disait
23:05c'est untel au sein du NFP,
23:06on prendra untel.
23:07Personne ne va dire non.
23:08Bernard Cazeneuve,
23:09c'est toujours non.
23:10Mais le problème de Bernard Cazeneuve,
23:11c'est que,
23:12je vais prendre une métaphore
23:13rudbistique,
23:14quand vous cherchez le capitaine
23:15d'une équipe de rugby,
23:16vous n'allez pas chercher
23:17un basketteur.
23:18Qu'est-ce qu'il a
23:19comme caractéristique,
23:21qui ne supportait pas le NFP,
23:22qui ne voulait pas d'alliance
23:23avec 60 députés,
23:24notamment 70 députés insoumis.
23:26Donc ça ne marche pas son truc.
23:27Je veux dire,
23:28ce n'est pas une affaire personnelle.
23:29Monsieur Cazeneuve
23:30s'est mis lui-même en situation
23:31de ne pas pouvoir
23:32être le candidat premier ministre
23:33du NFP.
23:34Il ne supporte pas le NFP.
23:35Vous voyez ce que je vous dis ?
23:36C'est comme si je vous disais,
23:37monsieur Bruno, jeudi,
23:39de vous demander de faire
23:40quelque chose
23:41que vous ne savez pas faire.
23:42Peut-être que ça n'existe pas
23:43d'ailleurs,
23:44mais j'arrête là.
23:45J'arrête là.
23:46Mais ce que je veux dire,
23:47c'est que...
23:48La politique comme autre chose.
23:50Je vous taquine.
23:51J'espère être compris.
23:53Le NFP doit,
23:55et il aura des difficultés
23:56dans le cadre de cet hémicycle,
23:57le NFP,
23:58et peut-être qu'il sera
23:59sanctionné pour la suite,
24:00mais Emmanuel Macron
24:01doit donner la possibilité
24:02que nous puissions avancer
24:03sur quelques points.
24:04Moi, ce que je propose,
24:05c'est qu'évidemment,
24:06on n'arrive pas en disant
24:07c'est nos 600 points
24:08ou sinon allez vous faire foutre.
24:09C'est ce que vous avez fait
24:10par la voix de Jean-Luc Mélenchon.
24:11Non, mais d'accord,
24:12mais bon,
24:13j'espère que vous n'avez pas
24:14la cruauté de m'inviter
24:15pour dire tout le temps
24:16ce que je pense
24:18à l'égipement
24:19dont Jean-Luc Mélenchon
24:20a pris les choses dernièrement.
24:21J'ai été fichu dehors
24:22de son mouvement
24:23après 25 ans de camaraderie,
24:24traité de tous les noms,
24:25etc.
24:26Et pour autant,
24:27parce que comme quoi
24:28je suis miséricordieux,
24:29je pense qu'il faut l'unité
24:31de tout le monde,
24:32de Jean-Luc Mélenchon
24:33et la France insoumise
24:34jusqu'au plus sectaire
24:35de la France insoumise,
24:36jusqu'à Carole Delga,
24:37etc.,
24:38ce qu'ils voulaient,
24:39pour que nous avancions.
24:40Parce que la menace,
24:41c'est la victoire
24:42de l'extrême droite
24:43ou cinq ans encore
24:44de macronisme déguisé
24:46Ça, ça ne fait toujours pas
24:47une majorité à l'Assemblée.
24:48On rappelle qu'on ne peut pas
24:49dissoudre l'Assemblée
24:50avant le mois de juillet prochain.
24:52Est-ce que le problème,
24:53c'est le président de la République
24:54et comme certains,
24:55est-ce que vous appelez
24:56à sa démission ?
24:57Oui, s'il pouvait partir,
24:58ça réglerait un petit problème.
25:00Maintenant,
25:01qu'est-ce que c'est
25:02qui va avoir lieu ?
25:03Il ne faut pas non plus
25:04que ça serve de prétexte
25:05à quelque chose.
25:06Vous y croyez,
25:07à la démission
25:08du président de la République ?
25:09Ce que je crois,
25:10c'est qu'on est dans
25:11une telle situation de crise
25:12et que si, par exemple,
25:13Emmanuel Macron
25:14ne peut pas partir
25:15au mois de juillet,
25:16en septembre,
25:17et qu'à nouveau,
25:18il prend,
25:19quand je vais être familier,
25:20une énorme tôle électorale,
25:21l'énergie de la colère
25:22va finalement beaucoup
25:23se porter sur lui
25:24et ça va apparaître
25:25comme étant celui
25:26qui est vraiment le problème.
25:27Il est le problème.
25:28En tout cas,
25:29vous ne croyez pas
25:30à une démission rapide
25:31du président ?
25:32Pas avant,
25:33au mieux cet été,
25:34au pire ?
25:35Je vais le dire autrement
25:36et je tiens notamment
25:37à m'exprimer là-dessus.
25:38Est-ce que cette démission
25:39est une solution ?
25:40Il faut que nous préparions,
25:41il faut,
25:42le nouveau Fonds populaire
25:43qui prévoit sérieusement
25:44la possibilité
25:45qu'une élection présidentielle
25:46ait lieu avant 2027.
25:47Ça, j'y crois.
25:48Je vais reparler
25:49de Jean-Luc Mélenchon.
25:50Il a pris la parole vendredi.
25:51Faire croire que,
25:52dans les jours qui viennent,
25:53Emmanuel Macron va démissionner,
25:54je peux me tromper,
25:55mais je n'y crois pas.
25:56Emmanuel Macron,
25:57il prépare l'inauguration
25:58de l'ouverture de Notre-Dame,
25:59l'entrée de Marc Bloch
26:00au Panthéon.
26:01Je ne vois pas le bonhomme
26:02actuellement en situation,
26:03y compris sa psychologie,
26:04je le connais très peu.
26:05Donc, il ne faut pas
26:06que ça serve de prétexte
26:07que le calendrier soit accéléré
26:08pour dire qu'on ne discute plus,
26:09je suis candidat, l'unité,
26:10c'est moi, ralliez-vous
26:11à ma candidature.
26:12C'est un peu plus complexe.
26:13C'est du temps perdu
26:14en attendant la présidentielle.
26:15Ça, c'est Manuel Bompard
26:16qui somme le ministre de l'Intérieur
26:17de déjà fixer
26:18les dates de la présidentielle.
26:19Ça m'intéresserait de savoir
26:20s'il y avait une présidentielle
26:21anticipée, comment on s'y prend
26:22parce que ce n'est pas secondaire.
26:23C'est quoi le calendrier,
26:24le financement,
26:25les signatures et tout.
26:26Mais là,
26:27moi, avec mes amis de l'Après,
26:28on a fait une association,
26:29l'Association pour la République
26:30écologique et sociale
26:31avec Clémentine Autain,
26:32Raquel Garrido,
26:33Hendrick David,
26:34Daniel Simonnet,
26:35tous ceux qui avaient été purgés.
26:36Nous, on est un peu
26:37les insoumis hérétiques.
26:38On continue à porter
26:39la pensée insoumise
26:40dans le programme.
26:41Mais l'hérésie que nous avons eue,
26:42l'hérésie que nous avons portée...
26:43C'est pourquoi de nous expliquer
26:44ce qu'est cet appel ?
26:45Cet appel, c'est un appel
26:46pour une candidature commune
26:47du Nouveau Front populaire.
26:49Et je propose,
26:50avec mes amis,
26:51une méthode.
26:52Est-ce que ça veut dire non
26:53à Jean-Luc Mélenchon, cet appel ?
26:54Non, pas comme ça.
26:55Parce que comme ça, c'est bête.
27:01Mais sur la base du programme
27:02de la France insoumise.
27:03Oui, puis sur la base même
27:04de la désignation
27:05de la France insoumise.
27:06L'histoire qu'il raconte...
27:07Personnellement, j'allais rigoler.
27:08Je ne sais pas si les gens
27:09qui suivent étaient en capacité
27:10comme ils connaissent l'histoire.
27:11C'est-à-dire que c'est
27:12la coordination de la France insoumise,
27:13dont nous avons été expulsés
27:14avec mes amis il y a un an,
27:15qui ensuite va dire
27:16au groupe parlementaire
27:17dont nous avons été chassés
27:18il y a quelques semaines
27:19de confirmer la candidature.
27:21Puis, il se sera mis en ligne
27:22par les gens
27:23qui sont à la France insoumise.
27:24Je rappelle qu'actuellement,
27:25il y a une centaine d'insoumis
27:26qui sont virés
27:27parce qu'ils ont adhéré
27:28à mon association.
27:29Pour vous, on élimine
27:30Jean-Luc Mélenchon
27:31pour être candidat pour 2027 ?
27:32Non, attendez.
27:33Parce que le débat,
27:34je ne veux pas être trop long,
27:35qui, depuis 2022,
27:36m'a amené à rompre
27:37ou du moins à être chassé
27:38de la France insoumise,
27:39c'est celui-là.
27:40C'est celui, comment nous préparons
27:41une prochaine élection présidentielle
27:42avec éventuellement
27:43la possibilité
27:44que ce ne soit pas
27:45la reconduction mécanique
27:46de Jean-Luc Mélenchon.
27:47Et le reproche que je fais
27:48à Jean-Luc,
27:49c'est que la stratégie
27:50de 2022,
27:51ce n'était pas la même
27:52en 2017-2022.
27:53C'est une stratégie
27:54qui l'empêche, selon moi,
27:55de pouvoir gagner
27:56car il se vit plus comme
27:57le chef de la frange
27:58la plus radicale de la gauche
27:59plutôt que d'être quelqu'un
28:00qui reste…
28:01Alors, comment on fait ?
28:02Il y a primaire, pas primaire ?
28:03Alors, d'abord,
28:04il y a plusieurs méthodes.
28:05Soit la méthode dite castée,
28:06c'est-à-dire que les chefs
28:07de partis politiques
28:08se réunissent
28:09et se mettent d'accord.
28:10Je ne désespère pas,
28:11ça peut être possible.
28:12Deuxièmement,
28:13si cette méthode
28:14venait à bloquer,
28:15ceux qui sont
28:16des nouveaux fronts populaires
28:17faire le choix d'un candidat.
28:18C'est-à-dire qu'on met en place
28:19une plateforme, etc.
28:20On fait un vote.
28:21Ceux qui soutiennent
28:22le nouveau front populaire,
28:23ce n'est pas très compliqué.
28:24Ça s'appelle une primaire ?
28:25Ça peut s'appeler,
28:26du moins une désignation,
28:27un grand choix militant.
28:28Quelle est la différence ?
28:29Et donc, dans votre primaire,
28:30il peut y avoir François Ruffin,
28:31François Hollande,
28:32tous ceux qui souhaitent y participer ?
28:33La différence que je vois avec…
28:34Moi, j'ai été très hostile
28:35contre les primaires.
28:36J'ai même écrit un livre
28:37contre les primaires.
28:38C'est que quand il s'agissait
28:39de mettre dans une primaire
28:40Manuel Valls,
28:48si Manuel Valls avait gagné
28:49la primaire,
28:50je ne l'aurais pas soutenu.
28:51Et j'ai la faiblesse
28:52de penser que si,
28:53comment dirais-je,
28:54Mélenchon avait gagné
28:55cette primaire,
28:56Manuel Valls, logiquement,
28:57je ne lui en reparle pas
28:58là-dessus, ne l'aurait pas soutenu.
28:59Aujourd'hui, quelle est la différence ?
29:00C'est le programme commun.
29:01Nous avons fait la NUPES
29:02en 2022.
29:03Nous avons refait
29:04le nouveau front populaire.
29:05Donc, ce cadre,
29:06à mon avis, permet…
29:07Même en 1981,
29:08ça n'avait pas marché.
29:09Il y avait quand même
29:10eu plusieurs candidatures.
29:11Mais en 1981,
29:12le programme commun,
29:13il avait été rompu.
29:1472 programmes communs.
29:15Mais François Mitterrand gagne
29:16justement parce qu'il donne
29:17l'impression d'être celui
29:18qui continue la dynamique
29:19du programme commun.
29:20L'union reste en combat.
29:21Une désignation militante,
29:22pas forcément une primaire
29:23ou ouverte.
29:24Qui est-ce qui incarne
29:25l'unité du nouveau front populaire ?
29:26Pour vous, qui incarne ?
29:27Moi, je peux mettre des noms.
29:28Quand je vois les études d'opinion
29:30autour de François Ruffin,
29:31pourquoi pas ?
29:32C'est un personnage
29:33qui, dans les études d'opinion,
29:34dans l'électorat socialiste,
29:35écolo, communiste,
29:36et même chez les Insoumis,
29:37qui est pas mal.
29:38J'ai cité mon ami Clémentine Autain.
29:40C'est une femme
29:41qui a porté l'unité,
29:42très souvent.
29:43J'ai cité Lucie Casté.
29:44Je veux dire...
29:45Et vous-même, non ?
29:47Marine Tondelier ?
29:48Elle signe avec Lucie Casté.
29:51Moi, Marine Tondelier,
29:52j'aime beaucoup.
29:53Elle est une candidature commune.
29:54Et pourquoi pas ?
29:55Je pense, pour la connaître,
29:56que c'est pas sur quoi elle travaille.
29:57Mais ce que je veux dire,
29:58c'est qu'on peut en donner des noms.
29:59Moi, je vous ai donné
30:00mes noms de cœur,
30:01si je puis dire.
30:02Et pas seulement mes noms de cœur,
30:04des gens qui, je pense,
30:05incarnent l'unité
30:07et le programme des ruptures.
30:08Parce qu'il y a deux écoles
30:09de l'unité, actuellement.
30:10Il y a ceux qui disent
30:11faut l'unité,
30:12mais sur un timbre poste.
30:13En gros, on se rassemble,
30:14on n'a pas de contenu.
30:15Ça, ça perd.
30:16Parce que les gens,
30:17on aura le bol.
30:18Après, il y a ceux qui disent
30:19d'abord la radicalité,
30:20puis si l'unité suit,
30:21tant mieux.
30:22Si elle ne suit pas,
30:23je m'en fous.
30:24Vous avez entendu
30:25ce que j'entends
30:26de la part de Mélenchon ?
30:27On va désigner notre candidat
30:28et puis on va aller voir les autres.
30:29Ça vous intéresse ?
30:30Il fait une offre,
30:31il appelle ça fédérative.
30:32Honnêtement,
30:33elle est plus active
30:34que fédérative.
30:36Alexis Corbière,
30:37j'ai une question pour vous.
30:38Divers téléspectateurs,
30:39j'ai une question pour vous
30:40de Philippe,
30:41qui nous regarde
30:42et qui justement,
30:43en vous entendant parler
30:44de Jean-Luc Mélenchon,
30:45vous demande,
30:46pensez-vous Alexis Corbière
30:47que la posture autoritaire
30:48et les déclarations controversées
30:49de Jean-Luc Mélenchon
30:50nuisent à la crédibilité
30:51et à l'unité
30:52du nouveau front populaire ?
30:53Il s'appelle comment,
30:54notre ami ?
30:55Philippe,
30:56si vous me suivez,
30:57j'ai 26 ans de camaraderie
30:58avec Jean-Luc Mélenchon
30:59et j'ai été traité
31:00comme un malpropre,
31:01pour autant,
31:02par Jean-Luc Mélenchon.
31:03Pour autant,
31:04je suis pour l'unité
31:05avec ce que représente
31:06la France insoumise.
31:07Jean-Luc Mélenchon,
31:08il doit aider,
31:09il doit aider à la suite.
31:10Sa mission historique,
31:11Jean-Luc,
31:12si tu m'écoutes,
31:13c'est tout ton talent,
31:14tu dois mettre au service
31:15qu'il y ait une candidature
31:16qui nous rassemble.
31:17Ça peut même être
31:18quelqu'un de la famille insoumise.
31:19Vous trouvez
31:20qu'il les aide beaucoup,
31:21là ?
31:22Si je fais la liste,
31:23la publication de listes
31:24de députés
31:25qui ne veulent pas abroger
31:26la réforme des retraites,
31:27la proposition de loi
31:28de supprimer le délit
31:29d'hypologie du terrorisme,
31:30j'en passe,
31:32on disait qu'il y avait
31:33des alchimistes au Moyen Âge
31:34qui prenaient du plomb
31:35et qui en faisaient de l'or.
31:36Là, c'est plutôt
31:37l'anti-alchimiste,
31:38celui qui a fait le choix
31:39de ce texte sur l'apologie,
31:40c'est-à-dire d'une idée
31:41qui était un vrai sujet,
31:42un vrai sujet
31:43que le texte
31:44qui lutte contre l'apologie
31:45du terrorisme
31:46rate souvent sa cible.
31:47C'est un vrai sujet.
31:48Il faudrait une réécriture
31:49pour le rendre plus efficace.
31:50Il faut lutter
31:51contre l'apologie du terrorisme.
31:52Bon,
31:53mais là, le texte est fait.
31:54Tout à l'heure,
31:55j'ai dit le mot de bouin,
31:57La faute à qui,
31:58cette ambiance pourrie,
31:59comme dit Jean-Luc Mélenchon ?
32:00Qu'il y ait une stratégie
32:01au sein notamment du NFP
32:02menée par les plus,
32:03parfois ultra,
32:04de la France insoumise
32:05et les plus sectaires
32:06qui m'insultent
32:07tous les quatre matins
32:08pour trouver des textes
32:09provocateurs,
32:10pour, sitôt que le texte
32:11est publié, évidemment,
32:12le PS se met à hurler,
32:13etc.
32:14Et on passe une semaine
32:15à discuter
32:16combien on se déteste
32:17alors qu'on aurait pu
32:18être rassemblés
32:19notamment avec
32:20les parlementaires.
32:21Vous diriez,
32:22Michel Cambière,
32:23que l'ambiance est pourrie ?
32:24Non, ce que je veux dire,
32:25c'est que tout ça,
32:26c'est l'occasion
32:27et c'est pour ça
32:28que je suis content
32:29d'être sur votre plateau
32:30et je vais en faire d'autres.
32:31C'est qu'il faut dire tout ça.
32:32Ce qu'attendent les Français,
32:33c'est qu'on soit regroupés
32:34autour de questions centrales.
32:35Il y a des plans
32:36de licenciements qui tombent,
32:37200 000 emplois
32:38qui vont partir dans le décor,
32:39il y a des scandales,
32:40la famille Muliez
32:41qui va s'attribuer
32:42un milliard d'euros
32:43en supprimant...
32:44On y vient, Alexis Corbière,
32:45mais juste pour finir
32:46sur ce qui s'est passé
32:47à l'Assemblée nationale
32:48et en parlant des retraites,
32:49Alexis Corbière,
32:55soit on donne la parole
32:56à ceux qui soutiennent
32:57le nouveau Front pour vous dire.
32:58On vous a entendu sur l'Union.
32:59Toute tentative,
33:00soit autoritaire
33:01en disant
33:02que c'est moi qui ai choisi,
33:03soit type Hollande,
33:04je suis de retour,
33:05c'est normal qu'il y ait
33:06plusieurs candidats,
33:07nous amène à la défaite.
33:08On vous a entendu
33:09en appel à l'unité
33:10pour 2027.
33:11Et sur un contenu,
33:12sur un programme,
33:13celui du NFT.
33:14Que vous nous avez
33:15en effet montré.
33:16On parlait de Jean-Luc Mélenchon
33:17et on parlait
33:18de ce que souhaite la gauche.
33:19Il y a eu,
33:20ces jours passés,
33:21c'était jeudi
33:22à l'Assemblée nationale,
33:26pour abroger la réforme
33:27des retraites.
33:28Et puis,
33:29comme les députés du Socle commun
33:30étaient contre,
33:31ils ont déposé
33:32beaucoup d'amendements
33:33et ça n'a pas pu être voté
33:34à temps.
33:35Est-ce que pour vous,
33:36la bataille est perdue
33:37mais pas la guerre
33:38ou est-ce qu'il faut
33:39reporter ça au calendre grec
33:40et cette abrogation des retraites
33:41n'aura finalement jamais lieu ?
33:42Il faut faire en sorte
33:43qu'elle ait lieu
33:44et l'engagement que je prends
33:45et avec tous mes amis,
33:46c'est que le programme
33:47que nous porterons,
33:48ce sera de revenir
33:49sur cette réforme des retraites
33:50que je trouve injuste.
33:51Elle va faire basculer,
33:52je crois,
33:54280 000 personnes
33:55sous les minimas sociaux.
33:56Est-ce que vous pouvez
33:57juste nous dire comment ?
33:58Parce que quand on lisait
33:59la proposition de loi,
34:00la réforme Born
34:01était abrogée,
34:02la réforme Touraine
34:03était abrogée
34:04et comment toute cette affaire
34:05a été financée ?
34:06En augmentant
34:07les prix du tabac.
34:08Est-ce que c'est bien sérieux ?
34:09Non, mais augmenter
34:10les prix du tabac,
34:11il faut gager, d'accord ?
34:12Pour que le texte,
34:13ça c'est les combines
34:14de l'Assemblée nationale,
34:15vous présentez un texte,
34:16vous devez expliquer comment…
34:17Mais ça veut dire
34:18que vous n'avez pas trouvé
34:19d'autres pistes financières ?
34:20Non, mais ça veut dire
34:21que dans le cadre
34:23de la réforme des retraites,
34:24on fait avec les moyens,
34:25mais évidemment…
34:26Non, mais c'est pas sérieux,
34:27ça coûte 15 milliards
34:28d'abroger la réforme des retraites.
34:29Non, mais ça va coûter
34:30fort cher, mais vous savez,
34:31de l'argent, on peut en trouver.
34:32Je vous rappelle qu'on avait
34:33trouvé des recettes,
34:34mais ça c'est…
34:35Sur tous les textes,
34:36on gage comme ça,
34:37il y a d'autres sources
34:38de financement.
34:39On peut par exemple demander
34:40à ce que la cotisation patronale
34:41soit plus élevée,
34:42on peut trouver…
34:43Mais ça va coûter fort cher,
34:44vous savez,
34:45vous me le prenez
34:46sur cet aspect-là
34:47et ce que nous disait
34:48le Conseil d'orientation
34:50au-dessus de 55 ans
34:51est extrêmement bas.
34:52Il augmente.
34:53Si on faisait basculer,
34:54si on faisait augmenter
34:55de 10 points,
34:56je vais être, je vais le dire
34:57en positif, de 10 points
34:58l'emploi de ceux
34:59qui ont plus de 55 ans,
35:00si on en met 10% de plus
35:01au travail,
35:02on finance à hauteur
35:03de 2032.
35:04Le problème, c'est pas…
35:05C'est aussi le nombre
35:06de gens qui cotisent
35:07et moi, ce que je trouve
35:08terrible…
35:09Tout le monde est d'accord
35:10là-dessus.
35:11Non, non, tout le monde
35:12n'est pas d'accord
35:13parce qu'il y a 200 000 emplois
35:14qui vont partir dans le décor
35:15et qu'il n'y a pas de loi
35:17dans les groupes
35:18qui font du profit.
35:19Vous m'avez arrêté
35:20dans ma lignée
35:21sur la famille Muliez.
35:22La famille Muliez,
35:23tout le monde connaît
35:24Décathlon.
35:25C'est très sympa
35:26et j'aime beaucoup
35:27ce magasin
35:28mais là,
35:29ils vont ponctionner
35:30un milliard de dividendes
35:31pour l'AFM,
35:32l'association de la famille Muliez.
35:33Un milliard d'euros
35:34dans leur poche
35:35alors qu'ils licencient
35:362400 personnes à Auchan.
35:37C'est proprement scandaleux.
35:38Donc, soit vous vous en prenez
35:39à une autre répartition
35:40des richesses.
35:41Moi, je veux bien
35:42qu'il y ait des gens
35:43qui s'enrichissent
35:44mais de manière aussi insolente,
35:45à une fortune équivalente.
35:46Je regardais hier soir,
35:47si quelqu'un était payé au SMIC
35:48et mettait tout son salaire
35:49sans épargne
35:50dans une caisse,
35:51il faudrait qu'il travaille
35:52pendant 12 millions d'années
35:53pour pouvoir avoir
35:54la même fortune
35:55que Bernard Arnault.
35:56Ça, c'est le monde de 2024.
35:57Il peut interdire
35:58les licenciements ?
35:59Oui, les licenciements boursiers.
36:00Dans des groupes
36:01qui font des profits,
36:02je suis pour
36:03qu'on ne puisse pas
36:04reverser des dividendes
36:05à ces actionnaires
36:06en même temps
36:07qu'on licencie des gens.
36:08Qu'est-ce que je suis en train
36:09de vous dire avec passion ?
36:10C'est que ce qui coûte cher
36:11aussi aux finances publiques,
36:12qui basculent
36:13sous les seuils de pauvreté,
36:14qui développent
36:15plus de maladies,
36:16tout ça nous coûte fort cher.
36:17Le bonheur,
36:18non seulement c'est bien
36:19parce qu'on veut tous
36:20le bonheur collectif,
36:21mais parce que c'est bien
36:22pour la société,
36:23une société d'inégalité.
36:24Quand on repousse
36:25l'âge de la retraite,
36:26en vérité,
36:27si on se parle vraiment,
36:28on sait bien que les gens
36:29ne vont pas aller
36:30jusqu'à la totalité
36:31de leur trimestre.
36:32Donc, ils auront
36:33des petites pensions.
36:34Donc, ce bonheur partagé
36:35serait la ligne de conduite.
36:36Après, il s'est passé
36:37un autre scandale
36:38à l'occasion de cette journée
36:39jeudi,
36:43si lorsqu'on met
36:44dans le cadre
36:45d'une journée d'initiative
36:46parlementaire,
36:47vous avez une pluie,
36:48700 amendements...
36:49C'est ce que vous aviez fait
36:50il y a un an pour bloquer
36:51la réforme des retraites
36:52de Madame Borne.
36:53C'est un petit peu
36:54l'arroseur arrosé,
36:55M. Corbière.
36:56Oui, mais Bruno, je dis,
36:57ce n'est pas la même chose
36:58à l'occasion d'un débat
36:59parlementaire qui prend
37:00plusieurs semaines
37:01d'utiliser des amendements
37:02pour que la discussion
37:03ralentisse quand vous avez
37:043,5 millions de personnes
37:05dans la rue
37:06et des études d'opinion
37:07qui disent que 90% des gens
37:08qui travaillent sont
37:09contre la réforme des retraites,
37:12c'est un peu technique,
37:13ça commence à 9h,
37:14ça finit à minuit,
37:15et à minuit, quoi qu'il arrive,
37:16c'est comme dans
37:17le conte de Cendrillon,
37:18le carrosse se transforme
37:19en citrouille et c'est terminé.
37:20Si vous déposez 700 amendements,
37:21ce que vous dites,
37:22c'est que c'est fini.
37:23Donc, il n'y a plus
37:24de possibilité,
37:25j'espère que les Français
37:26me comprennent,
37:27d'initiative parlementaire
37:28à l'Assemblée nationale.
37:29Ça veut dire que cette instance,
37:30et moi qui suis issu
37:31d'un milieu populaire,
37:32j'ai été très fier
37:33d'avoir été élu député,
37:34mais je vais vous dire,
37:35après quelques années,
37:36il ne se passe plus rien.
37:37Et ça, quand j'ai évoqué
37:38le qualifiement,
37:39il y a Emmanuel Macron,
37:40il y a cet exercice autoritaire.
37:41Il n'y a pas eu des insoumis,
37:42ici ?
37:43Non, je pense que c'est
37:44un des éléments.
37:45Pendant le mandat précédent,
37:46vous pouvez croire
37:47qu'il y a eu des excès ?
37:48Il existe tous les reproches
37:49des insoumis,
37:50mais le fond du problème,
37:51ce n'est pas les insoumis
37:52qui déclenchent des 49.3
37:53pour imposer une réforme
37:54des retraites,
37:55ce n'est pas les insoumis
37:56qui imposent notamment
37:57un choix baroque
37:58de Premier ministre.
37:59Vous savez,
38:00j'ai fait mon quart d'heure
38:02que je suis un homme d'unité,
38:03que j'en ai ras-le-bol
38:04du sectarisme,
38:05parce que je n'ai pas envie
38:06que ce pays bascule dans le néant
38:07ou dans la victoire
38:08de l'extrême droite.
38:09Pour autant,
38:10ne faisons pas des faux procès.
38:11L'autoritarisme de Macron
38:12utilise à plein
38:13la Vème République
38:14qui est un problème.
38:15Il faut passer à la VIème,
38:16un régime plus parlementaire
38:17et qui respecte
38:18véritablement le vote
38:19de la France.
38:20Ça n'offre pas
38:21le meilleur des visages,
38:22le régime parlementaire.
38:23Est-ce que la vraie priorité
38:24aujourd'hui,
38:25au lieu de s'écharper
38:26sur des procédures
38:27ça n'est pas
38:28la situation économique
38:29en ce moment
38:30de la France,
38:31du tissu industriel
38:32et tous ces plans sociaux
38:33qui ont lieu ?
38:34On pense à Arcelor,
38:35à Michelin,
38:36à Auchan.
38:37Est-ce que l'année
38:38qui s'ouvre
38:39vous inquiète beaucoup ?
38:40Vous pensez comme Sophie Binet
38:41qu'on va vers
38:42des destructions
38:43de dizaines de milliers
38:44d'emplois industriels ?
38:45J'ai une grande inquiétude.
38:46200 000 emplois
38:47nous dit la CGT,
38:48j'ai tendance à les croire.
38:49Quel échec
38:50pour la théorie du ruissellement,
38:51le fait qu'on allait être
38:52pro-business,
38:53c'était quoi tous les mois
38:54en anglais ?
38:55C'est la théorie,
38:56la stratégie d'Emmanuel Macron
38:57qui consiste à baisser
38:58notamment beaucoup
38:59de cotisations,
39:00à dépenser de l'argent public
39:01pour les groupes.
39:02Ça a plutôt marché
39:03pendant des années,
39:04vous ne croyez pas justement
39:05qu'à partir du moment
39:06où on charge un peu plus
39:07la barque des impôts
39:08des entreprises
39:09et qu'il n'y a plus
39:10de visibilité
39:11pour les entreprises,
39:12ça créait justement
39:13un arrêt
39:14des investissements ?
39:15Vous pensez vraiment
39:16que là,
39:17les plans de licenciement
39:18c'est dû au fait que
39:19le nouveau fonds populaire
39:20est arrivé en tête aux élections
39:21et qu'il n'y a pas de visibilité ?
39:22Non mais la dissolution
39:23n'a pas aidé.
39:24Les augmentations
39:25d'impôts promises
39:26tout l'été,
39:27ça n'a pas aidé ?
39:28Non mais vous plaisantez.
39:29Aucun économiste sérieux
39:30ne considère
39:31que ces vagues
39:32de licenciements
39:33ne sont dues à ça.
39:34Le problème,
39:35c'est qu'on reste
39:36dans une société
39:37de libre-échange,
39:38de délocalisation possible
39:39et de possibilité.
39:40Vous m'avez dit
39:41est-ce que c'est vraiment possible ?
39:42Légalement,
39:43je le crois
39:44mais moralement,
39:45il le faudrait.
39:46Moi, je n'accepte pas
39:47une société,
39:48j'ai évoqué
39:49la famille Muliez,
39:50où vous prenez
39:51un milliard d'euros
39:52accessoirement créés
39:53et qui nous donne
39:54nos petits shorts
39:55et nos chaussettes
39:56quand on va chez Decathlon.
39:57La famille se le met
39:58dans la poche
39:59pendant que le même groupe,
40:00Auchan,
40:01va supprimer 2400 emplois.
40:02Mais c'est quoi cette société ?
40:03C'est quoi ?
40:04On trouve ça banal
40:05et on va même dire
40:06qu'après tout,
40:07moi je n'accepte pas.
40:08En plus,
40:09je sais que c'est partagé
40:10par tout le monde.
40:11Le problème,
40:12c'est qu'est-ce qu'on fait ?
40:13Une dernière question
40:14parce qu'on en revient
40:15à tout ce qu'on s'est dit
40:16depuis le début
40:17sur cette semaine cruciale
40:18et la censure peut-être
40:19pour Michel Barnier.
40:20Je n'ai pas bien compris
40:21ce qui va se passer
40:22très clairement
40:23dans les prochains jours.
40:24Si Michel Barnier tombe,
40:25c'est quoi la suite ?
40:26Si Michel Barnier tombe,
40:27Emmanuel Macron
40:28doit redemander
40:29à quelqu'un
40:30de composer un gouvernement.
40:31Je l'invite à regarder
40:32le résultat
40:33des élections de juin.
40:34Le regroupement cohérent
40:35le plus important
40:36s'appelle
40:37le Nouveau Fonds Populaire.
40:38De choisir au sein
40:39du Nouveau Fonds Populaire
40:40ou de la famille
40:41du Nouveau Fonds Populaire
40:42quelqu'un pour être
40:43en Premier ministre
40:44et à partir de là,
40:45on se mettra au travail.
40:46Cette équipe se mettra au travail
40:47et sera capable
40:48de passer des compromis
40:49avec les macronistes
40:50et on verra.
40:51Evidemment, moi,
40:52ce que je propose
40:53comme méthode,
40:54il faut écouter
40:55quand notamment
40:56Lucie Castex ou d'autres,
40:57c'est qu'on peut avancer
40:58sur des sujets précis
40:59et de trouver
41:00des points d'alliance.
41:01Tout à l'heure,
41:02je vous ai évoqué
41:03que dans le débat budgétaire,
41:04on a réussi à faire passer
41:05plein de choses.
41:06La taxe Jukman,
41:07la taxe sur les super-profits.
41:08On verra.
41:09Elle est le choix,
41:10le cas échéant
41:11d'Emmanuel Macron.
41:12C'est possible,
41:13mais peut-être que...

Recommandations