Marion Maréchal, députée européenne d'extrême-droite, était l'invitée de Benjamin Duhamel dans "C'est pas tous les jours dimanche", ce dimanche 1er décembre 2024 au soir sur BFMTV.
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00:00Bonsoir Marion Maréchal, merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche. Vous êtes eurodéputée, présidente du mouvement Identité-Liberté.
00:07Les choses s'accélèrent donc au point qu'on est sans doute proche du dénouement. Le Rassemblement National considère que le gouvernement, je cite,
00:13a mis fin à la discussion sur le budget de la Sécurité Sociale. Voilà ce qu'a dit Marine Le Pen à nos confrères de l'AFP, ce qui rend en l'état la censure,
00:22la motion de censure inévitable, ce qui voudrait donc dire que le gouvernement Barnier devrait tomber. Est-ce que vous en félicitez, Marine Le Pen, à raison,
00:31en quelque sorte, de siffler la fin de la récré et de dire que le gouvernement a mis fin à la discussion ?
00:34Non mais ce dont je ne me félicite pas, c'est que Michel Barnier, Premier ministre de la France, ait attendu le week-end et quelques heures précédant,
00:40finalement, le vote de ses textes pour découvrir qu'il fallait peut-être discuter avec le Rassemblement National et ses alliés, qui, je le rappelle quand même,
00:47et la coalition qui est arrivée première en nombre de voix, près de 11 millions de voix. Rappelons quand même le début de cette...
00:53Il faut dire, Marine Le Pen, que le Rassemblement National n'a pas toujours été d'une clarté absolue sur les lignes rouges. On a le sentiment que quand Michel Barnier
00:59cédait sur un point, immédiatement, Marine Le Pen sortait d'une autre ligne rouge.
01:02La position du Rassemblement National et de ses alliés, dont je fais partie depuis l'origine, ça n'a pas été une censure a priori, ou certaine. On a laissé, entre guillemets,
01:09sa chance au produit, si je puis dire, avec le souhait permanent d'une discussion qui n'a pas eu lieu. Il a fallu, une fois de plus, attendre les dernières heures
01:15pour que, d'un coup, le gouvernement Barnier découvre que la censure était possible. Parce que je rappelle quand même, il ne faut pas l'oublier,
01:20que quand on arrive à l'Assemblée Nationale, on a un mandat. On a un mandat des Français. Donc on est tenus, quand même, de faire respecter ce pour quoi on a été élus.
01:26Et en l'occurrence, le Rassemblement National et ses alliés ont pris comme engagement de défendre un budget dans lequel il n'y aurait pas de hausse d'impôts.
01:32Or, nous sommes face à près de 30 milliards de hausses de prélèvements obligatoires et dans lequel il y aurait, en revanche, des baisses significatives de fonctionnement,
01:41notamment dans les dépenses de l'État et dans les dépenses du train de vie de l'État en général. Or, nous voyons bien que, de ce point de vue-là,
01:46nous sommes très loin des objectifs et des engagements pris auprès des électeurs. Donc, il est normal, si vous voulez, qu'à partir de là, cette menace de censure arrive.
01:55Je ne désespère pas et nous ne désespérons pas.
01:57Vous pensez encore, même après les déclarations de Marine Le Pen, que les choses puissent évoluer ?
02:01Ça revient de la responsabilité, maintenant, du gouvernement. Mais pardonnez-moi.
02:04L'ultimatum fixé par Marine Le Pen, c'était de dire à Michel Barnier « il a jusqu'à lundi ».
02:09Écoutez, très bien. Maintenant, c'est entre ses mains. Mais je tiens juste à me mettre un peu en porte-à-faux avec la petite musique qu'on entend depuis quelques jours,
02:16qui est d'une forme d'inversion accusatoire, comme si c'était l'opposition, finalement, qui serait responsable d'une forme de chaos budgétaire et financier.
02:21Pardonnez-moi, mais ceux qui sont aujourd'hui à l'origine de cette situation, c'est avant tout ces temps de macronisme qui ont quand même conduit à ce que nous soyons
02:28dans une ruine budgétaire et une dette abyssale, en restant quand même, rappelons-le, le pays avec le plus grand taux de prélèvements obligatoires au monde.
02:35Un président qui a décidé de dissoudre de manière chaotique, au lieu simplement d'organiser une dissolution avec des élections, pourquoi pas en octobre ou en novembre,
02:41qui auraient pu permettre d'avoir les choses de manière apaisées. Et je finis par là. Un Gabriel Attal, qui a fait élire, dans le cas du Front républicain,
02:47de nombreux élus du Nouveau Front populaire qui participent de l'instabilité. Donc excusez-moi de dire, simplement pour conclure, que ne faisons pas porter
02:54la responsabilité de la tempête budgétaire et financière qui a commencé avant cette menace de censure sur les oppositions, et en particulier sur la coalition du Coran.
03:01On va parler de tous ces éléments et effectivement des éventuelles conséquences politiques, financières, s'il aventure le gouvernement de Michel Barnier tomber.
03:07D'abord, juste pour être extrêmement clair et pour poursuivre la première question que je vous posais, si vous étiez parlementaire député à l'Assemblée nationale,
03:14en l'État, vous voteriez la censure ?
03:17Écoutez, si en effet le gouvernement de Michel Barnier ne bouge sur aucun point et qu'il présente ce budget qui est un budget de hausse massive des impôts
03:25sur les entreprises et les ménages et en parallèle qui est très insatisfaisant sur les objectifs de baisse des dépenses publiques, oui, parce que tout simplement
03:32j'aurais été élue avec un mandat qui va à l'encontre de cela et qu'on voit bien qu'il y a eu un manque de volonté politique majeure, une forme de facilité
03:39qui est caractéristique d'ailleurs du centrisme depuis des décennies, qui consiste à penser qu'il suffit de manière démagogique, soit disant, d'annoncer des hausses d'impôts
03:46sur les grands groupes ou sur les plus riches, là où on voit bien que c'est des parlementaires.
03:49Vous voteriez la censure d'un gouvernement dirigé par un homme de droite, Michel Barnier, avec comme ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, dont vous traissiez les louanges
03:57quelques jours après sa nomination. Tout ça, vous le mettez de côté pour dire que vous voteriez la censure.
04:03Selon mes critères, je ne considère pas que Michel Barnier soit de droite. Pour moi, c'est un homme du centre et c'est l'archétype même du centriste.
04:08Mais il ne suffit pas de se dire de droite. À un moment donné, il faut en faire la démonstration dans les actes.
04:13Un gouvernement de droite qui commence par arriver aux affaires en augmentant massivement les impôts et en ne faisant aucun effort structurel de baisse des dépenses publiques.
04:19Il y a aujourd'hui deux grands points de dépenses qui sont d'ailleurs les premiers responsables des déficits publics massifs que nous avons.
04:27Un, la question de la dépense sociale. Nous avons aujourd'hui 33% du PIB qui est consacré à la dépense sociale.
04:32Or, rien n'a été fait dans le sens de la réduction des dépenses, notamment des dérives de l'assistanat dans notre pays.
04:37On voit par exemple des dépenses explosées comme celle du RSA qui est aussi entre 13 et 15 milliards d'euros par an.
04:42Aucune réponse n'a été apportée.
04:44La famille politique avec laquelle vous êtes alliée, celle de Marine Le Pen, s'est opposée à l'idée de conditionner la perception du RSA à des heures de travail pour la collectivité.
04:54Je ne suis pas certain que ce soit le meilleur argument.
04:56Déjà, je parle au nom du mouvement qui est le mien, Identité et Liberté. D'autres, en effet, je suis dans le cadre d'une coalition avec le Rassemblement National
05:03qui lui aussi, d'ailleurs, a posé cette question aujourd'hui des dérives de l'assistanat sur le débat.
05:07Maintenant, on en discute. Or, le gouvernement a refusé de poser ce sujet.
05:10Et la deuxième chose, pardon, c'est la question du budget de fonctionnement qui est le deuxième point de dépense de l'État majeur.
05:15Et là, typiquement, on a eu beaucoup de débats sur la question du coût, par exemple, des agences de l'État qui coûteraient près de 84 milliards d'euros par an.
05:21On n'a eu aucune annonce de suppression, par exemple, d'un certain nombre de ces agences.
05:25Même sur les promesses aujourd'hui de réduction du nombre de fonctionnaires, on parle de 2000 sur un total de près de 5 millions.
05:31On va parler de ces éléments budgétaires. Juste avant cette information qui vient de nous parvenir,
05:35l'entourage de Michel Barnier dit à BFMTV la chose suivante.
05:39Le gouvernement reste ouvert au dialogue comme il l'est depuis le début.
05:43Donc, au fond, Michel Barnier ne semble pas aligné avec Marine Le Pen qui dit que les discussions sont closes.
05:50Qu'est-ce que vous demandez à Michel Barnier pour que la force politique avec laquelle vous êtes allié, l'ORN, ne vote pas la censure ?
05:59Revenons à l'origine. Pourquoi Marine Le Pen dit qu'aujourd'hui les discussions sont fermées ?
06:02Parce que le ministre du Travail s'est aventuré à faire une déclaration il y a quelques heures de cela
06:06en expliquant que le texte qui serait présenté serait présenté en l'État sans aucune modification.
06:11À partir de là, il est logique, si vous voulez, que le RN et ses alliés en prennent acte.
06:16Sur quoi il faut faire bouger ce budget ? Parce qu'au fond, les lignes rouges de Marine Le Pen, si on les liste,
06:20c'est la question de l'indexation des pensions de retraite au 1er janvier intégrale,
06:24c'est la question des exonérations de charges et du déremboursement des médicaments.
06:29Il faut que le gouvernement lâche sur tous ces points ?
06:31Typiquement, oui en effet. Mais typiquement, au-delà de ça, puisqu'on parle de l'exonération des charges,
06:35on sait aujourd'hui qu'on est passé d'une hausse de ces charges de 3 milliards à 1,6 milliards seulement,
06:40mais c'est toujours 1,6 milliard de trop.
06:42Sur combien d'exonération de cotisation totale ?
06:44Sur 80 milliards d'euros d'exonération de charges.
06:46Si vous voulez aimer le problème, c'est qu'aujourd'hui on est face à, personne n'en parle d'ailleurs,
06:50à une défaillance historique, un nombre de défaillances historiques de nos entreprises.
06:55C'est un carnage auprès des tribunaux de commerce, un carnage.
06:58Donc on peut faire comme si cela n'existait pas.
07:00On peut, pour faire des économies de bout de champ d'aige d'un milliard sur les centaines de milliards de déficit
07:05que nous connaissons, aller chercher une fois de plus à taper sur le coût du travail,
07:08alors qu'on sait déjà la difficulté de nos entreprises à embaucher et les taux de chômage qui explosent.
07:13Moi je vais vous le dire, je pense que c'est l'inverse que nous aurions dû faire.
07:15Nous aurions dû même viser, au-delà de ne pas augmenter les impôts, à baisser les impôts.
07:19Parce que le problème c'est que, en fait, tout ça est un vaste mensonge.
07:22Aujourd'hui, Michel Barnier annonce, alors il est plus prudent qu'il n'y était il y a quelques semaines,
07:25qu'il souhaiterait, il pense pouvoir réussir à réduire le déficit à 5% plus toxique l'année prochaine.
07:31Autour de 5%.
07:32Voilà, sauf que, pardonnez-moi, mais les prévisions de croissance sur lesquelles sont basées ce budget sont mensongères.
07:36Comme c'était le cas déjà sous Bruno Le Maire.
07:38Donc à un moment donné, on n'en est plus, si vous voulez, à simplement des petits bricolages,
07:42de petits milliards par-ci, petits dizaines de millions par-là.
07:44On en est à des appels de réponses structurelles.
07:46Et là, si je dois vous en donner des pistes, je peux vous en donner, typiquement, chaque année,
07:51chaque année, le gouvernement verse près de 30 milliards d'euros chaque année
07:56pour compenser le déficit des retraites de la fonction publique.
07:59Nous avons, par exemple, chaque année 15 milliards d'euros de dépenses pour l'absentéisme dans la fonction publique.
08:05Et Mario Maréchal, le rassemblement national avec lequel vous êtes allié,
08:08souhaite l'abrogation de la réforme d'Elisabeth Borne,
08:10et celle de Marisol Touraine en 2013.
08:12Donc là encore, sur les retraites, je ne crois pas qu'on soit exactement sur une perspective d'économie,
08:16quant à la politique que vous présentez.
08:18Pardonnez-moi, mais sur ces sujets, depuis des années,
08:20le rassemblement national défend d'ailleurs l'alignement du régime public
08:23avec le régime privé sur les retraites.
08:25Vous n'êtes pas alignée sur la question des retraites.
08:27Non, mais moi, je ne suis pas alignée aujourd'hui parfaitement avec ce que propose le rassemblement national.
08:30Mais il y a donc un chemin, puisque tout le monde aujourd'hui considère
08:33que nous avons un problème de différences significatives entre le régime privé et le régime public.
08:39Jamais, à aucun moment, cette idée n'a été mise sur la table.
08:42On n'a jamais évoqué, par exemple, le rassemblement national défend,
08:44avec ses alliés dont je fais partie, la privatisation de l'audiovisuel public,
08:48qui coûte près de 4 milliards d'euros par an.
08:50On en est à chercher des économies structurelles.
08:52Pourquoi ça n'a pas été mis sur la table ?
08:53Vous voyez, ce sont des exemples, mais on voit bien qu'on a été très timorés,
08:56et au regard de la situation, ça n'est pas satisfaisant.
08:58Je rappelle, Mario Maréchal, ces deux informations.
09:00D'abord, le rassemblement national qui considère que le gouvernement, je cite, a mis fin à la discussion.
09:04Voilà ce que dit Marine Le Pen à nos confrères de l'AFP.
09:06La réponse du gouvernement de Michel Barnier qui se dit, je cite,
09:09« toujours ouvert au dialogue comme il l'est depuis le début ».
09:12Voilà ce que Matignon, l'entourage de Michel Barnier, dit à BFM TV.
09:15J'aimerais, puisque vous l'évoquiez il y a un instant, qu'on parle des conséquences,
09:18Mario Maréchal, si d'aventure le gouvernement Barnier tombait.
09:21Vous expliquez, il y a un instant, au fond, ce n'est pas notre responsabilité,
09:25ça vient de plus loin.
09:27De fait.
09:28Simplement, on a une situation où, si le gouvernement tombe,
09:31on ne peut pas exclure une panique sur les marchés financiers,
09:34une augmentation des taux d'intérêt,
09:36ce qui aboutirait à ce que le coût de refinancement de la dette
09:39soit plus important pour la France et donc pour les contribuables.
09:43Quand on veut être un parti de gouvernement,
09:46quand on dit être responsable,
09:48est-ce que c'est vraiment responsable, dans ces circonstances,
09:50de prendre le risque de faire chuter le Premier ministre ?
09:53Est-ce que c'est vraiment raisonnable ?
09:55Déjà, un, c'est trop facile, parce que ceux qui seraient aujourd'hui responsables
09:58de la censure et la chute de ce gouvernement, c'est le gouvernement lui-même.
10:01C'est Michel Barnier qui s'auto-censurerait en ayant refusé, je le redis,
10:06de discuter de manière sérieuse et de négocier de manière sérieuse
10:09avec le RN et ses alliés depuis des semaines maintenant,
10:12des semaines, pour se réveiller quelques heures avant.
10:14Quand on dit qu'on va réformer l'AME, l'Aide médicale d'État,
10:17quand on dit qu'on renonce à l'augmentation des taxes sur l'électricité,
10:20on ne peut pas considérer que le gouvernement Barnier n'ait envoyé aucun signaux.
10:23Réformer l'AME au moment où on a augmenté d'ailleurs ses dépenses de l'AME
10:26tout en annonçant qu'on va baisser les remboursements
10:28d'un certain nombre de médicaments des Français,
10:30c'est très insatisfaisant, première chose.
10:32Deuxième chose, nous sommes aujourd'hui face à une situation
10:35où le gouvernement n'a pas pris manifestement la mesure
10:38du rapport de force à l'Assemblée nationale.
10:41Je le répète, cette coalition est arrivée première aux dernières élections législatives.
10:44Elle aurait dû être un partenaire privilégié des discussions,
10:48d'autant plus qu'il n'y avait pas de volonté de censure a priori.
10:50Donc il y avait une volonté aujourd'hui de négociation.
10:52Maintenant, ce dont vous parlez relève aujourd'hui de la spéculation.
10:55Parce que, d'après les dernières informations qu'on a eues,
10:59la chute du gouvernement sera totalement indolore, aucune conséquence.
11:02Non, ce que je suis en train de vous dire, c'est que la tempête,
11:04une fois de plus financière et budgétaire, elle n'a pas attendu.
11:06La note de la France a été dégradée il y a plusieurs semaines
11:09du fait de la situation budgétaire dont nous avons hérité, comme vous le savez.
11:13Là encore récemment, il y a eu, malgré cette menace de censure,
11:16une agence de notation qui, fort heureusement,
11:19exactement vendredi, n'a pas pour l'instant dégradé.
11:23Et de fait, on ne peut pas, à un moment donné,
11:25au prétexte d'une spéculation hypothétique,
11:28renoncer à faire de la politique.
11:30C'est-à-dire à défendre auprès de ce gouvernement
11:33ce pour quoi les Français nous ont élu.
11:34Autre conséquence concrète, Marion Maréchal,
11:36si le gouvernement chute, le budget est rejeté,
11:38ça veut donc dire qu'il faudrait alors, c'est un peu technique,
11:40mais expliquons-le à ceux qui nous regardent,
11:41faire voter ce qu'on appelle une loi spéciale,
11:43qui reconduirait le budget 2024 sur 2025.
11:45Ça veut dire, par exemple, une conséquence très concrète,
11:47pas d'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation.
11:49Ça veut donc dire qu'on a un peu moins de 400 000 contribuables
11:51qui, aujourd'hui, ne payent pas l'impôt sur le revenu,
11:53qui le paieraient en 2025.
11:54Ça, pareil, on met tout ça...
11:56Je ne vais pas vous dire que la reconduction...
11:58Excusez-moi, mais déjà, je ne suis pas satisfaite
12:00de cette situation, pardonnez-moi,
12:01mais on l'a subie comme tous les Français,
12:03on est victime, comme tous les Français,
12:05du choix du président de la République
12:06et de la situation budgétaire dont nous héritons.
12:07Et nous essayons de faire au mieux dans cette situation.
12:10Si le budget était reconduit par le biais d'une loi spéciale,
12:12ça éviterait au moins un minimal les 30 milliards de hausses
12:15d'augmentation des impôts qui sont prévues.
12:17J'ai entendu beaucoup de choses aussi
12:18concernant les agriculteurs.
12:19En réalité, la plupart des avantages
12:21qui ont été obtenus et à juste titre
12:23par les agriculteurs ces dernières années
12:24ne seraient pas remis en cause, notamment...
12:25Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA,
12:27dit qu'on a besoin d'un budget.
12:29Non, mais d'accord, mais notamment
12:30ce qui a été évoqué, je pense, par exemple,
12:32sur la fiscalité du gazole non routier
12:33ne serait pas remis en cause, par exemple.
12:34Donc arrêtons de faire des scénarios apocalyptiques
12:38au prétexte que l'opposition serait irresponsable.
12:40Ce qui est irresponsable, c'est un gouvernement,
12:42une fois de plus, qui a négocié
12:44de manière exclusive, en réalité,
12:46avec les macronistes et avec les ALR,
12:49en tentant d'occulter complètement
12:50la coalition aujourd'hui du Corps national.
12:52Et ça, ça n'est pas admissible.
12:53Donc à un moment donné, il faut entendre
12:54ce qu'ont voulu dire les Français
12:55aux dernières élections.
12:56Si le gouvernement chute,
12:57il se passe quoi derrière ?
12:58Au fond, quel scénario vous paraît
13:00le plus acceptable ?
13:01Est-ce que c'est la nomination
13:02d'un nouveau Premier ministre ?
13:04On parle, par exemple, de François Bayrou,
13:06Sébastien Lecornu.
13:07Ou est-ce que vous faites partie
13:08de celles et ceux, et il faut dire
13:09que les voix sont de plus en plus
13:10nombreuses ces derniers jours,
13:11qui disent la seule solution,
13:13la seule façon de débloquer
13:15le jeu institutionnel,
13:16c'est la démission du Président de la République ?
13:18De fait, le Président de la République
13:20nous a mis dans une situation
13:21d'instabilité subie,
13:22dont nous pouvons très difficilement
13:23nous départir, puisque nous ne pouvons
13:24pas dissoudre avant juin prochain.
13:25Je ne vous l'apprends pas.
13:26Donc à partir de là, nous risquons
13:28d'avoir des gouvernements
13:29de bricolage, si je puis dire,
13:31d'ici là, qui seront d'abord
13:32des gouvernements techniques
13:33avant d'être des gouvernements politiques.
13:34Maintenant, j'ai envie de vous dire
13:36qu'il a été fait le choix
13:37d'un gouvernement centriste,
13:39on aurait pu faire un choix différent.
13:41Il y aurait pu avoir un gouvernement
13:42qui aille, par exemple,
13:44d'une partie du centre droit
13:45jusqu'au Corps national.
13:47Vous avez entendu ?
13:48Le Corps national souhaitait participer
13:50à un gouvernement ?
13:52Moi, je n'ai pas entendu.
13:53Vous savez ce que disait
13:54François Mitterrand ?
13:55Il dit que l'Union est
13:56un combat du quotidien.
13:57Mais dans cette situation,
13:58ce qui est sûr, c'est que
13:59la plupart des pays
14:00l'ont connu en Europe
14:01et continuent de le connaître.
14:02Je ne vois pas pourquoi, d'office,
14:04il a été fait le choix
14:05d'écarter, jusque d'ailleurs
14:06dans le fonctionnement même
14:07de l'Assemblée et les postes
14:08de l'Assemblée nationale,
14:09le Corps national.
14:10On aurait pu avoir une configuration
14:12où, évidemment, j'imagine bien
14:13que le président Emmanuel Macron
14:14ne s'aventurera pas à cela.
14:15Je ne suis pas en train de vous dire
14:17que je suis heureuse
14:18de remettre en jeu ce gouvernement
14:19avec le risque, demain,
14:20de voir une gauche
14:21ou une extrême gauche au pouvoir.
14:22Mais en même temps,
14:23j'ai envie de dire
14:24que nous sommes, une fois de plus,
14:25responsables du mandat
14:26que nous ont donné les Français.
14:27Un mot, Marion Maréchal,
14:28avant d'aborder un autre sujet,
14:29sur votre situation politique.
14:31Au fond, la leçon
14:32qu'on peut tirer de cette séquence
14:34et des échanges
14:35qu'il peut y avoir
14:36par médias interposés
14:37entre Matignon
14:38et le Rassemblement national,
14:39c'est qu'au fond,
14:41Marine Le Pen détient,
14:42dans ses mains,
14:43le sort du gouvernement
14:44et une partie de la clé
14:45de la situation politique.
14:46Vous, vous êtes eurodéputée.
14:48Vous avez trois députés nationaux
14:50à parenter Rassemblement national.
14:52Ce n'est pas vous faire offense
14:53que de dire que vous pesez
14:54assez peu sur le jeu politique
14:55en ce moment.
14:56À quoi vous servez dans la séquence ?
14:57Merci pour cette question
14:58très aimable.
14:59Écoutez, non, je crois
15:00qu'on sert au même titre,
15:01d'ailleurs, que les alliés
15:02que peuvent représenter
15:03l'UDR avec Éric Ciotti
15:04dans le cadre de cette grande
15:05coalition du camp national.
15:06Ils ont beaucoup fait
15:07de députés gros à l'Assemblée.
15:08Pourquoi, aujourd'hui,
15:09j'ai monté Identité-Liberté ?
15:10Nous en avions déjà parlé
15:11pour une raison simple,
15:12c'est qu'aujourd'hui,
15:13quoi qu'on en dise,
15:14le Rassemblement national
15:15n'a pas pu, de fait,
15:16remporter les dernières
15:17élections législatives.
15:18Et donc, je crois qu'il est
15:19nécessaire que nous rassemblions
15:20encore davantage
15:21et que nous portions,
15:22au sein de cette coalition,
15:23une voix complémentaire
15:24avec sa singularité.
15:25Vous ne dites pas,
15:26Marine Le Pen,
15:27je peserais quand même
15:28beaucoup plus
15:29son été en ORN
15:30parce que vous n'arrêtez pas
15:31d'utiliser depuis le début
15:32de cette interview
15:33l'idée de coalition.
15:34Je ne crois pas que Marine Le Pen
15:35nous avons pu,
15:36vous l'avez rappelé,
15:37lui faire élire trois députés
15:38au sein, précisément,
15:39de cette coalition.
15:40Ce n'est pas la volonté,
15:41d'ailleurs, et je le remercie
15:42de Marine Le Pen.
15:43Au même titre, d'ailleurs,
15:44que si Éric Ciotti
15:45a pu obtenir une dizaine
15:46de députés.
15:47Je ne l'entends jamais
15:48citer votre parti
15:49dans la coalition.
15:50Je l'entends citer Éric Ciotti,
15:51je ne l'entends pas citer
15:52Identité-Liberté.
15:53Si les trois députés
15:54d'Identité-Liberté
15:55sont aujourd'hui apparentés
15:56au groupe RN,
15:57c'est bien qu'il y a
15:58quand même une alliance,
15:59vous me l'accorderez
16:00au-delà du simple socle
16:01du RN.
16:02Et pour ça, il faut avoir
16:03des complémentarités
16:04sur les idées
16:05et les propositions.
16:06Et c'est ce que nous faisons
16:07avec Identité-Liberté,
16:08vous l'avez vu notamment
16:09sur les questions économiques,
16:10pour aller convaincre
16:11tous ceux que nous n'avons pas
16:12encore réussi à convaincre
16:13aux dernières élections législatives.
16:14Un mot encore,
16:15Mme Rachel,
16:16sur l'une des polémiques
16:17de la semaine
16:18à laquelle vous avez participé
16:19sur le futur programme
16:20d'éducation à la sexualité.
16:21On a entendu des voix discordantes
16:22au sein du gouvernement
16:23entre la ministre
16:24de l'Éducation nationale
16:25qui dit, je cite,
16:26Alexandre Portier
16:27qui dit vouloir la compâtre.
16:28Vous avez soutenu
16:29ce ministre délégué,
16:30Alexandre Portier.
16:31Alors, j'ai un peu de mal,
16:32je dois dire,
16:33à comprendre ce qui vous dérange
16:34dans ce programme
16:35d'éducation à la sexualité.
16:36C'est quoi ?
16:37C'est qu'on apprenne
16:38le consentement,
16:39qu'il peut y avoir
16:40plusieurs types de familles,
16:41monoparentales,
16:42homoparentales.
16:43Qu'est-ce qui vous pose problème ?
16:44Je note que de Anne Genova
16:45à Anne Genote,
16:46pardon,
16:47je vais y arriver ce soir,
16:48c'est dimanche,
16:49de cette ministre
16:50à, depuis Najat Vallaud-Benkassem,
16:51c'est dix ans de déni.
16:52Parce que déjà à l'époque,
16:53Najat Vallaud-Benkassem
16:54nous expliquait
16:55que la théorie du genre
16:56n'existait pas.
16:57Or, on découvre
16:58à travers la voix,
16:59d'ailleurs courageuse
17:00et que je soutiens à 100%
17:01de ce ministre délégué
17:02qui est Alexandre Portier,
17:03qu'en réalité,
17:04le terme identité de genre
17:05était présent
17:06avec toutes les implications,
17:07j'en parlerai,
17:08était présent une quarantaine de fois
17:09dans le programme
17:10d'éducation sexuelle
17:11proposé dans les écoles
17:12de nos enfants.
17:13Dire identité de genre,
17:14ça ne veut pas dire
17:15qu'il y a une théorie du genre.
17:16Excusez-moi,
17:17j'y reviens.
17:18Déjà parce que vous accordez
17:19sur le terme genre
17:20et le terme genre
17:21signifie précisément
17:22que le sexe biologique
17:23en réalité ne compte pas
17:24et qu'il serait
17:25une simple construction sociale.
17:26Et d'ailleurs,
17:27ce ministre est très courageux
17:28parce qu'il parle d'ailleurs,
17:29et à juste titre,
17:30de philosophie
17:31de la théorie du genre.
17:32Donc il admet,
17:33et je le soutiens en cela,
17:34qu'il ne s'agit là
17:35en fait d'une opinion,
17:36d'une idéologie.
17:37Et je ne vois toujours pas
17:38ce qui vous embête concrètement
17:39dans ce programme.
17:40Et alors,
17:41très concrètement,
17:42c'est simple,
17:43nous avons,
17:44par exemple,
17:45à partir de la 6e,
17:46donc au collège,
17:47à partir de 11 ans,
17:48parce que c'est
17:49quand même 11 ans,
17:50dans le cadre de la
17:51prétendue lutte
17:52contre les infections
17:53sexuellement transmissibles
17:54ou maladies sexuellement
17:55transmissibles,
17:56ce qui en soit
17:57évidemment une bonne chose.
17:58Déjà,
17:59un ensemble
18:00d'explications
18:01de pratiques sexuelles,
18:02en parlant même
18:03de chemsex,
18:04de polyamour,
18:05de prostitution,
18:06ça c'est pour la pratique sexuelle.
18:07Mais au-delà de ça,
18:08nous avons aujourd'hui,
18:09dans le cadre du déroulé
18:10de ce programme,
18:11des associations
18:12qui sont agréées,
18:13parmi lesquelles
18:14le planning familial.
18:15Le planning familial,
18:16voyez-vous,
18:17c'est une association
18:18qui peut aussi être
18:19enceinte
18:20et qu'un pénis
18:21n'est pas un organe
18:22sexuel mâle.
18:23Et personne
18:24enseigne ça aux collégiens,
18:25Mariam Rachal ?
18:26Excusez-moi,
18:27c'est l'association
18:28dont je vous parlais,
18:29elle est agréée
18:30et c'est elle
18:31qui va dans les écoles.
18:32Mais bien sûr que si.
18:33Mais excusez-moi,
18:34la théorie du genre,
18:35vous dites que ça n'existe pas,
18:36ça aboutit
18:37à ce qu'il y a aujourd'hui
18:38par exemple à Strasbourg
18:39dans les cours de récréation,
18:40des enfants,
18:41en primaire,
18:42dès le CP,
18:43qui sont avec des gilets GPS
18:44pour qu'on puisse analyser
18:45comment aujourd'hui,
18:47parce que justement,
18:48on veut dégenrer,
18:49comme il l'explique,
18:50les cours de récréation.
18:51Donc ça finit comment
18:52à la fin ?
18:53Ça finit donc
18:54qu'on doit se déplorer
18:55que les petites filles
18:56ne jouent pas assez au foot
18:57et ne prennent pas assez d'espace
18:58et que les garçons en prennent trop.
18:59Donc on fait quoi en fait ?
19:00On va séparer
19:01les cours de récréation en deux ?
19:02On va faire des cercles
19:03qui ne pourront pas disparaître ?
19:04Non, excusez-moi,
19:05quand on explique
19:06dès 3 ans,
19:07ça c'est dans le programme également,
19:08qu'on va lutter
19:09contre les stéréotypes de genre
19:10à 3 ans.
19:11À 3 ans,
19:12est-ce que ces gens ont des enfants ?
19:14Et vous soutenez Alexandre Portier
19:15qui a été recadré
19:16par sa ministre de tutelle.
19:17Merci Marie-Maréchal
19:18d'avoir été l'invité
19:19de C'est pas tous les jours dimanche.