L’historien du cinéma Philippe Durant était l’invité de L’Heure des Pros, ce lundi 2 décembre, sur CNEWS. Il a présenté son livre «Les petits secrets des grands films français» : «Dans "Le Dîner de Cons", le caméraman riait tellement que l’image était floue».
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00:00Philippe Durand est avec nous.
00:02Petit secret des grands films français.
00:06On va évidemment évoquer toute l'actualité,
00:09mais deux ou trois choses pour commencer
00:12pour une mise en bouche de ce livre qui est formidable.
00:14Mais comme vous êtes un tel spécialiste du cinéma,
00:16c'est un plaisir à chaque fois de vous recevoir.
00:20Le professionnel, tout le monde a vu le professionnel.
00:22Tout le monde essaie la dernière scène.
00:24La dernière scène, c'est Jean-Louis Richard,
00:28qui est ministre, sans doute, ou non, il ne doit pas être ministre.
00:32Jean Desailly dit à un moment
00:36nous sommes sur écoute, mais évidemment, monsieur le ministre,
00:38évidemment, nous sommes sur écoute.
00:40Bien sûr, j'expédie les affaires courantes.
00:42Vous aurez ma démission dans l'heure.
00:43Qu'est ce que nous faisons ?
00:45Et Jean Desailly dit il faut l'arrêter.
00:47Il faut l'arrêter. Il faut l'arrêter.
00:48Et là, il y a Bernard Pierre Donadieu avec son fusil
00:51qui va flinguer Belmondo.
00:53Mais Belmondo, il ne meurt jamais.
00:55Jamais. Et ça, vous l'expliquez.
00:57Jamais. Non, non, il voulait.
00:58C'était pas son truc.
00:59C'était le truc d'Alain Delon de mourir.
01:00C'était pas le truc de Jean-Paul Belmondo.
01:02Il devait sortir en pleine grâce.
01:05Et non seulement il meurt dans le film, mais ce qui est important,
01:08c'est que même cette scène là où il est fusillé,
01:12elle ne fonctionnait pas dans le film.
01:14Elle a fonctionné grâce à un petit supplément.
01:16Ce supplément, ça s'appelle la musique du professionnel.
01:20Je crois que tout le monde connaît.
01:21Et c'est ça qui a transformé tout le film.
01:23Oui, mais Belmondo, il y a discussion de savoir est ce qu'on le fait mourir ou pas ?
01:27Et c'est ça le petit secret du film, parce qu'il ne meurt jamais d'habitude.
01:30Il ne meurt pas dans Pierrot le Fou ?
01:32Si, il y a mort dans un autre film.
01:33C'était avant Belmondo, j'ai envie de dire.
01:35C'est avant Belmondo.
01:36Le grand Belmondo ne meurt pas.
01:38Le grand Belmondo ne meurt pas.
01:41Comment ?
01:42Le Magnifique.
01:43Dans le Magnifique, il ne meurt pas.
01:44Alors effectivement, on se souvient de la Belle d'Orice,
01:47qui est jouée par Marie-Christine Découart.
01:49Ça serait marrant de la revoir, d'ailleurs.
01:50Cette femme, on ne l'a jamais revue nulle part.
01:53Elle a joué un petit peu à la télévision, au cinéma.
01:56Et elle joue, Doris, comment est son nom Doris ?
01:58Doris Frédéricsenne, si je me souviens bien.
02:00Doris Frédéricsenne, et puis il y a le merveilleux Pierre Vernier
02:05qui est dans un placard, dans une scène, etc.
02:07Alors, par exemple, le dîner de cause, il vous racontait le fameux passage
02:11de Juste le Blanc, provoque des éclats de rire.
02:13Et en fait, on ne peut pas jouer la scène tellement les gens rient.
02:15Non, oui, c'est une scène absolument mythique.
02:18Je crois que tout le monde le connaît.
02:19Il s'appelle Le Blanc, Juste le Blanc.
02:21Ah bon, il n'a pas de prénom.
02:22Et bon, moi, si je le fais, ça ne va pas faire rire personne.
02:24Mais quand Jacques Villerey le faisait, ça faisait rire absolument
02:27tout le monde sur le plateau, y compris le caméraman
02:30qui devait tenir la caméra, qui tremblait tellement que l'image était fou.
02:33Donc, il a failli le refaire très souvent.
02:35Et Francis Weber, qui était le réalisateur, a dû dire à des techniciens
02:39vous sortez parce que vous riez à chaque fois et à chaque fois,
02:41on loupe la prise à cause de vous.
02:43Mais même lui riait.
02:44Donc, c'est une scène mythique du cinéma français.
02:47Francis Weber, qui est un génie, réalisateur, mais pas que, scénariste,
02:51par exemple, du film sur le football,
02:57de coups de tête, mais également scénariste
03:01d'un nombre incroyable de films dans les années 70.
03:06Adieu poulet, c'est Francis Weber.
03:08On parlait hors micro tout à l'heure.
03:09Il y a des pépites parfois.
03:11Il y a un film d'Edouard Molinaro qui s'appelle Le Téléphone rose.
03:14Je vous assure, c'est une pépite avec Daniel C.
03:17Caldi, qui est un génial, Mireille d'Arc, etc.
03:21C'est une petite pépite qu'on peut voir.
03:23Francis Weber, Francis Weber.
03:25Francis, c'est un très grand du cinéma français, même du cinéma américain.
03:28Il a aidé à beaucoup de constructions de films américains.