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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur la menace de la motion de censure qui plane au-dessus du gouvernement Barnier et des risques que prend Marine Le Pen en la votant.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2

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Transcription
00:00C'est quand la case Olivier Delagarde, on a hâte de le savoir.
00:04Mais d'abord, la revue de presse d'Europe, cher Olivier,
00:06la chute annoncée du gouvernement Barnier fait évidemment la une de la presse.
00:10Il a la tête baissée, le visage sombre, à la une du Parisien aujourd'hui en France,
00:15une mine qui tranche avec celle de Marine Le Pen, qui dans ce photomontage
00:19semble le regarder avec un petit sourire machiavélique.
00:23Le Pen condamne Barnier, titre de journal,
00:26mais la victoire pour la patronne du RN risque, à en croire les journaux,
00:29d'être de courte durée, car si le Pen condamne donc Barnier,
00:33la presse, elle, condamne Marine Le Pen.
00:36Elle était en train de tout gagner, elle va tout perdre.
00:40C'est ça, la teneur des éditoriaux que vous lirez ce matin,
00:42et notamment celui du Figaro où Vincent Trémolet de Villers
00:45commence par rappeler tout ce que Marine Le Pen avait obtenu à 14h45.
00:50Le bon sens écrité lui commandait de prendre son gain.
00:53Il était important, elle avait montré un vrai talent de négociatrice,
00:57obtenu des décisions sonnantes et trébuchantes,
01:00donner à ses électeurs un sens à leur vote.
01:03Elle avait même complètement fait oublier l'opposition de la gauche
01:05qui commençait à claironner qu'elle était la vraie patronne du gouvernement.
01:09« What else ? » s'interroge alors Vincent Trémolet de Clounet.
01:12Et pourtant, poursuit-il, en choisissant de faire chuter le gouvernement,
01:17elle va plonger la France dans la grande inconnue politique et financière,
01:20elle expose les plus modestes aux effets mécaniques d'un budget de fortune,
01:25elle entre-ouvre la porte de Matignon aux socialistes,
01:28elle jette aux orties ses galons de femmes de gouvernement.
01:31Mais alors pourquoi a-t-elle fait cela ?
01:33Alors c'est la grande question évidemment.
01:34En fait, à travers Barnier, elle vise surtout Macron,
01:37affirme Cécile Cornudet des Échos.
01:39Il y a pour elle un avant et un après coup reçus par les réquisitions dans son procès.
01:45Menacée d'inéligibilité, elle joue la terre brûlée,
01:49parie sur une présidentielle anticipée pour se présenter avant le jugement le 31 mars.
01:55L'hypothèse est illusoire, lunaire, dit un proche d'Emmanuel Macron,
01:59qui n'a aucune intention de partir.
02:01Il y a ainsi une part d'irrationnelle dans sa décision.
02:03Vous lirez ça partout.
02:04Résultat, c'est la politique du pire, commente Olivier Auguste du Parisien.
02:09Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sacrifient le sort du pays
02:12sur l'autel de leurs ambitions personnelles,
02:14écrit Lou Bemon de Senneville à la Une de la Croix.
02:16C'est la victoire de l'irresponsabilité,
02:19résume Nicolas Bettou en première page de l'Opinion.
02:22Ok, concrètement, qu'est-ce que ça va changer, ce rejet du budget ?
02:26Alors c'est une très bonne question, mon cher Dimitri.
02:29Bon, on sait qu'il n'y aura pas de shutdown à l'américaine.
02:32Le budget 2024 va être reconduit automatiquement.
02:36Une fois cela dit, les conséquences vont quand même être très importantes.
02:40Et cela ne va pas être la catastrophe pour tout le monde.
02:43Ce qui est étonnant, c'est qu'il y a ceux qui vont en bénéficier,
02:45et ceux qui vont en bâtir.
02:47Il y a deux papiers des échos pour l'expliquer très bien ce matin.
02:50Les grands gagnants, ce sont d'abord les retraités,
02:53dont les pensions vont être intégralement revalorisées le 1er janvier prochain.
02:56En revanche, 380 000 foyers jusque la non-imposable,
03:00donc des classes moyennes inférieures,
03:02vont être assujettis à l'impôt sur le revenu,
03:04et 17 millions de foyers vont payer plus.
03:07Parmi les grands perdants, les agriculteurs,
03:09qui ne toucheront pas les aides promises,
03:11l'immobilier qui escomptait une relance du PTZ,
03:15les secteurs de la défense, de l'intérieur et de la justice,
03:19qui devaient bénéficier d'un relèvement important des crédits.
03:22Le Parisien indique aussi que les profs qui comptaient sur le pacte enseignant
03:26pour arrondir leur fin de mois, peuvent s'asseoir dessus.
03:29Les policiers ayant couvert les Jeux Olympiques et qui attendaient leur prime,
03:32pareil, 2000 assistants d'élèves en situation de handicap
03:36attendront pour être embauchés.
03:38Envolé aussi le fonds exceptionnel de 100 millions pour les EHPAD.
03:41Alors parmi les secteurs qui en revanche peuvent se frotter les mains ce matin,
03:45et la gauche en général, et les écologistes en particulier,
03:48vont découvrir cela avec effroi,
03:50les très grandes entreprises qui devaient être surtaxées,
03:53le transport aérien et maritime,
03:55les paris et poker en ligne, les mutuelles et les labos pharmaceutiques.
04:00Bref, on se demande parfois à quoi sert la politique
04:04si elle influe vraiment sur nos existences.
04:06Eh bien cela va être une grande expérience citoyenne
04:09de découvrir toutes les conséquences
04:11que va avoir cette motion de censure sur nos vies quotidiennes.
04:14Une dernière conséquence ?
04:16Oui, peut-être plus anecdotique,
04:18à moins qu'elle ne soit au contraire hautement symbolique.
04:21C'est le Figaro Économie qui nous apprend
04:23qu'après la région Île-de-France,
04:25le département des Hauts-de-Seine vient d'annoncer la suppression
04:28des cérémonies de vœux cette année.
04:30Et quelque chose me dit que cette décision va faire des petits dans toute la France.
04:34Adieu mousseux, cacahuètes et pains surprise.
04:36Parce qu'inutile de se mentir Dimitri,
04:39on l'a maintenant bien compris,
04:412025 ne sera pas une bonne année.
04:43Signature Europe 1, Olivier Delagarde.
04:45Merci beaucoup Olivier.
04:46Votre revue de presse tous les matins à 8h40.

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