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La députée Ensemble pour la République, Olivia Grégoire, était l’invitée de Midi News, ce mardi 3 décembre, sur CNEWS. Elle est intervenue sur les motions de censure visant le gouvernement de Michel Barnier : «Pour un parti qui se dit régalien, il y a deux Rassemblement national, deux Marine Le Pen, et à part la cravate, il n’y a pas grand-chose qui les différencie des Insoumis».

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Transcription
00:00Bonjour Sonia Mabrouk et merci de cet échange.
00:03Jusqu'à la fin du match, en politique comme dans la vie, il y a toujours une chance.
00:07Le match se joue demain à 16h ici au Parlement et donc nous avons encore devant nous 24h
00:16qui, pour vous répondre, peuvent laisser une possibilité.
00:20Je ne prendrai pas de risque parce qu'il ne s'agit pas de Paris Sportif, il s'agit de l'avenir du pays.
00:24Mais pour vous répondre très simplement, oui, il y a jusqu'à 16h et en réalité aux alentours de 18h
00:29c'est à dire les moments du vote, encore une chance que certains se reprennent si j'ose dire
00:34et notamment que le Rassemblement National évite de joindre ses voix sur un texte d'ailleurs
00:39qui l'insulte, qui est celui du NFP, ce qui ne dérangeait pas Marine Le Pen hier
00:44mais ce qui ce matin semblait un peu plus la déranger.
00:46Il faut lire le texte de la motion de censure du NFP et il faut imaginer
00:50un Rassemblement National peut-être disposé à signer un document pareil
00:55et à voter une censure main dans la main avec l'extrême gauche.
00:57La question a été posée ce matin par un député RN, effectivement c'est une insulte au RN
01:03mais je vous pose la question, est-ce que de votre côté c'est la meilleure solution de pointer cela aujourd'hui ?
01:09Parce que Marine Le Pen se dit, encore du mépris, encore une manière de me déconsidérer.
01:15Est-ce qu'il n'est pas temps finalement, peut-être est-ce trop tard, d'un énième ou d'un dernier coup de poker tapis
01:23pourrait faire Michel Barnier ce soir ? Est-ce que vous y croyez ?
01:28Alors même si l'analogie avec le jeu de poker qui est bien trouvée mais me semble pas à la hauteur de l'enjeu
01:34vous savez moi j'ai fait un petit calcul, j'ai regardé ce que Mme Le Pen avait demandé dans ses 10 points,
01:39ses 10 lignes rouges, ce que ça représentait en termes de somme et ce qu'elle avait obtenu.
01:44Elle a demandé à peu près 12 milliards d'évolution sur le budget, 12 milliards.
01:48Si on mélange tout, c'est-à-dire l'électricité, les retraites, les charges, la baisse de dotations à l'Europe,
01:54ça représentait 12 milliards. Elle a obtenu à peu près 7,5 milliards sur les 12 milliards.
02:00Soyons précis, ça représente plus de 60% de ses requêtes.
02:03Donc j'entends bien qu'elle fait la malmenée, j'entends bien qu'elle fait l'enfant gâté
02:07mais j'entends aussi que Michel Barnier, le gouvernement a fait, comme on dit, des bougées
02:12et ce serait mentir que de dire qu'ils n'en ont pas fait.
02:15Plus de 60% des lignes rouges ont été entendues par Michel Barnier, on ne peut pas dire qu'elle ait été méprisée.
02:21Moi ce que je note de façon très simple, et je pense qu'il faut être simple, c'est que souvent Marine Le Pen varie.
02:27Marine Le Pen hier disait « c'est pas un sujet, ce qui nous importe c'est le texte et pas le contenu du texte de la censure ».
02:33Et puis la nuit passée, ce matin, Marine Le Pen, ici aux Quatre Colonnes, dit quand même « le texte de la censure,
02:39c'est pas en nous insultant que ça va faire avancer le schmilblick ».
02:42Donc ce que je vois c'est que la Marine Le Pen du lundi est rarement la Marine Le Pen du mardi.
02:46C'est d'ailleurs à la hauteur de l'instabilité qu'elle risque de générer avec son parti s'il vote cette motion de censure.
02:52Est-ce que le Michel Barnier de ce matin sera le même que le Michel Barnier de ce soir ?
02:58Bah écoutez, on va voir, parce que je ne sais pas ce qu'il va dire aux JT de 20h.
03:02Moi ce que je remarque c'est que sur l'électricité il y a eu un bougé, sur les déremboursements il y a eu un bougé.
03:07Est-ce que vous mesurez quand même, moi ça m'a choqué en tant que citoyenne, qu'on en est à écouter les états d'âme,
03:13les crises d'égo de Madame Le Pen qui le vendredi n'est pas contente parce que son nom n'est pas dans un communiqué de presse
03:19et qui hier se réjouit avec son groupe parce que son nom est dans un communiqué de presse.
03:24Est-ce qu'on en est vraiment là ? Est-ce qu'on en est à ce niveau de détail, de crise d'égo et de susceptibilité ?
03:30L'heure elle n'est peut-être pas grave, moi je ne veux pas agiter des fausses peurs.
03:34Vous parliez avec intelligence des marchés financiers il y a deux minutes.
03:37Ça ne sert à rien de jouer sur les peurs.
03:39Ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui quand on est un parti de gouvernement, on vote un budget même imparfait,
03:44on ne joue pas la censure avec l'extrême gauche.
03:46Ça fait des années que Marine Le Pen mène une quête de respectabilité, de crédibilité
03:52et ce matin j'écoute un de ses lieutenants chez vous, Monsieur Tanguy, je l'écoute.
03:57Combien de fois nous a-t-il traité de menteurs ?
04:00Il parle d'une loi de 1979 en disant avec la loi spéciale
04:04on pourra faire en sorte que 400.000 français ne rentrent pas dans l'impôt et n'aient pas à payer l'impôt sur le revenu.
04:10C'est un mensonge, on ne doit pas mentir aux gens.
04:13Ça n'est pas vrai, la loi de 79 a juste autorisé le gouvernement à percevoir l'impôt.
04:18Lisons les textes, arrêtons de mentir.
04:21Le Rassemblement national ment, il y aura des conséquences lourdes, j'en donne 2-3 sans être casse-pieds.
04:26Les deux tiers des ailes à la trésorerie des agriculteurs ne seront pas bercées.
04:3018 millions de français verront leur impôt augmenter.
04:32Ce qui m'étonne, c'est que pour un parti qui se dit régalien,
04:35un parti qui parle de justice, qui parle de force de police toute la journée,
04:40vous voyez les revalorisations de nos policiers, de nos gendarmes,
04:43le recrutement de nos greffiers dans les tribunaux,
04:46tout ça part au tapis pour le coup, ça c'est irresponsable.
04:50Entre la face caméra et les coulisses, il y a deux Marine Le Pen, deux Rassemblements nationals
04:54et en vrai, à part la cravate, il n'y a pas grand-chose qui les différencie des insoumis.

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